Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/07/2011

Arcade Fire : Neon Bible

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

 

 

 

A vial of hope and a vial of pain,
In the light they both looked the same.
Pourred them out on into the world,
On every boy and every girl.

It's in the Neon Bible, the Neon Bible
Not much chance for survival,
If the Neon Bible is right.

Take the poison of your age,
Don't lick your fingers when you turn the page,
What I know is what you know is right,
In the city it's the only light.

It's the Neon Bible, the Neon Bible
Not much chance for survival,
If the Neon Bible is right.

Oh God! well look at you now !
Oh! you lost it, but you don't know how !
In the light of a golden calf,
Oh God! I had to laugh !

Take the poison of your age,
Don't lick your fingers when you turn the page,
It was wrong but you said it was right,
In the future I will read at night.

In the Neon Bible, the Neon Bible
Not much chance for survival,
If the Neon Bible is true.

Voyez ce lien aussi...

20:37 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'homme ne se nourrit pas seulement de biens et de services

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je crois qu'il faut inverser radicalement les institutions industrielles, reconstruire la société de fond en comble. Pour être efficient et rencontrer les besoins humains qu'il détermine aussi, un nouveau système de production doit retrouver la dimension personnelle et communautaire. La personne, la cellule de base conjuguent de façon Optimale l'efficacité et l'autonomie : c'est seulement à leur échelle que se déterminera le besoin humain dont la production sociale est réalisable. Qu'il se déplace ou qu'il demeure, l'homme a besoin d'outils. Il en a besoin pour communiquer avec autrui comme pour se soigner. L'homme qui chemine et prend des simples n'est pas l'homme qui fait du cent sur l'autoroute et prend des antibiotiques. Mais chacun ne peut tout faire par soi et dépend de ce que lui fournit son milieu naturel et culturel. L'outil et donc la fourniture d'objets et de services varient d'une civilisation à l'autre.

L'homme ne se nourrit pas seulement de biens et de services, mais de la liberté de façonner les objets qui l'entourent, de leur donner forme à son goût, de s'en servir avec et pour les autres. Dans les pays riches, les prisonniers disposent souvent de plus de biens et de services que leur propre famille, mais ils n'ont pas voix au chapitre sur la façon dont les choses sont faites, ni droit de regard sur ce qu'on en fait. Dégradés au rang de consommateurs-usagers à l'état pur, ils sont privés de convivialité. J'entends par convivialité l'inverse de la productivité industrielle. Chacun de nous se définit par relation autrui et au milieu et par la structure profonde des outils qu'il utilise. Ces outils peuvent se ranger en une série continue avec, aux deux extrêmes, l'outil dominant et l'outil convivial. Le passage de la productivité à la convivialité est le passage de la répétition du manque à la spontanéité du don. La relation industrielle est réflexe conditionné, réponse stéréotypée de l'individu aux messages émis par un autre usager, qu'il ne connaîtra jamais, ou par un milieu artificiel, qu'il ne comprendra jamais. La relation conviviale, toujours neuve, est le fait de personnes qui participent à la création de la vie sociale. Passer de la productivité à la convivialité, c'est substituer à une valeur technique une valeur éthique, à une valeur matérialisée une valeur réalisée.

La convivialité est la liberté individuelle réalisée dans la relation de production au sein d'une société dotée d'outils efficaces. Lorsqu'une société, n'importe laquelle, refoule la convivialité en deçà d'un certain niveau, elle devient la proie du manque; car aucune hypertrophie de la productivité ne parviendra jamais à satisfaire les besoins créés et multipliés à l'envie. »

Ivan Illich, La Convivialité

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/07/2011

Dans les lieux...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« J'ai traîné bien des soirs dans les lieux. Je traîne tous les soirs de ma vie, chassé de ma chambre par la peur de mon œuvre, par le geste instinctif de retarder l'exil dans le meilleur de moi-même, par l'appétit d'ajouter encore au trésor sur lequel je croupirai plus tard comme un cadavre. Immonde humilité, faible lâcheté, probable désintéressement de moi-même en tant que bête à concours, bête mise à prix.

Autrefois, je restais dehors, je courais dans les rues pendant des heures comme sur les routes de la campagne, ne regardant même pas les hommes, n'ayant pas encore ce modeste besoin de l'amitié et de l'amour.

Ensuite, je suis allé où il y avait de la lumière, un entassement de camarades et de seins. Je m'en suis gorgé. Mais de cette éponge molle, à l'humidité profonde, je tire ma goutte. (...)

Je suis retourné aux Français pour voir les derniers rangs des familles, rongés par les divorces, les mariages d'argent, les maîtresses-dactylos, la pédérastie du cadet, la messe du dimanche, la Ruhr. Et en face d'eux les sociétaires comme des vicaires de paroisse d'embaucher à la ville, pour jouer les dernières marquises. Juifs qui peuvent être les conservateurs les mieux camphrés de tous les faux plis d'une tradition qu'on ne sait plus porter.

