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09/03/2016

L'aiguillon de l'énergie sexuelle

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le voyage dissipe le trop-plein énergétique. Le mouvement est la soupape de la fièvre sexuelle. Si le corps brûle trop, il suffit de rajouter à l'étape quelques kilomètres pour l'éteindre. Les nomades, comme les "wanderers", vivent dans un parfait apaisement intérieur. Non pas que la nature "désélectrise" leur moelle, mais parce qu'un bel usage du monde permet de dépenser avec juste mesure le trop-plein vital sur le sable des pistes. Lorsque je chemine par les travées du monde, je me sens comme ce voyageur de Knut Hamsun, qui murmure sous l'étoile d'automne : "Je n'ai pas lu les journaux et je vis tout de même, je vais bien, je fais de grands progrès en calme intérieur, je chante, je me pavane, je vais tête nue, contemplant le ciel, le soir."
Mais la plongée soudaine dans les villes réveille les mauvaises fièvres. En milieu urbain, plus moyen de les étouffer par l'effort. Le voyageur retombe sous l'aiguillon de l'énergie sexuelle sitôt qu'il gagne les faubourgs. En ville, tout s'étiole, sauf les pulsions. »

Sylvain Tesson, Eloge de l'énergie vagabonde

 

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