Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/07/2014

Comme un feu d'artifice

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il est clair que je n'ai pas ma place dans ce monde, parmi ma génération, au sein de cette civilisation. Je vais écrire quelques romans, et puis j'éclaterai comme un feu d'artifice et j'irai chercher la mort quelque part. La pensée de mourir est finalement ce qui me console le mieux de tout. »

Jean-René Huguenin, Journal


Voiture (Mercedes 300 SL Papillon de 1955) dans laquelle Jean-René Huguenin trouva la mort le 22 Septembre 1962

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une équivalence monétaire

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il n'y a plus qu'un empire et l'unique médiation qui le traverse n'est même plus une signification linguistique mais une équivalence monétaire. »

Pascal Quignard, Les Ombres errantes (Dernier royaume, I)

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Être objectif

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Être objectif, c'est traiter l'autre comme on traite un objet, un macchabée, c'est se comporter à son égard en croque-mort. »

Emil Cioran, De l'inconvénient d'être né

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

J’ai compris ce qu’était la femme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« C’est maintenant seulement que j’ai compris ce qu’était la femme. Personne n’a jamais su jusqu’ici de qui elle était amoureuse : c’est moi le premier qui l’ai découvert. La femme est amoureuse du diable. Je ne plaisante pas. »

Nicolas Gogol, Le Journal d'un fou

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Faire danser la vie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde, dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu’on n’a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai pas pu me tuer moi. »

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

 

05:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/07/2014

Un domestique...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Un domestique, ce n'est pas un être normal, un être social... C'est quelqu'un de disparate, fabriqué de pièces et de morceaux qui ne peuvent s'ajuster l'un dans l'autre, se juxtaposer l'un à l'autre... C'est quelque chose de pire : un monstrueux hybride humain... Il n'est plus du peuple, d'où il sort ; il n'est pas, non plus, de la bourgeoisie où il vit et où il tend... Du peuple, qu'il a renié, il a perdu le sang généreux et la force naïve... De la bourgeoisie, il a gagné les vices honteux, sans avoir pu acquérir les moyens de les satisfaire... »

Octave Mirbeau, Le journal d'une femme de chambre

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Pour la remise de son Prix Nobel, Camus expose ses idées concernant l'art et le rôle de l'écrivain...

Ce discours a été prononcé, selon la tradition, à l'Hôtel de Ville de Stockholm, à la fin du banquet qui clôturait les cérémonies de l'attribution des prix Nobel, le 10 décembre 1957.

« En recevant la distinction dont votre libre Académie a bien voulu m'honorer, ma gratitude était d'autant plus profonde que je mesurais à quel point cette récompense dépassait mes mérites personnels. Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. Mais il ne m'a pas été possible d'apprendre votre décision sans comparer son retentissement à ce que je suis réellement. Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d'une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l'amitié, n'aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le portait d'un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d'une lumière crue ? De quel cœur aussi pouvait-il recevoir cet honneur à l'heure où, en Europe, d'autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant ?



J'ai connu ce désarroi et ce trouble intérieur. Pour retrouver la paix, il m'a fallu, en somme, me mettre en règle avec un sort trop généreux. Et, puisque je ne pouvais m'égaler à lui en m'appuyant sur mes seuls mérites, je n'ai rien trouvé d'autre pour m'aider que ce qui m'a soutenu tout au long de ma vie, et dans les circonstances les plus contraires : l'idée que je me fais de mon art et du rôle de l'écrivain. Permettez seulement que, dans un sentiment de reconnaissance et d'amitié, je vous dise, aussi simplement que je le pourrai, quelle est cette idée.



Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et s'ils ont un parti à prendre en ce monde ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne règnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel.



Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. Ou sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne l'enlèveront pas à la solitude, même et surtout s'il consent à prendre leur pas. Mais le silence d'un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer l'écrivain de l'exil chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence, et à le relayer pour le faire retentir par les moyens de l'art.



Aucun de nous n'est assez grand pour une pareille vocation. Mais dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s'exprimer, l'écrivain peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d'hommes possible, elle ne peut s'accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression.



Pendant plus de vingt ans d'une histoire démentielle, perdu sans secours, comme tous les hommes de mon âge, dans les convulsions du temps, j'ai été soutenu ainsi : par le sentiment obscur qu'écrire était aujourd'hui un honneur, parce que cet acte obligeait, et obligeait à ne pas écrire seulement. Il m'obligeait particulièrement à porter, tel que j'étais et selon mes forces, avec tous ceux qui vivaient la même histoire, le malheur et l'espérance que nous partagions. Ces hommes, nés au début de la première guerre mondiale, qui ont eu vingt ans au moment où s'installaient à la fois le pouvoir hitlérien et les premiers procès révolutionnaires, qui furent confrontés ensuite, pour parfaire leur éducation, à la guerre d'Espagne, à la deuxième guerre mondiale, à l'univers concentrationnaire, à l'Europe de la torture et des prisons, doivent aujourd'hui élever leurs fils et leurs œuvres dans un monde menacé de destruction nucléaire. Personne, je suppose, ne peut leur demander d'être optimistes. Et je suis même d'avis que nous devons comprendre, sans cesser de lutter contre eux, l'erreur de ceux qui, par une surenchère de désespoir, ont revendiqué le droit au déshonneur, et se sont rués dans les nihilismes de l'époque. Mais il reste que la plupart d'entre nous, dans mon pays et en Europe, ont refusé ce nihilisme et se sont mis à la recherche d'une légitimité. Il leur a fallu se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naître une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l'instinct de mort à l'œuvre dans notre histoire.



Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l'intelligence s'est abaissée jusqu'à se faire la servante de la haine et de l'oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d'elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d'établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu'elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d'alliance. Il n'est pas sûr qu'elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l'occasion, sait mourir sans haine pour lui. C'est elle qui mérite d'être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C'est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l'honneur que vous venez de me faire.



Du même coup, après avoir dit la noblesse du métier d'écrire, j'aurais remis l'écrivain à sa vraie place, n'ayant d'autres titres que ceux qu'il partage avec ses compagnons de lutte, vulnérable mais entêté, injuste et passionné de justice, construisant son œuvre sans honte ni orgueil à la vue de tous, sans cesse partagé entre la douleur et la beauté, et voué enfin à tirer de son être double les créations qu'il essaie obstinément d'édifier dans le mouvement destructeur de l'histoire. Qui, après cela, pourrait attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales ? La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu'exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d'avance de nos défaillances sur un si long chemin. Quel écrivain, dès lors oserait, dans la bonne conscience, se faire prêcheur de vertu ? Quant à moi, il me faut dire une fois de plus que je ne suis rien de tout cela. Je n'ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d'être, à la vie libre où j'ai grandi. Mais bien que cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes, elle m'a aidé sans doute à mieux comprendre mon métier, elle m'aide encore à me tenir, aveuglément, auprès de tous ces hommes silencieux qui ne supportent, dans le monde, la vie qui leur est faite que par le souvenir ou le retour de brefs et libres bonheurs.



Ramené ainsi à ce que je suis réellement, à mes limites, à mes dettes, comme à ma foi difficile, je me sens plus libre de vous montrer pour finir, l'étendue et la générosité de la distinction que vous venez de m'accorder, plus libre de vous dire aussi que je voudrais la recevoir comme un hommage rendu à tous ceux qui, partageant le même combat, n'en ont reçu aucun privilège, mais ont connu au contraire malheur et persécution. Il me restera alors à vous en remercier, du fond du cœur, et à vous faire publiquement, en témoignage personnel de gratitude, la même et ancienne promesse de fidélité que chaque artiste vrai, chaque jour, se fait à lui-même, dans le silence. »

Albert Camus, Discours de Suède

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le point capital est qu'ils ne puissent pas s'unir contre vous

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Vous les jouez donc les uns contre les autres. Personne n'est content, mais personne n'est vraiment mécontent non plus. Le point capital est qu'ils ne puissent pas s'unir contre vous. Faites-vous admirer, faites-vous mépriser. Passez pour subtil, passez pour niais. Vous êtes dupe, ahuri, imbécile; ou bien calculateur, sinueux, damné. Villon dit: "Eschec, eschec pour le fardis", gare, gare au collier de chanvre. Si on vous vante, vous vous abaissez ; si on vous abaisse, vous vous élevez. Vous êtes une bête, un ange, un jonc, un vermisseau, un roseau, mais aussi un chêne, un roc, un événement incompréhensible. Tantôt le silence des espaces infinis vous effraie, tantôt il vous plonge dans des abîmes de sérénité. Les jugements à votre sujet finissent par se contredire à chaque instant et s'annulent: vous êtes sauvé. »

Philippe Sollers, Grand beau temps

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Si vous avez trouvé le point d'innocence

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« C'est là que l'indication de savoir discerner les damnés présents devient extrêmement sérieuse, puisque l'hypothèse, c'est qu'il y en a qui sont encore vivants sur terre et dont le corps n'a pas encore rejoint l'âme déjà damnée. Pour cela, il faut du nez. Il faut du nez, comme Dostoïevski en a eu, pour voir tous ces corps bizarrement possédés. Ce sont des visions qui me paraissent inévitables lorsqu'on a pris le parti, à soi seul, de l'occupation la plus innocente de toutes. Ça se montre, et je dirais à la limite que cela ne peut pas faire autrement que de se montrer. C'est ce qui est quand même étonnant. Vous vous rappelez ce que dit Kafka: "Reste simplement assis à ta table, le monde viendra se tordre devant toi." Il ne peut pas faire autrement, si vous avez trouvé le point d'innocence, "le bond hors du rang des meurtriers". »

Philippe Sollers, Grand beau temps

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Car qu’est ce que la liberté ?

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

 

« Car qu’est ce que la liberté ? C’est avoir la volonté de répondre de soi. C’est maintenir les distances qui nous séparent. C’est être indifférent aux chagrins, aux duretés, aux privations, à la vie même. C’est être prêt à sacrifier les hommes à sa cause, sans faire exception de soi-même. Liberté signifie que les instincts virils, les instincts joyeux de guerre et de victoire, prédominent sur tous les autres instincts, par exemple sur ceux du "bonheur". L’homme devenu libre, combien plus encore l’esprit devenu libre, foule aux pieds cette sorte de bien-être méprisable dont rêvent les épiciers, les chrétiens, les vaches, les femmes, les Anglais et autres démocrates. L’homme libre est guerrier. »

Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles

 

05:00 Publié dans Friedrich Nietzsche | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/07/2014

Le progrès social

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le progrès social commence toujours par l’indépendance des fesses. »

Albert Cossery, Le Complot des saltimbanques

 

22:12 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Chaque homme qui meurt vit la fin du monde

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le pacifisme absolu conduit inévitablement à la guerre totale. »

« Avoir eu 20 ans à l'orée des années 1980, Se retourner et contempler, estomaqué, l'étendue du désastre. Se demander comment on a fait pour passer au travers. »

« Chaque homme qui meurt vit la fin du monde. »

« L'homme est un stratagème de Dieu pour tromper le Diable. »

« Une pensée qui ne provoque pas de désastres ne mérite pas d'être écrite. »

« Tout acte de création est une négation active de soi, et une affirmation absolue du monde. L'inverse exact des préceptes de l'auto-expression qui fondent l'Art moderne. »

Maurice G. Dantec, American Black Box. Le Théâtre des opérations 3 : journal métaphysique et polémique, 2002-2006

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je me jure à moi-même de prendre désormais les règles suivantes pour règles éternelles de ma vie :
Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice, à mon père, à Mariette et à Poe, comme intercesseurs ; les prier de me communiquer la force nécessaire pour accomplir tous mes devoirs, et d’octroyer à ma mère une vie assez longue pour jouir de ma transformation ; travailler toute la journée, ou du moins tant que mes forces me le permettront ; me fier à Dieu, c’est-à-dire à la Justice même, pour la réussite de mes projets ; faire, tous les soirs, une nouvelle prière, pour demander à Dieu la vie et la force pour ma mère et pour moi ; faire, de tout ce que je gagnerai, quatre parts, - une pour la vie courante, une pour mes créanciers, une pour mes amis, et une pour ma mère ; - obéir aux principes de la plus stricte sobriété, dont le premier est la suppression de tous les excitants, quels qu’ils soient. »

Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Sa vie n’est qu’une longue frustration nommée bonheur

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je traîne dans Paris abandonné. La femme de Ludo est rentrée, donc il ne peut plus me suivre dans la nuit scintillante. Sa vie n’est qu’une longue frustration nommée bonheur. Son existence est trop simple, la mienne trop compliquée. J’ai beau épuiser mon carnet d’adresses, envoyer des e-mails aux quatre coins de la ville, m’abaisser à rappeler tous les boudins dont seul mon Nokia avait gardé la mémoire, rien n’y fait. J’erre seul parmi les touristes avant d’échouer lamentablement dans un peep-show désinfecté à l’eau de Javel, afin de faire l’amour à un Kleenex. Et dire que Ludo est jaloux de ma liberté ! Tous mes amis se plaignent, qu’ils soient seuls ou en couple. Ludo et moi on se rejoint sur un point. Moi je dis :
- Toute femme nouvelle est préférable à la solitude.
Et lui déclare :
- Toute femme nouvelle est préférable à la mienne. »

Frédéric Beigbeder, L'égoïste romantique

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Châtrés

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Devant moi, je le pressentais sans bien l'imaginer avec précision, s'étendait une vie où je ne vivrais vraiment qu’un jour sur sept, comme tous les gens des villes et des usines, le jour de la grande promenade des petits citadins châtrés. »

Henri Vincenot, La billebaude

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Nulle autre femme ne peut pénétrer sur son domaine enchanté

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Hélas ! le peuple monastique du mont Athos s’amenuise. Quelques dizaines de moines vieillissants arrivent avec peine à entretenir les vastes monastères où ils furent des milliers. Les Russes, les Bulgares, les Roumains ne peuvent plus venir vivre dans cet asile de paix et les jeunes Grecs sont peu enclins à la vie contemplative. Une cause du déclin est peut-être le puritanisme moderne. Il est devenu difficile pour les moines de partager leurs austères cellules avec d’agréables moinillons, comme ce fut la coutume, et ceci rend la vie bien aride dans ce lieu sacré où nul être de sexe féminin n’est admis. La Vierge Marie qui a succédé à Rhéa, la déesse de la montagne, est très exclusive. Nulle autre femme ne peut pénétrer sur son domaine enchanté. »

Alain Daniélou, Le chemin du labyrinthe

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ils s'imaginaient qu'ils souffriraient un mal redoutable s'ils venaient à mourir

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Et pourtant j'ai souvent vu des citoyens distingués se comporter, au cours de leur procès, de manière étrange au regard de la réputation qui était la leur, parce qu'ils s'imaginaient qu'ils souffriraient un mal redoutable s'ils venaient à mourir, comme s'ils allaient devenir immortels au cas où vous ne les condamneriez pas à mort. »

Platon, Apologie de Socrate

 

05:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/07/2014

Les hommes sont des valets de chambre

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Les hommes sont des valets de chambre... S'il y en a un qui a l'air d'un maître, il y en a d'autres qui en crèvent de vanité... mais... ceux qui ne s'inclinent devant rien sont dans les prisons ou sous terre... et la prison ou la mort pour les uns... ça veut dire la servilité pour tous les autres... »

Georges Bataille, Le Bleu du Ciel

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La mort n'a rien de redoutable

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu'ils portent sur les choses.



Par exemple, la mort n'a rien de redoutable, car, alors, elle serait apparue telle à Socrate. Mais c'est le jugement que nous portons sur la mort, à savoir qu'elle est redoutable, c'est cela qui est redoutable dans la mort.



Donc, quand nous nous heurtons à des difficultés ou que nous éprouvons du trouble ou de la tristesse, n'en rendons jamais un autre responsable, mais nous-mêmes, c'est à dire nos jugements : c'est le fait de quelqu'un qui n'a pas encore reçu d'éducation de rendre les autres responsables du fait qu'il est malheureux ; c'est le fait de quelqu'un qui commence son éducation de s'en rendre responsable lui-même ; c'est le fait de quelqu'un qui a achevé son éducation de n'en rendre responsable ni un autre ni lui-même. »

Épictète, Manuel

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'acte par lequel nous mourons est l'un de ceux dont se compose la vie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Qu'il te soit indifférent, quand tu accomplis ton devoir, d'avoir froid ou chaud, de somnoler ou d'avoir assez dormi, d'entendre dire du mal ou du bien de toi, de mourir ou de faire quelque autre chose. En effet, l'acte par lequel nous mourons est l'un de ceux dont se compose la vie. Il suffit donc, pour celui-là aussi, de bien disposer l'affaire présente. »

Marc Aurèle, Pensées, Livre VI, 2

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Elle marche devant le cheval

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« - Dans toute l’Afrique du Nord, dit Jack, les indigènes se sont immédiatement accoutumés à la civilisation américaine. Depuis que nous avons débarqué en Afrique, il est indéniable que les populations du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie ont fait de grands progrès.

- Quels progrès ? demanda, étonné, Pierre Lyautey.

- Avant le débarquement américain, dit Jack, l’Arabe allait à cheval, et sa femme le suivait à pied, derrière la queue du cheval, son enfant sur le dos et un gros paquet en équilibre sur la tête. Depuis que les Américains ont débarqué en Afrique du nord, il y a eu un profond changement. Certes, l’Arabe va toujours à cheval, et sa femme continue à l’accompagner à pied, comme par le passé, son enfant sur le dos et son fardeau sur la tête. Mais elle ne marche plus derrière la queue du cheval. Maintenant elle marche devant le cheval. A cause des mines. »

Curzio Malaparte, La peau

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ces étroits cerveaux de négociants

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il flairait une sottise si invétérée, une telle exécration pour ses idées à lui, un tel mépris pour la littérature, pour l’art, pour tout ce qu’il adorait, implantés, ancrés dans ces étroits cerveaux de négociants, exclusivement préoccupés de filouteries et d’argent et seulement accessibles à cette basse distraction des esprits médiocres, la politique, qu’il rentrait en rage chez lui et se verrouillait avec ses livres. »

Joris-Karl Huysmansr, A Rebours

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Son idéal n’est en effet aucunement le sacrifice, mais la préservation de sa personne

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La Bourgeoisie est une tentative de trouver une stabilité, une aspiration à atteindre un point d’équilibre entre les attitudes extrêmes et les oppositions innombrables qui caractérisent le comportement des hommes. (...) Le bourgeois tente de trouver une voie moyenne, modérée. Jamais il ne renoncera à lui-même, il ne s’abandonnera à l’ivresse ou à l’ascèse ; jamais il ne sera un martyr ; jamais il ne consentira à son anéantissement.
Bien au contraire. Son idéal n’est en effet aucunement le sacrifice, mais la préservation de sa personne. Il n’aspire ni à la sainteté ni à son opposé, il ne supporte pas l’absolu. »

Hermann Hesse, Le loup des steppes

 

05:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/07/2014

Monarchiste et Anarchiste...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

 

17:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

On nous arrachait au singularisme païen, pour nous préparer aux fructueux échanges universels

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« A notre insu, lentement, courageusement, opiniâtrement, on nous arrachait au singularisme païen, pour nous préparer aux fructueux échanges universels, c’est à dire, pour pouvoir un jour, tous unis et confondus, nous servir des mêmes barèmes, des mêmes machines et devenir de bons consommateurs inconditionnels, se contentant des mêmes H.L.M. ! »

Henri Vincenot, La billebaude

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook