23/10/2011
Luchini réac'
22:31 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
antisionisme, antisémitisme même combat...
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Depuis la tragédie hitlérienne, l'antisémitisme politique a pratiquement disparu de la surface du globe. Non pas, bien sûr, qu'on ait cessé comme par enchantement de détester les Juifs. Mais la malveillance demeure à l'état diffus. Le préjugé ne se constitue pas en vision du monde. Ce qui lui manque pour sauter le pas ? La peur.
(...) L'idéologie raciste n'a pas résisté au naufrage du nazisme. Unanimement rejetée de la sphère politique, elle n'apparaît, avec une violence d'ailleurs redoutable, que dans le domaine privé. Nous sommes habitués à cette dichotomie : les hommes politiques parlent le langage de la justice et de l'égalité, et c'est aux particuliers qu'il revient d'exprimer brutalement leurs allergies ou leurs préventions raciales. Parions même que nombre de racistes n'aimeraient pas voir ministres et députés utiliser à la tribune les mots qu'ils emploient, eux, dans l'intimité. Ils seraient sincèrement choqués par cette intrusion soudaine, dans le vocabulaire politique, d'une violence ou d'un mépris qui n'ont rien à y faire.
(...) Ainsi, l'hostilité contre les Juifs n'est plus politisable : leur nom même y fait obstacle, parce qu'il désigne une ethnie et qu'il évoque un martyre. De là, l'importance essentielle du mot : sionisme. Les sionistes, en effet, ne sont pas les membres d'une nation ou d'une race, mais les partisans d'un système. Et l'expérience historique n'interdit pas de trouver ce système nuisible, ni même de hisser ses dirigeants à la hauteur de personnages occultes et tout-puissants qui manipulent l'opinion et qui influent sur le destin mondial. L'antisémitisme doctrinal ne pouvait guère se perpétuer qu'en se débaptisant : il l'a fait, et ce remplacement du “juif” par le “sioniste” est plus qu'un artifice rhétorique ; ce qui se révèle c'est la mutation de la pensée totalitaire. De nos jours, on persécute des idéologies et non des peuples, il n'y a plus de sous-hommes, mais des valets de l'impérialisme, des fascistes sous l'égide de l'étoile bleue, des militants, pour tout dire, d'un “nouveau type de nazisme”. Bref, le racisme n'a droit de cité dans le langage politique contemporain que sous la forme de son contraire. »
Alain Finkielkraut, Le Juif imaginaire
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
22/10/2011
PRINCE Superbowl Press Conference 2007
14:23 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L’urbanisation contemporaine est décentralisation, dé-localisation et zonage
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le phénomène contemporain de l’urbanisation ne peut pas se penser dans l’opposition entre ville et campagne, ni comme passage d’un "monde rural" à un "monde citadin", mais disparition des deux dans leur fusion et leur indifférenciation. L’urbanisation contemporaine du monde constitue un phénomène nouveau, irréductible à la ville ancienne ; sa caractéristique la plus immédiate est précisément la suppression de la limite : la ville cesse d’être une entité spatiale bien délimitée, et se métastase indéfiniment dans ses territoires environnants. La question de la définition de la ville est d’ailleurs devenue une question insoluble, et il a fallu au XXè siècle créer des termes nouveaux tels "conurbation", "agglomération" ou "mégapole", pour désigner ces réalités nouvelles : la définition est alors toujours artificielle, et doit introduire des distinctions administratives au sein d’un continuum urbain qui se développe indépendamment d’elles ; la part du centre dans l’ensemble de la zone de peuplement se réduit ainsi sans cesse, au profit d’un accroissement continu de la banlieue. L’urbanisation du monde n’est donc pas en réalité une généralisation du modèle de la ville, mais une extension à l’infini de la banlieue, phénomène urbain majeur de notre époque, dans lequel il faut intégrer la prolifération massive du bidonville (Le constat de l’urbanisation contemporaine du monde doit tenir compte du fait que plus du tiers des citadins vit aujourd’hui en réalité dans des bidonvilles : plus de 920 millions d’hommes vivaient dans des bidonvilles en 2001, plus de 1 milliard en 2007 ; ils seront selon les projections 1,4 milliard en 2020).
Ce processus s’avère fondamental en ce qu’il met à nu la véritable nature de l’urbanisation du monde, qui n’est plus installation de l’homme dans le site de la ville, c'est-à-dire dans un centre, un pole à partir duquel le monde puisse se déployer et faire sens. La banlieue se définit par l’absence de pole, elle est un espace urbain qui a rompu les amarres avec son ancien centre sans pour autant se reconstituer elle-même à partir d’un centre. La ban-lieue est bannie de tout lieu, elle est le bannissement même du lieu (le mot « banlieue » désigne originairement le territoire d’environ une lieue autour d’une ville sur lequel s’étendait le ban, c'est-à-dire la loi du suzerain : mais la banlieue contemporaine se définit au contraire à la fois par son extension indéfinie, sur des dizaines de lieues, et par son indépendance par rapport à la loi du centre. D’où cette interprétation, fausse quant à l’étymologie mais vraie quant au sens), elle n’est pas site, mais zone, c'est-à-dire étendue urbaine non aménagée : la banlieue est hors-lieu, dé-centréen dé-localisée – elle est l’apolis redoutée par Sophocle. Le règne de l’urbain est en réalité la mort de la ville ; c’est la conclusion que Françoise Choay a tiré de sa longue réflexion sur l’urbanisme contemporain : "Nous assistons à la dédifférenciation et à l’effacement du type d’agglomération que l’Occident a appelé ville et dont, en dépit de ses banlieues, la métropole de la seconde moitié du XXè siècle fut le dernier avatar. Support mouvant de sociétés mobiles, cet espace indifférencié qui refuse centrement et circonscription, demeure inassumé par ses producteurs, méconnu tant par ceux qui le peuplent que par les analystes professionnels." (F. Choay, "Le règne de l’urbain et la mort de la ville", Pour une anthropologie de l’espace, Paris, 2006, p. 165 sq.). La technique est originairement production et configuration de lieu, de ces lieux ainsi édifiés et bâtis qui ont pris le nom de ville, mais l’urbanisation contemporaine est essentiellement décentralisation et dé-localisation, elle est un zonage à l’infini qui n’institue plus de lieux mais étend de l’espace. »
Jean VIOULAC, L’époque de la technique. Marx, Heidegger et l’accomplissement de la métaphysique
07:02 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
21/10/2011
Prière à la Vie
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Certes, comme on aime un ami
Je t’aime, vie énigmatique -
Que tu m’aies fait exulter ou pleurer,
Que tu m’aies apporté bonheur ou souffrance.
Je t’aime avec toute ta cruauté,
Et si tu dois m’anéantir,
Je m’arracherai de tes bras
Comme on s’arrache au sein d’un ami.
De toutes mes forces je t’étreins !
Que tes flammes me dévorent,
Dans le feu du combat permets-moi
De sonder plus loin ton mystère.
Être, penser durant des millénaires !
Enserre-moi dans tes deux bras :
Si tu n’as plus de bonheur à m’offrir -
Eh bien - il te reste tes tourments. »
Lou Andreas-Salomé, Ma Vie
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
20/10/2011
La puissance d’annihilation porte directement sur l’être-au-monde
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Si quotidiennement c’est l’homme qui est consommateur, il ne l’est qu’en tant que fonctionnaire d’une machinerie de consommation qui lui impose de remplir cette fonction. Or la consommation est destruction, l’usure est dégradation : non seulement la machination opère la démondanéisation du monde ambiant, c'est-à-dire qu’elle fait voler en éclat la structure de la mondanéité qui constitue le tout de l’étant en monde, mais elle est la destruction systématisée de l’étant. […].
