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15/03/2007

Messages Transatlantiques -V-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 


Avec Roberto Piazza, dit Little Bob, lors d'une mémorable "Jam" en Live à la FNAC de Créteil vers la fin des années 90... Beau souvenir...
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Lundi 1er Décembre 2003

Nebo :


La délicatesse de l’écriture.
La plume inscrit toujours
des choses essentielles.
Comme la lame.

Eric :

Au commencement etait le Verbe ;
obéissance inexorable de l'écrivain.
Religion.



Mardi 2 Décembre 2003

Nebo :


Ma prosternation matinale,
intérieure,
est un lâcher prise,
non une soumission.

Eric :

Au réveil,
ma cafetière italienne et moi
échangeons des mots d'amour.



Mercredi 3 Décembre 2003

Nebo :


Ascèse,
non Ascétisme.
Joie,
Force,
non Orgueil.

Eric :

Dans la rue,
simplement marcher est une tache difficile.
Les sensations stupides de bonheur
me détournent de la Voie.



Jeudi 4 Décembre 2003

Nebo :


Le bruit de la Ville
clame, dit, chante, hurle
ce que je pense.

Eric :

Tapotant sur la table,
à l'aide de mes deux doigts,
je pense au prochain cataclysme.



Vendredi 5 Décembre 2003

Nebo :


L’Homme d’aujourd’hui
et la finitude de son projet
par rapport à l’infinitude
qu’il prétend atteindre.

Eric :

Le cinéaste de la Déconstruction
brûlera son scénario
avant de se mettre au travail.



Samedi 6 Décembre 2003

Nebo :


Je me sens vide.
De ce vide
qui n’accouche de Rien.

Eric :

J'attends encore celui
qui viendra sonner
ma Cloche.



Dimanche 7 Décembre 2003

Nebo :


Les sages se sentent pleins.
De ce Vide
qui accouche de la Plénitude.

Eric :

Qui a dit :
« La musique c'est le silence
entre les notes » ?



Lundi 8 Décembre 2003

Nebo :


En ce lieu
où tout est formulé,
je me tiens debout
face à mon mystère
d’Être.

Eric :

J'ai laissé passer
des familles entières d'oiseaux
au-dessus de ma tête.
La migraine a disparu.



Mardi 9 Décembre 2003

Nebo :


Le jaillissement,
souvent,
n’advient pas.
Comme en ce moment même.

Eric :

Bulles éclatant à la surface de l'eau :
Un poisson qui meurt
et un autre qui rit.



Mercredi 10 Décembre 2003

Nebo :


Se lâcher de toute posture.
Être dans la Nudité de l’Être.
Vivre enfin.

Eric :

Les journées s'accumulent,
où l'on nie l'évidence.
Et puis soudain, l'espace d'une seconde,
Une fenêtre s'ouvre sur l'Eternité.



Jeudi 11 Décembre 2003

Nebo :


Tant de Masques
se conçoivent
dans l’Ombre
de Dieu.

Eric :

Ma signature n'est, à l'origine,
qu'une piètre imitation de celle
de mon Père.



Vendredi 12 Décembre 2003

Nebo :


Une caresse,
un regard,
un chant d’oiseau,
un Sourire.
Une autre matinée.

Eric :

Je cherche encore un visage
qui puisse
m'aimer.



Samedi 13 Décembre 2003

Nebo :


Parfois,
l’espace d’un instant,
tout semble possible.

Eric :

Les résidences bétonnées
abritent de nouveaux
Alchimistes.



Dimanche 14 Décembre 2003

Nebo :


Lourd,
comme un Rocher,
je me laisse couler
dans la paisible rivière.

Eric :

Au fond de mes poches
il y a toujours au moins deux pièces.
Pour une éventuelle offrande
Aux anguilles sacrées.



Lundi 15 Décembre 2003

Nebo :


La Virginité.
Le Souffle rafraîchissant.
La Guérison accessible.

Eric :

J'ai parcouru la totalité
de mon Corps
à la recherche d'une ancienne cicatrice
d'enfant.



