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21/02/2016

Evacués dans des usines à décéder chromées

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« On ne décède pas, on est décédé […]. Nous sommes évacués dans des usines à décéder chromées. Nous n’y sommes pas à vrai dire tués (à l’inverse, notre décès y est même retardé par d’admirables manipulations), mais, dans ce délai, nous sommes si fermement insérés dans l’appareil que nous en devenons un élément, que notre décès devient une partie de ses fonctions. Notre mort devient un événement instantané interne à l’appareil. »

Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme, 2

 

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Une espèce de voyeurisme mystique

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« — En effet, mais quelle est donc ma manière de faire l'amour ?

Elle me dévisage un moment, puis m'explique :

— Tu fais l'amour toujours de la même façon. Tu t'allonges sur le dos et tu veux que je te monte dessus. Tu vois, déjà en disant la façon dont nous faisons l'amour, j'en donne une idée fausse, incomplète et vulgaire. Mais continuons. Pourquoi veux tu que je sois dessus et toi dessous ?

Je me le suis souvent demandé et toi même tu me l'as expliqué : pour mieux me regarder, d'une manière plus détachée et plus contemplative. Et en effet, de temps à autre, tu me dis que, durant ces instants, mon visage te rappelle celui de la Vierge, dans une église où te conduisait ta mère quand tu étais enfant.

Qu'est ce que tout cela, sinon une espèce de voyeurisme, disons, mystique ? Moi, c'est tout à fait ce que je ressens, d'autant que cette idée, en un sens, religieuse que tu te formes de moi influe sensiblement sur mon comportement pendant l'amour. Car je me rends compte que tu "veux" que je ressemble à une Vierge et, pour cette raison, j'essaie de ne pas montrer le plaisir que j'éprouve et je m'efforce de donner à mon visage une expression sereine, immobile, impassible, et pourtant, si je me laissais aller, Dieu sait quelles grimaces je ferais, comme on en fait toujours pendant l'amour !

Quelle barbe de faire semblant d'être la Vierge pendant que l'homme qu'on aime vous baise ! »

Alberto Moravia, L'Homme qui regarde

 

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Les amateurs

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Tragédies

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« Sans qu’ils le veulent les gestes de ces gosses, leurs destins, sont tumultueux. Leur âme supporte une violence qu’elle n’avait pas désirée. Elle la domestiquait. Ceux dont la violence est l’habituel climat sont simples en face d’eux-mêmes. Des mouvements qui composent cette vie dévastatrice et rapide chacun est simple, droit, net comme le trait d’un grand dessinateur, mais dans la rencontre de ces traits en mouvement éclate alors l’orage, la foudre qui les tue ou me tue. Cependant, qu’est leur violence à côté de la mienne qui fut d’accepter la leur, de la faire mienne, de la vouloir pour moi, de la capter, de l’utiliser, de me l’imposer, de la connaître, de la préméditer, d’en discerner et d’en assumer les périls ? Mais qu’était la mienne, voulue et nécessaire à ma défense, à ma dureté, à ma rigueur, à côté de la violence qu’ils subissent comme une malédiction, montée d’un feu intérieur en même temps qu’une lumière extérieure qui les embrase et qui nous illumine. Nous savons que leurs aventures sont puériles. Eux-mêmes sont sots. Ils acceptent de tuer ou d’être tués pour une partie de cartes où l’adversaire ou eux-mêmes trichaient. Pourtant, grâce à des gars pareils sont possibles les tragédies. »

Jean Genet, Journal du voleur

 

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20/02/2016

Les pauvres se repaissent des ordures bourgeoises, s’en gavent

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« J’aurais voulu écrire un livre sur les pauvres ; je n’ai pas pu. D’abord, pour écrire sur les pauvres, il faut les observer, les voir. C’est un hideux spectacle. C’est la servitude, non seulement volontaire, mais quémandée, mais achetée par les esclaves. J’aurais voulu montrer aux pauvres ce qu’ils dépensent d’efforts et d’intelligence, à croupir dans l’ignorance. J’aurais voulu leur faire voir ce qu’il leur faut de courage pour être lâches. Mais leur abjection est trop énorme, en vérité. Cette chair étiquetée, à vendre, vendue, se méprise trop, me dégoûte trop. Dans tous les pays du monde, les pauvres sont des troupeaux d’êtres vils, aimant leurs chaînes de papier, vénérant leurs gardes-chiourmes, pleins d’estime et d’admiration pour les laquais de leurs gardes-chiourmes, pour leurs valets d’épée et de plume. Toute une immonde racaille bourgeoise, grimauds, cabotins, et rapins - tourbe d’assassins et d’empoisonneurs que je voue à la mort - vit, prospère et multiplie sur l’argent donné par les pauvres, avec plaisir. Les pauvres se repaissent des ordures bourgeoises, s’en gavent. Et quant aux hommes qui leur parlent de liberté et d’égalité, quant aux hommes qui leur consacrent leurs forces, leur talent, leur vie - les pauvres n’en ont cure; je suis sûr qu’ils les haïssent. »

Georges Darien, L’épaulette

 

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Oublier l'ouvrier lyonnais

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« Les libéraux aiment passionnément les peuples opprimés, sauf celui qu’ils oppriment. Secourir les Grecs, pleurer sur le Bulgare, on n’a pas inventé de meilleur moyen pour oublier l’ouvrier lyonnais et concilier une âme tendre avec le souci de ses intérêts. »

Roger Nimier, Le Grand d’Espagne

 

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La nostalgie des grands périls...

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« Élevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie de l'inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc saisis comme une ivresse. C'est sous une pluie de fleurs que nous étions partis, grisés de roses et de sang. Nul doute que la guerre ne nous offrît la grandeur, la force, la gravité. Elle nous apparaissait comme l'action virile : de joyeux combats de tirailleurs, dans les près où le sang tombait en rosée sur les fleurs. Pas de plus belle mort au monde... Ah surtout, ne pas rester chez soi, être admis à cette communion ! »

Ernst Jünger, Orages d'acier

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19/02/2016

Ils croient que le monde est une bergerie dont ils seront les pasteurs humanistes

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« Ils sont sourds. Ils baptisent les lions moutons. Ils croient que le monde est une bergerie dont ils seront les pasteurs humanistes. Ils ne veulent plus savoir que toute vérité est une guerre, toute vie un combat, toute survie une âpre lutte. Ils ont oublié que la grandeur d'un peuple est d'abord faite de son égoïsme et que l'oubli de celui-ci le condamne à l'esclavage. Ils refusent de voir qu'on ne gagne jamais si on n'est pas habité par la rage de vaincre et que, pour être magnanime, il faut d'abord être vainqueur et qu'on est vainqueur que si l'on est fort. Ils sont sourds à ces simples cris. »

Jean Cau, La Barbe et la Rose

 

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La victoire seule s'enveloppe de fièvre

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« On ne comprend plus rien du jeu. On ne sait à quoi employer les avions, les tanks, la dame de pique… On la jette au hasard sur la table, après s’être creusé la tête pour lui découvrir un rôle efficace. Le malaise règne, et non la fièvre, la victoire seule s’enveloppe de fièvre. La victoire organise, la victoire bâtit. Et chacun s’essouffle à porter ses pierres. Mais la défaite fait tremper les hommes dans une atmosphère d’incohérence, d’ennui, et, par-dessus tout, de futilité. »

Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de Guerre

 

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Tendre naïvement son cou pour se faire égorger...

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L'attrait de la destruction...

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« Anéantir donne un sentiment de puissance et flatte quelque chose d'obscur, d'originel en nous. Ce n'est pas en érigeant, c'est en pulvérisant que nous pouvons deviner les satisfactions secrètes d'un dieu. D'où l'attrait de la destruction et les illusions qu'elle suscite chez les frénétiques de tout âge. »

Emil Cioranr, De l'inconvénient d'être né

 

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18/02/2016

LA QUATRIÈME GUERRE MONDIALE NOUS EST DÉCLARÉE : ENTRETIEN AVEC MAURICE G. DANTEC

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Nous sommes heureux, à Égards, de retrouver Maurice G. Dantec pour un entretien autour de quelques-uns de ses thèmes de prédilection : la géopolitique, la pathologie islamiste, l’histoire militaire, la littérature, l’eschatologie chrétienne. L’écrivain nous rappelle des vérités, certaines lumineuses et d’autres plus sombres.

Patrick Dionne

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JEAN-PHILIPPE MARTINI : Maurice G. Dantec, il y a une quinzaine d’années, dans le Théâtre des opérations et le Laboratoire de catastrophe générale – des œuvres qui méritent en passant d’être relues –, vous décriviez déjà une France en crise, vous annonciez déjà la conflagration européenne. Selon vous, y aura-t-il d’autres attentats jihadistes en France, mais cette fois-ci organisés par des éléments hétérodoxes en sous-traitance ?

MAURICE G. DANTEC : Votre question est à la fois simple et complexe. D’abord, il est vrai que ce qui s’est passé en France en novembre dernier, je l’avais prédit. Je ne suis pas un mystique visionnaire : il suffisait de lire le monde tel qu’il était pour comprendre que ce nazisme islamique, qui se configure de manière claire et précise aujourd’hui, constituait une menace bien réelle. Il suffisait simplement d’être à l’écoute de ce monde de merde (excusez-moi), il y a quinze et même vingt ans. Mon expérience en Bosnie-Herzégovine m’a aussi beaucoup ouvert les yeux à ce sujet. Ce qui m’a valu à l’époque des épithètes fort désagréables et des ennuis éditoriaux sur lesquels je ne reviendrai pas. Ensuite, est-ce qu’il y aura d’autres attentats ? Encore une fois, je ne suis pas devin, mais c’est évident qu’il y en aura d’autres. Pourquoi en France ? Parce que, comme on dit sur le ton de la blague : la France et l’Algérie se sont séparées en 1962, mais c’est la France qui a eu la garde des enfants. Je n’exclus pas non plus cette idée : la France est la fille aînée de l’Église. Ébranler un symbole si fort, qui a longtemps été une réalité vivante, ça paye, stratégiquement (le terrorisme, à la fin, n’est peut-être que l’art de briser les images et de renverser les symboles). Donc, cette communauté arabo-musulmane qui n’est pas entièrement (Dieu soit loué!) pieds et poings liés aux États islamiques ou au califat sunnite est aussi, malheureusement, un vivier potentiel à l’intérieur des frontières françaises ou même canadiennes. C’est-à-dire que même si l’État islamique est vaincu un jour militairement, politico-militairement – par la seule, la dernière puissance mondiale, la Russie –, je crois que ces réseaux demeureront actifs sur le sol français et sur le sol canadien. Le fanatique ne prend jamais de vacances. Et ce qui est plus grave, c’est qu’il a toujours une descendance. Le monde tel qu’il se dessine en ce début du XXIe siècle est un monde très dangereux, sans doute plus dangereux que le fut le XXe. Pourquoi ? Parce qu’au XXe siècle au moins, les «camps» étaient relativement définis, si vous voyez ce que je veux dire… Avec le psychopathe du Tyrol d’un côté et le paranoïaque soviétique de l’autre.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : L’utopie islamiste se répand un peu partout dans le monde. Il y aurait même une internationalisation de la «cause» qui se déploie sous divers drapeaux et à plusieurs niveaux. L’infrastructure des Frères musulmans semble s’être incrustée définitivement en Europe et en Amérique du Nord. Y a-t-il un manque d’intelligence ou de volonté de nos dirigeants pour réfréner ces «pulsions» islamistes ?

MAURICE G. DANTEC : Depuis 1947, la plupart des gouvernements européens (ou de souche européenne en Amérique du Nord) soutiennent – à part le Parti républicain aux États-Unis, ce qui n’est pas un hasard, puisque les États-Unis ont été conçu comme un «Nouvel Israël» par les pionniers –, soutiennent, donc, les Arabo-musulmans contre vents et marée. Comme je l’écris dans mon recueil d’aphorismes à paraître, Courts-circuits, la figure du «prolétaire» qui a disparu en Occident, a été remplacée par le «bon Palestinien». Depuis 1947, quand même !, soit deux ans après Auschwitz, les gouvernements européens (ou euro-américains) appuient sans discussion la «cause arabe» contre l’État d’Israël. Ce n’est donc pas un hasard si cet antisémitisme, latent depuis la Révolution française en Europe, se camoufle sous l’appellation «antisionisme». Il a suffi que les Juifs, par la force des armes, il faut bien le rappeler, arrachent leur terre ancestrale – la Terre d’Israël ! – à ce qui n’était pas encore le Hamas. Je nomme le Hamas : on peut parler des Frères musulmans, de la République théocratique chiite, du califat sunnite, tout ça en fin de compte, c’est la même chose.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Le nazisme a été dévastateur en Europe. Le communisme, sous ses différentes dénominations (maoïstes, trotskistes, etc.), a été une effroyable imposture totalitaire sur plusieurs continents. L’islamisme qui se dresse et se braque contre l’Occident sera-t-il vaincu un jour ?

MAURICE G. DANTEC : Ah! Évidemment, moi, en tant que chrétien, je crois que les bons gagnent à la fin. Mais cette fin, c’est quand ? Ce n’est pas prévisible. Seul Dieu le sait précisément, la Sainte Trinité le sait. Au moment où l’on se parle, on n’est pas là-haut. C’est quand on est là-haut que l’on sait. On ne peut pas non plus manipuler l’Histoire humaine de là-haut. Dieu nous a fait libres. Ça, c’est une constante du christianisme, qu’on ne retrouve pas dans l’islam. Dieu nous a fait libres… Ça veut dire quoi ? Que la liberté – qui a d’ailleurs la même étymologie que le mot «livre» (c’est peut-être pour cette raison que les écrivains comme moi se mobilisent quand on attaque la liberté) –, que la liberté, c’est aussi l’impossibilité de prévoir. Nous ne pouvons pas prévoir l’heure de notre mort ni même à quoi ressemblera la prochaine minute de notre vie. Et heureusement, heureusement ! La vie serait intolérable si nous savions à l’avance tout ce qui va nous arriver. C’est vrai également pour l’écriture. On ne peut pas écrire décemment, je crois, si le livre est pré-écrit. Le livre est une forme de vie: c’est la vie des formes qui sont à l’intérieur. Soit la première phrase se déplie en toute liberté et l’œuvre surgit, soit le storyboard est tout tracé et le bouquin est mort-né.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Des commentateurs un peu cyniques prétendent qu’il faudrait, sur les fronts syrien et irakien, s’allier temporairement au Hezbollah pour venir à bout de Daesh. Pensez-vous que ce type de compromis soit nécessaire pour vaincre Daesh ?

MAURICE G. DANTEC : Ce qui se passe est très curieux. Depuis 1947, et plus encore depuis 1979, depuis la Révolution iranienne, les Arabo-musulmans, chiites comme sunnites, ont joué avec le feu. Et maintenant c’est le feu qui joue avec eux. Le Hezbollah, par rapport à l’État islamique ou à Al-Qaïda, c’est de la rigolade. En dépit des apparences, les Iraniens, les Syriens et une bonne partie du Proche-Orient sont obligés d’essayer de contrôler ce qui est devenu incontrôlable : l’État islamique ou le nouveau califat. Pourquoi ? Parce que leur propre régime est déstabilisé. Il ne s’agit pas de jouer aux anges (bien qu’un Ange exterminateur réglerait bien des problèmes), mais d’être réaliste. Dans ce monde réel, même s’il devient de plus en plus… virtuel, il faut prendre en compte ce qui se passe. Le Hezbollah, même s’il commet des attentats au Liban et ailleurs, représente une sorte de force d’inertie. Les pays sont encore des pays, c’est encore le règne des nations, qui sont obligées de prendre le taureau par les cornes, de se positionner clairement, de frapper frontalement.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Quand on tue au nom du Jihad, à Jérusalem, à Rome ou à Paris, n’est-ce pas toujours la même idéologie qui est à l’œuvre, bien que ces attentats soient perpétrés par des groupes distincts ?

MAURICE G. DANTEC : Oui. Et ces groupes soi-disant distincts, le nouveau califat ou même le nouvel Al-Qaïda, se cachent sous des appellations diverses, non contrôlées. Le monde à venir va être celui d’une confrontation plus ou moins générale, parce que le Jihad est inscrit en toutes lettres comme une valeur coranique. Je me permets une petite parenthèse. Tous ces braves gens qui interviennent dans les débats radiophoniques, télévisés, qui écrivent dans la presse sur le Coran, qui font comme M. Thomas Mulcair des réflexions sur le niqab, n’ont pas lu le Coran. Ils parlent sans savoir.

PATRICK DIONNE : C’est l’ignorance universelle, gratuite et obligatoire.

MAURICE G. DANTEC : Exactement. Si vous voulez parler du nazisme, vous lisez Mein Kampf, si vous voulez parler du marxisme-léninisme, vous lisez Le Capital de Marx et Que Faire ? de Lénine. Staline, au moins, ne se prenait pas pour un écrivain. Staline à la limite est beaucoup plus respectable que bien des gouvernants occidentaux actuels. Parce que lui, il a foutu la pile à Hitler, au prix de vingt-cinq millions de morts. Il ne faudrait pas l’oublier. Près de vingt-cinq millions de soviétiques ont été «sacrifiés» pour que les petits Européens qui collaboraient avec la tapette du Tyrol restent en vie. Staline a livré une «Guerre Totale» à Hitler, mais pas au nom du communisme. Il faut se rappeler qu’au moment où les nazis envahissent la Russie, et que Staline se dresse contre eux, il ne se réfère pas au bolchévisme, ni non plus à la «Sainte Russie», évidemment, mais à la «Grande Russie» ! Par comparaison, que font réellement Justin Trudeau ou François Hollande contre les fanatiques du Jihad ?

PATRICK DIONNE : La guerre a subi des mutations terribles au cours du XXe siècle. En ce XXIe siècle, elle est protéiforme, et comme coincée entre pacifisme et militarisme. Est-ce que vous voyez un lien entre la mutation de la guerre et la virtualisation du monde ?

MAURICE G. DANTEC : La réponse est contenue dans votre question. «Militarisme» c’est une idéologie, il y a un «isme». «Pacifisme», c’est une idéologie, il y a un «isme». Par contre, les affaires militaires existent depuis que l’homme est homme. La paix aussi existe depuis que l’homme est homme. Ce qu’on observe aujourd’hui, c’est effectivement l’émergence, ou plutôt la concrétisation finale du terrorisme, qui est bien une idéologie depuis l’époque de la Terreur, celle qui a été initiée par la Révolution française (que le diable l’emporte!) en 1792. Le terrorisme engendre à son tour un climat extrêmement absurde et en même temps terrible où la guerre n’est plus un acte mais une idéologie. Et où la paix n’est plus un acte mais une idéologie.

PATRICK DIONNE : Le pacifisme et le militarisme ne sont-ils pas des falsifications de la paix et de la force, des vertus dégradées, qui renaissent sous forme de simulacres ?

MAURICE G. DANTEC : Bien dit. Sous forme de simulacres. Comme l’affirmait Philip K. Dick, dans son roman Simulacres.

PATRICK DIONNE : Philip K. Dick, on le sait, est une de vos influences majeures. Vous êtes de la même communauté d’esprit, et vos œuvres respectives creusent par moment les mêmes questions, dont celle-ci : à quoi ressemblerait le monde, l’univers, si les nazis avaient gagné la Deuxième Guerre mondiale ? Dans votre roman Métacortex, vous soutenez même que les nazis l’ont gagné, la Deuxième Guerre mondiale...

MAURICE G. DANTEC : En réalité, les nazis ont perdu la guerre, mais ils ont gagné le monde. C’est la grande leçon du XXe et de ce XXIe siècle qui commence. Ils ont perdu la guerre, c’est un fait objectif. Mais comme le dit aussi Dick de manière fort juste, le problème n’est pas tant que ce monde soit faux, c’est que ce n’est pas le bon.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Récemment, la tenue d’une allocution de Tariq Ramadan dans une communauté protestante en plein cœur du centre-ville de Montréal, l’Église Unie St-James, a fait beaucoup jaser. Qu’en pensez-vous, sachant que nombres de groupes protestants qui se targuent d’ouverture et de «progressisme» ne sont peut-être pas au courant que ce monsieur travaille en collaboration étroite avec un centre d’études islamiques idéologiquement orienté situé au Qatar, le Centre de Recherche sur la Législation Islamique et l’Éthique ?

MAURICE G. DANTEC : Le fait que Tariq Ramadan soit présent lors d’une réunion de cette «Église Unie», une Église protestante, n’est pas un hasard. Le protestantisme, à l’origine, c’est une hérésie, qui a fondé la modernité dans ce qu’elle a de pire. L’islam, lui, n’a pas fondé la modernité, c’est presque l’inverse. C’est une hérésie qui veut rester à son état primitif de l’âge 600. Alors que ces gens-là se congratulent mutuellement, ce n’est pas vraiment fait pour m’étonner. Ce monde 2.0, comme je l’appelle, n’est pas enthousiasmant, c’est le moins que l’on puisse dire.

PATRICK DIONNE : Je soulèverais deux autres points, si vous le permettez. D’une part, Tariq Ramadan, c’est un peu la marionnette des furieux, une sorte de Bonhomme Carnaval de l’islamisme, qu’on promène partout en Amérique pour rassurer les inquiets et bourrer les imbéciles: l’islam est une religion de tendresse, miséricordieuse, raffinée, tolérante, etc., vous connaissez le refrain… Ramadan joue ce rôle de marionnette très consciemment. Sa stratégie est simple, banale même: présenter de l’islam un visage séduisant. D’autre part, ce n’est effectivement pas un hasard s’il parade avec les protestants (quoique des universités et des théologiens catholiques, comme l’Université Notre-Dame, comme Gregory Baum, l’invitent à prononcer des conférences et font son éloge). Vous l’avez très bien dit : l’islam et le protestantisme sont deux hérésies. Une de leur caractéristique commune, c’est ce mépris de la raison, de l’intelligence. Une sorte de haine de l’esprit les fonde, les habite et les dévore. On peut parler, avec Jean Renaud, d’une conjonction des fidéismes. Qui sont évidemment faits pour copuler ensemble.

MAURICE G. DANTEC : Je n’aurais pas mieux dit. Vraiment.

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Même si globalement l’Église Unie du Canada est en décadence numérique, pourquoi aucun dirigeant de cette communauté n’informe le public sur la proximité de Tariq Ramadan avec le controversé Youssef Al-Qaradawi? Est-ce par paresse ou par lâcheté ?

MAURICE G. DANTEC : C’est peut-être par calcul. Il est évident que l’Église Unie du Canada n’a pas intérêt, vis-à-vis de ses ouailles et de l’opinion publique, à faire savoir qu’elle est un tapis rouge pour un monsieur comme Tariq Ramadan et son complice… Youssef Al-Qaradawi.


Dans l'ordre habituel : 2e, Youssef Al-Qaradawi, 4e, Tariq Ramadan, 6e, Yusuf Islam (Cat Stevens)

PATRICK DIONNE : Je vois plutôt de la bêtise dans cette affaire. Il ne faut jamais sous-estimer la bêtise. L’imbécillité des clercs, abyssale, ne date pas d’hier, et elle est plus prononcée encore dans les Églises protestantes, parce qu’il n’y a pas de Magistère ni de Tradition. Voici d’ailleurs l’enseigne que l’Église Unie a suspendu à sa porte: «L’Église Unie St-James vous invite à vous joindre à sa famille spirituelle ouverte à tous et à toutes. Notre communauté comprend des personnes de tous âges, orientations sexuelles ou de diverses origines culturelles et linguistiques.» Quel besoin une Église chrétienne a-t-elle de préciser cela ?

JEAN-PHILIPPE MARTINI : Avez-vous quelque chose à dire aux chrétiens du Moyen-Orient ? Spécialement à ceux qui se trouvent dans les zones à risque de Daesh ?

MAURICE G. DANTEC : Ne cherchez pas à convertir, soyez chrétiens simplement par votre présence. C’est important la présence. La présence réelle dans l’eucharistie et la présence réelle par votre vie, par votre engagement, à votre échelle. C’est ça qui compte. Je constate que l’Église catholique est en progrès dans certains pays, il faut s’en réjouir puisque c’est l’Église catholique qui fondera la grande Église œcuménique, avec les orthodoxes et peut-être avec des protestants qui rompront avec cette hérésie, et nous rejoindrons dans une grande Église tri-unitaire.

PATRICK DIONNE : Vous évoquiez tout à l’heure votre recueil d’aphorismes: Courts-circuits. Pourquoi l’aphorisme ? C’est contraire à tout ce que vous avez fait jusqu’à présent.

MAURICE G. DANTEC : Il y en avait dans le Théâtre des opérations.

PATRICK DIONNE : Mais c’était un journal.

MAURICE G. DANTEC : C’était un «journal» entre guillemets… Courts-circuits, en effet, n’est pas un journal. Le fait que j’aie perdu la vision de mon œil gauche me place devant une sorte d’obligation de concision. Je ne peux plus écrire comme avant, des romans, des ouvrages de trois cents pages. Je dois composer avec ce que je suis maintenant. Et puis j’ai cinquante-six ans… Donc, dans la journée, après votre départ par exemple, il me viendra une dizaine d’aphorismes, ce que j’appelle des commandos verbaux. Des commandos verbaux, ça peut être une poésie de quelques lignes, ou quelque chose de plus «long» qu’un simple aphorisme. Un commentaire sur un événement politique, une élection, une lecture, sur ce qui se passe avec l’islam, etc.

PATRICK DIONNE : Y a-t-il un rapport entre la maladie, ou du moins entre une constitution chétive, et l’aphorisme? Je pense à des hommes qui avaient une santé très fragile, Pascal, Lichtenberg, Nietzsche, qui ont pratiqué l’aphorisme, l’ont porté à des sommets. J’en lis un des vôtres: «L’islam est comme la vie, une maladie mortelle transmise par vos parents.»

MAURICE G. DANTEC : Bien voilà, c’est un exemple. Comme toute littérature vraie, ses origines et sa finalité restent mystérieuses. Heureusement, encore une fois. Si nous savions tout à l’avance, ce serait d’une tristesse absolue. C’est comme la vie.

PATRICK DIONNE : Ce serait l’enfer…

MAURICE G. DANTEC : Ce serait effectivement ça l’enfer. Non pas une sorte de néant, mais une pseudo-vie éternelle où tout est su, connu, réglé à l’avance. Quelle horreur !

PATRICK DIONNE : Donc, vos prochains romans seront concis…

MAURICE G. DANTEC : C’est le cas d’À l’Ouest du crépuscule

PATRICK DIONNE : En quoi consiste l’intrigue ?

MAURICE G. DANTEC : C’est un techno-western que je situe en 1903, une grande année pour le XXe siècle et pour celui qui suit. Pourquoi ? Parce que c’est à la fois l’invention de la Harley-Davidson, le premier vol des frères Wright et la naissance d’Hollywood. En fait, ce roman techno-western, c’est le voyage d’un héros nommé Wayne Duncan Bannerville, qui vient du Yukon, qui s’est enrichi, qui est plein d’or, mais qui a le désir de changer de vie. Son or, il s’en sert pour voyager. C’est un voyage Nord-Sud et Est-Ouest. De Détroit à New York et de New York au Texas. Et du Texas à la Californie. Une traversée violente du continent américain, avec des éléments empruntés à toutes les époques: J. Edgar Hoover sera là, vingt ans en avance. C’est un roman! Je ne fais pas comme James Ellroy, des fictions-documentaires. Ce qui m’intéresse, c’est la fiction du XXe siècle, ses vérités et ses mensonges, en particulier ce moment où l’Ouest disparaît et où le western apparaît.

PATRICK DIONNE : Maurice G. Dantec, merci pour cet entretien.

MAURICE G. DANTEC : C’est moi qui vous remercie.

 

par Patrick Dionne et Jean-Philippe Martini

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SOURCE : EGARDS

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La vraie question c’est : "Qu’est-ce qu’être français ?", non pas : "Qui est français ?"

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Boulevard Voltaire : La question identitaire, souvent évacuée du débat politique, n’en finit plus de hanter les esprits. Mais quid de la définition de cette dernière ? Quelle est la part de la culture, de l’ethnie ou de la religion ?

Alain de Benoist : À une époque où, comme le dit Alain Finkielkraut, un nombre croissant de Français sont « cloués au pilori médiatique parce qu’ils réclament le droit à la continuité historique », on parle en effet de plus en plus d’identité – et ce n’est pas bon signe. Quand l’identité va de soi, personne ne se pose la question de savoir en quoi elle consiste. Quand on commence à le faire, c’est que l’identité est sérieusement dégradée ou déjà perdue.

Il ne faut jamais oublier que l’identité n’est pas ce qui ne change jamais, mais ce qui définit notre façon de changer tout en restant nous-mêmes. Souvenons-nous aussi que l’identité d’un individu a toujours plusieurs facettes : identité nationale certes, mais aussi identité linguistique et culturelle, identité professionnelle, identité sexuelle, identité religieuse, identité politique ou philosophique, etc. Celle de ces facettes que nous tenons pour la plus déterminante, et qui détermine de qui nous nous sentons le plus proche (si je suis de gauche, me sens-je plus proche d’un Français de droite ou d’un Allemand de gauche ? Si je suis chrétien, me sens-je plus proche d’un Français athée ou d’un catholique sénégalais ?), n’est évidemment pas la même pour tout le monde.

Autre point capital : l’identité n’est jamais une donnée immédiate, elle ne se manifeste que par la médiation d’une culture. Or, une culture ne vaut que par sa créativité, faute de quoi elle n’est qu’une tradition postiche. Comme l’écrit le philosophe Philippe Forget, « un peuple n’exprime pas son génie parce qu’il est doté d’une identité, mais il manifeste une identité parce que son génie l’active […] Un peuple s’affirme par l’excellence de ce qu’il fait, par l’éclat de ses formes de vie, bien plus que par sa conformation obstinée à un seul modèle d’être. » Au cours de son histoire, la France n’a elle-même cessé de changer, mais elle est restée la France parce qu’à chaque étape de cette trajectoire, le peuple français a su renaître à lui-même à partir de sa manière d’être. Restituer de l’identité ne signifie donc pas reproduire le même contenu ou s’en remettre à la réception passive de formes héritées. Une histoire qui se réduit à la mémoire ou au culte du passé traduit un génie qui dégénère. Si l’identité se ramène à une incantation, au petit musée portatif des grands événements et des héros du passé, elle devient inévitablement résiduelle, fossile, voire tout simplement fantasmée.

Boulevard Voltaire : À propos, vous êtes favorable à la déchéance de la nationalité ?

Alain de Benoist : Dans les circonstances actuelles, certainement pas. Les discussions de ces dernières semaines l’ont bien montré : déchoir de leur nationalité des gens qu’on ne peut expulser n’a aucun sens. Plutôt que de s’interroger sur la façon d’enlever la nationalité française à ceux qui la possèdent, on ferait mieux de débattre de la façon dont elle doit être attribuée.

Boulevard Voltaire : Et la sortie de Nadine Morano, citant (approximativement) de Gaulle pour dire que la France est une « nation de race blanche » ?

Alain de Benoist : De Gaulle est mort depuis bientôt un demi-siècle. Nadine Morano aurait été plus crédible si elle avait parlé au passé.

Boulevard Voltaire : Mais, en fin de compte, c’est quoi, être français ?

Alain de Benoist : J’ai déjà eu l’occasion de vous le dire lors de précédents entretiens. La bonne question est : « Qu’est-ce qu’être français ? », et non pas : « Qui est français ? » Me dire Français n’explicite pas le style qui me définit comme tel. En toute rigueur, est Français celui possède une carte d’identité de citoyen français. Vous me direz, bien sûr, que beaucoup de « Français de papiers » ne se sentent pas du tout français. Sans doute, mais c’est tout aussi vrai de nombre de « Français de souche », dont l’identité nationale n’est tout simplement pas la composante de leur identité qui leur paraît la plus importante. Au demeurant, on peut être Français et n’aimer ni l’île Saint-Louis, ni le mont Saint-Michel, ni Jeanne d’Arc, ni Georges Brassens, ni le camembert ! On peut être Français sans se sentir tenu d’aimer la France. On peut être Français et préférer l’Irlande à la France. Et on a aussi le droit d’être misanthrope ! Les Français qui ne sont pas républicains, enfin, ne sont pas moins français que ceux qui ne sont pas royalistes. Être Français, ce n’est pas adhérer à des principes ni à des valeurs (fussent-elles « républicaines »), mais reconnaître une appartenance qui s’inscrit ou est appelée à s’inscrire dans l’Histoire.

Le problème ne commence que lorsque l’on fait primer sur l’appartenance nationale une autre appartenance, nationale ou communautaire, censée rendre la première caduque ou inopérante. C’est le cas de certains immigrés qui, bien que détenteurs de la nationalité française, se sentent en fait Algériens, Syriens ou Sénégalais. Mais c’est aussi le cas des nationalistes corses qui, à tort ou à raison, affirment qu’il existe un peuple corse distinct du peuple français – et une nation corse distincte de la nation française – et qui ne se considèrent donc français qu’administrativement. Dans ce dernier cas, cependant, la distinction de la citoyenneté et de la nationalité, synonymes dans la tradition française mais disjointes dans bien d’autres pays, pourrait permettre de résoudre le problème (les Corses deviendraient des citoyens français de nationalité corse). Cela vaut aussi pour nos compatriotes ultramarins, dont Marion Maréchal-Le Pen rappelait récemment, à juste titre, qu’ils étaient Français avant que les Savoyards et les Niçois ne le deviennent.

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

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Source : Boulevard Voltaire

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17/02/2016

Test ADN

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Un test ADN bouleverse l’histoire du premier homme et remet en cause la théorie de l’évolution

 

Entre 2003 et 2011, à l’issue de l’étude d’une base de données ADN regroupant plus de 6000 individus à travers le monde, les généticiens Wells puis Cruciani ont conclu que les hommes vivant sur Terre aujourd’hui descendaient tous du même ancêtre : un homo sapiens vivant sur le continent africain il y a 60 000 à 140 000 ans. Il est surnommé « l’Adam Y-chromosomique », (pour celui qui a donné son chromosome Y à tous les hommes modernes) ou plus simplement « l’Adam génétique ».

La même observation a pu être faite pour les femmes à partir des mitochondries des cellules, ainsi, la première femme connue à ce jour (soit leur plus ancien ancêtre commun) est nommée « l’Ève mitochondriale ». Les scientifiques s’accordent à dire que l’apparition de l’homme sur Terre remonterait à 200 000 ans environ.

