18/07/2015
Avec l'argent public...
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Voici le type de sympathique personnage (oeil espiègle, regard empli d'intelligence, coeur débordant d'amour et de paix) que la chaine de télé publique, France 2, a invité hier soir pour son émission spéciale "Nuit du Ramadan", avec votre argent bien entendu. Medine est un islamiste qui prône le jihad et est contre la laïcité ! Pour s’en convaincre, il suffit de regarder son clip "Don’t laïk" sur YouTube. Medine invite par exemple à "crucifier tous les laicards" ! Je vous épargne tout autre commentaire et vous laisse à vos méditations...
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L'éducation... y'a qu'ça d'vrai !
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Il faut prendre soin de l'enfance ! Une bonne éducation, c'est important ! ça prépare l'avenir !
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Marseille, Ramadan 2015
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16/07/2015
Cette petite hésitation du destin, ce tremblement d’aiguille
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« — Oui, on ne peut qu’être saisi à l’idée de cette légère entaille par où passe la pointe du destin, de ce moment où ce qu’on appelle le fléau de la balance commence à pencher. Les hommes que l’on juge en ce moment, j’imagine qu’ils ont dû commencer à ressentir, assez horriblement, ce frisson-là, au cour d’un certain été, — et d’autant plus horriblement qu’il leur fallait supporter autour d’eux l’allégresse, le renouveau d’espoir de tout un peuple. c’est à partir de ce moment qu’on a pu faire la somme de leur courage. comme chaque date, comme chaque évènement résonnait au fond d’eux : le débarquement en Sicile, l’effondrement de l’Italie, Stalingrad !...
— Vous vous intéressez beaucoup à la psychologie... insinua Irène.
— Un siècle après, cela devient poésie. Je pense à ce moment précis où la "chance" tourne, où l’aiguillon commence à chatouiller la peau de ceux qui jusque-là l’avaient regardé s’enfoncer dans la peau des autres. Cela a la précision, la fatalité d’un mécanisme d’horlogerie. Rien de moins fatal, bien entendu. Je nous revois encore, Hersent et moi, écoutant l’étonnante scène de Richard III où... Ce partage entre les bons et les méchants, enfin reconnus pour ce qu’ils sont, cette alternance des voix : Vivez et fleurissez... Désespère et meurs... Oh, ce Despair and die ! Si vous aviez entendu cela comme nous !... Mais laissons le théâtre ; que cherchions nous ? La ligne de clivage entre l’ambition et la candeur. Supposons que l’homme ait réussi : le voici puissant, assis dans quelque ministère, à sa table d’acajou bordée de cuivre, devant l’inévitable vase de Sèvres qui trône au milieu de la cheminée et deux ou trois choses sur sa table, destines à impressionner, ou bien le vide complet et un tout petit bloc-notes sur lequel il laisse tomber de temps à autre un signe distrait. Il reçoit, éconduit, fait attendre, décide, change le monde, envoie d’autres hommes en prison, ou au gibet. Mais il y a eu cette petite hésitation du destin, ce tremblement d’aiguille. Le destin a tourné. L’homme n’y pouvait plus rien, dès l’instant où il avait choisi. En une nuit, il est devenu un traitre. On va le prendre, lui lier les mains, l’attacher à un poteau, fixer un bandeau sur ses yeux, — tandis qu’il pense aux petites photos d’amateur qu’il a glissées dans la poche de sa veste : tout ce qui lui reste d’une vie. »
Paul Gadenne, La Plage de Scheveningen
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Tout perdre, ou tout gagner...
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« — Ce qui caractérise notre temps, reprit Hersent, et notre combat, c’est précisément cette croyance au bien ou au mal; c’est que, quoi que nous fassions, nous nous rangeons forcément dans un camp…...
— Alors, tout le bien d’un côté et tout le mal de l’autre ? dit Arnoult. C’est ce que tu crois ?
— Il y a un choix qu’on n’élude pas, répliqua Hersent. Nos petits soldats de plomb, comme tu dis, dont voici les tombes, n’avaient pas à se poser la question. Le problème n’existait pas pour eux. Pour nous il est clair et il devient même banal de dire que nous sommes entrés dans le temps des guerres de religion, et tout homme est marqué d’un signe, d’après lequel il doit vivre ou périr. Il faut choisir ce signe, et tout homme sera jugé non d’après les vertus qu’il aura déployées dans son action, mais d’après le signe qu’il aura choisi.
— Alors, comme ceux-ci ont été heureux !
— Moins que nous ! Réfléchis. C’est vraiment aujourd’hui qu’on se bat pour quelque chose. Pas seulement pour prendre ou garder la terre, tu comprends, mais pour l’organiser.
— Du moins n’était-on pas déshonoré alors par le fait de mourir d’un coté plutôt que de l’autre.
