13/03/2007
Messages Transatlantiques -IV-
=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=
Lundi 1er Septembre 2003
Nebo :
« Il importe peu
de vouloir
changer le monde.
L’essentiel
est d’accepter
de se changer soi. »
me dit la brindille
sur le chemin.
Eric :
« Et n'oublie pas :
non pas le changement
mais l'acceptation du changement.
L'action non-corrompue ;
non-agissante. »
Me dit alors la brindille,
quand je la portais
à ma bouche.
Mardi 2 Septembre 2003
Nebo :
Les faux-culs
conjurent en silence.
De côté, je les surveille.
Ma lame est aiguisée.
Eric :
J’époussette mes manches,
une odeur de malédiction
et le cœur débordant.
Eric :
Masturbation magnifique.
Oubli total de la misère humaine.
Grandeur et abondance volcanique.
Auto-autodafé !
Nebo :
Les mots
lacèrent le vif
des sombres carnes.
Mercredi 3 Septembre 2003
Nebo :
La souffrance est apaisée.
Le sel de la vie
enlève son goût d’acier
dans ma bouche.
Eric :
Dans le vent,
rien qui ne soit déjà parti.
Le grenier de mon crâne
est résolument vide.
Eric :
Ai-je encore quelque chose a dire ?
Quelque chose a prouver ?
Quand tu m'offres ton ventre
à lécher.
Nebo :
Parfois je meurs.
Me réveille plus tard.
Prêt pour une autre partie.
Jeudi 4 Septembre 2003
Nebo :
Dans l’enceinte
je me faufile.
Ils m’observent,
m’analysent.
Tel un curieux fantôme.
Je souris.
Eric :
Les mains en arabesque
je joue a créer des mondes.
Des Paradis et des enfers.
Eric :
J'ai mes entrées chez les souris.
Toutes les magouilles
de Cendrillon.
Nebo :
En fin Stratège,
j’élabore de jour en jour
ma traversée transversale
du Labyrinthe.
Vendredi 5 Septembre 2003
Nebo :
L’encre a laissé des traces
sur mes doigts.
Comme du sang existentiel.
Eric :
Je me promène.
Je suis dans les rues.
Je suis un brouillon
ambulant.
Eric :
Face au miroir.
Respectueux envers mes genoux.
Attendri devant mon nombril.
Terrorisé par ma bouche.
Nebo :
Ma Viande a encore
deux ou trois choses
à affirmer.
Á vivre.
Samedi 6 Septembre 2003
Nebo :
Une vieille photo.
De piteux souvenirs.
J’en ris à pleines envolées.
Je suis là.
Eric :
S'il m'était donné de revenir
dans ma vie passée,
je serais tenté par le Mal.
Eric :
Je claque mes fesses
à pleine volées,
rattrape le temps perdu.
Nebo :
Curieux !
Quelques papiers froissés
Me précipitent vers l’avenir.
Dimanche 7 Septembre 2003
Nebo :
Ne rien dire.
Les choses se présentent.
Les cueillir.
Eric :
Encore plus de baisers. Encore plus de lèvres.
Voir si au bout de l'extase
quelque chose se donne
enfin à toucher.
Lundi 8 Septembre 2003
Nebo :
Les signes sont manifestes.
Qui les voit ?
Comme aux jours de Noé
chacun vaque à ses occupations.
Eric :
Quelle punition divine
pour la modernité ?
Qu'elle se voit couronnée
de succès !
Mardi 9 Septembre 2003
Nebo :
Le feu intérieur.
Je le sens.
Il prit.
Il danse.
Je jouis.
Eric :
Je lance un regard neuf
sur mon épiderme
rajeuni malgré moi.
Mercredi 10 Septembre 2003
Nebo :
L’aigle a touché terre.
A présent, encore,
il déploie ses ailes
pour un autre envol.
Eric :
Les brebis sont gommées des champs.
Le vent joue dans l’herbe
comme sur une lyre.
Jeudi 11 Septembre 2003
Nebo :
Les physiciens quantiques
pensent « à gauche ».
Les billes sont lâchées
et tombent à gauche !
Eric :
J'ai pensé « Gagnant » !
Et depuis
mes dés roulent toujours.
Vendredi 12 Septembre 2003
Nebo :
Je lui demande : «
Comment voudrais tu
que je te prenne ? »
Elle me dit : «
Par derrière.
