26/08/2012
Le monde que j’ai quitté est une ménagerie
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« Je veux bondir sur toute miette à laquelle mon œil s’attache, et la dévorer. Si vivre est la chose suprême, alors je veux vivre, dussè-je devenir cannibale. Jusqu’ici, j’ai essayé de sauver ma précieuse carcasse, j’ai essayé de préserver le peu de chair qui recouvrait mes os. J’en ai fini avec ça. J’ai atteint les limites de l’endurance. Je suis acculé au mur, je m’y appuie - je ne peux plus battre en retraite. Historiquement, je suis mort. S’il y a quelque chose au-delà, il me faudra bondir à nouveau. J’ai trouvé Dieu, mais il est insuffisant. Je ne suis mort que spirituellement. Physiquement, je suis vivant. Moralement, je suis libre. Le monde que j’ai quitté est une ménagerie.
L’aube se lève sur un monde neuf, une jungle dans laquelle errent des esprits maigres aux griffes acérées. Je suis une hyène, j’en suis une maigre et affamée : je pars en chasse pour m’engraisser… »
Henry Miller, Tropique du Cancer
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