Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/09/2016

Il leur reste encore l'espoir de se faire reconnaître par Satan

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Evidemment, il leur reste encore l'espoir de se faire reconnaître par Satan. Berniques ! Ils peuvent l'attendre longtemps, leur petit noël noir ! Ils peuvent les mettre dans la cheminée, leurs souliers ! Voilà déjà que le diable se lasse d'y déposer des tas de mécaniques aussi vite démodées qu'inventées, il n'y met plus maintenant qu'un minuscule paquet de cocaïne, d'héroïne, de morphine, une saleté de poudre quelconque qui ne lui coûte pas cher. Pauvres types ! Ils auront usé jusqu'au péché. »

Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le rêve de toute femme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je me demandais si j’étais fait pour les garçonnières, lorsqu’on m’enleva mes doutes en me mettant en prison : décidément, je préférais la vie familiale.
Suzanne, débarrassée de moi, rajeunit. Elle avait enfin réalisé le rêve de toute femme, recevoir une pension alimentaire d’un mari discret et occupé. Au marché de la rue du Poteau, on lui disait : "Mademoiselle", ce qui la rendait presque aussi fière que la sympathie du Taudis. »

Maurice Bardèche, Suzanne et le taudis

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'écologie politique, une vaste imposture

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« En France comme en Allemagne, le paradoxe des écologistes politiques, c'est qu'ils font de la politique, mais pas d'écologie. On chercherait en vain dans leurs programmes de véritables propositions écologiques, comme l'organisation continentale du "ferroutage" (les camions sur trains, non plus sur autoroute) ou la production de véhicules non polluants (GPL, électrique, etc), ou la lutte contre le "mitage" (dispersion de l'habitat en zones naturelles), l'épandage de lisier, la pollution phréatique des grands aquifères, l'épuisement halieutique des plateaux continentaux, les additifs alimentaires chimiques, l'excès d'insecticides, de pesticides, etc. A chaque fois que j'ai évoqué ces questions précises et concrètes avec un représentant des Verts, j'ai eu l'impression qu'elles ne le concernaient pas vraiment et qu'il ne les avait même jamais creusées. 
C'est que, m'a avoué un jour discrètement Brice Lalonde, la cible des Verts est le nucléaire diabolisé de manière magique, car assimilé à la "bombe atomique". Or leur objectif explicite de fermeture du parc nucléaire implique la remise en fonctionnement de centrales au fioul et au charbon autrement plus polluantes et dangereuses (et plus chères) que les centrales nucléaires et leurs aléas (déchets et risques d'aérosols radioactifs type Tchernobyl). La lutte anti-nucléaire est donc anti-écologique. Contre les marées noires et les émissions de dioxyde de carbone, les Verts donnent peu de la voix; contre le moindre incident sans gravité dans une centrale, c'est un concert de hurlements. Seulement voilà: les Verts n'osent pas s'en prendre au lobby pétrolier mondial qui, sans aucun doute, crache au bassinet pour intensifier la lutte anti-nucléaire. Le lobby nucléaire national est un ennemi beaucoup plus confortable. 

Il n'existe pas d'énergie non souillante et, à ce jour, le nucléaire est la moins sale des énergies industriellement maîtrisables. Il est extraordinaire de penser que, pour remplacer l'énergie la moins polluante, les Verts en arrivent (comme en Suède) à recourir à la réactivation des énergies fossiles les plus polluantes. Les cinq sources d'énergies peu salissantes alternatives au nucléaire (géothermique, solaire, éolienne, marémotrice, hydraulique) sont techniquement dans l'impossibilité de fournir les mégawatts nécessaires à un pays industriel.

  Comme l'extrême-gauche dans le domaine économique et social, les Verts se contentent de critiquer et de démolir. Jamais aucune étude, aucune proposition sérieuse n'émane de leurs rangs pour améliorer et rentabiliser les sources d'énergie précitées, assez propres, ou en imaginer d'autres. Par exemple : décentraliser la production d'électricité en installant sur tous les fleuves des dynamos immergées, version contemporaine des antiques moulins à eau, ou en construisant au large des côtes ventées des plates-formes éoliennes selon le concept d'une société hollando-flamande.

  Les mesures concrètes prises par les Verts au pouvoir sont souvent à se tordre de rire, comme l'annulation du percement du canal Rhin-Rhône obtenue par Madame Voynet. En conséquence : l'augmentation du trafic de marchandises par camions, entre la mer du Nord et la Méditerranée, engorgera davantage la route, voie la plus coûteuse et la plus polluante. 

En réalité, les Verts ne se préoccupent absolument pas d'écologie. C'est un simple prétexte. A preuve : ils se dépensent sans compter, en Allemagne et en France, pour défendre les naturalisations, la régularisation des clandestins, pour empêcher les expulsions légales, etc, mais bien peu pour défendre la cause écologique. L'écologie est le cache-sexe du gauchisme. 

L'écologie politique, comme on l'a vu avec les campagnes de Greenpeace, est une vaste imposture. Elle constitue un des innombrables déguisements -- comme les associations caritatives et humanitaires ou culturelles -- dont se sert l'extrême-gauche politique pour avancer ses pions et pallier son absence profonde de tout projet socio-économique alternatif. »

Guillaume Faye, L'Archéofuturisme

 

05:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/09/2016

Une irrésistible envie de proclamer

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Chaque fois que cela ne va pas et que j'ai pitié de mon cerveau, je suis emporté par une irrésistible envie de proclamer. C'est alors que je devine de quels piètres abîmes surgissent réformateurs, prophètes et sauveurs. »

Emil Cioran, De l'inconvénient d'être né

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Se reproduire sans l'intervention directe du mâle

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Dès lors la conversation était close, l'honneur sauf, la domination féminine rétablie, puisque ce sont les femmes qui, plus ou moins secrètement mais avec une volonté de mettre fin à ce secret et à cette discrétion par un principe légal d'égalité, règnent sur le monde – qui sont le monde, pourrait-on dire, en ce début de millénaire où il leur est possible de se reproduire sans l'intervention directe du mâle, tout souci de filiation, de nom, de famille étant désormais obsolète, l'eugénisme devenant une affaire de femmes, et les hommes ne vivant plus que dans leur propre reflet, dans le regard des autres, des femmes notamment, les sexes étant plus isolés que jamais, par-delà la laideur et la beauté, mais les laids et les beaux plus encore, parce que rares, objets de répulsion ou de convoitise extrêmes. »

Richard Millet, Le goût des femmes laides

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une dignité de façade, égalitaire et hypocrite

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je ne prévoyais bien sûr pas les déviations des manières de penser contemporaines pour qui, aujourd'hui, tout est beau, au moins moralement : une dignité de façade, égalitaire et hypocrite, qui fait non pas trouver réellement beaux les disgraciés, les obèses, les handicapés, les mongoliens, sur les amours desquels je n'aurais jamais pensé qu'on se pencherait un jour avec une curiosité d'ethnologues attendris, mais leur octroie une beauté plastique, il faut bien le dire, et j'en savais quelque chose, pour avoir surpris, à Siom, des accouplements de la sorte, ou contre nature, et les renvoie, ces éclopés, ces avortons, ces demeurés, à la solitude d'une compassion obligée, ou de prétendu respect. Le visage est aujourd'hui la place forte d'une identité partout ailleurs battue en brèche, et attenter au visage un délit qui rendra bientôt la littérature impossible, soutient ma sœur, grande lectrice de Voltaire et qui voit se réduire peu à peu cette forme civilisée de l'insulte qu'est l'ironie. »

Richard Millet, Le goût des femmes laides

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Avez-vous remarqué que la mort seule réveille nos sentiments ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« (...) l'amitié est distraite, ou du moins impuissante. Ce qu'elle veut, elle ne le peut pas. Peut-être, après tout, ne le veut-elle pas assez ? Peut-être n'aimons nous pas assez la vie ? Avez-vous remarqué que la mort seule réveille nos sentiments ? Comme nous aimons les amis qui viennent de nous quitter, n'est-ce pas ? Comme nous admirons ceux de nos maîtres qui ne parlent plus, la bouche pleine de terre ! L'hommage vient alors tout naturellement, cet hommage que, peut-être, ils avaient attendu de nous toute leur vie. Mais savez-vous pourquoi nous sommes toujours plus justes et plus généreux avec les morts ? La raison est simple ! Avec eux, il n'y a pas d'obligation. Ils nous laissent libres, nous pouvons prendre notre temps, caser l'hommage entre le cocktail et une gentille maîtresse, à temps perdu, en somme. S'ils nous obligeaient à quelque chose, ce serait à la mémoire, et nous avons la mémoire courte. Non, c'est le mort frais que nous aimons chez nos amis, le mort douloureux, notre émotion, nous-même enfin ! »

Albert Camus, La chute

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/09/2016

Ils confondraient vite l'affranchissement et la conquête

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Mirabeau avait aperçu, il avait prophétisé à la Constituante que notre âge serait celui de guerres "plus ambitieuses, plus barbares" que les autres. Il redoutait le cosmopolitisme des hommes de la Révolution, qui tendait à désarmer la France ; leur esprit de propagande qui tendait à la lancer dans les aventures extérieures ; leur ignorance de la politique internationale qui les jetterait tête baissée dans un conflit avec toute l'Europe ; leurs illusions sur les autres et sur eux-mêmes, car, s'imaginant partir pour une croisade, ils confondraient vite l'affranchissement et la conquête et provoqueraient la coalition des peuples, pire que celle des rois. Mirabeau avait vu juste. »

Jacques Bainville, Histoire de France

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Aston-Martin

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La mort n’a rien ajouté à Roger Nimier dont l’ambition était de vivre assez vieux, d’écrire de nouveaux livres et d’éduquer son fils. Le matin de l’accident, nous bavardions avec Louis Malle. Ce dernier, et par ailleurs ce benjamin, baignait dans la mélancolie d’avoir bientôt trente ans :

- Comme je vous comprends, lui dit Roger, il vous faut encore attendre vingt ans avant d’en avoir cinquante. Nous avons de l’avance sur vous.

Il nous arrivait en effet d’aspirer à cette condition de "vieux monsieur" où se recrutaient le meilleur de nos amis, ses protégés autant que ses protecteurs. Nous sommes loin du jeune prince fatal fonçant vers Samarcande à quoi on a voulu le réduire, je dis bien le réduire. J’ai sous les yeux les articles qui lui ont été consacrés à l’époque (c’est une épreuve qu’on peut à la rigueur s’infliger maintenant). Eh bien non. Roger Nimier ne conduisait pas à des vitesses fabuleuses le bolide rouge où il s’est tué, comme je le lis dans tous les journaux. Il y a belle lurette que son Aston-Martin était une automobile marron bronzé d’une discrétion qui rappelait celle des coffres-forts. Mais, aux yeux des chroniqueurs, à ceux des reporters qui trifouillèrent dans la ferraille, à ceux du public, il fallait que cette voiture fût rouge, elle ne pouvait être autrement que rouge, d’un rouge qui fardait au mieux la légende d’un Roger Nimier courant à sa perte sous les couleurs de l’écurie de la Fatalité. Ce n’est pas grand chose mais c’est symptomatique. En vérité, Roger conduisait avec beaucoup de circonspection cette voiture que nous appelions "La Vieille Maison" parce qu’elle renfermait des rasoirs électriques, des chemises de rechange, des livres, des déclarations d’impôts et des jeux de patience un peu désuets ; parfaitement : des jeux de patience jouxtant le compteur étalonné jusqu’à 260 ! Nous sommes loin du compte : ce beau jouet d’impatience était un refuge, une cabane, un lopin de terre, en dernier ressort, le seul bien qu’il possédât. Je crois aussi qu’il lui était utile dans son métier d’adulte. »

Antoine Blondin, Ma vie entre des lignes

 

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La voie à laquelle j'avais été destiné était devenue impraticable

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Tout cela avait perdu sa valeur, tout cela appartenait au temps des victoires, lorsque les drapeaux pendaient à toutes les fenêtres. Maintenant il n'y avait plus de victoires, maintenant les drapeaux avaient perdu leur radieuse signification, maintenant, à cette heure trouble où tout s'écroulait, la voie à laquelle j'avais été destiné était devenue impraticable, maintenant je me trouvais, sans pouvoir m'en saisir, en face de choses nouvelles, en face de choses qui accouraient de toutes parts, de choses sans forme, où ne vibrait aucun appel clair, aucune certitude qui pénétrait irrésistiblement le cerveau, sauf une pourtant, celle que ce monde où j'étais enraciné, que je n'avais eu ni à accepter ni à adopter, et dont j'étais une parcelle, allait s'effondrer définitivement, irrévocablement, et qu'il ne ressusciterait pas, qu'il ne renaîtrait jamais. »