Pourtant, en 2013, l’étude de l’ADN d’Albert Perry, un homme d’origine afro américaine qui vivait en Caroline du Sud, est venue bouleverser cette quasi certitude du monde scientifique. En effet, l’analyse de son ADN révèle tout d’abord que son chromosome Y n’est pas lié à l’Adam génétique, mais fait partie d’une autre lignée plus ancienne. Cette lignée remonterait à 340 000 ans, soit bien avant l’apparition supposée de l’homme sur Terre !

Michael Hummer, généticien, a une explication à cette extraordinaire découverte : une lignée « archaïque » aurait survécu de nombreuses années au lieu de s’éteindre comme c’est couramment admis, jusqu’à coexister aux côtés de l’homo sapiens. Des croisements de ces deux lignées auraient permis la transmission du chromosome Y d’Albert Perry.

Une thèse appuyée par la récente découverte, en 2011, d’un crâne primitif à Iwo Eleru au Niger. Bien qu’il fut daté à environ 13 000 ans, les os du crâne présentaient des caractéristiques bien plus primitives ; ce qui suggère encore une fois que les descendants primitifs africains ne se sont pas éteints pour donner naissance à l’homme moderne, mais que les deux espèces auraient cohabité et se seraient reproduites.

Ces découvertes ne sont pas les premières à remettre en question la théorie de l’évolution selon Darwin, qui prône une évolution linéaire faite de mutations hasardeuses et de sélections naturelles. Selon M.-P. Schützenberger, célèbre mathématicien féru de sciences, l’évolution telle que la présente le darwinisme a de nombreuses failles, car la seule existence de l’ADN ne suffit pas à expliquer l’évolution de l’homme depuis le primate :« [Le darwinisme est] tout à fait incapable de donner une explication convaincante de l’émergence quasi simultanée des nombreux systèmes biologiques qui distinguent l’homme des singes supérieurs : la bipédie […], une main beaucoup plus habile, avec des empreintes digitales qui lui confèrent un tact beaucoup plus fin ; les modifications du pharynx permettant la phonation […]. Il est très singulier que ces dons se soient développés simultanément, pour le plus grand bénéfice des primates que nous sommes.»

Les conclusions de l’étude du chromosome Y d’Albert Perry résonnent avec les travaux du docteur en génétique Georgia Purdom, qui affirmait l’existence d’un couple originel, ascendant de l’humanité tout entière, comme écrit dans la Genèse.

À ce jour, l’évolution du vivant est bien loin d’avoir livré tous ses secrets. La laminine, cette protéine qui permet à toutes les cellules de se tenir entre elles, présente un enjeu crucial dans la compréhension du développement du cancer, fait peut-être partie de l’équation.

Élodie Crépin

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Source : Info Chrétienne

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Un désir sauvage

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« Je sens brûler en moi un désir sauvage d'éprouver des sentiments intenses, des sensations ; une rage contre cette existence en demi-teinte, plate, uniforme et stérile ; une envie furieuse de détruire quelque chose, un grand magasin, par exemple, une cathédrale, ou moi-même ; une envie de commettre des actes absurdes et téméraires, d'arracher leur perruque à quelques idoles vénérées, de munir deux ou trois écoliers rebelles du billet tellement désiré qui leur permettrait de partir pour Hambourg, de séduire une petite jeune fille ou de tordre le cou à quelques représentants de l'ordre bourgeois. Car rien ne m'inspire un sentiment plus vif de haine, d'horreur et d'exécration que ce contentement, cette bonne santé, ce bien-être, cet optimisme irréprochable du bourgeois, cette volonté de faire prospérer généreusement le médiocre, le normal, le passable. »

Hermann Hesse, Le Loup des steppes

 

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Un esprit libre

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« Un esprit libre s'attire nécessairement l'hostilité des plus médiocres d'entre ses contemporains. Il doit néanmoins tenir bon, et demeurer véridique, donc naturel. Il ne doit pas avoir peur de ses singularités, de ses passions, de ce qui fait de lui un suspect. Il doit oser être supérieur à l'approbation. Certes, cela peut se terminer par la prison, l'asile ou la balle dans la tête. Mais comme, de toute manière, il lui faudra mourir un jour, il aurait bien tort, aussi longtemps qu'il est en vie, de ne pas vivre la vie qu'il a envie de vivre, de ne pas aimer les êtres qu'il a envie d'aimer, de ne pas écrire les livres qu'il a envie d'écrire. Sur tous ces points, et quels que soient les obstacles qu'il ait à surmonter, un libre esprit doit être inflexible. »

Gabriel Matzneff, Le Taureau de Phalaris

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16/02/2016

Ceci n'est plus une femme...

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L'Etat, le plus froid des monstres froids...

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Merveilleuse image d'une jeunesse emplie d'espoir, aspirant de tout son être à un monde meilleur, prête à accepter le sacrifice des libertés individuelles au profit d'une organisation supérieure à l'individu, dirigée par des esprits illuminés ayant convaincu la jeunesse en question, de la notion d'un contrat social garant d'un bonheur optimum pour le plus grand nombre. Ils sont radieux ! N'est-ce pas ?

"L'Etat, le plus froid des monstres froids." (Nietzsche)

 


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Réglementation...

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Cops...

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Le courage

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« Le courage est le vent qui nous porte vers les rivages les plus lointains ; c'est la clé de tous les trésors, le marteau qui forge les vastes empires, le bouclier sans lequel aucune civilisation ne saurait durer.

Le courage c'est l'enjeu illimité de sa propre personne, c'est l'assaut que l'idée livre à la matière sans se soucier des conséquences. Etre courageux, c'est être prêt a se faire crucifier, c'est affirmer, même dans le dernier frémissement des nerfs, même dans le dernier soupir, l'idée dont on vivait et pour laquelle on meurt.