— Le déshonneur, mais voyons, c’est le plus beau risque ! Tout perdre, ou tout gagner. Ce qui sera impossible désormais, ce sera de rester dans l’entre-deux, tu comprends. Ce qui est en train de mourir, mon petit, c’est la neutralité. Un homme qui reste neutre, c’est un homme qui pourrit. Jamais aucun feu ne brûlera en son souvenir. »
Paul Gadenne, La Plage de Scheveningen
18:53 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les premières minutes d’une rencontre
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« On m’avait assez dit, avant, que nous ne vivions pas pour quelques minutes exceptionnelles : mes rapports toujours incomplets, toujours fulgurants, avec les êtres, m’avaient persuadé du contraire, et je savais qu’il faut édifier sa vie sur des éclairs. On m’avait dit que les êtres changent, qu’une année, que dix années les changent, les marquent, les creusent, qu’on ne retrouve jamais ceux qu’on a quittés, — mais j’avais retrouvé Stéphane enfoncé dans ses habitudes et ses cache-nez, José dans son éternel pardessus, et Irène non pas avancée dans l’épaisse matière des années, mais reculée, rajeunie, libérée : et j’avais eu tout à coup l’impression, en la conduisant à travers ce bois, vers la grande bâtisse qu’on m’avait signalée à la lisière, de vivre les premières minutes d’une rencontre. »
Paul Gadenne, La Plage de Scheveningen
18:40 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Il n'y a rien qui ressemble à un serment de fidélité multiple
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« La civilisation n'a pas le moindre besoin de noblesse ou d'héroïsme. Ces choses-là sont des symptômes d'incapacité politique. Dans une société convenablement organisée comme la nôtre, personne n'a l'occasion d'être noble ou héroïque. Il faut que les conditions deviennent foncièrement instables avant qu'une telle occasion puisse se présenter. Là où il y a des guerres, là où il y a des serments de fidélité multiples et divisés, là où il y a des tentations auxquelles on doit résister, des objets d'amour pour lesquels il faut combattre ou qu'il faut défendre, là, manifestement, la noblesse et l'héroïsme ont un sens. Mais il n'y a pas de guerres, de nos jours. On prend le plus grand soin de vous empêcher d'aimer exagérément qui que ce soit. Il n'y a rien qui ressemble à un serment de fidélité multiple ; vous êtes conditionné de telle sorte que vous ne pouvez vous empêcher de faire ce que vous avez à faire. Et ce que vous avez à faire est, dans l'ensemble, si agréable, on laisse leur libre jeu à un si grand nombre de vos impulsions naturelles, qu'il n'y a véritablement pas de tentations auxquelles il faille résister. Et si jamais, par quelque malchance, il se produisait d'une façon ou d'une autre quelque chose de désagréable, eh bien, il y a toujours le soma qui vous permet de prendre un congé, de vous évader de la réalité. Et il y a toujours le soma pour calmer votre colère, pour vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. Autrefois, on ne pouvait accomplir ces choses-là qu'en faisant un gros effort et après des années d'entraînement moral pénible. A présent, on avale deux ou trois comprimés d'un demi-gramme, et voilà. Tout le monde peut être vertueux, à présent. On peut porter sur soi, en flacon, au moins la moitié de sa moralité. Le christianisme sans larmes, voilà ce qu'est le soma. »
Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes
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Une nouvelle forme de totalitarisme non violent
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« [...] par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques - élections, parlements, hautes cours de justice - demeureront mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent.
Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux mais […] l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. »
Aldous Huxley, Retour au meilleur des mondes - 1959
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14/07/2015
Le Grand Secret de l'Islam
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Fichier PDF à lire de bout en bout... et à faire circuler intensément autour de vous...
LE GRAND SECRET DE L'ISLAM.PDF
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Sorry to Interrupt...
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Origines de l’islam : ses racines païennes matriarcales – les 3 déesses de la Kaaba
Aujourd’hui encore, les fouilles archéologiques sont quasi-interdites en Arabie Saoudite, à croire que cela en dérangerait certains.
Source : Dr.Jawad Ali dans son livre «L’histoire des arabes avant l’Islam» partie 5,page 223
L’arrivée du patriarcat en Arabie
Le patriarcat s’est installé progressivement par la guerre à partir du IVème millénaire avant Jésus-Christ, et semble commencer à Sumer en Mésopotamie. Les anciennes déesses-mères ont été conquises, assimilées, puis remplacées, par les nouveaux dieux-pères (Olympiens, Aesirs nordiques…). Il en est de même avec les divinités matriarcales arabes (Allat, Uzza, Manat), désormais dominées par les nouveaux dieux conquérants venus de Babylone (Hu-Baal).
Paganisme matriarcal : les 3 déesses-mères de l’Arabie pré-islamique, Al-Uzza, Allat et Manat
L’évolution des différents types de mariages arabes pré-islamiques témoigne de la patriarcalisation progressive de la péninsule arabique. L’islam n’en est que la dernière étape.
Matriarcat bédouin : statut élevé et liberté sexuelle de la femme arabe avant l’islam
Le croissant lunaire, symbole de la déesse primordiale
L’étoile et le croissant, aujourd’hui vus comme des symboles de l’Islam, ont longtemps été utilisés en Asie Mineure et par certains peuples turcs, avant l’arrivée de l’Islam. L’origine du croissant et de l’étoile comme symboles date des temps de Babylone et de l’Égypte ancienne. Il a été suggéré que les tribus turques, durant leurs migrations d’Asie centrale vers la Turquie aux alentours de 800 après JC, ont adopté ce symbole des tribus et états locaux dans la zone du Moyen-Orient actuel, qui a adopté à son tour ces symboles. On retrouve aussi trace de ce symbole dans les cultes pré-islamiques du proche-orient aux côtés d’autres symboles et rituels païens adoptés par l’islam. Il est à noter que le symbole lunaire accompagné de l’étoile a également été adopté par d’autres divinités, pour Artémis chez les Grecs, Diane chez les Romains. L’adoption des rites païens au sein de l’église catholique romaine explique aussi le rapport étroit entre la lune et la Marie virginale. Le croissant de lune est en rapport avec les cycles menstruels, symbole du pouvoir de procréation des femmes.
Drapeau de guerre Ottoman (1453-1798), orné de Zulfikar, le sabre trouvé par Mahomet
L’origine du drapeau est sujette à de nombreuses légendes en Turquie, et certaines contredisent l’histoire du drapeau ottoman. Parmi les légendes les plus répandues, on trouve :
- Le croissant de lune et l’étoile étaient des symboles saints pour les tribus turques pré-islamiques, tandis que le rouge est la couleur cardinale pour le sud.
- Le rêve du premier empereur ottoman dans lequel un croissant et une étoile apparaissaient sur sa poitrine, présageant de la future prise de Constantinople par sa dynastie.
- Un croissant et une étoile sont apparus à Mehmed II la nuit de la chute de Constantinople en 1453.
- Une autre théorie date de l’empire byzantin, mettant en lumière le fait que le croissant et l’étoile ont été utilisés comme symboles de Byzance durant des siècles. Lorsque des Ottomans prirent Constantinople, ils adoptèrent ces symboles pour l’Empire Ottoman (la lune représente la déesse grecqueArtémis, et les étoiles la Vierge Marie). L’étoile et le croissant de lune étaient cependant symboles de la déesse égyptienneIsis plus tôt.
Jérusalem, première direction de la prière islamique
La Mecque était le sanctuaire pré-islamique le plus important de toute la péninsule arabique. A l’origine, la ville n’était pas au centre de la religion musulmane, les croyants se tournant vers Jérusalem. La direction de la prière (la kiblah) répond à des règles très strictes énoncées par Mohammed dans le Coran. Au début, la kiblah correspond à la direction de Jérusalem (s.2, v.36), pour satisfaire les convertis d’origine juive ou chrétienne. Puis, afin d’asseoir définitivement son autorité tout en contentant la masse des nouveaux fidèles d’origine païenne, la kiblah se tourne vers la Mecque, haut lieu millénaire païen. La vénération de la pierre fut une occasion pour Mohammed de ramener vers lui les païens.
Les 3 déesses de La Mecque
A la Mecque (مكة), avant l’Islam, la tribu des Quraïch (قريش) adoraient une triade de trois divinités féminines, il s’agit d’Allat (اللآت), al-‘Uzza (العُزة) et Manat (مناة), ils citaient leurs noms au cours de leurs tournées (الطواف) autour du Ka’ba (الكعبة). Selon Ibn al-Kalbi, les Quraysh avaient coutume de faire le tour de la Ka’aba en disant : »Au nom d’Allat, d’ʿUzza, et de Manat la troisième idole. Elles sont réellement les »al-gharānīq » (femmes de condition supérieure ) Dont il faut demander l’intercession. » Comme aujourd’hui, les pèlerins se rasaient la tête.
Hubal, le nouveau dieu-père des déesses
Prière pré-islamique. Statue de l'intendant Ebih-il Epoque des dynasties archaïques, vers 2400 av J.-C. Mari, temple d'Ishtar (Syrie) Gypse, lapis-lazuli, coquille. H. : 52,50 cm. ; L : 20,60 cm. ; Pr. : 30 cm. Fouilles A. Parrot, 1934-1935 Musée du Louvre, Paris
Alors que pour les Nabatéens (Pétra en Jordanie), Allat était la mère de tous les dieux, pour les autres Arabes, Allat, al-‘Uzza et Manat étaient les filles d’Allah (الله جل جلاله), et étaient les intermédiaires entre Dieu et les hommes pour obtenir ses bénédictions. Allah (le-dieu) est le titre du dieu lunaire Sîn-Hubal (Baal), pièce rapportée tardivement de Mésopotamie dans le panthéon arabe, qu’il domina par la suite à La Mecque. De ce dieu, très peu de temples, de représentations, et de traces écrites nous sont parvenues jusqu’à aujourd’hui. Le terme Allah est antérieur à l’islam puisque le père de Mahomet s’appelle lui-même Abd’Allah, c’est à dire, »le serviteur du dieu ».
La Kaaba, temple de la déesse Allat
Ka’aba signifierait cube en arabe, mais la Ka’aba elle-même serait l’ancienne « Kaabou », du mot grec qui signifie ‘jeune fille’, et désigne la déesse Astarté, c’est-à-dire Aphrodite dans la mythologie grecque qui correspond à la Vénus Romaine et l’al-‘Uzza (العزى) des Arabes considérée comme la déesse de la fertilité. Les anciens chroniqueurs rapportent qu’avant l’avènement de l’islam (jahilya, l’ère de l’ignorance), il y avait 24 ka’bas dans la péninsule arabique, mais celle de La Mecque était vénérée par toutes les tribus. Selon des recherches saoudiennes, il existait dans la région de nombreuses Ka’bas (tawaghit) consacrées chacune à une divinité, auxquelles les fidèles se rendaient certains jours déterminés pour procéder à des rites comprenant entre autres une déambulation circulaire et des sacrifices. Les plus importants semblent avoir été les ka’abas des déesses Allat à Taif, d’Uzza à Nakhlah et de Manat près de Qudayd.
Les prêtresses d’Allat
Elle fut célébrée par sept prêtresses nues qui gravitaient sept fois autour de cette pierre, une fois pour chaque planète (soleil / lune / mars / mercure/ vénus/ Jupiter / saturne). A ce jour, les hommes qui gardent la Kaaba sont encore appelés »fils de l’Ancienne Femme », »fils de Saba », en arabe »Beni Shaybah ». La déesse Allat avait un surnom, ou un titre supplémentaire, Saba prononcé Shaybah, signifiant sage-femme, ou, « Celle de l’ancienne sagesse ». Avant l’Islam, les gardiens du Sanctuaire étaient des prêtresses appelées »Bathi-Sheba », »filles de l’Ancienne Sage Femme ». Bethsabée, »fille de Saba » signifie, ‘‘prêtresse de la maison de Saba ». Les musulmans ont gardé ce sanctuaire cubique, et marchent encore autour, tout comme on le faisait à l’époque où on vénérait la Déesse.
Le culte des pierres
Vénérer une pierre est typiquement païen. On appelle ces pierres divines béthyle (de l’hébreu béthel »pierre sacrée »), et est une pratique polythéiste classique de l’antiquité. La pierre de la Kaaba n’échappe pas à cette règle. Cette pierre faisait en effet l’objet de vénération pré-islamique. Le culte pré-islamique des pierres peut être rapproché à des cultes lithiques des bétyles qui furent répandus dans tout le Proche Orient dès la plus haute antiquité. En effet ce culte rendu à une pierre n’est pas isolé dans l’Antiquité : on peut citer la pierre noire d’Émèse dont Héliogabale fut le grand-prêtre avant de devenir empereur romain, la pierre noire de Dusares à Petra, et c’est sous la forme d’un bétyle qu’en 204 avant J-C que Cybèle, la déesse-mère phrygienne de Pessinonte, fait son entrée à Rome. Dans de nombreuses cités orientales, des pierres sacrées sont l’objet de la vénération des fidèles, telles l’Artémis de Sardes ou l’Astarté de Paphos. En Arabie ce n’était pas une exception car le culte des pierres était omniprésent dans la société pré-islamiques. Par exemple la « pierre rouge » était la divinité de la ville arabe au sud de Ghaiman, ou la « pierre blanche » dans la Kaaba d’al-Abalat (près de la ville de Tabala, au sud de La Mecque).
La pierre noire, vulve d’Allat ?
Beaucoup d’occidentaux, surtout des sages-femmes, ont observé que l’écrin de la pierre noire, à l’angle de la Kaaba, a une forme de vulve, avec une tête de bébé qui en sort. Le mot Hajj (pèlerinage islamique à La Mecque) est dérivé de «Hack» qui veut dire friction en langue Arabe car il y avait un rituel païen dans lequel les femmes frictionnaient leur partie génitale sur la pierre noire espérant ainsi augmenter leur fertilité.(Dr.Jawad Ali dans son livre «L’histoire des arabes avant l’Islam» partie 5,page 223). Elle enduisaient la pierre avec le sang des menstrues et tournaient nues tout autour.
Une survivance de culte phallique à La Mecque ?
La Lapidation de Satan (arabe : رمي الجمرات, Ramy al-Jamarat signifiant « lancer [de pierre] sur les cibles [piliers] ») est une cérémonie pratiquée par les musulmans lors de leur pèlerinage ( Hajj ), au cours de laquelle ils jettent des pierres, qu’ils auront collectées durant une phase antérieure du pèlerinage, sur trois rochers qui symbolisent le diable.
Des pèlerins de Shiva ?
Lingams et yonis sur les ghâts, à Varanasi.
Ce rite s’effectue le 3e jour du pèlerinage à Mina en Arabie saoudite, à 5 km à l’est de La Mecque. Les trois piliers de pierre (un petit, un moyen et un grand) furent remplacés par les autorités saoudiennes en 2006 par trois murs de pierre, pour prévenir les accidents. Si l’écrin de la Pierre Noire de la Kaaba fait irrémédiablement penser à un vagin, les 3 piliers semblent représenter des phallus, ce qui confirmerait que La Mecque ait été un sanctuaire païen dédié à des cultes de fertilité. Sur la photo ci-dessus, le pilier phallique est entouré d’un muret circulaire, qui pourrait indiquer un vestige de culte de Shiva, ce qui semble confirmé par la tenue des pèlerins, vêtus de blancs et rasés comme des brahmanes hindouistes.
La main de Fatma
« Fatemeh (en persan) ou Fatima est qualifiée de « Maîtresse des femmes du monde » dans le chiisme iranien, et son nom de « resplendissante » est un attribut de déesse, ou plus matériellement le Vénus. Ce que dit Frédéric, on le dit depuis toujours, mais on feint, on fait semblant de l’oublier.Quand les Wahhabites ont pris la Mecque déjà en 1820 (je dis de mémoire) ils ont saccagé la ville, effacé les traces anciennes et ils continuent. On fait du faux avec du vrai brisé, morcelé. »
– Pierre Dortiguier
Ramadan, la grossesse d’Allat ?
Le calendrier musulman ou calendrier hégirien (hijri) est un calendrier lunaire, basé sur une année de 12 mois lunaires de 29 à 30 jours chacun (pour être précis : 29,53059 jours solaires). Une année hégirienne est donc plus courte qu’une année grégorienne d’environ onze jours. Les païens ont souvent fait le rapprochement entre les cycles lunaires et les cycles menstruels féminins, de durée similaire.
Ramadan également orthographié ramadhan ou ramazan, (arabe : رَمَضَان ou Ramaḍān) est le neuvième mois du calendrier musulman. Au cours de ce mois, les musulmans adultes ne mangent pas, ne boivent pas, et n’entretiennent pas de relations sexuelles tant que la lune n’est pas visible. Le début du mois est basé sur l’observation du premier croissant visible après la nouvelle lune.
Est-il possible que le 9ème mois de Ramadan corresponde au 9ème mois de la grossesse de la déesse-mère Allat ? La fête de fin du Ramadan célébrerait alors l’accouchement de la déesse. Pendant le jeûne, il ne serait alors possible de manger et copuler qu’en présence de la lune, c’est-à-dire d’Allat.
Le soufisme un culte matriarcal pré-islamique ?
Selon certains auteurs, les soufis auraient essayé de maintenir le culte de Fatima (prénom de la déesse Allat), mais ils auraient été forcés de le cacher derrière des mots codés, depuis que le soufisme fait partie de l’Islam. En effet, vénérer le féminin sacré est passible de peine de mort, aujourd’hui encore dans les pays islamiques.
Lire L’affaire Salman Rushdie : les 3 déesses-mères pré-islamiques du Coran (Versets Sataniques)
Les racines juives de l’islam
Les usages islamiques (viande sacrifiée halal, interdit du porc, circoncision, voile, lapidation, tabou des menstrues…) sont totalement incompatibles avec une société arabe païenne semi-matriarcale adorant des déesses-mères, et sont donc d’origine judaïques.
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Quand "Libération" insulte les pauvres
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FIGAROVOX/CHRONIQUE - Le canal Saint-Martin chaque soir est infesté de déchets et des restes des nuits d'ivresse. Les riverains se plaignent. Libération se moque d'eux. Natacha Polony y voit un signe des temps.
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Natacha Polony est écrivain et journaliste. Elle tient une chronique hebdomadaire au Figaro.
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C'est un simple conflit de voisinage. L'action d'une association de riverains qui fait parler d'elle parce qu'elle a eu l'idée d'utiliser les nouvelles technologies pour se faire entendre. Ils habitent un quartier prisé de Paris, les abords du canal Saint-Martin, avec ses écluses et ses ponts ombragés par les platanes. Les pavés, l'Hôtel du Nord et la voix d'Arletty aux accents de Parisienne. Sauf que l'atmosphère, justement, devient irrespirable. Parce que chaque lendemain de soirée ensoleillée, le canal et ses abords se transforment en cloaque. Bouteilles de bière, paquets de chips, déchets divers et variés flottant dans le canal ou s'entassant sur les rives. Et les traces d'urine et de vomi sur les pas-de-porte. Alors, une jeune femme de 32 ans a lancé un compte Instagram pour diffuser les photos du massacre et alerter le maire du Xe arrondissement, qui ne semble pas ému plus que cela. Le Figaro s'en est fait l'écho, tout comme Les Inrocks. C'est dire si la cause semblait consensuelle.
Pourtant, le journal Libération a voulu montrer son indignation face à l'action de ces affreux bourgeois dont on précise qu'ils ont payé 8 000 euros le mètre carré, ce qui les range visiblement dans le camp des ennemis de classe. L'argument est de poids : ces riches-là n'aiment pas les pauvres qui sont de sortie dès la canicule venue, "et aussi les étudiants, les djembéistes, les sosies de Zaz, les futurs festivaliers d'Aurillac, les intérimaires fauchés, les trompettistes amateurs, les buveurs de 8.6 et même les punks à chiens". Ces propriétaires (Libé oublie qu'on peut être locataire à Paris) amateurs d'Amélie Poulain et de son Paris "sépia" (en langage Libé, ça veut dire nostalgique, donc pétainiste, donc nous renvoyant aux "heures sombres, etc.") sont furieux de constater que leur quartier est véritablement pittoresque, qu'il est resté véritablement parisien et pas gentrifié.
L'argument aurait de quoi faire hurler de rire de la part d'un journal qui vante les bistrots branchés et pour qui le peuple se réduit si souvent à des beaufs racistes votant FN. Mais il nous révèle en fait comment une part de la gauche a remplacé dans son horizon idéologique le peuple par une entité indéfinie, ces "étudiants, djembéistes, intérimaires fauchés" et autres. Cette foule folklorique a bien sûr le droit d'être sale et de déverser ses déchets sur un site jusqu'à lui ôter toute beauté, parce qu'ils sont du côté du "mouvement" et de la "vie". Le même processus incite à ne pas considérer comme des "pauvres" les populations des cités HLM qui à intervalle régulier s'élèvent contre les saletés et dégradations qui massacrent les parties communes de leurs immeubles. Les "pauvres" ne protestent pas, ils ne réclament pas la sécurité et la pauvreté. Les "pauvres", les "damnés de la terre", ce sont les "jeunes" qu'il ne faut pas "stigmatiser" et qui, de ce fait, peuvent imposer des immondices à leurs voisins.
Quel étrange mépris du peuple ! Quelle curieuse vision de la dignité humaine ! On serait tenté d'inciter les éditorialistes de Libération à relire les réflexions de George Orwell sur ceux qu'il appelait "les gens ordinaires", qui se caractérisent par le désir d'une vie simple, l'attachement à des valeurs traditionnelles et le respect de la "décence commune", la faculté instinctive de percevoir le bien et le mal. Certes, ces petites gens ne ressemblent pas à ceux qui viennent déverser leurs déjections festives sur les trottoirs. Parce que, faut-il le rappeler aux garants de la gauche libertaire, les pauvres, autant que les riches, aiment la propreté et la beauté. Et la propension à prendre l'espace commun pour une poubelle n'est pas la conséquence de l'oppression sociale mais de l'abolition de cette morale minimale qui fait prendre conscience qu'il y a des choses "qui ne se font pas". Elle est la traduction en actes d'une idéologie mettant l'individualisme hédoniste au-dessus des normes communes au nom du sacro-saint "il ne faut pas juger".
La meilleure preuve que, dans la lutte des classes sans cesse réinventée, les défenseurs du droit à polluer l'espace public pour cause de divertissement de masse ne sont pas du côté qu'ils croient, c'est que ce que subissent les petits bourgeois du canal Saint-Martin ou les prolétaires des cités du 9.3, on ne permettrait pas une seconde que le subissent les grands bourgeois du XVIe arrondissement ou les dirigeants de Libération aux abords de leur maison de campagne ou de bord de mer.
De gauche ou de droite, le respect du peuple consiste à ne pas imaginer que la pauvreté implique (et donc excuse) l'incivilité ou la délinquance, mais à comprendre que l'égalité, la fraternité et la morale qui les sous-tendent sont le ciment d'une société digne.
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Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir : Bianca, leur jouet sexuel
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D'Albert Camus Sartre avait dit : "Tout anti-communiste est un chien !" Ben voyons ! Et bien il apparaît que Sartre, cet apôtre de la justice et de la dignité etait un porc et Beauvoir, cette prêtresse de la libération féminine, ne valait pas mieux. Voila, voila...
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« A 16 ans, Bianca devient l'amante de Beauvoir puis celle de Sartre. Un trio amoureux qui rejouera Les liaisons dangereuses à Saint-Germain-des-Prés
Il y a du Choderlos de Laclos dans cette histoire. Quand, cinquante ans après les faits, Bianca Lamblin relate dans ses "Mémoires d’une jeune fille dérangée" (Balland, 1993) son épisode amoureux flamboyant avec Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, c’est dans le vitriol qu’elle trempe sa plume. Elle vient de découvrir dans les "Lettres à Sartre" et le "Journal de Guerre" de Simone de Beauvoir, publiés quatre ans après la mort de cette dernière, le jeu ambigu qu’a mené le Castor avec la toute jeune fille qu’elle était alors. Et soudain c’est l’effondrement. Jamais elle n’aurait cru déceler une madame de Merteuil manipulatrice dans cette femme qu’elle a aimée au-delà de tout pendant un demi-siècle. Et pourtant...
L’histoire avait commencé dans l’effervescence, en 1937, lors de la rentrée scolaire au lycée Molière, à Paris, où Simone de Beauvoir venait d’être nommée professeur de philosophie. La parole rauque et rapide, le débit torrentiel, la nouvelle prof conquiert aussitôt ses élèves. "Tout en elle respirait l’énergie. L’intelligence de son regard d’un bleu lumineux nous frappa dès le début", écrit Bianca, qui porte alors son nom de jeune fille, Bienenfeld. "A seize ans, on est facilement ébloui", ajoute-t-elle. Issue d’une famille juive polonaise qui a connu bien des tribulations, l’adolescente sort à peine d’une enfance ballotée. Jolie, coquette, passionnée, elle est subjuguée par l’assurance de cette intellectuelle de vingt-neuf ans qui ne se sert d’aucune note, par le caractère éclatant, incisif, audacieux de ses jugements, son mépris cinglant pour les élèves peu douées. La future prêtresse du féminisme prône des idées neuves qui la troublent profondément: la liberté de la femme, son indépendance financière, le refus de son assujettissement par le mariage et la maternité. La jeune Bianca s’emballe, s’identifie à son modèle, au point de lui emprunter ses tics de langage et de vouloir devenir, comme elle, agrégée de philosophie.
