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23/12/2012

Le malheur a été mon dieu

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l'ai trouvée amère. Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot. (...) »

Arthur Rimbaud, Une saison en enfer

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Goethe : Chant de Mai

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Dans toute la nature
Quel éclat merveilleux !
Tout rit dans la verdure
À l’astre radieux !

Mille fleurs gracieuses
Sortent de leur bouton,
Et mille voix joyeuses
S’élancent des buissons.

La vigueur printanière
Se répand dans mon cœur !
Terre, ciel et lumière
Tout m’invite au bonheur.

Ta beauté m’est divine
Ô ravissant amour !
Comme est sur la colline
L’aurore d’un beau jour.

Ton souffle, qui féconde
La terre de nos champs,
Déjà remplit le monde
De parfums enivrants.

Ô tendre jeune fille,
Comme je t’aime ainsi !
Oh ! que ton regard brille !
Que tu m’aimes aussi !

Comme aime l’alouette
Dans les airs son refrain,
Comme aime la fleurette
Les vapeurs du matin,

Je t’aime avec ivresse,
Je t’aime avec ardeur !
Tu donnes la jeunesse,
Le courage à mon cœur

Pour les chants, les poèmes,
La danse et ses attraits.
Ange ! autant que tu m’aimes
Sois heureuse à jamais ! »

Johann Wolfgang von Goethe, Mailied

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22/12/2012

je ne partageais pas cette conception romantique qui admet la supériorité de la musique sur les mots

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Au milieu des perplexités concernant ma vocation, vocation pas encore découverte, je ne partageais pas cette conception romantique commune qui admet la supériorité de la musique sur les mots. Parfois même, je croyais que la poésie pouvait aller plus loin ou tout aussi loin, dans son domaine propre. Au lieu que la musique, destinée à développer des inventions encore plus complexes (je le savais, ayant presque par hasard découvert la gamme des douze sons), me semblait avoir trouvé son aboutissement inconscient dans le silence, alors que le Verbe est le commencement de la création. Cependant, en tant que musicien de jazz, j'avais toujours trouvé que la voix humaine porte préjudice à tel enregistrement instrumental donné. Notre besoin de chanter, à ma femme et à moi, apportait à cela une contradiction de plus. Souvent, je considérais notre vie à deux comme une sorte de chant. »

Malcom Lowry, Écoute notre voix ô Seigneur

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21/12/2012

Mahmadou dans ses oeuvres...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

Ah ! Il me faut vous raconter une de mes mésaventures récente sur mon lieu de travail.

Je rappelle aux retardataires que je suis un modeste prolétaire contrairement aux apparences. Magasinier pour une enseigne bien connue de distribution de biens culturels qui en l'état actuel des choses s'attelle à une prochaine métamorphose pour sauver son cul des méandres de la crise et pérenniser nos modestes emplois.

De Septembre à Décembre, c'est l'enfer. Nous connaissons de fortes amplitudes horaires, toujours au volontariat, mais que je ne refuse jamais et dés le mois d'octobre nous attaquons des semaines de 6 jours sur 7.
Pour vous donner une idée, dés le mardi soir je suis aussi fatigué que le vendredi soir en temps normal. Et plus le temps passe moins je suis fait pour ces lamentables conneries. Mais il faut bien bouffer et même si je m'approche de la cinquantaine, je fais contre mauvaise fortune bon coeur.

Notre service n'a pas de "mobylette monte charge" pour aller chercher des utilitaires lourds dont nous avons besoin pour effectuer notre travail (Bacs de stockage, Socles à roulettes... généralement entassés sur des palettes européennes dans l'attente d'être utilisées). Aussi lorsque j'arrive à m'emparer d'un plein chariot élévateur au sein d'un autre service durant 15 ou 20 minutes, j'en profite pour faire la provision de denrées de travail pour le jour en cours et le jour qui s'en vient.

En fin de journée, après avoir chargé la remorque de réassorts de livres, disques et DVD pour les magasins parisiens, il nous faut impérativement bloquer la marchandise en question (qui est servie sur des socles à roulettes) avec une charge lourde, afin que le camion dans son déplacement ne les fasse pas bouger, voire tomber. Nous utilisons pour cela des palettes de bacs gris pliés qui se chargent avec efficience de ce service.

Seulement lorsque on débarque sur son lieu de travail, au moment de la prise de poste et qu'on découvre que les palettes de bacs gris que l'on s'était mis de côté la veille ont disparues, on s'énerve une première fois en se disant, "bon, certains avaient semble-t-il besoin des palettes en questions et se sont servis... que Dieu leur pardonne !" Et on passe à autre chose. Par contre lorsque ça se reproduit une seconde fois, sachant que l'obtention d'un chariot téléporté pour aller dans le fin fond de l'entrepôt chercher les palettes de bacs gris en question équivaut à une Croisade, on commence à fulminer sérieusement, tel un taureau lâché dans le centre le l'arène et prêt à en découdre.

