Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2014

Le philistinisme cultivé

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La caractéristique du philistinisme cultivé a toujours été le mépris des loisirs et du divertissement sous une forme ou une autre, parce que aucune "valeur" n’en pouvait être tirée. La vérité est que nous nous trouvons tous engagés dans le besoin de loisirs et de divertissement sous une forme ou sous une autre, parce que nous sommes assujettis au grand cycle de la vie ; et c’est pure hypocrisie ou snobisme social que de nier pour nous le pouvoir de divertissement et d’amusement des choses, exactement les mêmes, qui font le divertissement et le loisir de nos compagnons humains. Pour autant que la survie de la culture est en question, elle est certainement moins menacée par ceux qui remplissent leur temps vide au moyen des loisirs que par ceux qui le remplissent avec quelques gadgets éducatifs au bonheur la chance, en vue d’améliorer leur position sociale. Et pour autant que la productivité artistique est en question, il ne devrait pas être plus difficile de résister aux massives tentations de la culture de masse, qu’il n’y avait de difficulté à éviter les tentations plus sophistiquées et les bruits plus insidieux des snobs cultivés dans la société raffinée. »

Hannah Arendt, La crise de la culture

 

23:54 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un adolescent que les disciplines modernes exaspèrent

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Au fait, que diable voulez-vous que puisse rêver, aujourd’hui, un adolescent que les disciplines modernes exaspèrent et que l’abjection commerciale fait vomir ? Les croisades ne sont plus, ni les nobles aventures lointaines d’aucune sorte. Le globe entier est devenu raisonnable et on est assuré de rencontrer un excrément anglais à toutes les intersections de l’infini. Il ne reste plus que l’Art. Un art proscrit, il est vrai, méprisé, subalternisé, famélique, fugitif, guenilleux et catacombal. Mais, quand même, c’est l’unique refuge pour quelques âmes altissimes condamnées à traîner leur souffrante carcasse dans les charogneux carrefours du monde. »

Léon Bloy, Le Désespéré

 

23:46 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Drieu, il s’est trompé, mais il était sincère, il l’a prouvé...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« J’ai vu des auteurs qui, avant la guerre appelaient le fascisme de tous leurs vœux, frappés de stérilité dans le moment même que les Nazis les comblaient d’honneurs. Je pense surtout à Drieu la Rochelle : il s’est trompé, mais il était sincère, il l’a prouvé. Il avait accepté de diriger une revue inspirée. Les premiers mois il admonestait, chapitrait, sermonnait ses compatriotes. Personne ne lui répondit : c’est parce qu’on n’était plus libre de le faire. Il en témoigna de l’humeur, il ne sentait plus ses lecteurs. Il se montra plus pressant mais aucun signe ne vint lui prouver qu’il avait été compris. Aucun signe de haine, ni de colère non plus : rien. Il parut désorienté, en proie à une agitation grandissante, il se plaignit amèrement aux Allemands ; ses articles étaient superbes, ils devinrent aigres ; le moment arriva où il se frappa la poitrine : nul écho, sauf chez des journalistes vendus qu’il méprisait. Il offrit sa démission, la reprit, parla encore, toujours dans le désert. Finalement il se tût, bâillonné par le silence des autres. Il avait réclamé leur asservissement mais, dans sa tête folle, il avait dû l’imaginer volontaire, libre encore ; il vint ; l’homme en lui s’en félicita bien haut, mais l’écrivain ne put le supporter. Au même moment d’autres, qui furent heureusement le plus grand nombre, comprenaient que la liberté d’écrire implique la liberté du citoyen. On n’écrit pas pour des esclaves. L’art de la prose est solidaire du seul régime où la prose garde un sens : la démocratie. Quand l’une est menacée, l’autre l’est aussi. Et ce n’est pas assez que de les défendre par la plume. Un jour vient où la plume est contrainte de s’arrêter et il faut alors que l’écrivain prenne les armes. Ainsi de quelque façon que vous y soyez venu, quelles que soient les opinions que vous ayez professées, la littérature vous jette dans la bataille ; écrire c’est une certaine façon de vouloir la liberté ; si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagé. »

Jean-Paul Sartre, Les épées

 

Comme chacun le sait (laissez-moi rêver deux secondes) Sartre a pris les armes... en se faisant éditer chez Gallimard en pleine occupation... en faisant jouer ses pièces qui passaient la censure, non sans un coup de main de Drieu la Rochelle via ses connaissances gestapistes... C'est ce qui s'appelle cracher dans la soupe. 

Pendant ce temps-là, Albert Camus, lui, risquait sa peau. 

 

23:31 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Savoureuse solitude

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Voluptés du labeur ! La journée avec le troupeau est finie. Le pain a été gagné. Le bon ouvrier des mots a endossé les vieux habits du vrai travail, il ouvre son col, il retrousse ses manches. Sous la lampe sage et fidèle, seul surgit des ombres l’établi : les livres en piles bousculées, le papier vierge et net, la théière, la miche de seigle, les pipes, les cigarettes étalées, vingt petites cartouches blanches pour le plus fort du combat. Huit heures devant soi jusqu’au terme de la nuit, vaste et appétissante tranche de temps, huit heures où l’on ajoutera peut-être une phrase, une page même à la littérature française. La mansarde est chaude. Les autres sont à leurs femmes, à la musique, aux spectacles. Mais l’écrivain à sa tâche peut mépriser les plus nobles plaisirs. Savoureuse solitude, apprêts délectables. »

Lucien Rebatet, Les deux étendards

 

23:28 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

John Mayall : "I Could Cry"

=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=

 

Le Grand John Mayall avec, à la Lead Guitare, le non moins impressionnant Coco Montoya qui a appris à jouer avec les cordes à l'envers mais qui, semble-t-il, sait parfaitement où il va...

Enjoy !

 

 

 

 

 

19:07 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

I am Free

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

18:48 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Bien... Pas Bien...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

 


Cliquez sur la photo...

16:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Des travailleurs obéissants...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo...

14:15 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'Egalité dans la contrainte, la Servitude...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo...

12:15 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les Spécialistes

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

09:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

J'aime la France et j'ai lu Zemmour...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

07:15 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Qui soutient encore Hollande ?

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

05:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quelque chose de plus vaste que la joie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Mais quelque chose est là qu’on oubliait, quelque chose de plus vaste que la joie, et qui marque à coups sourds son existence indéracinable. On le pressentait, on l’entend, on le sent. Le balancier va marteler les rêves, s’imposer parmi les illusions, insensible aux tendres caresses contraires, et chaque choc pénètre comme un clou. »

« J’ai vu des hommes, des groupes, des gestes, des figures. J’ai vu briller dans le crépuscule les yeux tremblants d’êtres profonds comme des puits. J’ai vu la bouche qui, dans un épanouissement de gloire, disait : "Je suis plus sensible que les autres, moi !" »

Henri Barbusse, L’Enfer

 

00:34 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’aveu de leur honteuse misère

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« J’ai vu la lutte d’aimer et de se faire comprendre : le refus mutuel des deux interlocuteurs et la mêlée de deux amants, les amants au sourire contagieux, qui ne sont amants que de nom, qui se creusent de baisers, qui s’étreignent plaie à plaie pour se guérir, qui n’ont entre eux aucun attachement, et qui, malgré leur rayonnante extase hors de l’ombre, sont aussi étrangers que la lune et le soleil. J’ai entendu ceux qui ne trouvent un peu de paix que dans l’aveu de leur honteuse misère, et les figures qui ont pleuré, pâles, avec les yeux comme des roses. »

Henri Barbusse, L’Enfer

 

00:30 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’immensité de chacun de nous...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je me souviens, je me souviens, comme on appellerait au secours... Un jalon, une borne, où la sainte inquiétude se pose : l’importance d’un être humain parmi les choses, cette importance que j’ai mis toute ma vie à comprendre... L’immensité de chacun de nous : premier grand signe dans le noir. »

Henri Barbusse, L’Enfer

 

00:27 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook