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29/06/2015

Jean-Yves Le loup, Les deux maladies des yeux : athéisme et religion

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Jean-Yves Le loup

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Alice Sommer Herz, une Leçon de vie…

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et

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Alice Sommer Herz

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28/06/2015

Voir toutes choses dans la lumière

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« Le photographe le sait, tout est question d’éclairage ; selon la lumière qui se projette sur les choses, les choses apparaissent différemment.
Le scientifique le sait, le "principe d’incertitude" nous rappelle que tout objet est modifié par le regard ou l’instrument qui l’observe. (Heisenberg)
Le philosophe le sait, Schopenhauer et bien d’autres nous rappellent que ce que nous voyons est création de notre esprit, inévitable représentation.
Le théologien le sait, tout ce qu’il dit de Dieu n’a rien à voir avec Dieu, mais avec l’homme qui en parle, qui parle de l’expérience sincère et authentique qu’il a pu avoir d’une réalité qui le fonde et le déborde.

Chacun imagine que ce qu’il perçoit de la réalité, visible ou invisible, est "Le Réel" alors qu’il ne décrit que ses propres limites et celles de ses instruments de perception.
Il imagine avoir raison… et effectivement il a raison, mais il n’a que raison. Il décrit "ce qui est" dans les limites étroites de son interprétation ; intuitivement sans doute, il sait que "ce qui est" est infiniment plus que ce que ses instruments de perception (sensibles, rationnels, affectifs) peuvent en saisir.

Si c’est notre façon de nous positionner, de regarder, de mesurer les électrons qui font qu’ils m’apparaissent comme onde ou comme particule, qu’en sera-t-il alors d’un diagnostic médical, n’est-ce pas ma façon de me positionner devant le symptôme qui en fait tel ou tel symptôme ?
Et qu’en sera-t-il d’un "diagnostic philosophique" devant l’existence humaine, le monde, la société, les valeurs ?

"Tout le monde tient le beau pour le beau
c’est en cela que réside la laideur
tout le monde tient le bien pour le bien
c’est en cela que réside la mal."

Lao-Tseu, Tao Te King, Chap. I

Ne pas "tenir" à sa vision du monde n’est-ce pas laisser libre l’Imagination créatrice de nous la "représenter" da façons diverses ?
Tchouang Tseu disait qu’identifier les contraires "c’est voir toutes choses dans la lumière". »

Jean-Yves Leloup, De Nietzsche à Maître Eckhart

 

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Demeurer dans un Souffle et une Conscience éveillée

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« L’athéisme est une maladie des yeux, la religion aussi.

Le mot athée, littéralement, veut dire : sans (a - privatif) vision (le mot "théos", qu’on traduit généralement par Dieu, décrit un état de vision, de compréhension, qui donnera le mot "theoria" chez Platon).
Cette absence de vision ou de regard peut être lié à une infirmité ou à un refus, le refus de voir le Réel dans son intégrité visible ou invisible.
On est libre de fermer les yeux ou de garder le regard ouvert pour voir le "jour" et les mille et une choses qui y apparaissent.
On se souvient que le mot Dieu en français ne vient pas du grec Theos mais du latin Deus dérivé de "dies" : le jour.

Voir Dieu c’est "voir le jour", et dans sa lumière "les mille et une choses" qui y apparaissent.
On peut mourir "sans avoir vu le jour" parce que le jour n’est pas une chose parmi les choses, il est "no-thing", Rien, "pas une chose".
On peut fermer les yeux, nier le soleil qui brûle nos paupières… Cela ne l’empêche pas de briller, de se donner, d’être ce qu’il est.
Pourquoi nos yeux devraient-ils s’en priver ?

En sanskrit le mot Avidya que l’on traduit par ignorance renvoie également à une maladie des yeux, à une absence de vision (a-vidya).
L’athéisme peut être ainsi considéré comme un état d’ignorance.
L’ignorance non des choses qui apparaissent dans le jour, mais l’ignorance du jour qui nous permet de les voir.
Ignorance de l’Existence qui nous donne d’exister, ignorance de la Conscience qui nous rend capable d’être conscient d’exister, ignorance encore de l’Amour qui nous rend capable non seulement d’être conscient d’exister mais capable d’aimer et de se réjouir de cette existence.

L’athéisme serait alors une triple ignorance ou un triple refus de la Réalité, "Une et Trois" : Existence, Conscience, Amour ("Sat" - "cit" - "ananda" en sanskrit ; "arké" - "logos" - "agapè" dans le grec des Evangiles).
Réalité dans laquelle, comme le dit Paul à l’Aréopage, nous avons "la vie, le mouvement et l’être" ; nous ne voyons pas le Réel parce qu’il est trop proche de nous, nous sommes en lui.
Nous ne voyons pas la lumière, nous ne voyons pas Dieu, parce qu’il est trop proche de nous. Nous sommes Lui, nous sommes en Lui.

Une vague ne peut pas se percevoir en dehors de l’océan qu’elle est, si elle se perçoit autre, en dehors de celui-ci, elle fait de l’océan un autre, une idole.
Et c’est là que la religion peut devenir aussi une "maladie des yeux".

Dire "je vois Dieu, je connais Dieu", c’est ne plus être en Lui, c’est le projeter au-dehors, et faire de sa représentation un absolu que j’aurais tendance à vouloir imposer aux autres : "Mon Dieu n’est pas ton Dieu", "ma vision de l’océan dans lequel je me trouve n’est pas la vision de l’océan (ou du ‘champ quantique’ pour parler contemporain) dans lequel tu te trouves".

Et pourtant "il n’y a pas d’autre réalité que la Réalité".
Il y a une multitude de regards sur la réalité ; regards sensibles, intellectuels, imaginatifs. Chacun est respectable s’il ne fait pas de son expérience, de sa pensée, de son imagination, la seule et vraie religion.
La religion serait alors ce qui nous empêche de voir "ce qui est", ce qui se tient dans l’Ouvert, pour tous.

A ceux qui prétendent "ça voir", connaître le vrai Dieu et l’unique vérité, Yeshoua répond de façon abrupte :

"Si vous vous reconnaissiez aveugles
vous ne seriez pas égarés,
mais vous dites ‘nous voyons’
votre aveuglement demeure." (Jean 9 : 41)

De même, à ceux qui prétendaient "saisir" Dieu dans un lieu particulier, propriété d’un peuple ou d’une religion particulière, Yeshoua rappelle :

"Ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père" (l’Origine de tout ce qui aime, pense et respire)…
"C’est en pneumati kai alétheia" (littéralement dans le souffle et la vigilance plutôt qu’en esprit et vérité)
"Dieu est Esprit/Souffle" (Pneuma o théos) et c’est dans l’Esprit/Souffle (pneuma) et l’ "aléthéia", vérité, qu’il faudrait mieux traduire par "vigilance" : (a-lethéia sorti de la lethè, de la léthargie, du sommeil) ou mieux encore par "éveil".

Adorer c’est demeurer dans un Souffle et une Conscience éveillée, une Ouverture infinie… »

Jean-Yves Leloup, De Nietzsche à maitre Eckhart

 

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27/06/2015

Souriez... c'est vous qui payez...

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Notre Avenir…

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Notre Avenir est une tête d’homme, décapitée et accrochée à un grillage !

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24/06/2015

Une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes

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« Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques : masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? »

Honoré de Balzac, La fille aux yeux d’or

 

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23/06/2015

Parviendras-tu jamais à mesurer ta chute ?

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« On creuse son trou pour avoir un point fixe dans l’espace. Et on meurt pour ne pas s’égarer. »

« Pourquoi irais-tu fouiller dans ma mémoire ? À quoi bon te souvenir de moi ? Parviendras-tu jamais à mesurer ta chute et la présence de mon angoisse dans la tienne ? »

Emil Cioran, Des larmes et des saints

 

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Nous vivons à l’ombre de nos échecs…

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« Voyez cette main délicate que l’enfant tient contre sa poitrine, comme pour défendre timidement son bonheur ! Ou bien ces yeux pensifs expriment-ils une vague épouvante devant ce qu’il faudra perdre ? »

« Nous vivons à l’ombre de nos échecs et de nos blessures d’amour-propre. »

Emil Cioran, Des larmes et des saints

 

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Passe-temps

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« Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre du temps, perdre son temps, vivre à contre-temps. »

Françoise Sagan, Toxique

 

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Une insurrection contre l’arrêt du Destin qu’il sait pourtant inexorable

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« Mise au tombeau de notre destinée ? En dépit d’apparences sinistres, mon intime conviction me conduit à rectifier aussitôt cette pensée. Tout ce que l’étude historique m’a appris, ce que je sais aussi des trésors d’énergie masqués, m’incitent à penser que l’Europe, en tant que communauté millénaire de peuples, de culture et de civilisation, n’est pas morte, bien qu’elle ait semblé se suicider. Blessée au coeur entre 1914 et 1945 par les dévastations d’une nouvelle guerre de Trente Ans, puis par sa soumission aux utopies et aux systèmes des vainqueurs, elle est entrée en dormition.

Bien des fois dans ses écrits, Jünger a fait allusion au destin comme à une évidence se passant d’explication, ainsi que d’autres évoquent Allah, Dieu, la Providence ou l’Histoire. (…)

Dans l’Iliade, Homère dit que les dieux, eux-mêmes, sont soumis au Destin. L’épisode est conté au chant XXII lorsqu’il s’agit de trancher du sort d’Hector face au glaive d’Achille. Le Destin figure ici les forces mystérieuses qui s’imposent aux hommes et même aux dieux, sans que la raison humaine puisse les expliquer. Ce n’est pas la Providence des chrétiens, puisque celle-ci résulte d’un plan divin qui se veut intelligible, au moins pour l’Eglise. C’est en revanche, un autre nom pour la fatalité. Pour répondre à cette dernière, les stoïciens et, de façon différente Nietzsche, parlent d’ "amor fati", l’amour du destin, l’approbation de ce qui est, parce qu’on a pas le choix, rien d’autre en dehors du réel. Approbation contestée par toute une part de la tradition Européenne qui, depuis l’Iliade, a magnifié le refus de la fatalité. Citons le fragment du chant XXII qui suit la décision des dieux. Poursuivi par Achille, Hector se sent soudain abandonné : "Hélas, point de doute, les dieux m’appellent à la mort. Et voici maintenant le Destin qui me tient. Eh bien non, je n’entends pas mourir sans lutte ni gloire. Il dit et il tire le glaive aigu pendu à son flanc, le glaive grand et fort ; puis, se ramassant, il prend son élan tel l’aigle de haut vol qui s’en va vers la plaine. Tel s’élance Hector."

L’essentiel est dit. Hector est l’incarnation du courage tragique, d’une insurrection contre l’arrêt du Destin qu’il sait pourtant inexorable. Tout est perdu mais au moins peut-il combattre et mourir en beauté.

(…) Et le lecteur méditatif songera que la tentation est forte, pour l’Européen lucide de se réfugier dans la posture de l’anarque. Ayant été privé de son rôle d’acteur historique, il s’est replié sur la position du spectateur froid et distancié. L’allégorie est limpide. L’immense catastrophe des deux guerres mondiales a rejeté les Européens hors de l’histoire pour plusieurs générations. Les excès de la brutalité les ont brisés pour longtemps. Comme les Achéens après la guerre de Troie, un certain nihilisme de la volonté, grandeur et malédiction des Européens, les a fait entrer en dormition. A la façon d’Ulysse, il leur faudra longtemps naviguer, souffrir et beaucoup apprendre avant de reconquérir leur patrie perdue, celle de leur âme et de leur tradition. »

Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen

 

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La continuité nationale

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« Les accusations de crimes avaient frappé la nation nippone au lendemain de sa défaite au même titre que l’Allemagne. Elles énuméraient des atrocités perpétrées notamment contre la Chine (douze millions de morts selon l’accusation). Après 1945, plusieurs généraux et dirigeants japonais de haut niveau furent jugés par les Américains lors des procès de Tokyo, équivalents pour le Japon du procès de Nuremberg. Les principaux accusés furent pendus.
Cependant, aujourd’hui, le sanctuaire shintoïste de Yasukini, près de Tokyo, honore la mémoire des 2,5 millions de combattants japonais tombés de 1931 à 1945. Parmi eux se trouvent les quatorze criminels de guerre pendus à l’issue des procès de Tokyo, dont le quasi dictateur d’alors, le général Tojo. Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2001, le Premier ministre Junichiro Koizumi, respectant une promesse électorale, est allé s’incliner chaque année au mois d’août (date de la capitulation japonaise de 1945) au sanctuaire de Yasukini en kimono traditionnel. Autant dire que le Japon pacifique d’aujourd’hui ne nourrit pas une culpabilité comparable à celle des Européens et il s’en trouve bien. Entendons-nous. Il n’est pas question de nier la réalité, l’horreur et l’ampleur de crimes de masse dont les vaincus n’eurent d’ailleurs pas le monopole (on pense à Hiroshima et Nagasaki, ainsi qu’aux bombardements de terreur sur les villes allemandes). Mais, à moins de vouloir détruire une nation, on ne peut fonder sa mémoire collective sur une culpabilité éternellement ressassée. Au Japon, les livres scolaires dans lesquels les enfants forment leur esprit n’évoquent pas les événements de la guerre selon l’interprétation des vainqueurs, mais selon celle de la continuité nationale. Pourquoi cette différence avec l’Europe ? Plusieurs raisons sans doute. L’une d’elles tient au caractère de la religion nationale, le shintoïsme. À la différence du christianisme qui a tant marqué la conscience des Européens, même quand ils sont détachés de cette religion, le shintoïsme ignore l’idée de la faute, celle du péché et de la repentance. Il tient les Japonais à l’abri des tourments d’une conscience morale coupable et torturée. »

Dominique Venner, Le siècle de 1914

 

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21/06/2015

Des fondateurs

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« Ceux qui meurent peu après la trentaine ne sont pas des consolidateurs, mais sont des fondateurs. Ils apportent au monde l’exemple étincelant de leur vitalité, leurs mystères, leurs conquêtes. Hâtivement, ils montrent quelques routes à la lueur de leur jeunesse toujours présente. Ils éblouissent, ils interprètent, ils émerveillent. Dieu a choisi, dans son apparence terrestre, d’être pareil à ces êtres-là, de mourir à l’âge d’Alexandre… Tels ces êtres qui disparaissent avant les tares, avant l’équilibre, avant leur propre réussite. Ils ne sont pas venus apporter au monde la paix, mais l’épée. »

Robert Brasillach, Les sept couleurs

 

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Un cadeau miraculeux

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« Les mots qui reviennent dans votre lettre : sage, raisonnable. J’avais bien raison de penser que vous étiez une petite bourgeoise.

    La sécurité.

    Et puis aussi, quelle chose curieuse : la jeunesse. J’aime ma jeunesse, je pense que c’est un cadeau miraculeux, qu’il faut en jouir, la respirer, boire son parfum et se blesser à ses épines. Mais vous, vous avez peur de la jeunesse. À vingt ans, avoir peur de la jeunesse, je ne puis concevoir tare plus terrible...

    Comme si être jeune était un danger dont il faut se garder, comme si j’avais la rage, la gale, comme si la jeunesse était une maladie dangereuse... »

Robert Brasillach, Les sept couleurs

 

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Ces minutes d’anéantissement total

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« Patrice et Catherine étaient bien étendus l’un à côté de l’autre, vêtus et immobiles… On s’approcha, et l’on vit qu’ils étaient évanouis…

Ils s’étaient étendus l’un à côté de l’autre. Ils ne s’étaient point touchés. Mais longuement ils étaient restés ainsi, immobiles, tremblants un peu, sans même approcher leur main l’un de l’autre. Leurs yeux étaient fermés… Il serait vain de croire qu’il ne pensait point à davantage, mais il ne voulait pas céder. Dans l’approche de deux corps vêtus, il y a quelque chose de magique et d’inséparable des premiers moments de l’amour : la résistance, la tentation, la honte, le regret, l’espoir se mêlent dans cette étreinte factice et provisoire, où les obstacles légers symbolisent tant de barrières irréductibles. Et comme elle était pure, elle ne devina point quand il bougea un peu, et se détendit, qu’il avait atteint au plus fort de son désir, qu’il l’avait prise en songe, et qu’il s’apaisait…

Patrice devait souvent songer que, vécût-il cent ans, et eût-il plus d’aventures que l’homme aux mille et trois, jamais il n’atteindrait plus complètement la réalisation du rêve masculin qu’en ces minutes d’anéantissement total, cette possession dans la pureté. »

Robert Brasillach, Les sept couleurs

 

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La seule déviance intellectuelle réprimée par la loi

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« Il est en effet curieux que la contestation des crimes nazis soit la seule déviance intellectuelle réprimée par la loi alors que des tonnes d'œuvres littéraires ou historiques contestant les crimes de la Révolution française, de l’Église catholique, du colonialisme européen, du communisme soviétique ou chinois, et de multiples autres horreurs de l'histoire, ont valu à leurs auteurs des palmes académiques ou des prix Nobel. »

Robert_Ménard, (avec Emmanuelle Duverger), La Censure des bien-pensants

 

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La beauté

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« La beauté on sait que ça meurt, et comme ça on sait que ça existe. »

Louis-Ferdinand Céline, L’Eglise


Zoltán Glass- Nude woman in snow

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20/06/2015

Partout l’homme-masse a surgi...

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« Sur toute la surface de l’Occident triomphe aujourd’hui une forme d’homogénéité qui menace de consumer ce trésor. Partout l’homme-masse a surgi... un type d’homme hâtivement bâti, monté sur quelques abstractions et qui pour cela se retrouve d’un bout à l’autre de l’Europe. C’est à lui qu’est dû le morne aspect, l’étouffante monotonie que prend la vie dans tout le continent. Cet homme-masse, c’est l’homme vidé au préalable de sa propre histoire, sans entrailles de passé, et qui, par cela même, est docile à toutes les disciplines “internationales”. Plutôt qu’un homme, c’est une carapace d’homme faite de simples idola fori. Il lui manque un "dedans", une intimité inexorablement, inaliénablement sienne, un moi irrévocable. Il est donc toujours en disponibilité pour feindre qu’il est ceci ou cela. Il n’a que des appétits ; il ne se suppose que des droits ; il ne se croit pas d’obligations. C’est l’homme sans noblesse qui oblige – sine nobilitate –, le snob...

L’homme supérieur, au contraire, l’homme d’élite, est caractérisé par l’intime nécessité d’en appeler de lui-même à une règle qui lui est extérieure, qui lui est supérieure, et au service de laquelle il s’enrôle librement... Contrairement à ce que l’on croit habituellement, c’est la créature d’élite et non la masse qui vit "essentiellement" dans la servitude. Sa vie lui paraît sans but s’il ne la consacre pas au service de quelque obligation supérieure. Aussi la nécessité de servir ne lui apparaît pas comme une oppression, mais au contraire, lorsque cette nécessité lui fait défaut, il se sent inquiet, et invente de nouvelles règles plus difficiles, plus exigeantes, qui l’oppriment. Telle est la vie-discipline, la vie noble. La noblesse se définit par l’exigence, par les obligations et non par les droits. Noblesse oblige. "Vivre à son gré est plébéien ; le noble aspire à l’ordre et à la loi"(Goethe)...

La dégénérescence dont a souffert dans le vocabulaire un mot aussi évocateur que "noblesse" est irritante. Car, en signifiant pour beaucoup "noblesse de sang", héréditaire, elle se convertit en quelque chose de semblable aux droits communs, en une qualité statique et passive, qui se reçoit et se transmet comme une chose inerte. Mais le sens propre, étymologique, du mot "noblesse" est essentiellement dynamique. Noble signifie "connu", c’est-à-dire celui qui est fameux, celui qui s’est fait connaître en se distinguant de la masse anonyme. Il implique un effort insolite qui justifie sa renommée...

Pour moi, noblesse est synonyme d’une vie vouée à l’effort ; elle doit être toujours préoccupée à se dépasser d’elle-même, à hausser ce qu’elle est déjà vers ce qu’elle se propose comme devoir et comme exigence.

De cette manière la vie noble reste opposée à la vie médiocre ou inerte, qui, statiquement, se referme sur elle-même, se condamne à une perpétuelle immanence tant qu’une force extérieure ne l’oblige à sortir d’elle-même. C’est pourquoi nous appelons "masse" ce type d’homme, non pas tant parce qu’il est multitudinaire que parce qu’il est inerte. »

José Ortega y Gasset, La Révolte des masses

 

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Je suis l’un des prophètes de ces temps...

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« Notre avenir est au carnage et ce que nous verrons au cours de la prochaine guerre dépassera de loin ce que nous éprouvâmes de plus désolant autour de 1940. »

« Les peuples de couleur se vengent de l’Europe, l’Europe achèvera par être leur prostituée au nom du catholicisme et du communisme, on lui prendra ses femmes et son or, l’invasion prélude sous nos yeux, nous allons à la catastrophe. La France n’eut jamais de gouvernants plus méprisables, ils l’ont réduite à l’hexagone, en l’emplissant de Nègres et d’Arabes, ils ne lui laissent que le choix du métissage ou du racisme, en l’un et l’autre cas elle sera diminuée d’autant. L’Europe ne s’étant unie au moment le plus favorable, l’Europe n’est plus rien, l’Histoire dira que c’est l’œuvre de la France, la France a manqué son destin par sécheresse d’âme et placée entre l’Europe et l’Afrique, elle a choisi l’Afrique, ce crime ne lui sera jamais pardonné... »

« L’Europe est devenue l’enclume des Africains et des Asiatiques, la Gauche européenne est aussi méprisable que la Droite, ce sont deux fesses où les Noirs mettront leurs cierges sainement bénits par Mère Église. Je me demande si je rêve en mesurant la déchéance de ces hommes, qui possédaient la Terre avant trois générations et qui demain verront leurs femmes peut-être violées en leur présence. »

« Sous plus d’un rapport les Français manquent de virilité, Paris aura sans doute efféminé la France, la France est femme et les Arabes l’ont compris, la France sera leur enclume, ils l’humilient déjà de plus d’une façon, en ne laissant que de la flagorner... Trop malheureuse Europe, livrée en proie aux Nègres, moquée par les Arabes, minée par la Subversion et trahie par l’Église ! »

« Voici que les Européens se fellahisent et que les moins dégénérés soupirent après l’homme providentiel. Ainsi les prévisions de Spengler menaceront de s’accomplir. Si l’Europe avait l’énergie de l’État d’Israël, elle aurait gardé ses Empires, elle ne serait pas réduite à mendier la faveur des Arabes ou des Nègres, en recevant avec humilité leurs crachats et leurs coups... »

« Non ! la démocratie est impossible désormais, les droits de l’homme deviendront inconcevables, la masse des humains n’est qu’une masse de perdition et qui va disparaître au cours de l’hécatombe la plus monstrueuse qui se sera vue... le monde sera l’Enfer même et nous n’en sortirons qu’anéantis. Je suis l’un des prophètes de ces temps... »

« [L’avenir de la France] se confond avec son éclipse, un nombre grandissant de Français admirables s’exileront, le mouvement a déjà préludé, mais il est vrai que les Arabes et les Nègres consoleront la France de ces pertes, ils susciteront avec les Françaises une nouvelle race. Un peuple qui défend si mal son pays et sa langue, comment défendrait-il ses filles et ses femmes ?... Les Français ne seront plus rien aux yeux des autres... »

« Il suffit de deux millions de Juifs [en Israël] pour tenir l’Islam en échec et les Européens n’ont toujours pas compris cette leçon de choses, au lieu de dégainer et de courir sus aux Arabes, ils vont jusques à ménager cette vermine, leurs hommes politiques et leurs gazetiers se laissent suborner et l’or de quelques roitelets, issus eux-mêmes de brigands pouilleux, fait désormais la loi tant dans nos assemblées que dans nos ministères... »

« Les Africains et les Asiatiques sèment le chaos en Europe et les partis de Gauche éprouvent les effets du désordre idéologique, étant à la merci de la confusion verbale où les sophistes du Tiers-Monde excellent. La Gauche professant l’unicité du genre humain comme l’égalité des rames, s’oblige à garder ses principes et fussent-ils indéfendables, à la lumière de notre évidence, elle est la proie en somme désignée de mille vengeurs bruns, jaunes et noirs, qui s’arment de ses faibles et qui pénètrent dans ses lignes, la prenant à revers. L’une des conséquences de cette défaite, niée en paroles, me paraît le repli sur la réaction où tous les hommes courageux finiront par se rencontrer, abandonnant les lâches au viol, qui les attend sans faute, au nom de la fraternité (...). »

« S’il faut choisir entre les fanatiques et les maquignons, et ce sera demain le choix suprême, les Français ayant moins de vingt-cinq ans se décideront pour les fanatiques, les fanatiques seuls feront l’Europe, l’Europe que les maquignons amorcent inlassablement et désassemblent à mesure. »

« Reste l’Europe des SS et je crains fort que plus nous attendons, plus nous achèverons, malgré nous-mêmes, par nous en rapprocher, faute d’avoir su trouver mieux durant les années qui nous en séparent... »

« Je ne serais pas étonné que le dépeuplement, auquel nous refusons de recourir, prît forme de fatalité ; je ne serais pas étonné que l’univers, au lieu des trente milliards d’humains qu’on lui suppose dans cent ans, en nombrât cent fois moins, je dis bien trois cents millions. »

« Il est des moments dans l’Histoire où la destruction paraît la marque de la Grâce et nous touchons à ces moments prédestinés. »

« [Les Français préparent à leurs descendants] un lot de problèmes insolubles et le problème racial ne serait pas le moindre, nous vivons nos derniers moments d’insouciance, ces années sont aussi des années folles, le plus étrange est qu’elles passeront demain pour enviables, parce que le malheur y sera sans limites. Car il en est des peuples comme des filles, que les libertins endorment pour les abuser : ils se réveilleront toujours déshonorés. »

Albert Caraco, Ma confession

 

Oui... je sais... ça dérange ce que vous lisez là... mais la lecture, la vraie, doit déranger... et encore, j'ai choisi les propos les moins choquants, croyez-moi... Les Prophètes (même laïcs) n'ont jamais la langue dans leur poche ! Ils incendient et vocifèrent... pour réveiller qui peut l'être... et sauver ce qui se peut sauver. 

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17/06/2015

Tu as déjà vu une éclipse ?

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« Il souffrait de mélancolie. Tu sais ce que c'est la mélancolie ? Tu as déjà vu une éclipse ? Et bien c'est ça : la lune qui se glisse devant le cœur, et le cœur qui ne donne plus sa lumière. La nuit en plein jour. La mélancolie c'est doux et noir. Il en a guéri à moitié : le noir est parti, le doux est resté.
Tu sais, la pâtisserie et l'amour, c'est pareil - une question de fraîcheur et que tous les ingrédients, même les plus amers, tournent au délice. »

Christian Bobin, La folle allure

 

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Le feu couve en attendant le jet d'essence

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« L.A. brûle, et dans tant d'autres villes, le feu couve en attendant le jet d'essence qui arrosera les braises, et nous écoutons des politiciens qui alimentent notre haine et notre étroitesse d'esprit, qui nous disent qu'il s'agit simplement de revenir aux vraies valeurs, alors qu'eux sont assis dans leurs propriétés de bord de mer à écouter les vagues pour ne pas avoir à entendre le cri des noyés »

Dennis Lehane, Un dernier verre avant la guerre

 

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C’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille

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« – Au petit jour, lorsqu’il t’en coûte de te réveiller, aie cette pensée à ta disposition : c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille. Serai-je donc encore de méchante humeur, si je vais faire ce pour quoi je suis né, et ce en vue de quoi j’ai été mis dans ce monde ? Ou bien, ai-je été formé pour rester couché et me tenir au chaud sous mes couvertures ?
- Mais c’est plus agréable !
- Es-tu donc né pour te donner de l’agrément ? Et, somme toute, es-tu fait pour la passivité ou pour l’activité ? Ne vois-tu pas que les arbustes, les moineaux, les fourmis, les araignées, les abeilles remplissent leur tâche respective et contribuent pour leur part à l’ordre du monde ? Et toi, après cela, tu ne veux pas faire ce qui convient à l’homme ? Tu ne cours point à la tâche qui est confirme à la nature ?
- Mais il faut aussi se reposer.
- Il le faut, j’en conviens. La nature cependant a mis des bornes à ce besoin, comme elle en a mis au manger et au boire. Mais toi pourtant, ne dépasses-tu pas ces bornes, et ne vas-tu pas au-delà du nécessaire ? Des tes actions, il n’en est plus ainsi, mais tu restes en deçà du possible ? C’est qu’en effet, tu ne t’aimes point toi-même, puisque tu aimerais alors, et ta nature et sa volonté. Les autres, qui aiment leur métier, s’épuisent aux travaux qu’il exige, oubliant bains et repas. Toi, estimes-tu moins ta nature que le ciseleur la ciselure, le danseur la danse, l’avare l’argent, et le vaniteux la gloriole ? Ceux-ci, lorsqu’ils sont en goût pour ce qui les intéresse, ne veulent ni manger ni dormir avant d’avoir avancé l’ouvrage pour auquel ils s’adonnent. Pour toi, les actions les plus utiles au bien commun te paraissent-elles d’un moindre prix, et dignes d’un moindre zèle ? »

Marc Aurèle, Pensées pour moi-même – Livre V – I

 

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Le maintien d’un rapport invariant

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« La seule chose qui puisse faire de la légitimité pure, idée absolument dépourvue de force, quelque chose de souverain, c’est la pensée : cela a toujours été, cela sera toujours. C’est pourquoi une réforme doit toujours apparaître, soit comme retour à un passé qu’on avait laissé dégrader, soit comme adaptation d’une institution à des conditions nouvelles, adaptation ayant pour objet non pas un changement, mais au contraire le maintien d’un rapport invariant, comme si l’on a le rapport 12/4 et que 4 devienne 5, le vrai conservateur n’est pas celui qui veut 12/5, mais celui qui de 12 fait 15. »

Simone Weil, La pesanteur et la grâce

 

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Les caractères originaux des peuples, s’effaçant de jour en jour, deviennent en même raison plus difficiles à saisir

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« Les anciens voyageaient peu, lisaient peu, faisaient peu de livres ; et pourtant on voit, dans ceux qui nous restent d’eux, qu’ils s’observaient mieux les uns les autres que nous n’observons nos contemporains. Sans remonter aux écrits d’Homère, le seul poète qui nous transporte dans les pays qu’il décrit, on ne peut refuser à Hérodote l’honneur d’avoir peint les mœurs dans son histoire, quoiqu’elle soit plus en narrations qu’en réflexions, mieux que ne font tous nos historiens en chargeant leurs livres de portraits et de caractères. Tacite a mieux décrit les Germains de son temps qu’aucun écrivain n’a décrit les Allemands d’aujourd’hui. Incontestablement ceux qui sont versés dans l’histoire ancienne connaissent mieux les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Gaulois, les Perses, qu’aucun peuple de nos jours ne connaît ses voisins.

Il faut avouer aussi que les caractères originaux des peuples, s’effaçant de jour en jour, deviennent en même raison plus difficiles à saisir. À mesure que les races se mêlent, et que les peuples se confondent, on voit peu à peu disparaître ces différences nationales qui frappaient jadis au premier coup d’œil. Autrefois chaque nation restait plus renfermée en elle-même ; il y avait moins de communications, moins de voyages, moins d’intérêts communs ou contraires, moins de liaisons politiques et civiles de peuple à peuple, point tant de ces tracasseries royales appelées négociations, point d’ambassadeurs ordinaires ou résidant continuellement ; les grandes navigations étaient rares ; il y avait peu de commerce éloigné ; et le peu qu’il y en avait était fait ou par le prince même, qui s’y servait d’étrangers, ou par des gens méprisés, qui ne donnaient le ton à personne et ne rapprochaient point les nations. Il y a cent fois plus de liaisons maintenant entre l’Europe et l’Asie qu’il n’y en avait jadis entre la Gaule et l’Espagne : l’Europe seule était plus éparse que la terre entière ne l’est aujourd’hui.

Ajoutez à cela que les anciens peuples, se regardant la plupart comme autochtones ou originaires de leur propre pays, l’occupaient depuis assez longtemps pour avoir perdu la mémoire des siècles reculés où leurs ancêtres s’y étaient établis, et pour avoir laissé le temps au climat de faire sur eux des impressions durables : au lieu que, parmi nous, après les invasions des Romains, les récentes émigrations des barbares ont tout mêlé, tout confondu. Les Français d’aujourd’hui ne sont plus ces grands corps blonds et blancs d’autrefois ; les Grecs ne sont plus ces beaux hommes faits pour servir de modèles à l’art ; la figure des Romains eux-mêmes a changé de caractère, ainsi que leur naturel ; les Persans, originaires de Tartarie, perdent chaque jour de leur laideur primitive par le mélange du sang circassien ; les Européens ne sont plus Gaulois, Germains, Ibériens, Allobroges ; ils ne sont tous que des Scythes diversement dégénérés quant à la figure, et encore plus quant aux mœurs.

Voilà pourquoi les antiques distinctions des races, les qualités de l’air et du terroir marquaient plus fortement de peuple à peuple les tempéraments, les figures, les mœurs, les caractères, que tout cela ne peut se marquer de nos jours, où l’inconstance européenne ne laisse à nulle cause naturelle le temps de faire ses impressions, et où les forêts abattues, les marais desséchés, la terre plus uniformément, quoique plus mal cultivée, ne laisse plus, même au physique, la même différence de terre à terre et de pays à pays. »

Jean-Jacques Rousseau, Emile, livre V

 

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15/06/2015

L'adjudant Bonnin a sauté sur une mine

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« L'adjudant Bonnin a sauté sur une mine, dans les lacets du col de Kem, sur la route d'Hoa Binh. L'explosion a soufflé ses jambes et son bassin. Nous sommes restés autour de lui quelques minutes qui resteront gravées en moi jusqu'au dernier jour. La piste était noire de sang. Il est mort comme un Templier, perdu dans un pays lointain, porté par ses camarades. »

Hélie de Saint Marc, Les champs de braises

 

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