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21/07/2013

Je ne sais plus qui je suis

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Emil Michel Cioran, Cahiers 1957-1972

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19/07/2013

Jardin et Portique

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« L’opposition entre le stoïcisme et l’épicurisme parait bien souvent artificielle, surtout chez Sénèque, l’auteur de prédilection de Montaigne. Pour des raisons de stratégie politique - et de politique politicienne… -, Cicéron renvoie artificiellement dos à dos ces écoles qui se ressemblent par plus d’un point. Les Lettres à Lucillius le montrent bien souvent. Sénèque lui-même, honnête, ne refuse pas d’utiliser telle ou telle idée d’Epicure s’il la trouve juste. Sur la question de la mort, du suicide, du dépouillement par exemple, Jardin et Portique professent des opinions identiques. »

Michel Onfray, Le christianisme hédoniste

 

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Anarchisme aristocratique

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« Cette race bénie des sceptiques, qui ne croient ni au progrès, ni à l’action, ni au sens de l’histoire, ni à aucune des chimères dont s’enivrent nos contemporains. La réaction n’est séduisante que dans l’anarchisme aristocratique ; lorsqu’elle se pique de réorganiser la société, elle devient aussi ennuyeuse que la gauche, et tombe dans les mêmes ornières. »

Gabriel_Matzneff, L’archange aux pieds fourchus

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18/07/2013

Faire Face...

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« Lorsque le risque vient à nous, il s’agit premièrement de lui faire face puisqu’il serait encore plus dangereux de lui tourner le dos. La prudence n’est alors que l’alibi des lâches. »

Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire ?

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La nature en sa substance

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« Quand donc, au sein des peuples et des cultures humaines, on court le risque de préciser l'ébauche de l'Etat, le foyer réel des attaques et des résistances ne tarde pas à paraître : c'est la famille. Elle se soustrait plus longtemps et plus opiniâtrement à la refonte par le plan d'Etat que l'armée, la vie économique, l'Eglise, et même l'individu. Sa force vient de ce qu'on porte ici la main, non uniquement sur une institution, un état social, un sacrement, un destin individuel, mais en même temps sur la nature en sa substance.
C'est donc en ce point que s'accumulent les mesures pratiques, les réflexions des théoriciens et des utopistes. Elles reviennent à soustraire l'enfant à l'influence de la famille, pour le modeler sur le type, selon une orientation définie, et pour le moraliser aux dépens de sa formation individuelle »

Ernst Jünger, L'Etat Universel

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17/07/2013

S’engraisser en paix...

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« Je ne me lasserai pas de répéter qu’il y a des hommes qui se vantent d’aimer la liberté parce qu’ils en jouissent. Loin de vouloir lui sacrifier quoi que ce soit, ils entendent bien qu’elle leur épargne tout sacrifice, qu’elle leur permette de s’engraisser en paix, et même qu’elle facilite leur engraissement. »

Georges Bernanos, Le lendemain c’est vous

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Les blasphèmes de Nietzsche...

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« Je la regardai avec haine, avec cette haine qui n'est séparée de l'amour, du plus violent amour, que par un cheveu, fait dire quelque part Dostoïevsky à Dimitri Karamazov. C'est d'une haine de cette nature que Nietzsche a poursuivi le Dieu qu'il voulait remplacer. Mais aurait-il voulu le remplacer s'il l'avait vraiment connu ? J'avoue pour ma part, que ses blasphèmes ne me troublent pas. Ils ne s'adressent qu'à des faux dieux que l'homme a créés à son image - et ces dieux-là méritent et appellent le blasphème. »

Gustave Thibon, Nietzsche ou le déclin de l'Esprit

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16/07/2013

Pro-Choice...

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Quand la vérité n’a plus de soldat...

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« Certes tout est possible, sauf de soumettre par la force un esprit qui veut vivre libre. Quand la vérité n’a plus de soldat, elle en appelle aux martyrs. »

Georges Bernanos, Le lendemain c’est vous

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Quelle aventure effroyable ! Quelle effrayante responsabilité !

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« Il est effrayant, mon ami, de penser que nous avons toute licence, que nous avons ce droit exorbitant, que nous avons le droit de faire une mauvaise lecture d’Homère, de découronner une œuvre du génie, que la plus grande œuvre du plus grand génie est livrée en nos mains, non pas inerte mais vivante comme un petit lapin de garenne. Et surtout que la laissant tomber de nos mains, de ces mêmes mains, de ces inertes mains, nous pouvons par l’oubli lui administrer la mort. Quel risque effroyable, mon ami, quelle aventure effroyable ; et surtout quelle effrayante responsabilité. »

Charles Péguy, Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne

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15/07/2013

Moi qui affecte tant de dégoût pour les hommes...

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« Moi qui affecte tant de dégoût pour les hommes, je suis heureux de leur ressembler dans les actions essentielles de la vie. J'aime leurs églises, leurs tableaux. Je proteste contre le monde moderne, mais j'adore ses femmes minces. »

Roger Nimier, Le Hussard bleu

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Micro-société élective

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« Or le Jardin me semble un genre de personnage conceptuel, une configuration, une communauté dans laquelle s’incarnent les idées qu’un philosophe digne de ce nom pratique pour l’au-delà d’elles-mêmes. Si l’Académie enseigne une parole, une théorie qui paraissent bien éloignées de produire des effets sur le terrain concret, le Jardin laisse de côté le discours sur lui-même pour exceller dans la preuve de l’excellence des thèses formulées en amont. Moins soucieux de changer l’ordre du monde que de se changer, le disciple d’Epicure rompt avec le monde trivial de la famille, du travail, de la patrie, il prend le contre-pied de toute société qui vante les mérites de l’argent, des richesses, des honneurs et du pouvoir. Ce qui fait courir l’homme du commun et génère une vie mutilée, voilà ce qui répugne à l’aspirant sage. Mais vivre dans le monde comme si l’on était hors du monde pose problème : la communauté le résout en offrant ici et maintenant une solution viable.
Le Jardin renvoie au paradis terrestre, situé pour certains Anciens du côté du Tigre et de l’Euphrate. Résumé du monde, il propose un laboratoire, un exemple, ce que pourrait être une société, une cité, une planète inspirées de ce modèle. S’il existe dans la mythologie - Zeus épouse Héra dans le jardin des Hespérides... -, les Grecs en découvrent le charme après les conquêtes d’Alexandre en Asie (début IVe siècle). Or Epicure crée son Jardin une vingtaine d’armées plus tard en 305-306, dans une période où la conjoncture politique sombre peut trouver son antidote dans la sécession effectuée à l’abri, dans cette micro-société élective. »

Michel Onfray, Les sagesses antiques

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Presque parfaits vieillards à l’âge de douze ans !

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« On apprend rien à l’école que des sottises raisonnantes, anémiantes, médiocrisantes, l’air de tourner con rabâcheur. Regardez les petits enfants, les premières années… ils sont tout charme, tout poésie, tout espiègle guilleretterie…. À partir de dix, douze ans, finie la magie de primesaut ! mués louches sournois butés, cancres, petits drôles plus approchables, assomants, pervers grimaciers, garçons et filles, ragoteux, crispés, stupides, comme papa maman. Une faillite ! Presque déjà parfaits vieillards à l’âge de douze ans ! Une culbute des étoiles en nos décombres et nos fanges ! Un désastre de féérie. »

Louis-Ferdinand Céline, Les beaux draps

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12/07/2013

Nous étions une ligue de guerriers

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« Plus de choses s'étaient anéanties pour nous que les seules valeurs que nous avions tenues dans la main. Pour nous s'était aussi brisée la gangue qui nous retenait prisonniers. La chaîne s'était rompue, nous étions libres. Notre sang, soudain en effervescence, nous jetait dans l'ivresse et l'aventure, nous jetait à travers l'espace et le péril, mais il poussait aussi l'un vers l'autre ceux qui s'étaient reconnus parents jusqu'au plus profond de leurs fibres. Nous étions une ligue de guerriers, imprégnés de toute la passion du monde, farouches dans le désir, joyeux dans nos haines comme dans nos amours. »

Ernst von Salomon, Les Réprouvés

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11/07/2013

Le pire n’est pas d’avoir une âme mauvaise, même perverse, mais d’avoir une âme toute faite

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« En langage bergsonien, Péguy traduisait de la sorte : "Le pire n’est pas d’avoir une âme mauvaise, même perverse, mais d’avoir une âme toute faite, une âme endurcie par l’habitude. Sur une âme habituée, la grâce ne peut rien. Elle glisse sur elle comme l’eau sur un tissu huileux. Il y a des âmes qui ne pèchent jamais, et qui ne reçoivent jamais de grâces (les dévots d’Orléans par exemple), et d’autres au contraire qui vivent sans cesse dans le péché, et en qui les grâces abondent. Pauvres honnêtes gens ! Pauvres gens sans péché ! Leur peau de morale, toujours intacte, leur fait un cuir sans défaut. Ils ne présentent pas cette affreuse blessure, cette inoubliable détresse, ce point de suture éternellement mal joint, cette mortelle inquiétude, cette invincible arrière-anxiété, cette amertume secrète, cet effondrement perpétuellement masqué, cette cicatrice éternellement mal fermée, cette entrée à la grâce qu’est essentiellement le péché." Le péché, dans le spirituel, lui semblait tenir le même rôle que la pauvreté dans le monde. De même qu’il faisait sortir de cet état de pauvreté toutes les vertus temporelles, il pensait que les dispositions les plus propres à nous tenir en contact avec Dieu naissaient de l’état de péché. Dieu aime les pécheurs, disait-il, les bons pécheurs, s’entend, car il y a les mauvais pécheurs. Lui, il était un bon pécheur. Il vivait dans le péché (et même le péché mortel) puisqu’il croyait à l’Église, qu’il était de l’Église, et qu’il restait en dehors d’elle. »

Jean et Jérôme Tharaud, Notre cher Péguy

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Le seul sens que la vie peut avoir tient dans les signes qu’on laisse pour les hommes de l’avenir

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« Marcel Conche affirmant que le seul sens que la vie peut avoir tient dans les signes qu’on laisse pour les hommes de l’avenir, remarque que la mort elle-même peut être choisie comme un signe. La mort volontaire peut se mettre, au plus haut degré, au service de la vie. A l’inverse la vie ne peut avoir aucun sens pour qui se borne à lui-même, pour qui s’arrête au bonheur, indifférent à l’idée que d’autres, après lui, auront et dessineront un avenir. »

