13/09/2007
"N'ayez pas Peur !"
=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=
Suites aux propos tenus par Marie-Gabrielle et Gmc dans les commentaires de ma note, "Écrire - IV", voici ma réponse de franc-tireur aguerri. Je n'ai jamais été au Catéchisme, que les grenouilles de bénitier me pardonnent d'avance.
Les athées et autres agnostiques peuvent remplacer ici Dieu par La Vie, si ça leur convient.
La parabole des talents ?
Matthieu 25.14 à 25.30
"14. Car il en est comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens ; 15. et à l'un il donna cinq talents, à l'autre deux, à l'autre un ; à chacun selon sa force particulière, et il partit. 16. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. 17. De même aussi celui qui en avait deux, en gagna deux autres. 18. Mais celui qui en avait reçu un, s'en étant allé, creusa dans la terre, et y cacha l'argent de son seigneur. 19. Or, après un long temps, le seigneur de ces serviteurs vient, et il règle compte avec eux. 20. Et celui qui avait reçu les cinq talents, s'approchant, présenta cinq autres talents, et dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; en voici cinq autres que j'ai gagnés. 21. Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton seigneur. 22. Celui qui avait reçu les deux talents, s'approchant aussi, dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents ; en voici deux autres que j'ai gagnés. 23. Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. 24. Mais celui qui avait reçu un talent, s'approchant aussi, dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui ramasses où tu n'as pas répandu ; 25. et ayant craint, je suis allé, et j'ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. 26. Mais son seigneur lui répondit : Méchant et paresseux serviteur, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai pas répandu ; 27. il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec l'intérêt. 28. Otez-lui donc le talent, et le donnez à celui qui a les dix talents. 29. Car à tout homme qui a, il sera donné, et il sera dans l'abondance ; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a. 30. Et jetez le serviteur inutile dans les ténèbres de dehors ; là seront les pleurs et le grincement des dents."
Nous recevons du Seigneur une richesse de dons innés et sa Parole en couronnement de ce que nous sommes ou pourrions être.
Dons gratuits, égaux ou différents, fastueux ou peu imposants, il ne tient qu’à nous d’en devenir dignes si nous savons en saisir la grâce.
Ses dons sont, quels qu’ils soient, largement satisfaisants pour marcher vers la Sainteté de notre prêtrise intérieure et pour porter témoignage de notre Foi, si nous en avons une, mais certains « croyants » se contentent juste de conserver ce qu’ils ont reçu, ou de le dilapider sans présence d’esprit, malgré la Présence constante du Seigneur à travers ses dons. Ils n’exploitent ni ne font fructifier les bienfaits reçus, ils se croient à l’abri, simplement parce qu’ils ont reçu un legs qu’ils ne comprennent pas. Ils enterrent leur trésor qui est un bien triste trésor. Ce sont souvent ces gens-là qui prennent la parole de Dieu au pied de la lettre et, de ce fait, en piétinent l’Esprit.
Fondamentalistes de tous poils qui, penchés sur leur tradition, pensent la préserver en l’enterrant alors que c’est une parole Vivante qui vivifie ou qui tue et que la Tradition elle-même exige d’elle le Mouvement. Je dis bien le Mouvement, non le progrès tel qu’il est édicté depuis Les Lumières du XVIII ème Siècle. La Parole de Dieu est Infinie, elle ne doit pas changer tout en étant évolutive, non selon les modalités modernistes matérialistes mais selon un principe spirituel qui a des implications multiples, car si le progrès selon la formule consacrée désigne une ascension linéaire, le Mouvement Spirituel, lui, affirme la Métamorphose constante et le jeu dialectique des contraires. Le Mouvement engendre la Transformation, la découverte, l’Osmose avec la création et avec son Créateur.
Or, beaucoup perdent courage, s’affrontent avec leurs semblables pour, finalement, se confiner dans leurs ridicules certitudes. Ceux-là sont, en vérité, dans l’inaction, dans le consensus, des réactionnaires en puissance couverts de poussière et sentant la naphtaline. Ils croient en Dieu parce qu’ils le craignent au lieu de l’aimer et de sentir son amour, ses dons, sa Grâce. Ils ne partagent rien d’autre si ce n’est leurs frustrations ravalées, leurs haines retenues, leurs ressentiments douloureux. Qu’espèrent-ils ? On se le demande. Ils ne prennent aucun risque, retournés comme un gant sur eux-mêmes. S’ils ont dilapidé ce qu’ils avaient, ou s’il l’ont juste précieusement conservé, ils sont en vérité déjà morts. Nus et vides comme des morts, on en vient à se demander s’ils parviendront à vraiment mourir un jour plutôt que de s’éteindre simplement comme une ampoule en fin de vie.
Car celui qui ne se prépare pas à vivre sa Mort a-t-il jamais été vraiment vivant ?
Or voici celui qui fait fructifier ce qu’il a reçu. Il prend des risques, s’abonne au changement, sans perdre un seul instant le sens de sa Singularité et de ses Racines, et il s'adonne à la rumination intellectuelle et spirituelle joyeuse en guettant le retour du Seigneur qui viendra lui demander des comptes avec la crainte de n’avoir pas risqué le nécessaire pour faire naître quelque chose de Supérieur.
Les talents sont répartis à chacun selon sa capacité en conformité à la Sagesse Royale de Dieu. Ainsi de celui qui reçoit 5 talents, de celui qui en reçoit 2 et celui qui en reçoit un seul. Mais tous se doivent d’agir à la fructification de leurs bénédictions par leur emploi fidèle dans la vie pratique.
Le retour du maître c’est simplement Le Jour du Seigneur devant qui témoigneront les secrets mêmes de nos âmes et de nos cœurs ainsi que les fruits des œuvres de chacun d'entre nous, nos Actes.
Curieuses résonnances avec l'échange entre moi-même, le dégarni du bulbe Tim, Irina et XP dans les commentaires faisant suite au long extrait de "Citadelle" de Saint-Exupéry que j'ai mis en ligne il y a 4 jours de ça.
Conserver et se référer à la Tradition est une chose, faire Vivre la Tradition, faire Vivre ce que l'on conserve en est une autre.
Écrire s'inscrit, également, dans le Cheminement Authentique de cette Vie Vivante.
22:50 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Dieu | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Je ne peux qu'abonder dans le sens de tout ce que vient de dire Nebo. Cette parabole doit être comprise et appliquée dans nos vies à tous.
Si on est croyant, si on a la foi, nous nous devons de ne pas garder cette foi et cette connaissance égoïstement, oui, la parole de Dieu est vivante, elle doit cheminer et nous nous devons de la mettre en application, nous nous devons de la faire connaître, de la faire croître.
De même pour tout ce que nous apprenons dans la vie, toute connaissance, toute expérience doit être vivante. Ce qu'on nous a transmis, ce que l'on apprend par soi-même ne doit pas se figer, il faut le transmettre à notre tour et le faire croître par la parole, l'écriture, l'art, l'éducation, l'amour, l'amitié et même au travers des querelles.
Soyons et restons des âmes insurgées, des êtres vivants et éveillés, sans cesse sur nos gardes pour nous protéger de nous-mêmes car nous pouvons être aussi nos propres ennemis.
Écrit par : irina | 14/09/2007
Trop beau pour moi... mais ponctué par des mots.
Écrit par : Marie Gabrielle | 14/09/2007
Il nous faudrait le ponctuer avec des borborygmes ?
Écrit par : ***///*** | 14/09/2007
"***///*** " a raison. Par quoi pourrions nous ponctuer une réflexion,Marie-Gabrielle, si ce n'est par des mots?
Écrit par : Henri | 14/09/2007
Des cicatrices.
Écrit par : Marie Gabrielle | 15/09/2007
Je préfère tout de même la "Grande Santé".
D'ailleurs "Cicatrices"... c'est encore un mot.
Mais certains mots sont beaux...
:-)
@)>-->--->---
Écrit par : Nebo | 15/09/2007
Et vocation...
Écrit par : Marie Gabrielle | 16/09/2007
J'aime ce que vous dîtes là Nebo.
Je me permettrais de vous renvoyer à Berdiaev.
http://ezrahwyden.hautetfort.com/archive/2007/06/19/idolatrie-et-fanatisme.html#comments
Bien à vous.
Écrit par : Ezrah | 16/09/2007
Marie-Gabrielle,
Oui... certains mots la provoquent... en tout cas la définissent...
Ezrah,
à la première occasion, j'irai consulter ce texte...
@)>-->--->---
Écrit par : Nebo | 17/09/2007
Les commentaires sont fermés.