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29/09/2009

L'Iran va-t-il vers une République Laïque ?

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=


L'Iran va-t-il vers une République Laïque ?

 

Partie 1 : podcast


Durée : 23 mn

 

Partie 2 : podcast


Durée : 20 mn

 

 

Trouvé chez La Luette

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27/09/2009

Malika Sorel : "Le Puzzle de l'Intégration".

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

Malika Sorel, que j'ai découvert grâce à des commentaires de XP et denis l. chez ILYS, est une femme courageuse dont l'action, espérons-le, ne sera pas qu'un coup d'épée dans l'eau.

Certes, sa démarche est celle d'une républicaine convaincue, ce qui ne peut satisfaire pleinement tous les "réacs" de la blogosphère... mais si vous saviez où ça me titille... ça m'en touche une sans remuer l'autre, comme on disait en Chiraquie.

 

Pour entendre l'émission entière, voyez ICI...

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Et puis en fouillant sur le net, j'ai trouvé cet entretien...

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A/ La République incriminée . 1/4

Présentation/ la pénalisation du débat public / les problèmes d’intégration : la faute à la République ?

Durée : 11 mn

podcast

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B/ Halte à pénitence ! 2/4

Culpabilisation / victimisation / les dérives idéologiques de la gauche et de l’extrème gauche / la violence : des raisons socio-économiques ? / Un référent culturel différent.

Durée : 20 mn

podcast

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C/ La discrimination positive : quelles conséquences ? 3/4

Définition et exemple de discrimination positive / le comptage ethnique : une solution moderne ? / Le commmunautarisme et les nouveaux privilèges / les carences d’une bonne représentativité politique et sociale.

Durée : 18 mn

podcast

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D/ Identité et insertion. 4/4

Intégration et insertion ?!? / Droit du sol / Ministère de l’identité / L’école : le creuset républicain sacrifié / les discours incantatoires des pseudo-républicains.

Durée : 18 mn

podcast

Entretien trouvé ICI... chez La Luette... dont je conseille le parcours, fort intéressant et bourré de petites informations intelligentes et réjouissantes.

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Voyez également cet entretien avec Malika Sorel sur le site de L'Observatoire du Communautarisme.

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26/09/2009

22 ans de mariage

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Anniversaire de mariage. 22 ans. Et bientôt 25 ans, en Mars prochain, qu'Irina me supporte. Et certains jours je suis insupportable. Ma douceur en est douloureuse de ne pouvoir la couronner comme je le souhaite. Mais qu'importe. Nous sommes de ces couples, forts rares m'a-t-on certifié en maintes occasions, qui se comprennent sans se parler, du coup qui évitent de parler pour ne rien dire. Un regard et le temps devient un marbre qui arrête son écoulement. Nous connaissons le prix des choses, le prix des épreuves traversées, la Liberté assumée qui étouffe les êtres à systèmes aux certitudes lavasses, conventionnels ou élaborateurs de fastidieuses théories. Ses seuls yeux me sourient et sa souffrance me déchire. Sa joie m'élève. Nous vieillissons bien. Nous vieillirons ensemble. Car la Vie est la plus forte et que nous conjuguons avec elle, respectueusement, malgré nos erreurs d'écoliers et nos déviances décadentes.

"Le mariage est et restera le voyage de découverte le plus important que l'homme puisse entreprendre." Sören Kierkegaard

"Le mariage doit incessamment combattre un monstre qui dévore tout : l'habitude." Honoré de Balzac

mit diesem Herz hab ich die Macht
die Augenlider zu erpressen
ich singe bis der Tag erwacht
ein heller Schein am Firmament
Mein Herz brennt

 

 

 

 

 

 

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23/09/2009

La nouvelle extrême-droite, par Jean Robin

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Trouvé ce livre gratuit chez ILYS

En guise de réflexion...

Voyez ici...


 

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07/09/2009

Dieu est mort

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« La plus inouïe des littératures est résultée de ce blocus. C'est à se demander, vraiment, si Sodome et Gomorrhe que Jésus, dans son Évangile, a déclarées "tolérables", ne furent pas saintes et d'odeur divine, en comparaison de ce cloaque d'innocence.

