16/01/2015
C'était une revanche inouïe sur le sexe fort
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« L’égalitarisme avait répandu son venin. Le culturalisme absolu avait fait son œuvre. Puisque les femmes n’avaient pas réussi à devenir des hommes comme les autres, il fallait que les hommes devinssent des femmes comme les autres. La libido virile, reposant sur la brutale pulsion et la mise à distance, goguenarde ou farouche, par le caractère ou par l’argent, du monde des sentiments, fut criminalisée. On déclara la guerre à la sexualité masculine faite de violence ou de domination. On confondit les violences faites aux femmes – qui relèvent du Code pénal- et les complexités de la vie intime. On négligea, contesta, méprisa l’avertissement pourtant si pertinent de Stendhal : "Au premier grain de passion, il y a le premier grain de fiasco." L’homosexualité féminine devint à la mode ; Mylène Farmer chanta la gloire des amours saphiques ; les journaux féminins déculpabilisèrent leurs lectrices rétives.
C’était une revanche inouïe contre le sexe fort, mais aussi contre les premières féministes qui auraient détesté cet univers mièvre, sentimental, féminin qu’elles abhorraient, auquel elles s’étaient arrachées, et qu’elles croyaient avoir éradiqué. Les précieuses ridicules avaient vaincu les femmes savantes. »
Eric Zemmour, Le suicide français
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