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30/01/2015

Ceci n'est plus une femme...

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Un plaisir, l’objet d’un désir

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« N’empêche : ce qui combat le mieux la fatigue, c’est le désir. Beaucoup de gens, en voyage, répètent qu’ils ne peuvent plus s’intéresser à rien parce qu’ils sont fatigués. Mais à moins qu’il ne s’agisse de vieillards, ou de malades, c’est tout le contraire : ils sont fatigués parce qu’ils ne s’intéressent à rien, ou à peu de chose, ou très modérément, par convention. Un palais de plus, une salle d’un musée, une église supplémentaire, c’est pour eux une épreuve ajoutée, nullement une curiosité nouvelle à satisfaire, un plaisir, l’objet d’un désir. Plus chiche leur intérêt, plus grande leur lassitude. »

Renaud Camus, Lundi 27 avril 1987 in "Vigiles - Journal 1987"

 

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Tous les Français sont monarchistes

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« La sensibilité française, en 1789, était déjà formée depuis longtemps, et cent cinquante ans d’apparente réaction contre le passé ne suffisent pas à modifier profondément nos réactions morales, notre conception particulière du devoir, de l’amour, de l’honneur. De sorte que le rythme profond de notre vie intérieure n’est en rien différent de celui d’un contemporain de Louis XVI. En ce sens on peut dire que tous les Français sont monarchistes comme moi. Ils le sont sans le savoir. Moi, je le sais. »

Georges Bernanos, Nous autres Français

 

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Chacun parlait ici selon l'éducation qu'il avait reçue

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« Je prends plaisir à rappeler ici une anecdote concernant l'un des favoris de Xerxès, grand roi de Perse, et deux Spartiates. Lorsque Xerxès faisait ses préparatifs de guerre pour conquérir la Grèce entière, il envoya ses ambassadeurs dans plusieurs villes de ce pays pour demander de l'eau et de la terre - c'était la manière qu'avaient les Perses de sommer les villes de se rendre. Il se garda bien d'en envoyer à Sparte ni à Athènes parce que les Spartiates et les Athéniens, auxquels son père Darius en avait envoyés auparavant, les avaient jetés, les uns dans les fossés, les autres dans les puits en leur disant : "Allez-y, prenez là de l'eau et de la terre, et portez-les à votre prince." Ces gens ne pouvaient souffrir que, même par la moindre parole, on attentât à leur liberté. Les Spartiates reconnurent qu'en agissant de la sorte, ils avaient offensé les dieux, et surtout Talthybie, le dieu des héraults. Ils résolurent donc, pour les apaiser d'envoyer à Xerxès deux de leurs concitoyens afin que, disposant d'eux à son gré, il pût se venger sur eux du meurtre des ambassadeurs de son père.

Deux Spartiates, l'un nommé Sperthiès et l'autre Bulis, s'offrirent comme victimes volontaires. Ils partirent. Arrivés au palais d'un Perse nommé Hydarnes, lieutenant du roi pour toutes les villes d'Asie qui étaient sur les côtes de la mer, celui-ci les accueillit fort honorablement, leur fit grande chère et, de fil en aiguille, leur demanda pourquoi ils rejetaient si fort l'amitié du roi. "Spartiates, dit-il, voyez par mon exemple comment le Roi sait honorer ceux qui le méritent. Croyez que si vous étiez à son service et qu'il vous eût connus, vous seriez tous les deux gouverneurs de quelque ville grecque." Les Lacédémoniens répondirent : "En ceci, Hydarnes, tu ne pourrais nous donner un bon conseil ; car si tu as essayé le bonheur que tu nous promets, tu ignores entièrement celui dont NOUS jouissons. Tu as éprouvé la faveur du roi, mais tu ne sais pas quel goût délicieux a la liberté. Or si tu en avais seulement goûté, tu nous conseillerais de la défendre, non seulement avec la lance et le bouclier, mais avec les dents et avec les ongles".