L’époque de la technique est celle de la fin du monde, et il ne s’agit pas là d’une prévision catastrophiste mais d’un simple constat : de même qu’il n’y a plus de ville, mais une zone urbaine indéfinie, il n’y a plus de contrée mondaine, mais l’espace infini de l’univers. Dans la vaste machinerie de l’univers, la terre ne peut apparaître que comme planète, c'est-à-dire une sphère rocheuse errant dans le vide, un astre errant parmi d’autres. L’homme n’est plus au monde – ce qui rend possible l’habitation – il est sur une planète, en cela condamné à l’errance. Sa situation fondamentale peut alors être définie : « L’homme, devenu animal rationale, ce qui veut dire le vivant qui travaille, ne peut plus qu’errer à travers les déserts de la terre dévastée ». (Heidegger, Dépassement de la métaphysique, GA 7, p. 70).
La machination est l’universelle fragmentation du tout, qui réduit l’étant en pièces de son propre fonctionnement, lequel se déploie dans la puissance déchainée de la dévastation. Le déchaînement de cette puissance est « annihilation totale [vollständige Vernichtung] » (Heidegger, GA 79, p. 48), et la machination n’est finalement rien d’autre qu’annihilation. La machine d’annihilation tourne aujourd’hui à plein régime et dévaste la planète quotidiennement ; (l’époque industrielle a inauguré une extinction massive du vivant, dans des proportions et une rapidité jamais atteinte aux cours des âges géologiques, même à la fin du Cétacé : d’après E. O. Wilson, L’avenir de la vie, Paris, 2003, la moitié de toutes les espèces en vie sur la terre aura disparu avant la fin du XXIè siècle ; un rapport de l’ONU (GIEC, 2007) donne un taux d’extinction compris entre 40 et 70 %. A titre d’exemple : les réserve halieutiques mondiales ont baissé de 75 % depuis le début de la révolution industrielle, et seront totalement épuisées à l’horizon 2050 (United Nation Environnement Programme, GEO, 2007)) ; pour en être le phénomène le plus visible la désertification du monde n’est pourtant pas l’essentiel.
La puissance d’annihilation porte en effet directement sur l’être-au-monde, sur la transcendance de l’existance, qui constitue l’essance même de l’homme historial : l’homme court alors aujourd’hui « le danger de l’annihilation de son essance » (Heidegger, Nietzsche II, GA 6.2, p. 356). A l’époque de la technique l’homme est non seulement condamné à l’errance dans un désert illimité, mais il est plus profondément condamné à l’annihilation, et c’est ainsi que Heidegger définit sa condition aujourd’hui : « La bête de labeur est abandonnée au vertige de ses fabrications, afin qu’elle se déchire elle-même, qu’elle se détruise et s’annihile dans la nullité du néant » (Heidegger, Dépassement de la métaphysique, GA 7, p. 71). »
Jean VIOULAC, L’époque de la technique. Marx, Heidegger et l’accomplissement de la métaphysique
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
19/10/2011
Gôche Volontaire...
14:58 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
18/10/2011
Deuil...
18:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le lieu d'un combat spirituel
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Tout autour de lui, dans l'immensité et le désordre, s'étendait le pays pour lequel il souffrait. Il allait lui donner sa vie. Mais ce grand pays, qu'il était prêt à contester au point de se détruire lui-même, ferait-il seulement attention à sa mort ? Il n'en savait rien ; et tant pis. Il mourait sur un champ de bataille sans gloire, un champ de bataille où ne pouvait s'accomplir aucun fait d'armes : le lieu d'un combat spirituel. »
Yukio Mishima, Patriotisme
10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Un classique : "Baby please don't go"
07:00 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
17/10/2011
Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.
L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. »
Ernst Jünger, Orages d'acier
12:13 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Eric Clapton : Driftin' Blues
07:00 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook