12/06/2014
Un homme ce n’est pas assez pour une femme, ou bien c’est trop
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« Chardonne a vécu pour ce qu’il croyait être le reflet de lui-même, la Femme. A la fois injuste envers ce sexe et plus indulgent qu’aucun. Chardonne concluait, d’après soi : "L’homme est très peu bestial, c’est un romanesque." Il se résuma et se jugea en un mot célèbre : "Un homme ce n’est pas assez pour une femme, ou bien c’est trop." Il les aimait toutes, elles le lui rendaient ; il avait une compagne admirable, le consolant "de femmes effroyables, tout armées d’acerbe fidélité, d’humeur explosive, de jalousie, de vanité, très pernicieuses, s’acharnant contre des hommes excellents (lui-même), captés en bas âge, et qui sont morts en maudissant la vie". (Jamais les femmes qui parlent des hommes n’arrivent à ce degré de haine, la haine de l’esclave pour le maître. J’ai retrouvé cela chez Giraudoux ; voir ses dernières pièces.) Chardonne les aimait toutes ; elles le lui rendaient ; rares celles qui ne l’intéressaient pas ; en Andalousie, l’ayant perdu de vue lors d’une réception, je le retrouvai dans un fauteuil entouré de six perruches admiratives qu’il aimantait, sans qu’elles eussent compris un mot. »
Paul Morand, in Préface du livre de Jacques Chardonne, Ce que je voulais vous dire aujourd’hui
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