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23/06/2015

Parviendras-tu jamais à mesurer ta chute ?

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« On creuse son trou pour avoir un point fixe dans l’espace. Et on meurt pour ne pas s’égarer. »

« Pourquoi irais-tu fouiller dans ma mémoire ? À quoi bon te souvenir de moi ? Parviendras-tu jamais à mesurer ta chute et la présence de mon angoisse dans la tienne ? »

Emil Cioran, Des larmes et des saints

 

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Nous vivons à l’ombre de nos échecs…

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« Voyez cette main délicate que l’enfant tient contre sa poitrine, comme pour défendre timidement son bonheur ! Ou bien ces yeux pensifs expriment-ils une vague épouvante devant ce qu’il faudra perdre ? »

« Nous vivons à l’ombre de nos échecs et de nos blessures d’amour-propre. »

Emil Cioran, Des larmes et des saints

 

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Passe-temps

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« Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre du temps, perdre son temps, vivre à contre-temps. »

Françoise Sagan, Toxique

 

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Une insurrection contre l’arrêt du Destin qu’il sait pourtant inexorable

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« Mise au tombeau de notre destinée ? En dépit d’apparences sinistres, mon intime conviction me conduit à rectifier aussitôt cette pensée. Tout ce que l’étude historique m’a appris, ce que je sais aussi des trésors d’énergie masqués, m’incitent à penser que l’Europe, en tant que communauté millénaire de peuples, de culture et de civilisation, n’est pas morte, bien qu’elle ait semblé se suicider. Blessée au coeur entre 1914 et 1945 par les dévastations d’une nouvelle guerre de Trente Ans, puis par sa soumission aux utopies et aux systèmes des vainqueurs, elle est entrée en dormition.

Bien des fois dans ses écrits, Jünger a fait allusion au destin comme à une évidence se passant d’explication, ainsi que d’autres évoquent Allah, Dieu, la Providence ou l’Histoire. (…)

Dans l’Iliade, Homère dit que les dieux, eux-mêmes, sont soumis au Destin. L’épisode est conté au chant XXII lorsqu’il s’agit de trancher du sort d’Hector face au glaive d’Achille. Le Destin figure ici les forces mystérieuses qui s’imposent aux hommes et même aux dieux, sans que la raison humaine puisse les expliquer. Ce n’est pas la Providence des chrétiens, puisque celle-ci résulte d’un plan divin qui se veut intelligible, au moins pour l’Eglise. C’est en revanche, un autre nom pour la fatalité. Pour répondre à cette dernière, les stoïciens et, de façon différente Nietzsche, parlent d’ "amor fati", l’amour du destin, l’approbation de ce qui est, parce qu’on a pas le choix, rien d’autre en dehors du réel. Approbation contestée par toute une part de la tradition Européenne qui, depuis l’Iliade, a magnifié le refus de la fatalité. Citons le fragment du chant XXII qui suit la décision des dieux. Poursuivi par Achille, Hector se sent soudain abandonné : "Hélas, point de doute, les dieux m’appellent à la mort. Et voici maintenant le Destin qui me tient. Eh bien non, je n’entends pas mourir sans lutte ni gloire. Il dit et il tire le glaive aigu pendu à son flanc, le glaive grand et fort ; puis, se ramassant, il prend son élan tel l’aigle de haut vol qui s’en va vers la plaine. Tel s’élance Hector."

L’essentiel est dit. Hector est l’incarnation du courage tragique, d’une insurrection contre l’arrêt du Destin qu’il sait pourtant inexorable. Tout est perdu mais au moins peut-il combattre et mourir en beauté.

(…) Et le lecteur méditatif songera que la tentation est forte, pour l’Européen lucide de se réfugier dans la posture de l’anarque. Ayant été privé de son rôle d’acteur historique, il s’est replié sur la position du spectateur froid et distancié. L’allégorie est limpide. L’immense catastrophe des deux guerres mondiales a rejeté les Européens hors de l’histoire pour plusieurs générations. Les excès de la brutalité les ont brisés pour longtemps. Comme les Achéens après la guerre de Troie, un certain nihilisme de la volonté, grandeur et malédiction des Européens, les a fait entrer en dormition. A la façon d’Ulysse, il leur faudra longtemps naviguer, souffrir et beaucoup apprendre avant de reconquérir leur patrie perdue, celle de leur âme et de leur tradition. »

Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen

 

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La continuité nationale

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« Les accusations de crimes avaient frappé la nation nippone au lendemain de sa défaite au même titre que l’Allemagne. Elles énuméraient des atrocités perpétrées notamment contre la Chine (douze millions de morts selon l’accusation). Après 1945, plusieurs généraux et dirigeants japonais de haut niveau furent jugés par les Américains lors des procès de Tokyo, équivalents pour le Japon du procès de Nuremberg. Les principaux accusés furent pendus.
Cependant, aujourd’hui, le sanctuaire shintoïste de Yasukini, près de Tokyo, honore la mémoire des 2,5 millions de combattants japonais tombés de 1931 à 1945. Parmi eux se trouvent les quatorze criminels de guerre pendus à l’issue des procès de Tokyo, dont le quasi dictateur d’alors, le général Tojo. Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2001, le Premier ministre Junichiro Koizumi, respectant une promesse électorale, est allé s’incliner chaque année au mois d’août (date de la capitulation japonaise de 1945) au sanctuaire de Yasukini en kimono traditionnel. Autant dire que le Japon pacifique d’aujourd’hui ne nourrit pas une culpabilité comparable à celle des Européens et il s’en trouve bien. Entendons-nous. Il n’est pas question de nier la réalité, l’horreur et l’ampleur de crimes de masse dont les vaincus n’eurent d’ailleurs pas le monopole (on pense à Hiroshima et Nagasaki, ainsi qu’aux bombardements de terreur sur les villes allemandes). Mais, à moins de vouloir détruire une nation, on ne peut fonder sa mémoire collective sur une culpabilité éternellement ressassée. Au Japon, les livres scolaires dans lesquels les enfants forment leur esprit n’évoquent pas les événements de la guerre selon l’interprétation des vainqueurs, mais selon celle de la continuité nationale. Pourquoi cette différence avec l’Europe ? Plusieurs raisons sans doute. L’une d’elles tient au caractère de la religion nationale, le shintoïsme. À la différence du christianisme qui a tant marqué la conscience des Européens, même quand ils sont détachés de cette religion, le shintoïsme ignore l’idée de la faute, celle du péché et de la repentance. Il tient les Japonais à l’abri des tourments d’une conscience morale coupable et torturée. »

Dominique Venner, Le siècle de 1914

 

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