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28/08/2015

Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse

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« Être un insoumis ne consiste pas à collectionner des livres impies, à rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Carpates. Cela signifie être à soi-même sa propre norme par fidélité à une norme supérieure. S’en tenir à soi devant le néant, veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre le monde à dos que se mettre à plat ventre. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité de la lutte. On agit parce qu’il serait indigne de baisser les bras, et mieux vaut périr en combattant que se rendre.

Le premier acte par lequel on refuse d’être soumis consiste toujours à se libérer de la peur ou de la fascination des mots. Les mots suscitent des images, toniques ou toxiques, troublantes ou enivrantes. C’est par les mots, par leur pouvoir séducteur, perfide ou intimidant, qu’un système dominant enferme ceux qu’il veut neutraliser, bien avant de recourir à d’autres armes plus redoutables. Choisir le nom par lequel on désigne un adversaire, le nommer, c’est déjà s’imposer à lui, le faire entrer sans qu’il le sache dans son propre jeu, préparer son anéantissement ou, à l’inverse, se libérer de son emprise. Ainsi firent, pour être libres, l’empereur Julien, Machiavel, Voltaire, Nietzsche ou Soljenitsyne. Les mots sont des armes. Se donner à soi-même ses propres mots, et d’abord se donner un nom, c’est affirmer son existence, son autonomie, sa liberté. Ainsi pouvons nous assumer le nom d’insoumis.

(...)

La culpabilisation des Européens a favorisé l’invasion masquée de leurs territoires, le "grand remplacement" de leurs populations, comme jamais cela ne s’était vu dans le passé. Et si cette entreprise monstrueuse, dont les conséquences seront payées au prix fort sur le long terme, a pu s’imposer, c’est bien sur en raison de la complicité d’élites perverses ou décadentes, mais surtout parce que les Européens, contrairement à d’autres peuples, sont dépourvus de mémoire identitaire et de la conscience de ce qu’ils sont. Un vieux fond très enraciné de culture universaliste, religieuse ou laïque, les prédisposait à subir l’invasion comme une chose normale que les oligarchies dirigeantes ont elles-mêmes proclamée désirable et bienfaisante.

L’état de "dormition" fut la conséquence des excès de fureur meurtrière et fratricide perpétrés entre 1914 et 1945. Il fut aussi le cadeau fait aux européens par les États-Unis et l’URSS, les deux puisssances hégémoniques issues de la seconde guerre mondiale. Ces puissances ont alors imposé leurs modèles étrangers à nos traditions intellectuelles, sociales et politiques. Bien que l’une des deux puissances ait disparu entre temps, les effets vénéneux se font toujours sentir, nous plongeant de surcroît dans une culpabilité sans équivalent. Suivant le mot éloquent d’Elie Barnavi, "la shoah s’est hissée au rang de religion civile en Occident." »

Dominique Venner, Un Samouraï d’Occident

 

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Froid à l'intérieur

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« — J'ai froid, dit-elle. Froid à l'intérieur. Il y a un mot que j'aime bien et que je ne sais pas employer très justement, c'est le mot algide. Je crois que je passe par une période algide de ma vie. J'ai froid, terriblement froid. Ça ne s'explique pas. C'est peut-être le dégoût, c'est peut-être quelque chose de moins intelligent. Quelquefois, quand j'ai très froid comme ça, je bois des grogs, des punchs bouillants mais, en réalité, ça ne change rien. Je continue d'avoir froid à l'âme. À l'âme... voilà que je dis encore des gros mots. Il vaut mieux que je rentre. Ne bougez pas. Je n'ai que la rue à traverser. Restez tranquille. Chaque soir, il y a au moins deux ou trois filles qui viennent avec des types et qui s'ennuient. Vous pouvez en lever une. Bonsoir. »

Michel Déon, Les gens de la nuit

 

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