Maudit soit le temps qui méprise le courage et les hommes courageux. »

Ernst Jünger, La guerre, notre mère

 

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Fossil Fuels...

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15/02/2016

Ceci n'est plus une femme...

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Aux putes...

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« Aller aux putes ? [...] Mais, les philosophes, comment les concevoir en train de se livrer sans défaillir à des rites où ni la cervelle, ni la culture, ni la dialectique, ni les diplômes, n’avaient leur part. Donner le « petit cadeau » sur une table branlante, se dévêtir, éviter surtout de vouvoyer la dame, choisir « un complet » et autre chose, se laisser nettoyer le kiki par des mains expertes, peut-être se voir prié de se gainer d’un ustensile en caoutchouc, oui, tout cela et, durant cette cérémonie rituelle, ne pas penser ? Être objet du désir anonyme contre argent comptant et, en échange, désirer ce tas de matière vivante qui ne se dénude qu’au rythme des billets raflés par une main aux griffes rouges ? [...] Comment s’arrêter de penser, comment oublier la philosophie, que l’on se chosifie en face d’une chose, que l’on sacrifie au rapport maître-esclave, que l’on achète un pour-soi ? Par-dessus le marché, il est avéré que toutes les putains sont réactionnaires ! »

Jean Cau, L'Ivresse des intellectuels. Pastis, Whisky et Marxisme

 

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Montherlant, tous les mensonges pulvérisés par une seule détonation

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« Il sera, lui, plus malin. Il se tirera, posément, une balle d'or dans une tête qu'il voulait de bronze. Salut ! Une orgueilleuse signature de sang, au bas de sa vie. La pièce est sauvée. Le comédien (le faux guerrier, le faux torero, le faux amant de mille et une Andrée et Solange) meurt vraiment foudroyé par une vraie balle, sur les tréteaux. Nunc plaudite omnes.

Tous les mensonges pulvérisés par une seule détonation. Une mort romaine puisque, ne l'oublions pas, à Rome, même les histrions savaient, à la bonne heure, mourir. Nous étions voisins. Je voyais un vieil homme, sans cou, la nuque épaisse, rose et rasée comme celle d'un général prussien, qui marchait pesamment le long du quai Voltaire, comme un toro déjà aveuglé par la mort, laqué de sang jusqu'au sabot, et qui marche en s'appuyant aux barrières, fleuri de banderilles comme cet homme l'était de gloire. Il ne regardait personne. Il ne me voyait pas - parce qu'il ne voyait plus rien - lorsque nous nous croisions et que j'étais prêt à un salut. Il arrive pourtant qu'on salue un aveugle, ce que je fis, parfois. Il marchait, le toro, vers un étrange corral où je m'étonnais qu'il engouffrât sa pesante masse : vers l'Académie française ! Quoi ! Montherlant allait assister à quelque séance ? Je n'en croyais pas mes yeux chagrinés et je veux encore assurer qu'il n'allait en ce lieu, lui, Henry de Montherlant, Grand d'imaginaires Espagnes, que parce qu'il se souvenait y avoir aperçu un jeune et triomphant huissier, beau comme Antinoüs, et pour y réjouir son regard épuisé, en devinant, comme à travers une brume, une chaîne qui brillait autour d'un cou musclé, telle une toison d'or. Je veux donc croire que Montherlant n'allait aux séances de l'Académie que par vice et volupté jamais éteints.

De longues années s'étaient écoulées depuis le jour où il m'avait reçu dans son appartement qui sentait la souris, le célibataire et le musée abandonné. Mais, Dieu ! comme elle était bizarre la position des deux fauteuils, celui qu'il me désigna, et celui dans lequel il cala, droite, sa personne. Je m'interrogeais puis, enfin, je compris. Le Maître avait étudié la chose afin de ne me présenter toujours que son profil trois quarts aux viriles arêtes et doucement irisé, comme un buste - par la lumière dispensée avec mesure par la haute fenêtre donnant sur le quai. A partir de là, évidemment, ma curiosité s'éteignit et mon propos, et en retour le sien, se traîna, lamentable. J'étais mal assis. Le "sujet" ne m'intéressait plus.

L'acteur utilisait de trop grosses ficelles. Adieu, Alban de Bricoules, adieu Costals ! Éteints les solstices et épuisés les équinoxes. J'étais au théâtre. Et en rage légère d'amant dupé qui voit tomber au pied du lit corset, faux cul, perruque; et s'éteindre les fards de la beauté naguère adorée aux bougies pendant que, dans le restaurant, coulait le Champagne et que miaulaient les violons. Et je pensais, entre colère et déception : "Pourquoi cette vanité ? Cette pose ? Serait-ce une angoisse ? Mais provoquée par quoi ? Par la volonté, devenue mécanique et seconde nature, de plaire? Par poursuite traquée, à tout prix, de la séduction à cause de l'âge rendue difficile ?" Questions vaines. Depuis, j'ai appris que tous les homosexuels sont "comme ça". Ça ne décroche jamais, un homosexuel. Ça lutte, ça se bat, ça donne des coups de corne à la vie jusqu'au dernier souffle. Banderille, piqué, estoqué, pissant le sang, ça "cabecea", comme on dit dans les arènes, ça cherche la cape qui tourbillonne et la muleta qui effleure le mufle. Ça refuse de tomber sur le sable souillé. Jusqu'au descabello. Mais celui-ci, Montherlant n'attendit pas qu'il le foudroyât et il s'empala, de lui-même, sur le fer. Au fond, il y a donc, chez les grands homosexuels (Mishima, Lawrence, Montherlant…), comme chez les toros de caste, une bravoure. Sur le trottoir du quai Voltaire, congé pris de M. de Montherlant, comme je n'avais pas encore compris cela, souffrez, cher Costals, que je présente à vos mânes de respectueuses excuses. Oui, vous étiez brave. »

Jean Cau, Croquis de mémoire

 

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