Aussi, et afin que la chose ne se reproduise plus, on s'arme d'un esprit ironique et sévère, laconique et acide, et on rédige une note digne de ce nom pour éloigner les malfaisants.

Cela fait 20 ans que je travaille dans l'entreprise qui est la mienne. Longtemps tout dévoué à une cause musicale, je n'ai jamais cherché à évoluer professionnellement, ne me servant de mon emploi que pour subvenir à mes besoins, consacrant la majeure partie de mon temps à un groupe de Rock... et ce durant un peu plus de 15 ans. Cependant j'ai une certaine réputation à mon travail : il ne faut pas me faire chier et les cadres comme les syndicats se tiennent plutôt en dehors de mon chemin, à l'exception des très rares personnes qui ont compris mon mode de fonctionnement et qui acceptent d'avoir une vie sociale avec moi. Les autres se contentant de tenir leur distance ou de me snober afin de bien me faire comprendre que, socialement, ils me dominent... tout en sachant intimement qu'ils ne pourront JAMAIS tenir tête à la personne que je suis sur le plan des idées, de la culture et... qui ne font que bomber le torse et sortir leurs pics en plastique afin de tenter, maladroitement, de m'impressionner. Mais passons... Là n'est pas le propos. 

Je rédige donc un mot en faisant preuve de second degré et de beaucoup d'humour. Note que je m'empresse de coller sur les palettes de bacs que je me mets de côté quotidiennement, comme je vous l'ai expliqué... et j'attends les réactions...

"Aux petits malins qui n'ont pas assez d'huile de coude pour se retirer les pouces du cul et aller se chercher leurs bacs eux-mêmes, sachez que je vous ai à l'oeil. Si je vous attrape, je vous clouerai sur une planche et je vous regarderai sécher. Je me réjouis d'avance."

Et je signe de mon diminutif, Nebo, connu de tous.

Je colle les mots sur mes piles de bacs vers 13h00. Je commence mes horaires à midi.

Vers le milieu de l'après-midi, mon attente est comblée.

Ma responsable directe, appelons-la "MN", m'appelle sur mon téléphone de poste pour me demander de venir sur le lieu de l'outrage et du délit ! Je me précipite pour trouver deux noirs redoutablement remontés contre ma personne et singulièrement énervés. Le plus grand et le plus costaud prend aussitôt la parole, avec un accent à découper au couteau et s'ensuit un échange, entre lui et moi, sous le regard médusé de ma responsable et des siens que je vais tenter, au mot prêt de vous retranscrire ici le plus fidèlement possible. Appelons-le Mahmadou !

MahmadouC'est pas bien ce mot que t'as écrit !

MoiCher monsieur, il semblerait que vous n'ayez pas le sens de l'humour, ni celui de l'ironie, je vous demande cependant de bien avoir l'amabilité de me vouvoyer car nous n'avons élevé ni les poules ni les chèvres ensemble.

MahmadouChacun son point de vue. Pour moi tes propos sont inadmissibles et je te dirais "tu" si j'en ai envie.

MoiEt bien adonnons-nous à un inventaire détaillé : qu'est-ce qui vous a à ce point dérangé dans ma note cinglante ?

MahmadouSaint quoi ?

MoiCinglante.

MahmadouEst-ce que tu réalises que si nous étions dehors je te casserais la gueule ?

MoiJe réalise surtout que devant les personnes de votre sorte je ne baisserai jamais les yeux. Jamais.

MahmadouFranchement, "huile de coude", "pouces dans le cul", ce ne sont pas des choses que l'on doit dire à l'endroit de ses collègues salariés !

MoiCher môssieur, sâchez que vous aurez beau chercher en Grandes Surfaces ou en Pharmacie vous ne trouverez nulle part de l'huile de coude en bouteille... quant aux pouces dans l'cul, c'est au sens figuré... non au sens propre. Connaissez-vous la différence entre sens figuré et sens propre ?

Mahmadou???? !!!! ????

MoiC'est comme pour se faire enculer, au sens propre ça peut être très agréable, au sens figuré ça ne l'est jamais ! Et j'ai un anus qui est sensible... au sens propre comme au sens figuré !

Mahmadou!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ???? !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(Il me jette une boule de papier et commence à gronder ! Ma Responsable, MN, s'interpose entre lui et moi.)

MoiSi vous ne vous sentez pas concerné par ma note cinglante, je ne vois pas pourquoi vous vous mettez dans un tel état ?!! A moins que ce soit vous qui m'ayez substitué mes piles de bacs ou alors que vous sachiez qui l'a fait.

(A ce moment l'autre noir regarde ses chaussures en se mordant les lèvres.)

MahmadouEn tant que représentant du personnel je ne puis tolérer que l'on s'adresse ainsi à ses collègues de travail. Clouer sur une planche !!! C'est quand même fort de café !

Moi"Représentant du personnel" ?!!! MAIS IL FALLAIT COMMENCER PAR Là !!! Le voilà-t-y pas qui s'sent investi d'une mission presque divine, une sainte croisade. De quoi justifier ses galons. Eh ! Môssieur, vous représentez qui vous voulez, mais pas moi... je n'ai pas voté pour vous et votre clique de staliniens mal baisés.

