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07/02/2007

Ernst Jünger (1895-1998)

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=



« Notre espoir repose sur les jeunes gens qui souffrent de fièvre, parce que la purulence verte du dégoût les consume, sur ces âmes grandes dont nous voyons les possesseurs errer comme des malades à travers l'ordre des auges à porc. Il repose sur la révolte qui se dresse contre le règne du bon-garçonnisme, et qui exige les armes d'une destruction lancée contre le monde des formes, qui exige l'explosif, afin de balayer l'espace de la vie, au profit d'une hiérarchie nouvelle. »
Ernst Jünger

...dessin...Marie-Pierre CIRIC

« La résistance du Rebelle est absolue : elle ne connaît pas de neutralité, ni de grâce, ni de détention en forteresse. Il ne s'attend pas à ce que l'ennemi se montre sensible aux arguments, encore moins à ce qu'il s'astreigne à des règles chevaleresques, il sait aussi en ce qui le concerne que la peine de mort n'est pas abolie. »
Ernst Jünger


« Les actes de banditisme que la Campagna connaissait déjà se renouvelaient alors, et les habitants étaient enlevés à la faveur de la nuit et du brouillard. Nul n'en revenait. Ce que nous entendions chuchoter de leur destin parmi le peuple faisait songer aux cadavres des lézards que nous trouvions écorchés sous les falaises, et nous remplissait le cœur d'affliction. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre



« Paris, 30 juillet 1944 Une ondée me fait passer quelques instants au musée Rodin, que d'habitude je n'aime guère. (...) Les archéologues d'âges futurs retrouveront peut-être ces statues juste sous la couche des tanks et des torpilles aériennes. On se demandera comment de tels objets peuvent être si rapprochés, et on échafaudera des hypothèses subtiles. »
Ernst Jünger
Journal de Guerre



« Je suis alors pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont j'ai tant aimé l'éclat. »
Ernst Jünger
Journal de Guerre


« Prenons garde au plus grand danger qui soit : celui de laisser la vie nous devenir quotidienne. Quelle que soit la matière à dominer et les moyens dont on dispose - cette chaleur de sang qui permet le contact immédiat ne doit pas se perdre. L'ennemi qui la possède a plus de prix à nos yeux que l'ami qui l'ignore. La foi, la piété, l'audace, la capacité à s'enthousiasmer, à s'attacher avec amour, quel qu'en soit l'objet, tout ce que notre époque dénonce comme sottise radicale - partout où nous le rencontrons, nous respirons plus librement, fût-ce dans le cercle le plus restreint. Tout cela est lié à cette très simple expérience que j'appelle étonnement, cette ardeur à s'ouvrir au monde et cette immense envie de s'emparer de lui, comme un enfant qui aperçoit une boule de verre. »
Ernst Jünger
Le Coeur aventureux



03:25 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : 55-lectures : ernst jünger (1895-1998) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

bonjour
j'ai lu ses livres sur la première guerre mondiale
il a entre autres participé à la batalle de la Somme en juin 1917

Écrit par : bernard | 07/02/2007

"« Prenons garde au plus grand danger qui soit : celui de laisser la vie nous devenir quotidienne. Quelle que soit la matière à dominer et les moyens dont on dispose - cette chaleur de sang qui permet le contact immédiat ne doit pas se perdre. L'ennemi qui la possède a plus de prix à nos yeux que l'ami qui l'ignore."

J'ai aimé la suite, et que la dénonciation de la société semble peser en rien face à ce qui est listé avec tant de légèreté pourtant.
Cependant, j'éprouve le besoin d'une précision quant à ce qui ici s'admet : le quotidien n'est pas la routine... et l'ennemi, certes, nous est précieux par le positionnement auquel il nous invite... gare aux apparences fausses, de ce qui chez lui semblerait être chaleur - quand il n'est... qu'émission ?

Merci du ton donné ressenti par cet homme à travers des extraits qui m'ont donné l'impression de l'avoir rencontré.

Écrit par : Marie Gabrielle | 07/02/2007

...je me rebellais et oblige pourtant, rapportant la clé du décryptage, ici par un simple mot de lien : "gare, CEPENDANT..."

Merci de votre compréhension.

Écrit par : Marie Gabrielle | 07/02/2007

« Prenons garde au plus grand danger qui soit : celui de laisser la vie nous devenir quotidienne.

Le plus grand danger qui soit : celui de laisser le nihilisme nous devenir quotidien .

Écrit par : . | 07/02/2007

Sur les falaises de marbre ! Génial !!!

Écrit par : stael | 07/02/2007

PUNK'S NOT DEAD

Les forestiers taillent dans la sylvestritude pour ériger leurs falaises de poudre, la campagne se meuble de constructions illusoires et l'éclat de l'acier emmitoufle les mains de la fortune. Des bastions sécurisés construisent les nouveaux camps, éternels capharnaums dans lesquels s'épanouissent des merveilles insipides. Les temps du scorbut annihilent ces stucs végétaux et ces engrais frelatés, aromatisant d'une pluie de tomahawks verts les décors du show business dans une avalanche de boisson parfumée. D'effervescentes katioushas pilent le mil dans d'alchimiques combats sans souci, le tempo des mitrailleuse lourdes illuminent les espaces vierges dans de fabuleux torrents de cyprine et d'étranges magiciens exterminent les hordes de panzers des convenances sclérosantes. Dans le festoiement féerique des pogroms de la poussière, des ombres blanches s'enivrent de la transmutation des couleurs acryliques.

Écrit par : gmc | 08/02/2007

Gmc, votre écriture est classe.

Nebo, vos parenthèses sont bien, mais moi c'est votre plume à vous que j'affectionne, quand va-t-elle revenir ?

Écrit par : franck | 08/02/2007

Gabrielle...

Le quotidien ou la routine, vous avez raison... mais je doute que Ernst Jünger dise quelque chose de fondamentalement différent de vous... de toute façon, chaque matin il nous faut nous lever... n'est-ce pas ? C'est notre considération sur les choses, les faits, les actes, les gens qui change la donne ! J'ai bon là ? :-)

Bernard, oui... il fut décoré de la plus haute distinction militaire Allemande... un Corps prêt au Sacrifice... et une plume aussi... Staël le note très bien à sa manière, comme le souvenir du suc de ses mots jaillissant de ce "Génial"...

"POINT"... votre signature est ultime... autant le dire... (rires)... et vos propos je les fais miens...

gmc... Franck a raison, votre écriture a de la gueule, je suis allé sur votre blog, les choses qui nous séparent étant du chipotage à mes yeux... aucune importance... vraiment !

Franck... les choses viendront en leur temps... patience...

Bien à Vous tous...

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Écrit par : Nebo | 09/02/2007

Les commentaires sont fermés.