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29/05/2014

Le poète servile s’annihile, vidant des problèmes de sens et réduisant tout à la forme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La culture occupe de nouveaux terrains : un nouveau souffle d’énergie créatrice dans les lettres, le cinéma, la peinture. Un énorme service rendu aux grands détenteurs du Capital.
Le poète servile s’annihile, vidant des problèmes de sens et réduisant tout à la forme.
Le monde puissant du Capital a pour impudent drapeau un tableau abstrait.
Et ainsi, tandis que d’un côté la culture à haut niveau se fait toujours plus raffinée et destinée à “peu de gens" ce “peu" devient, fictivement, beaucoup : il devient “masse". C’est le triomphe du “digest", du magazine illustré, et, surtout, de la télévision. Le monde, déformé par ces moyens de diffusion, de culture, de propagande, se fait toujours plus irréel : la production en série, y compris des idées, le rend monstrueux. 
Le monde des magazines, du lancement à échelle mondiale des produits même humains, est un monde qui tue.
Pauvre, douce Marylin, petite soeur obéissante, chargée de ta beauté comme d’une fatalité qui réjouit et tue. Peut être as tu pris le juste chemin, tu nous l’as enseigné. Ton blanc, ton or, ton sourire impudique par gentillesse, passif par timidité, par respect des grands qui te voulaient ainsi, toi, restée enfant, sont quelque chose qui nous invite à apaiser la rage dans les pleurs, à tourner le dos à cette réalité damnée, à la fatalité du mal. »

Pier Paolo Pasolini, La Rage

 

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