MahmadouQuoi ???!!!!

Moi : Si vous étiez un poivron ou un piment, je puis imaginer que je vous aurais volontier cloué sur une planche pour vous laisser sécher en plein soleil, mais comme vous êtres un homme, je ne puis m'imaginer vous le faire même en temps de guerre et même si l'envie ne me manquait pas de le faire. Ironie cher collègue... Ironie ! 

Mais à ce moment-là, MN me repousse et me dit d'aller voir gentiment ailleurs si j'y suis.

Fin du semblant de pugilat !

Il est une nouvelle race de "représentants du personnel"... qui nous promet de langoureux lendemains. J'attends les suites disciplinaires, éventuelles, de cette affaire rigolote à pleurer.

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20/12/2012

Le Centre

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« Pour nous, disait un industriel japonais, le budô, le théâtre nô, le kabuki sont des nourritures ; le fond de notre âme est très ancien. C'est pourquoi nous pouvons être modernes ou ultra­modernes sans perdre nos racines. Rien, au Japon, n'est sé­paré : le goût léger du saké (ou vin de riz), la saveur des poissons crus (sashimi), le respect que nous accordons à nos traditions et la vénération que nous apportons à notre empereur, tout cela ne fait qu'un tout. La différence entre nous et l'Occident, c'est qu'il nous reste un centre, ou ce que vous appelez une âme. Le centre, c'est aussi le noyau. Sans lui, le fruit dépérit et meurt. »

Michel Random, La Stratégie de l'invisible

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19/12/2012

Du bon côté de la barricade...

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« -- J’espère simplement, poursuivait Gravereau, que vous n’avez été, au cours de cette période, ni un dénonciateur, ni un fanatique. Cela me serait aussi désagréable que si vous l’aviez été dans la période qui a suivi.
-- Vous pouvez être tranquille, je ne l’ai pas été ! Au moment où la vengeance et la haine auraient pu me retourner contre mes amis de la veille, les résistants au côté desquels je m’étais battu, au nom de l’avenir et de la liberté, ont assassiné mon père. Peu importent ses erreurs. Il était mon père. Sa mort me rangeait parmi les vaincus. Il n’est pas mathématiquement exact qu’une révolution signifie que la moitié du pays sorte de prison pour y enfermer l’autre moitié. Il y en a toujours qui vont les deux fois en prison. Il y en a aussi qui échappent les deux fois et se réveillent du bon côté de la barricade avec un toupet que favorise la confusion générale. »

Michel Déon, La corrida

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18/12/2012

Vingt-cinq ans suffisent à rendre lâche un peuple intrépide

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« Peu d’auteurs ont écrit des choses aussi exaltantes sur le caractère français que les premières pages de La Chartreuse de Parme. Elles chantent le caractère français en 1796. Nous avons vu par les deux guerres de 1914 et de 1939 que vingt-cinq ans suffisent à rendre lâche un peuple intrépide. La société de Louis-Philippe, si remarquable à tant d’égards, était évidemment moins intéressante que la société de la Révolution, où tout était fait par des hommes jeunes et pauvres. On comprend que Stendhal, qui avait eu le bonheur d’être le témoin de "miracles de bravoure et de génie" méprisât les Bourbons, les Orléans, leurs banquiers et leur police. Les compagnons de Napoléon ont cru pendant quelques années que la France était l’avenir du monde. Avec une telle idée, le patriotisme est enivrant. Heureux ceux qui vivent ces époques où la nation couvre tous ses fils de sa gloire ! En 1815, les hommes qui depuis Valmy et Jemmapes accouchaient l’avenir devinrent des anciens combattants ; et le style Empire, ce style des temps nouveaux, devint du passé. »

Jean Dutourd, L'âme sensible

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17/12/2012

Playmobil...

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Un jouet ça parle...

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Le premier serviteur du peuple

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« Un roi n’est pour moi que le premier serviteur du peuple, le protecteur naturel du peuple contre les puissantes oligarchies – hier les féodaux, à présent les trusts – il est le droit du peuple incarné, le droit et l’honneur du peuple... A quoi peut bien servir un roi conservateur ? »

Georges Bernanos, cité par Paul Serant in Les dissidents de L’action Française

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...entre l’amertume et l’angoisse

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« D’une manière générale, vous serez bringuebalé entre l’amertume et l’angoisse. Dans les deux cas, l’alcool vous aidera. L’ essentiel est d’obtenir ces quelques moments de rémission qui permettront la réalisation de votre œuvre. Ils seront brefs ; efforcez vous de les saisir.

N’ayez pas peur du bonheur ; il n’existe pas. »

Michel Houellebecq, Rester vivant

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Le vrai héros s’amuse tout seul

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« Mais le monde est fait de gens qui ne peuvent penser qu’en commun, en bandes.  Il y a aussi des gens qui ne peuvent s’amuser qu’en troupe.
Le vrai héros s’amuse tout seul. »

Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu

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