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une sale cuve d'asphyxie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Une capitale loin de la mer c'est une sale cuve d'asphyxie, un Père-Lachaise en convulsions. C'est pas de l' "Urbanisme" qu'il nous faut !... C'est plus d'Urbanisme du tout ! La banlieue, faut pas l'arranger, faut la crever, la dissoudre. C'est le bourrelet d'infection, la banlieue, qu'entretient, préserve toute la pourriture de la ville. Tout le monde, toute la ville à la mer ! sur les artères de la campagne, pour se refaire du sang généreux, éparpiller dans la nature, au vent, aux embruns, toutes les hontes, les fientes de la ville. Débrider toutes ces crevasses, ces rues, toutes ces pustules, ces glandes suintantes de tous les pus, les immeubles, guérir l'humanité de son vice infect : la ville... »

Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre

 

09:14 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pour un morceau de pain, pour un peu de feu, pour une guenille

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Avant la libération, nous avions lutté et souffert pour ne pas mourir. Maintenant, nous luttions et souffrions pour vivre. Il y a une profonde différence entre la lutte pour ne pas mourir, et la lutte pour vivre. Les hommes qui luttent pour ne pas mourir gardent leur dignité, la défendent jalousement, tous, hommes, femmes, enfants, avec une farouche obstination. Les hommes ne baissaient pas la tête. Ils s’enfuyaient sur les montagnes, dans les bois, ils vivaient dans les cavernes, luttaient comme des loups contre les envahisseurs. Ils luttaient pour ne pas mourir. C’était une lutte noble, digne, loyale. Les femmes ne vendaient pas leur corps au marché noir pour s’acheter du rouge à lèvres, des bas de soie, des cigarettes ou du pain. Elles enduraient la faim, mais ne se vendaient pas. Elle ne vendaient pas leurs hommes à l’ennemi. Elles préféraient voir leurs enfants mourir de faim, plutôt que de se vendre, plutôt que de vendre leurs hommes. Seules les prostituées se vendaient à l’ennemi. Avant la libération, les peuples d’Europe souffraient avec une merveilleuse dignité. ils luttaient le front haut. Ils luttaient pour ne pas mourir. Et les hommes, quand ils luttent pour ne pas mourir, s’accroche avec la force du désespoir à tout ce qui constitue la partie vivante, éternelle, de la vie humaine, l’essence, l’élément le plus noble et la plus pur de la vie : la dignité, la fierté, la liberté de leur conscience. Ils luttent pour sauver leur âme.

 
Mais après la libération, les hommes avaient dû lutter pour vivre. C’est une chose humiliante, horrible, c’est une nécessité honteuse que de lutter pour vivre, pour sauver sa peau. Ce n’est plus la lutte contre l’esclavage, la lutte pour la liberté, pour la dignité humaine, pour l’honneur. C’est la lutte contre la faim. C’est la lutte pour un morceau de pain, pour un peu de feu, pour une guenille avec laquelle couvrir ses enfants, pour un peu de paille sur quoi s’étendre. Quand les hommes luttent pour vivre, tout, même un pot vivre, un mégot, une écorce d’orange, une croûte de pain sec ramassée dans les ordures, un os rongé, tout a pour eux une valeur décisive. Les hommes sont capables de n’importe quelle lâcheté, pour vivre: de toutes les finalise, de tous les crimes, pour vivre. Pour une croute de pain chacun de nous est prêt à vendre sa femme, ses filles, à souiller sa propre mère, à sacrifier ses frères et à s’agenouiller, à se traîner par terre, à lécher les souliers de celui qui peut lui donner à manger, à essuyer en souriant les crachats sur sa joue: et son sourire est humble, doux, son regard plein d’une espérance famélique et bestiale, d’une espérance merveilleuse. »

Curzio Malaparte, La Peau

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/09/2016

Et pourquoi pas le Burkimini...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


Cliquez sur la photo...

19:33 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les modérés...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il n’est plus permis d’être sage dans un régime sans sagesse, ni raisonnable et prévoyant dans un État décapité, ni même patriote dans un gouvernement constitué contre la patrie. Les modérés ont trop pêché contre la France. »

Charles Maurras, Kiel et Tanger

 

18:53 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/09/2016

Leur vanité est plus forte que leur misère

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Quand une Civilisation s’endort sur ses lauriers…

 

« Les Siciliens ne voudront jamais s'améliorer, pour la simple raison qu'ils se croient parfaits : leur vanité est plus forte que leur misère ; toute intromission de personnes étrangères aux choses siciliennes, soit par leur origine, soit par leur pensée (par l'indépendance de leur esprit), bouleverse notre rêve de perfection accomplie, dérange notre complaisante attente du néant ; piétinés par une dizaine de peuples différents, les Siciliens croient qu'un passé impérial leur donne droit à de somptueuses funérailles. Pensez-vous, Chevalley, être le premier à espérer conduire la Sicile dans le courant de l'histoire universelle ? Qui sait combien d'imam musulmans, combien de chevaliers du roi Roger, combien de scribes des Souabes, combien de barons d'Anjou, combien de légistes du Roi catholique ont conçu la même admirable folie ? Et combien de vice-rois espagnols, combien de fonctionnaires réformateurs de Charles III ? Qui se rappelle encore leur nom ? La Sicile a choisi de dormir, malgré leurs invocations ; pourquoi donc les aurait-elle écoutés, si elle est riche, si elle est sage, si elle est civilisée, si elle est honnête, si elle est admirée et enviée de tous, en un mot, elle est parfaite ? »

Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Chefs et prêtres

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Rien d’étonnant si le besoin s’est fait sentir d’isoler des personnes aussi dangereuses que chefs et prêtres, de les entourer d’un mur les rendant inaccessibles aux autres. Nous pouvons supposer que ce mur, primitivement érigé en vertu de prescriptions tabou, existe encore aujourd’hui sous la forme d’un cérémonial de cour.
Mais la plupart de ces tabous des seigneurs ne se laissent peut-être pas réduire au besoin de protection contre eux. À la création du tabou et à l’établissement de l’étiquette de cour a encore contribué un autre besoin, celui de protéger les personnes privilégiées elles-mêmes contre les dangers qui les menacent.
La nécessité de protéger le roi contre les dangers possibles découle du rôle énorme qu’il joue dans la vie de ses sujets. Rigoureusement parlant, c’est sa personne qui régit la marche du monde ; son peuple doit lui être reconnaissant non seulement pour la pluie et la lumière du soleil qui fait pousser les fruits de la terre, mais aussi pour le vent qui amène les navires à la côte et pour le sol que les hommes foulent de leurs pieds. »

Sigmund Freud, Totem et tabou

 

13:40 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le cadavre social

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le cadavre social est naturellement plus récalcitrant et moins aisé à enterrer que le cadavre humain. Le cadavre humain va pourrir seul au ventre du cercueil, image régressive de la gestation ; le cadavre social continue à marcher sans qu’on s’aperçoive qu’il est cadavre, jusqu’au jour où le plus léger heurt brise cette survivance factice et montre la cendre au lieu du sang. L’union des hommes crée le mensonge et l’entretient : une société peut cacher longtemps ses lésions mortelles, masquer son agonie, faire croire qu’elle est vivante encore alors qu’elle est morte déjà et qu’il ne reste plus qu’à l’inhumer. »

Edouard Drumont, La fin d’un monde

 

11:40 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’occupant intérieur

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La défaite culturelle serait, pour l’Europe, un désastre peut-être plus grand encore qu’une défaite militaire ou qu’une invasion. On peut vaincre un occupant, le rejeter hors des frontières, ou tout au moins tenir, parce qu’on espère y parvenir un jour. L’occupant militaire est un autre que soi ; il ne vole pas l’âme d’un peuple. La France a-t-elle été germanisée ? Mais quand l’occupant est à l’intérieur même de la culture d’un peuple, le dépossédant de son identité, ce peuple disparaît. Les ethnocides sont plus radicaux que les génocides. »

Guillaume Faye, Nouveaux discours à la nation européenne

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un goût féminin de la parure ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Ce seul passage en dit davantage sur Sartre que sur Baudelaire. Comprenne qui peut…

 

« En principe le dandy, sportif et guerrier, doit avoir une mise et une tenue viriles d’une aristocratique austérité : "la perfection de la toilette consiste (aux yeux du dandy) dans la simplicité absolue".
Mais alors que signifient ces cheveux teints, ces ongles de femme, ces gants roses, ces longues boucles - tout ce que le vrai dandy, qu’il soit Brummel ou Orsay, taxera de mauvais goût ? Il y a chez Baudelaire un passage insensible de la virilité du dandysme à une sorte de coquetterie féminine, à un goût féminin de la parure. Voyez cet instantané que nous avons de lui, plus vrai, plus vivant qu’un portrait : "A pas lents, d’une allure un peu dandinée et légèrement féminine, Baudelaire traversait le terre-plein de la porte de Namur ; évitant méticuleusement la crotte et, s’il pleuvait, sautillant sur la pointe de ses escarpins vernis dans lesquels il se plaisait à se mirer. Rasé de frais, les cheveux rejetés en volute derrière l’oreille, un col de chemise mou, d’une blancheur absolue, dépassant le collet de sa longue houppelande, il avait l’air à la fois d’un clergyman et d’un comédien."
Voilà qui sent plus le pédéraste que le dandy. »

Jean-Paul Sartre, Baudelaire

 

05:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/09/2016

Ils viennent bénir tout ce qu'on leur montre…

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« De peur de perdre leurs tabernacles, ils sont prêts à n'importe quoi… Ils viennent bénir tout ce qu'on leur montre… Les trous des chiens de chasse… les Temples maçons… les troncs de Pauvres… les mitraillettes… Ils ont pas de préjugés du tout… Ils font jamais la petite bouche du moment que la personne éclaire. Ils vont bénir des ascenseurs… les souris de l'Abbé Jouvence… bien d'autres petites reliquettes… Ils demandent qu'à faire plaisir… Voici la troupe de cabotins la plus servile de l'Univers. »

Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Tout s'expie...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher forcément. »

Louis-Ferdinand Céline, Semmelweis

 

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le Niagara...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Céline s'est jeté à corps perdu dans la seule voie qui s'ouvrait (et qui a tenté dans quelques mesures Bernanos) : cracher, seulement cracher, mais mettre au moins tout le Niagara dans cette salivation. »

Pierre Drieu la Rochelle, Préface de "Gilles"

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/09/2016

Un homme sans nom

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Les hommes suivent leur pente. Le noble a été remplacé par le bourgeois, à qui succédera un homme sans nom, vague émanation du prolétaire et de l'agrégé. Nous serons gouvernés, ou plutôt supprimés par des gens entichés de technique. »

Jacques Chardonne, Le ciel de Nieflheim

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un paradis qu'ils ne situaient nulle part

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Ils versèrent encore des larmes sur leur bonté et sur l'ingratitude des hommes, entrecoupant leurs sanglots d'invocations à une justice obscure qui n'était ni celle de Dieu, ni celle des hommes : une justice à la mesure du monde nouveau qu'ils imaginaient à leur convenance. Sur la plaine, le silence était si parfait qu'ils pouvaient se croire seuls au monde, et ils le croyaient un peu. A force d'échanger des absolutions, d'affirmer l'innocence de leurs intentions, les deux hommes se sentaient pleinement rassurés. Au lieu de fuir un péril, il leur semblait au contraire marcher à la rencontre d'une promesse heureuse, d'un paradis qu'ils ne situaient nulle part, mais tout illuminé par leur bonté. »

Marcel Aymé, Trois faits divers

12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ils n'ont pas de mémoire. Ils se vantent et jacassent...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« — Écoute, Petit d'Homme, dit l'Ours, — et sa voix gronda comme le tonnerre dans la nuit chaude. — Je t'ai appris toute la Loi de la Jungle pour tous les Peuples de la Jungle... sauf le Peuple Singe, qui vit dans les arbres. Ils n'ont pas de loi. Ils n'ont pas de patrie. Ils n'ont pas de langage à eux, mais se servent de mots volés, entendus par hasard lorsqu'ils écoutent et nous épient, là-haut, à l'affût dans les branches. Leur chemin n'est pas le nôtre. Ils n'ont pas de chefs. Ils n'ont pas de mémoire. Ils se vantent et jacassent, et se donnent pour un grand peuple prêt à faire de grandes choses dans la Jungle ; mais la chute d'une noix suffit à détourner leurs idées, ils rient, et tout est oublié. Nous autres de la Jungle, nous n'avons aucun rapport avec eux. Nous ne buvons pas où boivent les singes, nous n'allons pas où vont les singes, nous ne chassons pas où ils chassent, nous ne mourons pas où ils meurent.

(...)

— Le Peuple de la Jungle a banni leur nom de sa bouche et de sa pensée. Ils sont nombreux, méchants, malpropres, sans pudeur, et ils désirent, autant qu'ils sont capables de fixer un désir, que le Peuple de la Jungle fasse attention à eux... Mais nous ne faisons point attention à eux, même lorsqu'ils nous jettent des noix et du bois mort sur la tête. »

Rudyard Kipling, Le livre de la jungle

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook