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05/04/2015

Ils voudraient qu’on arrangeât tout, sans déranger rien

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« Ils voudraient qu’un grand changement fût fait, et ils défendent qu’on hasarde même d’en faire un petit ; ils voudraient qu’on arrangeât tout, sans déranger rien ; leur inerte et défaillant amour de l’ordre finit par exiger seulement qu’on respecte le désordre établi : il faudrait, pour les contenter, bâtir durant leur sommeil un palais qu’ils trouveraient achevé en rouvrant les yeux, mais ces fééries n’ont pas lieu dans la politique. »

Abel Bonnard, Les Modérés

 

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Je te salue, vieil océan !

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« Vieil océan, tu es le symbole de l’identité : toujours égal à toi-même. Tu ne varies pas d’une manière essentielle, et, si tes vagues sont quelque part en furie, dans quelque autre zone elles sont dans le calme le plus complet. Tu n’es pas comme l’homme qui s’arrête dans la rue, pour voir deux bouledogues s’empoigner au cou, mais, qui ne s’arrête pas, quand un enterrement passe ; qui est ce matin accessible et ce soir demauvaise humeur ; qui rit aujourd’hui et pleure demain. Je te salue, vieil océan ! »

Le Comte de Lautréamont, Les Chants de Maldoror

 

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La littérature contemporaine se soumet docilement aux suggestions de petits groupes de la petite bourgeoisie

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« On peut s’attendre à ce que dans un proche avenir, quelque homme courageux et honnête écrive le livre triste de la "Destruction de la personnalité", où il nous exposera clairement l’irrésistible processus d’appauvrissement intellectuel de l’homme, l’inévitable rétrécissement de son "moi". Le dix-neuvième siècle a joué un rôle décisif dans ce processus – il a été à l’épreuve de la fermeté psychique de la petite bourgeoisie du monde entier et révéla son peu d’aptitude à mener une vie créatrice. Le drame de l’intelligentsia russe : que faire ? La place de l’intellectuel dans la vie était aussi indéterminée que la situation sociale du petit-bourgeois abandonné dans la ville : il n’est ni commerçant ni noble ni paysan, mais il peut être autant l’un que l’autre si les circonstances s’y prêtent. L’intellectuel remplissait toutes les conditions, tant psychiques que physiques, pour se greffer sur n’importe quelle classe, mais c’est justement parce que le développement de l’industrie et la formation des classes du pays s’effectuaient plus lentement que l’accroissement de l’intelligentsia, qu’il fut forcé de se trouver une place en dehors du cadre des groupes auxquels il était socialement apparenté. Il fallait aller dans le peuple. (...) Or à chacune de ses rencontres avec le peuple, l’intellectuel aspira à "retourner dans son milieu" – du règlement du problème social, il en revint au règlement du problème individuel. Le "milieu" de l’individualisme : chaos et anarchie. C’est alors que parut au grand jour, avec une stupéfiante rapidité, l’incapacité organique de l’intellectuel à être discipliné, à vivre en communauté. Dès qu’un groupe de gens aspirant à "devenir plus simples" entreprenait de s’installer "à la campagne", s’allumait en chacun d’eux, pareil à une verte flamme, le sentiment maladif et hystérique de "l’égotisme" et du "personnalisme". Ces êtres se comportaient comme si on les avait écorchés, mettant ainsi leurs nerfs à nu, comme si chaque contact réciproque infligeait au corps tout entier une douleur insupportablement cuisante. (...) En quelques mois des êtres psychiquement sains devinrent des neurasthéniques et, intellectuellement brisés, ils se séparaient avec un mépris réciproque plus ou moins avoué. Au fur et à mesure de son développement, l’individualisme russe revêt un caractère maladif, conduit à une nette diminution des besoins socio-éthiques de la personnalité et s’accompagne d’un dépérissement généralisé des forces combatives de l’intellect. De quoi parle le littérateur contemporain ? L’ancienne littérature reflétait librement les états d’âme, les sentiments et les pensées de toute la démocratie russe, alors que la littérature contemporaine se soumet docilement aux suggestions de petits groupes de la petite bourgeoisie, qui est pressée de se concentrer, est intérieurement démoralisée et attrape hâtivement tout ce qui lui tombe sous la main. (...) Le poète est devenu un littérateur. Plus la forme s’affine et se précise, plus le mot devient froid, le contenu pauvre, le sentiment meurt et le pathos manque ; une pensée qui perd ses ailes tombe tristement dans la poussière du quotidien, se disperse, devient morne, pesante, malade. Une fois encore, l’ennuyeuse démence vient remplacer l’intrépidité, et la méchanceté querelleuse succède à la colère, la haine chuchote d’une voix rauque et jette alentour des regards prudents. Le neurasthénique contemporain hisse sa rage de dents – sa propre terreur devant la vie – au niveau d’un événement mondial ; à chaque page de ses livres, (...) on perçoit ses petits cris pernicieux : "J’ai mal, j’ai peur, aussi allez-vous-en au diable avec votre science, votre politique, votre société, avec tout ce qui vous empêche de voir mes souffrances !" »

Maxime Gorki, Notes sur la petite bourgeoisie

 

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Van Halen is Back

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