Alain de Benoist, citant Marcel Conche in Dernière année

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10/07/2013

Le Juif lève la tète, et il continue de vivre

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« Qu’il est loin, qu’il est perdu, ce petit village des Carpathes ! Et pourtant la vie qu’on y mène, est-elle au fond bien différente de celle qu’on mène partout ailleurs dans le monde ? Le Hongrois fouille la terre, abat les arbres dans la forêt, mène paître ses troupeaux ; le Tzigane bat le fer quand ça lui chante, vole en toute saison et racle du violon ; et le Juif prie, fait ses affaires et se sert des uns et des autres. Qui fournirait au Tzigane de vieux fers pour les chevaux ? Qui achèterait au paysan son blé, ses volailles et ses œufs ? Qui lui prêterait de l’argent ? Qui l’enivrerait le dimanche ? Qui serait l’esprit, la parole, l’avocat, le médecin, l’usurier, le cabaretier de tout ce monde ? Qui serait sa providence, sa morale, son vice, son bon et son mauvais génie ? En vérité, c’est Dieu lui-même qui a donné le Juif au village pour sa perte ou son salut. Ce maigre personnage en caftan, à la barbe jamais coupée, aux longues papillottes qui tire-bouchonnent le long des joues, c’est la forme bizarre qu’a prise ici la civilisation ; c’est sous cet habit sordide qu’elle dissimule ses nouveautés, ses tentations, ses roueries. Qui l’aurait cru ? Ce petit Moïse, ce petit Salomon que l’on a tant rossé quand il était petit, le voici avec l’âge devenu un personnage. On l’écoute, on suit ses conseils. Il est presque un objet d’orgueil ! "Notre village a vingt Juifs ! - Oui ; mais le nôtre en a trente ! Mais nos Juifs ont des maisons avec des tuiles rouges !..." Ainsi parle le Hongrois. Seulement, qu’un accident survienne, le puits a été empoisonné, un bois a pris feu aux environs, une épidémie s’est abattue sur le bétail, quelque chose enfin de fâcheux, d’inexpliqué, s’est-il produit dans le village ? Il faut bien trouver un coupable ! Qui a empoisonné le puits ? Qui a allumé le feu ? Qui a jeté un sort sur les bêtes ? On soupçonne bien le Tzigane, mais c’est le Juif qu’on accuse. On ne devient pas riche ainsi, on n’a pas tant d’esprit, tant de finesse, tant de tours dans sa poche, sans quelque pacte avec le diable. Il n’en est pas, le vilain Juif, à sa première trahison ! Injures et coups pleuvent sur lui, mais sans l’atteindre profondément, car il a trop le mépris du paysan qui le frappe, il se juge trop supérieur pour être seulement humilié. Il sourit, courbe l’échine ; l’orage passe, l’herbe se redresse : le Juif aussi lève la tète, et il continue de vivre. »

Jerôme et Jean Tharaud, L’ombre de la Croix

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Si vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain...

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« Nous avons coupé les liens entre l'enfant et les parents, entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la femme. Personne n'ose plus se fier à une femme, un enfant ou un ami. Mais plus tard, il n'y aura ni femme ni ami. Les enfants seront à leur naissance enlevés aux mères, comme on enlève leurs œufs aux poules. L'instinct sexuel sera extirpé. La procréation sera une formalité annuelle, comme le renouvellement de la carte d'alimentation. Nous abolirons l'orgasme. Nos neurologistes y travaillent actuellement. Il n'y aura plus de loyauté qu'envers le Parti, il n'y aura plus d'amour que l'amour éprouvé pour Big Brother. Il n'y aura plus de rire que le rire de triomphe provoqué par la défaite d'un ennemi. Il n'y aura ni art, ni littérature, ni science. Quand nous serons tout-puissants, nous n'aurons plus besoin de science. Il n'y aura aucune distinction entre la beauté et la laideur. Il n'y aura ni curiosité, ni joie de vivre. Tous les plaisirs de l'émulation seront détruits. Mais il y aura toujours, n'oubliez pas cela, Winston, il y aura l'ivresse toujours croissante du pouvoir, qui s'affinera de plus en plus. Il y aura toujours, à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant. Si vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain... éternellement.

[...] Et souvenez-vous que c’est pour toujours. Le visage à piétiner sera toujours présent. L’hérétique, l’ennemi de la société, existera toujours pour être défait et humilié toujours. [...] L’espionnage, les trahisons, les arrêts, les tortures, les exécutions, les disparitions, ne cesseront jamais. Autant qu’un monde de triomphe, ce sera un monde de terreur. Plus le parti sera puissant, moins il sera tolérant. Plus faible sera l’opposition, plus étroit sera le despotisme. »

George Orwell, 1984

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09/07/2013

Clouer de nouvelles planches à la baraque gouvernementale

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« Il s’agit donc de nous inculquer une opinion royalement nationale, en nous prouvant qu’il est bien plus heureux de payer douze cents millions trente-trois centimes à la patrie représentée par messieurs tels et tels, que onze cents millions neuf centimes à un roi qui disait moi au lieu de dire nous. En un mot, un journal armé de deux ou trois cents mille francs vient d’être fondé dans le but de faire une opposition qui contente les mécontents, sans nuire au nouveau gouvernement national du roi-citoyen. 



Or, comme nous nous moquons de la liberté autant que du despotisme, de la religion aussi bien que de l’incrédulité ; que pour nous la patrie est une capitale où les idées s’échangent et se vendent à tant la ligne, où tous les jours amènent de succulents dîners, de nombreux spectacles ; où fourmillent de licencieuses prostituées, où les soupers ne finissent que le lendemain, où les amours vont à l’heure comme les citadines ; que Paris sera toujours la plus adorable de toutes les patries ! la patrie de la joie, de la liberté, de l’esprit, des jolies femmes, des mauvais sujets, du bon vin, et où le bâton du pouvoir ne se fera jamais trop sentir, puisque l’on est prêt de ceux qui le tiennent… Nous, véritables sectateurs du lieu Méphistophélès, avons entrepris de badigeonner l’esprit public, de rhabiller les acteurs, de clouer de nouvelles planches à la baraque gouvernementale, de médicamenter les doctrinaires, de recuire les vieux républicains, de réchampir les bonapartistes et de ravitailler le centre, pourvu qu’il nous soit permis de rire in petto des rois et des peuples, de ne pas être le soir de notre opinion du matin, et de passer une joyeuse vie à la Panurge ou more orientali, couchés sur de moelleux coussins. »

Honoré de Balzac, La peau de chagrin

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Pour donner du prix à ce qui existe

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« Elle n'est sujette, la nature, à s'illuminer et à s'éteindre, à me servir et à me desservir que dans la mesure où montent et s'abaissent pour moi les flammes d'un foyer qui est l'amour, le seul amour, celui d'un être. J'ai connu, en l'absence de cet amour, les vrais ciels vides, les flottaisons de tout ce que je me préparais à saisir sur la mer Morte, le désert des fleurs. La nature me trahissait-elle ? Non, je sentais que le principe de sa dévastation était en moi. Il ne manquait qu'un grand iris de feu partant de moi pour donner du prix à ce qui existe. Comme tout s'embellit à la lueur des flammes ! »

André Breton, L'Amour Fou

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J'ai choisi de crever de faim

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« De toute manière, c'est certain, je ne peux plus mettre un pied à la poste. Ils me détestent royalement tout simplement à cause de ceci et cela et ceci et cela, à cause de diverses rumeurs, fondées ou non, comme par exemple la nuit où j'ai menacé de défoncer la gueule à un type en chaise roulante... C'était vrai mais c'était pour blaguer et quand des types de 30 ans plus jeunes que moi commencent à sortir de la baraque en courant parce que je leur ai dit qu'ils seraient les prochains je me suis demandé : pourquoi je ferais plaisir à ces connards ? Alors tu vois, Carl, avec toutes ces histoires, j'ai pas besoin de forcer la dose, je suis sur la liste noire de cette ville de lèche-cul, de coteries, je suis dans cette grosse chatte sanglante de ville fantôme.... Autant dire que je deviens dingue et que je ne supporterai plus très longtemps ce boulot à la poste. J'ai deux possibilités : soit je reste à la poste et je deviens cinglé (ça fait onze ans que je bosse là-dedans) soit je me tire et je joue à l'écrivain et je crève de faim.
J'ai choisi de crever de faim. »

Charles Bukowski, Lettre à Carl Weissner - 1969

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08/07/2013

Think...

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07/07/2013

Les intellectuels de gauche...

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« Les nouveaux intellectuels de gauche, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne, et le flétrissent sous le nom de bourgeois et de capitaliste. »