Mardi 16 Décembre 2003

Nebo :


D’abord,
l’apparition sous les mains créatrices.
Puis, sous la foison des possibles,
nommons les choses.
Expérience.

Eric :

Au-dessous du cocotier,
Ma tête s'auréole
de crainte.



Mercredi 17 Décembre 2003

Nebo :


Peu de Certitudes.
Perdu, en somme.
La Solitude, seule,
M’apparaît totalement,
irréductiblement,
incroyablement,
Authentique.

Eric :

Je me suis surpris
à claquer la porte.
Défaillance de l'attention



Jeudi 18 Décembre 2003

Nebo :


En la Caverne,
le froid lui-même
est une douce chaleur.

Eric :

Les miettes du repas
sont mes ennemies
jurées.



Vendredi 19 Décembre 2003

Nebo :


Connecté aux mystérieuses limbes.
les maux éteints,
les mots absents.
La Musique seule
dit les choses et l’Être.

Eric :

J'aimerais saluer du chapeau,
hélas,
je n'en porte pas.



Samedi 20 Décembre 2003

Nebo :


L’Espoir se terre
dans le réseau
de nos nerfs,
dans la fibre
de nos muscles,
dans nos liquides
infinitésimaux.

Eric :

J'aimerais aussi faire don d'une valise
qui contiendrait tous mes objets précieux.
Mais je ne possède rien de
précieux.



Dimanche 21 Décembre 2003

Nebo :


Une Fraternité
me couronne en ce jour
face aux champs des possibles.

Eric :

Une vieille femme
m'a lancé un regard noir
ce matin,
dans la rue.



Lundi 22 Décembre 2003

Nebo :


Merveille des Chiffres
s’élançant vers partout,
nul part et au-delà.

Eric :

A l'autre bout
de mon tapis d'Orient,
Il y a peut-être un ami
qui comme moi
va dîner seul ce soir.



Mardi 23 Décembre 2003

Nebo :


Un curieux ensemencement.
Sensation d’arrêt.
Trouble du recueillement.
Juste avant la Projection.

Eric :

Dans ses bras,
Le tic-tac de l'horloge
Redevient inoffensif.



Mercredi 24 Décembre 2003

Nebo :


Lumière, ô Lumière !
Reviens vers l’âtre noir
de la caverne.
Lumière, ô Lumière !
Annonce la fulgurance,
clame la clameur d’être,
chante la Vision élargie,
danse la Joie de l’Amour,
vibre, Lumière,
éclaire, ô Lumière !
Panse, ô Lumière !
Souris, ô Lumière !

Eric :

Il n'y aura pas de fin heureuse,
ni dénouement miraculeux à cette histoire.
Ma débâcle est un chef d'œuvre
inattaquable.



Jeudi 25 Décembre 2003

Nebo :


Mon Corps
me rappelle
mes limites.
Mon sourire
les repousse
un peu plus loin.

Eric :

Etrangers, inconnus,
que je croise dans la rue.
Ils emportent, chacun de leurs côtés
un morceau de mon âme.



Vendredi 26 Décembre 2003

Nebo :


Vivre au milieu
des ruines.
En souriant
saluer le déclin.
Nonchalamment.
En apparence.

Eric :

De nos jours et même de tout temps,
céder à la bonne humeur
requiert de la prudence. De l'adresse...
Car on a vite fait de sombrer
dans la vulgarité.



Samedi 27 Décembre 2003

Nebo :


Une Solitude Hautaine
qui fait murmurer
dans mon dos.

Eric :

Passants sous l'averse.
En quête d'un abri.
Leur élégance est de courte durée.



Dimanche 28 Décembre 2003

Nebo :


Tricher
en riant
pour survivre.

Eric :

Aujourd'hui je sais combien
redevenir un enfant
tient de l'héroïsme.



Lundi 29 Décembre 2003

Nebo :


Ma veste en cuir,
usée, trouée,
veut témoigner
de mille années
de Nomadisme.
Mille années d’errance.

Eric :

Mon visage de quarante ans
possède une beauté
contredite par le miroir.



Mardi 30 Décembre 2003

Nebo :


Il m’arrive encore
de désirer de toutes mes forces
la vision définitive.

Eric :

Bouches hurlantes
aux passage des colombes
Victorieuses.



Mercredi 31 Décembre 2003

Nebo :


L’Homme recule devant lui-même.
Il cligne des yeux.
Tirant sur un joint,
je considère ce cirque.
J’écoute le hululement
de mes chimères.

Eric :

J'imagine un monde
où chacun irait cogner
à la porte de son voisin,
en quête de sel ou d'une
simple pipe.



Jeudi 1er Janvier 2004

Nebo :


Je tente de calculer
le temps qui me reste.
Ce sinistre Sursis.

Eric :

Quand la mort frappe
par surprise,
on ouvre grand les yeux.
Comme des nouveaux-nés.



Vendredi 2 Janvier 2004

Nebo :


Ce geste d’un lointain passé.
Ouvrir une vieille porte,
où dorment des démons
et se cachent des anges.

Eric :

Je suis sorti de mon cachot,
en pleine lumière,
pour regagner ce terrain vague
Où m'attendait l'Ange Exterminateur.



Samedi 3 Janvier 2004

Nebo :


L’Abîme est partout
où le regard se pose.
Le sonder
est une autre histoire.

Eric :

Certains jours bénis,
je me sens aussi léger
qu'un papillon.



Dimanche 4 Janvier 2004

Nebo :


L’Audace souveraine
du départ admirable.
Prendre le large
à chaque aube.

Eric :

De la lointaine Ithaque
me parviennent quelques échos
presque fantomatiques.



Lundi 5 Janvier 2004

Nebo :


Chaque histoire
appartient à celui
qui sait la mener
jusqu’au bout,
à son terme.

Eric :

Il peut nous en coûter
de transgresser certaines règles de vie
comme celle du "devoir d'inspiration", par exemple.
A raviver le cœur des autres,
on ravive aussi le sien.



Mardi 6 Janvier 2004

Nebo :


Un souffle qui incendierait
mon cœur.
Mon incantation
ne me mènera
nul part.

Eric :

Matelot,
apprend à naviguer
sur les vagues du mépris.
Jusqu'au Septentrion.



Mercredi 7 Janvier 2004

Nebo :


Accomplir les Actes
comme s’ils n’appartenaient
à Rien.
Si ce n’est
à la beauté du geste,
comme celui du Calligraphe.

Eric :

Si dieu existe,
il est en chacun.
Et en chacun subsiste
un raccourci jusqu'à lui.



Jeudi 8 Janvier 2004

Nebo :


Vêtu de noir
par respect
pour la nuit,
je guette le feu d’artifice
qui éventrerait la ténèbres.

Eric :

Un vieux vélo,
enchaîné à son poteau,
se reflète dans une flaque
de clair-de-lune.



Vendredi 9 Janvier 2004

Nebo :


Aux confins du désert
plus rien ne peut stopper
l’avancée du Serpent.

Eric :

Un cœur sec qui demande pardon
n'est pas tout a fait sec,
ou bien il est déjà vendu
au Démon.



Samedi 10 Janvier 2004

Nebo :


Les Loups descendront
sur les places publiques
aux jours précédant le Jugement.

Eric :

Aux derniers jours,
des vagues d'inconnus se précipiteront
sur d'autres vagues d'inconnus
et s'embrasseront a pleine bouche.



Dimanche 11 Janvier 2004

Nebo :


Rêves de flammes.
Sculptures surréelles.
Il me faut laisser
ces chimères à la cave.
Retrouver
une profession de Foi
terrestre.

Eric :

L'épicier me rend deux pièces
sur le prix d'une barre de céréales.
Puis enchaîne sur un autre client.



Lundi 12 Janvier 2004

Nebo :


Boire aussi
le Venin
du Serpent
pour mieux
en combattre
les morsures.