Le grand jour approche ! -- La vie n'est pas la vie, -- Le Seigneur est mon partage, -- Où en sommes-nous ? -- L'éclair avant la foudre, -- L'horloge de la passion, -- Le ver rongeur, -- Gouttes de rosée, -- Pensez-y bien ! -- Le beau soir de la vie, -- L'heureux matin de la vie, -- Au ciel on se reconnaît, -- L'échelle du ciel, -- Suivez-moi et je vous guiderai, -- La manne de l'âme, -- L'aimable Jésus, -- Que la religion est donc aimable ! -- Plaintes et COMPLAINTES du Sauveur, -- La vertu parée de tous ses charmes, -- Marie, je vous aime, -- Marie mieux connue, -- Le catholique dans toutes les positions de la vie, etc. Tels sont les titres qui sautent à l'oeil, aussitôt qu'on regarde une boutique de livres dévots.

Et il ne faudrait pas se hâter de croire à d'insignifiantes plaquettes. L'aimable Jésus, à lui seul, a trois volumes. La bêtise de ces ouvrages correspond exactement à la bêtise de leurs titres. Bêtise horrible, tuméfiée et blanche ! C'est la lèpre neigeuse du sentimentalisme religieux, l'éruption cutanée de l'interne purulence accumulée en un douzaine de générations putrides qui nous ont transmis leur larcin !

Une inqualifiable librairie de la rue de Sèvres vend ceci, par exemple : Indicateur de la ligne du ciel. Un tout petit papier de la dimension d'un paroissien, pour y être inséré comme une pieuse image. La première page offre précisément la vue consolante d'un train de chemin de fer, sur le point de s'engouffrer dans un tunnel, au travers d'une petite montagne semée de tombes. C'est "le tunnel de la mort" au-delà duquel se trouve "le Ciel, l'Éternité bienheureuse, la Fête du Paradis". Ces choses sont expliquées en trois pages minuscules de cette écriture liquoreusement joviale, que le journal le Pèlerin a propagée jusqu'aux derniers confins de la planète, et qui paraît être le dernier jus littéraire de la saliveuse caducité du christianisme. On prend son billet d'aller sans retour, au guichet de la Pénitence, on paie en bonnes oeuvres, qui servent en même temps de bagages, il n'y a pas de wagons-lits, et les trains les plus rapides sont précisément ceux où l'on est le plus mal. Enfin, deux locomotives : l'amour en tête, et la crainte en queue. "En voiture, Messieurs, en voiture !" Le bienveillant opuscule nous laisse malheureusement ignorer si les dames sont admises, s'il leur est accordé de faire un léger persil, ou s'il est loisible d'organiser des bonneteaux, comme dans les trains de banlieue. Ce candide blaguoscope n'a l'air de rien, n'est-ce pas ! C'est le hoquet de l'agonie pour la Foi chrétienne, d'abord, ensuite pour toute la spiritualité de ce monde qu'elle a engendré, dont elle est l'unique substrat, et qui ne lui survivra pas un quart d'heure. Mais que penser d'un clergé qui tolère ou encourage cette pollution du troupeau qu'on lui a confié, qui prend pour de l'humilité l'enfantillage du crétinisme le plus abject, et que la plus timidement conjecturale hypothèse de l'existence d'un art moderne transporte d'indignation ?

Retranché dans les infertiles glaciers du siècle de Louis XIV, les plus hautes têtes contemporaines ont passé devant lui, sans mieux obtenir qu'un outrage ou une dédaigneuse constatation. Des écrivains de la plus curative magnitude se sont offerts pour infuser un peu de sang jeune à la carcasse desséchée de leur aïeule. Ils en ont été reniés, maudits, placardés d'immondices : -- C'est vous qui êtes centenaires et décrépits ! leur crie-t-elle de sa gueule vide, et le seul grand artiste qui ait honoré sa boutique depuis trente ans, Jules Barbey d'Aurevilly, est mis au pilon sur un ordre formel de l'Archevêché de Paris.

