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22/04/2015

Le monde n’est pas fait pour les anges

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« Tu ne sais rien du monde, tu n’en veux rien savoir, c’est tellement plus simple ! Ta mère prétendait déjà marcher à travers les chemins boueux avec la petite pantoufle de Cendrillon. Oui, il fallait que tu l’apprisses un jour ou l’autre, le monde n’est pas fait pour les anges. Je suis un catholique irréprochable, j’ai consacré une partie de ma vie à l’histoire de l’Eglise et je dis : le monde n’est pas fait pour les anges. J’ajoute même : tant pis pour les anges qui s’y hasardent sans précaution ! »

Georges_Bernanos, La Joie

 

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Le massacre joyeux des crétins, des traîtres, des routines, des conventions...

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« Drieu la Rochelle disait que l’Action Française avait créé le mouvement littéraire le plus important d’Europe, avec celui de la Nouvelle Revue Française, pendant le premier tiers du XXe siècle. L’Action Française a groupé en effet autour de Charles Maurras, quelques-uns des meilleurs écrivains de notre temps et, tout d’abord, Léon Daudet (1868- 1er juillet 1942). A vrai dire, Léon Daudet a un peu trop ébloui ses contemporains par ses dons jupitériens de polémiste, par le massacre joyeux des crétins, des traîtres, des routines, des conventions et des dessus de pendule auquel il se livrait chaque matin. Léon Daudet, qui avait été élevé dans l’entourage de son père, Alphonse, par la IIIe République naissante, devint promptement un homme populaire dont les faits et gestes se trouvaient guettés avec une égale avidité par ses amis et ses adversaires. L’éclat de sa vie publique a un peu nui à sa réputation d’écrivain. Il est vrai que son évasion de la Santé a été un moment savoureux dans l’histoire de la IIIe République. Mais Léon Daudet député, Léon Daudet duelliste, Léon Daudet exilé, Léon Daudet grand orateur et grand politique n’est pas l’homme qui nous retient ici. Au delà du vivant déchaîné, il faut voir l’écrivain dont on n’a pas toujours compris la valeur...
La part la plus inégale dans son œuvre est celle du romancier. Il ne faudrait pas cependant la condamner trop vite à l’oubli (...) Mais Léon Daudet critique littéraire n’a pas son pareil. Il se trouve également à l’aise parmi les vivants et parmi les ombres. (...) Avec cela libre, indépendant, ne cherchant jamais à contraindre, toujours prêt à saluer le talent chez ses pires ennemis, dépourvu de tout esprit de parti, mettant son autorité au service du beau avec une générosité inépuisable, Léon Daudet est le premier critique littéraire de son temps. Que dire du mémorialiste ? Il est de la lignée du cardinal de Retz et de Saint Simon. En quatre mots saisissants, d’une cocasserie inimitable, il peint un homme au physique et au moral, lui rendant son souffle, son allure, les plis et la couleur de ses vêtements, ses tics, ses manies et jusqu’au son de sa voix. La série des Souvenirs Littéraires, les deux volumes de Paris Vécu, ouvrages mouvementés, passionnés, pathétiques, pleins d’intelligence, de culture et d’une gigantesque drôlerie, gardent la chaleur de toute une époque, avec ses lumières et ses parfums, ses jours et ses nuits, ses personnages ridicules, falots ou grandioses, et les rues de Paris, le ciel de Paris, tout ce qui fait le plaisir et la douleur de vivre. Chaque mot devient la sensation même. »

Kléber Haedens, Une histoire de la littérature française

 

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L'absence de ce qu'on aime

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« L'attente d'un retour ardemment désiré
Donne à tous les instants une longueur extrême ;
Et l'absence de ce qu'on aime,
Quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré »

Molière, Amphitryon, Acte II, Sc 2

 

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Ouais... ça a la couleur de notre monde... 

 

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Nous, nous ne sommes rien...

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« Une jeune fille de douze ans, interpellée par les conversions religieuses de ses copines de classe, qui se découvrent musulmanes, et prennent le voile, interroge sa mère : "Et nous, nous sommes quoi ?". La réponse est simple : "Nous, nous ne sommes rien". C'est la mère, cadre supérieure d'une entreprise bancaire, encore effarée de cet aveu et du vide soudain qu'il creuse, qui rapporte l'histoire au cours d'un séminaire. Elle précise : "Je lui ai dit : 'nous ne sommes rien' pour bien lui faire comprendre que nous étions laïcs, que nous ne dépendions de rien ni de personne, qu'elle était libre." Sans doute. Nous ne sommes rien, libres de faire de nous ce que nous voulons, indéterminés. C'est plus que "l'ère du vide" annoncée par Gilles Lipovetsky, plus que le temps du mépris ou celui du désespoir ; l'incapacité de définir, de désigner et de nommer, qui est aussi l'impossibilité de faire société, et le désarmement de toute stratégie – les tactiques de survie seules peuvent trouver leur place dans un univers indéfini.

J'ai retrouvé d'un coup l'interrogation de toutes celles, et de tous ceux qui, de Madagascar au Montana, et des Philippines à l'Ethiopie, m'ont posé question pour savoir ce que je suis. Tous imaginent que l'ont peut être évangéliste, musulman, copte, bouddhiste, adepte de Zarathoustra, du grand lézard ou du Dieu-Crocodile, mais pas "rien". »

Hervé Juvin, La grande séparation

 

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