Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/01/2015

Moi aussi je suis Charlie...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

23:52 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Christ est né

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

 Calendrier Julien... 

 


Cliquez sur la photo...

00:05 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Christ est né...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

 Calendrier Julien... 

 


Cliquez sur la photo...

00:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/01/2015

L’ère des don Juan est révolue

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Don Juan était un conquérant. Et avec des majuscules, même. Un Grand Conquérant. Mais, je vous le demande, comment voulez-vous être un conquérant dans un territoire où personne ne vous résiste, où tout est possible et où tout est permis ? L’ère des don Juan est révolue. L’actuel descendant de don Juan ne conquiert plus, il ne fait que collectionner. Au personnage du Grand Conquérant a succédé le personnage du Grand Collectionneur, seulement le Collectionneur n’a absolument rien de commun avec don Juan. Don Juan était un personnage de tragédie. Il était marqué par la faute. Il péchait gaiement et se moquait de Dieu. C’était un blasphémateur et il a fini en enfer.
Don Juan portait sur ses épaules un fardeau tragique dont le Grand Collectionneur n’a pas la moindre idée, car dans son univers toute pesanteur est sans poids. Les blocs de pierre se sont changés en duvet. Dans le monde du Conquérant, un regard comptait ce que comptent, dans le monde du Collectionneur, dix années de l’amour physique le plus assidu.
Don Juan était un maître, tandis que le Collectionneur est un esclave. Don Juan transgressait effrontément les conventions et les lois. Le Grand Collectionneur ne fait qu’appliquer docilement, à la sueur de son front, la convention et la loi, car collectionner fait désormais partie des bonnes manières et du bon ton, collectionner est presque considéré comme un devoir.

[…]

Le Grand Collectionneur n’a rien de commun avec la tragédie ni avec le drame. L’érotisme, qui était le germe des catastrophes, est devenu, grâce à lui, une chose pareille à un petit-déjeuner ou à un dîner, à la philatélie, au ping-pong, ou à une course dans les magasins. Le Collectionneur a fait entrer l’érotisme dans la ronde de la banalité. Il en a fait les coulisses et les planches d’une scène où le vrai drame n’aura jamais lieu. »

Milan Kundera, Risibles amours

 

00:09 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/01/2015

Le politique rampe

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Nul besoin d’avoir un grand sens de l’État ni un sens excessif de votre dignité pour ne pas voir sans malaise, côté à côte, au Grand Journal, le président du Conseil constitutionnel et le président de l’Assemblée nationale se tortiller sur leur chaise pour se faire applaudir par des gamins fonctionnant au sifflet. Embarrassés, patauds, piquant des fards devant une Bimbo, humiliés par les lazzi d’un trio de montreurs d’ours auxquels ne manquent plus que la chambrière et le cerceau pour mettre leurs invités à quatre pattes et les faire sauter au travers (prochaine étape). Le politique ne se cabre même plus, il rampe. »

Régis Debray, Rêverie de gauche

 

23:57 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/01/2015

La réalité, qui a une existence objective, massive, tangible et terrifiante

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« La hiérarchie des besoins est inscrite dans la réalité même. Pour s’en convaincre, il suffit de vivre un de ces malheurs qui s’abattent sur les collectivités humaines, que ce soit une guerre, un régime de terreur ou une catastrophe naturelle. Remplir un ventre affamé est alors plus important que de satisfaire un palais délicat et l’acte de bonté le plus simple à l’égard d’autrui acquiert plus d’importance que n’importe quel raffinement de l’esprit. Le destin d’une ville, d’un pays devient le centre d’intérêt de tout le monde ; en revanche, le nombre des suicides provoqués par un amour déçu ou des troubles psychiques baisse soudain sensiblement. Il s’ensuit une grande simplification de tout et on se demande pourquoi on prenait tellement à cœur des choses qui semblent désormais n’avoir plus aucun poids. Et, bien sûr, l’attitude envers le langage change, elle aussi. Il retrouve sa fonction la plus simple, celle d’un instrument qui sert à un usage précis : ce qui veut dire que personne ne doute que le langage est fait pour nommer la réalité, qui a une existence objective, massive, tangible et terrifiante par son caractère concret. »

Czeslaw Milosz, Témoignage de la poésie

 

00:41 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’homme abstrait

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

 

« Qu’on pose alors, en regard, l’homme abstrait privé de mythes conducteurs, l’éducation abstraite, les mœurs abstraites, le droit abstrait, l’Etat abstrait ; qu’on se représente la divagation déréglée de l’imagination artistique que ne bride aucun mythe autochtone ; qu’on imagine une civilisation sans foyer originel ferme et sacré, condamnée à épuiser tous les possibles et à se nourrir chichement, de toutes les civilisations — voilà ce qu’est le présent, tel est le résultat du socratisme destructeur des mythes. Et maintenant l’homme dépossédé du mythe, cet éternel affamé, le voilà au croisement de tous les passés qui creuse et fouille en quête de racines, dût-il aller les déterrer dans les plus lointaines antiquités. Que prouve l’immense appétit d’histoire qui tenaille, dans son insatisfaction, notre civilisation moderne, que prouve ce besoin de rassembler autour d’elle des civilisations sans nombre, et ce besoin de tout connaître qui la consume, si ce n’est la perte du mythe, la perte de la patrie mythique, du sein maternel mythique ? Qu’on se pose la question : l’inquiétante et fébrile agitation de cette civilisation est-elle autre chose que le geste avide de l’affamé qui se précipite sur la nourriture ? Et qui voudrait encore donner quoi que ce soit à une pareille civilisation, qui n’est jamais rassasiée de tout ce qu’elle engoutit et transforme, sitôt qu’elle le touche, l’aliment le plus substantiel et le plus sain en "histoire et critique" ? »

Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie

 

00:24 Publié dans Friedrich Nietzsche | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook