Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/09/2011

La vieillesse était tombée sur lui comme une chape

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La vieillesse était tombée sur lui comme une chape, quand il attendait la femme de ménage qui ne viendrait pas, et c’est elle qui l’avait recroquevillé dans le fauteuil. Les journées sans visites, sans courrier, sans coup de téléphone devinrent interminables : elles lui donnaient la sensation de la mort. Il portait fréquemment le regard sur la pendule : comme l’aiguille avançait avec lenteur ! quelle étendue que cinq minutes ! Naguère encore, il se disait que dans la vieillesse on doit surveiller d’autant plus son temps qu’il est devant vous plus réduit. Mais à présent il voyait tout au contraire que la vieillesse est l’époque du temps perdu. Car tout lui était indifférent, qu’importait ce qu’il mettait dans ses heures ou s’il n’y mettait rien ? Et c’est pourquoi, du matin au soir – un peu semblable à ces soldats de l’armée de Lucullus dont parle Plutarque, qui hébétés par la chaleur, déplaçaient au hasard des pierres dans le désert d’Afrique – il faisait n’importe quoi, en attendant de se coucher tôt pour échapper par le sommeil à la conscience de soi-même. »

Henry de Montherlant, Le Chaos et la Nuit, Pléiade vol. II

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Un beau texte... Qui ne va pas me remonter le moral. ;)

Écrit par : Paglop77 | 03/09/2011

Les commentaires sont fermés.