J'ai digéré les dîners, que je payais d'ailleurs à des amis qui n'en auguraient rien de bon, dans les petits théâtres qui sentent la truffe et le bidet parfumé. C'est là qu'on voit le mieux se mêler les putains et les honnêtes femmes et la veulerie détendre les moustaches des gardes municipaux. »

Drieu La Rochelle, L'Œil mort, in Quelques écrits "farfelus", Confessions, L'Herne 2007. Vie des Lettres (et des Arts), volume XV, 1924

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/07/2011

La fierté d'être un homme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La satisfaction du devoir accompli. La fierté d'être un homme : de tous les temps, le mâle a combattu pour le tribu, la femme et l'enfant. La considération des chefs, des camarades : au combat, l'homme se montre à nu. Il n'y a plus de grande gueule, de guerrier de caserne, de salon ou d'antichambre. »

Raoul Monclar, Catéchisme du combat

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/07/2011

Les "listes noires", l'étouffement par le silence remplacent le camp de concentration

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Dans les régimes dits "libéraux", le conformisme, si marqué soit-il, est d'une toute autre nature. Il ne renvoie pas à une doctrine officielle appuyée sur un bras séculier ; il est insinuant et diffus. Ce conformisme constitue, lui aussi, une censure ; mais cette censure ne ferme pas les journaux, ne condamne pas les "dissidents" à la prison, à l'exil ou à l'hôpital psychiatrique. Marcuse a parlé à ce propos de "tolérance répressive". En fait, le conformisme dans les régimes "libéraux", qui ne saurait être confondu avec le conformisme totalitaire, se caractérise par trois traits.
Il s'en tient à l'implicite et préfère présenter ses dogmes comme des évidences "scientifiques", comme on le voit par l'exemple des diverses idéologies qui ont cours dans l'ordre pédagogique ou économique.
En deuxième lieu, la défense du conformisme n'est pas directement assumée par l'Etat. Les "listes noires", l'étouffement par le silence remplacent le camp de concentration.
En troisième lieu, la censure du point de vue cognitif constitue moins un mécanisme de répression qu'un mécanisme d'inhibition. Elle appauvrit le champ des possibles parmi lesquels notre esprit pourrait exercer sa capacité d'élection. Elle ne nous interdit pas telle pensée, elle nous détourne de nous y arrêter. Elle surveille plus qu'elle ne punit. Comme elle n'est pas strictement centralisée, elle procède par addition de biais cumulatifs, qui produisent un consensus sur des "croyances négatives" plutôt que sur des "croyances dogmatiques". »

Raymond Boudon et François Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie

10:40 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/07/2011

Souveraineté

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La solitude n’est donc pas seulement un désespoir et un abandon,mais aussi une virilité, une fierté et une souveraineté. »

Emmanuel Levinas, Le Temps et l’Autre

21:22 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Toute l'île venait à moi comme une femme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je t'ai dit avoir été heureux sous les Tropiques. C'est violemment vrai. Pendant deux ans en Polynésie, j'ai mal dormi de joie, j'ai eu des réveils à pleurer d'ivresse du jour qui montait. Les dieux du jouir savent seuls combien ce réveil est annonciateur du jour et révélateur du bonheur continu que ne dose pas le jour. J'ai senti de l'allégresse couler dans mes muscles ; j'ai découvert Nietzsche ; je tenais mon oeuvre ; j'étais libre, convalescent, frais et sensuellement assez bien entraîné. J'avais de petits départs, de petits déchirements, de grandes retrouvées fondantes. Toute l'île venait à moi comme une femme. Et j'avais précisément, de la femme, là-bas, des dons que les pays complets ne donnent plus. »

Victor Segalen, Lettre à Henry Manceron

21:11 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'image médiatique...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L'image médiatique... est toujours une représentation de cette vie: quelqu'un en train de parler, ou le fulgurant tir du gauche de l'ailier qui propulse le ballon au fond des filets. Qu'en cet ultime contact avec la vie, le projet de celle-ci soit de se démettre de soi, c'est à tout le moins de ne rien faire, c'est ce que démontre l'existence médiatique en tant que telle, une existence par le moyen des médias, où il s'agit de vivre non pas de sa propre vie mais de celle d'un autre, qui raconte, s'agite, frappe, se dénude ou fait l'amour à votre place. Parce que les instincts subsistent chez les téléspectateurs, inélaborés, dans leur manifestation la plus fruste -la force comme violence, l'amour comme érotisme, l'érotisme comme pornographie - et parce qu'il ne s'agit même pas pour ces instincts réduits à leur plus simple expression de s'actualiser pour de bon mais seulement d'obtenir quelque dérivatif imaginaire, parce que l'existence médiatique en général est cet assouvissement imaginaire, alors la télévision trouve son achèvement et sa vérité dans le voyeurisme, dans le scoop du siècle: l'assassinat collectif, par bandes de voyous interposées, d'imbéciles spectateurs d'un match de football, assassinat sur le mode spectaculaire de l'enfoncement, de la compression, de l'écrasement, de l'étouffement, du piétinement, de l'asphyxie. Horrible spectacle que cette vie renversée, foulée aux pieds, écrabouillée, aplatie, niée! Mais cette négation de la vie n'est pas différente de celle qui préside chaque jour au rassemblement de millions d'êtres humains devant leur petit écran, l'horreur de cette négation pas différente de celle du spectacle dont il leur fut donné de se repaître ce soir-là: en lui, c'est la vérité de l'existence médiatique, c'est leur propre vérité qui brilla un instant devant leur yeux hallucinés »

Michel HenryLa Barbarie

07:04 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook