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03/06/2014

Au milieu de l’extraordinaire silence qui m’accueillait soudain

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il est ahurissant de voir la facilité avec laquelle s’écroule la dignité de certains êtres. À la réflexion, cela est normal puisque la dignité en question n’est maintenue chez eux que par d’incessants efforts contre leur propre nature. »

« On se demandait où était la guerre — ce qui, en elle, était ignoble. Et on s’aperçoit qu’on sait où elle est, qu’on l’a en soi — qu’elle est, pour la plupart, cette gêne, cette obligation de choisir qui les fait partir avec le remords de n’avoir pas été assez courageux pour s’abstenir ou qui les fait s’abstenir avec le regret de ne pas partager la mort des autres. »

« Je me suis trouvé dans ce compartiment de première, éclairé, chauffé, j’ai fermé la porte derrière moi et j’ai baissé tous les stores. Et alors, une fois assis, au milieu de l’extraordinaire silence qui m’accueillait soudain, je me suis senti délivré. Délivré d’abord de tous ces jours haletants qui venaient de passer, de cet effort pour dominer ma vie, de ces tumultes difficiles. Tout se taisait. Le wagon vibrait doucement. Et si j’entendais derrière les vitres les froissements de la nuit pluvieuse, je l’entendais encore comme un silence. »

Albert Camus, Carnets

 

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