Comme une pute.
Une chienne.
Une salope. »
Je bois du champagne,
fume un joint,
la considère.
Je souris.
Eric :
En pleine débauche lucide,
je me donne
comme un yogi,
un Bouddha,
un Christ.
Samedi 13 Septembre 2003
Nebo :
Parfois, cet étrange sentiment :
la Vie n’est pas,
la Mort non plus.
Douces, très douces illusions.
Eric :
Rien ne se laisse capturer
A l'école de l'Erreur.
Dimanche 14 Septembre 2003
Nebo :
Le disque dur
du Roland VS-1880
crépite comme un feu.
L’Athanor des alchimistes.
Eric :
Ma bouche se pince.
Mon regard se fait dur.
Les conditions requises
Pour l'éclat de rire.
Lundi 15 Septembre 2003
Nebo :
Dire est difficile.
Surtout dire
l’essentiel.
Eric :
Comme autant de précieux Mandalas de sable,
Jetés solennellement dans la rivière,
Imaginons la destruction systématique
De toutes les oeuvres d'art
Apres leur parachèvement.
Mardi 16 Septembre 2003
Nebo :
Lorsque les mots me manquent,
mes palpitations me reprennent !
Juste combat.
Eric :
Il m'a fallu être attaqué
par les démons
pour apprendre la politesse.
Mercredi 17 Septembre 2003
Nebo :
Nous prenons.
Sans cesse.
N’avons cesse de prendre.
Et pourtant,
donner est une bénédiction.
Eric :
Pour le grand nombre
l'authentique générosité
est souvent perçue comme une insulte, un danger,
quelque chose d'inapproprié
qui avance comme Jésus,
à découvert.
Jeudi 18 Septembre 2003
Nebo :
Une délivrance
par les Sens.
Bien que les Sens
soient trompeurs.
Voilà qui me semble
très clair.
Eric :
J'ai la certitude
d'un corps.
Donc d'un chemin.
Vendredi 19 Septembre 2003
Nebo :
La Solitude
est aussi,
est surtout,
un Royaume.
Eric :
Pour qui sait tendre l'oreille,
il y a du vacarme
dans les sables du désert.
Samedi 20 Septembre 2003
Nebo :
Par la lecture
et l’écriture,
au quotidien,
je me trace à la machette
un chemin de fortune,
dans l’épaisse jungle
« humaine trop humaine ».
Eric :
Quand ma plume se pose,
que mes yeux reviennent sur le Monde,
j'ai cinq ans.
Dimanche 21 Septembre 2003
Nebo :
Etre dans la voie
consiste bien, en fait,
à laisser venir à Soi
la texture du Monde.
Alors exulte
notre Esprit Créateur.
Eric :
Aucune cloison n'est à l'épreuve du rire.
Le grand méchant loup aurait dû
y penser.
Lundi 22 Septembre 2003
Nebo :
L’Absence de liens
entre l’Être et les Choses
semble bien être
la maladie Moderne
ultime.
Eric :
Décomposition des jours et des âmes
aussi fascinante
qu'un bouquet final.
Mardi 23 Septembre 2003
Nebo :
Vulgarité des mots.
Imagination des maux.
Tout est définitivement aplatis.
Partout :
massacres,
génocides de circonstances.
Hainamourement,
souffrances.
Eric :
Une fourmi escalade sa colline,
elle ignore tout
de la botte.
Mercredi 24 Septembre 2003
Nebo :
La profonde fatigue.
Redoutable ennemi intérieur.
En embuscade à Vie.
Eric :
Le bouton de rose
ignore le doute.
Ne soupçonne pas même
sa future éclosion.
Jeudi 25 Septembre 2003
Nebo :
Antre des possibles.
A l’intérieur,
les forces se regroupent.
Eric :
Toujours consciencieux
au cœur même de la lutte.
Je récupère dans le creux de ma main
les miettes du petit déjeuner.
Vendredi 26 Septembre 2003
Nebo :
Logique. Logos. Verbe.
Pensée. Cheminement.
Tout se déploie avec assurance.
Eric :
Panique-Froncements de sourcils,
Moiteur des mains.
Echec-Héroisme.
Samedi 27 Septembre 2003
Nebo :
Est-il encore d’usage
de tenir compte
des quatre points cardinaux
lorsqu’on s’oriente ?
Parfois j’en doute
face à une telle agitation.
Eric :
Voix orageuses,
cavalcades dans le ciel,
invitations au salut
où à la perdition.
Dimanche 28 Septembre 2003
Nebo :
La chair est une couronne.
L’esprit est un Sabre.
L’Être s’en satisfait.
Eric :
A chaque nouvelle vie
rentre une dose d'humour
supplémentaire.
Lundi 29 Septembre 2003
Nebo :
Si cette malédiction se poursuit,
j’en ferai une bénédiction
pour la sélection des humbles.
Eric :
Spermatozoïde dans sa course aveugle,
et puis Mystère et Métamorphose. Omniscience.
Et puis Stupeur.
Et puis nouveau départ
sous la lumière trompeuse.
Mardi 30 Septembre 2003
Nebo :
Un vent fort
nous encercle
dans sa gangue.
Je te salue Seigneur.
Eric :
Centimètres perdus sous l'astre royal.
Quand le dos du vieillard se voûte
sa prunelle reste scintillante.
Mercredi 1er Octobre 2003
Nebo :
Douceur des traits.
Velouté des formes.
Le calligraphe
pratique l’érotisme.
Eric :
Rayer une vie entière
pour les lèvres
d'une fille.
Jeudi 2 Octobre 2003
Nebo :
Ces Stances
ne sont que des canifs
jetés au hasard
du grand Mektoub.
Eric :
Mes compagnons itinérants
ont tendu haut leurs chiffons :
ils me rappellent à leur danse.
Vendredi 3 Octobre 2003
Nebo :
Gerbe d’éclairs.
Passion. Ivresse.
Allons !
Croisons le fer
puisqu’il le faut !
Eric :
J'ai mendié deux pièces d'or,
j'ai recouvert le Prince de haillons.
Pour juste un peu d'air pur.
Samedi 4 Octobre 2003
Nebo :
Le feu dans la poitrine.
La toux l’attise à profusion.
Un univers en moi
s’élabore.
Eric :
Je déchaîne les tempêtes
en clignant
des yeux.
Dimanche 5 Octobre 2003
Nebo :
L’incarnation,
bien que douloureuse,
se poursuit.
Eric :
Battements du cœur, aussi lourds
que les coups du marteau
sur l'enclume.
Lundi 6 Octobre 2003
Nebo :
A nouveau,
de loin,
les navires
me font signe !
Adorable Haschisch…
Eric :
Le vol de la mouette
soulage ma souffrance.
Je suis happé.
Mardi 7 Octobre 2003
Nebo :
Sueurs. Spasmes.
Souffles. Sucre amer.
Son sexe m’accueille.
Lutte acharnée.
Eric :
Mes mains cherchent un appui,
une échappatoire.
Il n'y a que son corps.
J'apprends a étreindre.
Mercredi 8 Octobre 2003
Nebo :
Le désir sournois
d’être une tornade,
un Volcan.
Une apocalypse guerrière.
Eric :
Des voix plutôt que l'écho.
Des poignées de mains
au travers des vitrines.
De la vie plutôt que du rêve.
Jeudi 9 Octobre 2003
Nebo :
Enjamber les cadavres
nombreux parmi les vivants.
Mort-vivants en vérité.
Un masque de médecin
sur mon visage effacé.
La Peste à éviter.
Eric :
Vagues de poussières
victorieuses
au raz des soupiraux.
Vendredi 10 Octobre 2003
Nebo :
Que survienne
enfin
le souffle salvateur
d’une Esthétique
générale !
La Mort s’en trouvera
déconcertée.
Eric :
La guérison universelle
des mains moites.
Une nouvelle ère.
Samedi 11 Octobre 2003
Nebo :
Le poids.
M’en délester.
La Danse aventureuse.
Un rire de Prince.
Eric :
Débarrassé de mes bagues,
et autres colliers,
je suis entré dans l'eau
du Baptême.
Dimanche 12 Octobre 2003
Nebo :
L’Abîme
attire mon œil.
J’observe
la courbe du cou.
La veine néfaste.
Eric :
L'apprentissage par la douleur,
c'est le venin transformé
en Antidote.
Lundi 13 Octobre 2003
Nebo :
Crier des faits.
Soulever des nécessités.
Que faire d’autre ?
Eric :
Envoyer rouler une pierre
d'un coup de pied.
Et suivre sa course.
Exutoire rudimentaire.
Classique indémodable.
Mardi 14 Octobre 2003
Nebo :
Me soumettre ?
Jamais !
Quoi que…
… la littérature y parvienne.
Elle seule !
Eric :
Des milliers de livres
et leurs premiers chapitres ;
leurs approches respectives
dans l'Art des préliminaires.
Mercredi 15 Octobre 2003
Nebo :
Vide au point
de ne pas pouvoir
écrire le mot
« Vide ».
Eric :
Optimisme de la bulle de savon
juste avant
qu'elle ne crève.
Jeudi 16 Octobre 2003
Nebo :
C’est dans la Solitude
que je trouve
l’équilibre.
Lourdeur partout ailleurs.
Tristesse.
Eric :
Crever ses poches
comme Rimbaud.
Oublier le tripotage
de la menue monnaie.
Vendredi 17 Octobre 2003
Nebo :
Parfois,
Je songe à elle.
Etrange manque.
Eric :
Tout ceci n'est que du vent
me direz-vous.
Oui, mais il contribue
à gonfler ma voile.
Samedi 18 Octobre 2003
Nebo :
La seule règle
De base
C’est qu’il n’y a pas de règles !
Juste des lois !
Eric :
Douceur du policier caressant sa matraque
et le bourreau sa hache.
Un Subtil paradoxe.
Dimanche 19 Octobre 2003
Nebo :
O Saint Haschisch
qui détruit
ou régénère !
Eric :
J'ai connu un guitariste
aux mains défoncées.
Sa guitare s'appelait Esmeralda.
Lundi 20 Octobre 2003
Nebo :
Nuit.
Les battements de cœur
en vérité valsent.
Un Royaume s’ouvre.
Je m’avance.
Eric :
Ils ont frappé à la porte
ce matin-la.
N'ont découvert que son cadavre.
Et le restant d'un petit déjeuner.
Mardi 21 Octobre 2003
Nebo :
Temple abîmé.
Blessures de l’âme.
Nous sommes tenus en laisse.
Soumis.
Mektoub.
Eric :
Une vieille fierté
veut que je marche sur ces oeufs
sans en briser aucun.
Mercredi 22 Octobre 2003
Nebo :
Courbatures.
Fièvre.
Larmes.
Apprendre à subir.
Eric :
Quand chaque matin
je me hisse hors du lit,
je ne sais si je suis
perdant ou victorieux.
Jeudi 23 Octobre 2003
Nebo :
L’apprentissage authentique,
c’est celui du sacrifice consenti
juste pour exister.
Eric :
La vie. Juste une longue seconde.
Le temps donné à une larme
pour qu'elle puisse toucher terre.
Vendredi 24 Octobre 2003
Nebo :
C’est, parfois,
dos au mur
que les solutions
surviennent.
Eric :
L'authentique volonté
est incontrôlable, inattendue.
Elle ne se cuisine d'ailleurs pas.
C'est une Cru-auté.
Samedi 25 Octobre 2003
Nebo :
Nous produisons.
Nous consommons.
Nous dormons.
Nous vieillissons.
Morts avant d’être au monde.
Eric :
Jour après jour
je le rempli comme je peux,
mon flacon de lucidité.
Dimanche 26 Octobre 2003
Nebo :
Trouver le mot est faux.
C’est le mot qui me trouve.
La barque est au centre des roseaux.
Eric :
Ne jamais pouvoir désemplir.
est-ce être vide
ou bien plein ?
Lundi 27 Octobre 2003
Nebo :
Tu me captes.
Le cœur enflé.
L’automne nous va bien.
Tout est inaccompli.
Eric :
Les bribes du passé
s'attachent à remuer derrière moi.
Agitation comique et poussiéreuse.
Queue du chien errant.
Mardi 28 Octobre 2003
Nebo :
L’instant est lumineux.
Le front au ras des flots,
le couteau à la main,
j’avance.
Eric :
Je fonce droit
vers mon Zénith.
A l'est de Saint Jean.
Mercredi 29 Octobre 2003
Nebo :
Le poème brûle
comme un feu
de résistance.
Le séisme se propage.
Eric :
O mon frère !
Nos accords, nos différents,
nos disputes, nos fruits !
Jeudi 30 Octobre 2003
Nebo :
Entre deux fronts,
quatre yeux,
deux langues,
s’instaure le Silence.
Eric :
Mon amour, mon amour,
rappelle-moi encore
l'abîme qui nous sépare.
Vendredi 31 Octobre 2003
Nebo :
Ta présence occultée
m’irradie
avec violence.
Eric :
Le souvenir de sa voix
filtrée par le téléphone.
Ancrée sur mon âme.
Samedi 1er Novembre 2003
Nebo :
L’aigle survole
les eaux noires,
infestées de salamandres,
de crapauds,
de serpents.
Eaux noires
creusant le cour des choses.
Eric :
J'attend de la modernité
une vraie fantaisie.
Une nouvelle cité lacustre.
Une nouvelle Venise.
Dimanche 2 Novembre 2003
Nebo :
Le sang se cabre
comme un cheval féroce.
Les guerriers pénètrent les murs,
leur clameur réveille
les très anciennes maisons.
Eric :
Les amours du passé
reviennent frapper à ma porte.
Ils réclament l'addition.
Lundi 3 Novembre 2003
Nebo :
Mon sommeil est un lac paisible.
L’éveil un ruisseau serein.
Puis je guette
le courant propice.
Eric :
Ma jambe droite
pas plus que ma jambe gauche
ne connaissent le Tao.
Elles m'entraînent dans la rue.
Mardi 4 Novembre 2003
Nebo :
Au centre.
Main tendue.
Prise fragile.
Rien ne jaillit.
Eric :
Je me rend invisible.
Je passe inaperçu.
J'observe à loisir.
Mercredi 5 Novembre 2003
Nebo :
Aller au bout de la lumière
est une affaire
de présomptueux.
Eric :
La dévotion doit se consommer
avec un zeste
d'humour.
Jeudi 6 Novembre 2003
Nebo :
La Violence de la Racine
quand elle se rappelle
à nous.
Un forage souvent s’impose.
Eric :
Belle saleté du mineur,
à creuser au voisinage
de la Mort.
Vendredi 7 Novembre 2003
Nebo :
En guise d’étoile
ton œil scintille.
L’âtre de ton ventre
dévore ma viande.
Eric :
L'orgasme a modifié
son haleine.
Curieuse chimie.
Samedi 8 Novembre 2003
Nebo :
La Sagesse sereine
sait être inquiète.
La fibre s’érige
à la rencontre du monde.
Eric :
De retour au soleil.
Mes yeux embués de larmes
et des compagnons
aux bras chargés d'amour.
Dimanche 9 Novembre 2003
Nebo :
Ta courbe m’est dédiée.
L’intimité de ta langue
me dit l’essentiel.
Eric :
La sueur de mon front.
Essence grasse et magique.
La main glisse en arrière du crane.
Peigne et me réconforte.
Lundi 10 Novembre 2003
Nebo :
Le creux de la nuit
est une maison
protectrice.
Eric :
Dans l'obscurité.
Baisers de l'autre monde
sur ma bouche.
Mardi 11 Novembre 2003
Nebo :
Dans cette clairière
la Haute Lumière
réanime le feu
de la Légende.
Eric :
Forêt antique de l'enfance.
Terre rouge et Eucalyptus.
Epaules solidifiées.
Mercredi 12 Novembre 2003
Nebo :
Ta tendresse
aimante mon cou,
mes épaules,
mes mains.
Nous sourions.
Eric :
Ecarter un cheveu
de sa bouche.
N'attendre rien.
Jeudi 13 Novembre 2003
Nebo :
Nomades.
Levons le camp.
Ensablons le feu.
L’horizon chante.
Eric :
Le fouet a laissé ses marques
sur mon dos.
La douleur me pousse
vers l'avant.
Vendredi 14 Novembre 2003
Nebo :
L’ombre tantôt me suit,
tantôt me devance.
Fidèle compagne.
Eric :
Retrouvez-moi.
Indiquez-moi ma place.
Je marche et ne me saisis plus.
Samedi 15 Novembre 2003
Nebo :
Je m’ancre dans la non-action.
Le Sabre et la Plume.
C’est un mouvement, en fait,
très particulier.
L’avancée est profonde.
Eric :
Mouvement des mains
qui se joignent.
Récoltant l'eau de pluie.
Dimanche 16 Novembre 2003
Nebo :
Il faut toucher le nerf.
Sang est le Livre.
L’écriture est Aube.
Toujours.
Maintenant.
Eric :
Phrases longues comme des rails.
Locomotive de ma tête,
attaquée de toute part.
Lundi 17 Novembre 2003
Nebo :
La Liberté
est une attitude intérieure.
Un Socle interne
que rien n’atteint.
Une Fondation,
non une posture.
Quel que soit
le Régime en place,
un Homme Libre
est toujours
un Homme Libre.
Eric :
J'ai ri.
Tenant une fleur
à la bouche.
Mardi 18 Novembre 2003
Nebo :
La réalité intime
de mon Cerveau
me dicte des choses
qui semblent folles,
bien que très raisonnables,
auxquelles ma Raison
n’entrave que couic.
Eric :
J'ai construit mon être
Rempart après rempart.
Meurtrière après meurtrière.
Pauvre Forteresse !
Mercredi 19 Novembre 2003
Nebo :
Je pratique sans cesse
de terrifiants réajustements.
Sinon je ne serais
qu’un abîme constant.
Eric :
Au point de non-retour,
je me vois
habillé de terreur
et assoiffé d'amour.
Jeudi 20 Novembre 2003
Nebo :
L’Homme est perdu
dans la moiteur
des ténèbres de l’Homme.
Eric :
Dans le pire de mes cauchemars,
je veux hurler,
mais ne peux que gémir.
Vendredi 21 Novembre 2003
Nebo :
Être, c’est, aussi,
être infirme,
malhabile,
sale.
Chair incarnée
n’ayant
plus pieds dans la Vie.
Eric :
Envoyez mon double faire son jogging,
envoyez mon double au cinéma,
envoyez mon double faire la queue
au restaurant huppé !
Samedi 22 Novembre 2003
Nebo :
Mille abruptes pentes
à gravir.
Irruptions néfastes.
Nécessité.
Sainte Nécessité.
Très très Sainte Nécessité.
Eric :
Une vie sans surprises,
surprenante de
banalités.
Dimanche 23 Novembre 2003
Nebo :
L’engourdissement.
Le vertige.
L’initiation.
Me débarrasser
des raclures
de mon Être.
La Toux me crève les poumons.
Eric :
Contre les coups du sort,
préférer une lutte sans violence :
Grandeur d'Âme,
Patience,
Aristocratie.
Lundi 24 Novembre 2003
Nebo :
Être Voué à la terreur
et à l’angoisse.
Seul au monde.
Nuit de Noces intimes.
Eric :
Sur ma lande desséchée :
les buissons du dégoût,
les fleurs de la solitude.
Mardi 25 Novembre 2003
Nebo :
Ecrire est une Métaphysique
du Cœur.
Lointaines traces Humaines
dans les méandres de l’âme.
Eric :
L'artiste se pose souvent malgré lui
en Homme de Foi,
en Homme de Défi.
Mercredi 26 Novembre 2003
Nebo :
Un immense cantique de Vie
jaillit de l’Univers,
étouffé par la Passion néfaste
du monde.
Sado-masochisme Total.
Eric :
Mes yeux ne voient plus
les « Pourquoi », les « Comment », les « Hélas ».
Mes yeux sont devenus secs.
Pierreux.
Jeudi 27 Novembre 2003
Nebo :
Ma douleur
finira bien
par m’entraîner
vers les monts olympiens.
Les célestes rives.
Eric :
Il faut du talent
pour les gestes
d'adieu.
Vendredi 28 Novembre 2003
Nebo :
Etre un Homme
est difficile.
Déjà.
Et nous devrions
être plus
que des hommes.
Eric :
Une vie peut basculer en un clin d'œil.
Long est le chemin
du retour.
Samedi 29 Novembre 2003
Nebo :
Demeurer ?
Aucune importance.
La poussière
demeure.
Eric :
Le vol du papillon
est d'une pureté
presque insolente.
Dimanche 30 Novembre 2003
Nebo :
Ma tendre épouse.
Quarante ans.
Tu souris encore.
Buvons.
Eric :
Si tu veux entendre
battre le cœur de ta maison,
va t'asseoir dans la cuisine.
(À Suivre...)
06:45 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : venice, haïkus, poésie, nebo, eric james, rock, musique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Une telle liberté et connivence à deux voix. Vous êtes des frères et avez tout gâché comme des gamins. Je ne vous ai jamais vu sur scène mais vous faisiez des étincelles, j'en suis sûr.
Écrit par : Antoine | 17/04/2007
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