04/09/2018
Un total retour sur soi-même
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« A la fin de la première guerre mondiale, la révolution communiste était une menace immédiate pour toute l’Europe. Le danger détermine toujours un mouvement de défense : les mouvements fascistes en profitèrent. Seule force capable de s’opposer à la violence des rouges, le fascisme reçut de puissants appuis et l’adhésion massive de partisans. Aujourd’hui, le "Soir du Grand Soir", les soviets d’usine, les tchékas appartiennent au passé. Les communistes d’Occident se sont embourgeoisés, ils font partie du décor, ils sont les plus fermes défenseurs du régime. L’homme-au-couteau-entre-les-dents n’est plus le communiste mais l’activiste. Quant à la Russie, les capitalistes y voient un nouveau marché. Au contraire de la première moitié du XXème siècle, la satisfaction des besoins matériels élémentaires semble à portée de main de tous. Les soupes populaires, les grèves sauvages sont oubliées. Hormis quelques catégories minoritaires menacées, la grande masse des salariés est convaincue d’avoir plus à perdre qu’à gagner à vouloir arracher par la violence ce que les revendications pacifiques et le temps lui donneront inéluctablement. Le carcan des lois sociales et le chantage au crédit font le reste pour lui retirer toute combativité. Le sens de l’intérêt général, le courage civique et politique sont aujourd’hui le fait d’une très petite minorité, injuriée, dont on a limité systématiquement les moyens d’expression légaux. Cela nous éloigne fort de l’Italie des années 20. Le génie personnel de Mussolini pouvait suffire à grouper une masse passionnée, disponible, et à conquérir un Etat incapable de se défendre.
Telle n’est plus la situation en Europe et en France. Puisque la puissance appartient à l’adversaire, il faut une ruse supérieure. Puisque le "grand homme" (inexistant d’ailleurs) s’est par trop déprécié, il faut miser sur l’équipe. Qualité des combattants, combat méthodique et raisonné, direction collégiale, imposent : enseignement, doctrine. Depuis 1947, l’armée française engagée à défendre les terroristes d’outremer, est victorieuse, sur le terrain et contrainte aux capitulations successives par l’ensemble des forces politiques et économiques qui constitue le régime. Il a fallu attendre le mois d’Avril 1961, quatorze années, pour qu’un nombre infime de cadres entrevoient leur véritable ennemi. Un ennemi qui se trouvait moins sur le terrain, sous l’aspect du Viet ou du fellagha, qu’en France même, dans les conseils d’administration, les banques, les salles de rédaction, les assemblées et les bureaux ministériels. Encore ce sentiment hostile à une mythique Métropole décadente qu’à la réalité du régime. Cette prise de conscience limitée fut sans lendemain. Pour vaincre, il faut comprendre ce qu’est le régime, découvrir ses méthodes, débusquer ses complices, ceux qui se camouflent en patriotes. Il faut se déterminer les solutions positives qui permettront de construire la société de demain. Cela nécessite un total retour sur soi-même, une totale révision des vérités apprises, une conscience révolutionnaire. »
Dominique Venner, Pour une critique positive
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