Eric :

Ne plus s'aimer,
ne plus se haïr.
Une luxueuse sensation
que j'expérimente en silence.



Mardi 13 Janvier 2004

Nebo :


L’infini devient une torture
lorsque, descendant du Ciel,
il possède un Corps
mortel et limité
pour sa densité,
son tourbillon.

Eric :

J'échangerais bien
une poignée de vagins
contre une poignée de main
amicale.



Mercredi 14 Janvier 2004

Nebo :


Glorieux combat perdu.
Nous avons quitté le champ de bataille
avec tous les honneurs.

Eric :

Quand on revient à la Guerre
apres avoir perdue la précédente,
ça ne s'appelle plus la Guerre.
C'est de la Poésie.



Jeudi 15 Janvier 2004

Nebo :


Devenir
un astre,
unique,
sur une voie lactée
unique.

Eric :

Avoir un corbeau
pour ami.
Réconcilier deux royaumes.



Vendredi 16 Janvier 2004

Nebo :


Si je suis d’une légende,
mystérieuse et profonde,
y-a-t-il un frère,
une sœur,
qui soit de ma légende,
de mon histoire ?

Eric :

Il nous est donné le pouvoir
d'imaginer toute une foule de mondes,
et autant de portes dont les clés demeurent souvent introuvables.
Nous-même ainsi avons-nous été imaginés.



Samedi 17 Janvier 2004

Nebo :


Une Offrande rythmique
à la courbe des lèvres,
au contour des reins.
Nous nous abandonnons.

Eric :

La pluie tambourine
contre les vitres.
Je ne sais si ma solitude
s'en trouve allégée ou bien
accentuée.



Dimanche 18 Janvier 2004

Nebo :


Aube écarlate
sur le suaire
de ma malédiction.

Eric :

J'observe la ville
Majestueuse et ensoleillée.
Muette et insondable,
comme une femme.



Lundi 19 Janvier 2004

Nebo :


Parvenir
à comprendre
mon séjour
ici.

Eric :

Le geôlier négligeant
de mon crâne
autorise le passage
des parias.



Mardi 20 Janvier 2004

Nebo :


Jeune
je n’imaginais pas
que la vie
serait ainsi.

Eric :

O, Légendes malfaisantes des forêts !
Votre musique trouve un chemin
jusqu'à mes oreilles,
creuse mon visage
Et y multiplie les rides.



Mercredi 21 Janvier 2004

Nebo :


Notre Silence.
Je bride
mes impulsions épistolaires.
Je fais le vide et m’isole.
Un lac tranquille.

Eric :

Je ne fais que
dissimuler, dissimuler,
toujours dissimuler.
Une caverne précieuse
au milieux des pillards.



Jeudi 22 Janvier 2004

Nebo :


Si je le pouvais
je cicatriserais
tes Blessures
avec quelques baisers.

Eric :

Choix décisif :
se jeter dans la gueule du Monstre
ou devenir l'idiot du village !



Vendredi 23 Janvier 2004

Nebo :


Ton œil
reflète la lumière.
Ton corps
la détourne.
Ta Force
cherche à la rassembler.

Eric :

Carte des Menus
apéritif, repas.
« Ça se passe bien ? »
Carte des desserts donc,
Sucreries et même
un café.
Addition.
« Au plaisir ! »


PS: Il n'y a plus de sable dans votre sablier.



Samedi 24 Janvier 2004

Nebo :


Notre histoire
tumultueuse
ressemble de plus en plus
à un hymne très ancien.

Eric :

Après que le moineau
se fut posé, puis endormi
au creux de son épaule,
le vieil homme sut qu'il avait atteint
Tout ce qu'il y avait à atteindre…



Dimanche 25 Janvier 2004

Nebo :


De l’Amour,
de l’Amour,
et d’avantage
que l’Amour.

Eric :

Le tapage de la rue.
Du chaos consenti.
Le brouillon des âmes.



Lundi 26 Janvier 2004

Nebo :


Mon visage matinal,
au réveil :
un arbre ancien.


Eric :

Je jure de mépriser
toute Victoire
prochaine.



Mardi 27 Janvier 2004

Nebo :


Quand je soulève
ma valise
j’ai mal au dos.

Eric :

Comme il est curieux
qu'à toujours vouloir retenir,
on perde de vue ?



Mercredi 28 Janvier 2004

Nebo :


Multiplicité.
Entrelacs.
Entre Aurore et Crépuscule.
Feux.
Lumière perforée d’Ombre.

Eric :

Bien polir ses chromes
pour absorber le ciel
et avaler la route.



Jeudi 29 Janvier 2004

Nebo :


La Vision
du monde
est une
contradiction.

Eric :

J'ai ajusté mes chaussettes,
resserré mes lacets,
reboutonné chacune de mes poches.
Prêt pour le sacrifice.



Vendredi 30 Janvier 2004

Nebo :


A l’intérieur,
dans les flux,
sous l’épiderme,
il faut parvenir
à emporter dans la Mort
ce qu’il y a de meilleur
de notre Vie.

Eric :

Dévissons le couvercle
de cette migraine.
Saupoudrons avec de l'azur.



Samedi 31 Janvier 2004

Nebo :


Je me charge,
le temps de trois mots écrits,
de toute l’incarnation
du monde.

Eric :

Imperméable a la logique
de l'orateur.
Je jaugeais les arguments
de sa moustache.




Dimanche 1er Février 2004

Nebo :



Ainsi, parfois,
la phrase est un mystère.
La voix adéquate y apporte
beaucoup de Clarté.

Eric :

Mes amis mastiquent tous
avec style.
Encore trop de repas pris
en compagnie des goujats.



Lundi 2 Février 2004

Nebo :


Ma lame fleurie dans le sang.
Le Lieu où je suis n’est pas nommable.
J’y entre et en sors
à ma convenance.
Rares sont les êtres humains
que j’y croise.
Nous y rompons le pain
sans arrière-pensée.

Eric :

Ecrire ses mots et les savoir perdus.
Les voir s'éloigner comme autant de vaisseaux
lancés au hasard.



Mardi 3 Février 2004

Nebo :


Ecriture.
Trace singulière,
foudroyante,
affirmée.

Eric :

Une fleur gracieusement tenue
et non pas saisie.
Une fleur tendue.
Mais pour personne.



Mercredi 4 Février 2004

Nebo :


Le poème
n’a qu’un seul but :
rendre visible,
palpable,
la Réalité.

Eric :

Mes premiers terrains de jeu,
coccinelles, pâquerettes et
boutons d'or.
Une tristesse de toute
Beauté.



Jeudi 5 Février 2004

Nebo :


La Robustesse.
Le feu de mes ressources.
Je suis comme tout le monde :
un puits sans fond.
Comment l’appréhender ?

Eric :

Travailleurs de la tôle
aux regards durs.
Je les contemple.
Modeste puceron.



Vendredi 6 Février 2004

Nebo :


Je sais qu’une bonne convalescence
exige parfois de sévères restrictions.
Il me faudrait brûler bien des choses.
Ses lettres en premier lieu.

Eric :

Hommes sans attaches
aux robustes mâchoires.
En route pour le Royaume
du Prêtre Jean.



Samedi 7 Février 2004

Nebo :


Avec le temps
on fini toujours
par trouver sa place.
Mais il faut s’y atteler
Au plus tôt.

Eric :

Au bout des territoires conquis de haute lutte,
on ne trouve pas de récompense.
Juste une longue tristesse.



Dimanche 8 Février 2004

Nebo :


Mes supplications
se perdent
dans le Vide.
Elles ne trouvent aucun allié.

Eric :

Ce qui nous est offert
est tellement plus grand
que ce que l'on désire,
qu'il y a nécessité
à réajuster notre vision.



Lundi 9 Février 2004

Nebo :


Avec de la patience,
les livres finissent
par nous céder leurs secrets.

Eric :

Je me suis adossé à un arbre,
perdu dans mes pensées.
Au fin fond du Manuscrit
trouvé a Saragosse.



Mardi 10 Février 2004

Nebo :


Les mots,
tendrement,
devraient pouvoir
réparer le moindre
chagrin.
Abréger le désordre du Monde.

Eric :

Un dispensaire
aux litières vides.
Dehors, des lépreux
jouant aux dominos.



Mercredi 11 Février 2004

Nebo :


J’ai jouis,
soufferts
et aimé.
Comme les marins
avec l’Océan.

Eric :

J'ai commencé
depuis hier,
à chérir le passé.



Jeudi 12 Février 2004

Nebo :


Mes oreilles hurlent
et saignent
de ce silence
suspendu
qui n’est point Paix.

Eric :

Au pic de la tour
la plus haute :
une goutte de Rosée.



Vendredi 13 Février 2004

Nebo :


L’écriture ne devrait
même plus être
un palliatif.
De palliatif,
il ne devrait
même plus y en avoir.
Tout devrait être Là.
Simplement.
On devrait pouvoir
avaler sa douleur
et la chier
à Satiété,
en Rigolant,
dans une
INCARNATION TOTALE.

Eric :

Du vent s'engouffre
dans les portes.
Il prend les décisions,
répudie l'ancien mobilier.
...
Sur le bord d'anciennes nationales,
déployant leur fulgurance
au travers du pays,
gisent quelques glorieux
noyaux de pêches.



Samedi 14 Février 2004

Nebo :


L’Homme Total
Sème et Moissonne
tout au long de l’année.
Constance.

Eric :

Nos solutions sont
pleines d'amour.
Elles ne se formalisent pas
d'être ainsi dédaignées.



Dimanche 15 Février 2004

Nebo :


L’Aube
s’amoncèle
en mes Veines.

Eric :

Mes sourcils distingués
Suffiront pour le
Carnaval.



Lundi 16 Février 2004

Nebo :


Une barque,
entourée de roseaux,
cherche une articulation
dans la respiration du soir.

Eric :

Rubans de nuages
dans un ciel pourpre.
Un ciel semblable a ceux, perdus,
de mon adolescence.



Mardi 17 Février 2004

Nebo :


L’écorce,
ma main,
sueur et sève.
L’Hiver transpire
sa fuite, déjà.

Eric :

Oh j'ai honte
de n'avoir pas su
aimer ces arbres.
ils veillaient pourtant chaque nuit,
derrière les vitres.
Juste au pied de ma chambre.
Et maintenant, qu'est-il donc devenu,
mon sommeil d'enfant inviolé ?



Mercredi 18 Février 2004

Nebo :


La Source
veut tarir.
Nos larmes
la rempliront
peut-être.

Eric :

Avant le second souffle,
prêts a tout lâcher.
C'est un instinct supérieur
qui nous maintient en course.



Jeudi 19 Février 2004

Nebo :


Je guette
l’heure
lumineuse.

Eric :

Je regarde
pousser
ma barbe.



Vendredi 20 Février 2004

Nebo :


Un livre Blanc
portant, juste,
trace de mon Sang.

Eric :

Après ma mort ?
Servez-vous donc !
Ouvrez les tiroirs,
sortez les malles.
Vous n'y trouverez que
des itinéraires inachevés.



Samedi 21 Février 2004

Nebo :


Résurgences
très anciennes.
La Distance se réduit
entre moi et moi.

Eric :

En période de méditation intense,
se déclenchent, à la verticale
de mon âme,
des sons purs comme
le cristal.



Dimanche 22 Février 2004

Nebo :


Cette courbe
qui m’intercepte
et m’interdit,
m’engendre
et m’afflige.

Eric :

Ne sous-estimez pas
le rôle de Harry Potter
sur la génération future.



Lundi 23 février 2004

Nebo :


Suis-je au fait de devant qui,
devant quoi,
mon cœur trépide ?
Ma main suit
une abstraite courbe.
Quête.
Amertume.
Ma mémoire cherche
à s’ajuster.

Eric :

J'ai eu confiance
malgré tout.
Une immense confiance.
pourquoi douter
si près du but ?



Mardi 24 Février 2004

Nebo :


Parfois,
à nouveau,
comme au temps
de mes 20 ans,
j’aspire au départ,
sans espoir de retour.

Eric :

Quand Dieu prépare
ses bénédictions
l'air devient sec et
silencieux.



Mercredi 25 Février 2004

Nebo :


Aigle, né à proximité
de la source noire,
à chaque soif
inapaisable j’y reviens.
Curieux exil.

Eric :

Qu'as-tu fait camarade ?
Que ne m'as-tu cherché des yeux ?
Tu m'aurais trouvé.
Au lieu de mettre fin
à tes jours.



Jeudi 26 Février 2004

Nebo :


Par le cheminement
des Siècles
vint, un jour,
le souffle incarné.

Eric :

Sur une locomotive désaffectée,
envahie par les fleurs.
Je digérais le sermon du
curé.



Vendredi 27 Février 2004

Nebo :


Les flancs de l’Aube
saignent
le martyre.

Eric :

Boum Boum Boum !
Ouvrez-donc cette porte.
C'est ici que j'ai vécu...
Il y a si longtemps.



Samedi 28 Février 2004

Nebo :


Parfois je guette
une moisson d’été
dans ta voix fragile.

Eric :

Ah, l'odeur du premier baiser !
Jusqu'où m'a t-elle emmené ?
J'ai rouvert les yeux
bien trop tôt.



Dimanche 29 Février 2004

Nebo :


Ma paume dans la tienne.
Un beau Silence.
Une chute libre.
Le Monde reste à faire.

Eric :

Derrière ces dunes
et tous ces arbres ensablés,
elle s'est embarquée dans la chaleur
de l'après-midi.
Pour y goûter l'amour...
Dans les bras d'un autre.



Lundi 1er Mars 2004

Nebo :


Arbre de la Connaissance.
Arbre de Vie.
Un oiseau a-t-il été témoin
du désastre de la tentation ?

Eric :

Un enfant a pris ma main,
m'a emmené vers des jeux
dont je ne connais plus le sens.



Mardi 2 Mars 2004

Nebo :


La serpe dans l’ombre.
Le Pain.
Le Vin.
Le Miel.
Le Fromage.
La quiétude.

Eric :

Derrière ces portes,
on s'éclaire à la bougie.
On invente des contes
pour endormir les enfants.



Mercredi 3 Mars 2004

Nebo :


La Plume
sans encre
ne demeure pas muette.
Un cœur.
Un couteau.
Roulez jeunesse.

Eric :

Ne me faites pas rire,
jeunes gens talentueux.
Par pitié, ne me faites pas rire.
Ou je pourrais en mourir.



Jeudi 4 Mars 2004

Nebo :


Ce Simulacre
qui nous sert
de repère :
en Rire en dansant.

Eric :

Je ronge mes ongles.
Regarde le ciel.
Recrache dans la rivière.



Vendredi 5 Mars 2004

Nebo :


Le bottleneck au doigt,
je récolte
des spasmes douloureux.

Eric :

Quand l'Art s'installe
où on ne le prévoit pas,
il s'allège soudain.



Samedi 6 Mars 2004

Nebo :


La guitare a définitivement
planté ses lames dans les cibles choisies.
Les chansons l’affirment.

Je suis VIVANT.
Son des cloches
sur la Place Saint-Marc.

Eric :

Retour de Croisade.
Pour certains, c'est maintenant
qu'elle commence :
à la descente du bateau.



Dimanche 7 Mars 2004

Nebo :


Le temps m’est compté.
Je bois le thé vert
et me brûle.

Eric :

Le dehors se fait
de plus en plus féroce.
Le dedans, lui,
regorge de surprises.



Lundi 8 Mars 2004

Nebo :


Le paradoxe
de mon Être :
je vis
comme je déteste.

