12/05/2008
LÉON BLOY OU LES PARADOXES D’UN IMPRÉCATEUR
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
J'ai tenu entre mes mains, au travail, à la FNAC donc, ce livre collectif qui fait tant jaser, Le Livre noir de la révolution française (Editions du Cerf). Je l'ai longuement parcouru et suis même parvenu à lire certains chapitres en entier par l'art et la manière de transformer les pauses officielles en jardin de lecture.
Les doux crétins qui peuplent notre République se refusent de concevoir à quel point cet événement a été décisif sur l'avenir du monde en négatif aussi, ne désirant en retenir que le mythe du soulèvement libérateur et progressiste. Non contents d'aborder uniquement les faits historiques sanglants (il s'agit d'un livre Noir, je le répète), la guillotine, les "mariages républicains", le génocide vendéen... les auteurs de ce pavé (nous sommes en présence d'un ouvrage collectif) s'attachent également à analyser les penseurs, les écrivains qui sortis de la révolution n'ont plus été en mesure de penser leurs postulats de la même manière une fois leurs plume trempée dans le sang des victimes des enragés. Après la lecture du chapitre consacré à Baudelaire par exemple, les bobos gauchistes devront bien admettre que les quelques six mois durant lesquels le poète se sera proclamé "révolutionnaire" ne lui auront servi qu'à liquider cette triste illusion avant de se tourner vers l'essentiel : le Verbe au service du Beau et de l'Ordre.
Baudelaire, donc, Huysmans, Nietzsche, Balzac, Comte... et, bien entendu, Léon Bloy dont ma douce Irina a pris le temps de retranscrire ici l'article qui lui est consacré dans l'ouvrage en question sous la plume de l'historien Jean-François Galinier-Pallerola et que je vous livre avec une pensée spéciale pour mon ami Jean-Jacques L., admirateur de l'écrivain, une dédicace certaine pour Restif, Bloyen de la Toile qui vient si souvent en ces lieux déployer sa sympathique érudition. Sans oublier XP qui voue une admiration à Bloy bien plus censée que celle d'un Marc-Edouard Nabe.
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Il faut entendre, aussi, l'excellente émission, en fichier mp3, consacrée au Livre noir de la révolution française sur le site de Canal Académie que vous pouvez télécharger ICI
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"LÉON BLOY OU LES PARADOXES D’UN IMPRÉCATEUR
Le rapport de Léon Bloy à l’histoire, et donc à la Révolution française, se place sur le plan du prophétisme dont l’essence, dit Jean Guitton, est « la révolte contre l’abus au nom de la pureté meurtrie, au nom de l’esprit défiguré par la lettre, au nom du principe déformé par l’usage.(1) » Le prophète encourt la colère des puissants, crie dans le désert, choisit sa cible, quel scandale dénoncer dans l’amoncellement d’injustices qu’il perçoit ; mais n’étant ni roi ni prêtre, il ne doit se soucier ni de réalisme, ni de responsabilité, ni des conséquences de ses paroles de feu sur un autre que lui-même, ni en définitive d’être bien compris dans l’excès de ses vaticinations : il suffit que sa voix ne se taise pas, ne fût-elle jamais écoutée. Dans ses condamnations ou ses dénonciations, Léon Bloy n’a cure de respecter le principe de non-contradiction. Il se laisse guider par la mission qu’il croit avoir reçue de Dieu. Au lieu d’enquêter patiemment sur des détails avec érudition et souci d’exactitude, comme le font aujourd’hui les historiens, il recherche, avec saint Augustin ou Bossuet, une vision globale de l’histoire universelle, en tant que lieu où Dieu se révèle en gouvernant le monde par sa Providence et lieu où se découvre son dessein sur l’homme, de la création la fin des temps.
Léon Bloy naît en 1846 dans une famille de petits-bourgeois de province. Son père, employé de bureau, est proche de la franc-maçonnerie. À quinze ans, il perd la foi, n’éprouve que détestation et révolte contre Jésus, l’Église, l’argent et les puissants. Il se sent proche des anarchistes révolutionnaires qui lancent des bombes et préparent le Grand Soir. Ayant quitté une médiocre place de gratte-papier, déclassé, il mène à Paris une vie de bohème littéraire. Il envoie un article à La Rue, revue de Jules Vallès, se proclame sous le Second Empire « républicain et parfait socialiste », rencontre et lit l’anarchiste russe Alexandre Herzen, « patriarche des nihilistes (2) », qui meurt à Paris en 1870. Bloy y trouve l’écho de sa propre colère et l’annonce des massacres auxquels il aspire pour étancher sa soif de justice : « Les exécutions seront nombreuses, écrit Herzen […] Il suffira que l’incendie de la fureur, de la vengeance, détruise le monde […] et ce sera superbe. vive le chaos et la destruction ! Vive la mort ! Place à l’Avenir.(3) »Les accents de l’Internationale, composée en 1871, s’avèrent moins sanglants pour chanter : « Du passé faisons table rase… »
La conversation au catholicisme, en 1868, le sauve du nihilisme sans exorciser sa violence ni son intransigeance. La poussée anarchiste constitue, selon lui, une réaction à la médiocrité de l’idéologie bourgeoise matérialiste ; il évoque « la merveilleuse fructification de semailles de l’hypocrisie bourgeoise et de l’athéisme philosophique, depuis une demi-douzaine de lustres.(4) » Même devenu chrétien, il ne considère pas sans une réelle sympathie les attentats anarchistes : « La dynamite pastichait une fois de plus la Vraie Colère », écrit-il en 1892 ; « Les anarchistes informés de l’inexistence de Dieu, ont heureusement trouvé l’expédient sortable qu’il fallait pour envisager à notre époque, avec moins d’effroi, la nécessité de mourir. […] Le catholicisme ou la pétard ! Choisissez donc une bonne fois, si vous n’êtes pas des morts. (5) » En 1902, Rachilde, habituellement favorable à Bloy, s’attire les reproches de l’écrivain en le déclarant anarchiste, « beaucoup plus près de Ravachol que de Jésus », dans une critique de l’Exégèse des lieux communs. (6)
Jacques Maritain, un des filleuls de Léon Bloy avec sa femme Raïssa, rend compte de l’engagement social de Bloy : « Partout où il voit quelqu’un souffrir d’injustice, il s’élance vers lui : Christophe Colomb, Marie-Antoinette, Louis XVII, la très noble Mélanie, les Juifs […] ; le Pauvre enfin, le Pauvre et la Pauvreté qu’il chérit tous deux à cause du Pauvre par excellence ; et infiniment au-dessus de tout, Notre Dame, la reine du monde, qui pleure et qu’on n’écoute pas, tous ont reçu son témoignage.(7) » La conception bloisienne du « pauvre » ne correspond donc pas à une catégorie sociale, le prolétariat, mais à une position de victime à laquelle il s’identifie, en tant qu’artiste maudit et petit-bourgeois déclassé, et où sa mystique lui fait reconnaître, avec le Poverello d’Assise, un ambassadeur du Christ.
Léon Bloy se définit lui-même en 1905 comme « un communard de la veille », un communard d’avant la Commune, un « communard converti au catholicisme (8) ». En 1869, son père lui reproche : « Mon pauvre Léon […] Tu fais de la religion comme tu faisais naguère des sentiments sociaux. De babouviste, tu es devenu dominiquain (sic) de l’école de Torquemada. Je ne peux te suivre dans ces excès, dans tes frénésies. Tu vantes les douceurs de l’Église et tu anathémises (sic).(9) »
La relation de Léon Bloy à l’égard de la Révolution française reste marquée par le radicalisme de son rejet de la société contemporaine. Loin de l’horrifier, la Terreur le fascine au même titre que les attentats terroristes de la fin du XIXe siècle. Il n’est pas du côté de 1789 et des bourgeois, mais de 1793 et des sans-culottes et anticipe les exterminations de masse de la dékoulakisation et des Khmers rouges : « Les trois cent mille têtes du citoyen Marat ne m’auraient pas suffi, confie-t-il dans une lettre de 1882. L’égalité démocratique prise du plus bas possible devait, selon mes vues, réaliser un niveau social tel qu’il ne restât plus sous le soleil que le Bourbeux et le Croupissant […] Toute supériorité, tout relief humain devait tomber, s’engouffrer et périr dans le cloaque d’une promiscuité définitive. (10) »
Dans Le Désespéré, Bloy retrouve les mêmes accents terroristes pour annoncer le châtiment des nantis. Pour lui, les attentats anarchistes ne font qu’anticiper sur la vengeance de Dieu. Mais l’enfer de Bloy annonce plus la révolution culturelle maoïste qu’il ne ressemble aux exécutions des otages par les communards de 1871 : « Ils [les riches] se tordront de terreur, les Richards-cœur-de-porcs et leurs impitoyables femelles, ils beugleront en ouvrant des gueules où le sang des misérables apparaîtra en caillots pourris ! Ils oublieront d’un inexprimable oubli la tenue décente et les airs charmants des salons, quand on les déshabillera de leurs chairs et qu’on leur brûlera la tête avec des charbons ardents — et il n’y aura plus l’ombre d’un chroniqueur nauséeux pour en informer un public bourgeois en capilotade ! Car il faut indispensablement que cela finisse, toute cette ordure de l’avarice et de l’égoïsme humains ! Les dynamiteurs allemands ne sont que les prédécesseurs ou, si l’on veut, des sous-assesseurs de la Tragédie sans pareille où le plus pauvre et, par conséquent, le plus Criminel des hommes que la férocité des lâches ait jamais châtiés, s’en viendra juger toute la terre dans le Feu des cieux. (11)»
L’influence de Barbey d’Aurevilly et de Blanc de Saint-Bonnet (12), puis la défaite de la France devant la Prusse, en 1870, font opérer à Bloy une mutation spirituelle et politique radicale : le jeune révolutionnaire, devenu catholique en 1868, se met au service de la restauration monarchique.
En 1867, Léon Bloy rencontre Barbey d’Aurevilly à Paris et entre dans le cercle des admirateurs de l’écrivain. Celui-ci entreprend la formation intellectuelle du jeune Périgourdin, qui a quitté les bancs du lycée en troisième. Il lui fait lire notamment les auteurs latins classiques, les Pères de l’Église, Joseph de Maistre, Bonald, Carlyle, Donoso Cortés et les autres maîtres de la pensée contre-révolutionnaire. L’admiration de Léon Bloy envers Barbey d’Aurevilly ne se démentira jamais.
Le nouveau converti professe un catholicisme de combat antimoderne vibrant d’énergie. Ce goût de l’action et de l’héroïsme le pousse à s’engager dans une milice de volontaires de Dordogne intégrée au corps de volontaires vendéens de Cathelineau, pendant la guerre de 1870, pour défendre « Rome et la France au nom du Sacré Cœur », comme on le chante alors dans les églises. Il rejoint ensuite un corps de volontaires contre la Commune, mais n’aura pas à combattre avec les Versaillais contre les Communards (13). En 1870, il écrit dans une lettre à un prêtre : « Quand on me parle de patriotisme, je ne sais pas ce qu’on veut dire. Ma patrie à moi, c’est avant tout l’Église romaine et j’entends être un soldat du Christ.(14) » Catholique et patriote, il est simultanément contre la Prusse luthérienne, contre « la République des vaincus » et contre la Commune héritière de 1789. Désormais, Léon Bloy ne se voue plus à la révolution. Se proclamant anti-républicain et anti-démocrate, il met, provisoirement, son talent et son ambition littéraire à la disposition de la cause catholique et royaliste.
LÉON BLOY, LES BOURBONS ET NAPOLÉON
D’emblée il y a maldonne : Bloy n’est pas devenu royaliste mais théocrate ; la question du régime politique est secondaire et ne l’intéresse guère : « Et d’abord, écrit-il dans une lettre, nous sommes catholiques. Nous le sommes jusqu’aux dents, partout, en tout, devant tous et malgré tout.(15) » Il tire les conséquences de ces prémisses dans un texte de 1897 : « I) Je suis pour la Théocratie absolue, telle qu’elle est affirmée dans la bulle Unam Sanctam de Boniface VIII. II) Je pense que l’Église doit tenir en main les deux glaives, le Spirituel et le Temporel, que tout lui appartient, les âmes et les corps, et qu’en dehors d’elle il ne peut y avoir de salut, ni pour les individus, ni pour les sociétés.(16) » Bloy développe ce programme en quatre points dans un article de décembre 1892 : « 1) Solennelle translation de la pourriture de Renan par une équipe de vidangeurs dans le dépotoir national le plus lointain. 2) Érection au sommet de la tour Eiffel d’une colossale croix en or massif, du poids de plusieurs dizaines de millions de francs, aux frais de la Ville de Paris. 3) Obligation pour tous les Français d’entendre la messe tous les dimanches et de communier au moins quatre fois par an sous peine de mort. 4) Abolition du suffrage universel, etc. (17) »
Sa période historique de référence est un Moyen Âge imaginaire qu’il se représente comme une époque héroïque de chrétienté et d’adéquation entre un catholicisme sans compromis et une société parfaitement croyante : ce fut, écrit-il, « après les Temps Apostoliques la plus belle époque du monde. Une épopée où on croyait, où on aimait jusqu’à mourir, où on était fidèle jusque dans les supplices, où on se sacrifiait complètement où le Corps et le Sang du Christ passaient avant toute chose.(18) » Dès lors, Bloy ne peut que juger sévèrement les périodes suivantes, en particulier l’Ancien Régime et l’absolutisme dont il réprouve le gallicanisme.
La tentative d’intégration de Léon Bloy dans le camp catholique et monarchiste tourne donc court très rapidement. Il est engagé comme secrétaire dans les comités catholiques de Louis Pagès, qui préparent la victoire électorale des royalistes, en 1873, et le rétablissement de la monarchie au profit du comte de Chambord. Comme il est renvoyé de ce poste au bout de quinze jours pour manque de zèle et d’exactitude, la recommandation de Blanc de Saint-Bonnet lui permet d’entrer en 1874 à L’Univers, le journal catholique intransigeant et ultramontain de Louis Veuillot, où il ne place que cinq articles de critique littéraire avant d’en être congédié. Il devient ensuite, un mois, secrétaire de Georges Cadoudal, fondateur de la revue La Restauration. Les Assomptionnistes lui ouvrent brièvement les portes du Pèlerin, en 1879-1880 surtout, mais le tiennent à l’écart du lancement de La Croix, ce que Bloy ne leur pardonne jamais. Ces échecs font douter Bloy de son avenir littéraire. Une retraite à la Trappe, une autre à la Grande-Chartreuse suffisent à l’éloigner de la vie monastique. Il mène à Paris une existence précaire de miséreux et de tapeur, place des articles là où il peut, se lie un temps avec Coppée, Huysmans et Villiers de l’Isle-Adam. Il parvient néanmoins à acquérir une notoriété et un succès d’estime ; ses livres, ignorés ou mal accueillis par la critique, ont un public fidèle, hélas ! trop peu nombreux pour mettre l’écrivain et sa famille à l’abri des besoins. Bloy se montre hostile au nationalisme de Barrès et ignore superbement Maurras, dont il réussit à ne jamais écrire le nom dans son Journal de 1892 à 1917. Quant aux Daudet père et fils, il les éreinte joyeusement avec la clique des plumitifs de l’époque qui sont ses cibles de prédilection.
Pourquoi le « parti catholique » ne parvient-il pas à utiliser les talents de polémiste et d’apologète de Bloy ? Dans sa biographie, Maurice Bardèche, qui ne l’aime guère, met en avant ses défauts : orgueil démesuré, paresse, lenteur d’écriture, sensualité, excès d’imagination, individualisme exacerbé, mais surtout irréalisme impénitent et irresponsabilité. Bloy est trop accaparé par le surnaturel pour accorder de l’importance à l’évènementiel, à l’opportunité historique de rétablir la monarchie en France en profitant de la majorité royaliste de la Chambre, de l’élection de Mac Mahon et de l’unification provisoire du camp royaliste (19). Pierre Gaudes évoque plutôt un esprit trop indépendant pour les politiques, trop religieux pour les littéraires et trop artiste pour les religieux (20). Comme P. Gaudes, Michel Arveiller estime que la raison principale de la mise à l’écart de Bloy par ceux qui auraient dû l’accueillir, le soutenir et mettre son style au service de leur cause réside dans le fait qu’ « il n’est pas partie de la famille ». Même converti, l’ancien anarchiste reste inassimilable par les notables conservateurs. Léon Bloy juge d’ailleurs trop sévèrement le milieu où il prétendait s’intégrer pour que cela puisse se réaliser : « Du reste, si une chose me donne de l’horreur et du dégoût, c’est bien le journalisme catholique tel que je le vois pratiqué ici [à L’Univers]. Le Saint Père et l’Église sont la propriété de MM. Veuillot et Cie. […] Du talent, il n’en est pas question, c’et une affaire de monopole et de boutique. Je trouve cela simplement immonde et je le dirai en temps et lieu. (21) »
Les catholiques intégraux et les monarchistes s’accordent avec Léon Bloy sur sa critique du xviiie siècle conforme à la pensée traditionaliste. Il vitupère contre les privilèges de l’argent héréditaire substitués à ceux de la noblesse héréditaire et dissimulés sous le déguisement de la méritocratie républicaine. L’égalité inscrite dans la devise de la République lui semble aussi fausse qu’hypocrite : « Assurément, écrit-il en 1874, s’il y a quelque chose de perdu aujourd’hui, c’est la notion d’aristocratie. Le préjugé veut que tous les hommes soient égaux. La raison et l’expérience disent le contraire. N’importe. Tous les hommes mangent et boivent, donc tous les hommes sont égaux. On en est là. L’abjecte incrédulité du dernier siècle a tellement affaibli les intelligences et perverti les cœurs que cette misère hante même les têtes bien faites. (22) »
Il décrit le siècle des Lumières comme le ferait un peintre : « Les hommes de ce temps grandissent dans une espèce de lumière lavée et trouble à travers laquelle ils aperçoivent le ciel comme un frontispice turquin d’un poème encyclopédique, et la nature comme une idylle à la Deshoulières ou à la Florian, pleine de petits moutons blancs et de petits arbres bleus, découpés sur de petites aurores fleur-de-pêcher et se prolongeant ainsi indéfiniment sous les horizons. » Le décor une fois posé, la scène de bergerie s’anime : « Le singe est la bête d’élection et d’affection du xviiie siècle […]. Ce singe remplace Notre Seigneur Jésus Christ et grimpe sur tous les autels. Il est sous le nom de Voltaire l’avant –dernière incarnation du Moloch et son dernier avatar avant d’arriver à Robespierre qui réalisera la définitive splendeur de son intégrale résurrection. En attendant qu’il boive le sang, il dévore les âmes et travaille son appétit de démon. » Le jugement tombe : « Ce fut une époque superficielle où il semble que tout le monde naissait avec le don de ne rien entendre aux choses supérieures. » Vient ensuite le commentaire doctrinal : « Substitution cartésienne du moi à Dieu dans tous les ordres de faits politiques ou scientifiques, substitution du papier à la loi d’obéissance, refonte générale des constitutions, découverte inespérée des droits de l’homme, système de la nature, système de crédit, système de l’athéisme et de la banqueroute, abdication des privilèges de la noblesse et inauguration des privilèges de la Canaille…(23) »
Mais les positions de Bloy à l’égard de la monarchie ont de quoi choquer les royalistes. Le règne des Bourbons « était, à vrai dire, une pente effroyable qui descendait de Louis XIV et s’en allait, à travers trois règnes de boue, droit au panier de la guillotine (24) ». Sauf Henri IV « dont la vaillance proverbiale avait été un peu soudarde et beaucoup gasconne, on peut dire que l’avènement de ces princes fut l’adieu définitif aux sublimes emportements chevaleresques du Moyen Âge (25) ». Il traite cette dynastie de « race immonde des Bourbon (26) », ses princes sont « si odieux que je n’hésite pas à justifier Napoléon du meurtre du duc d’Enghien, traître à son roi et fomenteur avec son père et l’ignoble comte de Provence, de l’exaspération populaire qui coûta la vie à Louis XVI. Une justice supérieure a déterminé Napoléon. (27) »
Malgré les victoires militaires et la révocation de l’édit de Nantes, qui convient à l’intolérance de Bloy, Louis XIV lui déplaît : « Le protocolaire Louis XIV, chef suprême du bureau des monarchies est l’un des plus médiocres bellâtres qu’on ait jamais vus. » Louis XV ne saurait évidemment trouver grâce à ses yeux : « Le bourbeux Louis XV, très digne de son ascendant, aussitôt après sa mort, ô Juvénal, dut être précipitamment mis en bière par l’effroyable moyen d’une pompe à vidanger et c’est le trait le plus caractéristique de son règne.(28)»
Louis XVI aurait pu trouver grâce à ses yeux, en roi martyr, pitoyable vaincu, comme l’exilé de Sainte-Hélène. Loin s’en faut : « Appuyé sur le nuage des plus vaines espérances qui aient jamais habité a pulpe molle d’un cerveau philanthropique, il put entendre sans indignation les insolentes menaces des parlements et les protestations funambulesques des deux assemblées, assister en roi pacifique à l’égorgement de ses plus fidèles serviteurs, présider entre Talleyrand et Lafayette à la transcendante bouffonnerie de la Fédération […], se coiffer du bonnet rouge et ne jamais désespérer du cœur des Français. La guillotine lui paraît bien inconcevable et bien amère au lendemain d’une si fougueuse rhétorique de fraternité. « Je n’aurais jamais cru », disent les niais. Louis XVI n’a jamais cru et, par conséquent, jamais douté.(29) » Pour Bloy, tout Louis XVI se résume dans l’assentiment à la révolution bourgeoise de 1789-1790. Sa faiblesse est l’antithèse de la grandeur héroïque qui sied à un souverain : « Tout était dans la main de cet homme ; les quatre cent mille Allemands fidèles de Bouillé ; la noblesse terrienne non corrompue qui se fût levée de toutes les provinces à l’appel de son suzerain menacé ; à la frontière, une Europe sympathique et d’ailleurs intéressée au salut de ce trône, et, à défaut de tout cela, la fuite. La fuite dont les timides animaux trouvent l’énergie et dont il fut incapable ! Il ne sut même pas fuir, l’ayant entrepris, et se fit arrêter au dernier moment, comme un malfaiteur évadé, par une poignée de goujats.(30) »
La Restauration au profit des frères de Louis XVI est illégitime puisque Bloy croit fermement que Naundorf est Louis XVII, le roi légitime évadé de la prison du Temple que ses oncles et sa sœur privent du trône de France (31) : « Et quand Napoléon a cessé de barrer l’espace qui est sous le ciel, cela continue ignoblement avec le sac d’excrément qui s’est appelé Louis XVIII et son imbécile puîné Charles X, tous deux fratricides et supplanteurs dégoûtants de leur neveu, l’infortuné Louis XVII, aussi peu capables l’un et l’autre d’un éclair d’intelligence que d’un mouvement de courage ou de bonté magnanime. On ne finirait pas de prostituer l’imagination s’il fallait parler de Louis-Philippe, du capitulard de Sedan, des présidents de notre salope de République… (32)» En réalité Bloy se projette dans cette figure de proscrit, victime d’une immense conspiration d’injustice : « Quand j’écrivais Le Fils de Louis XVI, j’ignorais encore que Louis XVII, c’était moi-même, simplement. […] Comment de telles tribulations auraient-elles pu convenir à un autre personnage et quel autre que le fils de tous les rois aurait-il pu les supporter ?(33) ».
Quant au comte de Chambord, dont Bloy servit la cause sans y croire en 1873, il écrit en 1908 : « Les derrières cuisaient encore de la botte allemande. On ne parlait que de retourner à Dieu […]. On se cramponnait éperdument au comte de Chambord, supposé le Grand Monarque annoncé par des prophéties et dont la bedaine illégitime devait tout sauver.(34)»
En revanche, Bloy aime Napoléon parce qu’il le voit en génie victorieux et en vaincu héroïque. Incapable d’analyser rationnellement le bilan désastreux des Cent-Jours, il ne perçoit qu’un geste grandiose, l’Aigle volant miraculeusement de clocher en clocher. Le destin romantique de Bonaparte, élevé au sommet et précipité dans l’abîme, ne peut résulter, selon lui, que d’une intervention divine : « J’ose conclure au symbolisme prophétique dans l’épopée napoléonienne. […] C’est sa destinée qui s’est dénouée. C’est le projectile de Dieu qui avait fini sa parabole et qui, naturellement, retombait. […] Et cette grandiose chevauchée de victoires, apparue entre les putritudes roses du xviiie siècle et les abjections bourgeoises du xixe, ressemble aujourd’hui à un impossible songe.(35) » Sans être vraiment bonapartiste, Bloy éprouve la nostalgie de la grandeur impériale sans voir la contradiction entre cette admiration pour Bonaparte et ses proclamations de la supériorité du pape, ni son exécration pour le Concordat pourtant signé par le Premier consul : « Énorme sacrilège que la substitution du Salvam fac republicam au Salvum fac regem du texte sacré. Rien n’est plus semblable au reniement de Pierre que le Concordat.(36) » Il lit et relit le récit des campagnes napoléoniennes : « Tout livre se référant à ce prodigieux me fait pantelant, haletant, presque sanglotant, comme si Dieu passait.(37) » À la mort du prince impérial, il est « saturé d’une mélancolie presque surhumaine » ; la France ne peut plus rien attendre « puisque les Bourbons actuels ne comptent pas plus que des fantômes […] à moins pourtant que l’excès de son opprobre n’eût été précisément calculé pour la souterraine germination de quelque Sauveur inconnu dont l’avènement ne serait possible qu’en l’absence absolue de compétition(38) ».
LÉON BLOY ET LA RÉPUBLIQUE
Léon Bloy parle rarement de la Ire République. En 1874, on trouve des échos sans originalité des lectures de Joseph de Maistre auquel il se réfère : Révolution satanique, valeur expiatoire de la Terreur(39). Hésitant sur la gloire des soldats de la Révolution, il lui arrive de mentionner « l’enthousiasme de 92 (40) » et de le mettre ailleurs au rang des « fortes blagues dont le lyrisme révolutionnaire nous a saturés (41) ». Bizarrement il aborde avec réserve les persécutions antireligieuses de la Révolution. À propos d’une brochure sur « Les six cent prêtres martyrs des îles de la Charente », il reproche à l’auteur d’avoir utilisé « la qualification de martyre si facilement prodiguée par la sentimentalité moderne. Sans doute, il dut y avoir parmi ces malheureux prêtres de saintes âmes résignées à l’acceptation ; mais combien d’autres expièrent d’étranges infidélités sacerdotales !(42) » La mort de Marie-Antoinette l’émeut davantage, parce qu’il y voit une de ces victimes de l’injustice dont il se sent spontanément solidaire : « Jusqu’au 16 octobre 1793, on avait vu des reines décapiter des reines, on n’avait pas vu de reine guillotinée juridiquement par la Canaille, cette goujate majesté des temps actuels. Un tel arrêt ne devait pas manquer à la jurisprudence des abolisseurs de Dieu.(43) »
En réalité, la IIIe République intéresse plus Bloy que la Ire République. Née de la défaite, la République sous laquelle il souffre est l’objet de toute sa détestation : « La décrépitude originelle de cette bâtarde de tous les lâches est à faire vomir. Jézabel de lupanar, fardée d’immondices, monstrueusement engraissée de fornications, toute bestialité de goujat s’est assouvie dans ses bras et elle ressemble à quelque très antique Luxure qu’on aurait peinte sur la muraille d’un hypogée. (44)» L’interprétation de l’histoire par Bloy suit une méthode transposée de l’exégèse symbolique que lui a enseignée l’abbé Tardif de Moidrey, vers 1880. Son herméneutique s’inspire aussi de révélations personnelles qu’il croit avoir reçues. Il cherche « la main de Dieu dans les ténèbres de l’histoire.(45) » Le monde, selon lui, suit la loi d’airain d’une déchéance implacable, jusqu’à ce que vienne, à la fin des temps, le Consolateur des pauvres, le règne de l’Esprit-Saint qui rendra justice aux opprimés. « La France, écrit-il en 1908, ne veut plus de roi, ni de reine, ni de Dieu, ni d’Eucharistie, ni de pénitence, ni de pardon, ni de paix, ni de guerre, ni de gloire, ni de beauté, ni de quoi que ce soit qui donne la vie ou la mort. (46)» Adoptant une posture millénariste, Bloy déclare attendre « les cosaques et le Saint-Esprit (47)» dans un avenir très proche. Le dernier régime politique que la France connaît ne peut donc être que le pire, la République.
Le 14 juillet, devenu fête nationale en 1880, est qualifiée de « fête nationale du goujatisme (48) ». Le suffrage universel attire inexorablement ses sarcasmes : « Le suffrage universel est un mal sans remède et, pour mon compte, je le crois un mal absolu. C’est un monstre et une antinomie dans le goût d’une pyramide qui reposerait sur la pointe. (49) » Une bombe explosant à la Chambre et blessant une cinquantaine de personnes le laisse indifférent (50). Le pessimisme désespéré de Bloy le porte à penser que « tout est rejeté parce que nous touchons à une époque mystérieuse où Dieu veut agir tout seul, comme il lui plaira (51) ».
Le ralliement de Léon XIII à la République et, plus tard, les tentatives de paix de Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale lui semblent des trahisons qui mettent à l’épreuve sa fidélité affichée au souverain pontife. Lorsqu’il apprend la mort de Léon XIII, il note dans son journal : « Il y a plus de vingt ans que j’attends son successeur. (52) » Il n’épargne pas plus les catholiques qui cherchent un compromis avec leur siècle que ses anciens amis royalistes. Fidèle au catholicisme intégral de L’Univers, il attaque avec prédilection ceux que nous appellerions les catholiques de progrès : « Les catholiques modernes, monstrueusement engendrés de Manrèze (sic) et de Port-Royal, sont devenus en France, un groupe si fétide que, par comparaison, la mofette maçonnique ou anticléricale donne presque la sensation d’une paradisiaque buée de parfums… (53)» Mais plus loin, d’autres diatribes visent l’ensemble de ses coreligionnaires, encore qu’il évite alors d’employer la première personne du pluriel afin de montrer qu’il n’appartient pas au troupeau ainsi vilipendé : « Les catholiques déshonorent leur Dieu, comme jamais les juifs et les plus fanatiques antichrétiens ne furent capables de le déshonorer. […] C’est l’enfantillage volontaire d’accuser ces pleutres de scélératesse. La surpassante horreur, c’est qu’ils sont médiocres. (54) »
LA POSTÉRITÉ DE LÉON BLOY
Après la Première Guerre mondiale, Léon Bloy, mort en 1917, jouit d’une reconnaissance posthume de la part de la nouvelle génération. Si les contradictoires et flamboyantes imprécations de Léon Bloy le tiennent à l’écart des manuels scolaires de littérature, elles permettent à des courants intellectuels opposés de le revendiquer dans leur patrimoine. Parmi les lecteurs de Bloy, il faudrait citer des personnalités aussi diverses que le peintre Georges Rouault ou, hors de France, le philosophe Nicolas Berdiaev, Thomas Merton, Maurice Maeterlinck et Franz Kafka pour Le Salut par les juifs (55).
Jean Guitton évoque dans un discours « un ordre de prophètes, ordre laïc, qui s’est constitué en France : je songe à la lignée qui de Joseph de Maistre va jusqu’à Léon Bloy, Péguy, Mounier, Bernanos et tant d’autres (56)». La première descendance de Bloy, dans cette filiation, ce sont les écrivains de la droite catholique des années 1930, Bernanos surtout (57), mais aussi Claudel et même Daniel-Rops et Mauriac, féroce contempteur du monde bourgeois catholique, et bien sûr, Jacques et Raïssa Maritain.
Les revues littéraires de la droite catholique de l’entre-deux-guerres citent souvent Léon Bloy avec Hello, Péguy et Bernanos. Les hommes de cette mouvance se veulent spiritualistes, révolutionnaires, anti-capitalistes, ennemis du « désordre établi » et font leurs les féroces critiques de Bloy contre la IIIe République et la bourgeoisie. Jean-Louis Loubet del Bayle cite La Jeune Droite autour de Jean Maxence, fondateur des Cahiers (1928-1931) ; la revue Réaction (1920-1932) fondée par des jeunes proches de l’Association des Étudiants d’Action française ; La Revue du Siècle (1933-1934) fondée par Gérard de Catalogne à laquelle collabore Jean de Fabrègue (58).
Léon Daudet fait figurer Léon Bloy, en 1895, sous le nom de Robert Scipion dans Les Kamchatka, « livre où je suis traîné sur quelques fumiers », note Bloy dans Le Mendiant ingrat (59). Mais en 1930, quand Bloy a atteint la notoriété, il lui consacre un article dans La Revue universelle. L. Daudet se garde d’y aborder les opinions politiques et les jugements de Bloy sur l’histoire de la France contemporaine, mais souligne son exécration du xixe siècle et la conspiration du silence dont il fut victime, sans signaler que les journaux royalistes y eurent leur part (60).
L’influence de Bloy s’exerce aussi dans le courant chrétien démocrate, notamment avec la revue Esprit d’Emmanuel Mounier, qui évolue vers une gauche catholique fort éloignée des positions de Léon Bloy. Michel Winock mentionne la présence à Esprit de Michel Moré « disciple de Bloy, grand lecteur de Huysmans (61)». Mais au début des années 1930, Esprit exprime un désir de rupture entre « l’ordre chrétien et le désordre établi », un rejet du monde bourgeois qui le rapprochent de Léon Bloy, comme cette conclusion de Mounier qui évoque l’attente eschatologique de Bloy : « Il est grand temps que le scandale arrive.(62) » Une figure majeure du catholicisme social, Stanislas Fumet, publie, en 1935, Mission de Léon Bloy (63) ; il dirige, en 1937, Temps présent, puis, pendant l’Occupation, fonde dans la clandestinité des Cahiers du Témoignage chrétien auxquels collabore un autre admirateur de Bloy, Pierre Emmanuel.
Les écrivains d’une droite extrême, comme Lucien Rebatet, relisent Bloy pour son intolérance, la violence de son langage, ses tirades contre l’ordre bourgeois, la ploutocratie, le suffrage universel, le clergé rallié à la République, pour lesquelles ils placent Bloy dans leur lignée de pamphlétaires. Son nom se trouve souvent dans les pages web des groupes de cette mouvance qui lisent Bloy en l’amputant de sa fidélité indéfectible, quoique critique, au catholicisme et au pape.
Le 3 mai 1925, quand les amis de Bloy inaugurent une grande croix de granit sur sa tombe à Bourg-la-Reine, ils trouvent une gerbe de roses rouges barrée d’un ruban noir où se lit l’inscription : « Le groupe anarchiste de Bourg-la-Reine à Léon Bloy, le défenseur des pauvres.(64)» Bloy anarchiste ? Autre lecture possible qui ne retient que sa révolte et fait abstraction de sa foi chrétienne, de son mysticisme, de sa soumission perpétuelle à la divine Providence et de son secret : « Une extraordinaire dilection pour les âmes, un amour qu’auraient pu comprendre les tendres hommes du Moyen Âge, qui étaient doux, comme il est doux, et qui aimaient les larmes comme il les aime.(65) »
LE GÉNIE
CONCLUSION
L’incohérence politique de Léon Bloy et son indifférence à cet égard montrent qu’il ne faut pas juger ses déclarations successives comme des engagements dans le champ politique empirique, mais comme une éthique et une esthétique : Bloy est un émigré de l’intérieur ne trouvant jamais durablement sa place dans un parti, une revue ou un domicile. Son passé révolutionnaire et son incapacité à s’incorporer au camp traditionaliste indiquent qu’il ne résiste pas à la Révolution, comme les conservateurs ou les réactionnaires, mais qu’il construit un bastion inexpugnable contre l’esprit bourgeois qu’il assimile à la philosophie des Lumières et à la Révolution. Ainsi s’inscrit-il dans la lignée des écrivains antimodernes dessinée par Alain Compagnon en transformant « une marginalité politique et un handicap idéologique en un atout esthétique (66) »."
Jean-François Galinier-Pallerola, historien
(1)Réponse de M. Jean Guitton au discours de M. Pierre-Henri Simon, Discours prononcé dans la séance publique, le jeudi 9 novembre 1967, Paris, Palais de l’Institut.
(2)Léon Bloy, Le Désespéré, 1886, Paris, La Table ronde, 1997, p.26.
(3)Ibid. Maurice Bardèche, Léon Bloy, Paris, La Table ronde, 1989, p.36, donne cette citation et renvoie aux Textes philosophiques d’Herzen, t. II, édition de Moscou.
(4)« L’Archiconfrérie de la Bonne Mort, 5 décembre 1892 », dans Le Mendiant ingrat (1892-1895), Journal, t. I, Paris, Robert Laffont, 1999, p. 47. Bloy date donc du Second Empire l’essor simultané de la mentalité bourgeoise et de l’anarchisme.
(5)Ibid., p.46-49. C’est Bloy qui utilise les lettres capitales pour la phrase de conclusion. Il indique que « l’Archiconfrérie dont il est parlé n’est autre que l’Anarchie explosive et militante ».
(6)« 1er septembre 1902, à Rachilde en réponse à son article sur l’Exégèse des lieux communs », dans Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne (1900-1904), Journal, t. I, p.429.
(7) Jacques Maritain, « Le secret de Léon Bloy », cité dans Léon Bloy, Le Pèlerin de l’absolu (1910-1912), Journal, t. II, p.306.
(8) Michèle Fontana, Léon Bloy. Journalisme et subversion 1874-1917, Paris, Honoré Champion, 1998, p. 241. L’auteur renvoie l’introduction aux Propos d’un entrepreneur en démolition, paru en 1905. Elle note que Bloy garde des liens avec Marc Sangnier, dont il réprouve pourtant le républicanisme, parce que le fondateur du Sillon va vers les pauvres (p. 256).
(9) Michel Arveiller, « Le Harki du saint troupeau, Léon Bloy et le parti catholique », dans M. Arveiller et Pierre Gaudes, Léon Bloy, Cahier de l’Herne, 1988, p. 266.
(10) Lettre citée dans M. Bardèche, Léon Bloy, p. 26-27.
(11)Le Désespéré, p. 256-257. C’est Bloy qui souligne.
(12)Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), philosophe catholique conservateur et royaliste dans le courant du catholicisme social du comte Albert de Mun. Son livre, De la douleur (1849), exerce une forte influence sur Léon Bloy.
(13)M. Bardèche, Léon Bloy, p. 53-55
(14)Lettre citée dans M. Fontana, Léon Bloy. Journalisme et subversion 1874-1917, p. 45.
(15)Lettre datée probablement de 1870 citée dans M. Fontana, Léon Bloy. Journalisme et subversion 1874-1917, p. 45.
(16)« 19 mai 1897 », Mon journal (1896-1900), Journal, t.I, p. 201
(17)« L’Archiconfrérie de la Bonne Mort, 5 décembre 1892 », Le Mendiant ingrat, Journal, t. I, p. 47.
(18)« 16 juillet 1897 », Mon journal (1896-1899), Journal, t. I, p. 207.
(19)L’intransigeance du comte de Chambord sur le drapeau blanc, symbole d’une monarchie de droit divin et non octroyée par un parlement, fait échouer le projet.
(20)Voir Introduction générale, Journal, t. I.
(21)Lettre de Léon Bloy à Blanc de Saint-Bonnet en 1873 citée dans M. Arveiller, « Le Harki du saint troupeau, Léon Bloy et le parti catholique », p. 270.
(22)« La légitimité par M. Blanc de Saint-Bonnet l’auteur de La Restauration française », article inédit, janvier 1874, dans Œuvres, t. V, Paris, Mercure de France, 1974, p. 26.
(23)La Chevalière de la mort, 1891, dans Œuvres, t. V, Paris, Mercure de France, 1966, p. 29-30.
(24)Ibid., p. 30.
(25)Le Fils de Louis XVI, 1900, dans Œuvres, t. V, p. 155.
(26)« Dédicace au Fils de Louis XVI, 28 mars 1914 », Au seuil de l’Apocalypse (1913-1915), Journal, t. II, p. 382.
(27)« 16 avril 1900 », Le Vieux de la montagne, Journal (1907-1910), t. II, p. 80.
(28)L’âme de Napoléon, 1912, dans Œuvres, t. V, p. 55
(29)La Chevalière de la mort, p. 38.
(30)Ibid., p. 41.
(31)Voir Le Fils de Louis XVI.
(32)L’Âme de Napoléon, p. 55.
(33)« Dédicace au Fils de Louis XVI, 8 novembre 1910 », Le Pèlerin de l’absolu (1910-1912), Journal, t. II, p. 193.
(34)Celle qui pleure (Notre-Dame de La Salette), 1908, dans Œuvres, t. X, Paris, Robert Laffont, 1970, p. 118.
(35)« Le mancenillier du 20 mars », Le Pal, n°3, 23 mars 1885, dans Œuvres, t. IV, Paris, Robert Laffont, 1955, p. 77.
(36)« Septembre 1894 », Le Mendiant ingrat, Journal, t. I, p. 105
(37)« 4 décembre 1897 », Mon Journal, Journal, t. I, p. 31.
(38)La Chevalière de la mort, p. 76. C’est Bloy qui utilise les lettres capitales.
(39)Erreurs et mensonge historiques par Charles Barthélemy, Etudes historiques pour la défense de l’Eglise par Léon Gauthier, dans Œuvres inédites, p. 46.
(40)Le Pal, n°5, 1885, dans Œuvres, t. IV, p. 71.
(41)Un démolisseur de plus, dans Œuvres inédites, p. 207.
(42)« 1er août 1893 », Au seuil de l’Apocalypse (1913-1915), p. 357.
(43)La Chevalière de la mort, p. 24.
(44)« La république des vaincus », Le Pal, n°3, 23 mars 1885, dans Œuvres, t. IV, p. 68.
(45)Histoire de France contée à Véronique et Madeleine (Introduction inachevée), Journal, t. II, p. 644.
(46)Celle qui pleure, dans Œuvres, t. X, p. 190. Cette reine rejetée est la Vierge Marie.
(47)Au seuil de l’Apocalypse, Journal, t. II, p. 497.
(48)« 14 juillet 1892 », Le Mendiant ingrat, Journal, t. I. p. 31. Mais Bloy regardera le feu d’artifice de son appartement avec des amis en 1888. Voir « Lettre 130 de Léon Bloy à Maurice Fleury, 13 juillet 1888 », Lettres, correspondance à trois, Léon Bloy, J.-K. Huysmans, Villiers de l’Isle-Adam, Vanves, Thot, 1980.
(49)« Les cadets du suffrage universel » (avril 1884), dans Œuvres inédites, p. 106.
(50)« 10 décembre 1893 », L’Archiconfrérie de la mort, Journal, t. I, p. 46-49.
(51) « Mars 1897, Lettre à Henri Provins », Mon Journal, Journal, t. I, p. 197.
(52)« 21 juillet 1903 », Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne, Journal, t. I, p. 493.
(53)Le Désespéré, p. 136.
(54)Ibid., p. 138-139. Le soulignement, indiqué par les majuscules, est de Bloy. M. Bardèche, Léon Bloy, p. 178, cite ce texte en renvoyant au Pal, n°4, dans Œuvres, t. IV, p. 82. Bloy réutilise souvent certains textes d’une publication à l’autre.
(55) L’encyclopédie de l’Agora cite aussi d’autres écrivains et journalistes : // agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Leon_Bloy. Léon Bloy publie Le Salut par les Juifs en 1882 en réponse au livre d’Edouard Drumont, La France juive, 1886.
(56) Jean Guitton, Réponse de M. Jean Guitton au discours de M. Pierre-Henri Simon.
(57)Voir Georges Bernanos, « Dans l’amitié de Léon Bloy », Essais et écrits de combat, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1968, p. 1233.
(58)Voir Jean-Louis Loubet del Bayle, Les Non-Conformistes des années trente, Paris, ed. du Seuil, 2001.
(59)Le Mendiant ingrat, Journal, t. I, p. 150.
(60)Voir Léon Daudet, « Léon Bloy », La Revue universelle, n°20, 1930.
(61)Michel Winock, Esprit, des intellectuels dans la cité, 1930-1950, Paris, Ed. du Seuil, 1996.
(62)Emmanuel Mounier, Esprit, n°6, mai 1933, cité dans J.-L. Loubet del Bayle, p. 265.
(63)Stanislas Fumet, Mission de Léon Bloy, Paris Desclée de Brouwer, 1935.
(64) Joseph Bollery, Léon Bloy, sa maturité, sa mort, du « Mendiant ingrat » à « La porte des humbles » 1895-1917, Paris, Albin Michel, 1954, p. 407.
(65) J. Maritain, « Le secret de Léon Bloy », cité dans Léon Bloy, Le Pèlerin de l’Absolu, Journal, t. II, p. 306. Maritain se réfère à l’énergie déployée par Léon Bloy pour assurer les saluts des âmes en s’efforçant de convertir ses connaissances au catholicisme et à une vie sacramentelle intense.
(66)Antoine Compagnon, Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Paris, Gallimard, 2005, p. 447.
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Commentaires
@Nebo/ Irina
Petit détail qui m'échappe: dans le chapitre sur la postérité de Bloy, on parle des "sites web". Le livre à pourtant une bonne dizaine d'année?
Écrit par : XP | 13/05/2008
Vous confondez avec "Le Livre Noir du Communisme", XP, qui est sorti il y a une dizaine d'année. "Le Livre Noir de la Révolution Française" vient tout juste de sortir.
Écrit par : Nebo | 13/05/2008
Quel con!
Écrit par : XP | 13/05/2008
Juste un peu tête en l'air, XP, rien de grave...
Écrit par : Nebo | 13/05/2008
Juste en passant (suis rentré hier et n'ai ouvert le sex toy de la matrice qu'aujourd'hui) dans Les décombres, Rebatet insulte Bloy "Le judéolâtres allaient prendre leur poison chez Bloy véritble juif de race par la geinte (sic) et l'impudence" (de mémoire, je citerais la phrase exacte dans un ou deux jours -la mort me prend bcp). Mais je garantis le "véritable juif de race par la geinte". Ah, et le grand disciple de bloy, son filleur et ami, Maritain, est accusé par rebatet d'être un "souilleur de la race" pour avoir "épousé la juive raïssa" (autre convertie par Bloy, sa filleule aussi). Et cela, "souilleur de la race Rebatet l'a écrit dans Je suis partout (en 41 je crois...) avant de le reprendre dans les Décombres.
Il est vrai que 30 ans plus tard, dans la prétendu" suite" au Décombres et qui n'est qu'une piteuse apologie sans la verve goûteuses (abjecte mais sacrément écrite) du Un, il avouera s'être gorgé de Bloy pour écrire son pamphlet. Plus de 30 ans après. Sinon : bloy = juif mendiant et geignard. il l'a écrit .
N'empeche que Rebatet à écrit un vrai chef d'oeuvre : Les deux étendards. Mais depuis quand un grand écrivain doit il être un type bien???
¨Ps C'est marrant Nebo, je ne me sens pas plus érudit que quand tu parles de groupes et de musique. Depuisl'âge de 11 ans, je lis, énormément, comme d'autre écoutent des Cd. La fac ne m'a quasiment rien appris, j'y suis allé à plus de 30 balais. Note que ça ne me dérange pas mais... je connais des érudits, des vrais de vrais, généralement ils n'ont pas le panel SF, fantastique, BD, ésotérisme, histoire et quelques autres broutilles. Ils se cantonnent à leur spécialité.
foutre comme dirait mon camarade le Père Duchêne, je suis bien plus qu'un érudit : un gros curieux bordélique oui!
(j'ai lu l'intégral du Livre noir à sa sortie. Ca vaut le jus. Il faut connaîtres les misères qu'on a fait subir à certains rédacteurs pour qu'ils se rétractent. Sinon : perte de poste, maitre de conf à vie, jamais de chaire. J'ai un peu vu le vieux mandarin coco qui a obligé Woerth à se désolidariser publiquement de Courtois protégé par son statut CNRS. si vous saviez comme elle refuse de crever cette bêter là... ils restent les maîtres partout, les anciens maos et tiennent la plus belle partie de l'édition. Veyrier par exemple. Et les amis des situs restés à l'extrême gauche vous publient ou interdisent un livre comme ils veulent)
Écrit par : Restif | 14/05/2008
Ah, et MERCi de m'avoir si gentiment nommé (je suis vraiment le dernier des jean-foutre. enfin, au mois je fous quelque chose. Mais certainement pa de la tête de mes amigos). C'est vraiment très, très sympa d'avoir eu cette pensée.
Et ça me fait tout bêtement plaisir. Ben oui!
Écrit par : Restif | 14/05/2008
ça pue le gros catho ici.
Écrit par : René | 14/05/2008
Je préfère l'odeur d'encens des églises à celle de ton haleine de mangeur de merde idéologique.
Écrit par : Nebo | 14/05/2008
C'est sûr que ça pue le catho qui ne se pose pas de questions, dogmatique, toujours en phase avec la hierarchie, et coincé du cul avec ça.
Écrit par : XP | 15/05/2008
Justifications vaseuses.C'est connu,les cathos sont hypocrites,ils baisent la semaine et se confessent le dimanche.C'est con et salaud un catho.
Écrit par : René | 15/05/2008
Mais bien sûr ! Les cathos sont des hypocrites, des cons et des salauds, les juifs n'aiment que le fric, les musulmans tranchent les gorges, les noirs ont des grosses bites, les tziganes sont des voleurs de poules, les bridés sont des bouffeurs de riz, des clichés comme ça, on va en trouver légions ! On peut ré-ouvrir les camps si tu veux gros connard !
Pour ton information, les cathos ça baise aussi !
Écrit par : Irina | 16/05/2008
Le pire c'est que je suis pas catholique. :-(
Écrit par : Nebo | 16/05/2008
"Le pire c'est que je suis pas catholique."
Alors ça c'est pas gentil Nébo. Le petit mécano conceptuel de notre ami va s'ecrouler. Votre site ne va pas pouvoir entrer dans les petites cases de son petit cerveau.
Z'êtes content de vous?
Écrit par : XP | 16/05/2008
Je lui présente mes excuses, je ne voulais pas le blesser. Je lui présente même ma joue gauche si ça peut lui faire plaisir.
Écrit par : Nebo | 16/05/2008
C'est pas la peine de nous envoyer ta grosse pour te défendre,Nabot
Écrit par : René | 16/05/2008
René,
Un miroir pour seule fenêtre ouverte sur le monde, ça ne doit pas être facile tous les jours...Enfin, rien n'est jamais joué. Bonne chance à vous.
Écrit par : orpheus64 | 16/05/2008
Qu'est-ce qu'il a Nabe? :D
[J'ai enfin trouvé de la lecture grâce à vous, Nebo. Je vous répondrais sur Nietzsche après m'être sorti du labyrinthe bloyen ;-)]
Écrit par : Spendius | 16/05/2008
Nabe ? A-t-il lu Bloy comme il convient ? Par exemple, ça, tiré du Journal de Bloy: "En 92, à la suite d'un scandale copieux procuré par M. Drumont, j'écrivis le Salut par les Juifs dans un désintéressement infini, bien que je fusse torturé par la misère, uniquement pour la justice et pour rendre gloire à Dieu dont les promesses à Israël sont in æternum et ne peuvent effacées. Ce livre, conçu dans le sens des oracles de l'Ecriture, devait aller, sous peine de néant, jusqu'au fond des choses. Il me fallut donc adopter la méthode recommandée par saint Thomas d'Aquin, laquelle consiste à épuiser d'abord l'objection avant de conclure. Méthode excellente et d'une grande loyauté philosophique, mais qui me fit malvenir de ceux même que je prétendais honorer comme nul chrétien ne l'a fait, je crois, depuis dix-neuf siècles. On ne voulut voir que mes prémisses en négligeant d'observer que leur violence était calculée pour donner toute sa force à ma conclusion Vous-même"
Écrit par : Nebo | 17/05/2008
Moi-Je suis bien content qu'il y ai de l'antisémitisme chez les Chrétiens. Ca permet de déceler les faux... Ou pour le moins une bonne partie d'entre eux.
Écrit par : XP | 17/05/2008
Nabe remue l'antisémitisme la partie antisémite de Bloy pour faire peur au bourgeois. Dantec, aussi apocalyptique qu'il soit, ne fait qu'amuser le bourgeois, ça va pas plus loin...
Écrit par : Spendius | 17/05/2008
Oui, Spendius, c'est pour cette raison que la France entière veut le lyncher Dantec.
Écrit par : Henri | 17/05/2008
Moi aussi j'aimerais bien le lyncher. Il est quand même sacrément con. Quel intérêt a son cocktail cyber-scolastique? - de plus, ça m'étonnerait que la France l'abhorre a ce point: elle l'abhorre par principe, mais elle sait bien que ce n'est pas la cyber-scolastique qui va renverser les bases du confort bourgeois de notre modernité.
Écrit par : Spendius | 17/05/2008
Vous dites vraiment n'importe quoi Spendius. Je vous ai connu plus subtil.
Écrit par : Henri | 17/05/2008
Je doute, Spendius, que la France veuille renverser son "confort bourgeois"... avec ou sans cocktail cyber-scolastique...
"Nabe remue l'antisémitisme la partie antisémite de Bloy pour faire peur au bourgeois." dites vous, Spendius... je n'en suis pas aussi sûr que vous. Chez Bloy, il me semble, l'antisémitisme fut une marche de l'escalier à gravir... chez Nabe cela ressemble beaucoup à une certitude... ou presque. Disons que c'est un antisémitisme bon teint... c'est probablement le pire... parce qu'il provient de personnes très intelligentes, cultivées... mais se refusant à admettre que le sort de l'humanité est inextricablement lié au sort du peuple juif... ce qui ressemble de moins en moins, dans ma tête et mon coeur, à un hasard.
Écrit par : Nebo | 17/05/2008
J'étais pressé Henri, (d'où ma petite répétition "Nabe remue l'antisémitisme la partie antisémite"), je me reformule (et je réponds à Nebo par la même occasion): Comment voulez-vous que les idées de Dantec puissent s'appliquer? Dans son site internet, il parle par exemple d'un "Imperium des nations chrétiennes" - comment peut-on imaginer telle chose, alors que le catholicisme est mort à l'heure actuelle?
Le bourgeois ne verra pas dans les idées de Dantec un danger, alors que les idées de Nabe, beaucoup plus.
Les "intellectuels" français sont très pro-sémites (BHL, Finkielkraut, etc), Nabe s'affirme donc antisémite, d'un antisémitisme simpliste, pour faire peur à ces mêmes intellectuels. Mais son premier livre est très ambigu, on voit bien qu'il ne pense pas ce qu'il dit: c'est un stratège.
Bloy a toujours été mauvais stratège, ce qui explique son insuccès...mais là, je m'aventure dans des eaux plus dangereuses, étant donné que je ne suis pas un grand expert de cet écrivain...
Écrit par : Spendius | 17/05/2008
(J'espère être plus compréhensible sur ce coup là)
Écrit par : Spendius | 17/05/2008
"J'espère être plus compréhensible sur ce coup là"
Vous êtes hélàs très compréhensible.
" Dans son site internet, il parle par exemple d'un "Imperium des nations chrétiennes" - comment peut-on imaginer telle chose, alors que le catholicisme est mort à l'heure actuelle?"
Il n'y a que les catholiques qui sont chrétiens?
Premire nouvelle.
Pardonnez-moi, mais dire ça, c'est ne pas comprendre grand chose à la chrétienté. La France est une nation chrétienne encore aujourd'hui. De mauvais chrétiens si vous voulez, puisque les français ne vont pas à la messe, mais une nation de mauvais chrétiens ne cesse pas d'être chrétienne.
Résumer l'appartenance à la chrétienté à la pratique du culte et au signe materiel et tangible de la religion, c'est appréhender le christianisme avec une stucture mentale de musulman, comme le font généralement les traditionnalistes catholiques (d'ou leur indulgence fréquente vis à vis de l'islam).
« Dieu n’est pas le monde comme un rocher dans un paysage tangible mais comme la nostalgie dans le paysage d’un tableau. »
Gomez d'Avila.
Que la pratique religieuse et la foi soient en baisse, c'est regrettable.
Mais croire que la chrétienté se résume à des rites, c'est ne rien comprendre à "cette nostalgie dans le paysage d'un tableau".... C'est être chrétien avec la structure mentale d'un musulman. Et dans ce cas-là, en effet, c'est difficile de comprendre quelque chose à Dantec.
Écrit par : XP | 18/05/2008
"Il n'y a que les catholiques qui sont chrétiens? "
Certes, mais si les catholiques sont médiocres, imaginez les autres...
Donc, il veut quoi Dantec? Un Imperium des nations chrétiennes...laïques? Je vois pas ou vous voulez en venir (et j'avoue effectivement n'avoir pas Dantec dans mes lectures favorites). J'ai effectivement une vision "musulmane" d'une civilisation: La religion (pour moi, une religion est une cosmogonie et cosmologie de l'univers) ne peut être quelque chose qui se trouve "en dessous" de la civilisation, ce n'est pas seulement son fondement culturel: c'est ce qui gouverne la civilisation en question.
Si Dantec désire un "Impérium des nations chrétiennes", il doit aussi désirer la revitalisation du catholicisme, ce qui n'est pas prêt d'arriver.
Écrit par : Spendius | 18/05/2008
"La religion (pour moi, une religion est une cosmogonie et cosmologie de l'univers) ne peut être quelque chose qui se trouve "en dessous" de la civilisation, ce n'est pas seulement son fondement culturel: c'est ce qui gouverne la civilisation en question. "
Mais qui donc vous a dit le contraire? Pas moi, en tout cas.
Mais sa présence ne se résume pas à des signes, des symboles, des rites, des pierres. Ce n'est rien comprendre à l'esprit du christianisme que de le penser.
Je ne peux que vous répeter ça:
« Dieu n’est pas le monde comme un rocher dans un paysage tangible mais comme la nostalgie dans le paysage d’un tableau. »
C'est subtil, c'est chrétien. Les traditionalistes ne sont pas de vrais chrétiens. Mais des materialistes en révolte contre cette subtilité, cette "nostalgie dans le paysage" immatérielle. Ils veulent des rochers, du dur, des versets dictés par Dieu qu'il ne faut pas interpreter.
Écrit par : XP | 18/05/2008
XP,
"La France est une nation chrétienne encore aujourd'hui. De mauvais chrétiens si vous voulez, puisque les français ne vont pas à la messe, mais une nation de mauvais chrétiens ne cesse pas d'être chrétienne." dites vous.
Un mauvais chrétien, c'est l'homme qui a la foi (ce qu'il fait qu'il est chrétien) et qui ne vit pas selon sa foi (d'où l'adjéctif qualificatif : "mauvais").
Les mauvaises moeurs, c'est secondaire effectivement. Le point capital, c'est la foi. Et là, ce serait s'avancer grandement que de dire que les français ont la foi. Donc, non, les français ne sont plus chrétiens.
Vous ajouter plus tard : "Les traditionalistes ne sont pas de vrais chrétiens. Mais des materialistes en révolte contre cette subtilité, cette "nostalgie dans le paysage" immatérielle. Ils veulent des rochers, du dur, des versets dictés par Dieu qu'il ne faut pas interpreter."
Citer Davila n'est pas du meilleur effet, puisque le bonhomme était sinon "traditionaliste" comme le mot s'entend en France (membre de la FSSPX ou de la FSSP), du moins très sceptique vis à vis du dernier concile.
Si les traditionalistes ne sont pas de vrais catholiques, il faut alors admettre que tous les docteurs de l'Eglise, les scolastiques en théologie et philosophie, le magistère romain jusqu'à aujourd'hui ne sont pas des hommes ou des oeuvres catholiques. Parce que je parie tout ce que j'ai que ce que vous appelez matérialisme n'est que le réalisme catholique, celui d'un saint Thomas d'Aquin, entre autres...
Et votre dernière interprétation est mensongère. Les tradis ne refusent pas toute interprétation des Ecritures. Ils refusent que l'on intreprète selon le sens de chacun (contre le libre examen protestant), selon un sens historiste (contre la Nouvelle Théologie), mais dans le respect de la Tradition et du caractère divin de la Révélation. C'est tout.
Écrit par : La voix dans le desert | 19/05/2008
ça pulse dans le coin. :))
Écrit par : Henri | 19/05/2008
Chère "Voix dans le désert", Guy Debord citait bien les moralistes français et le Cardinal de Retz en particulier, n'est-ce pas? La Culture c'est la Culture, elle appartient à tout ceux qui s'en servent pour réfléchir et tracer des voies, alors pourquoi ne pas citer Davila?
Écrit par : Fabre | 19/05/2008
Ah, mais, si. Citer Davila est louable. Salutaire, même, allez savoir...
C'est juste un peu amer de se l'entendre citer contre ses propres idées, quand je sais que Davila était traditionaliste, au sens où on entend ce mot en Amérique.
Écrit par : La voix dans le desert | 19/05/2008
"le magistère romain jusqu'à aujourd'hui"
Chère Voix, pardon de vous critiquer, mais le magistère romain n'est plus traditionaliste, au sens strict du terme, depuis Vatican II. En témoigne l'extrait de Benoit XVI que je vous proposais à lire chez Lapinos. Le pape actuel est un catholique moderne, comme tous ses prédécesseurs depuis le concile. Le catéchisme publié par Jean-Paul II est moderne dans la mesure où il se réfère en permanence aux textes conciliaires, au grand dépit des traditionalistes. Alors certes le lien avec la tradition n’est pas coupé, fort heureusement, mais on n’interprète plus les textes bibliques comme du temps de saint Thomas d’Aquin. Le sens du mot tradition n’est pas tout à fait le même entre catholiques traditionalistes et catholiques modernes.
Cela n’empêche pas les traditionalistes d’être de vrais catholiques — du moins ceux qui ne contestent pas l’autorité du pape, qui n’ont pas été excommuniés. Le schisme est le crime ecclésiastique par excellence, vous êtes bien placé pour le savoir.
Écrit par : Sébastien | 19/05/2008
"Cela n’empêche pas les traditionalistes d’être de vrais catholiques"
Non non non! Trois sur quatre sont mûrs pour l''Islam!
Écrit par : XP | 19/05/2008
"Non non non! Trois sur quatre sont mûrs pour l''Islam!"
Ha ha ha ha ha... XP, vous êtes tordant !
Écrit par : Nebo | 19/05/2008
Pourquoi ai-je l’étrange impression de me retrouver chez dans les landes où rafalent l’Esprit de La Question, en l’antre de l’exquise Isabelle ? Davila est l’une des mes grandes lacunes, et je suis toujours fort intéressé de voir défendre une pensée que je devinais –selon l’étique sapience dont j’avais huilée mon maigre feu – parfaitement trahie.
Au risque de déclancher l’ire xpéenne -laquelle ravale à bien faible bouderie le geste d’ Ivan Grozny( = le menaçant, celui qui impose, non « le terrible » qui renifle sont morne boucher), le Grozny légendais-je holocaustant les 30 000 hommes de Novgorod pour repoudrer l’autorité princière un tantinet chahutée, peu de chose comparé aux attilaneries iroquoises de la décalcomanie pécénne (pardon mais il me FAUT un synonime!) , risques rouges que je prends en m’élançant, me hasardant à la périlleuse plume de l’écorcheur stylé -notre cher XP. Je dirai que j’ose le soupçonner d’en vouloir aux traditionalistes non tant par badineries scholastiques (celui qui le pense fervent de l’aquinate ne me semble guère l’avoir lu – j’entends XP non S.Thomas (quoi que…). Le bon boeuf d'Aquin qui est un bien étrange réaliste pour qui tout n’est qu’embrasement de l’humus infertile de cette pauvre démence de raison tant que la semence du Verbe reluit dans l’ ultime... Nous ne sommes qu'étreinte de cette folie. Tel est le vent crépitant auréolant de sa marotte alchimique cet amant de déraison qui eut nom d’Aquin –élève d'ALbert le Grand le somptueux chineur de la clairière d’émeraude.
On me permettra de tanter un transfini d'écriture en badigeonnant de numérique plus vite que la lumière en style Auroch - Au4 ’ème article de la question 5’ de la Somme théologique il est dit que "Thomas reçut l’ordre de toucher Christ bien qu’il crut à son seul aspect " -pas "réaliste ça", nul mimèsis là dedans. Tout ezt grâce et foi et ceux qui penant que le respet de d'Aquin pour augustin est fei me semble peu délicat dand la connaissance de telles âmes qui n'avaient d'autres buts que le ciel et n'entraient pas en "débat" avec les ombres des saints mais approfondissaient. Le docteur angélique précise « aliud vivit, aliud credidit Il crut au-delà de tout ce qu’il voyait. » Ainsi dit le « réaliste » Saint Thomas choisi par l’Eglise cette réaliste bien connue pour incarne (in carne) sa doctrine officielle … On trouve ses oeuvres complètes sur la toile (jésusmarie com) l’Aquinate appréciait certes Aristote, « le maître de ceux qui savent » (Dante, un d’Aquiniste hypra réaliste surtout dans son Paradis que Balzac juge supérieur) mais je renvois a « Le thomisme. Introduction à la philosophie de S Thomas d’Aquin » de Gilson pour une étude de la transcendance aquinienne qui part de l’Etre
(je prends l’interprétation de S .Thomas AVANT Le Sacrement de l'ordre Texte dogmatique du Concile Vatican II et Code de Droit Canonique de 1983 modifiant la doctrine de l'Ordre de saint Thomas.)
S. T : « la révélation divine, fondement même de l'Écriture ou de la doctrine sacrée
Borges a écrit que toute la pensée n’étais que la reprise de la controverse Platon Aristote : et c’est vrai . L’un est géomètre, l’autre alchimiste. Mais vous le permettrez de ne pas claveciner en épinals du lieu commun la quête dissimulée par le masque creux de la foule.
Donc XP, entre des luthériens qui accroissent jusqu’à la cendre les lectures du Verbe, les déssertisseurs de ciel qui ne laissent pierre sur pierre de l’ arche antique et ceux qui se veulent les préservateurs d’un musée déjà mort et qui n’ont pour eux que d’abriter parfois la brûlure étonnante d’un caractère, croyez –vous que l’ombre aphoristique de la nostalgie sauvera Dieu de la guillotine commerçante? (« Nietzche n’avait rien vu » © Restif, Dédicace Libraire Allha Akbar. XP Vous êtes bien sûr invité avec soral et Kemy Sebab) ; que vous jugiez d’après deux trois individus, la méhode à autant de rigueur que l’exige l’époque et le mode bloguesque. Puisque décidément ce vieux cheval fourbu de l’objectivité s’est abattu, qu’on ne se soucie plus de citer, d’argumenter et qu’il suffit de parer d’une fumée verbale pour voir s’envoler le fantôme aigrelet de sa seule certitude, vogue la nef des rhéteurs inécoutés.
Reste une certaine connaissance, et de Zak à Eremo il y a au moins la supériorité de qui connaît ses textes. Libre à tout surréaliste du dogme de me dire qu’il n’a nul besoin de Ronsard pour me raconter sa pléiade…
Ps Le père de Bloy ne « s’intéressait pas à la franc-maçonnerie », il était vénérable de sa loge...
Autre chose : avant de faire de Bloy l’ancètre de Pol pot et du Mao de la révolution culturel qu’on sache qu’on ne connaît du Bloy « révolutionnaire » que cette seule lettre citée, post conversion, où le vieux de la montagne à sa bonne habitude s’évertue avec un louable sens de la mystification à terroriser son béatificateur tout en l’asurant de sa désormais pieuse existentia in luxem. L’exquis Maurice Donnay témoigne : « De la bande du Chat noir et tout particulièrement du couple d’ami Alphonse Allais- Léon Bloy j’affirme que celui qui avait le génie de la mystification c’était Léon Bloy»(L’esprit Montamrtrois, interviews et souvenirs par Maurice Donnays, Dominique Bonnaud et Vincent Hyspa, Laboratoire Carlier, 1938, coll. Particulière).
Ah, ces fausses lettres d’officier allemands écrites par son ami Montchal (le Leverdier du Désespéré) au Gil blas pour pousser au scandale… Mais il y en à des dizaines des mystifications bloyennes ! Voyez les « Cahiers Léon Bloy et F…nous la paix. Ah le gueux du neurone qui nous ratiboise l’Irrécupérable pour le faire entrer dans la cage cageuse rouge-brune. Et notre ami de faire son sot article en nous bombardant un Bloy polpotien sur la seule vertu d’une lettre dont la seule idée qu’elle allais faire frémir et montrer la qualité de la recrue suffisait à faire frétiller notre Caïn.
Vous en connaissez beaucoup des Marat et des Pol Pot dont on n’ait qu’un SEUL TEXTE de théorie politique terroriste, et écrite comme il se doit bien après qu’on est regagné le sainfoin bleu de l’herbe des bons pasteurs. Quand Bloy écrit à Rachilde à propos de la comparaison à Ravachol (qui n’est pas de Rachilde d’ailleurs, la « collègue » périgourdine de Bloy et femme de son éditeur Alfred Valette, une vielle amie mais comparasion d’un ecclésiastique choqué et CITE par Rachilde –qui m’a foutu un baudet pareil à ce Paregoriquelolla qui nn'en connaît foutre brèmes) : « Montrueusement vous écrivez -pour plaire à qui? pas à vous même je pense - que Bloy est beaucoup plus près de Ravachol que de Jésus Christ. Autant dire, sauf votre respect, que je dîne plus volontier d’un étron que d’un poularde truffée» C'est affligeant (Journal inédit, l'Age d'Homme, T.2, p.1462). Plus loin, ce qui aurait dû sauteur aux yeux de notre nosographe -surtout qu'on trouve l'indication dans l'édition 1908 du Journal "officiel" mais je préfère ici l'inédit collationné sur manuscrit - : "Carte de Rachile de peu d'importance. Il parait que c'est un "bon chanoine" qui lui a fourni le mot "plus près de Ravachol que de Jésus. Joli le chanoine. appartient-il à la collégiale de Priape ou à celle de Bacchus?" (ibidem,p 1468); et croyez qu’il dit résolument, totalement, et congrument sa doctrine le Léon. Au cours de ses 25 dernières années (voir les rapports avec Marc Sangnier catho démocrate) il ne cessera de brocarder et refuser la démocratie « un mauvais arbre ne peut donner de bons fruits ». Alors l’anarchie… La page du Désespéré (1886) nous montre –da,ns un passage précisément nommé « le stabat des désespérés" Dieu se servant du diable pour épurer ceux qui n’ont pas voulu écouter le message de Melanie à la Salette . Lire « Celle qui pleure ».
XP je mea culpabilise jusqu'à l'humérus si je vous ai écorché cette profond tendresse qui est vôtre, mais j'en serai à vrai dire fort étonné.
Bon, good night sweet prince Nebo and fair Irina.
.Spendius, sur Bloy vous m’avez amusé chez qui vous savez. Vous être bien plus respectueux du vrai franc tireur anti-communard du corps francs de Cathelineau (car Bloy TIRE sur les communards en 70) que certaine seigneurie lapinienne perdue dans les stratifications du respect. En tout cas, souventes fois m’avez fait rire, souventes fois labyrhinter en terres mouvantes. Many thanks
Écrit par : Restif | 20/05/2008
(« Nietzche n’avait rien vu » © Restif, Dédicace Libraire Allha Akbar. XP Vous êtes bien sûr invité avec soral et Kemy Sebab)
Il faut prévenir le Bétar... hu hu hu hu !
Écrit par : Nebo | 20/05/2008
Reflexion hilarante qui me fait penser que je ne comprend pas -Paris n'est pas SI GRAND !!! -comment l'"ex" tribu Ka et le Betar n'ont pas encore trouvé moyen de règler -dans la paix et l'amour de Dieu s'entend - leurs petits différents. C'est comme en cour de récré, dès qu'il y a deux caïds, tout le monde s'attend à la baston mais...rien n'arrive (guess why?).
Whit all my respect to you Nebo
( i'm fond of the complete OZ in DVd that y look in VO...So, i'm a bit under influence...) forgave me lord of incarnation (and the sweetest princess of all, she deserve that - the only IRINA).
Écrit par : Restif | 20/05/2008
"comment l'"ex" tribu Ka et le Betar n'ont pas encore trouvé moyen de règler -dans la paix et l'amour de Dieu s'entend - leurs petits différents."
Tu veux dire un bon rendez-vous dans un terrain vague... comme à la grande époque, avant que les tribus de primates ne fassent chier le populo dans la rue ?
There's nothing to forgive, Restif, you're always welcome...
Écrit par : Nebo | 20/05/2008
Sébastien,
Je ne dis pas que les membres de la curie et le pape himself sont traditionalistes. J'ai assez lu le cardinal Ratzinger pour savoir qu'il est un progressiste fini (aujourd'hui, que pense t-il ? Je ne sais pas, mais il n'est jamais revenu sur des affirmations en contradiction flagrante avec le magistère romain). Et leur idée même de la Tradition est anti-traditionnelle, comme vous me le faites remarquer.
(La FSSPX est schismatique pour vous ?)
XP,
Si les traditionalistes préfèrent l'islam que la putréfaction religieuse et politique ambiante. En quoi ils sont "mûrs pour l'islam", comme vous dites. Mais ce qui ont permis à l'islam de mûrir, pour reprendre vos terminologies, ce sont toutes ces doctrines bâtardes qui ont ruiné la civilisation catholique et achèvent le travail à l'heure actuelle.
Ma foi, s'il faut l'islam pour purifier l'atmosphère, châtier un bon coup les nations et les hommes infidèles avant un retour à la vraie religion, pourquoi pas? Quoiqu'il en soit, que la volonté de Dieu soit faite ! (Merde, proférée en arabe, une telle phrase ferait musulman ! Je suis mûr pour l'islam !)
Écrit par : La voix dans le desert | 20/05/2008
Moi je préfère, de loin, la putréfaction religieuse et politique ambiante... à l'Islam. Mais cela n'engage que moi. Parce que dans le trou du cul de la putréfaction religieuse et politique ambiante, je peux fumer des joints en relisant "La Lettre volée" d'Edgar Poe en écoutant Jean-Sébastien Bach sans que les mollahs ne viennent me foutre une balle dans la nuque histoire d'ériger leur jolie société de femmes voilées et d'esclaves soumis.
En arabe aussi ça aurait fait clâsse... mais en lituanien probablement aussi... ;-)
Écrit par : Nebo | 20/05/2008
Merci de votre réponse.
"La FSSPX est schismatique pour vous ?"
Oui. "Latae sententiae", comme dit le code de droit canonique. Mais je ne suis pas spécialiste de la question. Le cardinal Castrillon-Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, en charge du dialogue avec les traditionalistes, est plus nuancé. Il dit que Mgr Lefebvre a désobéi au pape en ordonnant des évêques sans autorisation (c'est pourquoi il a été excommunié ainsi que ceux qui ont été sacrés par lui) mais que les fidèles FSSPX sont toujours dans le giron de l'Eglise. Sans doute espère-t-il qu'ils reviendront tôt ou tard à une communion plus parfaite.
Écrit par : Sébastien | 20/05/2008
Pour Joseph de Maistre, l'islam est un fléau envoyé par Dieu pour punir les chrétiens dégénérés.
Si quelqu'un sait dans quel livre il a pu dire cela, qu'il soit remercié.
Écrit par : Sébastien | 20/05/2008
@ "En quoi ils sont "mûrs pour l'islam", comme vous dites."
Parce que les treaditionalistes ont des structures mentales de musulmans. Le concept de tradition, quand il est autre chose qu'une petite chose accessoire est contraire à l'esprit du christianisme. Les tradis chrétiens ne sont pas attachés à l'esprit de l'évangile, mais à la Tradition. A la tadition en générale. Par principe. Aussi, une société dominé par un Islam traditionnel mais avec un statut privilégié pour les catholiques tradis, ça leur ira très bien. Il y en a chez eux qui appellent déjà ça de leurs voeux.
Heureusement, tout ce petit monde finira à Guantanamo
Écrit par : XP | 20/05/2008
"Heureusement, tout ce petit monde finira à Guantanamo"
Hu hu hu hu hu !
Écrit par : Nebo | 20/05/2008
je vous fais beaucoup rire en ce moment. J'en suis fort aise!
Écrit par : XP | 20/05/2008
XP,
Affirmer que la Tradition (sur laquelle l'Eglise est fondée) est une broutille est contraire au magistère romain exprimé d'après la pensée des Pères.
Et lui opposer l' "Esprit de l'évangile", c'est idiot, parce que théologiquement parlant, la Tradition, c'EST l'esprit de l'évangile. Ou alors on parle d'une tradition abâtardie, fruit d'un libre examen qui ne dit pas son nom.
Vous êtes protestant ?
Sébastien,
Soyez comme le cardinal Hoyos, nuancé quant à la FSSPX. S'ils ont désobéi au pape, ils ne gardent pas moins la notion de souveraineté de l'Evêque de Rome sur les autres épiscopats. On les distingue en cela des orthodoxes schismatiques.
Je ne sais pas où de Maistre a écrit cela, mais je suis ravi de savoir qu'il l'a écrit, car c'est mon intime conviction.
Écrit par : La voix dans le desert | 20/05/2008
"Pour Joseph de Maistre, l'islam est un fléau envoyé par Dieu pour punir les chrétiens dégénérés."
Ca me semble étonnant, en effet. La révolution, oui, il l'a dit, mais l'Islam...
Écrit par : XP | 20/05/2008
C'est parce que ce que vous dites est fort pertinent, XP, que je ris. Vous y mettez, en plus, un ton léger et vindicatif, une certaine nonchalance dont je suis friand.
Je ris beaucoup, aussi, lorsque je lis ça :
"On les distingue en cela des orthodoxes schismatiques."
... mais je ne ris pas, là, pour les mêmes raisons, vous l'aurez compris XP. Lorsque l'Islam trouve grâce aux yeux de certains, qui ne se privent pas pour rappeler avec un certain air satisfait que les Orthodoxes sont des schismatiques, cela me fait songer à ce que vous dites dans votre note :
http://chrnniques.blogspirit.com/archive/2008/05/18/on-ne-meurt-que-deux-fois.html
précisément ce que vous avez repris ici-même dans un de vos commentaires, à savoir, parlant de Muray :
"Il savait avec Gomez d’Avila que Dieu n’est pas le monde comme un rocher dans un paysage tangible mais comme la nostalgie dans le paysage d’un tableau, que les choses immuables dont il nous appartient de retrouver l’essence ne sont pas attachés à des traditions et des pierres et qu‘elles changent de corps à mesure qu‘elles demeurent et que le temps passe."
L'autre jour j'ai été heureux d'apprendre aux informations que la religion qui explosait littéralement dans le monde était le christianisme évangélique et non pas l'Islam. Bien entendu, vous le savez XP, je n'ai aucune affinité particulière avec le protestantisme, cependant le protestantisme a contribué à l'émergence de la Nation la plus puissante du Globe, alors que l'Islam a contribué à enterrer des populations entières dans le désert, repliées sur elles-mêmes à sucer des cailloux quand elles ne les jettent pas sur les soldats israéliens. Bien entendu, je ne parle pas des grands mystiques ou libertins arabes et perses qui ont été pourchassés ou mis à mort par l'Islam officiel de leurs temps parce que considérés comme hérétiques. Hallaj, Khayyam et d'autres dont les noms à rallonge m'échappent là tout de suite.
Je pense qu'il faut bien entendu jouer une carte stratégique d'Union des chrétiens, par-delà les clivages qui peuvent les séparer. Dantec a raison. Si Dieu existe (vous connaissez mes tâtonnements religieux et mes hésitations d'agnostique) c'est le Christ en personne, au jour dit qui tranchera les différents théologiques des uns et des autres (car je suis sûr qu'il y a eu dérive de part et d'autre) d'un coup de Glaive qui sera définitif. Il dit ça très bien quelque part dans son dernier tome du "Théâtre des Opérations- American Black Box". En outre, de tomber sans cesse sur des personnes affichant une certaine sympathie pour l'Islam tout en se plaisant à rappeler que les Orthodoxes et les Protestants ne sont que des schismatiques et qu'à bien y réfléchir tout Catholiques qu'ils sont il leur semble plus préférable d'être des dhimmis plutôt que des frères dans la Foi (même si les rituels diffèrent et que le dogme est quelque peu différent) avec des chrétiens orientaux ou anglo-saxon ne m'irrite même plus : ça me fait rire. Parce que c'est la Roche dont vous parliez, XP, la Roche immuable d'un Désert qui ne bouge pas et se refuse à bouger sous le prétexte fallacieux de la Tradition. C'est une bien morne Tradition que celle qui rivée à ses racines, repliée sur elle-même croit que c'est en répétant béatement les sacro-saintes formules de ce qu'elle présente comme la panacée de l'Ordre et de la Sanctification qu'elle touchera les âmes et pourfendra les démons. Les Racines se doivent de pousser et les textes écrits en Hébreu ancien, en Araméen et en Grec ancien (et non pas en Latin, héritage de l'Empire) exigent des exégèses et des ivresses mystiques, des combats avec l'ange et des prières incarnées. C'est la grande erreur, par exemple, que les croates ont commis pendant la guerre en ex-Yougoslavie : ils ont, dans un premier temps, tenu pour acquis que les serbes orthodoxes qui vivaient aux confins militaires pour faire face à la "Sublime Porte" depuis plusieurs siècles devenaient au moment de la déclaration d'indépendance des citoyens de seconde zone, des étrangers dans leur propre pays ; ensuite ils se sont unis aux Bosniaques musulmans et ont combattus les chrétiens Orthodoxes aux côtés des moujahédins qui revenaient d'Afghanistan et qui n'étaient pas des disciples du commandant Shah Massoud, mais plutôt de Ben Laden. Il est attesté, aujourd'hui, que Ben Laden a dans ses affaires personnelles un passeport Bosniaque que l'ex-président, Alija Izetbegovic, lui a remis en main propre en guise de remerciement pour l'effort de guerre fourni et les martyrs d'Allah tombés sous la main des enfoirés de serbes. Alors que Radovan Karadžić en personne avait proposé une union aux croates ("parce que nous sommes chrétiens" avait-il dit) que ces derniers se sont empressés de refuser. Alors, j'aime en effet beaucoup ces postures métaphysiques qui n'en sont même pas.
Écrit par : Nebo | 20/05/2008
Petit détail Nébo: Je met systématiquement le lien d'Ilys en tête de mes post, sur mon blog. la lecture y est beaucoup plus facile. Je garde le fond noir uniquement parce que c'est plus esthétique, et pour les vidéos.
La vision statiqe de tradis leur fait oublier autre chose: A savoir que l'essence du "schisme qui a vu les protestants quitter l'Eglise a pû se déplacer, et ne plus diviser les catholiques et les protestants, mais certains catholiques entre eux. Pour eux, il y a "les protestants", qui existent dans l'absolu, qui répondent à une définition qui est rangé une fois pour toute dans leurs têtes. Or, ils peuvent changer...par ailleurs, un shisme constitue une longue polémique interne au christianisme, et les termes du débat peuvent changer. Je l'ai déjà raconté ici ou là, je connais bien les évangélistes façon Bush, puisqu'il y en a beaucoup dans ma famille, certains ont émigrés aux USA.... et bien je peux vous dire qu'ils ont beaucoup évoluer depuis le 11 Septembre, et qu'ils ne voient plus les catholiques comme ils les voyaient avant. Ils nous consisédairaient ni plus ni moins comme de faux Chrétiens; par exemple l'histoire des croisades leur semblaient être un simple affrontement entre infidèles, si vous voulez...
Or, comment réagissent les cathos? En continuant à répéter bêtement que Bush est un protestant et poind barre. C'est assez lamentable, mais vous avez raison, mieux vaut en rire.
Écrit par : XP | 20/05/2008
"théologiquement parlant, la Tradition, c'EST l'esprit de l'évangile"
Mon Dieu, qu'il est doux à de certaines âmes d'asséner leurs vérités comme s'ils elles sonnaient dans le bronze des canons les plus majestueux. Que Saint Thomas d'Aquin était plus simple et plus humble qui déclarait qu'il regardait toute son oeuvre "comme de la paille". Pas comme "l'esprit de l'évangile", mais comme de la paille.
Autre chose : Saint Jean de la Croix fut persécuté par des moines qui le tenait pour fort contraire à la "tradition", ce voile vivant et vivifiant du Temple qui se déchire à la nouvelle loi et devient linceul quand les exégètes de funérarium sclérose la Parole dans le lieu commun et le stéréotype. Aussi faut-il parfois de ces scandales pas traditionalistes du tout qui ont nom François d’ Assise (canonisé par réussite, quand son souffle numineux eut consumé les humiliati dans le bûcher d’Amour). Et combien de déments du paraclet que la tradition de son regard de rides surveilla dans la rancœur méfiante de qui n’a pas d’absolu. L’éternel grand inquisiteur dostoievskien c’est le visage d’ombre de la tradition quand elle s’oublie, que elle perde souvenance qu’Apôtres et pères , Origène Clément Erigène et Duns Scott étaient les enfants mêmes du ^printemps du christianisme, l’aube des miracles. Saint Paul écrivait « nous jugerons les anges » à peine 50 ans après Christ. Elle avait des joues rouges d’enfants de feu la « tradition » et n’était pas devenu le mouroir à citation où vont puiser les érémitiques du néant qui sont les émétiques de Dieu.
Lorsque Un quidam provisoirement parisien qui porte le nom peu connu de Loyola décide avec ( compagnons de créer un ordre il n’est certes pas dans la tradition qui serait, urbi et orbi nous déclare la papen laden des sables LA théologie même. Ce qui est comique quand on se souvient de Saint Paul nous ra ppelant que pour l’isntant ici nous ne voyons ni ne comprenons grand-chose voyant tout « à l’envers, comme dans un miroir » (cor oh et puis allez y voir – haec autem Bonaventure « La porte des sens (…) c e sont là vsetiges dans lesquels nous pouvons voir dieu comme en un miroir » itinéraire, 2 ; 7).
Brefi-brefa ce même saint Bonaventure nous rappel que « les choses du monde sensibles sont ainsi l’expression des perfections invisibles de Dieu », ce qui est la meilleure des traditions – per signa ad signata mein freund (du signe au signifié). Grossetête ou Ockham ne sont pas les gardiens de la foi : Luc 18:6-, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » ( le Verbe lui-même) et par lucidité une mesure de synoptique dans 5 d’Esprit Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? .... Mt.24:36.
L’esprit de l’Evangile peut parler par la bouche du curé& d’ ars, torturé par les spéxialistes de la tradition que furent ses supérieurs. Lui, le saint, n’était pas homme de tradition et la théologie l’ennuyait. Les plus grands spécialistes de la tradition sont les pharisiens : et soyez certains qu’ils étaient persuadés d’avoir raison contrez ce pouilleux qui osait leur dire qu’elle était appellé à être dépassé infiniment leur tradition, que la circoncision prendrait fin et que les païens entreraient en masse dans l’Alliance.
Alors désolé, il y a des trésors dans les textes exfoliés par l’histoire –texte que les Mm Tussau n’avaient pas alors embaumer dans ce respect qui tue et ne vivifie pas –mais ce n’est pas « la théologie »,. Accessoirement car si cela avait été, nombre de dogmes n’auraient jamais été promulgués. Quant aux saints, ces gêneurs, ils sont nos éternels récupérés. Et c’est très bien comme ça. Aucun saint n’éliminera le péché originel, il y faudra une autre foudre, des pleurs et des grincements de dents.
Nebo, it’s always a hapiness to feel the warm colour of your heart. (Et, oui, je suis pour la rencontre dans le terrain vague! De tels guerriers si sévèrement burnés ne peuvent se contenter de mots voyons !) et je préfère notre décadence (d'abord parce qu'elle est notre et encore assez riche) à la "civilisation" -pardon XP, même avec guillemets ça tortille du ténia dans les arrières-cours - Burka. au moins ici je peux discuter avec quelques esprits que je sens proches, voire frères; écouter la BO de Fight Club et me repasser The squeeze ou New boots and panties entre deux richard Strauss. Mais quelqu'un a déjà dit tout cela entre deux bouffées de logos exquis. Quant au christianisme, on le respire, tout athée intelligent se sait à moitié chrétien. Ne soyez pas un désespéré frère du désert. Bloy a toujours dit qu'il avait donné ce titre à son premier roman par antiphrase. Et ne prenez pas mon vinaigre allongé d'huile de ricin -métaphore gluante et fleurant le bran eucharistique (si vous jouez la comédie du scandalisé je vous source mes livres sur les jeux des moines à la fête de l'âne et autres carnavals) pour du venin. Mais ceci est une autre histoire disait l'homme qui en fit tellement un de son fils qu'il le poussa à la mort. No more.
Écrit par : Restif | 20/05/2008
XP,
L'histoire peut venir au secours de la proposition de de Joseph de Maistre : constatez le nombre d'hérésies, de phénomènes de syncrétisme, en un mot, de dégénérescence religieuse que véhiculaient les chrétientés d'Orient avant les invasions musulmanes...
Écrit par : La voix dans le desert | 21/05/2008
Je vous tend la joue gauche avec un dédain aristocratique...
Écrit par : Nebo | 21/05/2008
ce n'est pas incoherent, mais j'ai cherché vaguement dans les oeuvres complètes et sur goggle... Rien trouvé.
Sinon, ça démontre que le christianisme est une religion d'indo-européen d'abord... Car les hérésies dont vous parlez ont fait que ces chrétiens ont ouvert les portes aux muslmans, et qu'il n'a pas fallu les forcer pour les convertir.
A ce propos, Mme Bayrou consacre ses loisirs à apprendre l'Arabe.
Écrit par : XP | 21/05/2008
Je ne comprend pas. Les chrétiens d'orient seraient tous des schismatiques? L'occident n'a pas été épargné? J'ai parcouru récemment des oeuvres de mystiques slaves russes et bulgares,j'y ai trouvé une grâce divine digne de Loyola ou Ste Thérèse. Ces préjugés,ô voix du désert,sont mal placés il me semble.
Écrit par : Henri | 21/05/2008
Surtout, XP, que les premiers à s'être convertis à l'Islam, dans les Balkans, étaient les "bogomiles", les Cathares de là-bas, qui étaient pourchassés par l'église Orthodoxe comme hérétiques... autrement dit, si je suis bien cette chère voix du désert ce sont des hérétiques qui se faisaient pourchasser par d'autres hérétiques... pendant que l'Occident avait le beau et bon rôle... mais là se traduit déjà une certaine mentalité, n'est-ce pas... les Catholiques n'ont jamais souhaité aider les Orthodoxes car ils se disaient, à l'époque, qu'après tout ce n'étaient que des hérétiques qui se faisaient envahir par d'autres hérétiques et qu'ils ne faisaient que récolter les fruits de leur hérésie. Il y a ce proverbe serbe qui dit :"Mieux vaut être dominé par le sabre turc que par la plume allemande." Les serbes, chaque fois qu'ils ont fait appelle aux allemands pour avoir de l'aide ont reçu comme réponse :"convertissez-vous au catholicisme et on vous aide." Les serbes ont toujours préféré batailler avec les turcs plutôt que de se renier eux-mêmes. En attendant, en Serbie aujourd'hui, on construit des églises... et en France et en Allemagne on construit des mosquées. Les Catholiques devraient y réfléchir à deux fois.
Madame Bayrou apprend l'arabe ? C'est du pur Vatican II ça comme attitude. Sont très croyants dans cette famille.
Écrit par : Nebo | 21/05/2008
La question est, Henri, ces préjugés auront-ils le mot final ?
Écrit par : Nebo | 21/05/2008
" Les chrétiens d'orient seraient tous des schismatiques?"
Personne n'a dit ça
L'occident n'a pas été épargné?
Personne n'a dit ça
"J'ai parcouru récemment des oeuvres de mystiques slaves russes et bulgares,j'y ai trouvé une grâce divine digne de Loyola ou Ste Thérèse"
Personne n'a dit le contraire
Écrit par : XP | 21/05/2008
"Voix dans le désert" laisse entendre ça, XP, désolé.
Je tiens à vous signaler, au passage, un très mauvais, mais alors nullissime article sur Bloy et la "réacosphère" en général sur le blog "carnets baroques" :
http://carnetsbaroques.hautetfort.com/archive/2008/05/19/les-dieux-de-la-reacosphere.html
Écrit par : Henri | 21/05/2008
En effet:)
Écrit par : XP | 21/05/2008
Henri,
Comme dit XP, je n'ai jamais dit que les orientaux étaient tous schismatiques.
J'ai dit, et je maintiens, que les chrétientés orientales étaient des foyers d'hérésies et de syncrétisme religieux (Syrie, et actuelle Turquie surtout) avant l'époque de l'invasion musulmane.
Écrit par : La voix dans le desert | 21/05/2008
Jean Damascène a qualifié le premier l'islam d'hérésie chrétienne, née dans un milieu où pullulaient les opinions hétérodoxes. Dans ce foyer, une hérésie a fini par l'emporter sur toutes les autres. Darwin dirait qu'il y a une sélection naturelle des idées
Écrit par : Sébastien | 21/05/2008
Le même considérait que l'islam était toujours meilleur à prendre que le paganisme qui lui prééxistait. (Peut-être pensait-il que cela aiderait leur conversion au catholicisme, je ne sais pas...)
Écrit par : La voix dans le desert | 21/05/2008
l'Islam n'est pas une hérésie Chrétienne, mais le réceptacle des hérésies chrétiennes.
Voilà pourquoi les chrétiens qui ne comprennent pas vraiment ce qu'est le christianisme ne comprennent pas non plus en quoi l'Islam est un danger.
Écrit par : XP | 21/05/2008
Mais c'est qu'il est difficile de comprendre ce qu'est le christianisme sans avoir lu Augustin, d'Aquin Bonaventure, Scott. Et mieux, surtout : sans savoir d'où viennent augustin et d'Aquin (je vous permets d'en rester à ces deux là seulement et dans mon immense bonté vous épagne Alain de Lille, Henri Suso Ruysbroek etc. )
Car si on ignore ce qui sépare vraiment Augustin de celui qui l'a dépassé, d'Aquin, je pige difficilement comment on peu être chrétien autrement que par immersion dans le bon air de douce France -ce qu'aucuns concile n'a admis et à mon humble avis n'admettra jamais : la foi part imprégniation française...). Mais il y a d'aussi bons chrétiens en Algérie et même, oui! , en Egypte. Le christianisme n'est pas un occidentalisme. Augustin n'était pas un européen pas plus que Jerome, Pacome etc ( une petite centaine de noms?) qu'on n'aille pas me sortir la blague classique qui fait rissoler dans la rigolade les profs de l'ecole des hautes études (en sciences médiévales et théologiques -qui fait hennir de joie moqueuse même Rémy Brague!) comme quoi ce n'étaient pas des arabes etc. C'étaient bel et bien des sémites, c'étaient bel et bien une partie des ancètres des habitants d'aujourd'hui. Et surtout, jamais ils n'ont été gaulois, germains enfin occidentaux quoi. De même que l'eunuque converti par philippe était ethiopien, non un heureux européen.
tout cela pour redire que le christianisme, universalisme par excellence (beaucoup plus que l'Islam qui lui connait la haine raciale, cf les versets sur les juifs et chrétiens) n'est PAS la civilisation européenne, juste l'une de ses composantes avec Rome et les grecs (Valéry a écrit des choses passionnantes là dessus.
Salaam Alykoum brother.
Écrit par : Restif | 22/05/2008
"Je tiens à vous signaler, au passage, un très mauvais, mais alors nullissime article sur Bloy et la "réacosphère" en général sur le blog "carnets baroques" :
"
Ça a le mérite de casser le culte de Bloy - rien que pour ça, cette Camille me fait fantasmer (j'ai une libido qui explose à tout moment moi).
Le billet est honnête: Bloy est imbuvable pour cette fille, voilà tout.
Je soupçonne beaucoup de réacs d'aimer Bloy parce que c'est un principe, une espèce de loi de la réacosphère. C'est donc de l'autosuggestion, en rien une passion honnête et sincère pour ce moustachu mystique. Personnellement, c'est très ambigu, des fois il me fait mal à la tête, d'autres fois il m'est très plaisant...et chaque fois que j'essaie de le lire, je tombe tour à tour dans ces deux sentiments...cela finit en général par une exaspération qui m'empêche d'en lire plus.
Écrit par : Spendius | 24/05/2008
Camille la très charmante n'a pas eu l'ambition de" faire un articlecritique, un Bloy trépanné aux petis oignons. elle a fait un billet d"humeur qui, ma foi (je dois avoir du sang de Judas) m'aplutôt amusé. En plusn Bloy, c'était l'irrespect même. Je me demande si on est pas d'avantage dans sa ligne en lui filant un coup de phonèmes dans les précieuses.
Mais Henri a le droit à sa lecture. Zaprès tout, tous ici sommes des exemples de démocratie et d'écoute de l'autre.
Que milles pétales de lotus mouillent de rosée. vos inépréciables chakras.
Écrit par : Restif | 24/05/2008
Dites, vous la draguez, "Camille la très charmante", dans son blog, non? C'est quoi cet échange très soutenu de politesses avec elle dans les commentaires sur "Le dieu des réactionnaires"?
Coquin!
Je n'interdis pas à Henri la lecture de Bloy, je dis simplement qu'il faudrait faire le ménage chez les réactionnaires et jeter à la poubelles les faux admirateurs de Bloy - Henri n'en est certainement pas un.
Et je préfère bien évidemment une personne qui a l'honnêteté de dire que pour lui, Bloy est imbuvable, au caractère faux-cul d'une autre qui érigera Léon Bloy en un Dieu - et comme vous le dites, Bloy aussi préfèrera la première personne à la deuxième.
Écrit par : Spendius | 24/05/2008
(Dites, Restif, à quand votre blog?)
Écrit par : Spendius | 24/05/2008
"Dites, Restif, à quand votre blog?"
Ah yes ! ... ça, moi, j'en rêve aussi... :-)
Écrit par : Nebo | 24/05/2008
Ah là là ,quelle époque ! On ne peut plus jouer au jeu exquis de courtoisie, caresser humblement et respectueusement une phrase comme un bouquet que l’on se prépare à offrir, il est enfin devenu interdit de broder de la dentelle au petit point numérique dans un très léger flirt en tout bien tout honneur, pour le simple délice du sourire deviné ou espéré - INTERDIT : tout ça est maintenant braqué sous les projecteurs du soupçon des âmes lubriques (car je vous subodore très survolté triqueur Spendius. Bon. Je sais que vous aimez manipulez les romantiques (ce pauvre Matho ne s’en est pas encore remis) mais quand même…
Pour la blog attitude -sympa -, faudrait que je trouve une formule qui me plaise. Et puis que j’oublie les stats -il se créé un blog toute les 4 secondes. Rarissimes sont ceux qui atteignent les 3 ans. D’accord, ce sont des excuses à la con. Disons que je manque de temps (et peut être de couilles) et que je ne suis toujours pas persuadé qu’un mec parlant de T. Mann, de la 3 ème saison d’Oz, de l’ésotérisme d’Arsène Lupin et du doute profond qu’il a de convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit ait le moindre intérêt pour un lecteur. En tout cas, c’est trop tôt : on verra quand mon gosse sera né ! (Le compte à rebours est lancé).
Ps Ah, Spendy, (pardonnez-moi cet envol fou de familiarité) je ne suis pas vos échanges sur le cour du Lapin mais le dernier oui, à cause de votre com d’aujourd’hui qui m’a éveillé la souvenance . - Dites, demandez lui donc ses sources. OU diable Baudelaire a-t-il écrit qu’il n’aimait pas Kant ? Aucun souvenir de ça. (de toutes manières, si je commençais à noter les erreurs nettes franches et indiscutables de Lapinos, il me faudrait passer commande d’une citerne de pot belge. Ainsi de quand il démontrait l’éblouissante supériorité de Verlaine sur Rimbaud en accablant l’Arthur pour l’écriture du « Sonnet du trou du cul » dont les 8 premier vers cités à charge sont …de Verlaine. Et il y en a comme ça des kilomètres. Pourquoi croyez vous qu’il m’a proscrit d’IP ? Il reste cependant une chose rare : un caractère et un cœur dont il semble étrangement avoir honte)
A-t-il toujours son Fido, son porte-coton - le Lacan du terrier ? Quand je pense que le duracel au marxisme imaginaire nous a assommé de son mépris de Freud-Lacan et consorts pour n’avoir comme seul disciple que le plus névrosé disséqueur de poils de culs de toute la blogosphère…
PSS2 Dernière nouvelle. Nebo! Nebo LUI-MEME qui me passe le grand cordon des ayants droits, des aspirants méritants à la blog-list. Vous savez quoi? Vous allez VRAIMENT réussir à me faire craquer. Faudra pas vous plaindre quand vous baillerez. Je suis un réactif moi (et d'ailleurs,quand je parled'une formule à trouver ,c'est pour intégrer ça -entre autres trucs persos). Quand le grand (mdr) jour viendra...
Dieu que j'ai peur d'être chiant! décevoir. Ma vieille maladie de me poser trop de questions. Il est peut être grand temps de lui enfouir la tête dans le trou, définitivement.
That's all folks, and trully, many, many, many thanks
Écrit par : Restif | 24/05/2008
Le Lapin exagère beaucoup et est plusieurs fois incohérent, mais sont terrier est une bonne école de polémique - à tel point que je me suis fait en quelque sorte son élève, car c'est moi qui polémique le plus avec lui.
Fodio s'est tiré on dirait - je soupçonne le Lapin de le censurer comme il a fait avec vous (si j'ai bien compris), sa fierté primant sur toute tentative de léchage de pompe par un freudien de seconde zone. Par contre moi, il m'appelle "fiston"!
Il me fait un peu penser à "Dr House", "la série du mercredi soir sauf quand il y a du foot" (et dont j'ai même vu toute la saison 4 finie il y a encore quelques jours aux states), avec un personnage principal aussi salopard que jouissif. Un dingue de génie.
Étant donné que je suis moi même un dingue (pas de génie, simplement un petit con), je suis naturellement attiré par le lapin, et ceci, malgré moi...J'arriverais peut-être à le convaincre de certaines de mes idées. Au fond, je suis son héritier! hé hé
"OU diable Baudelaire a-t-il écrit qu’il n’aimait pas Kant ?"
Nul part bien sûr, mais le Lapin imagine que Baudelaire ne l'aimerait pas. Sa logique fonctionne beaucoup plus par induction que par déduction.
"Ah là là ,quelle époque ! On ne peut plus jouer au jeu exquis de courtoisie"
Bien sûr qu'on ne peut plus. J'ai moi-même essayé durant pas mal de temps avec une fille (sur msn bien sûr, je suis un lâche par nature), et la phrase que je me suis reçu en pleine tronche c'est "Tu parles tout le temps avec ce langage pire soutenu?"
[Pour votre blog, vu vos excellentes interventions chez Nebo comme chez d'autres, je pense que vous deviendrez un des centres de la réacosphère :)
Rejoignez le royaume des veux cons grincheux je vous dis! :D ]
Écrit par : Spendius | 25/05/2008
Ah là là, si j’arrivais déjà à être à la marge de la blogosphère je serai bien content. Oh, pas la marge affirmée, revendicatrice, la position du trostskiste couché ou du faf en exil sur ce monde douloureusement coloré ;non. Mais à mon premier billet sur Sade ou certaines choses à mes châsses résolument capitales qu’on note jamais chez Bloy et quelques autres (j’aime Darien aussi. D’ailleurs, ils furent potes, cf « Les pharisiens » et la lettre de Bloy à Genonceau le directeur de La plume), j’ai peur qu’on décroche vite. Il faut que j’arpente l’allée aux neurones, que j’effeuille du méditant (on dit bien « le battant » hein !). Glisser du lubrifiant dans la scholie c’est vraiment question de dosage (j’allais écrire de doigté mais comme il y ici des esprits mal pensants…) en tout cas zêtes un sacré serpent, car la tentation commence à engraisser de l’encrier. Et puis Nebo en renfort… plus quelques personnes avant, avec votre dernier uppercut ca commence à sérieusement me travailler les patounettes. Faudra quand même que je me renseigne, j’ai ouï parler de gratuité ? Bon, will see. De toute manière la période commence à sentir le doux parfum prolétarien des congés payés (pas pour moi, mais s’il y a une réforme que je trouve pas conne c’est bien celle là. Je suppose qu’en authentique libérale vous n’en êtes pas fou spendius. J’aimerai bien, une fois dans ma vie, voir une expérience de véritable libéralisme. Pas l’Islande du 9ème siècle hein, les documents manquent un peu ). Sinon vos billets me font souvent hennir d’un gloussement imbécile et exquis. En plus, j’apprends quelques petites chosinettes . C’est pas splendide l’existence ?!
Ah, pour le méchant bunny : je ne suis pas censuré, ça c’est rien. Je suis proscrit d’IP. AUCUN billet ne peut passer. Ma tout dernière intervention s’est faite à travers un passe partout numérique mais c’était juste pour lui éviter une mécompréhension sur le journal inédit. C’était pour Bloy -le cher croyait qu’il s’agissait d’une œuvre de Glaudes ! pourtant, le titre « J. inédit »…- . Ne tenant pas à m’enraciner artificiellement en terre lapinienne, this is the end my friend.. D’ailleurs, lui et moi …on a pour ainsi dire rangé les sabres. Chacun dans son marigot, les dragons seront bien gardés.
Ps. Ah, je connais House, mon pater et ma bergère adorent ; j’ai vu ça 3-4 fois.. C’est pas mal mais je préfère, à d'ahurissantes distances, OZ. (d’ailleurs personne n’oserait mettre Oz à une heure de grande écoute. )
Bonne randonnée sur les chemins stupéfiants (au double sens du terme) de la blogosphère oh fils putatif du lapin. (Cf Brutus)
Écrit par : Restif | 25/05/2008
C'est quoi Oz?
Le Lapin a d'ailleurs écrit une critique de "Dr House", malhonnête comme toujours avec lui mais néanmoins intelligente. Mais Oz, je connais pas...
(wikipédia me dit que c'est une série avec des types en prison, mais je préfère vous lire vous)
Moi, j'ai jamais été très grand lecteur (vous avez du surement le remarqué en lisant mes quelques discussions avec le lapin) - je suis plus attiré par la science. La Vérité, ça me fait bander. (C'est peut être aussi pour ça que j'adore House, c'est le prototype même de l'homme qui ne dit et ne fait que ce qui est vrai et juste, et cela en opposition à toute forme de sentimentalisme ou de norme sociale.)
-Je ne suis pas libéral car je ne suis pas d'une école économique. Une théorie économique est avant tout une idéalisation de la manière selon laquelle fonctionne une époque particulière. Ainsi, le libéralisme, ce n'est rien d'autre que l'idéalisation de notre époque bourgeoise. Les libéraux, même si justes dans leurs analyses, restent incapables à décrire le réel, et le rêve de la fin de l'État (même de sa réduction) ne tient pas debout pour un esprit objectif. Le libéralisme est parfait en théorie, mais la société bourgeoise ne l'est pas, ce qui démontre que la théorie libérale est inepte.
Sur le lapin: C'est dommage quand même, vous faisiez un beau couple! :D
Vous apprenez des "chosinettes" en me lisant? C'est bien la première, celle là...Si vous étiez une femme, je vous aurais demandé votre msn :D
Écrit par : Spendius | 25/05/2008
http://www.hbo.com/oz/newsletter/
http://www.hbo.com/oz/index.shtml
(Mutch better tanh this f*** Encycopédia)
Pas vraiment le temps de vous répondre là. De plus il faudrait s'embarquer sur une discussion -fascinante certe -sur le concept de "réalité" de "vérité". Toutes choses qui me paraissent eminnement subjectives. Il faudrait déjà commmencer par se mettre d'accord sur une définition minimum des mots qu'on utilise. Lieu commun, mais Wittgenstein a parié sa vie sur une tentative de rectifier ce lieu commun.
Les bouquins, on aime, on aime pas... C'est comme le reste : on retrouve ce qu'on y met. Si vous oubliez que la beauté (la "connaissance") que vous trouvez dans les pages d'un livre a été façonnée par un maître, certes,mais qui vous ressemblait comme un frère -et que c'est la raison même qui vous permets de ressentir cettte beauté, alors vous êtes devenu un idolatre,un cuistre,vous possédezvotre petite cuisine à élire les happy few. Bref, vous êtes mort et vous commencez à sentir salement mauvais.
La physque quantique me fascine,mais je n'ai pas accès aux symboles mathématiques qui en permettent la compréhension. D'après un spécialiste mondial du laser qui faillit être mon beau-père, il n'y a pas bcp de gens au monde à réellementcomprendre cette physique.
J'oubliais la seule raison qui me faisait écrire, au fond : oui, j'ai appris des choses en vous lisant. Notamment -il en est d'autres - : que Ricardo (je crois. Ou Say?) avait mis la pâté à proudhon, que celui-ci avait renié "La propriété c'est le vol"; en allant voir des liens aussi.Vous savez,c'est comme ça qu'on se fait une croute de "savoir",en pillant à droite à gauche .
Et je vous croyais catalarchiste, ce qui sous entend libéral non? vous évoluez plus vite qu'une éruption d"herpes!
Ah,moi non plus je ne suis pas persuadé par la théorie des cordes...
Good sunday, Mad House spendius.
Écrit par : Restif | 25/05/2008
Feynman disait un truc du genre: ceux qui prétendent comprendre quelque chose à la physique quantique, n'y comprennent en réalité rien du tout. (ce qui rejoint un peut votre presque beau-père)
Ne désespérez donc pas :D
C'est Bastiat qui a débattu avec Proudhon, et Bastiat a effectivement le dessus (bien sûr, y aura toujours un type pour dire que non, vous savez ce que c'est les débats, dès qu'on en a finit un faut commencer un autre pour savoir qui avait raison dans le premier) - les libéraux ont toujours le dessus dans la théorie, mais systématiquement tort dans la pratique. Donc: si je me dis catallarchiste, c'est mon côté idéaliste, quand je me dis marxiste, c'est mon côté réaliste (Marx considérait Bastiat comme un économiste vulgaire, superficiel) si vous voulez :D
J'ai beaucoup trop cogité et beaucoup trop googliser pour rejoindre une idéologie particulière. Je préfère encore trouvé un Maître, mais je ne sais lequel, un type qui m'inspirerait dans tout ce que je ferais...Si vous lancez votre blog, peut être que je verrais en vous mon sauveur, qui sait! :D
(Arf, sur l'idolâtrie, vous dites exactement la même chose que le Lapin! )
Écrit par : Spendius | 25/05/2008
Je SUIS Lapinos
Écrit par : Tyler (dit R.) | 25/05/2008
Vous avez trop vu de soap vous ^^
Écrit par : Spendius | 25/05/2008
Ah Spendius, Incarnation n'étant pas un boxon âgonique type terrier, je ne peux profiter de l'hospitalité de Nebo sans abuser si je vous parle trop. Pourtant...j'ai des incantations dans les doigts, de la sueur de Verbe dégouline dans mon das sein. Vous savez, "Trismegiste" veut dire "3 fois grand", et il est parfois utilisé comme simple adjectif. Mais bon, vous avez raison sur l'intérêt de Baudelaire pour l'ésotérisme. Il existe notamment (mais ily a bcpd'autre preuves)une page où il nomme en autre "Le songe de Polyphile" qui est le bréviaire de tous les givrés (comme moi) d"Hermetisme renaissance et autre gnoses. Nerval (passionné du Polyphile)ne fut pas l'un des meilleurs amis de Baudelaire pour rien. Et Théophile Gautier également-bien que bcp plus discret -était fort épris de la science des arcanes. ils forméret un groupe non officiel l'hotel Pimodan.tout ça fera un jour l'objet d'un ouvrage.
Merci pour le texte de Zola qui a été un grand plaisir à relire. Ah, la canaille avait du talent, ya pas. D'ailleurs,Bloy lui-même l'avait reconnu (article "Antée"). Mais n'oubliez pas quand même que d' Aurevelly était un ennemi capital pour Zola.ne cherchez pas la moindre bonne fois la dedans. Vous trouverez sur la toile l'oeuvre à peu près complète de d'aurevilly. Lisez sa correspondance et vous verrez qu'il était authentiquement chrétien. Accessoirement, et malgré ce quà dit le cher Léon plus tard -mais sa propre correspondance le contredit d'avance - c'est Barbey qui réconcilia Bloy et Dieu, l'Eglise catholique en sus.
Ah en passant, Proust n'a pas manqué de critiquer vertement Balzac contrairement aux insanités émises par la pauvre victime d'un désir immodérée de carottes transgéniques. Proust déclare que contrairement à Flaubert ou saint Simon, Balzac a du génie certes, mais pas de style, c'est à dire un vernis qui passé sur les phrases unifie l'oeuvre dans une tonalité majeure qui manque au démiurge de La comédie humaine (titre clin d'oeil à Dante bien sûr,dont Balzac préférait de beaucoup Le Paradis, ce qui est pour le moins original! Ah, je ne suis absolument pas d'a&ccord avec le père la Madeleine sur ce (mauvais)coup. Il existe bel et bien un style balzacien et il est sulbime -les bouquets de fleurs dans"Le lys...", lejupon de Valérie et son mouvement de fendeuse d'étraves dansLa cousine Bette). N'ayant plus l'oseille pour de la carotte de qualité, le pauvre Lapinou utilise des produits de substitutions qui le détruisent à grand feu. Son dernier shoot de choux-fleur à visiblement fait des dégats, mais je ne peux en dire plus ici ce serait bien trop long (vous allez être tétanisé mais il vous arrive de vous planter aussi. Spendy. Et j'entends factuellement hein, pas sur des petites histoires d'interprétations subjectives d'un auteur, exercices et opinions dont je me tape le derrière sur un petit suisse jusqu'àfaire des étincelles. (je n'entends pas évoquer un helvete nanifié).
Ah, quel dommage de n'avoir point de terrain de palabres, rudes saines et françaises.Mais pas question de débarquer en proxy et anomyser.
Ps Nebo, excuse moi d'avoir squatté Incarnation pour un fil qui ne te regarde en rien. Désolé, vraiment.
Écrit par : Restif | 26/05/2008
J'y ai trouvé mon compte et la curiosité de Nebo en aura sans doute récolté plus encore, si je puis me permettre. Mes salutations tristinguées voire quadristinguées messieurs Nebo, Spendius et Restif le bref!
Tang
Écrit par : Tang | 26/05/2008
Heureux de vous voir dans les parages Tang...
Restif, tu as l'Art et la Manière de savoir squatter avec délectation... go on buddy... Twist and shout ! ;-)
Euh... Lapinos... c'est pas ce lapin nain qui tente désespérément de devenir un Oryctolagus cuniculus, Lapin Européen, car ayant lu quelques livres (toujours les mêmes auteurs) il pense avoir touché à la Vérité essentielle : comment tenir une cuniculture !!! Méfiance, un Lapinos dans une cuniculture c'est un Kapo en puissance.
M'enfin... je ne veux pas avoir la méchanceté facile, ce n'est pas du tout mon genre, mais c'est ce qui me reste de mes passages par chez lui... j'ai, perso, vite décroché... la différence entre certaines notes chez "Ilys" par exemple et toutes les notes chez Lapinos, c'est que chez "Ilys", au moins, ça rigole, ça ne se prend pas au sérieux... chez notre "semblant" de garenne... hu hu hu... j'ai peur si il prenait le pouvoir... mi-Staline, mi-Marc-Edouard Nabe... une pincée d'antisémitisme... quelques valeurs de droite quand ça l'arrange... Bon, je ne connais pas l'individu et ne lui souhaite aucun mal... mais il a la censure facile... et comme j'aime Baudelaire je n'aime pas la censure... surtout quand elle est appliqué à l'intelligence, même si l'intelligence en vient à se tromper (lorsqu'on pense on est en quête et les pièges de toutes sortes sont au détour de chaque pas), l'intelligence à le droit de se tromper... tant qu'elle ne succombe pas à la Vanité.
Écrit par : Nebo | 27/05/2008
Heureux de vous lire Nebo,
Toujours.
Ilys... Ah j'y suis censuré par le petit pénible mal nommé Nicolas. Il ne peut y en avoir deux de valables à une même époque je crois. L'Ilisiaque devrait songer à écrire moins pour écrire mieux en guise de slogan sarkozyste de bon aloi vu ses maigres talents littéraires. Vivement une conjuration d'XP, SK et autre Il Sorpasso pour submerger la vacuité ilyso-nicolesque (et peu Davilesque!)
:o
Écrit par : Tang | 27/05/2008
Nebo... Merci. With YOU i dare.
Tu as parfaitement repéré le garde rouge très réel qui hélas possède Lapinos. Il n'était pas encore comme ça quand j'ai comencé à le lire, il y a presque un an. Mais vraiment...de ses défenses de Faurisson à sa vision d'un bloy qui n'est qu'antisémite... (ce malgré les citations très netttes du journal. Il s'était déjà largement débarassé de l'antisémitisme fin de siècle si bien porté à gauche (on oublie -pas toi- que Drumond fut très aimé par toute une partie de la gauche de l'époque. L'identification studide juifs=capital,marchait à fond. Jules Vernes est infiniment plus antismémite que Bloyne le fut jamais! ) Mais surtout, à partir de mars 1905 il fait la connaissance des Maritain dont la femme de Jacques, Raïssa, ( juive oeuf corse)dont il sera le parrain en conversion -comme de jacques d'ailleurs. Bloy qui déclare "j'adore tous les jours un youpin etc" n'était déjà pas antisémites.Tout au plus, à l'époque du désespéré, il partage le prégugé : le juif, c'est l'argent. Mais dès le Salut, les choses changent (l'un des premiers et hélas le seul à s'en apercevoir et à saluer Le salut est ...Bernard Lazare, le véritable découvreur de l'affaire Dreyffus et qui toute sa vie soutiendra Bloy)
Enfin le lapin est un personnage si plein de douleur que je lui pardonne bien des choses.Un de ses amis indiscret a dit bien des choses sur son blog et ma foi...sansrien excuser d'un homme qui admire Castro et nous ferait probablement sauter la tête sans remords "démocrates et bourgeois", certaines choses se comprennent (je sens que je vais attiser la curiosité de spendius là. Laissez tomber. Je suis une tombe.)
"l'intelligence à le droit de se tromper... tant qu'elle ne succombe pas à la Vanité."
mais c'est que c'est un superbe aphorisme, parfaitement vrai. Et si quelqu'un à la petitesse de trouver ici quelque courtisanerie ou échange de séné, c'est une âme médiocre que je méprise infiniment. Je dis ce queje pense, et voilà tout.
J'ai retrouvé ça de Bloy ce soir, j'adore ce passage et j'espère que vous l'aimerez :
"il n'y a qu'une Douleur, c'est d'avoir perdu le Jardin de volupté et il n'est qu'une espérance ou qu'un désir c'est de le retrouver. Le poète le cherche à sa manière et le plus sale débauché à la sienne. Napoléon à Tilsit et l'ivrogne immonde ramassé dans le ruisseau ont la même soif.Il leur faut l'eau des 4 fleuves du Paradis. " (Lettre à Raïssa. et pendant que j'y pense, dédicacé à un ami qui sait pourquoi. J'ajoute que je pourrai aussi bien me le dédicacer...)
Écrit par : Restif | 27/05/2008
C'est un très bel exwtrait merci Restif! Si je l'avais lu plus tôt j'ose espérer que je me serais épargné la peine d'un billet finalement bien maladroit...
Écrit par : Tang | 27/05/2008
Je sais que "Trismégiste" veut dire "trois fois grand", mais à la fin Baudelaire parle d'un "savant alchimiste", donc...
Je connais aussi les sites proposant les oeuvres de Barbey, mais elles ne sont pas toutes là, enfin je crois: Je cherche toujours son essai sur le dandysme...
Attention, je ne nie pas que Barbey d'Aurevilly était un catholique, ce que je nie, c'est qu'il soit un authentique catholique...dans le sens de scolastique si vous voulez.
Son article sur Saint-Martin est révélateur de cela: Il critique Saint-Martin qui voulait faire un catholicisme "supérieur", tout en étant fasciné (on le sent) par l'idée...Enfin, là encore, je dis ça je dis rien et je suis pas le plus expert sur le sujet, mais je maintiens que quand on est poète, ou écrivain, ou philosophe ou scientifique, on n'adhère jamais entièrement à une religion. On passe toujours par dessus. Ou on la sublime, comme les écrits de Bloy attirent tout lecteur vers le catholicisme, sans jamais donner la foi à ce même lecteur. (Vous n'êtes pas catholique, Nebo?)
Vous allez être tétanisé Restif: mais je me plante tout le temps. Simplement, des fois je me plante moins que d'autres et ça donne l'illusion que je suis dans le vrai, mais je n'ai aucune connaissance de philosophie ou de littérature, je suis un nul complet là-dessus - et c'est malheureusement sur ce terrain qui m'est inconnu que se trouve l'antre de la Réacosphère.
Il est vrai que le Lapin se plante sur beaucoup de choses aussi, mais le fond (et c'est ça qui est important) est juste.
Par contre, si vous n'arrivez pas à supporter le manque de précision ou les erreurs du lapin, ou même son côté stalino-nabien, il y a un autre blog, qui est exactement dans la veine "lapinienne", mais sans philosophie, sans aucune idéologie, simplement des billets (pas beaucoup malheureusement) d'analyse sur la société, dans une perspective assez marxiste. C'est le blog du "Mouton à cinq pattes"
http://lemoutonacinqpattes.hautetfort.com
Je me sens plus à l'aise dans son blog, parce que je n'entends pas à longueur de journée des "Marx" ou des "Bacon" - peut-être que vous apprécierez plus
(Vous inquiétez pas Restif, la vie du lapin ne m'intéresse en rien - j'ai déjà du mal à supporter que tout le monde me raconte ses petits tracas matériels et me laisse jamais peinard, alors...)
Écrit par : Spendius | 27/05/2008
Et bien spendius vous vous lapinisez à grands pas. Quand je pense qu’il y a quelque mois vous m’aviez vertement (mais poliment) rappelé que rien ne pouvait pardonner la manipulation des sources et le ravage du mensonge, qu’aucun talent ne justifiait les horreurs du gite, et tout ça parce que je défendais lesjolis petits bonheurs de plume qu’il arrive au Lapin de faire éclore ! Et maintenant, vous qui annonciez il n’y pas un mois que vous arrêtiez, saturé d’idéologie, vous voilà premier diacre de l’Eglise lapinienne. Ah , à force de dire " je gagne toujours à la fin", on se perd.Good night sweet mind.
Lapinos critique ce qu’il ne connaît pas. Ses attaques contre Heidegger sont ridicules. C’est l’idéologue pur jus, mais contrairement à certains idéologues déjà bien barbants, il a cela de moins qu’il se présente avec un faux bagage,car on a le droit de rejeter que ce qu’on connaît réellement. Mais peu me chaud le cher Lapin, qui sait très bien ce qu’il fait. S’il m’a interdit absolu de terrier, j’y vois du respect (mon habituelle mégalomanie),il a compris que jamais je n’entrerais dans son jeu de jivaro. Je paris que Nebo se fait censurer s’il essaye de parler là bas.
Vous dites qu’il a raison… Raison de soutenir Faurisson et de mettre Tarik Ramadan au pinacle de son hit parade ? libre à vous. Je vous sais provocateur, et vous ne pouvez douter de sa profonde ignorance d’une bonne partie de ce dont il parle. Y compris le marxisme (vous même l’avez maintes fois relevé, et brillamment ; mais même sans ça c’est flagrant). Il y a d’ailleurs un point sur lequel il ne m’a jamais répondu du temps où on se causait : les lettres de Marx qui condamnent radicalement la liberté d’opinion et d’expression (toute croyance aussi me semble-t-il bien me souvenir, l’ « opium du peuple » hein !). Marx était un bon vieux totalitaire. Or voyez-vous, le totalitarisme, qu’il soit politique ou théologico-politique, pour ma pomme c’est absolutely niet.
Vous êtes un type étonnant Spendius, un mélange attendrissant de roublardise manipulatrice et de naïveté. Si j’aime la blogosphère, c’est bien, aussi, parce qu’on y rencontre des personnages comme vous et le lapinos.
Ah, sinon … Vous vous plantez, je me plante, l’important est de ne pas s’attacher à ses plantages par vanité. Le dépouillement des vanités. Bon, à chacun son programme, moi c’est ça le mien, avec la connaissance, la sapience pour être exact.
Vous et bien... vous avez votre petite quête où je vous souhaite grand et bon vent. Vous essayez tous les coups pour toucher un nerf, palper une réalité, vous mimez des attitudes selon l’impro que vous guidez sur votre "adversaire". Ce n’est pas Spendius votre pseudo, c’est Ulysse. Mais un Ulysse qui n’a pas encore d’Ithaque, de Penelope et de Télémaque. (tel maître rongeur par Spendius alléché). Mais vous, ça viendra.
Écrit par : Restif | 27/05/2008
Le lapin est un con, il vise souvent faux et est souvent ridicule aussi, et s'accroche à ses erreurs comme un gamin à ses jouets...mais le fond est juste, voilà. J'irais plus loin en disant que le fond est plus juste que la plupart des blogs réacs, qui sont vite soulants (je ne parle pas de celui-là biensûr - mais par exemple, le blog de Cormary, c'était marrant quelques semaines mais après, ça me faisait franchement chier). Le Lapin ne s'aide pas de concepts foireux pour expliquer la réalité, et tente de la peindre à sa manière. Après, il est peut-être malhonnête sur plusieurs points, il n'empêche qu'il a un côté...touchant.
Vous sous-estimez ma roublardise mon cher. Quand je disais que "j'arrêtais", c'est que j'arrêtais en réalité de m'opposer violemment à lui comme je le faisais à chaque fois, en disantl'exact contraire de ses propos... Vous avez raison - Ulysse est un de mes héros préférés. Mais mon préféré reste Donald, dessiné par Carl Barks.
Je ne vous recommanderais que trop la lecture du mouton à cinq pattes, pour que vous compreniez ce que j'entends par "dans le fond, il a raison". Le mouton est exactement comme le Lapin, mais en mieux.
Vous me plaisez beaucoup - vous avez vite pigé ma personnalité. Lancez votre blog, ça risque d'être du tonnerre :D
Écrit par : Spendius | 27/05/2008
(je pense qu'on devrait arrêter l'échange ici, on profite de l'hospitalité de Nebo, qui est bien généreux, mais c'est un rockeur survolté....)
Écrit par : Spendius | 27/05/2008
"je pense qu'on devrait arrêter l'échange ici, on profite de l'hospitalité de Nebo, qui est bien généreux"
Parfaite probité. I agree. J'espère quand même qu'il se sera un peu amusé.
Ps J'irai voir Le mouton...; mais vous savez, je suis une petit fonctionnaire de la réalitéavec ses modestes habitudes. "J'ai 3 grands blogs dans mon étable..." (je sais pas si vous connaissez la chanson "j'ai grands boeufs dans etc").
Ah: de Calypso en Circé, zallez pas vous embêtez. Mais gaffe cette chieuse de Daisy! C'est vrai : Barks est un génie.Mais quel diable de héros vous allez choisir là! vous n'arrêterez décidément jamais de me surprendre! (heureuse qualité évidemment)
Selon la providence des pixels... may the force be with you (ça c'est bien cheap, j'aime!)
Écrit par : Restif | 27/05/2008
Messieurs... je vous affirme que vous êtes les bienvenus... aucune gène... vous ne parasitez aucunement ce lieu...
Écrit par : Nebo | 27/05/2008
Je veux un autographe de votre part, Nebo. J'espère un jour vous rencontrer en vrai. Que de bonté.
Écrit par : Spendius | 27/05/2008
Vous connaissez cette citation de Nietzsche ? "Il y a une exubérance de bonté qui ressemble à de la méchanceté."
Mais il parle là des moralisateurs et de leur bonté négative.
Puissent les dieux... ou Dieu... faire en sorte que ma bonté, si elle existe vraiment, soit de celle évoquée par Ludwig Van Beethoven : "Je ne connais pas d'autres marques de supériorité pour l'homme que la bonté."
Écrit par : Nebo | 27/05/2008
"Le Maréchal de Biron eut une maladie très dangeureuse; il voulut se confesser, et dit devant plusieurs de ses amis : "Ce que je dois à Dieu, ce que je dois au roi, ce que je dois à l'Etat..." Un de ses amis l'interrompit : "tais-toi, dit-il, tu mourras insolvable." (Chamfort)
Moi,je quitterai la blogosphère insolvable à Incarnation...
Écrit par : Restif | 28/05/2008
Merci Restif... je suis touché... vraiment... mais nos ennemis vont croire que nous nous pignolons à coups de flatteries... remarque, on les emmerde.
Écrit par : Nebo | 28/05/2008
Je sais. C'est toujours chiant. On a beau se foutre de l'opinion des âmes basses, l'idée qu'un seul naïf ou quelque étourneau puisse se faire certaines idées... c'est fatiguant.
c'est pourtant tellement simple...
(ce qui est dit étant dit,de toute manière, y aura pas à y revenir.)
Bon , tout ça c'est du flanc : on masque une haine farouche bien sûr. Et! le masque nietzschéen c'est pas fait pour les dimmis.
Écrit par : Restif | 28/05/2008
Bonjour tous deux,
Il y a aussi une grande mauvaise foi dans ces soupçons affichés: quel intérêt de se flatter en ce lieu retiré du monde.
Des blogues ressemblant à une cour j'en connais. Incarnation n'est pas de ce métal graisseux.
Très bonne soirée.
PS: Restif, très cher Restif: merci pour votre réponse si diligente et bienveillante. Que les malpensants se dessèchent, mais ne sont-ils pas déjà tout desséchés!
Écrit par : Tang | 28/05/2008
Bonjour à tous,
Je suis un amateur de Léon Bloy et je progresse lentement dans son oeuvre qui n'est pas facile à trouver dans le commerce. Etant d'origine juive allemande, j'ai été particulièrement attiré par "le salut par les Juifs" sorte de discussion métaphysique entre un écrivain catholique et le peuple juif. Il est dommage qu'aucun écrivain ou intellectuel juif n'ait donné une réplique à cette oeuvre profonde et forte. J'ai également lu "exégèse des lieux communs" qui à mon avis est de loin son meilleur et son plus grand livre, bien supérieur au "dictionnaire des idées reçues" de Flaubert. Malheureusement on connaît Bloy exclusivement à travers son oeuvre la plus mineure "le désespéré" qui lui a valu à juste titre les critiques de J.K Huysmans l'accusant d'être une personne ne sachant parler que de son génie.
Écrit par : Attorney | 25/06/2008
Il existe deux très beaux livres sur Bloy : L'interprétation symbolique de la bible par Léon Bloy ( Bernard Sarrazin, thèse université Paris 7. Il en a tiré La Bible en éclat, l'imaginaire scripturaire de L2on Bloy, mais mieux vaut la thèse)
et le très grand livre de Pierre Glaudes, actuellement le meilleur spécialiste de Bloy -c'est lui l'auteur de l'introduction au Journal publié dans la collection Bouquins de Laffont.
Le livre de Glaudes "L'oeuvre romanesque de Léon Bloy" énorme (700 pages, et ce n'est rien à côté des 6 volumes de sa thèse) vous montrerait que derrière la page abjecte sur les juifs, il y a tout une construction symbolique qui structure Le Désespéré" et qui va très loin. Je vous en prie, lisez les pages lumineuses de Glaudes avant de juger définitivement.
J'ai parlé du Journal, vous le trouverez aisément et devez le connaître. Depuis une dizaine d'années a commencé à l'Age d'Homme la publication du Journal inédit, qui est l'oeuvre brute, non retaillée, du diariste Bloy.
Je vous signale en passant que Huysmans (voir "Correspondance à trois" chez Thot éditeur) à d'abord aimé Le désespéré". C'est même lui qui a renseigné Bloy pour le fameux déjeuner chez Beauvivier. Au dernier colloque Bloy une communication très intéressante a prouvé que les clameurs de Bloy se disant volé par Huysmans étaient loin d’être fausse. Et croyez que j’apprécie J.K Huysmans. Mais une fois fâché avec Bloy (Huysmans ne nomma par Bloy lors de l’enquête de Huret quand celui-ci prônait partout celui qu’il croyait son ami, jusqu’à faire des conférences sur lui au Danemark) tous les coups furent permis.
Vous savez sans doute que l’un des tout premiers intellectuels juifs de son temps, le véritable révélateur de l’affaire Dreyfus, Bernard Lazare (chanté par Péguy également) fut l’un des soutient de Bloy et un grand lecteur du Salut, le livre dont Bloy était le plus fier « le seul de mes livres que j’oserais présenter à Dieu ». Plus tard encore, avec l’amitié des Maritain et particulièrement son lien avec Raïssa, Bloy devait combattre férocement Drumont et devenir l’un des plus increvables d ennemis de l’antisémitisme. Certaines lettres publiés dans le Journal (aux Laurencie) le disent avec la plus grande netteté. Pour la période avant…des Goncourt à Jules Vernes en passant par Proudhon et tant d’autres, il faut bien dire que l’antisémitisme et son cortège de préjugés était la chose du monde la mieux partagé…ce n’est pas une excuse, c’est une explication.
Si vous êtes sur Paris, vous trouverez à la bibliothèque Beaubourg non seulement les œuvres complètes de Bloy mais aussi une série de textes critiques intéressant. Kafka aimait beaucoup Bloy. Mais vous avez raison, il manque un dialogue d’égal à égal. Son petit fils que j’ai rencontré, Alexis Galpérine (juif lui aussi et très grand violoniste m’a raconté comment des petits groupes de juifs étudiants « Le salut… » venait parfois le trouver à la sortie de ses concerts. L’histoires (et l’Histoire) est émouvante.
Écrit par : Restif | 26/06/2008
Merci beaucoup Restif pour ces informations fort intéressantes. Je consulterai les livres de ce M. Glaudes que je ne connaissais pas. Je conçois parfaitement qu'on puisse aimer "le desespéré" qui comme tous les livres de Bloy est très très bien écrit et respire la sincérité. Je ne lui reproche même pas le passage de l'arrachage de dents... Ce que je lui reproche plutôt c'est son nombrilisme. Le fait que Bloy ait eu besoin de régler ses comptes avec des écrivains somme toute assez mineurs, ce qui décrédibilise Bloy et renforce ses ennemis. J'ai toujours perçu ce livre comme une simple oeuvre de jeunesse à cause de cela. Cela dit, je ne connais pas assez l'oeuvre pour la juger définitivement comme vous le dîtes et je veux bien croire qu'il y ait beaucoup plus dans ce roman, puisque tout chez Bloy est symbole.
Loin de moi l'idée de réduire Bloy à un écrivain antisémite à la Brasillach ou Maurras. Bloy appelle lui même les antisémites des "acéphales" ce qui va très bien à quelqu'un comme Drummont je trouve. Encore une fois j'estime Bloy parce qu'il a toutes les qualités que je recherche chez un écrivain: il est sincère, profond, iconoclaste et a un style littéraire flamboyant. Je vais m'attaquer à son journal bientôt.
Écrit par : Attorney | 26/06/2008
Pardon, je viens de me rendre compte en me relisant que le mot "iconoclaste" n'allait vraiment pas à Léon Bloy. Pardonnez le pauvre païen ignorant que je suis :-)
Écrit par : Attorney | 26/06/2008
J'aimerais bien moi aussi demander des informations à Restif:
Vous qui êtes un expert, j'aimerais savoir quel était la relation qu'entretenait Bloy avec Darien. Ils étaient de vrais amis, ou simplement des connaissances? Est-ce que Bloy l'a flingué quelque part (il en a flingué, des mecs!), ou alors Darien? Que pensait Darien du catholicisme de Bloy, et Bloy de l'anarchisme de Darien?
Écrit par : Spendius | 28/06/2008
@ Spendieus : on sait assez peu de chose de cette amitié. En tous cas, il n'y eut pas de disputes précises, mais leur amitié remonte à avant le mariage de Bloy, mariage qui lui fut bénéfique sur bien des plans mais l'embourgeoisa (perso j’ai noté bien des brouilles dut à l’action nocive de la seule Jeanne Bloy qui faisait marcher son ogre sans qu’il s’en rende compte ; c’etait une cancanière de première et de plus à moitié dingue. Elle connaîtra même quelque jours à Sainte Anne. Admirable de patience avec Bloy, elle n’en fut pas moins responsable de l’éloignement de ses plus vieux amis d’avant mariage par ses tirades venimeuses et ses lettres blessantes) Dans le Journal de Bloy, pas un mot sur Darien (dans l'officiel. Peut être l'Inédit révèlera-t-il qql chose. La publication est loin d’être achevée, il y en à encore pour au minimum 10 ans)
Sur leurs idées respectives, tout est dit - ou plutôt non dit – dans Les pharisiens. Les deux bonhommes étaient d’accord, et bien d’accord, pour vomir la société bourgeoise née de la Révolution. Il ne faut pas oublier qu’avant sa conversion Bloy se disait proche des idées révolutionnaires ( lire le stabat révolutionnaire des désespérés dans le derniers tiers du roman du même nom , roman ou on trouve dès le début le nom d’Herzen, : ce n’est pas pour rien ;) quant à Darien dans La Belle France il dit le plus grand bien des grands prophètes juifs et l’enfant de Bas les cœurs - ou est-ce Biribi ? - admire sa grand-mère protestante (« un homme ne s’agenouille que devant Dieu ». Bref, c’étaient deux irréductibles, deux francs-tireurs qui se sont reconnus comme tels. (La vie de Darien étant extrêmement mystérieuse il est de toute façon difficile d’éclaircir tout ça -de quoi vivait-il ? ses bouquins ne se vendaient pas, son théâtre marchait mal… on lui connaît tout un tas de logements et on n’a pas encore pu savoir comment il avait atterrit en Angleterre ou il écrivit Gottlieb Krum, made in England –pas de trace de passage de la frontière! Rien sur lui aux fichier des étrangers. J’ai une thèse sur lui de V. Gréau mais elle me semble d’essence littéraire et peu biographique. Darien fut peut être Le voleur !) La vie de Darien étant fort mystérieuse disais-je, on ne sait donc pas ce qui s’est passé entre lui et un Bloy qui ne tenait pas de Journal à l’époque. On possède une preuve que leur amitié est sur son déclin en 1892, dressant la liste (habituelle chez lui) de « ceux qui m’ont lâché » Bloy note au 26 avril 1892 sur un feuillet d’une quinzaine de noms celui de Darein pour l’année 1891. Ceci dit ; selon le témoignage du peintre Henri de Groux, Darien projetait de voir Bloy en 1893, donc…pas si fâché que ça (CF Valia Gréaud Georges Darien ou l’anarchisme littéraire », du Léros éditeur, le meilleurs bouquin sur Darien). Ce qu’on sait de sûr c’est que les deux écrivains se son rencontrés chez l’éditeur Savine qui publie fin 1889 Un brelan d’excommunié de Bloy. Une lettre de Darien nous apprend qu’il recommande celui-ci à Rodolphe Darzens (un type lié à plusieurs journaux, revus et éditeurs. Figure connue et assez importante de l’époque.) et essaye de faire publier des article de Bloy (notamment celui sur Lautréamont. A la suite de Biribi Bloy écrit « ce paintoum [poème] terrible m’a paru quelque chose comme un chef d’œuvre …Vous êtes un vivant dans toute la force du terme ». Il existe un article de Dominique Charnay que je n’ai pas lu « Le voleur et le désespéré », Cahier Léon Bloy 1991, mais Graud en repend l’essentiel. Rajoutons que les deux hommes ont les mêmes vues sur l’affaire Dreyfus. Bloy cependant soutient Bernard Lazare et croient en l’innocence de Dreyfus. Car si les deux hommes n’aiment pas Zola et ne s’engagent dans aucun camp précisément (Avant Péguy, ils estiment que le dreyfusisme -qui fut d’abord apolitique- sera trahit et récupéré) Darien va encore plus loin dans le mépris et le je- m’en-fous « Pourquoi ne nomme-t-on pas Esterhazy empereur ? Je suis prêt à écrire la cantate pour le couronnement ». Il est intéressant de voir que les historiens de l’Affaire reconnaissent aujourd’hui qu’il a existé un troisième partie, celui des indifférents et des méprisants. Darien en est un exemple. Bloy un peu moins mais il rejoint cette mouvance lorsqu’il déclare « je ne suis pas dreyfusard ou antidreyfusard, je suis anti cochons ».
@ Attorney : Bloy fut enlumineur, donc effectivement iconoclaste lui va assez mal. Ceci dit, que vous soyez païen n’est pas un obstacle. D’abord parce que certains des meilleurs lecteurs de Bloy furent carrément athée ( Hubert Juin notamment, auteur d’un très joli petit livre sur Bloy), ensuite parce que n’importe quel calviniste vous dira que le catholicisme est un paganisme. Et effectivement, nous avons des racines égyptiennes (les lamentations de Marie Madeleine dans Saint Jean devant le tombeau vide « où est mon seigneur » sont très semblables à celles d’Isis cherchant le corps d’Osiris et la fuite en Egypte n’est certainement pas un hasard. Pensons aussi au trou dans la vie du Christ entre 12 ans et sa réapparition), racines grecques aussi –prologue de Saint Jean notamment – perses (le diable et les anges qui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux de l’A. T ; plus de kerubims) et il y en aurait d'autre à voir. Certains Pères s'en doutaient...
Les mutilations de Véronique in DES... ne sont que le début d’un itinéraire qui conduira au dépouillement total de Clotilde dans La femme pauvre.Il faut aussi remettre le roman de bloy en perspective avec cette époque qui est justement celle de la « Crise du roman » (voir la thèse de M .Raymond à ce sujet). Bloy rejette la veine flaubertienne, le réalisme, vomit le naturalisme mais ne se retrouve pas non pus dans le fatras symboliste quo qu’il en fasse partie. Mais sa lecture de la Bible le sauve des préciosités esthétisantes et ésotériques qui empêchèrent le symbolisme d’avoir autre chose qu’une poésie. Si vous lisez le Léon Bloy mystique de la douleur de Lydie Parisse, vous verrez que Bloy s’inscrit dans une démarche mystique somme toute très traditionnelle. Mais encore faut-il se rendre compte de ses lectures. De plus il y ajoute, c’est vrai, ses préoccupations paraclétistes. Mais le personnage est plus complexe qu’on ne croit. Ainsi, tout le temps de rédaction du Désespéré, bloy n’assiste plus à la messe. L a connu des doutes. Le désespéré est par bien des côtés un roman de la mort de Dieu (d’où la mort du père au début). La lumière de la science découvre « un gibet poudreux ». Voyez aussi comment le personnage de Marchenoir à des traits du Christ non seulement à travers les appellations de Véronique « Mon sauveur etc » mais de par les mots mêmes qui le décrivent « seul, conspué de tous, flagellé etc ». Marchenoir est un Christ qui cède à la tentation (et que son Père abandonne… puis voyez sa mort solitaire aavec, peut-être, acceuil de Dieu lui-même), Véronique qui, déjà en son temps de putanat était attiré par les vagabonds sans asile –qui furent toujours les images du Paraclet/Lucifer chez Bloy- est une figure mariale et une figure de la fiancée de l’Esprit saint comme de la « terrible femme qui rira au dernier jour » (A.T). Vous qui aimez Le salut par les juifs vous vous rappelez de l’identité des contraires qui choqua tant les lecteurs de Bloy et provoqua sa dispute avec un homme dont il avait provoqué lé conversion, le jésuite Paul Jury. Pour Bloy Le Christ est aussi Lucifer puisqu’il a connu tout le mal. Il est Caïn et Abel. Mais lorsque ce Christ se met à désirer l’Esprit Saint ou la Mère ? La folie est là. Enfin j’ai un peu travaillé sur ce texte et je peux vous dire que mit en regard précisément du Salut, il contient des abymes.
Enfin vous voyez le symbolisme du feu dans le ;Désespéré (qu’on retrouve dans La femme pauvre). Demandez-vous alors –en vous souvenant des flammes de la Pentecôte et de ce que le feu est signe du Paraclet – pourquoi Veronique s’appelle Cheminot de son nom de famille, pourquoi elle est décrit comme une « salamandre en abyme » et pourquoi elle habite avec Marchenoir : rue des Fourneaux. Et pourquoi se livre qui commence et s’achève sur une mort est dédié aux morts « lacrymabiliter, office des morts des chartreux » (souvenez vous de cet enterrement d’un chartreux à la Grande Chartreuse). Bloy conçoit son roman comme Marchenoir conçoit l’Histoire : c’est un cryptogramme de symboles à déchiffrer. Manière de tirer le lecteur aussi.
Je m’arrête là, je n’en finirais pas n’ayant fait que commencé. Je suis très heureux en tous cas de sentir l’enthousiasme sous votre plume. Quand on commence à vraiment aimer Bloy, c’est un drôle de voyage qui commence…
Ah : j’adore l’Exégèse et je suis bien d’accord : c’est meilleurs que le dictionnaire (mais soyons juste : Flaubert est mort avant d’avoir vraiment achevé son projet avec Bouvard et Pécuchet)
Obligé de mitrailler dru du clavier, j’espère ne pas être illisible.
Écrit par : Restif | 28/06/2008
"Manière de tirer le lecteur aussi"... De TRIER le lecteur!!! Voilà que je sexualise Bloy et lui prête d'étranges desseins sur son lectorat. J'espère que ce lapsus kalami fera rigoler ( moi j'y suis resté à la relecture)
Écrit par : Restif | 28/06/2008
« [L'œuvre de Georges Darien] est le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté ».
Écrit par : André Breton | 28/06/2008
Breton attendit bien longtemps pour découvrir Darien... (L'édition Pauvert du Voleur). Il m'a suffit de voir son nom dans les "Livres pairs" du Dr Faustroll pour m'y intéresser...
"Le Vavassal Andre breton , qui portait déjà cet air ubuesque de grand homme de province à qui, un jour, la patrie serait reconnaissante" (Blaise Cendrars)
Écrit par : Restif | 28/06/2008
Merci Restif. Il faut absolument que vous ouvriez votre blog, vous êtes un vrai volcan!
Écrit par : Spendius | 28/06/2008
Je me demande aussi ce que pensait Bloy de Baudelaire - Baudelaire et Darien me fascinant autant que Bloy...
Mais Bloy a tendance à se répéter dans l'invective je trouve. Je viens de lire son interview par Louis Vauxcelles - il y a du Dantec chez lui...
(vous connaissiez, vous, Jehan Rictus?)
Écrit par : Spendius | 29/06/2008
Putain, je l'aime bien, ce Rictus!
Eun’ Mason, Seigneur, un Foyer
Où y aurait pus à travailler,
Où y aurait pus d’ terme à payer,
Pus d’ proprio, d’ pip’let, d’huissier.
Y suffirait d’êt’ su’ la Terre,
Crevé, loufoque et solitaire,
D’ sentir venir son dergnier soir
Pour pousser la porte et... s’asseoir.
Quand qu’on aurait tourné l’ bouton,
Personn’ vourait savoir vot’ nom
Et vous dirait — « Quoi c’est qu’ vous faites ?
Si you plaît ? Qui c’est que vous êtes ?
Mais on dirait ben au contraire :
« Entrez, entrez donc, mon ami,
Mettez-vous à l’ais’, notre frère,
Apportez vos poux par ici ».
Et pis dans les chambr’s à coucher
Y gn’aurait des pieux à dentelles,
D’ la soy’... d’ la vouât’... des oneillers,
Des draps blancs comm’ pour des mariés,
Des lits-cages et mêm’ des berceaux
Dans quoi qu’on pourrait s’ fair’ petiots ;
Voui des plumards, voui des berceaux
Près d’ quoi j’ mettrais esspressément
Des jeun’s personn’s, prop’s et girondes,
Des rouquin’s, des brun’s et des blondes
À quoi qu’on pourrait dir’ — « Moman » !
Ça s’rait des Sœurs modèl’ nouveau
Qui seraient sargées d’ vous endormir
Et d’ vous consoler gentiment
À la façon des petit’s mères,
— « Moman, j’ai fait ci et pis ça ! »
Et a diraient : — « Ben mon cochon ! »
— « Moman, j’ai eu ça et pis ci. »
Et a diraient : — « Ben mon salaud ! »
« Mais à présent, faut pus causer,
Faut oublier... Faut pus penser.
Tâchez moyen d’ vous endormir.
Et surtout d’ pas vous découvrir. »
Ma Mason, v’là tout, ma Mason,
Ça s’rait un dortoir pour broyés
Ousqu’on viendrait se fair’ choyer
Un peu avant sa crevaison.
(désolé, dernière disgression, promis. Un élan du coeur...)
Écrit par : Spendius | 29/06/2008
Tenez Spendius...
http://incarnation.blogspirit.com/archive/2008/05/09/le-revenant-jehan-rictus.html
Écrit par : Nebo | 29/06/2008
Je venais de tomber dessus! C'est dingue, et moi qui consulte si souvent les archives de ce blog, je suis passé complètement à côté...milles excuses.
Le texte de Bloy sur ce poète est magnifique!!
Écrit par : Spendius | 29/06/2008
Bloy lui a consacré tout un chapitre dans les dernières colonnes de l'Eglise. Il appelait Rictus "Le dernier poète catholique" -malgré l'atheisme absolu de Rictus. Evidemment, après avoir été très, très potes, ils ont fini fâché. Non pour des raisons religieuses, mais parce que Bloy s'est refusé à répondre à un journaliste "important" ami de Rictus. BLoy méprisait trop ce mec. Rictus n'a pas compris, a commencé à faire des discours sur "ceux qui gâchent leur chance gnia gnia gnia" et, là -je le comprends- Bloy en a eu marre et coupé les pont sec, sec. (quel style académique. Bon, je m'va me morphiner chez Morphée. Za +.)
Écrit par : Restif | 30/06/2008
Ah ouais, carrément...
J'ai pourtant cru que l'humilité est importante pour les catholiques! :-D
Écrit par : Spendius | 30/06/2008
On va faire ça à la lapinos : " L'humilité telle que vous l'entendez Spendius est typique d'un esprit entièrement dominé par l'idéologie libérale. L'humilité communiste -la seule qui soit VRAIMENT evangélique - comporte la franchise de traiter les sociaux traîtres come les nazis objectifs qu'ils sont"!!! :
Et voilà! (D'ailleurs c'est Kant qui est à l'origine de l' "humilité" telle qu'on la comprend aujourd'hui. Relisez Baudelaire, Bloy et Marx pour la comprendre authentiquement)
Écrit par : Restif | 30/06/2008
:-D
Il aime bien les nazis, le Lapin - il me traite indirectement de nazi, parfois. Il a dit que j'étais une synthèse de Dr House avec Houellebecq aussi...
Bref.
Écrit par : Spendius | 30/06/2008
Notre ami Lapinos est un surréaliste qui s'ignore. Il fait de très chouettes écritures automatiques et des cadavres exquis fort sympas. On jete dans une boite tout un tas de noms, une brassée d'adjectifs quelques verbes bien moralisateurs, une ironie sérieuse de procureur de province...et c'est parti.
Reconnaissons que la cohérence dans le délire et ce numéro de chat qui retombe toujours sur ses pattes quitte à changer de dimensions en pleine chute est fort distrayant et même formateur (j'ai adoré le "vous, vous êtes un maître pour moi" -je ne lis que quand je vois votre nom ou parfois celui de La voix...) Et puis, quand même, il sait écrire.
A part ça, -je serait plus que stupéfait que Nebo qui est pour les grands vols libres de la connaissance m'en veuille de parler d'un autre blogueur - si vous tapez "ornythorinque Jehan Rictus" vous tomberez sur un dossier fait sur le poète par ledit animal, dossier assez sympa. Vous saviez que rictus avait laissé un Journal de 20 000 pages? Il serait temps qu'on en édite au moins un choix!
Ps Nebo (vous n'êtes pas interdit de sujet hein Spendy, mais j'avoue être fort curieux de la pensée nébotéenne) - vous avez vu cette photo incroyable de Mendela assis entouré de toubabs bien hypocrites (s'il était encore dans sa geôle, ce qu'ils s'en fouteraient!) qui l'applaudissent à demi courbé? Le regard du vieux lutteur est vraiment extraordinaire. Un mélange de mépris et de dégoût, avec déjà de l'abscence. Déjà au delà du miroir. Moi j'en reste fasciné (là pour le coup, si j'avais un blog...)
Écrit par : Restif | 30/06/2008
J'avoue n'avoir pas suivi l'actualité ces derniers temps... et comme je n'aime pas les festivités mémorielles ou autres, je ne me suis pas penché sur les 90 ans du vieux, bien que j'ai considéré son combat comme légitime et qu'un type comme Steve Biko ait eu toute ma sympathie. Par contre je me suis toujours méfié de l'ANC et de ses ramifications communistes... les manipulations politiques derrière tout ça ont toujours eu tendance à me rendre cynique, même quand elles venaient des USA, par exemple, qui soutenaient en d'ssous d'table l'apartheid par anti-communisme. Dieu merci, par contre, l'Afrique du Sud n'a pas tourné comme le Zimbabwe de cet enculé de Mugabe qui s'est amusé à en chasser les blancs, ce qui a contribué à précipiter le pays dans le gouffre. C'est tout à son honneur d'avoir réussi (pour l'instant du moins) à maintenir le pays dans une certaine cohésion, même si les problèmes sont loin d'être réglés...
Je me souviens de l'image de Mandela sortant de sa résidence surveillée... marchant vers la foule... après presque 30 piges, ça avait de la gueule. Et puis, que je sache, l'Afrique du Sud n'a pas sombré dans la dictature "Gôchiste" nègre... chose que beaucoup craignaient, et à juste raison, d'autant plus que certaines tendances de l'ANC n'étaient aucunement fréquentables, mais Mandela a réussi à conjuguer avec tout ça. Il a su s'entourer de bonnes personnes pour les vues d'ensemble (se débarrassant entre autre de sa femme précédente qui n'était pas clean... magouilles et compagnie...)... après pour les détails je ne connais pas assez tout ça... En attendant, pour l'instant (je fais attention... je ne suis pas naïf... en Afrique ça peut se retourner du jour au lendemain) le pays tient debout... si il franchissait un certain cap, si il faisait émerger une classe moyenne noire plus conséquente, il pourrait devenir une véritable locomotive pour le continent entier. Je ne sais pas si les chinois s'y implantent comme dans les autres pays alentours... et je ne crois pas que cet enfoiré de Mouammar Kadhafi soit beaucoup apprécié tout en bas, notamment au sein de l'armée, ce qui est important pour l'équilibre de ce continent... vivement, d'ailleurs, que Mouammar Kadhafi crève et qu'on passe à autre chose, mais je ne doute pas qu'il a pris ses dispositions le Mouammar pour assurer sa succession.
Mandela dégoûté par les toubabs ??? Guère surprenant. En matière de lutte, il sait de quoi il parle, hein ?
J'ai beaucoup aimé le film de la réalisatrice martiniquaise, Euzhan Palcy, avec un Marlon Brando gros et cynique dans le rôle d'un avocat roublard et combatif, A Dry White Season (1989)...
http://en.wikipedia.org/wiki/A_Dry_White_Season
ou
http://fr.wikipedia.org/wiki/Une_saison_blanche_et_sèche
En fait y'a pas de raison que nous nous battions avec nos modestes moyens pour préserver notre identité et que nous refusions cela à l'Afrique ou que nous nous offusquions de la montée de la Chine, de l'Inde, du Brésil... ou de la Russie. ;-) Je pense surtout à certains "identitaires" qui ont de ses tares, ma parole, on les dirait finis ou shootés à la merde. Enfin, "identitaires" ou "droitistes" de tous poils... ça manque un peu d'amour tout ça... bordel, pas de cet amour light et mièvre, festif et "united colors of benetton" qui n'a ni épaisseur, ni couilles... on fait la guerre par amour, on tue par amour, on est prêt à crever par amour en chantant même... mais on défile pas à la gay pride par amour, bordel... on le fait pour se faire enculer au sens figuré, ce qui est bien plus douloureux qu'au sens propre, sauf qu'on ne le sent pas physiquement, on ne se fait pas chiffonner la rondelle... Moi j'aime bien le fameux "amour du plus lointain" prôné par Nietzsche, qui est bien plus proche de l'amour du Christ qu'il n'y parait... Nietzsche dénonçant ce que l'amour chrétien est devenu : une simple affectation...
Bon... et puis là... j'ai l'esprit pris par autre chose... bon, je le dis... mais n'en dirais pas plus, car devoir de réserve... je siège actuellement comme juré au Tribunal de Grande Instance... quelque part... ;-) Tiré sur les listes électorales au hasard... moi qui m'y suis inscrit pour la première fois de ma vie juste avant les dernières élections présidentielles !!! L'occasion de méditer quelque peu sur "la Liberté", le "libre arbitre" et la "volonté" (grande disputatio avec mon ami Hermann)... j'en parlerai, peut-être, un peu plus quand tout sera fini la semaine prochaine...
Écrit par : Nebo | 30/06/2008
J'avais les mêmes méfiances pour l'ANC. Et nous les avions à juste titre! C'est à Mandela je crois bien qu'on doit l'absence de dérive. Il ne pouvait pas lui faire le coup que les bolchéviques firent à Kerensky pendant la révolution Russe (il faut dire qu'il était bien trop faible. Il y a un bouquin génial là dessus, le "Journal sous la tereur de Zinaïda Hippius". J'en reparlerais ici si l'occasion se présente et que ça intéresse).
Mugabe est un porc sanglant...
Mais en vérité, ce qui m'a frappé c'est plutôt une atmosphère contenue dans cette photo. CEs Clinton, Gordon Brown et aute penchés sur Mandela, et lui, 90 piges, qui n'a pas vraiment l'air là et surtout, oui surtout, qui prend tous ces flonflons pour ce qu'ils sont -de l'evanescence de confettis. On dirait un adulte au milieux de gamins vicieux et cons. Je ne cherche pas à le sacraliser mais sur ce doc, c'est vraiment frappant ce caract-re "haut dessus". Combien des mecs qui sont là auraient eu les couilles der Mandela, meurtre compris. Et dire que son "nom d'efant" dans l'Africain de sa tribu (dont il était chef par le sang...) signifiait "celui qui créé des problèmes"!
Ca doit être assez captivant ton aventure humaine (désolé d'user d'un terme galvaudé, mais pour une fois...). Prends touter la méditation et le silence qu'il ter faut "videmment.
On n'a pas revu la miss... J'ai lu que les Rg et autres flics traînaient leur guètres sur le net en quête de bruns tapageurs z recruteurs. C'est aussi pour ça que j'ai préféré être net illico.
Portez-vous bien toi et ta douce, la très charmante Irina. Et encore bonne chance, on en a jamais trop.
Écrit par : Restif | 01/07/2008
2ème phrase du com', comprendre bien sûr : "L'Anc ne pouvait pas lui faire le coup"...(quelle langue ma doué! j'ai honte. Enfin "un moment de honte est bien vite passé" Cf ma tante. Ceci dit je vais faire plus gaffe, au moins pour les lettres sautées, c'est pénible pour le lecteur. J'ai beau cavaler du clavier et stresser pour un retard, c'est pas une excuse. Du tout.)
Écrit par : Restif | 01/07/2008
Faites gaffe Mr Nebo, il y a un tas de trucs pas nets dans les coulisses du Pouvoir!
Au fait, vous avez pensé à devenir libertarien?
(J'ai trouvé! Le Lapin...c'est Vergès!)
Écrit par : Spendius | 01/07/2008
-:D
(Laissez venir Zak sur le blog du lapin, ce serait marrant. Augustin contre le Houdini du raisonnement -enfin, le Houdini... le Garcimore)
Écrit par : Restif | 01/07/2008
Le terrier du lapin ne se fait pas si facilement envahir. Quand vous l'avez attaqué (avec un style que j'envie énormément, moi qui apprécie tellement la polémique, le "clash" comme on dit), vous avez été rapidement expulsé. Moi, je reste parce que je fais des critiques superficielles, ou tellement loufoques qu'elles ne peuvent être prises au sérieux.
Dans ce sens, il se comporte exactement comme les bourgeois modernes, avec leur petite idéologie, leur petite morale que personne ne doit attaquer - sinon, cette personne est rapidement "expulsée" elle aussi. On connait les exemples, ce sont les martyrs de la Réacosphère.
C'est la différence avec Vergès, qui lui est un vrai anar, un vrai fouteur de merde. Le Lapin est finalement très innocent, et puis ces texticules sont d'un language tellement obscur qu'il peuvent difficilement attaquer quoi que ce soit.
Vous vous mettez aux smileys?
Écrit par : Spendius | 01/07/2008
Libertarien ? Sûrement pas... en tout cas... pas plus qu'autre chose. Pas d'etiquette pour ma pomme... j'suis 100% bio.
Écrit par : Nebo | 01/07/2008
Pas d'étiquette, c'est déjà une étiquette...vous êtes un nébotien.
Écrit par : Spendius | 01/07/2008
Il est exact que certains de mes ennemis me voyant parler avec des personnes qui ne me connaissent pas les mettent en garde à mon encontre :"Attention ! Il va te Nébotiser !"
Conneries !
Écrit par : Nebo | 01/07/2008
Il n'empêche que vous avez des principes, et une vision du monde qui vous est propre.
On ne peut pas être libre des dogmes - sinon on est une tafiolle, on a aucune pensée. L'homme est un animal qui fait des dogmes...
Et vous défendez vos principes, vos dogmes, dans le débat. Donc, vous voulez "nébotiser" votre adversaire quand vous débattez, comme moi je veux "spendiusé" le mien...
Écrit par : Spendius | 01/07/2008
Nan Spendy... moi j'ai la naïveté de croire que je peux contribuer à révéler, un peu, les gens à eux-mêmes... j'entends, dans un échange réel... comme moi-même suis révélé à moi par la vibration d'autrui quand elle est authentique et non simulé... ;-)
Je suppute qu'on peut vivre sans dogmes lorsqu'on en a fait le tour... c'est comme les règles... il n'est possible de les abolir (dans une oeuvre, par exemple) que lorsqu'on les connaît au terme de l'exploration adéquate...
Les tafiolles, comme vous dites, sont plutôt ceux qui prétendent qu'ils pensent par eux-mêmes... sans règles... sans discipline... sans dogmes... sans s'en douter, ils sont aussi dogmatiques que ceux qu'ils condamnent. Mais ils sont loin d'être dépourvus de dogmes malgré tout l'effort qu'ils déploient pour le prétendre.
Écrit par : Nebo | 01/07/2008
Bien entendu, ils ont des dogmes, mais ils n'ont plus la pensée qui soutient ceux-ci.
Je ne pense pas qu'on puisse abolir les dogmes - une oeuvre elle aussi a des dogmes. C'est encore Chesterton qui le dit: L'art, ça consiste à tracer une ligne.
Les dogmes permettent d'atteindre la Vérité. Il faut les manier avec soin, il faut les faire danser en quelque sorte, et non pas écrouler toute pensée sous leur poids - mais il faut des dogmes.
Écrit par : Spendius | 01/07/2008
Cela prend un tour tout à fait passionnant... J'en profite pour sortir de mon silence empli d'intérêt: messire Nebo, je vous salue et me déclare en assez net accord avec votre position. laquelle n'exclut pas l'interprétation du denrier post de messire Spendius que je salue de plus anonyme façon mais non moins respectueusement.
Et sur ce excusez ces phrases maladroites, il me faut courir après mes songes: dormir. J'ai passé une journée merveilleuse qui semble promettre à mon inconscient des visions superbes. Et demain s'annonce encore meilleur, "inch'Allah"... (voyez je suis de si bonne humeur que je taquine sans craindre les polémiques à base de malentendu concentré qui fallirent me causer grand tort mais m'apportèrent ici, chez vous Nebo, ce dont je crains de ne jamais vous remercier à bonne hauteur!)
PS: Mes hommages à dame Irina.
Écrit par : Tang | 02/07/2008
Salam Aleykoum Tanguy...
Tang... vous lire en ces lieux me fait véritablement plaisir... Aleykoum Salam... ;-)
Écrit par : El Nebo | 02/07/2008
Alaykoum as salam rhazizi Nebo!
Ce m'est un plaisir de vous lire, fut-ce à demi- cuit (soit à demi net!).
Portez-vous mieux que bien! Je repasserai, lecteur et parfois gribouilleur... Avec grand plaisir!
Écrit par : Tang | 04/07/2008
Mr Tang! C'est bien vous qui aviez attaqué l'incroyable orgueuil de la réacosphère? «Capital-rancoeur»...j'avais adoré!
(Nebo, savez-vous que "Nitche tire ses délires de Platon" ?)
Écrit par : Spendius | 04/07/2008
Un seul être écrit Nietzsche comme ça... je l'avais pas lu celle là. Il devient chaque jour plus génial (pourquoi se fatiguer encore à s'occuper de ce que les gens ont vraiment pensé finalement? Non, c'est un vrai révolutionnaire, toutes les doxas sautent, Le discours se sépare de l'énonciateur -demain Augustin sera kantien, Keynes colbertiste et Platon capitaliste néo-con. Je ne sais même pas pourquoi il s'arrête encore à des broutilles comme la chronologie. )
Ah ah Tang, vous voyez comme on s'en souvient de ce texte incisif!
Écrit par : Restif | 04/07/2008
En fait, vous êtes pas si loin:
-Saint Augustin est pour lui un kantien avant l'heure
-Platon est selon lui la matrice des kantiens - et donc de Nietzsche, qui, comme tout le monde le sait, est un grand kantien
-Keynes lui, si j'ai bien compris, est un espion envoyé par la bourgeoisie pour démanteler la synthèse marxiste.
Maintenant, je m'interresse beaucoup plus au désert de La Voix qu'au terrier du lapin. Ca, c'est de l'esprit! "Elle" m'enroule à chaque fois, La Voix. Pas possible d'avoir raison. Et puis quelle honnêteté intellectuelle! On est loin du lapin qui donne des avis sur des penseurs qu'il n'a jamais lu.
Mais pourquoi avez-vous fermé votre blog, Mr Tang? La encore, je suis sur que c'est à cause d'une femme...ces radasses, elles contrôlent tout, avec leur "C'est elle ou moi", "C'est ton blog ou moi", "C'est le foot ou moi"...
Comment peut-on ne pas apprécier l'Islam après?
Écrit par : Spendius | 04/07/2008
La voix essaye d'être honnête et objective. Mais notre génie c'est bien autre chose! Avec une radicalité qui dépasse Vaché -et de loin ! - il désincarcère la pensée engluée dans l'éteau du savoir. Infiniment plus radicale qu'un Nabe qui pense qu'il faut écrire contre la culture occidentale, lui l'a nie, la subvertit en en finissant avec cette pénible nécessité de connaître les auteurs dont on parle. Désormais, on goutte une syllabe, vaguement, et on classe. Une lecture de troisième main suffit. C'est absolument génial! Le communisme de la connaissance est en marche : table rase complète, on invente les doctrines à la tête du client, sans avoir à donner de fastidieuses raisons. C'est un geste métaphysique d'une portée colossale!Une révolution copernicienne de l'esprit. Honneur au Tyler Durden du savoir.
(Je crois que Tang fait un petit voyage).
Écrit par : Restif | 04/07/2008
Vous êtes de ceux qui considèrent que l'artiste devrait être le guide de la civilisation? Et que l'imagination devrait être la seule reine?
Écrit par : Spendius | 04/07/2008
"Vous êtes de ceux qui considèrent que l'artiste devrait être le guide de la civilisation? Et que l'imagination devrait être la seule reine ?"
Si c'est comme Louis XIV ou Louis de Bavière... pourquoi pas ?
Écrit par : Nebo | 04/07/2008
Pas le guide : le Dieu-tyran -1000 carotides de scientifiques ouvertes chaque matin rien que pour laver les pieds d'un délicat Neron.
(Je ne "pense" pas Spendy : je suis une lyre qui frissonne aux doux arpèges de l'inspiration. Et si vous m'embêtez je me déclare cordiste!)
Écrit par : Restif | 04/07/2008
Le législateur que Nietzsche appelle de ses voeux est législateur particulier... il s'y connaît en autopsie... il possède l'Art de synthétiser les faits et de les interpréter, donc c'est une sorte de médecin (à la Dr House ??). Héraclite ou Diogène Laërce étaient de ceux-là... l'Unité leur importait... les préSocratiques... Socrate, lui, commence la séparation des choses du Corps et du monde des idées... Platon en sortira... alors Kant ne fait que poursuivre sur cette pente... avec l'impératif catégorique... le souverain Bien... et toutes ces conneries fantasmées par un type qui ne baisait jamais, faisait toujours la même promenade et ne se consacrait qu'à une seule chose : penser.
Chez les préSocratiques comme chez Nietzsche, il y a une unité profonde de la Pensée et de la Vie. Les façons de vivre inspirent des manières de penser, les façons de penser ordonnent les manières d'être. La vie ordonne la pensée, la pensée proclame la vie. Un élan Vital en jaillit... Attention... un élan vital retourné contre lui-même peut offrir une vie exigue (Kant...)
À partir de Socrate, la pensée commence à s’opposer à la vie en la dépréciant, ce qui met fin à l’unité préSocratique. En séparant l’essence et l’apparence, Socrate invente la métaphysique et les valeurs supérieures qui jugent la vie et... ne font que ça. Platon poussera cela dans des retranchements plus lointains. Dans ce qui doit être Bien, Noble, Beau, il projette ses propres ressentiments. Un oeil sur sa "République" et bien des Totalitarismes y sont annoncés bien avant "Le meilleur des mondes" ou "1984"...
Là où pour Nietzsche le rôle du philosophe-législateur consiste à critiquer les valeurs établies afin d'en créer de nouvelles, chez Kant le philosophe n'est que conservateur des valeurs admises qui ont été érigées sur le cadavre encore tiède de Dieu. Le créateur devient simple enseignant, puis simple "animateur culturel"... puisque la Doxa affirme que "tout le monde il est poète". Il est soumis aux exigences du vrai, de la raison, comme dans le "réalisme social"... puis "socialiste"... Zola avait encore une plume brillante... mais il ne faisait que décrire la plaie au lieu d'y mettre son nez... (comme disait Huysmans)... cependant sous les exigences du vrai et de la raison on voit frétiller les vieux fantômes et les forces qui sont raisonnables (mais excluent la Raison en tant que telle)... et qu'est-ce qui frétille ? : État, religion institutionnalisées, valeurs inversées. Avec Kant se poursuit le recensement, le dénombrement, la statistique, l'énumération et l'inventaire de toutes les raisons que l’homme se donne pour obéir mais avec un langage neuf, moderne, abstrait et pédant.
Le créateur selon Nietzsche est le contraire d'un conservateur. Un conservateur c'est bon pour les musées. C'est important, mais ça s'arrête là. Créer, c'est connaître les règles, les dogmes... ;-) ... afin de parvenir à les briser EN S'APPUYANT SUR EUX... c’est savoir décharger la vie afin de la rendre légère et dansante (sans pour autant sombrer dans la frivolité)... parvenir à inventer de nouvelles possibilités de vie.
La mort de Dieu créé un déplacement, les valeurs qui représentaient Dieu descendent dans l’homme qui toujours nie la vie, l'incline à se soumettre. Tuer Dieu ne suffit pas pour transmuter les valeurs. D'autant plus que Dieu n'était plus qu'un ersatz gonflé de morale moralisante... puis de "moraline" bourgeoise enflée de préciosité vertueuse. Nietzsche agit... Kant réagit avec un masque qui affirme le contraire.
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"Je ne "pense" pas Spendy : je suis une lyre qui frissonne aux doux arpèges de l'inspiration. Et si vous m'embêtez je me déclare cordiste!"
Vous voilà comico-lyrique, Restif... toujours plaisant... :-p
;-)
Écrit par : Nebo | 04/07/2008
Vous connaissez la théorie des cordes? Il est vrai qu'elle est très poétique...tout du moins, dans les documentaires de Brian Greene. C'est autre chose quand on est face à un tableau rempli de symboles complètement incompréhensibles!
Vous prenez un malin plaisir à être hérétiques, Restif et Nebo! L'Église est notre mère à tous...ne faites pas les adolescents!
Écrit par : Spendius | 04/07/2008
Pas moyen d'être absent! Ah Spendius, oui j'ai commis un ou deux crimes de lèse-réactitude... Ravi de constater qu'il vous en reste quelques traces (oui le capital-rancoeur en effet, jolie trouvaille sur le réactionnariat...)
L'arrêt de mon blog messire... Non ce n'est pas une femme qui en est la cause, pas directement du moins. Disons que l'évolution de mes désirs a conduit à une métamorphose de mon blog dont l'écriture de plus en plus "mystique" s'accomodait de moins en moins bien de sa publicité...
Besoin d'intimité... Et en ce moment de sommeil, salutations à tous.
Tanguy
Écrit par : Tang | 07/07/2008
Dommage...j'y retourne, et c'est vraiment pas mal! Votre truc sur les talons, et tout...Je sais pas comment ça vous vient en tête...
(Cher Restif - désolé de ce jesaispascombientième HS - vous n'auriez un moyen de contact? Une adresse email? Plus je vous lis sur d'autres blogs, plus ma sympathie se transforme en franche admiration, mais malheureusment, vous êtes le nomade de la toile, pas moyen de vous coincer....)
Écrit par : Spendius | 07/07/2008
Cher Spendius, merci de vos compliments. Ma vanité vous rejoins volotiers: "pas mal!".
Mon orgueil caché de lettreux (ici caché sous l'euphémisme faussement modeste de l'argot) en revanche hurle: ah ce n'était que prometeur...
La partie la plus saine de ma raison vous dira que c'était une décision de bon sens et qu'effectivement je travaille bien plus sur la langue et mes images depuis la fin de VB. Et d'ailleurs il se pourrait que VB s'enrichisse bientôt d'une nouvelle dans mon armurerie textuelle...
Cela s'appellera "Seconde vue", le premier jet doit être profondément retravaillé. Et comme de plus je pressens l'envoi du texte achevé à un concours de nouvelles, tout cela ne sera pas accessible avant le 20 juillet.
A bientôt,
PS: Restif, nomade d ela toile, lui même n'aurait pas dit mieux... Cependant il a une existence concrète, bien physique... Si, si!
Écrit par : Tang | 07/07/2008
Ginark gniark je suis l’insaisissable – le Kayser Zause de la toile ( 14 juillet : « De Keyser Sauze comme réécriture diabolique de la figure de Lupin », Sorbonne, Amphithéâtre Pierre Grappin,) Je clopine de blog en blog
Bien. Sinon… Spendius… vous n’avez pas l’intention de me convaincre de voler un Zaïmph hein ?
Et puis vous allez me rendre mégalo (enfin … me rendre… ) N’empêche, moi qui essaye de développer un sain masochisme chrétien en me répétant chaque matin : « pustuleuse gonorrhée de sous démon ! journaliste à rue 89 !» afin de m’aguerrir pour la jugement dernier. Enfin… (ai-je réussi à dissimuler mon rengorgement de dindon béat ???)
J’aime bien vos H.S moi ! Et pour en venir à the question ; et bien, j’entrevois deux possibilités (qui m’obligent à déranger un peu des entités humaines qui j’estime. Ce qui m’ennuie) 1) La famille Nebo possède mon vrai mail (sinon, en bon parano j’use d’un fake), si vous les pouvez contacter, c’est avec plaisir que j’autorise sa communication.
2) au cas ou le beau Neb’ serait par trop pris par le boulot et ses devoirs civiques (tandis que l’aérienne Irina répond aux exigences d’un beau-mais-dur labeur), je pense que le plus qu’affable Tang (qui serait parfait n’étaient ses contacts avec l’Innommable) accepterait de vous dévoiler le mail du romano des blogs.
Si vous-même avez une adresse où je puis directement vous toucher… Ou bien quelque idée aguichante…
En tous cas Spendy, ça me ferait bien plaisir de causer avec vous en privé. Vous avez tant de curiosité ! la physique, Darien, Bastiat … En plus, votre irrespect pour les grands hommes et votre amour de ce qui vit, là, maintenant, est aussi sain que roboratif. Alors voyez, ça m’intéresse pour de bon. « Frottez et limez votre cervelle contre celle d’autrui » (Montaigne). Voili, voilou
Je reviens après vu que, suite à une petite réponse, j’ai subitement lâché la bonde à une prolixité qui tient de la haute maladie. Une luxuriance de verbiage outrancièrement désenchaîné.
To be continued.
Ps Tang! Suppôt de qui-vous-savez, vous m'avez vendu! Maintenant on va savoir que je suis pas un pur esprit. Effectivement, j'existe physiquement -je suis composé d'un cerveau (flottant dans l'hélium), d'un haut-parleur et de deuxs pinces préhensiles -un chef d'oeuvre de la technologie - histoire de lire un peu.
Écrit par : Restif | 07/07/2008
Journaliste à Rue 89...faudrait que je m'en rappelle, de cette insulte!
J'essaierais donc vos astuces...Quant à mon adresse, c'est erdos94@msn.com
(Ca me rappelle ce que j'ai lu chez Baroque et Fatigué - j'aime pas son blog en général, toujours en train de citer, etc, mais ça, ça m'a fait éclater de rire:
"Ah oui, tant que je suis dans les grossièretés : si la personne qui est arrivée hier sur ce blog en tapant “Je cherche un homme pour me faire bourrer” est de sexe féminin, Madame, Mademoiselle, n’hésitez plus, baroqueetfatigue@yahoo.fr ; et puis ça me détendra. Bon, je vous laisse, c’est l’heure de la messe.")
Je prends vos compliments comme un trophée. Comme l'élève qui rentre chez lui tout fier à cause d'une remarque positive de son maître...
(Je vous jure que des fois, je fais des bonnes comparaisons - mais là, je trouve pas d'inspiration)
Mr Tang, je suis impatient de lire votre article!
Quant à moi, je vais dormir...
Écrit par : Spendius | 07/07/2008
Effectivement mon affable Spendius, je vous ai connu mieux inspiré dans les comparaisons. Mais je vais prendre le terme « maître » à son aune, à la valeur que vous y mettez quand vous appellez Lapinos ainsi, et valeur qui n’est pas si bête. Est donc votre « maître » la personne qui vous donne un autre regard sur ce tourbillonnement de phénomènes éclatés en paquets d’énigmes qu’on appelle la vie. En ce sens, vous aussi vous êtes mon « maître » - quand j’essaye de voir à travers les yeux cérébraux spendieusiens, vous accomplissez une fonction formatrice. Dis plus simplement : c’est de l’enrichissement mutuel. Car franchement…vous n’êtes pas du tout du genre à avoir un maître, mais s’il vous semble qu’il y a là un petit puit d’où tirer une eau clairette pas trop mauvaise pour continuer le chemin, hop : Trink comme écrit l’Autre (le Comité de Justification des Majuscules m’a donné son agrément).
Bon, comme promis, je déballe une marchandise que je crains fort sincèrement. Il m’est arrivé d’être , me suis-je laissé onctueusement coulé dans l'esgourde, intéressant. Cédant à mes faiblesses, j’ai cru qu’il y aurait quelque dans les lignes suivantes de quoi s'émoustiller le cérébral.
.Désormais j’en doute. Mais bon 1) elles sont écrites. 2) j’ai toujours eu tendance à avoir l’œil empoussiéré de noir lorsque je contemple mes filaments syntaxiques. Radicalement, dès qu'un peu de temps à coulé - notre sang temporel...- je désosse mes ballades en syllabes et n’y voit plus alors qu’indigence. Lourdingue. Il n’est pas impossible que certains trouvent là dedans un peu mieux que ça. Bon, je n’ai pas TOUJOURS des doutes. Quand ça gicle dru du clavier sans que la pensée puisse s'en mêler. Me harcèler. Mais là…d’avoir coupé l’envoie en deux … A bas la réflexion! ce qu'elle m'aura gâché d'écrits celle-là!!! Je suis (pas complètement 'videmment, sinon y aurait nada ) persuadé que je vais emmerder. Mais je peux me gourer bien , bien aussi. Tout ça, je ne le redirais plus, car ce paysage d’état d’âme[1], hélas, fait chochote qu’a besoin qu’on la rassure –et ça c'est gangrène de l’âme, esprit vaporisé. Pourtant, ce n’est pas ça. Du tout. Même pas une justification, rien qu'une explication. Et bien après cette minute impudique pleinement assumée (quitte à bavasser dru...) le post précedent reprend comme de rien. Ya-OU Jolly Jumper !
[ 1 :« Le paysage est un état d’âme » est d’Amiel, un des plus beaux écrivains de l’intériorité que je connaisse. Et une plume de feu).
Pendant qu’on cause en ce cercle chaleureux, j’en profite pour m’excuser de n’avoir point répondu à votre (spendius ) question sur la théorie des cordes. Mon problème est que je suis incapable de comprendre la physique autrement qu’à travers des vulgarisations du type « Le chaos et l’infini » ou « Le quarck et le jaguard ». Et le pire c’est que 6 mois après il ne m’en reste que de pâles parcelles pitoyables. Pelle pitié (euh.. quelle pitié). Je sais que les cordistes sont passés de 12 à 8 dimensions, je crois deviner aussi que le modèle théorique cordiste n’est pas franchement satisfaisant. Il y a un indépendant, surfeur docteur en physique théorique et génie de son état (enfin génie, faudra voir) qui les remets radicalement en cause, et c’est le seul. Ils ont trusté les postes à un moment mais y semble bien qu’il y ait de l’eau dans le proton. C’est le boxon dans le boson.
Tenez, puisque j’ai hilaré du phonème avec ce "boson " (ah, l'humour!) : savez-vous ce que moi, le littéreux élevé en bibliothèque naturelle, j’aurai aimé faire, le costume d’incarnation que je prendrais au décrochez-moi ça des identités si je pouvais choisir ? Je brûlerais l’intégral retrouvée du Satiricon pour être un des types qui vont travailler dans le nouvelle accélérateur de particules géant construit entre la Suisse et la France. Etre un de ces néo-alchimistes qui vont pouvoir tenter de debriefer la matière… essayer d’enfin réussir à entrer dans les replis de la matière… peler la particule jusqu’à la connaissance, comprendre la texture du temps. Percevoir l’étoffe de Dieu. Je les envie immensément. (Heureusement j’ai toujours su qu’entre la symbolique scientifique et moi c’était un amour impossible… ça doit être atroce d’être doué mais pas tout à fait assez pour faire partie des vrais élus. ) J’attends le philosophe ou/et le théologien qui intégrera enfin cette prodigieuse révolution à nos vieilles manières de raisonner qui sont, en réalité, en miettes. Au moins, Descartes, Kant et consorts avaient pris acte de la révolution copernicienne puis Newtonienne. En philo, on dirait que ça ne les intéresse pas plus que ça. Le bon Heiddy avait pourtant dit un truc intéressant : "Le véritable « mouvement » scientifique se joue quand les sciences soumettent leurs concepts de base à une révision plus ou moins radicale " c’est de cette constatation qu il tirait sa nécessité de comprendre l’être avant de s’attaquer aux étants (par comparaison : comprendre la nature du soleil avant de commencer d’étudier les planètes . En passant il a écrit deux lignes qui m'ont profondément marqué et influencé: « L’histoire de la littérature se doit de devenir une histoire des problèmes ». Rien de plus exact. Plus on tente d’avancer dans cette science dite "molle" qu’est la littérature, plus on s’aperçoit qu’il faut quitter tout ce qu’on a cru savoir. Comme me le disait mon directeur de mémoire (spécialiste hautement respecté, pour de vraies raisons, du réalisme 19ème ) : « il n’y a pas de véritable "réalisme ", à part peut-être Champfleury ». Dès qu’on creuse un peu des notions comme le grotesque, on s’aperçoit qu’on nage complètement. Là ou un Bakthine y voit un monde inversé (et renversé) avec mise en avant et hyperbolisation de la gueule et du cul, le triomphe des valeurs carnavalesques où le bouffon devient roi, ces fêtes de l’âne extraordinaires où 100 prêtres aux visages noircis au jus de mûr entraient dans l’église en braillant des chants paillards avant de jouer aux dés sur l’autel (authentique !!), un Wolgang Kayser conçoit lui le grotesque comme l’expression d’un monde sans Dieu où l’homme cherche désespérément une place. « Le tragique, privé du moindre sens dans un univers étranger à la transcendance et à ses avatars s’est mué en grotesque » (J.C Avérous, « Vers une distorsion grotesque du sentiment du tragique… »). Ainsi, selon qu’on suit Bakthine ou Kayser –le plus sûr dans un boulot étant un panachage scandaleux théoriquement mais fructueux pragmatiquement des deux, suivi d'un empirisme dans l’étude du texte –repérage des différents lexique, décortiquage sémiotique-grammatical des comparants, appréhension de l’incongru etc – selon disais-je que l'on suit l’un des deux grands chercheurs théoriciens du grotesque on a une direction vers le fantastique et l’absurde (Kayser) ou un comique hyperboliquement débridée, bouffon -Bakthine ( par ex. :La grande bouffe de Ferreri, le Hara-Kiri grande époque). On ne parle pas trop, trop de la mort, mais il est évident qu’elle est omniprésente, cachée derrière l’angoisse ou les grelots ivres du fou.
Et tout ça pour dire qu’il n’y a pas de critères absolus, d’autant que lorsque on analyse un texte à travers le paradigme du grotesque il faut nécessairement panacher des théories qui normalement s’excluent. Tout le monde le fait. Déjà, Baudelaire avait parlé de « dissonance », "d'arabesque," de « comique absolu » (Spendius je sais que vous connaissez son Essence du rire), « comique absolu » dont il est bien en peine de trouver un exemple (il prose bien hoffman mais en précisant que ce n'est du comique absolu "pur" mais panaché de comique, le seul proposé étant UNE scène de Molière - le ballet où Jourdain est fait Mamamouchi- et une pantomime anglaise : les deux ayant cette même particularité d'être sans parole. Bon - il ne faut pas trop en demander à un poète question preuve : une fulgurance nominale suffit amplement. Ainsi lorsque Baudelaire écrit que "le comique est , au point de vue artistique,une imitation, le grotesque une création" on peut se demander ce qu'il entend exactement. Puis s'il confond comique et imitation, mimétisme des défauts, là on se dit que c'est très, très fin sa remarque. Plus loin l'essayiste précise que ce qui vérifie, constate le grotesque, c'est le rire. Or aujourd'hui on étudie le "grotesque triste", formule de Flaubert qui s'y est essayé dans les Comices de la bovary et qui, surtout, voulait en faire la clé de voûte de bouvard et Pécuchet et du dictionnaire. De Baudelaire Flaubert à Bakthine-Kayser, que de définions pour un concept né pictural -grotesque venant de crotesque. Car crote = grotte dans le français du 16ème, période où on trouve ces dessins d'être hybrides mi-végéteaux mi homme, ou animeaux-hommes qui vont lancer la mode du grotesque en Europe. Oui, le grotesque est un don de la Rome de Néron (ruine de la Domus Aurae)à l'Europe du 16ème siècle. Et le sulbime nous a été donné par un grec du deuxième après J.C traduit par Boileau -gros succès chez les théoriciens du 17ème : le plus bel exmple de sublime, "Fiat lux" -force, concision, et une béance d'infini dans l'imagination du lecteur ou de l'auditeur. Une explosion. Ou le "qu'il mourut" du père Corneille. C'est d'abord çà le sublime et déjà beacoup plus étant donné que Longin (notre grec) parle déjà de l'enthousiasme, de la passion créatrice, des divers sublimes etc.
Ainsi ce que je dis sur le grotesque est quasiment aussi vrai pour le Sublime (sur lequel j'arrête illico mais le corpus est énorme) et même (voir supra) le réalisme. Balzac réaliste ? Avec ses duchesses diabolo-machiavéliques, affichant leurs amants (en pleine Restauration ! une des périodes les plus prude de la France) qui n’ont jamais été qu’un rêve d’auteur ? Baudelaire (encore lui !) l’avait dit 150 ans avant la fac : "c’est un voyant "
Ainsi toutes les notions qu’on apprend aux élève du secondaire, dès qu’on leur farfouille les tripes, se révèlent diaphanes, incertaines. Oui, Heidegger avait raison ; une histoire des problèmes, la recherche en littérature c’est ça désormais quand c’est sérieux. Ca devrait être ça, mais au moins, on s'y affronte déjà. C'est pris en compte.
J'attends désormais que la philosophie intègre à son champ réflexif les bouleversements induits par la physique quantique. Après tout, d’Aristote à Kant et Leibniz, les philosophes avant tâchaient de penser avec la sciences ou du moins en tenant compte de ce qu’entraînait ses découvertes. J’ai l’impression qu’aujourd’hui la philo n’ose pas s’affronter à ce qui constitue un défi, un réel changement de vision. Elle remâche les vieux auteurs…
Eh bé. J’ai été outrancièrement bavard. Sir Nebo...sorry ? maybe not after all (quel anglais!)
Écrit par : Restif | 08/07/2008
http://tangleding.hautetfort.com/archive/2008/01/08/le-drame-du-petit-reactionnariat.html
Écrit par : Nebo | 08/07/2008
Ps Moi dans son style, je l'aime bien Baroque et fatigué. Evidemment il cite : c'est le but avoué de son blog (littéraire 100%): vu sa phrase d'accroche il est plus que normal qu'il nous donne des textes. Il ne cherche pas à plaire. On prend ou on part. Moi j'apprécie mais je conçois qu'on préfère une plus grande présence de l'auteur. C'est un pudique. (et un homme de goût). Et le Grand charles, vous connaissez. C'est excellent, drôle, d'une plume enjouée et jamais lourde et le personnage est intéressant, pas le genre cernable en 5 minutes, des tas de tiroirs bourrés de suprises dans le bahut mental. De plus, la courtoisie en personne.
PSS Ca c'est vraiment gentil Nebo - vous faites un geste que Tang -qui est homme de grand tact à la différence de ce Stephane qui se cite partout - n'aurait pas osé . Elégant.
Écrit par : Restif | 08/07/2008
PS SS Dans mon post longuet je parle d'un physicien non cordiste -lire évidemment "qui les remet en cause ET C'EST PAS le seul".
godd night (1: 52 quand même. Quelle conscience pro du commentateur quand même).
spendy, si mon post est chiant, je compte sur votre franc parler. Sans ambages hein!
Écrit par : Restif | 08/07/2008
Finalement, j'arrive pas à dormir...je vais me matter un Dr House pour la forme peut-être...
Cher Restif, vous êtes un feu d'artifice d'intelligence...
Je ne peux pas vous répondre sur tout, c'est impossible...
1)"Enrichissement mutuel" est un terme plus exact que maître, oui. Mais j'ai des maîtres. Mon grand maître reste Richard Feynman, ce grand physicien, Prix Nobel, excentrique personnage, curieux de tout, débordant de vie...
"Philosophiquement", je pense me reconnaître en Julien Benda, bien que je ne le "connaisse" que depuis quelques jours...les informations que j'ai lu de lui et de sa philosophie me font pensé que je suis proche de ses vues...
Et "littérairement", ce serait plutôt Léautaud...Je vais prendre un des tomes de son journal littéraire (la bibliothèque du coin n'a presque rien...il n'y a qu'un tome) pour mes vacances au Portugal...
Mais il faut des maîtres, qui ne sont rien d'autre que des repères. Le Lapin est loin d'être un repère - vous oui, vous en "imposez", on est en admiration. Il faudrait simplement trouver un moyen de causer avec vous, autre que par commentaires sur blogs!
2) Pour la théorie des cordes, il y a des concurrentes...la principale est la "Loop quantum gravity", à savoir, gravitation quantique à boucles.
Alain Connes, un grand mathématicien, médaille fields, a développé une dite "Géométrie non-commutative" qui est aussi dans ce terrain dit de la "Grande unification", "Théorie du tout"... Alain Connes, il en impose hein, c'est un grand génie. Et sa géométrie non-commutative, il n'y a qu'une élite qui bosse dessus...
La théorie des cordes est une théorie complètement absurde. Elle est impossible a être testée - déjà, c 'est même pas une théorie unique. Il y a 10 puissance 500 variantes. Bon courage...
Au fait, vous savez que je vis tout près du LHC? Je serais dans les premiers morts si cela produit des trous noirs!
(Bon, Dr House m'appelle....:-D)
Écrit par : Spendius | 08/07/2008
Spendius, vous me rassurez. Vraiment. VRAI-MENT!
Bon ; je vous ai mailé à l'adresse donnée. J'espère qu'il n'y aura pas de problème. Je suis naze, je vais lire qqlq pages d'un vieux King en anglais et m'écrouler comme une (grosse) larve qui ne sera jamais papillon. ("Mais le rêve est une éclosion, et l'amour t'attend" PANG!
-ta gueule soeur Coeur-Optimiste. qu'on me laisse déchéer en paix. Ronfle.ZZZZ.
Écrit par : Restif | 08/07/2008
Je vous rassure en quoi?
(Eheh, je suis toujours debout moi! Par contre, je pète pas la forme...)
Écrit par : Spendius | 08/07/2008
En quoi vous m’avez rassuré??? Mais cher Spendius, ce n’est pas une pose que les pelures d’anxiété que j’ai laissées traîner plus haut. Je suis ainsi fait qu’il me semble toujours être très en dessous de ce qu’il y avait à dire sur un sujet. De plus, je ne vis pas habité d’une infini persuasion m’assurant que ce qui me démange le cortex gratouille celui des autres. Alors quand au détour d’une phrase (spontanée hein, s’agit pas non plus de me gratter derrière l’oreille ; je fais déjà très bien le beau au naturel) j’apprends que je n’ai pas fracassé les génitoires du lecteur, et bé ça me rassure… Ceci dit, soyons sincère : je ne peux pas non plus dire que la pensée d'infliger diverses lacérations aux pendouillettes de mes contemporains hante mes journées d'un remord implacable, m’empêchant de goûter aux charmes insolemment splendides de ce Taj Mahal de magnificence que Dieu m’a accordé pour épouse parce que j’avais une bonne tête (la très chère est en Russie pour pas mal de temps, alors s’il se glisse dans mes amples périodes quelques tentacules libidineuses –dites « l’effroi des Zak »- faudra m’en excuser). Je pense que ces élancements de doute sont un mécanisme d’auto préservation contre une certaine forme de connerie. Je ne prétends pas que ça marche à 100 %. Surtout, je ne le recommande pas : mieux vaut être une bonne brute cérébrale qui fonce sans se poser la moindre question. Mais ça, c’est réservé aux génies et aux nez de bœufs (ainsi qu’à quelques personnes équilibrées, intelligentes et très simple)
A part ça, il était bien cet épisode ?
Écrit par : Restif | 08/07/2008
Euh...Votre épouse est une Taj Mahal de magnificence?
Ah putain, celle-là il faut absolument que je la sorte un jour....
Vous êtes compliqué comme personne, vous...j'adore ça!
(Très bien oui. Il prend un cocktail de LSD et antidépressuers, et se tape une pute à la fin.)
Écrit par : Spendius | 08/07/2008
LSD Et antidépresseurs??? Vraiment bizarre comme cocktail. Et puis une pute sous acide... il va la prendre pour Marie Madeleine!
(a votre avis Spendius, il est athée House ? probable non?)
Écrit par : Restif | 08/07/2008
Si vous voulez tout savoir:
Il voulait foutre en l'air la vie d'un ancien collège de FAC qui l'avait dénoncé une fois. Il s'avère que ce type à développé un médicament pour prévenir les migraines.
House, pour démontrer que ce médicament ne fonctionne pas, va le prendre, puis avec un autre produit, se faire une migraine fulgurante - que le médicament de son ennemi n'a pas prévenu.
Puis, pour stopper sa migraine, il va prendre du LSD. Le LSD, soi-disant, stop net une migraine, mais bien entendu les effets du LSD sont connus, et pour stopper ces effets, il prend des antidépresseurs.
Et il finit sa journée avec cette pute. Quand je vous dis qu'il est cool!
(Il dit qu'il n'est athée que pendant Noël et Pâques. Le reste du temps, il s'en tape.)
Écrit par : Spendius | 08/07/2008
Merci. Cette salubre petite promenade dans la vie du bon docteur m'a donné envie de voir les prochains épisodes.
Agent de l'impérialisme américain!
Écrit par : Restif | 08/07/2008
Vous aussi, avec Oz!
Écrit par : Spendius | 08/07/2008
Mais OZ est une métaphore des états unis comme univers de l'enfermement. (Et hop! avec une bonne métaphorisation, on s'en tire toujours.)
Écrit par : Restif | 10/07/2008
Un métaphore qui dure 6 saisons..
Écrit par : Spendius | 11/07/2008
Je vois que vous vous êtes renseigné. Bon : lorsque House sera foutu à OZ pour diagnotique létal dû à l'absorption de stupéfiants, nos deux visions se rejoindront.
Ah, quel cross over cela aurait fait!
(On va peut être arrêter sur les soap. Ma belle réputation de rongeur classique aux moustaches qui ne s'empoussièrent qu'aux plus nobles parchemins est déjà assez abimée comme ça...)
Écrit par : Restif | 11/07/2008
Coucou,
Je passe en coup de vent, du Finistère balayé de vents justement...
Bien à vous néanmoins... Vous aurez mes doc tes pensées bien approfondies (pas moins!) d'ici peu je l'espère. Comme l'attente vous sera longue. (cher Restif, l'idée dont je vous avais parlé a quasiment donné vie à une nouvelle - que voulez vous avec l'aide du malin on arrive au bout de tout...)
A bientôt!
Écrit par : Tang | 12/07/2008
Tang : surtout , ne SIGNEZ rien!( H. Faust)
Écrit par : Restif | 13/07/2008
Quel échange ! Splendide. Je sais que j'arrive après la tempête,néanmoins je me dois de corriger ça :
"constatez le nombre d'hérésies, de phénomènes de syncrétisme, en un mot, de dégénérescence religieuse que véhiculaient les chrétientés d'Orient avant les invasions musulmanes..."
L'orthodoxie n'a pas plus généré d'hérésies que la catholicité. Ce serait vraiment faire preuve de mauvaise foi que de le soutenir. Les bogomiles bulgares et serbes ont été les premiers à succomber aux charmes de l'islam lorsque les turcs sont arrivés dans la région. L'église orthodoxe a servi de ciment pour la résistance à l'islamisation. De toute façon, les orthodoxes, comme les catholiques, au moment du schisme se sont excommuniés à tour de rôles. Il faudrait à présent que tout ce beau monde se réconcilie en dépit des différences.
Écrit par : Franz | 09/11/2008
Ah, mais j'avais manqué ce beau voeu (pieu?) de Franz. Car cette réconciliation hélas, risque de se faire attendre.
Ceci dit c'est intéressant les héresies de l'orhodoxie. Notamment les chlystis, et les "Vieux croyants" Russe. Rasputine lui-même faisait partie d'un schisme. Et on ignore qu'ils existe un mouvement héretique qui s'appelle "les Raskol", à se demander si Dostoievski ne veut pasnous souligner qu'avec ses théories Rodio est avant tout un héretique, voire un... possédé...
Quand on voit combien les chistis justement et tous lesmouvements roses-croix et maçonnique russes (et martinistes etc) étaient du côté de la Révolution, de biens étranges dessous se dessinent. Lire "Le 12" de Blok, immense poète et ravagé d'occultisme. Bielly aussi...
Tout ça un peu en vrac. A suivre ?
Écrit par : Restif | 20/11/2008
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