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21/12/2006

Aurore - VII

=--=Publié dans la Catégorie "Ecriture en Acte"=--=

Les Zartistes et penseurs de nos jours se plaisent à parler d’ineffable et d’intraduisible, d’innommable. On en est arrivé au point où on ne peut plus rien dire, mais aussi, où on ne sait pas ou plus quoi dire. Ainsi, l’Art et la pensée se trouvent réduits au silence glacial mortuaire de l’absence même d’angoisse. Les situations qui pourraient être crées pour nourrir l’imaginaire collectif ne sont qu’agitations névrotiques au sein desquelles le pathos n’est même pas utilisé de manière constructive. Mode. Habits. Décoration. Certes. SURFACE ! Et ce n’est pas la Surface Aristocratique d’un Oscar Wilde, cette Surface qui, selon le mot de Nietzsche, est identique à la profondeur. Silence ou borborygmes et onomatopées. Voilà où l’on en est dans l’Art. Et dans la Vie. Les Zartistes les plus novateurs aiment à déterrer la charogne pour lui donner la mort une seconde fois. Grandes phrases toutes faites. Œil sombre. Les pauvres gugusses ne peuvent pas même imaginer un court instant ce que pourrait être la Vie dans l’au-delà de ce cap à passer. La Vie et, donc, l’Art. Ils ne souhaitent même pas passer le cap en question. Mais, comme je le disais, symptomatiques, ils disent très bien la maussade époque dans laquelle nous évoluons : explosions techno-scientifiques à l’extérieur, morale faisandée dix-neuvièmiste en dedans. L’Horreur. Ils rêvent grandement, par contre, d’un au-delà utopique qu’ils appellent de leurs vœux les plus profonds et les plus chères. L’Absurdité organisée et calculée. L’aveuglement assuré par la surenchère de la communication générale nous connectant tous les uns aux autres. Festivités et commémorations. Sourires. Analphabétisme générale intronisé quotidiennement par la Radio, la télévision, l’Université, les entreprises et usines, la presse, internet. Films débiles. Best sellers plats. Les moyens de communication de masse sont… écrasants. Le mensonge est adoubé par la science elle-même. L’Histoire, bien-sûr, est écrite par les intérêts des uns et des autres. Des vainqueurs surtout. En découle ce spectacle du village planétaire, meurtrier et hilarant.

Le Spectacle met en scène la fin du monde même. Il nous invite à sa représentation malade. Nous nous devons de déployer de singulières ailes pour prendre un envol qui est retardé depuis trop longtemps. Nous lâcher du conforme comme du non conforme. De l’affirmation comme de la négation. Ces principes, en ce monde, n’ont plus grand sens. De l’Art d’aujourd’hui nous pouvons conserver, outre l’explosion des formes, la volonté d’une vaste communication, profonde et déterminée. Par quels moyens échapper à la noyade dans le flux constant et tendu des informations d’aujourd’hui, cela reste à déterminer au fur et à mesure que l’avancée se précise. Il faut une bonne dose de Stratégie pour se faufiler dans ce merdier. Il ne faut pas, de même, négliger le sens esthétique, l’équilibre de la forme et du fond qui parvient à porter ce qui se doit d’être dit impérativement.

La Drouate est soi réactionnaire, soit Capitaliste, quand elle n’est pas les deux à la fois.

La Gôche est devenue Libérale, ayant abandonné toute critique radicale, toute pensée et toute action. Perdurent, ça et là, sous une forme ou une autre, quelques désirs de soviets et de conseils ouvriers.

La Drouate, c'est là le paradoxe, s'est également Gôchisée...

Morne paysage.

Tout cela sans exception est désormais Spectacularisé à outrance pour nous maintenir dans nos positions de spectateurs aigris ou enchantés. Les experts de la pensée y travaillent. La spécialisation de chaque domaine de la vie est en cours. Séparations et moulage général.

Il nous faut récupérer ce qu’il y a de récupérable dans la sphère culturelle, non pour entreprendre de ressusciter les morts (qu’ils reposent en paix) selon les paradigmes en cours… laissons la religion de substitution festoyer comme bon lui semble.

L’analyse précise, l’examen du Spectacle oppressant est l’exigence liminaire et supérieure de toute critique.
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Bande son du moment : "Private Eyes" par Tommy Bolin

Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...

Citation du jour : « Et sans doute notre temps... préfère l'image à la chose, la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'apparence à l'être... Ce qui est sacré pour lui, ce n'est que l'illusion, mais ce qui est profane, c'est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l'illusion croît, si bien que le comble de l'illusion est aussi pour lui le comble du sacré. » Feuerbach (Préface à la deuxième édition de L'Essence du christianisme)... mis en exergue, par Guy Debord, en ouverture de son livre,"La Société du Spectacle".


Humeur du moment : Mort de Fatigue

20:20 Publié dans Écriture en Acte | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : 36-Ecriture en Acte : Aurore - VII | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Dommage que ce texte soit protégé par la loi sur la propriété intellectuelle (plaisanterie !) car je pourrai en signer chaque phrase !!! (Je repasserai pour lire les autres textes, je garde le lien !)

Écrit par : stael | 22/12/2006

Héhéhéhéhé....

Écrit par : Barbarian | 24/12/2006

Stael... ai-je l'air d'un spécialiste du plagiat ou de la plaisanterie ? Heureux que le texte vous plaise au point d'en revendiquer presque chaque ligne...

Barbarian... ne soyez pas excessivement barbare... je voudrais bien en profiter aussi de vos rires bien gras...

Bien à Vous...

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Écrit par : Nebo | 25/12/2006

J'avais pourtant tenté une montée dans les aigus, voire le cristallin.

Écrit par : Barbarian | 02/01/2007

Barbarian, en ce cas il faut briser quelques verres de cristal pour m'impressionner un peu...

Bien à Vous...

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Écrit par : Nebo | 02/01/2007

Les commentaires sont fermés.