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01/08/2014

Ceci n'est plus une femme...

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Faire ce que nous devons...

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Le stalinisme n’a existé ni en théorie ni en pratique

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« Le stalinisme n’a existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d’époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. »

Alexandre Soljenitsyne, L’erreur de l’Occident

 

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La toute-puissance me semble en soi une chose mauvaise et dangereuse

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« Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs. Suis-je en contradiction avec moi-même ?

Il existe une loi générale qui a été faite ou du moins adoptée, non pas seulement par la majorité de tel ou tel peuple, mais par la majorité de tous les hommes. Cette loi, c'est la justice.

La justice forme donc la borne du droit de chaque peuple.

Une nation est comme un jury chargé de représenter la société universelle et d'appliquer la justice qui est sa loi. Le jury, qui représente la société, doit-il avoir plus de puissance que la société elle-même dont il applique les lois ?

Quand donc je refuse d'obéir à une loi injuste, je ne dénie point à la majorité le droit de commander ; j'en appelle seulement de la souveraineté du peuple à la souveraineté du genre humain. [...]

Il faut toujours placer quelque part un pouvoir social supérieur à tous les autres, mais je crois la liberté en péril lorsque ce pouvoir ne trouve devant lui aucun obstacle qui puisse retenir sa marche et lui donner le temps, de se modérer lui-même.

La toute-puissance me semble en soi une chose mauvaise et dangereuse. Son exercice me paraît au-dessus des forces de l'homme, quel qu'il soit, et je ne vois que Dieu qui puisse sans danger être tout-puissant, parce que sa sagesse et sa justice sont toujours égales à son pouvoir. Il n'y a donc sur terre d'autorité si respectable en elle-même, ou revêtue d'un droit si sacré, que je voulusse laisser agir sans contrôle et dominer sans obstacle. Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu'on appelle peuple ou roi, démocratie ou aristocratie, qu'on l'exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis : là est le germe de la tyrannie, et je cherche à aller vivre sous d'autres lois. »

Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique

 

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Le libéralisme politique, clef du XXIe siècle

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« La mondialisation, qui est au principe du XXIe siècle, a fait entrer les hommes dans l'âge de la société et de l'histoire universelles. Cette nouvelle ère est caractérisée par l'intégration planétaire des marchés et la révolution des technologies de l'information d'une part, l'hétérogénéité des valeurs, l'instabilité d'un monde multipolaire et la montée de risques planétaires d'autre part. Elle a connu trois moments.

Ses prémices datent de 1979, année clef qui vit l'invasion de l'Afghanistan et l'élection de Jean-Paul II à la papauté marquer le début de la fin de l'Union soviétique, la chute du shah d'Iran ramener la religion et la théocratie sur le devant de la scène mondiale, les quatre révolutions lancées par Deng Xiaoping initier le décollage des superpuissances démographiques du Sud, enfin l'arrivée au pouvoir de Mme Thatcher et la stratégie monétariste arrêtée par Paul Volcker à la tête de la FED acter la mort de la régulation keynésienne et préparer le retour d'une norme libérale de fonctionnement du capitalisme. Le deuxième acte intervint en 1989, avec la chute du mur de Berlin et du soviétisme qui mirent fin au siècle des idéologies et inaugurèrent une décennie à la fois miraculeuse et perdue, où la toute-puissance des démocraties fut consacrée à la dilapidation des dividendes de la paix à l'exclusion de tout effort d'organisation ou de stabilisation du monde de l'après-guerre froide. Le troisième temps a débuté le 11 septembre 2001, placé sous le signe des trois sorcières qui composent la trame de l'histoire réelle : la guerre - redevenue centrale dans la vie des démocraties et notamment des Etats-Unis -, la révolution - qui se décline le plus souvent dans un sens hostile à la liberté -, les crises économiques - avec pour dernier avatar le choc de défiance qui frappe les marchés des pays développés depuis l'été 2007.

La mondialisation marque la fin du monopole que l'Occident détient depuis le XVIIe siècle sur l'histoire du monde. Monopole politique de la démocratie, monopole économique du marché, monopole scientifique des technologies, monopole intellectuel de la modernité. Ce que les tiers-mondistes avaient rêvé et sinistrement manqué, en livrant à l'oppression et à la ruine les populations du Sud, la mondialisation l'a fait. Les Etats-Unis restent la seule puissance globale, mais relative et non plus absolue, contestée par le surgissement de la Chine et de l'Inde ou le raidissement de la Russie de Vladimir Poutine sur le plan géopolitique, menacée par l'islamisme dont l'emprise s'étend sur tout l'espace arabo-musulman, défaite en Irak et contestée en Afghanistan sur le plan militaire, dépendante de la Chine au plan industriel et financier. Pour la première fois depuis le XVIIIe siècle, le Sud représente en 2007 la moitié de la production mondiale ; la Chine, l'Inde et la Russie génèrent la majorité de la croissance mondiale ; les fonds souverains des pays émergents rassemblent 3.000 milliards de dollars, soit une force de frappe équivalente au PIB de l'Allemagne. Partout la croissance est proportionnelle au degré d'ouverture des économies (les exportations atteignent 25 % du PIB de la Chine pour une croissance de 10,5 % par an) et la réduction de la pauvreté est fonction de la croissance (plus de 400 millions de personnes sont sorties de la pauvreté en Chine et en Inde depuis dix ans). A l'inverse des chocs asymétriques des années 1990 qui affectaient l'Amérique latine, l'Asie ou la Russie pour être réassurée par les Etats-Unis, la crise financière de 2007 prend racine et se propage au sein du monde développé, aspirant l'Europe et le Japon dans une spirale récessive, quand les marché émergents poursuivent leur développement.

Le XXIe siècle est donc résolument global et multipolaire. Cela n'implique nullement qu'il soit stable, pacifique et démocratique. Et ce pour au moins quatre raisons. La première découle de la dialectique de la mondialisation. Plus les marchés et les technologies sont universels, plus les identités s'exacerbent, plus l'hétérogénéité des valeurs et des principes se renforce. Dans la société ouverte et l'ère de la communication instantanée, les intérêts ne brident pas les passions mais les démultiplient. Or, deuxième évolution marquante, ces passions ne peuvent plus être encadrées et régulées par les seuls Etats. Contournés par le haut, avec la mondialisation et les jalons de société internationale, par le bas du fait de l'autonomie croissante des acteurs économiques et sociaux comme des entités non ou subétatiques, les Etats ont perdu le monopole de l'action internationale, de l'exercice de la violence légitime, de la levée de l'impôt, voire du contrôle de tout ou partie de leur territoire et de leur population. Troisième constat, liberté économique et liberté politique sont de plus en plus asymétriques : si le XXe siècle a démontré qu'il n'existait pas de liberté politique sans liberté économique, le XXIe siècle multiplie les formes de capitalisme déconnectées de la démocratie : total capitalisme chinois ; soviet-capitalisme russe ; narco-capitalisme en Amérique centrale ou latine ; gangstéro-capitalisme ou capitalisme de guerre civile en Asie centrale ou en Afrique. Tous les continents témoignent de l'écart qui se creuse entre exercice du suffrage universel et démocratie ou Etat de droit, capitalisme et économie de marché. Enfin, quatrième aspect, la mondialisation accuse la concurrence pour l'accès aux ressources stratégiques - énergie et matières premières mais aussi eau ou terre -, en même temps qu'elle génère des risques planétaires excédant les capacités d'action des Etats (chocs systémiques sur les marchés, environnement, changement climatique, épidémies, catastrophes naturelles...).

Dès 1960, dans une conférence prononcée à Londres, Raymond Aron avait décrit les principes et résumé le dilemme central de l'âge de l'histoire universelle : « Jamais les hommes n'ont eu autant de motifs de ne plus s'entre-tuer. Jamais ils n'ont eu autant de motifs de se sentir associés dans une seule et même entreprise. Je n'en conclus pas que l'âge de l'histoire universelle sera pacifique. Nous le savons, l'homme est un être raisonnable, mais les hommes le sont-ils ? » Parce qu'il fait le double pari du primat de la liberté et de la raison des hommes, le libéralisme politique est la seule doctrine qui permette à la fois de tirer tout le parti de l'extraordinaire potentiel que recèle la mondialisation et de maîtriser ses tensions et ses risques. Aux antipodes de la vision à fois fermée et impérialiste du néoconservatisme américain, le libéralisme politique revendique la valeur universelle de la liberté tout en l'ancrant au coeur des citoyens et des sociétés, tout en reconnaissant sa dimension nécessairement pluraliste. Fondé ultimement sur le respect des droits et de l'autonomie de l'individu, il est aussi ouvert et tolérant à la diversité des cultures et des croyances que ferme dans sa condamnation des prophètes de la violence, des démagogues ou des idéologues prompts à légitimer la tyrannie par un prétendu sens de l'histoire. Promoteur de l'équilibre des pouvoirs et de la modération dans l'exercice de l'autorité, il constitue le meilleur antidote à l'emballement des passions collectives ou au vertige de la démesure qui menacent toutes les nations - démocraties comprises. Parce qu'il fait reposer la liberté sur la vertu et l'engagement des hommes, il est indissociable de la patiente pédagogie qui érige les individus en citoyens, réconciliant ainsi l'individualisme contemporain avec l'engagement collectif et le sens de l'intérêt général. C'est donc bien le libéralisme politique qui décidera du cours violent ou pacifique de l'âge de l'histoire universelle.

Aux citoyens des démocraties, et notamment de la plus puissante d'entre elles, les Etats-Unis, il revient une responsabilité particulière du fait de leur rôle dans l'invention puis la défense de la liberté politique : ne pas la renier ou la dégrader, contrairement à l'action de l'administration Bush ; accepter de la partager avec les nations émergentes et de la voir acclimatée à des cultures différentes ; préserver leur unité pour assurer sa défense face à ses multiples contempteurs et adversaires.

Aux Européens, il revient de ne pas céder à la tentation de sortir et de l'histoire et de la production, tant l'Europe peut témoigner des bienfaits de cette liberté qu'elle a inventée, des tragédies et des drames qu'elle a endurés lorsqu'elle l'a rejetée, de la possibilité de faire vivre une conception pluraliste et ouverte des principes libéraux au sein de nations et de cultures très éloignées.

Aux Français, il revient de cesser de s'illusionner et de se complaire dans l'ambiguïté autour du libéralisme. L'exception historique française provient de la succession de déroutes et de phases d'effondrement abyssales puis de succès et de redressements météoriques. Les premières ont toujours correspondu à des phases de repli nationaliste, protectionniste et xénophobe ; les seconds à des périodes de retrouvailles avec la liberté, qu'elle se décline en institutions, en réformes économiques, en modernisation de la société, en ouverture internationale. Depuis un quart de siècle, la France a payé un prix très lourd à son opposition à la révolution de la liberté de 1989 puis à la nouvelle donne de la mondialisation. Son déclin est le produit d'une pensée unique, largement répandue au sein des élites, faite de corporatisme, d'étatisme, de protectionnisme, d'un nationalisme étroit et stérile. Une pensée unique qui a paupérisé les Français et mis la France au ban des démocraties développées comme de l'Europe. Voilà pourquoi la rupture n'est rien d'autre que le choix revendiqué de l'ouverture, de la concurrence, du marché, de l'accélération de la construction européenne et de l'insertion dans la mondialisation. Voilà pourquoi le redressement de la France est indissociable de la défense d'une conception pluraliste et ouverte, en un mot libérale, de la liberté. Pour retrouver l'orgueil de la France, il est grand temps que les Français et leurs dirigeants retrouvent l'orgueil de la liberté et la foi dans le libéralisme. »

Nicolas Baverez, in Les Echos, 28 Novembre 2007

 

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Un bourgeois, un seul, ayant lu Bastiat

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« Dans trois ans tous les Français peuvent savoir lire. Croyez-vous que nous en serons plus avancés ? Imaginez au contraire que, dans chaque commune, il y ait un bourgeois, un seul, ayant lu Bastiat, et que ce bourgeois-là soit respecté, les choses changeraient ! »

Gustave Flaubert, Flaubert à George Sand, 7 octobre 1871, in Gustave Flaubert, George Sand, Correspondance

 

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Cet aveuglement collectif de la gent politique

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« S'il fallait désigner une catégorie de Français qui détestent le libéralisme plus encore que les autres, alors ce seraient les politiques. Presque tous consacrent une partie de leur activité à dénoncer ses prétendus méfaits. Aucun grand ténor ne le tient en estime (...) et depuis la Libération - en fait depuis les années vingt - personne, à droite ni à gauche, ne s'est jamais tenu à une politique libérale.
A gauche comme à droite cette allergie au libéralisme est d'autant plus curieuse que les deux camps pourraient y retrouver des racines et y nourrir un projet : la gauche, revendiquant l'héritage des grands mouvements de lutte contre la tyrannie, devrait aimer le mot même de "libéralisme", la promesse de progrès qu'il porte en lui, son culte de la différence. La droite, plus soucieuse, elle, d'ordre et d'épanouissement personnel, devrait chérir cette doctrine fondée sur un droit à la réussite garantissant la stabilité sociale. L'une et l'autre devraient y trouver, surtout, comme le montrent les expériences étrangères, les moyens et les instruments pour enfin lutter efficacement contre le chômage qu'elles dénoncent justement comme le fléau de notre temps, le cancer de notre pays.
Pourquoi cet aveuglement collectif de la gent politique, qui entretient celui du pays ? [...] »

Philippe Manière, L'Aveuglement français

 

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...ce qui est injuste...

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La cécité de l'Occident devant le désastre arabe et islamiste

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- L'espace arabe est dans le chaos, mais a fait de la Palestine son drapeau.
- Que le Hamas soit le drapeau de la Palestine constitue un désastre complémentaire.
- Que l'islamisme soit le moteur idéologique de l'espace arabo-musulman est un autre désastre et une menace pour tous.
- Que des forces de gauche soutiennent une Palestine prise en otage par le Hamas est un naufrage intellectuel et politique.
- Ce constat est terrible et mérite d'être regardé en face.

De l'océan Atlantique aux rivages de la Chine, les islamistes n'instaurent que fureur, chaos et délires. Au sud du Sahel, cette même fureur sème la terreur au Mali, au Niger. Des centaines de jeunes filles ont été kidnappées au Nord du Nigéria, coupables de vouloir aller à l'école. Un nouveau Calife délirant menace la Mésopotamie et le grotesque dispute à l'épouvante la scène de cette tragédie antique. En Afghanistan, les talibans attendent leur heure. Pour le moment ils assassinent les jeunes filles qui elles aussi, osent aller à l'école. En Iran les mollahs font tourner les centrifugeuses pour préparer leur bombe atomique. Dans le même temps ils pendent les homosexuels. En Arabie saoudite on coupe, au sabre et en public, la tête de ceux qui contreviennent à la charia. Dans les Emirats, en Jordanie, en Afghanistan on lapide la femme adultère ou bien la jeune fille violée. L'honneur des tribus ne saurait souffrir une quelconque atteinte. Dans les pays du Golfe, on construit des tours de 800 mètres de haut pour atteindre le paradis et des pistes de ski sous cloche réfrigérée et au Qatar, notre ami le Qatar, des esclaves asiatiques y construisent des stades climatisés pour préparer la coupe du monde football de 2022. Les Etats inventés par les Européens au Proche-Orient, après 1918, se décomposent sous nos yeux. L'Irak, la Syrie, la Libye, le Liban, disparaissent en tant qu'Etats-nations. Les frontières inventées par la colonisation au sud du Sahel fondent de la même manière au profit des Boko Aram et autres salafistes, jihadistes, islamistes. Le port du voile étant devenu quasiment obligatoire dans certaines banlieues de France, des municipalités de gauche de gauche ont décidé d'honorer quelques terroristes islamistes pour faire bonne figure et s'assurer une clientèle électorale. Dans le même temps c'est Israël qui est conspué.