Au mois de mars, elle ose lui écrire son admiration. Très vite, elle reçoit en retour un pneumatique. Simone de Beauvoir lui donne rendez-vous dans un café de la rue de Rennes. La rencontre est chaleureuse, au point que le mentor propose à son élève de la voir en privé. C’est peu de dire qu’elle court: désormais Bianca vole, tous les dimanches, retrouver le Castor dans son minable hôtel de la rue Cels et les voilà parties pour des virées dans Paris, aux puces, à Montmartre, dans les parcs autour de la capitale. Leurs confidences se font de plus en plus tendres, de plus en plus intimes. Le bachot passé, elles font, sac au dos, une randonnée dans le Morvan pendant laquelle elles deviennent amantes, dans des auberges de fortune. Simone de Beauvoir a raconté à Bianca son âpre combat pour vaincre les préjugés de son milieu bourgeois et faire des études supérieures, et aussi sa rencontre décisive à la Sorbonne, pendant la préparation de l’agrégation, avec un groupe de normaliens. "Celui qui était le plus laid, le plus sale, mais aussi le plus gentil et suprêmement intelligent, c’était Sartre", lui confie le Castor. "Je sus immédiatement qu’il était l’amour de sa vie", écrit Bianca. Arrivés respectivement premier et seconde à l’agrégation, les deux brillants agrégés, devenus amants, se sont reconnu la même ambition dévorante, se sont juré de s’épauler mutuellement pour construire leur œuvre. Mais au prix d’un pacte qui, à l’époque, fera bien des émules dans le petit monde existentialiste de Saint-Germain-des-Prés. "Pas de mariage, surtout pas de mariage. Pas d’enfants, c’est trop absorbant. Vivre chacun de son côté, avoir des aventures ; leur seule promesse était de tout se raconter, de ne jamais se mentir. En résumé, une liberté totale dans une transparence parfaite. Programme ambitieux!"
En fait, quand Sartre a proposé ce pacte à Simone de Beauvoir sur un banc du jardin du Luxembourg, il ne lui a pas vraiment laissé le choix. "Entre nous, lui a-t-il dit, il s’agit d’un amour nécessaire : il convient que nous connaissions des amours contingentes." C’est que le petit homme sale et laid, qui a su conquérir la bourgeoise repentie, est un vrai séducteur qui n’a pas vocation à la monogamie ! Du haut de son mètre cinquante-sept, rondouillard, affligé de strabisme, les dents gâtées par le tabac, le teint brouillé par l’alcool et le n’importe quoi de son hygiène de vie, Sartre collectionne avec entrain les jolies femmes. Et n’entend pas renoncer à cette plaisante diversité! Pour compenser sa laideur, il dispose d’atouts convaincants: son image d’intellectuel prestigieux, la drôlerie de sa conversation, sa voix bien timbrée qui s’y entend en discours amoureux. Lui-même se dit doué "pour baratiner les femmes " et leur compagnie le divertit bien plus que celle des hommes avec lesquels il "s’ennuie crasseusement". Il lui arrivera d’avoir sept maîtresses à la fois, chacune ignorant tout des autres, alors qu’il leur ment copieusement, leur promettant le mariage, selon un "code moral temporaire", comme il le confiera à son secrétaire, Jean Cau. Pour le Castor, c’était à prendre ou à laisser. Mais, dans le contexte de machisme de l’époque, l’arrangement qui la met sur un pied d’égalité avec Sartre passait quand même pour révolutionnaire.
Portée par ses dix-sept ans encore pleins d’enthousiasme, voilà donc l’ardente Bianca promue "amour contingente" de Beauvoir. Elle apprend vite pourtant qu’elle n’est pas la première. Son professeur, décidément sensible au charme féminin (un lesbianisme qu’elle se gardera bien de revendiquer dans ses livres), a déjà vécu une "amitié socratique" avec l’une de ses élèves russes, Olga Kosakiewicz, une fille fantasque et désinvolte qui a beaucoup troublé Sartre. Econduit par la jeune personne, il s’est consolé avec sa sœur, Wanda, devenue sa maîtresse. Tout cela sent le libertinage à plein nez et devrait pousser Bianca à la prudence. Mais la jeune juive n’a pas l’esprit libertin. Imprégnée, comme toute sa génération, par les amours tragiques de Tristan et Yseult – son roman culte qui, dit-elle, a "aggravé sa propension à la sentimentalité " –, elle s’attache avec exaltation. Et ne flaire pas le danger le jour où, devenue étudiante à la Sorbonne, Beauvoir lui conseille d’aller consulter Sartre sur un point de philosophie. On devine la suite : la cour assidue que lui fait l’écrivain pendant des mois avec la bénédiction complaisante de Beauvoir, les rendez-vous dans des cafés, ses lettres enflammées: "Ma petite Polak, mon amour", jusqu’au jour où flattée par tant d’attentions, Bianca accepte de consommer. On ne fera pas plus mufle que Sartre au moment où ils marchent vers l’hôtel: "La femme de chambre va être bien étonnée, lui dit-il d’un ton amusé et fat, car hier j’ai déjà pris la virginité d’une jeune fille." Médusée, Bianca en restera coite. "En règle générale, j’ai la repartie vive. Mais là, justement parce que l’offense était grave, la vulgarité patente, je me tus." La suite est du même tabac. "Je sentais bien qu’il était incapable de se laisser aller physiquement, de s’abandonner à une émotion sensuelle." Crispée, glacée comme par les préparatifs d’un acte chirurgical, Bianca ne se laissera faire que les jours suivants "mais la frigidité était bien établie et persista durant tous nos rapports." C’est qu’en dépit de sa boulimie sexuelle, Sartre était un piètre amant ("j’étais plus un masturbateur de femmes qu’un coïteur", reconnaîtra-t-il). Ce qui ne faisait pas l’affaire de Simone de Beauvoir, laquelle avait beaucoup de tempérament. En 1939, il ne couchaient déjà plus ensemble. Mais pour ne pas perdre son indéfectible compagnon, le Castor maintenait avec lui un lien sexuel par procuration. "Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre", écrira rageusement Bianca, à soixante-dix ans passés, les yeux enfin dessillés. Un jeu dangereux, car Sartre – il le prouvera par la suite – était susceptible de tomber follement amoureux. Et Beauvoir, inquiète et jalouse, menait alors un vrai travail de sape, assez pervers, pour éliminer sa potentielle rivale. A-t-elle perçu ce danger avec Bianca? Dans les lettres qu’elle envoie alors à Sartre, en tout cas, elle se gausse du "pathétique" de la jeune fille qu’elle a baptisée du pseudo de Louise Védrine, elle raille ses badinages et son caractère ombrageux, raconte complaisamment comme elle se rit d’elle au Café de Flore avec Olga, en son absence. "Je vais encore vous couler Védrine..."
Elle entraîne aussi l’écrivain dans des imbroglios minables, de constants mensonges, pour mieux cacher à Bianca son début d’idylle avec Jacques-Laurent Bost, un de ses jeunes collaborateurs à la revue "Les Temps Modernes". Pleine de candeur, la jeune fille ne devine rien de cette duplicité. Elle aime, elle se croit aimée des deux écrivains, elle imagine leur trio singulier plein d’avenir, gravé dans le marbre. Sentant venir la guerre, pressentant ce qu’il lui en coûtera d’être juive, elle a un besoin vital de cette sécurité affective. Malgré leurs moments d’abandon, Beauvoir a parfois des sautes d’humeur, des exaspérations qu’elle s’explique mal. Mais alors, Sartre, qui a rejoint l’armée, s’emploie dans ses missives à rassurer "sa petite Polak" : "Mon amour, il est une chose que je sais bien, en tout cas, c’est que le Castor vit dans un monde où tu es partout présente à la fois." Quand en février 1940, Bianca reçoit soudain une lettre de rupture du philosophe, c’est la stupeur. Beauvoir écrira en douce à Sartre: "Je ne vous reproche que d’avoir exécuté Védrine un peu trop à la grosse... mais c’est sans importance !" La révélation de la liaison de Beauvoir avec "le petit Bost" achèvera Bianca, qui se retrouve alors complètement larguée tandis qu’elle passe en zone libre. Blessée par ce double et cruel abandon, elle épousera Bernard Lamblin, un ancien élève de Sartre, et s’emploiera à échapper à la Gestapo (son grand-père et sa tante, la mère de Georges Perec, mourront en déportation). Elle finira par soutenir la Résistance avec son mari dans le Vercors mais dans un état de grave dépression, une sorte de psychose maniaco-dépressive. Un état qui va frapper Beauvoir quand les deux femmes se reverront après la guerre. "Je suis secouée à cause de Louise Védrine", écrit-elle à Sartre. Elle m’a remuée et pétrie de remords parce qu’elle est dans une terrible et profonde crise de neurasthénie – et que c’est notre faute, je crois, c’est le contrecoup très détourné mais profond de notre histoire avec elle. Elle est la seule personne à qui nous ayons vraiment fait du mal, mais nous lui en avons fait... Elle pleure sans cesse... elle est terriblement malheureuse." Touchée par cette détresse, le Castor proposera à Bianca de renouer leur amitié, sur un plan strictement intellectuel cette fois. Et les deux femmes, pendant quarante ans, se rencontreront tous les mois, jusqu’à la mort de Beauvoir en 1986, en partageant leurs engagements politiques, dans un esprit de totale confiance pour Bianca.
En 1990, quand paraissent "Les Lettres à Sartre", publiées par Sylvie Lebon, la fille adoptive de Beauvoir, c’est pourtant le coup de grâce. "Leur contenu m’a révélé sous un tout autre visage celle que j’avais aimée toute ma vie et qui m’avait constamment abusée. J’y lisais le dépit, la jalousie, la mesquinerie, l’hypocrisie, la vulgarité. Que Sartre m’ait sacrifiée à sa quête perpétuelle et vaine de séduction, soit. Mais que Simone de Beauvoir serve de pourvoyeuse à son compagnon est plus étonnant. Que dire d’un écrivain engagé comme elle dans la lutte pour la dignité de la femme et qui trompa et manipula, sa vie durant, une autre femme ?", explique-t-elle. Contrainte d’exposer sa vérité, pour faire face à l’humiliation publique de ces Lettres scandaleuses, Bianca Lamblin portera à son tour un coup fatal à la légende du couple royal de l’existentialisme. En concluant ainsi ses Mémoires : "Sartre et Simone de Beauvoir ne m’ont fait finalement que du mal." »
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