Il est vrai qu'elle a ses grands écrivains, l'Église gallicane tombée en enfance ! Elle arbore, par exemple, au plus haut de sa corniche, un évêque non moindre que le schismatique Dupanloup, dont les écoeurantes grisailles sur l'Éducation la font clignoter, comme si c'étaient des torrents de pourpre. Ce porte-mitre, qui fut la honte de l'épiscopat le plus médiocre qu'on ait jamais vu, est considéré comme un porte-foudre intellectuel par ceux-la même qui méprisent l'étonnante bassesse de son caractère. De Pavone Lupus factus, disait-on à Rome pendant le Concile, en décomposant le nom de Mademoiselle sa mère. On a beau savoir l'insolence tyrannique et l'incurie pleine de faste de ce pasteur aux douze vicaires généraux, qui ne put jamais résider dans son diocèse, on a beau connaître la turpitude de ses intrigues politiques et l'immonde hypocrisie du révolté qui trahissait l'Église universelle, en protestant de son désir filial de "ne pas exposer le Pape à l'humiliation d'un vote incertain", n'importe ! on le vénère comme un maître, et la dysenterie littéraire de ce Trissotin violet, dont le plus infime journaliste hésiterait à signer les livres, passe, dans le monde catholique, pour le débordement du génie.

 

Infiniment au dessous de ce prélat, resplendissant comme elles peuvent, des améthystes inférieures, et des subalternes crosses : les Landriot, les Gerbet, les Ségur, les Mermillod, les La Bouillerie, les Freppel, infertiles époux de leurs églises particulières et glaireux amants d'une muse en fraise de veau qui leur partage ses faveurs.

Puis des soutaniers sans nombre : les Gaume, les Gratry, les Pereyve, les Chocarne, les Martin, les Bautain, les Huguet, les Norlieu, les Doucet, les Perdrau, les Crampon, tout un fourmillement noir sur la rhétorique décomposée des siècles défunts. On peut en empiler cinquante mille de ces cerveaux, et faire l'addition. Le total ne fournira pas l'habillement complet d'une pauvre idée.

Du côté des laïques, on exhibe à l'admiration du bon fidèle un assortiment considérable de cuistres guindés comme des pendus et arides comme les montagnes de la lune, tels que Poujoulat, Montalembert, Ozanam, Falloux, Cochin, Nettement, Nicolas, Aubineau, Léon Gautier, historiens ou philosophes, hommes politiques ou simples conférenciers. C'est la voix lactée du firmament littéraire. Ces roussins de l'esthétique religieuse ont confisqué la pensée humaine et l'ont coffrée dans la geôle obscure des petites convenances et des solennelles rengaines du grand siècle. Nul n'est admis à subsister sans leur permission, et le plus grand art qui fut jamais, le Roman moderne, en qui s'est résorbée toute conception, est jugé comme rien du tout, quand ils apparaissent.

Mais le phénix d'entre ces volailles, c'est Henri Lasserre, le Benjamin du succès. Il devient inutile de regarder les autres, aussitôt que ce virtuose entre en scène, puisqu'il résume, en sa personne l'onction des pontifes, le pédantisme chenu des hauts critiques et la graisseuse faconde des hagiographes. Il ajoute à ces dons si rares le surcroît tout personnel d'une suffisance de Gascon à décourager toutes les Garonnes. C'est un commis-voyageur dans la piété, un Gaudissart du miracle, qui place, mieux que pas un, ses petites guirlandes virginales en papier d'azur. Aussi, la plus incontinente fortune s'est hâtée d'accourir vers cet audacieux accapareur, qui débitait la Vierge Marie dans les boutiques et dans les marchés. Il n'a fallu rien moins que le triomphe presque divin de Louis Veuillot pour contre-balancer un tel crédit, -- et le pur contemplatif, Ernest Hello, est mort ignoré, dans le resplendissement de leurs gloires.

Il est vrai encore que la même main rémunératrice retient, sur le coeur fossile de cette Église hantée du néant, le vétuste Pontmartin, rossignol de catacombes dont l'eunuchat réfrigère opportunément, les préhistoriques ardeurs. Il n'est pas moins véritable qu'on ramasse à la bouche du collecteur, où il sophistiquait le guano, un Léo Taxil, désormais adjudant de Dieu et tambouriné prophète.

Enfin, les pasteurs des âmes fertilisent de leurs bénédictions la bonne presse, instituée par Louis Veuillot pour l'inexorable déconfiture des établissements de bains de la pensée. Après cela, porte close. Haine, malédiction, excommunication et damnation sur tout ce qui s'écartera des paradigmes traditionnels...

"Le clergé saint fait le peuple vertueux, -- a dit un homme puissant en formules, -- le clergé vertueux fait le peuple honnête, le clergé honnête fait le peuple IMPIE." Nous en sommes au clergé honnête et nous avons des prédicateurs tels que le P. Monsabré.

On a fait à ce misérable la réputation d'un grand orateur. Or, ce piètre thomiste, cet écolâtre exaspérant, systématiquement hostile à toute spontanée illumination de l'esprit, n'a ni une idée, ni un geste, ni une palpitation cordiale, ni une expression, ni une émotion. C'est un robinet d'eau tiède en sortant, glacée quand elle tombe. Et il lui faut toute une année pour nous préparer ces douches !

Il se trouve des naïfs que cette vacuité stupéfie. Mais c'est comme cela qu'on les fabrique tous, depuis longtemps, les annonciateurs du Verbe de Dieu !

Une glaire sulpicienne qu'on se repasse de bouche en bouche depuis deux cents ans, formée de tous les mucus de la tradition et mélangée de bile gallicane recuite au bois flotté du libéralisme ; une morgue scolastique à défrayer des millions de cuistres ; une certitude infinie d'avoir inhalé tous les souffles de l'Esprit-Saint et d'avoir tellement circonscrit la Parole que Dieu même, après eux, n'a plus rien à dire. Avec cela, l'intention formelle, quoique inavouée, de n'endurer aucun martyre et de n'évangéliser que très peu de pauvres ; mais une condescendante estime pour les biens terrestres, qui refrène en ces apôtres le zèle chagrin de la remontrance et les retient de contrister l'opulente bourgeoisie qui pavonne au pied de leur chaire. Tout juste la dose congrue, -- presque impondérable, -- de bave amère, sur les délicates fleurs du Grand Livre, pour lesquelles fut inventée la distinction laxative du précepte et du conseil. Enfin l'éternelle politique régénératrice, l'inamovible gémissement sur les spoliations de la Libre Pensée et l'incommutable anxiété de péroraison sur l'avenir présumé de la chère patrie... Quand on entend autre chose, c'est qu'on a la joie d'être sourd ou l'irrévérencieuse consolation de dormir.

Le P. Monsabré est incontestablement le sujet le plus réussi, et les bonnes maisons où se conditionne l'article travaillent, présentement, à lui manufacturer d'innombrables émules. Il y a bien aussi un autre courant qu'il faudrait appeler Didonien, où la médiocrité d'âme paraît plus complète encore et le génie plus absent. Car ils sont de divers paillons, les bateleurs, dans l'Ordre dominicain tel que l'a confectionné ce trombone libérâtre de Lacordaire. Ils ont tous, plus ou moins, la nostalgie du boniment. Mais le Didon, qui ne se satisfait pas d'être une bouche du néant, et qui va prostituant sa robe de moine sur les tréteaux du cabotinisme international, nous sortirait du clergé honnête pour nous mener droit aux soutaniers apostats ou schismatiques, -- ce qui serait évidemment moins décisif, comme sputation à la Face endurante du Christ !

Quant aux autres serviteurs de l'autel et à la masse entière des fidèles, c'est inexprimable et confondant.

On se serre, on se tient les coudes, on s'empile en fumier d'imbécillité et de lâcheté. On se précipite au Rien de la pensée, pour échapper à la contamination du libertinage ou de l'incrédulité.

En même temps, par un repli tout orthodoxe, on met soigneusement à profit l'impiété du siècle pour allonger quelque peu la corde des prescriptions ecclésiastiques. L'Église ayant réduit à presque rien la rigueur de ses pénitences, dans l'espoir toujours déçu d'un plus prompt retour des brebis folâtres qu'elle a perdues, les moutons demeurés fidèles utilisent, en gémissant au fond du bercail, les regrettables concessions de leurs pasteurs et toutes les pratiques suivent la même pente, l'époque n'étant pas du tout à l'héroïsme des oeuvres surérogatoires.

Jamais, d'ailleurs, il ne fut autant parlé d'oeuvres. S'occuper d'oeuvres, être dans les oeuvres, sont des locutions acclimatées, significatives de tout bien, quoiqu'elles aient l'air, dans leur imprécision, d'impliquer, au moral, un protestantisme limitrophe des plus imminents. Les catholiques, en effet, entendent et pratiquent la charité, l'amour de leurs frères indigents, à la manière protestante, c'est-à-dire avec ce faste usuraire qui exige l'entier abandon préalable de la dignité du Pauvre, en échange des plus dérisoires secours. Il est presque sans exemple qu'un de ces chrétiens gorgés de richesses ait pris dans ses bras son frère ruisselant de pleurs, pour le sauver en une seule fois, en payant sa rançon d'une partie de son superflu.

Cela ressemble même à une politique. "Vous aurez toujours des pauvres parmi vous", dit l'Évangile, et cette parole effrayante, qui condamne les détenteurs, est précisément l'occasion du sophisme de cannibales qui procure leur sécurité. Dieu a réglé qu'il y aurait toujours des pauvres, afin que les riches se consolassent pieusement de ne l'être pas, en se résignant à la nécessité providentielle de ne pas diminuer leur nombre.

Il leur faut donc des pauvres pour s'attester à eux-mêmes, au meilleur marché possible, la sensibilité de leurs tendres coeurs, pour prêter à la petite semaine sur le Paradis, pour s'amuser enfin, pour danser, pour décolleter leurs femelles jusqu'au nombril, pour s'émotionner au champagne sur les agonisants par la faim, pour laver d'un bol de bouillon les fornications parfumées où les plus altissimes vertus peuvent se laisser choir.

On serait forcé d'en faire pour eux s'il n'y en avait pas, car il leur en faut pour toutes les circonstances de la vie, pour la joie et pour la tristesse, pour les fêtes et pour les deuils, pour la ville et pour la campagne, pour toutes les attitudes d'attendrissement que les poètes ont prévues. Il leur en faut absolument, pour qu'ils puissent répondre à la Pauvreté : Nous avons NOS pauvres, et, d'un geste lassé, se détourner de cette agenouillée lamentable, que le Sauveur des hommes a choisie pour son Épouse et dont l'escorte est de dix mille anges.

Il se peut que le Dieu terrible, Vomisseur des Tièdes, accomplisse, un jour, le miracle de donner quelque sapidité morale à cet écoeurant troupeau qui fait penser, analogiquement, à l'effroyable mélange symbolique d'acidité et d'amertume que le génie tourmenteur des Juifs le força de boire dans son agonie.

Mais il faudra, c'est fort à craindre, d'étranges flambées et l'assaisonnement de pas mal de sang pour rendre digérables, en ce jour, ces rebutants chrétiens de boucherie.

Il faudra du désespoir et des larmes, comme l'oeil humain n'en versa jamais, et ce seront précisément ces mêmes impies tant méprisés par eux, du haut de leurs dégoûtantes vertus, -- mais justement désignés pour leur châtiment, saintement élus pour leur confusion parfaite, -- qui les forceront à les répandre !...

En attendant, le Christ est indubitablement traîné au dépotoir.

Cette Face sanglante de Crucifié qui avait dardé dix-neuf siècles, ils L'ont rebaignée dans une si nauséabonde ignominie, que les âmes les plus fangeuses s'épouvantent de Son contact et sont forcées de s'en détourner en poussant des cris.

Il avait jeté le défi à l'opprobre humain, ce Fils de l'homme, et l'opprobre humain L'a vaincu !

Vainement, Il triomphait des abominations du Prétoire et du Golgotha, et du sempiternel recommencement de ces abominations du Mépris. Maintenant, Il succombe sous l'abomination du RESPECT !

Ses ministres et Ses croyants, éperdus de zèle pour l'Idole fétide montée de leurs coeurs sur Son autel, L'ont éclaboussé d'un ridicule tellement destructeur, nous ne disons pas de l'adoration, mais de la plus embryonnaire velléité d'attendrissement religieux, que le miracle des miracles serait, à cette heure, de Lui ressusciter un culte.

Le songe tragique de Jean-Paul n'est plus de saison. Ce n'est plus le Christ pleurant qui dirait aux hommes sortis des tombeaux :

-- Je vous avais promis un Père dans les cieux et Je ne sais où Il est. Me souvenant de ma promesse, Je L'ai cherché deux mille ans par tous les univers, et Je ne L'ai pas trouvé et voici, maintenant, que Je suis orphelin comme vous.

C'est le Père qui répondrait à ces âmes dolentes et sans asile :

-- J'avais permis à Mon Verbe, engendré de Moi, de Se rendre semblable à vous, pour vous délivrer en souffrant. Vous autres, Mes adorateurs fidèles, qu'ils a cautionnés par Son Sacrifice, vous venez Me demander ce Rédempteur dont vous avez contemné la fournaise de tortures et que vous avez tellement défiguré de votre amour qu'aujourd'hui, Moi-même, Son Consubstantiel et Son Père, Je ne pourrais plus Le reconnaître...

Je suppose qu'Il habite le tabernacle que Lui ont fait ses derniers disciples, mille fois plus lâches et plus atroces que les bourreaux qui L'avaient couvert d'outrages et mis en sang.

SI VOUS AVEZ BESOIN DE MON FILS, CHERCHEZ-LE DANS LES ORDURES. »

Léon Bloy, Le Désespéré

 

 

« Et cependant, tandis qu’ils consolaient les affligés, réconfortaient les opprimés et les désespérés, soutenaient les débiles, offraient aux individus atteints dans leur santé mentale et aux furieux le refuge des cloîtres ou des asiles, que durent-ils faire au surplus, pour travailler par principe et avec bonne conscience à la conservation de tous les êtres malades et souffrants, c’est-à-dire, en fait et en vérité, à la détérioration de la race européenne ? Mettre sens dessus dessous toutes les valeurs, voilà ce qu’ils durent faire ! Et brider les forts, débiliter les grandes espérances, calomnier le bonheur qui vient de la beauté, pervertir tout ce qui est orgueilleux, viril, conquérant, dominateur, tous les instincts qui appartiennent au type humain le plus élevé et le plus accompli en y introduisant l’incertitude, les tourments de conscience, le goût de se détruire muer même tout attachement à la terre et à la domination de la terre en haine de la terre et des choses terrestres. Voilà la tâche que l’Eglise s’est prescrite et qu’elle devait se prescrire, jusqu’à ce que s’imposât enfin son ordre des valeurs, où les idées de "renoncement au monde", de "mortification des sens" et d’"homme supérieur" se confondent en une seule notion. Si on pouvait embrasser d’un seul coup d’œil, avec le regard ironique et indifférent d’un dieu épicurien, la comédie étrange et douloureuse, à la fois subtile et grossière, du christianisme européen, on ne finirait pas de s’étonner et de rire : ne semble-t-il pas qu’une seule volonté a régné sur l’Europe depuis dix-huit siècles, et que cette volonté était de transformer l’homme en un avorton sublime ? »

Nietzsche, Par delà bien et mal

 

 

« CHRÉTIEN ET ANARCHISTE. — Lorsque l’anarchiste, comme porte-parole des couches sociales en décadence, réclame, dans une belle indignation, le "droit", la "justice", les "droits égaux", il se trouve sous la pression de sa propre inculture qui ne sait pas comprendre pourquoi au fond il souffre, — en quoi il est pauvre en vie… Il y a en lui un instinct de causalité qui le pousse à raisonner : il faut que ce soit la faute à quelqu’un s’il se trouve mal à l’aise… Cette "belle indignation" lui fait déjà du bien par elle-même, c’est un vrai plaisir pour un pauvre diable de pouvoir injurier — il y trouve une petite ivresse de puissance. Déjà la plainte, rien que le fait de se plaindre peut donner à la vie un attrait qui la fait supporter : dans toute plainte il y a une dose raffinée de vengeance, on reproche son malaise, dans certains cas même sa bassesse, comme une injustice, comme un privilège inique, à ceux qui se trouvent dans d’autres conditions. "Puisque je suis une canaille tu devrais en être une aussi" : c’est avec cette logique qu’on fait les révolutions. Les doléances ne valent jamais rien : elles proviennent toujours de la faiblesse. Que l’on attribue son malaise aux autres ou à soi-même — aux autres le socialiste, à soi-même le chrétien — il n’y a là proprement aucune différence. Dans les deux cas quelqu’un doit être coupable et c’est là ce qu’il y a d’indigne, celui qui souffre prescrit contre sa souffrance le miel de la vengeance. Les objets de ce besoin de vengeance naissent, comme des besoins de plaisir, par des causes occasionnelles : celui qui souffre trouve partout des raisons pour rafraîchir sa haine mesquine, — s’il est chrétien, je le répète, il les trouve en lui-même… Le chrétien et l’anarchiste — tous deux sont des décadents. — Quand le chrétien condamne, diffame et noircit le monde, il le fait par le même instinct qui pousse l’ouvrier socialiste à condamner, à diffamer et à noircir la Société : Le "Jugement dernier" reste la plus douce consolation de la vengeance, — c’est la révolution telle que l’attend le travailleur socialiste, mais conçue dans des temps quelque peu plus éloignés… L’ "au-delà" lui-même — à quoi servirait cet au-delà, si ce n’est à salir l’ "en-deçà" de cette terre ?… »

Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles

 

"SI VOUS AVEZ BESOIN DE MON FILS, CHERCHEZ-LE DANS LES ORDURES." Léon Bloy

MOFO

Looking for to save my save my soul
Looking in the places where no flowers grow
Looking for to fill that God shaped hole
Mother...mother sucking rock and roll (Mother...)

Holy dunc, spacejunk coming in for the splash
(Been around the back...been around the front)
White dopes on punk staring into the flash
(Been around the back...been around the front)
Looking for the baby Jesus under the trash
(Been around the back...been around the front)

Mother...mother sucking rock and roll (Mother...)
Mother [scat singing] rock and roll (Mother...)

Mother...mother...mother...
Mother...mother...mother...

Mother...am I still your son
You know I've waited for so long to hear you say so
Mother...you left and made me someone
Now I'm still a child, no one tells me no

Looking for a sound that's going to drown out the world
(Been around the back...been around the front)
Looking for the father of my two little girls
(Been around the back...been around the front)
Got the swing got the sway got my straw in lemonade
(Been around the back...been around the front)
Still looking for the face I had before the world was made
(Been around the back...been around the front)

Mother...mother sucking rock and roll (Mother...)
Bubble popping sugar dropping rock and roll (Mother...)
Mother...mother suck, yeah, fuck yeah (Mother...)

Mother...mother...mother...
Mother...mother...mother...

Soothe me mother
Move me father
Fool me brother
Woo me sister
Soothe me mother
Rule me father
Show me mother
Show me mother
Show me mother
Show me mother
Show me mother
Show me mother



Music : U2
Lyrics : Bono and The Edge

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01/09/2009

Une certaine Extrême-Gauche se réveille...

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

Une certaine extrême-gauche se réveille à propos de l'Islamofascisme...

Emission très intéressante diffusée sur Radio Libertaire, avec deux membres de "Riposte Laïque". L'animateur anarchiste de l'émission est trop crispé à mon goût... mais ça et là de belles vérités tombent.

 

podcast

 

En cliquant sur "Podcast", vous pouvez télécharger l'émission en fichier mp3 pour l'écouter chez vous quand bon vous semble, si vous ne désirez pas utiliser le lecteur en ligne.

 

Trouvé chez "Riposte Laïque"...

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