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26/09/2016

A Trend...

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Not Yet Offended ? Be Patient !

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Préliminaires...

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Méchoui...

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Je précise que je n'en mangerais en aucune manière...

 


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...ça va trop loin...

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Voir quelqu'un travailler...

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25/09/2016

Le Temps sacré

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« Le Temps sacré est par sa nature même réversible, dans le sens qu’il est, à proprement parler, un Temps mythique primordial rendu présent. Toute fête religieuse, tout Temps liturgique, consiste dans la réactualisation d’un événement sacré qui a eu lieu dans un passé mythique, "au commencement". Participer religieusement à une fête implique que l’on sort de la durée temporelle "ordinaire" pour réintégrer le Temps mythique réactualisé par la fête même. Le Temps sacré est par suite indéfiniment récupérable, indéfiniment répétable. D’un certain point de vue, on pourrait dire de lui qu’il ne "coule" pas, qu’il ne constitue pas une "durée" irréversible. C’est un Temps ontologique par excellence, "parménidien" : toujours égal à lui-même, il ne change ni ne s’épuise. »

Mircea Eliade, Le sacré et le profane

 

 

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Waswas

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13/09/2016

Schizophrénie...

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Corbeille...

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12/09/2016

Les pôles opposés de l'être et du néant

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« La nature de cet humanisme qui, en d'autres temps, se présentait si pur et si élevé, est mise à nu et démasquée. Si Dieu n'est pas, alors l'homme n'est pas non plus, voilà ce que notre temps découvre de façon expérimentale. La nature du socialisme est mise à nu et démasquée, ses limites dernières sont manifestes ; de même, est mis à nu et démasqué le fait que l’irréligion, la neutralité religieuse n'existent pas, qu'à la religion du Dieu Vivant est seulement opposée la religion du diable, qu'à la religion du Christ est seulement opposée la religion de l'Antéchrist, le royaume de l'humanisme neutre qui voulait s'installer dans la sphère moyenne, entre ciel et enfer, se décompose, et alors se découvre l'abîme supérieur et inférieur. Au Dieu-Homme est opposé non pas l'homme du royaume neutre et moyen, mais l'homme-dieu, l'homme qui s'est mis lui-même à la place de Dieu. Les pôles opposés de l'être et du néant se découvrent. »

Nicolas Berdiaev, Un nouveau Moyen Âge

 

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Jeux...

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Genoux...

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Summer Reading...

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Relâcher et briser tous les liens qui attachent l’homme à sa terre

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« On s’attache comme à plaisir à relâcher, à briser tous les liens qui attachent aujourd’hui l’enfant, et demain l’homme, à sa terre. Leur langue maternelle, ils ne la parlent plus. On leur apprend à la mépriser. Ce faisant, on ne s’aperçoit pas que ce ne sont pas les mots qu’on détruit, mais des affections vivaces et des manières profondes de sentir. »

Maurice Barrès, La colline inspirée

 

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Ridicule

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"En France, le ridicule ne tue pas. On en vit." (Henri Jeanson in "Lady Paname")


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11/09/2016

On a tout fait à l’envers pour tout remettre à l’endroit

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« Laisse moi te dire, Patrice, qu’à l’époque du punk on se prenait pour les meilleurs en fréquentant les pires. On a tenté par tous les moyens d’immortaliser notre adolescence au point d’en sacrifier notre enfance comme notre vieillesse. Après la mort de nos pères, mais avant la naissance de nos fils, on a tout donné dans une poignée d’années immortelles et historiques. Le punk n’est rien d’autre qu’une hypertrophie de l’instant jubilatoire au service de l’éphémère inoubliable. Nous avons tellement aimé notre adolescence qu’on en a graffité tous les murs. A force d’échecs, on a fini par obtenir du style. A force de ne pas faire comme les autres, on s’est détaché de la masse. Au lieu de nous marier, on a chahuté les mondanités. Au lieu de faire des gosses, on a entraîné ceux du quartier. Plutôt que de signer un emploi sécurisé, on a décidé de ne pas collaborer en pourrissant la situation. Au lieu de nous cacher pour vivre heureux, on est sorti de chez nous pour tartiner notre malheur. Nous savions que pour devenir nos propres maîtres, il fallait accepter notre esclavage. On a tout fait à l’envers pour tout remettre à l’endroit. Nous avons commencé par crever avant de donner la vie. On est resté tout seul tous ensemble. On s’est suicidé pour s’encourager à vivre. On s’est détesté pour apprendre à s’aimer. On a jeté la gratuité par la fenêtre pour ne pas se faire acheter. »

Voto, dessinateur Punk, cité par Patrice Herr Sang in Vivre pas survivre

 

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Ici Radio-Libre-Adonaï

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« Ici Radio-Subterranea, station troglodyte de l’abattoir 17, ici tout ce qui se déchire d’un seul coup comme la chair d’une enfant violentée, ici tout ce qui pénètre dans le corps et les esprits telle une seringue remplie de venin, ici tout ce qui appelle à l’aide dans le silence mordoré des astres nocturnes, ici tout ce qui aiguise son couteau pour le sacrifice, ici Radio-Libre-Adonaï, ici l’homme seul, avec sa femme et son enfant, au pied du volcan ruminant sa prochaine éruption, ici l’homme qui marchait sur les cendres. »

Maurice G. Dantec, American Black Box. Le Théâtre des opérations 3 : journal métaphysique et polémique

 

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15 Years...

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« Le 11 Septembre a été l’actualisation d’une schize - sans doute terminale - dans l’histoire humaine. Voici la première guerre mondiale CIVILE. Des appareils civils frappent des tours civiles, des civils détournent des avions remplis de civils pour accomplir leur "mission" purement "symbolique". C’est l’évacuation du militaire hors de la sphère de la guerre, c’est non pas le choc des civilisations, mais leur disjonction absolue, car "synthétique", "globale". »

Maurice G. Dantec - 15 novembre 2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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08/09/2016

Jetant sur toute chose un voile de crêpe noir

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« Paris aujourd'hui n'est plus ce qu'il était jadis. Un nuage menaçant plane sur ses tours, et assombrit la physionomie de cette ville somptueuse. Le luxe qui y régnait autrefois a quitté ce séjour préféré, en jetant sur toute chose un voile de crêpe noir, et ne laissant à sa place qu'un reflet incertain de sa splendeur passée. Les horreurs de la révolution ont chassé de Paris ses plus riches habitants ; la haute noblesse a émigré, et ceux qui sont restés vivent pour la plupart très-retirés, dans le cercle restreint de leurs amis et de leurs proches parents.

"Ici, me disait l'abbé X., en suivant avec moi la rue Saint-Honoré et en désignant avec sa canne de grandes maisons inhabitées, ici, chez le marquis D., se réunissaient le dimanche les femmes à la mode, les hommes de haut parage, les beaux esprits les plus renommés ; les uns jouaient, les autres dissertaient sur la philosophie, sur les sentiments, sur le goût, sur le beau idéal. Là, chez la comtesse A., venaient tous les jeudis les plus profonds politiques des deux sexes ; on y comparait les idées de Mably à celles de Jean-Jacques, on les discutait et l'on posait les bases d'une nouvelle utopie. Là encore, chez la baronne F., M. lisait chaque samedi ses commentaires sur la Genèse, peignant à de jeunes femmes l'antique et informe chaos sous des dehors si épouvantables, qu'elles s'en trouvaient mal de frayeur et d'angoisse. Vous arrivez à Paris trop tard, mon cher monsieur, les beaux jours sont loin de nous ; on ne soupe plus, la bonne compagnie s'est éparpillée dans tous les coins du monde. Un homme 'comme il faut' ne sait plus aujourd'hui que faire, que devenir ni où passer sa soirée."

Toutefois l'abbé avouait lui-même que les Français avaient depuis longtemps désappris l'art de s'amuser en société, comme ils le possédaient au siècle de Louis XIV, alors qu'ils fréquentaient les salons de la fameuse Marion Delorme, de la comtesse de la Suze, de Ninon Lenclos, où Voltaire lisait ses premiers vers, où Voiture, Saint- Evremond, Ménage, faisaient briller leur bel esprit et dictaient les lois du goût et de la sociabilité.
"C'est John Law, continua l'abbé, c'est cet aventurier, avec sa malheureuse banque, qui a mis à néant la richesse et l'amabilité des Parisiens, en faisant de nos joyeux marquis des marchands de papier et des usuriers. Dans ces mêmes lieux où les délicatesses d'un esprit enjoué se plaisaient à revêtir les formes d'une conversation fine et élégante, on ne parla plus que du prix courant des billets de banque, et les salons se transformèrent en bourses ou en marchés. Cela n'a pas duré sans doute : Law fut forcé de fuir. Mais la vraie gaieté française ne revint pas, ou ne revint qu'exceptionnellement, à de rares intervalles, dans les salons de Paris. On se mit à jouer aux cartes avec frénésie. De jeunes femmes se donnaient des soirées pour se ruiner entre amies, à tour de rôle, ne songeant plus à plaire ni à charmer les hommes par leur esprit. Ensuite, la mode tourna aux perroquets et aux économistes, aux intrigues académiques, à l'Encyclopédie, aux calembours, au magnétisme, à la politique. Nos belles dames se firent auteurs, et trouvèrent ainsi le moyen... d'endormir leurs amants. Tout le monde se mêlait de philosophie, se donnait de l'importance ; on forgeait des mots nouveaux, étranges et bizarres, que Racine et Boileau n'eussent pu ni comprendre ni accepter, et je ne sais vraiment où nous en serions arrivés de malaise et d'ennui, si les foudres de la Révolution ne fussent venues soudain éclater sur nos têtes..."

Ceci dit, l'abbé me serra la main et me quitta. »

Nikolaï Karamzine, Lettres d'un voyageur russe, en France, en Allemagne et en Suisse

 

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Tout ici-bas naît et s'élève, et tout passe, les peuples comme les fleurs

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« Des plaines fertiles s'étendent au loin sur les deux bords de la rivière ; on voit ça et là des collines et des monticules ; partout de jolis hameaux, des vergers, des maisons de campagne, des châteaux avec leurs tours et tourelles ; une culture très avancée, l'industrie et ses bienfaisants résultats. Je voyais en imagination l'état primitif de ces beaux rivages : la Saône roulant ses vagues dans le désert, au sein de ténébreuses forêts ; des hommes presque sauvages se cachant dans de profondes cavernes ou sous les branchages de chaînes séculaires. Quelle métamorphose !... Que de temps il a fallu pour faire effacer les traces de cet état primordial !
 Cependant il pourrait se faire, mes amis, qu'un jour ces mêmes lieux redevinssent déserts et sauvages. Un jour, à la place de ces jolies filles que j'aperçois sur le rivage occupées à peigner leurs chèvres au poil blanc, peut-être verra-t-on rôder des animaux féroces et rugissants comme dans les solitudes de l'Afrique ! Observez un peu les variations de la nature ; lisez l'histoire des nations ; allez en Syrie, en Egypte, en Grèce, et dites-moi si mon hypothèse est dénuée de vraisemblance ! Tout ici-bas naît et s'élève, et tout passe, les peuples comme les fleurs. Dés lors, qu'y aurait-il d'absurde à supposer que ce beau pays de France, si beau par son climat, par ses produits, par le génie de ses habitants, par ses arts et son industrie, puisse devenir dans la suite des siècles semblable à l'Egypte, telle que nous la voyons aujourd'hui ?
 Une chose me console. Si les nations périssent, le genre humain ne meurt pas. Un peuple est remplacé par un autre, et si l'Europe est condamnée à déchoir, eh bien ! on verra de nouvelles sociétés civiles surgir dans le nouveau monde ou ailleurs, et les sciences, les arts, l'industrie refleurir de plus belle dans ces lointains pays. Là où vécurent Homère et Phidias végètent aujourd'hui des ignorants et des barbares. D'autre part, le nord de l'Europe applaudit aux accents inspirés du chantre de la Messiade , et l'on voit Bonnet au pied du Jura, Kant à Koenigsberg, disputer à Platon la palme de la philosophie...»

Nikolaï Karamzine, Lettres d'un voyageur russe, en France, en Allemagne et en Suisse

 

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Heureux quand nous ne croyons pas, avec tous les laïques, avec tous les primaires

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« Beaucoup plus que nous ne le voulons, beaucoup plus que nous ne le croyons, beaucoup plus que nous ne le disons tous formés par des habitudes scolaires, tous dressés par des disciplines scolaires, tous limités par des limitations et des comodités scolaires, nous croyons tous plus ou moins obscurément que l'humanité commence au monde moderne, que l'intelligence de l'humanité commence aux méthodes modernes ; heureux quand nous ne croyons pas, avec tous les laïques, avec tous les primaires, que la France commence exactement le premier janvier dix-sept cent quatre-vingt-neuf, à six heures du matin. »

Charles Péguy, Mystique et politique

 

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J’appartiens à la famille des épouses maudites

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« Le mariage ne consiste pas dans la bénédiction du prêtre mais dans la consommation de l’acte… Un jour, j’ai découvert qu’un bel antiquaire tenait une place dans la vie de Marcel. J’ai quitté la maison en brandissant un couteau. Heureusement pour lui il était absent. Une autre fois, je suis retournée chez sa mère. Elle m’a dit : "Il y a assez d’un défroqué dans la famille." Enfin… Chacun doit porter sa croix et j’en remercie Dieu. Mais qu’elle est lourde ! J’appartiens à la famille des épouses maudites qui s’appelaient Mme Oscar Wilde, Mme Paul Verlaine, Mme André Gide. Je suis une sainte qui sacrifie sa vie à un damné. »

Elise Jouhandeau, cité par Christian Millau dans "Au galop des hussards"

 

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07/09/2016

Qui donc vit plus de quarante ans ? Les imbéciles, et les canailles...

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« Non seulement je n’ai pas su devenir méchant, mais je n’ai rien su devenir du tout : ni méchant ni gentil, ni salaud, ni honnête — ni un héros ni un insecte. Maintenant que j’achève ma vie dans mon trou, je me moque de moi-même et je me console avec cette certitude aussi bilieuse qu’inutile: car quoi, un homme intelligent ne peut rien devenir — il n’y a que les imbéciles qui deviennent. Un homme intelligent du XIXe siècle se doit — se trouve dans l’obligation morale — d’être une créature essentiellement sans caractère ; un homme avec un caractère, un homme d’action, est une créature essentiellement limitée. C’est là une conviction vieille de quarante ans. Maintenant j’ai quarante ans — et quarante ans, c’est toute la vie : la vieillesse la plus crasse. Vivre plus de quarante ans, c’est indécent, c’est vil, c’est immoral. Qui donc vit plus de quarante ans ? Répondez, sincèrement, la main sur le coeur ! Je vous le dis, moi : les imbéciles, et les canailles. Je leur dirai en face, à tous ces vieux, à tous ces nobles vieux, à ces vieillards aux cheveux blancs, parfumés de benjoin ! Je le dirai à la face du monde ! J’ai bien le droit de le dire, je vivrai au moins jusqu’à soixante ans. Je survivrai jusqu’à soixante-dix ! Et jusqu’à quatre-vingts ! … Ouf, laissez-moi souffler. 

( … )

Parce que, chez ceux qui savent se venger, ou qui savent se défendre, en général — comment cela se passe-t-il ? Eux, dès qu’ils sont possédés, disons, par l’idée de vengeance, ils n’ont plus rien en eux que leur idée aussi longtemps qu’ils n’atteignent pas leur but. Un monsieur de ce genre vous fonce droit au but, comme un taureau furieux, cornes baissées, il n’y a guère qu’un mur qui vous l’arrêtera. (A propos : devant le mur, ce genre de messieurs, je veux dire les hommes spontanés et les hommes d’action, ils s’aplatissent le plus sincèrement du monde. Pour eux, ce mur n’est pas un obstacle comme, par exemple, pour nous, les hommes qui pensons, et qui, par conséquent, n’agissons pas; pas un prétexte pour rebrousser chemin, prétexte auquel, le plus généralement, nous ne croyons pas nous-mêmes, mais auquel nous réservons le meilleur accueil. Non, ils s’aplatissent de tout coeur. Le mur agit sur eux comme un calmant, une libération morale, comme quelque chose de définitif, quelque chose même, je peux dire, de mystique…Mais — plus tard avec le mur.) Eh bien, c’est cet homme spontané que je considère, moi, comme l’homme le plus normal, tel que l’imaginait sa tendre mère - la nature - quand elle le mit au monde. Cet homme-là, j’en suis jaloux jusqu’à m’en faire tourner la bile. Il est idiot, nous n’en discuterons pas, mais qui vous dit qu’un homme normal ne devrait pas être un idiot — qu’en savez-vous ? Peut-être est-ce même très bien. »

Fiodor Dostoïevski, Les carnets du sous-sol

 

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Une tournure qu’on se donne

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« Mais c’est la mode maintenant d’être vertueux et chrétien, c’est une tournure qu’on se donne ; on se pose en saint Jérôme, comme autrefois en don Juan ; l’on est pâle et macéré, l’on porte les cheveux à l’apôtre, l’on marche les mains jointes et les yeux fichés en terre ; on prend un petit air confit en perfection ; on a une Bible ouverte sur sa cheminée, un crucifix et du buis bénit à son lit ; l’on ne jure plus, l’on fume peu, et l’on chique à peine. — Alors on est chrétien, l’on parle de la sainteté de l’art, de la haute mission de l’artiste, de la poésie du catholicisme… »

Théophile Gautier, Préface de "Mademoiselle de Maupin"

 

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