Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/09/2008

Bon sens

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Pour avoir été sauvé par des "justes" qui ne dédaignaient pas les Croix-de-feu, j’ai appris très tôt que le "nationalisme", dont mon maître Paulhan n’était pas le moindre partisan, ne conduit pas nécessairement au fascisme, moins encore à l’antisémistisme ou à la xénophobie. »
Jean-Claude Zylberstein, juif, éditeur chez Texto.



Incompréhensible pour le citoyen moyen qui répète ce qu’on lui impose. Inadmissible pour le distributeur de points Godwin qui a fait de cet acte sa croisade de prédilection. Un juif sauvé par des Croix de feu qu’il nomme « justes » et édite Jacques Bainville, l’ami de Charles Maurras, Jacques Bainville qui écrit dans son Histoire de France :

« Il y a probablement des centaines de siècles que l’Homme s’est répandu sur la terre. Au-delà de 2 500 ans, les origines de la France se perdent dans les conjectures et dans la nuit. Une vaste période ténébreuse précède notre histoire. Déjà, sur le sol de notre pays, des migrations et des conquêtes s’étaient succédé, jusqu’au moment où les Gaëls et Gaulois devinrent les maîtres, chassant les occupants qu’ils avaient trouvés ou se mêlant à eux. Ces occupants étaient les Ligures et le Ibères, bruns et de stature moyenne, qui constituent encore le fond de la population française. La tradition des druides enseignait qu’une partie des Gaulois étaient indigène, l’autre venue du Nord et d’outre-Rhin, car le Rhin a toujours paru la limite des Gaules. Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation.
Unique en Europe, la conformation de la France se prêtait à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées. La France est un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. Il y avait, avant la conquête romaine, de prodigieuses différences entre la colonie grecque de Marseille et les Cimbres d’entre Seine et Loire ou les Belges d’entre Meuse et Seine. D’autres éléments, au cours des siècles, se sont ajoutés en grand nombre à ceux-là. Le mélange s’est formé peu à peu, ne laissant qu’une heureuse diversité. De là viennent la richesse intellectuelle et morale de la France, son équilibre, son génie. »


Mais le citoyen moyen, forgé par sept décennies de sartrisme cyclopéen, quatre décennies de chienlit festive et trois décennies de mitterrandisme faisandé ne possède ni l’art nietzschéen de la rumination, ni le sens de la nuance. Ses jugements (si on peut appeler cela ainsi) ne tombent que comme des lames de guillotine. Manier le fleuret lui est impossible.

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (7) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

vous êtes éclectique et courageux et intelligent. Bravo.

Écrit par : Francky | 24/09/2008

Excellente l'Histoire de France de Bainville. On la trouve à prix presque dérisoire pour les ceusses qui peuvent parisianiser. Sinon je suppose que par commande... Mais pas plus de 5-7 euros maxi, parce qu'elle est disponible en pas mal d'éditions dont une poche très répandue.
Bon, Bainville prône pour sa chapelle, il était de l'école Action Française -celle de la bonne époque, il n'est que de lire l'extrait choisi par Nebo. De plus les témoignages nous disent que Bainville était loin de compagnonner sur tout avec Maurras; on n'est nullement obligé de le suivre sur Napoléon, et la vision des rois qui est sienne est plus que battue en brêche. Quant à la révolution française depuis Furet ça a bougé.
Ceci dit, ça reste quand même un modèle de synthèse, de clarté, en moins de 500 pages il brosse un tableau de la France, des ressorts et raisons de son histoire, de l'importance capitale de sa géographie. Après, on a encore quasi tout à apprendre, mais il nous a donné une BASE. Des "éléments d'histoire de France" comme il existe des "éléments d'algèbre".Une base discutable, évidemment, on est en science humaine, mais une base solide, un concept claire de ce qu'est la France, de ce que fut l'équilibre européen, concept qui malgré de lourds changements -USA, Russie, Chine, Islam ...- reste encore souvent vrai pour la France. Il est des invariants géographiques.

