13/11/2007
Finky, seul contre tous...
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Finky, comme l'appelle affectueusement XP, met en boîte nos chers zétudiants gôchistes et règle ses comptes à Daniel Mermet.
Finky.mp3
Daniel Mermet, La gueule de l'emploi
Chopé sur "podcast.blog.lemonde.fr"
Merci à JC pour le lien...
Alain Finkielkraut
21:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Finkielkraut, Daniel Mermet, Université | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Post scriptum sur un autre fil (titre pour un roman moderne?)
Puisque le "hasard " fait qu'on parle en ce havre de Finky au moment même où je viens d'hameçonner un dialogue intéressant de notre personnage avec Paul Thibaut (? connais pas) je le donne : http://www.labanlieuesexprime.org/article.php3?id_article=2237
Ah, ne pas faire attention au "chapeau", écrit par des anti-finkis basiques. Quant au dialogue, le meilleur n'est pas au début, mais il ya un ou deux passages vraiment pas mal. J'espère... Et maintenant, je vais allez l'écouter sur nos amis étudiants. Il y a quand même des moments sympas gràce à ces synergies...
Écrit par : Restif | 13/11/2007
"Tous les fétides et tous les lâches contre un seul
qui ne tremble pas."
Léon Bloy
Nietzsche nous a bien dit de nous préserver pour un ennemi plus digne. Il n'empêche qu'en voyant le "chapeau écrit par des anti-finkis basiques", il me prend une envie quasi-irrépressible de charger mon fusil et d'en vider les balles à la figure de ces "mouches venimeuses".
Ceci dit, merci à vous pour les deux liens.
Seul contre tous, Finky ? N'en déplaise à certains, quelques irréductibles fachos seront toujours là pour le soutenir dans ses "délires racistes" - shame on them !
Écrit par : Camuray | 09/12/2007
Vous vous sentez quelque affinités avec les faisceaux de Mussolini, Camuray ?
Écrit par : Dreille | 09/12/2007
Ironie, Dreille, ironie... Je crains que vous n'ayez pas compris la teneur de mes propos.
Écrit par : Camuray | 09/12/2007
Oui... ironie... moi j'avais bien compris.
Dreille, encore un petit effort camarade. À moins que vous ne vous amusiez vous aussi...
Écrit par : Nebo | 09/12/2007
Allons Dreille, joignez-vous à notre tarentelle sans prendre le ton commissaire politque préposé à la surveillance des opinions.
Vous connaissez beaucoup d'authentiques fachos -des purs, des durs, des tatoués - qui aient ce ton délié, ce sourire Camuryen dans la phrase?
PS Dieu sait si Sollers sait m'énerver,mais sa proposition de rétablir le point d'ironie...
Écrit par : Restif | 10/12/2007
Mais exact,Nebo,je m'amusais bêtement,comme un pochtron autour d'un zinc.
Écrit par : Dreille | 10/12/2007
Onn' pas le droit de se moquer du fascisme Dreille! Tant de victimes... et cette odeur rance de certains blogs (suivez mon regard). Vous me décevez! (et m'avez bien eu).
Écrit par : Restif | 10/12/2007
Mille excuses, Dreille.
Restif, tout l'intérêt de l'ironie est qu'elle est réservée aux esprits supérieurs, qu'elle ne peut être détectée par tout le monde. Tant pis si parfois l'esprit se défile devant elle...
Écrit par : Camuray | 10/12/2007
Mr Camuray, si nous posons nos pas de lourds bipèdes toujours en espérance de danse dans le domaine de l’ironie, avouons le net-dru : nous pénétrons (et inversement…) dans l’absolu. Je n’ai hélas pas sous la main les citations de Jean Paul et de Schlegel (l’ainé je crois) sur l’ironie (je ne sais pas comment je me débrouille pour gérer une bibliothèque au départ impeccable désormais exemple d’entropie… je dois suivre un modèle gauche mitterrandienne - on imagine le résultat). Ironie, si simple chez Lucien, carnavalesque chez Erasme et si facile –bien qu’élégante de forme - chez Voltaire. Ca paraissait si simple…
N’en reste pas moins que les romantiques Allemands saisirent ce tremblement du sens, ce vacillement des signifiés qui ouvrent dans la parole une béance que sera – ou non- comblé. L’ironie est une élection, certes. Mais l’eiron est plus encore – c’est le malin démon d’un âgon qui semble ne pas se prendre au sérieux –ou bien serait-ce l’inverse et ne ferait-il le pompeux que pour mieux dissimuler, le trickster ? –qui va pousser l’apparente densité du sens jusqu’à ce que se révèle la faille, l’éternelle et ontologique faille d’où nous sortîmes et qui nous attend, la faille qui est aussi bien porte du désordre que de la liberté. D’où l’évident numéro d’équilibriste, de funambule plus ou moins pataud, que nous appellerons penser, vivre, aimer. L’homme est un infinitif, tant qu’il se conjugue, il bouge encore…
Kierkegaard commença sa vie de scribe de l’alétheia par un « concept d’ironie constamment rapporté à Socrate » que j’ai la faiblesse de regarder comme l’humus fertile de toute l’œuvre. C’est sur l’arbre ici planté-poussé qu’on recueilli un jour cette dive rosée : « L’amant trompeur qui ne veut pas être fidèle en tant qu’amant mais seulement en tant que tâcheron de l’histoire mondiale ne veut pas être fidèle jusqu’au bout. Il ne veut pas comprendre qu’entre lui et Dieu il n’y a rien que l’éthique, et que c’est un sujet de plus d’être enthousiaste. Il ne veut pas comprendre que Dieu, sans agir injustement et sans renier son être, qui est amour, pourrait créer un homme doué de talents et de forces incomparables et le mettre de côté et lui dire : « Explore maintenant, approfondie l’humain, emplois-y toutes tes forces ,fais ce qu’aucun autre n’a fait avant toi, travaille tellement qu’une moitié seulement de ce travail pourrait suffire à régénérer ton époque, mais il reste entendu entre toi et moi que tout ton effort ne doit pas avoir la moindre signification pour n’importe quel autre homme, et pourtant tu dois ,comprends-tu, tu dois vouloir l’éthique, et tu dois, comprends-tu, tu dois le vouloir avec enthousiasme, parce qu’il n’y a rien de plus haut. » L’amant infidèle ne comprend pas cela, et il comprend encore moins quand une personnalité éthique vraiment inspiré, ébranlé jusqu’au fond d’elle-même, se hausse jusqu’à la plaisanterie sacrée du délire divin et dit : « Que j’ai pu être créé moi-même en quelque sorte pour l’amour d’une idée, ceci est plaisanterie, pourtant je veux de toutes mes forces vouloir l’éthique, cela est sérieux, je ne veux rien, rien d’autre : ô signification dépourvue de sens, ô plaisante gravité, ô bienheureuse crainte et tremblement ! joie de pouvoir satisfaire aux exigences de Dieu en même temps que l’on sourit à celles du temps, joie de désespérer de pouvoir réussir, si l’on abandonne quand même pas Dieu (…) L’éthique devient de jour en jour plus difficile, parce qu’elle réside justement en la vraie exaltation de l’infini. »
Ah, j’ai certes bien honte, car citation n’est pas « penser » n’est-ce pas ? C’est d’évidence. Mais peut être n’est-il pas si mauvais de montrer par l’exemple jusqu’où l’ironie entraîne l’innocent qui croyait seulement sourire –voire « cribler » le pur froment des badineurs de l’abyme, et se retrouve d’un coup soudain brutal avec la tête de Méduse. Car qui ne se hausse « à la plaisanterie »en restera à sa démangeaison de « régénérer », horreur –d’accomplir l’histoire. Et du brave professeur Hegel sortiront l’armé de la fourmilière, le Moloch-Etat, divinité païenne avide de sacrifices humains (retirez le Dieu source d’éthique, arrive les avides de chairs). Oh, cette idole là, on ne l’imagine pas du tout capable d’ironie. Mais que dit la dessus notre séducteur : « Etre penseur devrait pourtant exprimer le moins possible un rapport de différence avec être homme. S’il est avéré que le sens du comique a manqué à un penseur abstrait, cela est eo ipso la preuve que toute sa pensée est la production d’un talent peut être remarquable, mais non pas d’un homme qui a existé en tant qu’homme d’une façon éminente. Et pourtant on professe que la pensée est le bien suprême, que la pensée contient tout, et en même temps on ne trouve rien à redire à ce que le penseur n’existe pas essentiellement en tant qu’homme, mais en tant qu’expression distincte d’un talent. Que l’énonciation de la pensée n’ait pas sa réduplication dans la représentation du penseur, que la propre existence du penseur contredise sa pensée, montre qu’on ne fait que penser. La pensée est plus haute que le sentiment et l’imagination, ceci est enseigné par un professeur qui ne possède lui-même ni pathos ni sentiment ; on professe que la pensée est plus haute que l’ironie et l’humour, et ceci est professé par un penseur qui n’a pas le moindre sens du comique. Comme c’est comique ! »
Serait-ce à dire que la pierre de touche de l’éthique réside…dans l’ironie ? Pierre Schoentjes a écrit un remarquable « Poétique de l’ironie » (point seuil), mais qui sait s’il n’y aurait pas une « politique de l’ironie » à mettre sous la lentille… Il n’y aurait qu’une absence ? héhé, c’est déjà, per se, révélateur. Mais si l’ironie n’est pas voulue, sujet d’elle-même, aussi vite elle devient objet, comices flaubertien. Son paradoxe est : si tu ne m’incarnes volontairement, tu deviens mon objet –aussi est-il dit dans Les proverbes (A.T) qu’au dernier jour la Femme « rira ». L’ironie n’est pas toujours gaie…
Enfin vous m’aurez compris cher Camuray, l’ironie est l’une de mes plus âpres et obsédantes fascinations-interrogations ; j’ai même consacré cette chose si répandue qu’on nomme maîtrise à l’ironie dans deux recueils de Bloy, il y a des peaux d’ânes révélatrices !
Bloy cet homme qu’on aime à poser tout sculpté, en peau d’iceberg, n’a cessé de théoriser son ironie. Ah, christianisme et ironie. Mais écoutez le (trop) fameux « credo quia absurdum », vous ne sentez pas comme un rire –au moins un sourire - réprimé ? De Pierre de Lancre au garde rouge standard, vous trouverez la malice, la blague, un certain humour –ce cauchemar conceptuel, cet Everest inviolé de la définition - mais de l’ironie ? objet, oui, mais jamais sujet de son ironie. Une cible mais jamais, au grand jamais, un éveilleur de sourire légers.
Ceux qui criaient au pauvre condamné fatigué, endolori, que nous allons bientôt fêter : « Il s’est confié en Dieu, que Dieu le délivre » croyaient sans doute faire ironie (transitivons un peu, le mot le mérite et sonne ainsi d’une note pas si bête) ; mais elle est bien plus noire et terrible celle qui s’entend dans « A celui qui est dans l’abondance, il sera donné. A celui qui a très peu, il sera ôté même ce qu’il a ». Oh, curieuse –cruelle , - ironie. Combien d’autres paroles au statut incertain ! Ces « premiers qui seront derniers et derniers premiers », n’est-ce pas là une de ces inversions que dame ironie prise si fort ? Il y là, du moins , une invite à l’esprit de subtilité. A se tendre vers une réception recherchée, aristocratique, selon l’étymon. Et notre drame est peut être que tant de ces Herr professor moqués par Soren aient écouté cela comme article de quelque incroyable code civile. Savoir écouter comme l’enfant (ce qui nous rappelle certaine métamorphose) n’est certes pas avaler tout rond, car l’enfant est curieux, questionneur et imaginatif. Ah, rabbi comme les hommes graves se sont cru, tout au fond d’eux-mêmes, dans leur secret transparent, plus sage que ce fol qui mangeait trop avec les publicains et parlait trop avec les femmes de mauvaise vie.
Ironie, qui volète de Socrate à Nietzsche, du passant d’Aurore à Mann et Musil, toi qui paraît légère et dont le paraître est le piège le plus profond. En vérité, dans ce com’,nous ne t’avons pas même effleurés.
Écrit par : Restif | 11/12/2007
Ps Il est plus de 2h et ait vidé la viande à 6 du matin.Donc, orthographe mutilé et syntaxe décharnée me pardonnerez mes frères et soeurs.
Écrit par : R | 11/12/2007
J'en profiterai (après l'excellente intervention de Restif) pour placer ici un excellent ouvrage paru aux excellentes éditions Klincksieck :
De l'ironie. Enjeux critiques pour la modernité
dont voici un petit aperçu :
"Elle a été socratique, rhétorique ou tragique. On en a fait un trait d’esprit, une forme de sarcasme ou de cynisme. On l’a dite douce ou mordante. On lui a donné des vertus politiques (jusqu’aux sombres utilisations berlusconiennes). Elle a revêtu l’ombre du sort avant de devenir une posture mondaine.
Tout est ironique. Tout peut le devenir à peu de frais. Tel livre, tel film, telle œuvre d’art, tel (bon) mot entouré d’œillades appuyées, tel rictus contenu mais tremblant à la commissure des lèvres, tout devient, ou est devenu ironie. C’est la posture de l’époque, l’estampillage facile qui désigne les nouvelles futilités du sens, l’alibi ou le vernis culturel d’une vacuité bientôt revendiquée.
Souvenons-nous de Socrate, premier écart d’une pensée qui déroute nos certitudes… Mais Platon veillait au grain et la philosophie a vite oublié cette forme de complexité. Dès lors le malentendu s’est installé… pour longtemps.
Ces avatars historiques et philosophiques n’ont pourtant pas épuisé toute l’énergie de l’ironie. L’ambition de ce livre est de retracer l’aventure philosophique de ce concept en reconsidérant ses enjeux critiques à partir de traits essentiels : l’invention d’un retard, un esprit de déplacement et de claudication, une certaine idée de l’écart et de la modernité, une inconciliation.
L’auteur porte ici le débat esthétique sur les images et le cinéma. En confrontant la dynamique ironique à la question du remake, il étend la critique aux industries culturelles. Contre les programmations du regard, l’ironie ouvre un chemin critique, à l’écart des habitudes."
pour info, 23€
Bien à vous tous
Écrit par : irina | 11/12/2007
Péguy parlait "d'un monde qui non seulement fait des blagues, mais qui ne fait que des blagues, qui fait toutes les blagues et fait blague de tout."
Écrit par : XP | 11/12/2007
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