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16/01/2015

Kevin et Enzo

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Mais à partir des années 1970, lorsque les premiers enfants de l’immigration maghrébine débarquèrent en France ou naquirent dans l’Hexagone, l’esprit public avait beaucoup changé. L’heure était à l’épanouissement individuel, à la liberté personnelle qui se niche dans les moindre détails et ne supporte plus la moindre contrainte ; à l’ouverture vers le monde ; à la haine ou au moins au mépris pour tout ce qui incarne la France. Le choix du prénom devint un signe politique ou en tout cas militant. Les Bretons bretonnisèrent sans honte, les Juifs plongèrent à pleines brassées dans le Torah, bientôt ; certains d’entre eux abandonnèrent même les textes sacrés pour se plonger dans les registres de l’état-civil israélien, révélant ainsi une "Alyah" dans les têtes qui précédait parfois une installation en Terre promise ; les passionnés de séries télévisées s’américanisèrent ; au retour d’un séjour enchanteur au Maroc ou en Thaïlande , on donnait à son enfant un prénom arabe ou asiatique sans rien comprendre de la symbolique culturelle de ces patronymes. Mais ces choix individuels – qui se croyaient libres de toute influence – se révélèrent encombrés d’arrière-pensées sociales et identitaires. Kevin et Enzo devinrent les prénoms des classes sociales défrancisées tandis que Louis, Pierre et Paul, les anciens prénoms traditionnels, s’embourgeoisèrent. »

Eric Zemmour, Le suicide français

 

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