S'agit il d'une caricature inspirée par une islamophobie de mauvais goût? Des "chariaologues" inspirés viennent à la télévision dire que tout cela n'est pas inquiétant et que c'est la présence d'Israël qui a perturbé l'équilibre ancien. De ce jeu planétaire, l'Occident s'en accommodait et rapportait beaucoup de pétrodollars à certains. La décomposition de l'Union Soviétique a bouleversé la donne ancienne. Après avoir espéré la paix universelle dans une mythique "fin de l'histoire" voilà que c'est le "choc des civilisations" qui désormais se profile à l'horizon et c'est tant pis pour tous ceux qui avaient vu dans les "printemps arabes", l'aube d'un nouvel avenir radieux. Hélas, pour les illusions de tous, c'est l'hiver islamiste qui succéda au printemps, mais le déni idéologique du réel est tel, chez certains, en particulier à gauche, que la raison de ce désastre porte le nom d'Israël. Incapables de penser cette exception, ce nom est devenu un nom de trop.

La grille de lecture du monde est longtemps restée de nature économique, nourrie de rapports de force entre blocs d'intérêts et puis voilà qu'à une planétaire lutte des classes succède la lutte des tribus, des ethnies et des religions. L'anthropologie est nécessaire pour comprendre la décomposition libyenne, celle de la Syrie ou celle de l'Irak. On n'ose formuler une hypothèse: et si le désastre arabe était désastreux d'abord parce qu'il est islamiste ? N'y aurait il pas un fondement d'un évident bon sens à cette crainte actuelle de l'islam? Ne correspond-elle pas à une réaction, face aux bienfaits de l'islamisme dans le monde contemporain? Bien sûr, il ne faut pas jeter le bébé d'Averroès ou d'Ibn Khaldoun avec l'eau du bain du Calife, mais tout de même n'y a-t-il pas un problème avec cet islam proliférant devenu fou, furieux, intolérant? Pourquoi est-il incapable de se réformer, de se penser ? Pourquoi ne lit-on jamais ou très rarement des pétitions d'intellectuels d'origine arabomusulmane pour crier: "Pas en notre nom! Pas au nom de l'islam!" Quelle est cette incapacité arabe à porter un regard critique sur ce que des Arabes ont fait de l'histoire arabe? Le texte sacré coranique aurait été écrit par Allah lui même et serait donc intouchable. Respectons la foi qui inspire la transcendance, mais cela interdit-il de penser à côté? Pourquoi le goulag islamique garrote-t-il les esprits jusqu'en Europe, jusqu'à Sarcelles? Il y a quelque chose d'énigmatique dans cette fossilisation.

Que signifie cette haine pavlovienne d'Israël? Qu'est ce que représente Israël dans l'imaginaire arabe? Israël humilierait les Arabes par sa seule existence ? Ne serait-ce pas plutôt le désastre islamiste qui devrait humilier les arabes? Israël représente le reflet renversé de ce désastre. Regardons une carte. Voilà un pays pas plus grand qu'un confetti qui dame le pion à la moitié de deux continents et à six cent millions d'individus. Dans le même temps, ces six cents millions d'individus traduisent en arabe moins de livres étrangers que n'en traduit la Belgique (rapport du PNUD 1998). Effectivement il y a de quoi être vexé par ce reflet renversé, mais au lieu de relever le défi c'est le porteur du défi qu'il faut anéantir comme s'il avait d'abord et avant tout, dans cet espace de personnes moustachues et/ou barbues, attenté à la virilité arabe humiliée dans ses défaites militaires face à Israël. Est-ce cela la source du malheur arabe? Celui qui enveloppe la femme et la dissimule au regard, au nom de l'islam et de la charia, voit-il dans cet Israël démoniaque la représentation de ses frustrations ?

