10/03/2016
Coquille...
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« Personnellement, je m'accuse d'une certaine tendance à la routine. J'aime bien recommencer, le lendemain, ce que j'ai déjà fait la veille ou insister, le lendemain, sur ce que j'ai déjà exposé la veille. La répétition, en variant la forme, parbleu, est un procédé de polémique dont je me suis souvent bien trouvé ; vu que l'attention du lecteur est toujours plus fragile qu'on ne le suppose. Maurras en use aussi, à sa façon, qui est de varier les sujets, au cours d'un même article, et de servir, chaque matin, en plusieurs paragraphes, un menu politique presque complet. Bainville, au contraire, déclare que son idéal serait de modifier complètement la physionomie et l'allure du journal d'un jour sur l'autre, quant aux dehors, bien entendu.
(...)
Maurras revoit plusieurs fois ses épreuves. En mettant bout à bout ses corrections, on obtient ce qu'il appelle "le toenia" , un ruban de plusieurs mètres d'imprimé. Je ne change rien à mon texte, trop heureux de n'avoir plus à y penser. Ceci compense cela et prouve que la nature et la providence nous avaient destinés là-dessus à collaborer. Mon écriture est presque aussi peu lisible, ou difficilement lisible que la sienne, ce qui fait que notre vieil ami et collaborateur Bartoli a bien du mal à nous corriger. J'ai un certain goût pour les coquilles, toujours pittoresques. Une des plus belles, demeurée célèbre chez nous, est celle qui fit insérer, dans un article de Maurras, bien en vue et en italiques, comme une citation latine importante, ces deux mots mystérieux : "Nacus compum". Maurras avait écrit : "Chacun comprend" ! »
Léon Daudet, Vers le roi
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L’abîme qui les séparait du reste du monde les unissait
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« Plus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les séparait du reste du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son emphase criarde et pour cette mortelle absence d’envolée que répandent avec tant de zèle les innombrables travailleurs des sciences et des arts afin que le génie continue de rester une grande rareté. »
Boris Pasternak, Le docteur Jivago
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Syndicalisme étudiant...
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When you're white
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La repentance et l'auto-flagellation se sont bien implantées aux USA... Il suffit de prêter une oreille attentive aux déclarations hallucinantes de Bernie Sanders, candidat à l'investiture suprême pour le Parti Démocrate et représentant affiché de son aile (ultra) gauchiste...
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09/03/2016
L'aiguillon de l'énergie sexuelle
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« Le voyage dissipe le trop-plein énergétique. Le mouvement est la soupape de la fièvre sexuelle. Si le corps brûle trop, il suffit de rajouter à l'étape quelques kilomètres pour l'éteindre. Les nomades, comme les "wanderers", vivent dans un parfait apaisement intérieur. Non pas que la nature "désélectrise" leur moelle, mais parce qu'un bel usage du monde permet de dépenser avec juste mesure le trop-plein vital sur le sable des pistes. Lorsque je chemine par les travées du monde, je me sens comme ce voyageur de Knut Hamsun, qui murmure sous l'étoile d'automne : "Je n'ai pas lu les journaux et je vis tout de même, je vais bien, je fais de grands progrès en calme intérieur, je chante, je me pavane, je vais tête nue, contemplant le ciel, le soir."
Mais la plongée soudaine dans les villes réveille les mauvaises fièvres. En milieu urbain, plus moyen de les étouffer par l'effort. Le voyageur retombe sous l'aiguillon de l'énergie sexuelle sitôt qu'il gagne les faubourgs. En ville, tout s'étiole, sauf les pulsions. »
Sylvain Tesson, Eloge de l'énergie vagabonde
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08/03/2016
Tatouage-témoin
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« A chaque yourte, un arrêt. S'arrêter, libérer les sangles des chevaux, les laisser pâturer, saluer les hôtes, s'asseoir à la place d'honneur, raconter d'où l'on vient, expliquer où l'on va, écouter la chronique des détresses et des joies, entendre "la rumeur des steppes" (René Cagnat) : déroulement habituel d'une halte rituelle dans un campement nomade.
Un jour, nous sommes assis tous les trois, dos contre le coffre de bois où les femmes entreposent leurs précieux ustensiles. Le khumus coule à flot. Par la porte de la yourte, nous surveillons nos chevaux qui cherchent leur pitance plus loin sur la prairie (l'herbe est toujours rase et rare autour des campements : beaucoup foulée, déjà broutée). Notre hôte, Chingiz, partage le pain en récitant une sourate de bénédiction. Sur sa main : un tatouage bleu. Nous lui demandons de relever sa manche et lisons, imprimé en cyrillique dans les pores de la peau : Allemagne 1944. Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons un vieillard arborant au poignet un petit souvenir de l'Allemagne, de Berlin, ou de Pologne. Ces Mongols bridés, cavaliers nomades, enfants des steppes, se battirent en première ligne sous le drapeau rouge et sur le front de l'Est. Leurs faces plates, leurs hurlements de loups, trouant les brumes et les ombres des petits matins polonais, parvenaient seuls à effrayer les Waffen-SS de dix-huit ans qui croyaient entendre déferler, par les bourbiers de Poméranie, les avant-gardes rugissantes des nouveaux Attilas. Tatouage-témoin, petites médailles de Staline-le-bien-aimé, croix de vétéran : ce sont les seuls signes qui, dans ces yourtes hors du temps, rappellent que Kazakhs et Kirghizes ont eux aussi traversés le XXè siècle. »
Sylvain Tesson et Priscilla Telmon, La chevauchée des steppes -- 3000 kilomètres à cheval à travers l'Asie Centrale
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Bonne Fête à toutes... (suite)
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Toute faute lavée dans le sang peut alors être effacée, oubliée
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« "C’est un des grands avantage du duel d’effacer toute rancune entre les combattants et de soutirer, par une petite blessure, de son venin à la vie sociale, si facilement empoisonnée". L. Daudet.
Léon a le sang chaud. Quand quelque chose lui déplait, quand il a le sentiment qu’on s’est moqué de lui ou qu’on porte atteinte à son honneur, à sa considération, à celle des siens, il envoie ses témoins, et provoque en duel.
Exceptionnellement nombreux sont les duels auxquels il a pris part. Il aime cela, il aime cette poussée d’adrénaline qui précède l’affrontement, et il considère que toute faute lavée dans le sang peut alors être effacée, oubliée. Mais pas avant.
Le 31 mars 1896, en lisant le quotidien (pourtant) conservateur "L’écho de Paris", Léon a la mauvaise surprise de découvrir à la "une" un dessin le représentant en train de lécher les bottes du duc d’Orléans. La légende du dessin précise : "sous l’œil des Morticoles". Elle fait allusion à un chapitre du livre de Daudet, paru deux ans auparavant où l’on voit des étudiants en médecine, contraints, en quelque sorte, de lécher les pieds des mandarins de la Faculté. A cette époque, Léon est loin d’être converti au royalisme. Son père, ce républicain inattaquable, est encore de ce monde. Le directeur de L’écho de Paris, Henry Simond, est l’un de ses amis. Quand à Steinlein, c’est un talentueux caricaturiste de presse qui ne ferait pas de mal à une mouche. Peu importe. Léon leur envoie à tous deux ses témoins : Georges Hugo et Maurice Barrès.
Steinlein et Simond refusant le duel, Léon surgit au journal et, devant tous les employés, gifle à tour de bras le malheureux Simond. Il fallut une douzaine de personnes pour évacuer le fougueux jeune homme mais le duel n’eut pas lieu.
Son premier duel se déroule au parc des Princes en 1902. Léon Daudet affronte un journaliste d’extrême gauche, Alfred Gérault-Richard. Les deux hommes ont eu des mots à propos de Jean Jaurès. Il y a trois assauts. Au second assaut, Daudet a l’impression qu’il a touché son adversaire à l’aisselle. Mais le combat continue. A la troisième reprise, il est blessé à son tour, sans gravité. En fait, Gérault-Richard avait bien été touché lors de la seconde reprise, mais avait fait comme s’il n’en était rien, poursuivant le duel.
Deux ans plus tard, Léon affronte un sénateur nommé Delpech. Il l’avait assassiné dans un article intitulé "Un caïman dans la coulisse". Delpech lui envoie ses témoins. Lors de l’affrontement, Léon est touché : "une simple piqûre en haut du bras, qui n’empêche ni de courir ni d’écrire ».
En 1910, le duc d’Orléans, dans une entrevue au "Gaulois", recueillie par le journaliste Gaston de Maizière, désavoue certaines polémiques jugées excessives de l’Action française. Un peu plus tard, le duc d’Orléans expliquera que ses propos ont été mal rapportés. Du coup, Léon provoque en duel le journaliste du "Gaulois". La rencontre a lieu en juin. Léon est légèrement blessé au poignet. La même année il se bat avec André Legrand et il est à nouveau blessé.
