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18/05/2014

Je m’étais mis à fréquenter assidûment les églises de la ville haute, par désœuvrement

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« À cette époque, ma foi n’était que religiosité mêlée de vague superstition, avec un goût prononcé pour l’architecture sacrée. Je m’étais mis à fréquenter assidûment les églises de la ville haute, par désœuvrement, peut-être, autant que pour le calme que ces nefs sombres et silencieuses faisaient renaître en moi après mes journées au bureau. Affecté à Laon pour une année, j’avais accepté avec indifférence cet exil. Je logeais dans la ville haute, non loin de la citadelle. J’aimais le silence des ruelles et des arrière-cours, les gestes lents des citadins, la paix des promenades et, par-dessus tout, l’espèce d’étroit belvédère d’où l’on découvrait, tout autour de la butte, des plaines sans fin : je venais rêvasser là, les soirs de septembre et d’octobre, en regrettant qu’il soit désormais impossible d’écrire l’histoire d’une jeune sentinelle guettant aux horizons bleutés des cavaliers barbares venus du nord. »

Richard Millet, Coeur Blanc, "Octavian"

 

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