On est porté à penser que le cœur du décalage culturel entre islam et Occident est de cet ordre. Des lors, les esprits éclairés, ceux inspirés par les Lumières, devraient combattre cet obscurantisme régressif. L'idéal d'autonomie, celui de liberté des individus, devrait regarder avec effroi ces sociétés d'enfermement où l'individu n'existe pas. Ce regard lucide, les intellectuels d'Occident l'ont déjà porté sur ces mondes totalitaires qui déjà faisaient de la figure juive l'objet repoussoir. Arthur Koestler, Georges Orwell, Simon Leys, Albert Camus avaient saisi avant tout le monde ce qui du communisme partageait avec le fascisme la haine de la liberté. Avec délectation et aveuglement, déjà, d'autres intellectuels pensaient le communisme juste parce que théoriquement fondé. Au diable la vérité ou la liberté puisque le concept permettait d'élaborer des équations justes. Cet amour erroné de modèles théoriques tordus fonctionne toujours de nos jours: à partir d'une lecture économique fondée (misère des peuples) mais erronée (richesse des potentats, corruption des dirigeants), certains voient dans l'affrontement entre la Palestine et Israël, l'affrontement d'un Sud pauvre contre une puissance coloniale. L'argent que notre ami le Qatar investit dans ses stades réfrigérés aurait de quoi faire vivre dix Palestine.

Que signifie la haine du Juif inculquée depuis l'enfance sinon inventer un objet repoussoir qui interdit de penser sa propre condition. Pourquoi est-ce ici, en France, à Trappes, à Sarcelles ou rue de la Roquette que quelques illuminés se sont battus aux cris de "Allah Akbar!" ("Dieu est grand!")? Quand les islamistes découpent au couteau la tête d'un ennemi, d'un mécréant, d'un Croisé ou d'un Juif, c'est aux cris de "Allah Akbar!" que ce malheureux est égorgé. La décapitation de Daniel Pearl en fut le premier exemple. Il faut regarder ces images atroces diffusées à profusion sur Internet par les auteurs de ces gestes pour prendre la mesure de ce que ces gestes symbolisent. La culture du martyr, la glorification de la bombe humaine (faussement qualifiée "d'attentat suicide" par les médias occidentaux) est l'autre face (sanglante) de ce rapport au monde.

Enfoui dans son confort (tout relatif) l'Occident en paix depuis 70 ans, a fait du rapport production/consommation le noyau dur de ses modes de vie. A côté de lui et désormais chez lui, c'est une autre vision du monde qui s'est installée dans une extraordinaire schizophrénie. Ce sont des musulmans intégrés dans la société qui ont commis les attentats de Londres. Ce sont des jeunes Nigérians présents depuis longtemps dans la société anglaise qui ont massacré au hachoir un soldat britannique à Londres en 2013. A Boston, ce sont deux frères d'origine tchétchène, installés depuis longtemps aux USA qui ont posé les bombes du marathon. Khaled Kelkal, Mohamed Merah présentaient des profils proches. Mal intégrés, shootés à l'islamisme, ils ont trouvé dans une exaltation identitaire une raison d'être autant qu'une raison de tuer.

Ou bien, en Europe et en France on est capable d'intégrer ces données factuelles, de réfléchir sur elles, ou bien on continue à dénier à ce réel sa réalité. C'est donc de logiciel intellectuel qu'il faut changer. Aux catégories des années 50/60 dominées par une grille de lecture politique (dominants/dominés) ou économique (lutte de classe/moyens de production/propriété), il faudrait reprendre et reconsidérer ce que Levi Strauss écrivait déjà dans Tristes Tropiques sur l'étanchéité du monde né de l'islam et des sociétés arabes. Germaine Tillon, pourtant peu suspecte de complaisance coloniale pointait, elle aussi, la spécificité de l'hostilité de la société arabo-musulmane dans sa lutte contre la colonisation française en Algérie. Déjà les prémices d'un projet de purification ethnique sur une base islamique, pointaient sous les discours anti colonialistes. Jusqu'à ce jour, cet aspect-là des choses, cette dimension ethno-religieuse a peu été prise en compte par ceux qui ont travaillé sur les mouvements d'indépendance en Afrique du Nord et la guerre d'Algérie. Celle-ci ne pouvait être que juste et bonne et c'est un regard idéologique bienveillant qui fut d'abord porté sur la guerre faite par le FLN à la France. Les crimes du FLN, le massacre au faciès des Européens, des Français à Oran le 5 juillet 1962 ont été oubliés dans les poubelles progressistes de l'histoire grâce aux bons conseils dispensé par Jean Paul Sartre dans sa préface aux "Damnés de la terre" de Franz Fanon: un bon européen est un colon mort, lui, sa femme et ses enfants, écrivait en l'occurrence l'auteur des "Mains sales".

S'il ne s'agit pas d'essentialiser les cultures nées de l'islam, il s'agit de prendre la mesure du télescopage culturel en cours dont les Juifs constituent la ligne de front et dont la Palestine est le prétexte. Au Proche-Orient c'est la même partie qui se joue. Comment peut on imaginer un accord entre les parties quand l'un des partenaires dénie à l'autre son droit à exister? La majorité politique pilotée par Netanyahu n'est pas prolixe en gestes généreux ni en imagination prospective et il se développe en Israël une frange d'extrémistes ou d'illuminés dangereux pour la démocratie. La nébuleuse du "prix à payer" est un poison pour la société israélienne. Elle est le symptôme d'une perte de sens et de mesure. Elle est le produit des formes les plus obscurantistes de l'intégrisme religieux juif, le même qui a inspiré le bras meurtrier de Yigal Amir, l'assassin de Yitzhak Rabin en novembre 1995 ou celui de Baruch Goldstein à Hébron un an plus tôt. L'assassinat de ce jeune palestinien brûlé vif en vengeance des assassinats des trois adolescents juifs, témoigne de cette pente dangereuse. Malgré la condamnation unanime de la classe politique, ce risque est présent dans la société israélienne. Il est le corollaire de la corruption de certains esprits confrontés à une violence et à une menace infiniment répétée.

L'Europe est elle encore capable de penser cela ? Est-on capable de penser ce que signifie vivre dans un pays dont la largeur ne dépasse pas 20kms, entourés par des télévisions qui débitent à longueur de journée des appels à la haine, au massacre. Depuis près de 70 ans, les Israéliens vivent dans ce climat, au rythme des attentats et des guerres, mais depuis 70 ans, ils ont simultanément bâti un pays, développé une culture, composé des musiques, écrit des livres nobélisés, développé des sciences et des techniques pour le bien de l'humanité. Israël aime la vie tandis que le Hamas célèbre la mort et c'est bien l'autre terme de cette tragédie sans fin.

En s'attaquant au Hamas, Israël se défend autant qu'il libère les Palestiniens de ce joug mortifère. Est-on capable de comprendre cet enjeu, ici en France ? Est on capable en Europe de mettre en cause sa grille de lecture pré-construite, ses clichés ? Et si c'était Israël qui mettait en question nos schémas de pensée? Osons la question en d'autres termes : et si Israël se battait pour NOUS ?

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Source : par Jacques Tarnero pour Le Huffington Post

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