En 1911, à l’occasion de chahuts des Camelots du Roi visant une pièce de Bernstein, Léon affronte le romancier Nadaud, qui se substitue à Bernstein. Le duel est bref : "Nadaud est très grand ; il tendait le bras et je le piquai à l’avant-bras". Dans la foulée, Léon livre un second duel avec Georges Clarétie, le fils de Jules, qui est un ami de Bernstein. "Je dus faire poum poum avec des pistolets, puis m’aligner à l’épée". En fait Léon touche Clarétie à la poitrine et le combat est arrêté.
Enfin le 21 juillet de la même année, c’est avec Bernstein lui-même que Léon se bat. Il est touché au front et au biceps, tandis que son adversaire est blessé à l’avant-bras.
Le 23 novembre 1911, Léon se bat avec Henri Chervet. Il est blessé au coude. Au tout début de l’année 1912, il affronte Pierre Mortier, qu’il blesse légèrement. Le dernier duel de l’avant-guerre l’oppose, en 1914, à Paul Hervieu, un sous écrivain plus ou moins pacifiste. "Sa servilité croissante me dégoûtait. Je lui dis en termes crus". Il s’ensuivit donc un échange de quatre balles au parc des Princes. Francois Broche note que cette attaque visait un écrivain "inoffensif", modèle de platitude académique. L’adversaire n’était pas à la hauteur de Daudet. Mais Daudet, à 47 ans ne donnait aucun signe d’assagissement.
"Je souhaite non qu’on se réconcilie, ce qui serait fade, mais qu’après de solides et brillantes batailles, on ait des pauses de conciliation où l’on boive ensemble, dans la poussière et dans la fumée, le vin de la griserie prochaine." L. Daudet. »
Francis Bergeron, Léon Daudet. Qui suis-je ?
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Bonne fête à toutes...
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07/03/2016
On n'innove rien que dans le fil de la tradition
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« Que prétendaient en 1914, à la veille de la guerre, les journaux républicains ?
— Que la démocratie, c'est la paix. Pourquoi cela ? Parce que les peuples des autres pays (et notamment le peuple allemand), naissant à la vie consciente, se tournent naturellement vers le pays de la Grande Révolution et des Droits de l'Homme et refuseraient, le cas échéant, de le combattre.
— Que le monde va à la démocratie, que la monarchie est un régime aboli et dont les peuples se détournent avec horreur. Quand les peuples seront les maîtres de leurs destinées, toute hypothèse de guerre sera exclue.
— Que la démocratie, c'est le progrès indéfini, c'est la liberté totale, c'est le paradis entrevu, puis conquis.
Que prétendions-nous dans le même temps ?
— Que la démocratie, en développant dans un peuple les germes de l'antimilitarisme, expose ce peuple à la guerre plus que tout autre régime. Ses voisins en concluent, en effet, qu'il est mûr pour la défaite et l'asservissement, que la solidarité prolétarienne internationale est une blague, ou, pour parler poliment, un mythe.
— Que le monde va au nationalisme, au resserrement des nationalités et donc à la doctrine du chef héréditaire. Il y avait plus de républiques en Europe (remarque de Bainville) au XVIIe siècle que maintenant.
— Que la théorie du progrès indéfini est un trompe-l'oeil dangereux. Elle amène des hommes d'Etat à innover dans des domaines où l'expérience a fait ses preuves et sans tenir compte de la formule immortelle : "Nihil innovatur nisi quod traditum est". Traduction libre : on n'innove rien que dans le fil de la tradition.
De même que les causes politiques sont immuables, par lesquelles on diminue autant que possible les chances de guerre pour un peuple, de même, la guerre une fois déclarée et la victoire obtenue, il est des règles traditionnelles pour cueillir le fruit de cette victoire. La monarchie observe ces règles. La démocratie prétend s'y soustraire et, ce faisant, détruit le bénéfice de la victoire. Par elle, la paix devient un armistice. Nous avons vu, par le traité de Versailles, qui devait être une des grandes nouveautés de l'histoire et qui en est le pire scandale, à quoi aboutissait la collaboration de trois démocrates, Wilson, Clemenceau, Lloyd George, imbus des principes que l'Action Française a toujours combattus. Ici encore la preuve par neuf est faite de la justesse et de la solidité de nos doctrines. C'est qu'elles reposent sur la réalité et l'expérience, au lieu que les thèmes démocratiques ne sont que des lubies, transmises il est vrai d'âge en âge par des esprits d'une forme particulière, captés par les grands mots et fermés au réel. J'ai baptisé jadis ces esprits de "primaires", quel que soit le degré de leur instruction et de leur culture, parce qu'ils s'en tiennent aux raisonnements que l'on tient à l'école primaire laïque, sans vouloir admettre les leçons de l'histoire, ni la complexité des choses d'ici-bas. Quiconque croit que le monde commence à lui, ou a commencé en 1789, est un primaire. En revanche, beaucoup d'hommes de petite instruction, mais de bon sens naturel et qui ont observé la vie, tels la plupart de nos paysans français, sont tout le contraire de primaires. Leurs dictons et proverbes, d'une si haute sagesse, en sont la preuve. »
Léon Daudet, Vers le roi
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Les anticléricaux croyaient avoir "éteint les étoiles"
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« Peu de mois avant la guerre, Maxime étant à l'Ecole des Beaux-Arts, quelques élèves de cette école eurent l'idée imbécile, sacrilège (et soufflée sans doute par quelque fonctionnaire républicain) de peindre et de promener dans la rue un panneau demi- obscène, injurieux pour la mémoire de Jeanne d'Arc. Suivi de son frère Serge — depuis tué à la guerre — Maxime, avec cette spontanéité qui accompagne chez lui une réflexion très aiguë, se jeta sur le cortège, éventra la sale panneau à coups de canne. Précipité sur le sol, il eut le nez à moitié cassé à coups de talons et demeura huit jours ne respirant plus que par la bouche. Par-dessus le marché, il fut traduit en police correctionnelle, et il s'en fallut de peu qu'on ne le renvoyât de l'Ecole. Nous allâmes, à cette occasion, Vaugeois, Pujo et moi, adresser quelques courtoises mais fermes remontrances — vu son grand âge — à Léon Bonnat, directeur de l'Ecole, lequel nous reçut, avec quelque embarras, dans son grand salon du quai Malaquais. Je raconte cet épisode, pour montrer où les choses en étaient, à la veille de la formidable épreuve. Il n'y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l'histoire de Jeanne d'Arc, qui semble une suite des Evangiles, où le Divin palpite dans l'Humain ? Cette histoire est une éternelle incitation pour le dévouement sublime à la Race, un principe de salut, une étoile au dessus de la Patrie. Eh bien, en 1909, 1910, 1911,1912, I913, le mot d'ordre officiel était, non seulement de la mettre sous le boisseau, cette histoire incomparable, mais de la salir et de l'insulter.
Au moment où j'écris, la République, cédant à l'opinion, a dû instituer une fête de Jeanne d'Arc, récemment canonisée par l'Eglise. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les Camelots du Roi qui ont imposé cette fête, en imposant le cortège traditionnel et en l'organisant sous une grêle de batailles et de jours de prison.
(...)
Aujourd'hui que la fête de Jeanne d'Arc est devenue une cérémonie officielle, on a du mal à se représenter l'incroyable effort que durent fournir Pujo et ses troupes royalistes, pour imposer au gouvernement de la République le culte de la Sainte de la Patrie. Il n'est pas douteux que la bonne Lorraine, à la veille de la guerre, ait continué d'agir par les Camelots du Roi, et d'animer d'un véritable enthousiasme cette génération en partie sacrifiée. Les anticléricaux n'en revenaient pas ; ils croyaient, lamentables crétins, avoir, comme ils disaient, "éteint les étoiles", ou encore "fait cesser la vieille chanson qui berçait la misère humaine" ; et voilà que toute l'élite de la jeunesse accourait aux statues de l'héroïne, les couvrait de fleurs, l'invoquait, la remerciait, la célébrait, comme elle n'avait encore jamais été célébrée. »
Léon Daudet, Vers le roi
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06/03/2016
Les grands esprits, les esprits moyens, les petits esprits...
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Mr Bricolage...
