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31/03/2011

Pouvoir

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« On aimait l'or parce qu'il donnait le pouvoir et qu'avec le pouvoir on faisait de grandes choses. Maintenant on aime le pouvoir parce qu'il donne l'or et qu'avec cet or on en fait de petites. »

Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago

06:47 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (11) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Quel bonheur de voir que certains (et beaucoup plus jeunes que moi !) se souviennent encore de ce génial écrivain que fut Henry de Montherlant ! Quelle omerta honteuse sur cette "Plume" et cet Homme !
Une fois de plus merci pour votre "blog" !
Le matin est moins sombre.
BB

Écrit par : Bonneau | 31/03/2011

Le théâtre "vertical" de Montherlant...
Dans sa pièce "Le cardinal d'Espagne" d'une brûlante actualité sur les liens entre les pouvoirs spirituels et politiques mais que personne ne songe à monter, il fait dire à Cisneros répondant à la reine qui se soucie de l'insomnie chronique du cardinal(de mémoire):
- Si je ne dors pas, c'est pour que vous puissiez vous reposer à l'ombre de mes veilles.

Quelle plume !

Écrit par : Paglop77 | 03/04/2011

Le mot de Cisnero est repris, vocable pour vocable, d'un mot fameux de Richelieu : ""Je ne dors pas la nuit pour que ces autres puissent dormir à l'ombre de mes veilles"
Par contre je ne trouve (mais j'ai peu de temps) qu'une seule source facebook, oh combien douteuse donc, surtout dans sa so forte ressemblance. Cependant -et bien qu'ayant lu Le cardinal d'Espagne -je garantis la véracité du mot de Richelieu, connu bien avant Montherlant et cité dans Balzac, Morand etc . J'ai du lire ça dans Tallemant ou quelque autre mémorialiste .Pas Saint Simon, il y parle peu du Cardinal, et puis j'ai relu le tome il ya guère. Pas Retz non plus..Je ne sais plus, mais le mot est fort connu.

Écrit par : Restif | 05/04/2011

Et une petite suite tiens !

Maître GAG m'ayant gentiment asticoté chez Stag pour crime d'optimisme, les replis tortueux de mon circuit neuronal et surtout l'entraînement de ces SIGNES (

Écrit par : Restif | 05/04/2011

"ces SIGNES (< ital) que sont les mot..."
Et pfuit, plus rien. Le reste n'est pas passé. bien la peine de se donner du mal a brosser assez gentiment un com. j'aurai du l'enregistrer.
voilà aussi ce que c'est que de donner deux liens dont l'un très long.
bon, tant pis, on va le faire rapide, utilitaire (quelle horreur). Donc GAg m'a poussé, chez Stag, à une réponse. Laquelle réponse en cheminant m'a amené à taper le nom d'Alphonse de chateaubriand, l'auteur de Monsieur de Lourdine, condamné à la libération. Je notais en passant qu'il était membre d'une société secrète -nous y reviendrons en com 2 (je ne prends plus de risques!)
Et disais-je, dans l'évacué dans les infinis com, sculpté pour Incarnation, j'avais besoin d'une citation d'Alphonse, et mon bouquin du dit attendant en Bretagne que son prince livre vienne l'éveiller, j'ai eu recours au net qui m'a trouvé LA citation même que j'espérais, l'objet de ma pensée. Quel outil fabuleux ce net ! Or, splendide surprise, avec Chateaubriant se trouvait... Montherlant. Certains connaissent les pages -regrettées par le maître(enfin pas le mien, c'est pas Schiller hein)- du Solstice de juin. Mais ce qu'on sait moins c'est que Monthy fit disparaitre pour de bon des passages entiers de la première édition, et que ceux là il ne les a jamais redonnés. Je n'ai aucun goût pour juger les écrivains morts, guère plus les vivants d'ailleurs. A ceux qui pensent dans la complexité je donne donc ce lien :
http://library.flawlesslogic.com/deux_fr.htm
(chacun comprendra que ça n'ôte pas une goutte au talent de l'auteur des Jeunes filles. subjectivement, je le mets très en dessous de Mann ou Boulgakov mais bon, à chacun sa vérité^^)

Écrit par : Restif | 05/04/2011

Passons au deux. J’ai dit plus haut qu’Alphonse de Chateaubriand avait fait partie d’une société secrète fort discrète. J’ai pas été y regarder mais je ne pense pas que ce « détail » (capital dans sa vie) soit mentionné. C’est que c’était un mystique (chrétien !) qu’Alphonse. Si vous lisez ses lignes sur Hitler ça vous paraitra douteux et pourtant. Le bohomme était d’une naïveté confinant à l’Hymalaya.Et quand je dis « naïveté »… un mot qui rime en « rie » me chatouille le clavier.*
Quoi qu’il en soit, j’ai donc remarqué le nombre étonnant d’ « initiés » qu’il y avait eu dans le nazisme, d’Europe jusqu’à l’Asie et le Tibet ( je n’apprends rien à Nebo ). Et je citais ce passage du si passionnant René Daumal qui s’y connaissait en initiations, lui qui traduisait le sanskrit à livre ouvert et qui avait accès aux chapelles les plus fermées (enfin, pas toutes non plus).
« "Il y a aujourd'hui chez toi, peuple intellectuel de Paris, quelques abrutissements particulièrement en vogue contre lesquels, par simple acquit de conscience, je voudrais mettre en garde (…). Je veux parler d'une mystique à vomir, d'un occultisme à relents scatologiques, de toutes ces pseudo-religions qui sont l'opium des intellectuels que de vieilles faiblesses morales empêchent seules de se livrer aux diables chimiques de quelques alcaloïdes. Ça pullule dans Paris (…). A ces fondateurs de nouvelles religions, je dis ici que toutes leur mystiques, leurs astrologies, leurs sagesses, leurs initiés crasseux, leurs lamas antisémites, leurs brahmanes constipés, j'en jetterais des tonnes au fumier pour un seul sourire, un sourire d'un homme qui chercher durement (…) ; un sourire qu'il pourrait avoir, en me rencontrant, d'avoir trouvé enfin un vrai idiot comme lui." (La grande beuverie)
J’en ai profité pour donner un lien qui permet de faire meilleure connaissance avec René (sa bio par Jean-Philippe de Tonnac est un peu décevante. Quand on compare au « Jarry » de Patrick Besnier c’est d’un palot qui frise la chlorose! Comme quoi un grand universitaire dépasse de beaucoup un type qui dirige les hors séries du nouvel ’obs. Oh, c’est gentil, et puis on a que ça à se mettre sous la dent. Mais bon sang, que ça manque de boulot, d’infos ! Un Caradec, un Jean Paul Goujon, un Crouzet travaillent autrement que ça !

Donc sur Daumal (l'intro vaut le détour, mais l'auteur se plante en écrivant que le passage que j'ai cité est une condamnation de tous les basses goëties et occultismes frauduleux. Bien sûr, c'est aussi cela. Mais surtout, en écrivant ces lignes Daumal avait en tête un petit groupe de gens fort agissant sur Paris à l'époque (1935...) Il voulait éviter à ses frères "cherchant" de tomber sous le charme des sirènes des mystiques de la main gauche.)
http://books.google.fr/books?id=P6TLSqJfBc4C&pg=PA13&lpg=PA13&dq=%22Daumal+++,+leurs+initi%C3%A9s+crasseux,+leurs+lamas+antis%C3%A9mites,+leurs+brahmanes+constip%C3%A9s&source=bl&ots=CPtWrqzLBb&sig=wVmDPdOaDRSSR9XwMntWwNwVVt8&hl=fr&ei=r-maTcuvOsep8QPy8YXgBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&sqi=2&ved=0CBoQ6AEwAA#v=onepage&q=%22Daumal%20%20%20%2C%20leurs%20initi%C3%A9s%20crasseux%2C%20leurs%20lamas%20antis%C3%A9mites%2C%20leurs%20brahmanes%20constip%C3%A9s&f=false

Écrit par : Restif | 05/04/2011

CisneroS est le personnage principal de la pièce de théâtre Le Cardinal d'Espagne d'Henry de Montherlant.

Écrit par : Rex | 06/04/2011

Restif, je vous adore. Grande culture et grande joie dans vos mots. Mai sj'ai du mal à vous suivre. Gag ? Stag ? Etc...

Humblement.

Écrit par : Rex | 06/04/2011

Merci, Restif, pour ton verbe dru... ;-)

Je suis fatigué (je le pressens chez toi aussi, l'ami) des explications politiciennes, systémiques, alambiquées du palpitant, manichéennes et traficotées de toutes sortes qui ont leurs aises (les explications !) dans la simplicité réductrice et... indélicate.

NOUS VIVONS LA FIN DES FINS... l'Agnostique en moi le ressent à très forte dose ! C'est puissant. Paroxystique. Terminal ! Et la Baptême m'appelle avec une violence inouïe que j'ai beaucoup de mal à contrôler.

Me frayer un chemin dans la jungle à coups de machette !

Fuck !

Toujours heureux de te lire...

Écrit par : Nebo | 06/04/2011

Et si vous n'aviez juste été touché que par la grâce de l'être dans ce que la conscience perçoit comme une transcendance mais qui n'est que l'expression selon notre culture du néant qui nous dépasse ?

Écrit par : Ancient | 07/04/2011

Rex, vous êtes vraiment charmant de courtoisie. Merci. Je vais vous expliquer mon cryptogramme en deux mots : voilà, Stag est le patron du blog "Les enfants de la zone grise",http://lesenfantsdelazonegrise.hautetfort.com/,
qui est un lieu que j'apprécie beaucoup parce le taulier y manie la plume avec une dextérité de sagittaire. Ce n'est pas une plume, c'est une hache d'abordage, mais aussi un pinceau de calligraphe. Il a le don de l'invention verbale et vous grave de ces vignettes lexicales qui collent drues à la mémoire : "monsieur moyen" pour le bipède de base par exemple.
GAG est l'un des intervenants réguliers de ce petit club, assez lu mais point trop commenté. Le tourbillonnement noir de la langue du maître, cette lave qui cascade de syllabes en syllabes doit en effrayer plus d'un, du moins les rendre circonspects. Il n'y pourtant vraiment pas de quoi. Dans ces coms de réponses à ceux qui laissent un mot, Stag est toujours d'une civilité et modestie telles que je renonce à les qualifier, crainte qu'un destin malin lui fasse tomber ces lignes sous les yeux, ce qui le gênerait. Bref, pour en revenir à Gag, le turlupin m'a quelque peu raillé sur ce blog, et ma réponse m'a valu de tomber sur le lien Monthrlant &co que j'ai posté ici. C'est tout!
Je suis heureux de voir présent ici Rex. J'ai juste une prière à vous faire : ne soyez pas trop humble. Sincèrement. Vous savez, devant tout ce qu'il y a à savoir, nous sommes tous plus ou moins ignorant. Un de mes amis est un puits colossal d'érudition, il connaît comme sa langue l'Allemand, l'Anglais, l'Italien, (qu'il traduit toutes trois pour de savants éditeurs) l'Espagnol et n'est pas mauvais en grec moderne malgré ses dénégations ( il faut qu'il soit assez fort pour avoir pris la parole dans cette langue lors d'un colloque afin de répondre à des contradicteurs fort désagréables –anecdote qui lui a échappé sans qu'il se rende compte qu'elle contredisait l'aveu de son impéritie). S'y ajoute le latin et le grec ancien plus une prodigieuse connaissance de la musique classique (5000 disques…) –il faillit être pianiste et lis les partitions comme moi un Tintin. Croyez qu'une telle relation aide à ne pas oublier qu'on est toujours un apprenti. Et puis ici, sur Incarnation, j'aime à croire que nous sommes tous compagnons de lectures et de découvertes, à égalité devant tous ces textes que nous dégotte Nebo et dont beaucoup me sont inconnus ou mal connus. Sa curiosité, sa capacité à faire son miel de fleurs diverses nous offre, de philosophie en littérature (pour faire court^^) une immense tablée de textes à déguster.

@ Ami Nebo : tu as parfaitement ressenti ce qui est . Je suis effectivement fatigué des jugements à l'abrupte, des déclarations –déclamations pleines d'impudences dans leurs certitudes hableuses, de cette façon de trancher net sur des sujets que je n'ose aborder qu'en tremblant. Grâce à toi –cf La France contre les robots- je me suis replongé dans Heidegger, Les chemins. Après "L'époque des conceptions du monde", ce fut "Le mot de Nietzsche, Dieu est mort", qui m'en apprend plus sur le nihilisme nietzschéen (enfin LES nihilismes selon Heiddy) que tout ce que j'ai pu lire, moi qui n'ai pas ta culture sur l'auteur du Zarathoustra. Là j'en suis à "Pourquoi des poètes". Très haute déesse gnose ! Mais c'est qu'il y a là plus de substance sur ce qu'il faut comprendre de notre époque que dans quasiment tout ce que j'ai lu. En tous cas, comme paraissent bas et superficiels tant de débats, de discussions que je lis ci et là comparés à cette profondeur de pensée. On parlotte sur le monde, le siècle, mais on reste en surface (c'est humain, je sais et moi-même...). Je ne résiste pas à l'envie de donner ces qql lignes de"Pourquoi des poètes" : (rappelons juste avant la citation, pour ceux qui l'ignoreraient, - ce qui est fort normal -, que le titre fait allusion au vers d'Hölderlin "… et pourquoi des poètes en temps de détresse. C'est nécessaire à l'entente du mot "détresse" dans le texte) :
:
"Le défaut de dieu signifie qu'aucun dieu ne rassemble plus, visiblement et clairement, les hommes et les choses sur soi, ordonnant ainsi, à partir d'un tel rassemblement, l'histoire du monde et le séjour humain en cette histoire. Mais encore pis s'annonce dans le défaut de dieu.Non seulement les dieux et le dieu se sont enfuis, mais la splendeur de la divinité s'est éteinte dans l'histoire du monde. Le temps de la nuit du monde est le temps de détresse, parce qu'il devient de plus en plus étroit. Il est même devenu si étroit qu'il n'est même plus capable de retenir le défaut de dieu comme défaut.
Avec ce défaut, c'est le fond du monde, son fondement même, qui fait défaut (…) Le fondement est le sol pour un enracinement et une prestance. L'âge auquel le fond fait défaut est suspendu dans l'abîme. A supposer qu'à ce temps de détresse un revirement soit encore réservé, ce revirement ne pourra survenir que si le monde vire de fond en comble, et cela signifie maintenant tout unimement : s'il vite à partir de l'abîme. Dans l'âge de la nuit du monde, l'abîme du monde doit être éprouvé et enduré. Or, pour cela, il faut qu'il y en ait certains qui atteignent à l'abîme.".("Pourquoi des poètes?" Chemins qui ne mènent nulle part. p.324.)

Tu vois, Nebo, que cela rejoint pas mal ce que te dictent ton cœur et tes tripes. J'ai failli arrêter la citation à "le défaut de dieu comme défaut". Et puis..la suite était si belle, si profonde -une pensée si dure, une pointe de diamant est ici à l'action -, que je n'ai pu m'empêcher de taper la suite. Hélas, il faudrait pouvoir donner encore bien des phrases, tout s'imbrique avec une telle logique. Et dire que certains reprochent à Heidegger de n'être pas un philosophe, mais un penseur, une sorte de sage, c'est, je crois, ce qu'ils entendent par là .Stupidité, parce qu'un philosophe est forcément un penseur, mais en usant de ce terme les hégéliens –car ce sont eux- cherchent à discréditer le philosophe Heidegger. J'ignore les raisons profondes de cette haine/rejet d'Heidegger remarquée chez tous les hégéliens rencontrés. Sans doute parce qu'Heiddy ne glorifie aucunement l'histoire? Je ne sais, je ne suis pas du tout assez calé sur Hegel pour débrouiller ça. J'ai sauté "Hegel et son concept de l'expérience" dans Les chemins. Pourtant, de ce que j'en ai lu, Hegel me semble assez immense. Mais Heiddy me parait englober plus vaste et surtout plus profond. Pure impression, subjective en Sophia (vue le sujet l'expression me semble plus correcte^^); il faudrait connaître bien son Hegel, et j'avoue avoir du mal avec La phénoménologie de l'Esprit.

Ps "NOUS VIVONS LA FIN DES FINS." De fait...en tous cas, c'en est fini de Bach, Mozart, Turner, Rimbaud and so. Le "défaut de dieu" aboutit à une anomie spirituelle qui nous prive chaque jour un peu plus de la seule chose qui fait vivre. Nous vivons encore mais sur des réserves. Cette partie de l'art contemporain qui n'est que destruction -jusqu'aux activistes, à certains happening durs, amputations etc- me rappelle ces dépressifs qui se mutilent pour appeler l'attention sur leurs souffrances internes, mentales. Le sentiment qu'une mort se rapproche à grands pas.

Écrit par : Restif | 08/04/2011

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