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06/03/2015

Amin Dada roy de France et d’Occident

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« Ce bruit du pas des Boches on l’a mérité, nous serine-t-on. Nous avons trop joui… trop écouté Tino Rossi… trop folâtré sous les charmilles du Front Popu. A ce compte-là, dans un proche avenir, ce qui nous attend nous fera regretter la Luftwaffe... les délicatessen de la Gestapo... si on considère, n’est-ce pas... furie porno... le lucre et le stupre qui s’étale... la bacchanale permanente... le foutre qu’éclabousse nos écrans... les fumeries de hasch... les performances gastronomiques de nos contemporains ! Pour se faire pardonner tout ça, on va se farcir Amin Dada roy de France et d’Occident et Pape pourquoi pas ! »

Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur

 

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Le vertige de l’horreur ressemble parfois à celui de la beauté

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« Car Dieu, quoi que désignât cette métaphore, est aussi maître de l’horreur et il y a un vertige de l’horreur, plus puissant, peut-être, que celui de la beauté. C’est le vertige qui saisit les hommes devant les membres tranchés, la puanteur des cadavres fondus dans la glaise avec les vers agglutinés coulant des blessures comme une pâte vivante et l’oeil rouge des rats nichant dans l’ombre des poitrines ouvertes, mais plus encore devant la profondeur des abîmes qu’ils abritaient sans le savoir.
On tend la main vers son fusil dans la nuit des tranchées et l’on y reconnait un geste archaïque, infiniment plus vieux que l’Histoire, un geste primordial et sauvage dont les obus, les gaz, les tanks, les avions et tous les efforts monstrueux de la modernité n’ont pas altéré l’essence parce que rien ne l’altérera jamais.
On court à perdre haleine, on tombe la tête en avant et on regarde son propre sang couler à flots, on guette avec angoisse l’apparition des traces blanches de cervelle mais il n’y a que du sang, et le lieutenant Jünger se relève et reprend sa course, le coeur débordant d’une ivresse de chasseur, attendant l’extase de ce moment où le visage de l’ennemi surgi de la terre apparaîtra dans sa nudité, quand pourra enfin commencer la lutte, amoureuse et mortelle, qu’on a tend désirée et dont l’un ne se relèvera pas.
Le vertige de l’horreur ressemble parfois à celui de la beauté. On fait partie d’un tout bien plus grand que ce qu’on pouvait imaginer, plus grand que la médiocrité des rêves de confort et de paix, plus grand que les nations en guerre, mais si démesurément grand que la tension dans laquelle il tient les hommes ne peut se maintenir qu’en les brisant. L’exaltation retombe d’un seul coup, et l’ivresse, le voile se déchire, il ne reste plus qu’à courir encore, en hurlant sa terreur de bête, pour fuir la mort hideuse, pour fuir aussi celui qu’on est devenu, à la recherche d’un refuge qui n’existe nulle part, et le lieutenant Jünger regagne en tremblant la tranchée allemande; les larmes aux yeux, il écrit dans son carnet : mais quand donc finira — quand donc finira cette guerre de merde ? »

Jérôme Ferrari, Le Principe

 

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Comme abrités dans une bulle de bien-être

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« Un demi-siècle après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Européens de l’Ouest, les Américains du Nord et quelques autres privilégiés, ici et là dans le monde, vivent provisoirement comme abrités dans une bulle de bien-être, tandis qu’alentour le reste de l’univers est soumis à la violence, à la précarité, à la faim… Durant leur longue existence nationale, les Français ont souvent bénéficié de cette sorte de "bulle" protectrice. Leur position géographique, à l’extrémité occidentale de la péninsule eurasiatique, a joué en leur faveur comme la mer pour les Anglais ou l’Océan pour les Euro-Américains depuis le XVIIe siècle. Après les conquêtes vikings, la France n’a plus connu la menace d’une invasion, ce qui est bien autre chose qu’une guerre dynastique, un conflit de bornage frontalier ou une petite guerre autour d’une ville qu’on se dispute entre voisins. Pendant plus de mille ans, les vraies frontières de la France furent défendues par d’autres sur l’Ebre, l’Oder ou le Danube. La France n’avait pas à se soucier de monter la garde face au "désert des Tartares". Ses rois avaient la latitude d’adresser des sourires au Sultan dans le dos des chevaliers polonais ou autrichiens qui tenaient la menace ottomane éloignée de Paris. Loin des Sarrasins, des Mongols ou des Turcs, dans leur jardin abrité et soigneusement dessiné, les Français purent cultiver à loisir cet art de vivre unique en son genre, délicat, aimable et froid, ces jeux de l’esprit ordonnés autour du scepticisme, de l’ironie et de la raison, dont ils se sont tant fait gloire. »

Dominique Venner, Le cœur rebelle

 

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