09/01/2015
Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit : on aurait pu retrouver le même chez les intellectuels, politiciens et journalistes des années 1930, unanimement persuadés qu'Hitler "finirait par revenir à la raison". Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d'imaginer le point de vue de ceux qui, n'ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière. »
Michel Houellebecq, Soumission
00:32 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Non seulement « sans frayeurs particulière », mais avidement, avec toutes les passions, tous les désirs de celui qui voit dans cette société un obstacle vers l'utopie rêvée. D'abord, la société occidentale est l'ennemi nécessaire pour unir des projets qui sans cible fédératrice risqueraient de voir surgir en leur sein des forces disruptives . IL faut un ennemi présenté comme le mal absolu, la décadence, le sans-dieu : c'est nous. Hitler eut besoin des juifs et des communistes qu'il associait d'ailleurs. Eux ont besoin antagoniste présenté comme la lie de l'humanité, protecteur d'homosexuels, pornocrates, athées. Des gens qu'on peut ainsi déshumaniser et donc tuer sans remord, sans empathie possible puisqu'ils ne sont pas vraiment humains mais des fils de Sheitan. Là encore leur camarade Adolf leur a montré la voie. Nous nous trouvons devant des gens convaincus que nous méritons de mourir, qu'il est bon et bien de nous tuer et que tel est la volonté de Dieu. On ne discute pas avec ces types là : on tire.
Écrit par : Restif | 09/01/2015
Les commentaires sont fermés.