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Les études supérieures tournaient au secondaire et même au primaire
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« Vers le même temps, les métèques empoisonnaient le Quartier Latin, encouragés par la veulerie des pouvoirs publics. La plupart professaient des opinions révolutionnaires, brimaient leurs camarades français dans les cafés, les cours, les parlotes, se rendaient insupportables de mille façons. Les études supérieures tournaient au secondaire et même au primaire, par la nécessité où étaient les maîtres de se mettre au niveau de ces baragouinants et mâcheurs de paille, souvent aussi prétentieux qu'ignorants. De 1885 (époque où je commençais mes éludes de médecine, où je menais la vie d'étudiant) à 1909,le changement du Quartier — comme on dit fièrement — était complet. Là, comme ailleurs, la République avait fait son oeuvre. Dans son ouvrage magistral et classique, "La Doctrine officielle de l'Université", Pierre Lasserre, avec sa puissance de pénétration psychologique et sa connaissance du sujet, a marqué, en traits de feu, l'abaissement du niveau intellectuel du haut corps enseignant en philosophie, histoire, pédagogie, critique. Des crétins sans nom, des doctrinaires de néant, des falsificateurs de nos annales ont obtenu, en flattant les préjugés démocratiques, la dialectique juive et la théologie protestante et kantienne, des chaires d'une importance capitale, de véritables postes de défense intellectuelle nationale, transformés par eux en poste d'attaque à toutes nos traditions. Non seulement la Haute Université s'avilissait, mais encore, peu à peu, elle se tournait, avec la politique, contre la conception de la Patrie, contre la croyance religieuse, contre nos grands souvenirs, et nos grandes dates de commémoration, contre tout ce qui ne tenait pas, de près ou de loin, à l'Encyclopédie brenneuse du XVIIIe siècle et à la Grrrrande Révolution, cette "saloperie" comme disait Huysmans. Comme, au temps de Jeanne d'Arc l'Angleterre, l'Allemagne alors la travaillait fortement. Il semblait qu'il n'y eût de beau, de bien, d'utile que ce qui avait, dans tous les domaines de l'esprit, l'estampille allemande, le fumet allemand. »
Léon Daudet, Vers le roi
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05/03/2016
On raccommode
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« Il ne s’agit plus que de vivre sur ce qui a déjà été vécu. On raccommode. Ses églises sans Dieu, ses palais sans rois, l’Europe les indique comme des joyaux aguicheurs sur son vieux sein. Et les Américains, nos frères prodigues, qui ont tout laissé tomber, qui sont partis pour saccager l’autre partie du monde, emportant ce qu’il y avait de plus brutal dans notre brutalité, ils reviennent, l’argent du défrichement dans leurs poches, ils s’ébaubissent devant nos bibelots et ils les convoitent comme des talismans. Talismans dont les uns et les autres, Européens et Américains, espèrent qu’ils assurent la conservation de l’Esprit. Et comme les Européens sont pauvres - car ces vieilles gens, pris de fureur sénile, cassèrent tout chez eux l’autre année, et maintenant ils crient famine - ils ont trouvé un moyen de tirer profit de leur superstition et de celle des autres. Un reste d’orgueil les empêche de vendre leurs cathédrales, de les déraciner, de les mettre au clou comme d’autres bijoux de famille. Mais ils en tirent un revenu régulier ; à l’entrée des ruines, ils ont mis un tourniquet, et moyennant quelques cents, ils vous font entrer, tristes Américains sans âme, qui venez voir mourir notre âme, la vôtre . »
Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen
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Je n’ai rien à faire dans un temps où l’honneur est puni
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« Tant de choses ne valent pas d’être dites. Et tant de gens ne valent pas que les autres choses leur soient dites. Cela fait beaucoup de silence.
Je n’ai rien à faire dans un temps où l’honneur est puni, - où la générosité est punie, - où la charité est punie, - où tout ce qui est grand est rabaissé et moqué, - où partout, au premier rang, j’aperçois le rebut, - où partout le triomphe du plus bête et du plus abject est assuré. »
Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago
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Au bout de quelques années nous sommes infidèles à ce que nous avons été
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« Nous désirons passionnément qu’il y ait une autre vie où nous serions pareils à ce que nous sommes ici-bas. Mais nous ne réfléchissons pas que, même sans attendre cette autre vie, dans celle-ci, au bout de quelques années nous sommes infidèles à ce que nous avons été, à ce que nous voulions rester immortellement. Même sans supposer que la mort nous modifiât plus que ces changements qui se produisent au cours de la vie, si dans cette autre vie nous rencontrions le moi que nous avons été, nous nous détournerions de nous comme de ces personnes avec qui on a été lié mais qu’on a pas vues depuis longtemps. (…). On rêve beaucoup du paradis, ou plutôt de nombreux paradis successifs, mais ce sont tous, bien avant qu’on ne meure, des paradis perdus, et où l’on se sentirait perdus. »
Marcel Proust, La recherche du temps perdu vol. 4 – Sodome et Gomorrhe
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Où sont passés les intellectuels de Gauche ?