Eric :

Faire la poussière de
mes livres.
Deux fois l'an.



Mardi 9 Mars 2004

Nebo :


Feuille de houx
sur l’Océan en furie,
je lève les voiles.

Eric :

Une sculpture représentant...
un bras de fer.
Pas de gagnants !



Mercredi 10 Mars 2004

Nebo :


Ce qui me dévore
de l’intérieur
se tait.

Eric :

Au Jugement Dernier
je ne réciterais pas La Fontaine.
J'improviserais.



Jeudi 11 Mars 2004

Nebo :


Ce bras de fleuve,
qui mène à la mer,
tordu, vivace,
c’est moi.

Eric :

Un vieux clocher
me rappelle tout ce que j'ai laissé
derrière moi.
L'occasion d'une chanson.



Vendredi 12 Mars 2004

Nebo :


Mon âme bande,
se dépouille de son corps,
s’engouffre dans les fonds.
Avec crainte.

Eric :

Que le prochain coiffeur
à saisir ma chevelure
soit béni.



Samedi 13 Mars 2004

Nebo :


C’est un temps de fureurs.
Il faut faire l’Amour
et, face au Simulacre,
feindre pour survivre.

Eric :

J'ai enfermé quelques-uns
de ses cheveux d'or
dans le creux d'une enveloppe.



Dimanche 14 Mars 2004

Nebo :


Canevas du Cosmos.
Etoffe de la Matière.
Moi, ici-bas,
ne suis qu’une Larme.
Ma prière se poursuit.

Eric :

À quoi se raccrocher ?
Cette fois-ci je sais
qu'il n'y a rien.
Je laisse mon cœur
tambouriner.



Lundi 15 Mars 2004

Nebo :


Voici,
depuis un an
rien n’a bougé.
Seul le Monde persévère,
dans sa combustion Hivernale.
Ronde des aliénés.
Bal perpétuel des sorciers,
des démons, des nains,
des sacrificateurs de l’innocence.
Et pourtant, chaque jour,
j’apprends à aimer.

Eric :

Quand une signature
avec des larmes
n'est pas possible,
alors on jette sa lettre.


Toujours la même Jam avec Little Bob

FIN

Commentaires

Little Bob et Jam ! Faut pas me faire des coups comme ça ! Un instant j'ai cru que je venais de rater quelque chose... Je veux dire, genre, la semaine dernière...

Écrit par : stael | 15/03/2007

Merci. Nebo...

Écrit par : Marie Gabrielle | 16/03/2007

Désolé Stael... je ne voulais pas secouer votre coeur ou de lointains souvenirs... ;-)

Marie-Gabrielle... Vous m'enivrez... :-)

Bien à Vous...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 16/03/2007

Nebo,

J'ai relu avec attention ces Messages Transatlantiques que j'avais déjà vus sur le site de Venice.

J'en retiens de la sagesse, une grande ouverture d'esprit, une certaine lucidité et une grande vivacité intellectuelle. Autant de qualités que tu partageais avec Eric et qui me font d'autant plus regretter la fin de Venice suite à votre "divorce spirituel".

Probablement que cet ocean qui vous sépare, s'il vous a donné l'occasion de ces échanges que tu publis, aura aussi été le fossoyeur de votre complicité.

Bien à toi.

Morgan

Écrit par : Morgan | 19/03/2007

À présent, Morgan, si tu es attentif à la suite des évènements, tu jugeras par toi-même où se trouvent la sagesse, la retenue, la compassion par-delà les mots (les maux ?) et la poursuite d'un chemin par lequel on cherche à ne nuire à quiconque et à ne juger personne et encore moins à vouloir imaginer l'Autre dans la merde ou la tête planquée dans le sable d'un ex-château de sable telle une autruche. Tu comprendras que même un CORBEAU peut se perdre au DÉDALE de ses erreurs, par jeu mais même pas avec la beauté du geste.

Merci d'être passé... bien à toi...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 19/03/2007

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