Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/10/2014

Votre concubine et de votre fille de joie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Bien que le nom d’épouse paraisse et plus sacré et plus fort, un autre a toujours été plus doux à mon cœur, celui de votre maîtresse, ou même, laissez-moi le dire, celui de votre concubine et de votre fille de joie ; il me semblait que, plus je me ferais humble pour vous, plus je m’acquerrais de titres à votre amour, moins j’entraverais votre glorieuse destinée.

Vous-même, en parlant de vous, vous n’avez pas tout à fait oublié ces sentiments dans votre lettre de consolation à un ami. Vous n’avez pas dédaigné de rappeler quelques-unes des raisons par lesquelles je m’efforçais de vous détourner d’un fatal hymen, mais vous avez passé sous silence presque toutes celles qui me faisaient préférer l’amour au mariage, la liberté à une chaîne. J’en prends Dieu à témoin, Auguste, le maître du monde, m’eût-il jugée digne de l’honneur de son alliance et à jamais assuré l’empire de l’univers, le nom de courtisane avec vous m’aurait paru plus doux et plus noble que le nom d’impératrice avec lui ; car ce n’est ni la richesse ni la puissance qui fait la grandeur : la richesse et la puissance sont l’effet de la fortune ; la grandeur dépend du mérite. » (Héloïse à Abélard)

Héloïse et Abélard, Lettres d'Abélard et Héloïse

 

23:24 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.