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04/03/2016
Flatter l’animal populaire dans sa candide sottise et dans ses instincts
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« Certains de nous s’étonnaient quelquefois que la véhémence de notre pacifisme, remplissant la moitié de notre journal et de l’Action Française, ne valût pas à notre bord les vastes suffrages qu’avaient recueillis autrefois le briandisme, le socialisme anti-militariste et genevois. Je n’en étais pas autrement surpris. L’abrutissement des cerveaux français, la confusion des idées et des sentiments les plus simples étaient tels qu’il existait une paix “pour la gauche” et une paix “pour la droite”. La paix à l’usage des démagogues et du prolétariat se prêchait par d’énormes insanités. On la garantissait perpétuelle et universelle. Ses apôtres, qui connaissaient leur métier, ne s’embarrassaient pas de scrupules logiques. Ils préconisaient froidement la plus sauvage guerre civile comme remède à la guerre bourgeoise. Ils avaient su confondre la paix avec l’abolition de la caserne et la fin des galonnards. Ils avaient l’immense avantage de flatter l’animal populaire dans sa candide sottise et dans ses instincts, pour nous, nous avions le tort d’être des pacifistes intelligents. Nos écrits réclamaient une certaine paix, dans le temps et dans l’espace, parce que notre pays n’avait plus les moyens de conduire victorieusement une guerre, et que nous répugnions à souhaiter une révolution nationale issue d’une défaite. »
Lucien Rebatet, Les décombres
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Gaffeur et maladroit
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« Je disais que nos délibérations numéro 1 sont toujours demeurées secrètes. Il n’en saurait être de même de nos délibérations numéro 2, par lesquelles un grand nombre de personnes sont averties que tel jour, à telle heure, il y aura telle manifestation patriotique, ou tel cortège. Les jeunes gens bavardent entre eux, ou devant des personnes qui n’ont pas leurs convictions. II est inévitable que quelques mouchards se faufilent dans un mouvement politique aussi étendu que le nôtre. Quelque temps avant la guerre, un de ces mouchards nous fut signalé. C’était un solide gaillard, appartenant à la Préfecture de Police, intelligent, débrouillé, de bonne mine, et qui se donnait comme employé de commerce, avec, bien entendu, les meilleures références. Le comité des Camelots du Roi le mit en surveillance et acquit bientôt la certitude que la dénonciation était légitime. Il y avait ce soir-là grande réunion à la Salle des Sociétés Savantes, rue Danton. Le mouchard, un sieur M…, fut chargé du "service intérieur", dans le petit corridor menant à la tribune des orateurs. Poste de choix. A huit heures précises, comme il était convenu, quatre camelots, se jetant sur lui à l’improviste, le ligotèrent et le transportèrent sur l’estrade, où il demeura pendant une bonne heure, exposé aux quolibets des auditeurs, avec une pancarte définissant son rôle, sans aménité. Au bout de ce temps, les mêmes quatre camelots le portèrent au dehors, sur sa chaise, tel un saucisson habillé en monsieur et le remirent cérémonieusement à l’officier de paix, qui commandait les forces policières :
« Nous vous le rendons, il vous appartient.
— Mais non.
— Mais si.
— Je vous dis que non.
— Informez vous ».
L’officier de paix alla consulter des agents en bourgeois, qui reconnurent aussitôt que M… était un copain, et l’accueillirent en le traitant de gaffeur et de maladroit. »
Léon Daudet, Vers le roi
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Une belle femme doit aussi se montrer en public
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« La foule vous est utile, jeunes beautés. Portez souvent vos pas errants hors de chez vous. C'est vers une troupe de brebis que va la louve pour trouver une proie à saisir ; c'est vers une compagnie d'oiseaux que se jette en volant l'oiseau de Jupiter. Une belle femme doit aussi se montrer en public : dans le nombre elle trouvera peut-être quelqu'un qu'elle séduira. Que dans tous les endroits, avide de plaire, elle passe quelque temps, et qu'elle s'applique de toute son attention à faire valoir sa beauté. (...) Marcher les cheveux épars et donner libre cours à ses larmes sied bien à une femme. »
Ovide, L'art d'aimer
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Qu'est-ce que le socialisme ????
05:00 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
03/03/2016
Ordures...
16:45 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Talmudiste...
16:45 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Réalité Virtuelle
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