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21/01/2018

Ils ne deviennent pas des dieux. Et ils ne sont plus des hommes.

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« Qu’est-ce que je fais là ? Je suis un homme. J’ai été promis à un monde d’hommes et d’animaux. Mes ancêtres n’ont pas travaillé à une civilisation pour que soudain nous n’y puissions plus rien et que le mouvement se perde machinal, aveugle, absurde ? Une machine, un canon qui tire sans arrêt, tout seul. Qu’est-ce que cela ? Ce n’est ni un homme, ni un animal, ni un dieu. C’est un calcul oublié qui poursuit seul sa trajectoire à travers le monde, c’est un résidu incroyable. Quelle est cette reprise étrange de la matière sur la vie ? Quel est ce déroulement mécanique de la matière ? Des mots absurdes deviennent vrais : mécanisme, matérialisme.

C’était un déchaînement inattendu, épouvantable. L’homme au moment d’inventer les premières machines avait vendu son âme au diable et maintenant le diable le faisait payer. Je regarde, je n’ai rien à faire. Cela se passe entre deux usines, ces deux artilleries. L’infanterie, pauvre humanité mourante, entre l’industrie, le commerce, la science. Les hommes qui ne savent plus créer des statues, des opéras, ne sont bons qu’à découper du fer en petits morceaux. Ils se jettent des orages et des tremblements de terre à la tête, mais ils ne deviennent pas des dieux. Et ils ne sont plus des hommes.

Je me rappelle Marathon. J'en appelle à Marathon.

Je m'ennuie. Je ne puis déployer ni mon intelligence ni mon courage.

(Mais si tu étais aviateur !)

Je m'ennuie, tout est laid. Humanité et nature confondues s'affacent dans le néant... »

Pierre Drieu la Rochelle, La Comédie de Charleroi

 

 

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Une nation paraît frappée dans la source même de sa vigueur et soudain elle se redresse

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« Mais le destin historique des sociétés n’obéit pas, comme fait celui des êtres vivants, à la courbe simple de la montée, de la plénitude et du déclin des énergies vitales. Il comporte des dents de scie, des surprises, des sursauts. Une nation paraît frappée dans la source même de sa vigueur et soudain elle se redresse, des forces longtemps comprimées ou inemployées, dont le lent parcours souterrain échappait à l’attention, se fraient un chemin à l’air libre, des branches séchées reverdissent, des portes sont forcées dans un avenir fermé, l’ordre naît de façon imprévisible du désordre, la volonté du découragement, le fanatisme du scepticisme, l’explosion de la vie de ce qui semblait manifester son épuisement. »

Thierry Maulnier, Discours de réception à l'Académie Française

 

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20/01/2018

On fait la sieste

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« J'étais dans de vieux villages de l'Hérault, donc, de vieux gros villages ronds et fortifiés, aux rue étroites, aux maisons serrées de guingois les unes contre les autres, et qui an l'an mil avaient déjà, pour beaucoup d'entre eux, une solide expérience du monde. C'était avant la France, diront certains. Peut-être. Quoi qu'il en soit, maintenant, c'était après, aurait-on pu croire : parce qu'aux fenêtres et sur les seuils de ces très vieilles maisons, le long de très vieilles rues, apparaissait presque exclusivement une population inédite en ces parages et qui par son costume, par son attitude, par sa langue même, semblait ne pas lui appartenir mais relever d'un autre peuple, d'une autre culture, d'une autre histoire. Et dans Lunel qui n'est pas un village, c'était cette même impression d'avoir changé de monde sans être sorti de l'ancien, sans avoir quitté les rues et les places de notre pays, leurs statues, leurs églises, leurs anciens repères familiers. Combien sommes-nous à éprouver quotidiennement le même sentiment, et pas seulement dans l'Hérault, le Gard ou le Vaucluse, pas seulement dans la Seine-Saint-Denis quand nous pouvons encore nous y aventurer pas seulement dans le Nord ou le Pas-de-Calais, mais dans toutes les parties du territoire français, le long des trottoirs de nos villes, dans les transports en commun, dans le métro parisien, face aux images ou à la réalité de nos écoles ou de nos universités ? Comme si pendant le temps de notre vie, et moins encore, la France était en train de changer de peuple : on en voit un, on fait la sieste, c'en est un autre, ou plusieurs autres, et qui paraissent appartenir à d'autres rivages, à d'autres ciels, d'autres architectures, d'autres mœurs, c'est ce qu'ils semblent penser eux aussi.On dira, en tout cas on nous dit tous les jours, c'est la doctrine officielle, radio et télévision nous la rabâchent à l'envi, et n'ont même plus à nous la rabâcher tant elles assument qu'elle est acquise, qu'elle va sans dire, que personne n'osera piper mot, on dira que c'est toujours le même peuple et qu'en son sein il n'y a que des Français : que ce sont-là les Français d'aujourd'hui. Couteau de Lichtenberg, toujours : on change le manche, puis la lame, mais c'est toujours le même couteau. »

Renaud Camus, Le Grand Remplacement

 

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Que vaut la spiritualisation d'une âme dépourvue de corps ?

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« Comment pourrait se dépouiller celui qui n'est attaché à rien ? Que vaut la spiritualisation d'une âme dépourvue de corps ? Il nous faut donc d'abord, à rebours du courant qui nous entraine, essayer de nous enraciner quelque part ; mais cet enracinement suppose du temps, d'autant plus que les individus et la société sont moins jeunes. Le monde actuel s'attaque à l'homme par deux voies apparemment contradictoires : d'une part, en l'attachant à une action et à des biens purement matériels ; de l'autre en privant ce corps sans âme de toute relation profonde avec la réalité. Répudiant ce matérialisme et cet idéalisme, un homme réel, mais libre, cherchera d'abord à s'enraciner à un lieu. »

Bernard Charbonneau, L'homme en son temps et en son lieu

 

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Fondamentalement il n'existe qu'un seul droit...

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19/01/2018

Une âme et une morale de midinette

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Attentat du journal Charlie

 


Attentat du Bataclan

 


Attentat de Nice

 

« Les chefs des grandes démocraties accourant l'un après l'autre, gravissant l'Olympe en suppliants pour embrasser les genoux du Jupiter à la mèche, suspendus à un froncement de ses sourcils, sans d'ailleurs prendre la peine de s'en cacher, le flattant du bout des doigts, tandis qu'ils font dans leur culotte.

(...)

Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s'efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette.

(...)

Ce n'est pas de minutes de silence que nous avons besoin, c'est d'avions, Monsieur Daladier.

(...)

Délirez à votre aise, pauvres ilotes, manœuvrés et dupés, affaiblis, souffletés, et qui accueillez votre défaite et votre humiliation avec les transports de joie de l’esclave. Piétinez vos masques à gaz, imbéciles, car ce soir comme hier soir, c’est exact, il y aura le bifteck sur la table, et ensuite coucouche-mon-chéri. Mais vous m’en direz des nouvelles demain. Que vous le vouliez ou non, lâches imbéciles, un jour viendra où l’odeur de vos cagayes sera étouffée dans l’odeur de votre sang. A moins qu’éternellement, vous ne vous préserviez du sang par la honte. »

Henry de Montherlant, L'Équinoxe de septembre

 

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Fascisme et Socialisme

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Mémoire et imagination

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18/01/2018

Quand la perte dans les astres est déjà toute écrite

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« Avant la décision, les esprits se rencontrent comme les médecins au chevet du malade. L'un voudrait qu'on recoure à la lame, l'autre souhaite épargner le malade, et le troisième songe à des remèdes particuliers. Mais qu'est-ce que le conseil et la volonté des hommes, quand la perte dans les astres est déjà tout écrite ? Les chefs cependant délibèrent aussi à la veille des batailles perdues. »

Ernst Jünger, Sur les falaises de marbre

 

 

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Toutes les occasions de se rendre antipathique aux progressistes sont bonnes

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« Je veux bien passer pour réactionnaire, car toutes les occasions de se rendre antipathique aux progressistes sont bonnes ; mais je trouve un peu fort qu'on me classe parmi les nostalgiques et les pleureuses ; je ne déplore rien. J'essaie de faire rire de ce qui se passe concrètement ici et maintenant. […] Je ne pense pas que c'était mieux avant ; je dis que c'était mieux toujours. »

Philippe Muray, Le portatif

 

 

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La seule justification valable de l'existence d'un Etat

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17/01/2018

Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts

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« Craignez le courroux de l'homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis. Eh bien,nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement.

Chers djihadistes, chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c'est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s'y trouvait entassé. […] Vous êtes les premiers démolisseurs à s'attaquer à des destructeurs. Les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. […] À la différence des nôtres, vos démolitions s'effectuent en toute illégalité et s'attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c'est dans l'enthousiasme général que nous mettons au point nos tortueuses innovations et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation.

Chers djihadistes, nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. »

Philippe Muray, Chers djihadistes

 

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De petits animaux indomptables, violents, capables de tout

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« Tout ce que je vois, tout ce que j’entends dire des jeunes femmes actuelles est terrifiant. Ce sont de petits animaux indomptables, violents, capables de tout, passant d’un mâle à l’autre, au hasard d’une piscine ou d’un lavabo. Vous suçant et vous montant dessus n’importe où. Dans ma jeunesse, rares étaient les femmes qui suçaient ; même dans les bordels, les prostituées ne suçaient pas ; à Toulon, il fallait aller dans des boîtes où des putains de la plus basse catégorie s’y prêtaient. Et rares, aussi, les femmes qui vous grimpaient dessus d’elles-mêmes sans être sollicitées. Ces accouplements de sorcières, elles le pratiquent maintenant couramment, comme les hindous se servent du lingam de bois laqué, dans les temples civaïstes. L’homme n’est qu’un prétexte, un godemiché ! »

Paul Morand, Paul Morand, Jacques Chardonne, Correspondance II, 1961-1963

 

 

 

 

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16/01/2018

Ceux qui étaient là

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« On ne pouvait pas dire ce qu'était cette guerre, qui était beaucoup plus que les morts, les blessures, les cris, la peur et la souffrance. Elle était un climat sombre, une contrée sinistre, une force qui de l'homme absorbait toute joie et lui versait à la place, droit au cœur, le lent poison du désespoir. Personne ne pouvait comprendre, sauf ceux qui étaient là. »

Michel Bernard, Les Forêts de Ravel

 

 

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L'âme universelle...

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« Il suffit de dire que l'état commercial ou industriel est sans doute le pire fléau que le monde ait connu. Et c'est le développement de cet état qu'on veut bien nous promettre pour l'avenir! On consent à admettre la possibilité de disparition du prêtre et la nécessité de la suppression de l'homme d'armes ; mais le marchand doit subsister ; son âme doit devenir l'âme universelle. »

Georges Darien, La belle France

 

 

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15/01/2018

L'homme se résume au cœur qu'il porte en lui

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« Dans les situations extrêmes, comme le disait Jünger, l'homme se résume au cœur qu'il porte en lui. Parce qu'il s'établit au-dessus des jeux de l'intelligence, l'impératif du cœur prime alors celui de la raison. »

Dominique Venner, Le Coeur rebelle

 

 

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Un idéal de steppe pouvait seul me contenter

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« Les hommes sont faits pour danser, chanter, se battre de la main à la main. Et les chevaux, et les chiens, et les femmes. Amitié naïve de jeunes guerriers. Un idéal de steppe pouvait seul me contenter. La seule joie qui soit offerte aux hommes sur cette terre, c'est une fureur de santé quand un jeune homme saute sur son cheval et pousse un cri vers Dieu. Il faut que nos âmes fouettent nos corps, les relancent en pleine course. Mon âme a soif de mon sang. Ô vents, ô soleil, battez mon sang, faites-le rebondir ! »

Pierre Drieu la Rochelle, Le jeune européen

 

 

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Des fauves maigres aux yeux phosphorescents

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« Ex-bêtes de proie carnivores, les nations sont devenues herbivores et ruminent dans la prospérité. Aux orées du pré, dans buissons et halliers, des fauves maigres aux yeux phosphorescents veillent et s'approchent. »

Jean Cau, Les écuries de l'Occident

 

 

 

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