Charles Péguy, De la situation faite au parti intellectuel

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05/07/2013

En portant précisément le couteau vivisecteur à la gorge des vertus de l’époque

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« Il me parait de plus en plus certain que le philosophe, en sa qualité d’homme nécessaire de demain et d’après-demain, s’est toujours trouvé et a dû se trouver toujours en contradiction avec son époque : son ennemi fut constamment l’idéal d’aujourd’hui. Jusqu’à présent, tous ces promoteurs extraordinaires de l’homme, qu’on nomme philosophes et qui se sont eux-mêmes rarement regardés com me des amis delà sagesse, mais plutôt comme des fous insupportables et des énigmes dangereuses — ont eu pour tâche (tâche difficile, involontaire, inévitable), et reconnu la grandeur de leur tâche en ceci qu’ils devaient être la mauvaise conscience de leur époque. En portant précisément le couteau vivisecteur à la gorge des vertus de l’époque, ils ont révélé ce qui était leur propre secret : connaître pour l’homme une nouvelle grandeur, une voie nouvelle et inexplorée qui le conduirait à son agrandissement. Ils ont trahi chaque fois combien d’hypocrisie, de commodité, de laisser-aller et de laisser-choir, combien de mensonges se cachaient sous le type le plus honoré de la moralité contemporaine, combien de vertus étaient arrivées à se survivre. Chaque fois ils disaient : "Il faut que nous sortions, que nous nous en allions vers des contrées, auxquelles vous vous êtes le moins accoutumés." En présence d’un monde d’ "idées inodornes" qul voudrait confiner chacun dans son coin, dans sa spécialité, un philosophe, si des philosophes pouvaient exister aujourd’hui, serait obligé de plucer la grandeur de l’homme, le concept "grandeur" dans toute son extension et sa diversité, dans toute sa totalité multiple : il établirait même la valeur et le rang d’après la capacité de chacun à prendre sur lui des choses diverses, en se rendant compte jusqu’où il pourrait étendre sa responsabilité. Aujourd’hui le goût de l’époque, la vertu de l’époque affaiblissent et réduisent la volonté ; rien ne répond mieux à l’état d’esprit de l’époque que la faiblesse de volonté : donc, l’idéal du philosophe doit précisément faire rentrer dans le concept "grandeur" la force de volonté, la dureté et l’aptitude aux longues résolutions. De même la doctrine contraire et l’idéal d’une humanité timide, pleine d’abnégation, humble et qui douterait d’elle-même s’adaptait à une époque contraire,comme le seizième siècle par exemple, qui souffrait de son accumulation d’énergie de la volonté et d’un torrent d’égoïsme impétueux. Au temps de Socrate, au milieu de tant d’hommes aux instincts fatigués, parmi des Athéniens conservateurs, qui se laissaient aller — "au bonheur", selon leurs expressions, au plaisir, selon leurs actions, — et qui avaient encore à la bouche les vieilles expressions pompeuses auxquelles leur vie ne leur donnait plus droit, peut-être l’ironie était-elle nécessaire à la grandeur d’âme, cette malicieuse assurance socratique du vieux médecin, du plébéien qui tailla sans pitié dans sa propre chair, comme dans la chair et le coeur du "noble", avec un regard qui disait assez clairement : "Pas de dissimulation avec moi ! ici... nous sommes tous pareils !" Aujourd’hui par contre, alors que la bête de troupeau arrive seule aux honneurs et seule à la dispensation des honneurs en Europe, alors que l’ "égalité des droits" pourrait se traduire plutôt par l’égalité dans l’injustice : je veux dire dans la guerre générale contre tout ce qui est rare, étrange, privilégié, la guerre contre l’homme supérieur, l’âme supérieure, le devoir supérieur, la responsabilité supérieure, la plénitude créatrice et dominatrice — aujourd’hui être noble, vouloir être pour soi, savoir être différent, devoir vivre seul et pour son propre compte sont choses qui rentrent dans le concept "grandeur" et le philosophe révélera en quelque mesure son propre idéal en affirmant : "Celui-là sera le plus grand qui saura être le plus solitaire, le plus caché, le plus écarté, l’homme qui vivra par delà le bien et le mal, le maître de ses vertus, qui sera doué d’une volonté abondante ; voilà ce qui doit être appelé de la grandeur : c’est à la fois la diversité et le tout, l’étendue et la plénitude." Et nous le demandons encore une fois : aujourd’hui — la grandeur est-elle possible ? »

Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal - § 212

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04/07/2013

Hamdoullah !

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