26/09/2007
Écrire - IX
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
Refuser de penser est une barbarie. C’est un génocide de l’âme. Ecrire des banalités pour transmettre des opinions. Ecrire en abréviations, en onomatopées. C'est une involution. Une dégringolade. De plus en plus j’aspire à être hors du commun. Car le commun des mortels ne souhaite plus penser. Sa vie est déjà une mort. Sa vie c’est déjà LA MORT. Or, moi, j’aime considérer la pensée, l’écriture, comme un risque. C’est un cheminement qui me met face à moi-même. Il y a une bête sauvage, un animal furieux en nous. C’est un risque qui me met en face de ce monstre qui sommeille en moi et s’éveille au dessin de la phrase. Le dessin de la phrase est un viol. Le choix du mot doit être juste. La littérature, c’est de la Magie. Elle doit révéler les justes forces et tenir en laisse les forces mauvaises pour les montrer. La langue doit être crue. Même sophistiquée elle doit être crue. C’est-à-dire, cruelle. C’est-à-dire authentique. Même passée au philtre singulier de nos cinq sens elle doit dire la Vérité. La Vérité ne peut être objective. C’est le lien d’amour ou de haine qui existe entre toutes les réalités subjectives qui fait la seule réalité objective possible. C’est ce livre, écrit à l’autre bout du monde, qui me parle, me fait frémir, pourtant, comme s’il avait été écrit ici. La littérature c’est Eros. Mais qui le sait encore ? Il faut érotiser l’écriture. Il faut la sortir de sa gangue Mortuaire.
07:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : Écrire | 
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Commentaires
C'est Eros qui érotise l'écriture. Certainement pas l'écriture qui érotise Eros!
Écrit par : . | 26/09/2007
Animal ?!
Écrit par : Marie Gabrielle | 26/09/2007
"Je ne crois pas à une philosophie non érotique. Je ne me fie pas à une pensée désexualisée"
"..la conscience pure, à peine réalisée, doit être de nouveau immergée dans le corps, dans le sexe, dans Eros; l'artiste doit enfoncer le philosophe dans l'enchantement, dans le charme, dans la grâce".
Gombrowicz
Écrit par : V | 26/09/2007
Amimal?! mg.
Écrit par : . | 26/09/2007
J'écris uniquement pour ne pas fermer les yeux.
Écrit par : nina de zio peppino | 26/09/2007
"elle doit être crue. C’est-à-dire, cruelle". Je retiendrai cette phrase. Bien à vous.
Écrit par : Ezrah | 27/09/2007
Vous m'avez retiré la censure, Nebo. Car j'ai voulu parler à Ariaga sur mon blog d'un temps cruel qui me manque... et ne l'ai encore pas fait. Allez savoir...
Ezrah, merci.
Écrit par : Marie Gabrielle | 27/09/2007
"J'ai montré dans mes ouvrages l'homme étendu sur le lit de Procuste de la Forme, j'ai su trouver un langage propre à révéler son désir, sa faim de la forme en même temps que son aversion pour elle."
W.Gombrowicz, Journal, T.1,P.207)
(A ben oui, si on me fait respirer du fumet gombrowiczien, je pavlove du clavier.)
Il fut un temps où l'écriture pouvait cheminer dans une certaine désinvolture, et d'Urfé habillait les passions de Céladon, d'une grâce légère où tintaient - discrètement- les premières notes d'une harmonie qui deviendraient chez Rousseau cette musique des Rêveries. (Déjà dans les Confessions...)
Vérité et représentation ont de longue date dansé un tango éprouvant sur la piste littéraire. Mais même chez un Voltaire, on était encore adossé à une tradition, la société n’était pas devenue cette longue série de villages Potemkine.
Et pourtant… un parfum de souffre commence de flotter avec l’irruption des temps modernes. C’est Sade d’une écriture glacée, rigoureuse et enveloppante qui le premier sacrifie tout à l’expression de Sa vérité. Naissance des idéologies, le temps des asservissements est venu qui va pousser l’écrivain à affirmer sa singularité comme ultime hommage à la liberté. Une liberté dangereuse, et qui réclame des ruines. La suite… de Céline aux Poèmes d’Ezra Pound, elle est ce paysage qui s’étend derrière nous. Aujourd’hui, peut être faut –il retrouver l’instinct et le métier, leur mariage douloureux et fécond. L’aventure commence.
Un texte ardent Nebo. Continuez ! Dansons sur nos déchirures.
R.Jecritrovit
Écrit par : Restif | 27/09/2007
site tres interessant j y retournerai!!!
Écrit par : globbers | 27/09/2007
Eh ben. On se foule pas la Minerve dans la pub pro-blog...
Écrit par : R | 27/09/2007
eros, fils illégitime d'aphrodite.....
la déesse du désir, c'est aphrodite; eros n'est qu'une vanité parmi d'autres, un des nombreux effets de l'orgueil humain; enfin, ce qu'on lui prête surtout...
Écrit par : gmc | 27/09/2007
"la déesse du désir, c'est aphrodite" oui. de plus aphrodite est puni(e) de mal-seance il me semble.
Eros n'est rien a mon sens. seul aphrodite est deese. (ou dieu)
Écrit par : X-Add | 27/09/2007
Ah, non, là, vous vous plantez. Eros est l'une des 3 divinitès primordiales (avec Nuit et Chaos) dans la Théogonie d'Hésiode, le plus vieux texte sur les mythes (bon, pour Nuit, faudra que je vérifie).
La punition d' Aphrodite est nettement plus tardive. Elle se fait prendre au pieu avec Ares par Héphaïstos qui lance sur eux un filet comme il sait les faire. Et c'est un bon hein, il s'occupe perso de la foudre de Zeus. C'est dire. Mais rassurez-vous, elle s'en tire très bien. Après tout, quand on n'est née du sang des testicules d'Ouranos (chatré par ce petit salopiaud de Zeus), on a des relations...
Écrit par : Re... En revenant de Troie | 27/09/2007
Vous m'donnez de ces envies...
Je vais consulter de ce pas "Les mémoires de Zeus" de ce vieux réac' qu'est Maurice Druon... et un p'tit tour, vers chez "La Paideia" de Werner Jaeger... ha ha ha ha ha ha !
Écrit par : Nebo | 27/09/2007
Si, devant la biblio, vous croisez une bestiole zarbi posant des questions tordues à propos d'être marchant à 2, 3,4 pattes, méfiez-vous ...
Écrit par : R... | 28/09/2007
le eros auquel tout le monde se réfère est le fils d'aphrodite, fils illégitime... pas celui de la théogonie d'hésiode sur lequel il existe très peu de choses écrites. il existe une confusion volontaire à ce niveau, beaucoup ne veulent pas voir ce qu'implique l'adjectif illégitime.
concernant eros dans la théogonie, on devrait lui trouver un autre nom, ce serait plus simple - mais la confusion a la lucidité en horreur -, il correspond au "désir resté désir" de rené char, ce qui n'est pas le cas de ce fils d'aphrodite que d'aucuns portent aux nues qu'il ne fréquente pas. et, de plus, il existe vraiment fort peu de textes qui lui sont consacrés, y compris dans la théogonie d'hésiode.
dans le même genre, il serait judicieux de s'interroger sur le fait qu'aphrodite, la beauté, est la seule des dieux, qui apprécie arès et ses oeuvres....
Écrit par : gmc | 28/09/2007
C'est drôle, j'ai comme l'impression qu'il y a un problème de majuscules en ce moment.
Les gens ne savent pas/plus, entre ceux qui ont désappris, ceux qui ont mal appris, ceux qui tentent, ceux qui abusent, arf !!...
Écrit par : V | 28/09/2007
Réécrire Hésiode est une idée amusante... Et, c’est sûr, les textes sont une source de confusion, il faut épurer tout ça rapidos.
Remarquez Georg Lukács pensait que c'était l'histoire même qu'on devait réécrire au fur et à mesure des évènements. Encore un effort, et vous arriverez à cette pensée majeure.
Heu, ce qu'Aphrodite apprécie chez Ares c'est... (non, restons décent).
Enfin, si vous voyez l'étreinte comme une subordination "idéologique"...
En tous cas, Vous êtes un franc rieur gmc. D'évidence...
Écrit par : Restif | 28/09/2007
Je me souviens, adolescent, lorsque les "copains" et les "copines" y allaient de leur "Peace and Love" standard, je les corrigeais aussitôt : WAR & LOVE ! Ce qui les laissait stupéfaits !
Arès et Aphrodite étaient déjà passés en moi...
Écrit par : Nebo | 28/09/2007
Très intéressants échanges...
Écrit par : laura | 29/09/2007
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