C'est vraiment à lire. Pour se souvenir de l'époque où un homme de goût pouvait -sans passer par l'université - vous écrire une Histoire de France à la prose souple et claire, agréable à lire, pleine de hauteur de vue sans nulle cuistrerie. On est en bonne compagnie, l'auteur est courtois même avec ses adversaires et ne prend pas son lecteur pour un inférieur mais toujours un égal. Un souvenir d'une civilisation disparue...

Écrit par : Restif | 24/09/2008

Beau commentaire, Restif ; clair et informé. Merci, ça donne la pêche!

Écrit par : jc | 25/09/2008

Cher Restif, cela veut-il dire qu'il y a eu à l'Action Française une bonne et une mauvaise époque? Merci d'avance pour votre réponse.

Écrit par : Anna | 25/09/2008

Bon, elle fouette ma question?

Écrit par : Anna | 27/09/2008

Pardon chère Anna, mais votre question m'avait échappé, perdu que j'étais dans une légère trombe internetienne.
Je suis loin d'être un spécialiste de l'Action Française, mais si l'on en croit par exemple un Rebatet (sachez ou vous mettez les pieds!) dans ses "Décombres", oui, il y eut une Action française meilleure que l'autre.
Pour moi la question est claire : il y eut une époque où Maurras était à fond contre le pangermanisme allemand. Avec Daudet. Jamais l'AF de cette époque n'aurait collaboré, n'aurait parlé de "Divine suprise"à l'arrivée au pouvoir de Pétain -grâce à la victoire allemande ! Autre chose : j'entendais aussi par "bonne époque" celle où Maurras laissait toute liberté à ses critiques et rédacteurs littéraires. Un Léautaud se régalait des pages littéraires de l'AF et ce n'était pas le seule -Gide en dit grand bien (on ignore d'ailleurs que Maurras eut-il manifeté plus de doigté aurait peut-être pu convertir Gide -c'est l'avis de Rebatet -Gide qui tanguait à une certaine époque et s'intéressait au royalisme. Le connaissant ça n'aurait pas duré...)
Enfin dernier critère : Bernanos. Celui de 1936, le Bernanos des Grands cimetières sous la lune, rompt avec le Maurras qu'il avait tant aimé et presque canonisé dans "La grande peur des biens-pensants". Il lui reproche d'être devenu l'ami, à travers Franco et Mussolini, du jacobinisme d'état que le royalisme Maurassien combattait avant. Et par là même de s'être, dans les faits, totalement éloigné de Dieu. D'adorer le machinisme et la massification. Voilà,c'est un peu brouillon, mais je crois que c'est suffisant pour prouver qu'il n'est pas interdit de parler d'une époque où l'AF était "bonne" -au moins littérairement parlant (souvenons-nous qu'elle fut fondé en 1898). ET puis un historien et rédacteur comme Banville! Une critique musicale, disent les connaisseurs, de très haute qualité. Et les portraits du grand Léon Daudet, lui qui devînt si mauvais avant de mourir -de tristesse je le crois-en 42. Je pense que tout le monde s'accordera pour reconnaître que du jour où l'AF accepta la férule allemande et ne se saborda pas alors que la France etait occupée par "l'ennemi héréditaire", elle se suicida ou à tout le moins ne fut plus que l'ombre d'elle même. Et comme cette évolution peut se dater de la guerre d'Espagne ...(sans l'aide d'Hitler Franco n'aurait jamais gagné),nous dirons qu'en ne sachant pas reconnaître sous le masque des dictateurs l'apogée de l'étatisme qu'il avait d'abord combattu,(Nazpoléon était leur bête noire) l'AF perdit son âme. Evidemment je simplifie.Ce n'est qu'un com.
Encore toutes mes excuses, ohfair Anna pour cet inadmissible retard!

Écrit par : Restif | 27/09/2008

Merci Restif. :)

Écrit par : Anna | 28/09/2008

Les commentaires sont fermés.