Seuls les Spartiates disaient vrai, mais chacun parlait ici selon l'éducation qu'il avait reçue. Car il était aussi impossible au Persan de regretter la liberté dont il n'avait jamais joui qu'aux Lacédémoniens, qui l'avaient savourée, d'endurer l'esclavage. »

Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire

 

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Le monde nous quitte bien avant qu’on s’en aille pour de bon

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« Au fond, j’étais devenu de plus en plus comme Baryton, je m’en foutais. Tout ça qu’il me racontait Robinson de son aventure à Toulouse n’était plus pour moi du danger bien vivant, j’avais beau essayer de m’exciter sur son cas, ça sentait le renfermé son cas. On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu’on s’en aille pour de bon.
Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous décidez un beau jour à en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s’y mettre. On en a bien marre de s’écouter causer... On abrège... On renonce... Ça dure depuis trente ans qu’on cause... On ne tient plus à avoir raison. L’envie vous lâche de garder même une petite place qu’on s’était réservée parmi les plaisirs… On se dégoûte… Il suffit désormais de bouffer un peu, de se faire un peu de chaleur et de dormir le plus qu’on peut sur le chemin de rien du tout. Il faudrait pour reprendre de l’intérêt trouver de nouvelle grimaces à exécuter devant les autres… Mais on n’a plus la force de changer son répertoire. On bredouille. On se cherche bien encore des trucs et des excuses pour rester là avec eux les copains, mais la mort est là aussi elle, puante, à côté de vous, tout le temps à présent et moins mystérieuse qu’une belote. Vous demeurent seulement précieux les menus chagrins, celui de n’avoir pas trouvé le temps pendant qu’il vivait encore d’aller voir le vieil oncle à Bois-Colombes, dont la petite chanson s’est éteinte à jamais un soir de février. C’est tout ce qu’on a conservé de la vie, ce petit regret bien bien atroce, le reste on l’a plus ou moins bien vomi au cours de la route, avec bien des efforts et de la peine. On n’est plus qu’un vieux réverbère à souvenirs au coin d’une rue où il ne passe déjà presque plus personne. »

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

 

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Ils organisent méthodiquement l’Enfer, où nous nous consumons

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« Nos maîtres furent de tout temps nos ennemis et maintenant plus que jamais, plus que jamais nos maîtres sont faillibles, car si nous sommes innombrables, c’est leur faute, voilà des siècles et des millénaires qu’ils veulent que les subalternes multiplient, afin de les embesogner et de les mener à la mort.

Aujourd’hui même que le monde éclate et que la terre manque aux hommes, leur rêve est de construire des maisons ayant cinquante étages et d’industrialiser l’oecumène, sous le prétexte de fournir aux besoins de ces milliards qui naissent, car il leur faut toujours plus de vivants, toujours, malgré ce qu’ils affirment. Ils organisent méthodiquement l’Enfer, où nous nous consumons, et pour nous empêcher de réfléchir, ils nous proposent des spectacles imbéciles, où notre sensibilité se barbarise et notre entendement achèvera par se dissoudre, ils iront consacrer ces jeux en présidant à leur manie avec toute la pompe convenable.

Nous revenons au cirque de Byzance et nous en oublions nos vrais problèmes, mais sans que ces problèmes nous oublient, nous les retrouverons demain et nous savons déjà que lorsqu’ils seront insolubles, nous irons à la guerre. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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Tant d’hommes et femmes qui se ratent

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« Il y a tant d’hommes et femmes qui se ratent ! Qu’est-ce qu’ils deviennent ? De quoi vivent-ils ? C’est terriblement injuste. Il me semble que si je ne t’avais pas connu, j’aurais passé ma vie à te haïr. »

Romain Gary, Clair de femme

 

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Un terrible dépaysement

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« Au fond, ce qui me donne le plus de mal dans le Tour de France, ce n’est pas le papier à faire, c’est le papier à fleurs, celui de nos chambres d’hôtel, sur les murs contre lesquels nous poussons nos tables pour écrire et qui change constamment, nous plongeant au préalable dans un terrible dépaysement. »

« Assis sur le bord du trottoir, perdus dans leurs méditations individuelles, avec une gravité lointaine qui rejoint la mastication du casse-croûte, les hippies font chanvre à part. »

« J’espère avoir écrit un livre assez mauvais pour qu’on n’en dise pas du mal. »

Antoine Blondin, Un malin plaisir

 

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