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31/01/2019

Venice : Le Voyage vénitien d'Orphée

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 

 

Orphée accomplit mon destin
Par la magie des lions de St Marc

Aucun enfer ne me retient
Je guéris la peste et m’embarque

Les animaux savants en vain me supplient
Dans ce voyage au fond du vide
Quand s’ouvrent les portes je marche avec lui
Souverain nu en exil

J’allais mendier en tueur déguisé
J’allais de diable en diable m’aiguiser
Pour une seconde d’elle maquillant ses lèvres

Etrange histoire
Une fiancée condamnée au soir
Je servais par amour
Initié dans l’arrière-cour

J’ai calmé le feu de la « vecchia »
Renoncé aux chansons-miracles
Orphée a senti le danger
La peste blanche dernier des dangers

Je pillais nos cales en marin grisé
J’allais de vagues en lames nous briser
Pour une seconde d’elle maquillant ses lèvres

Etrange décor
Un voyant prisonnier du sort
Vénitien par amour
Eternel soit son retour
Eternel soit son retour …

Je reviendrai jouer les cloches
A Santa Maria della Salute
Je finirai sous les porches
A deux pas du Mont-de-Piété

C’est arrivé je suis au sommet
Sans un effort mon dé en poche
C’est dans le vol de l’aigle muet
Je l’ai suivi ma fin est proche
Va bene …

 

Paroles : Eric James Guillemain

Musique : Philippe Calabria, Eric James Guillemain

Eric James Guillemain : Chant
Mourad Baali : Basses
Franck Schaack : Batterie
Nebojša "NEBO" Ćirić : Guitares

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30/01/2019

Venice : Acqua Alta (Instrumental) (1999)

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 

Musique : Nebojša Ćirić, Mourad Baali, Franck Schaack, Eric James Guillemain

Mourad Baali : Basses
Franck Schaack : Batterie
Nebojša "NEBO" Ćirić : Guitares

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28/01/2019

Venice : Le rêve du Phénix (1999)

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Le Désir me cloue à son gibet
L’Espoir pire qu’un loup sur mes traces
Ca tournera court aux heures de l’éclipse
Une main tendue vers l’île froide

Un premier regard en basse altitude
Je survole nos cent mille croix
Aux heures sans nuages où je quitterais le sud
Une fée m’attend sur l’île froide

Le cri de l’Ange peut sonder mes entrailles
Au soir je lutterais d’estoc et de taille
Semi-dieux d’entre ciel et terre
J’éconduis tous vos émissaires
Certain d’être à la hauteur
Pour l’envol

« Laisse ton or au fond des villes
L’Ange d’occident te délivre
Laisse le champ libre aux tricheurs
Veille sur Elle en ce Paradis »

Ma vision n’est plus qu’ombre et mystère
A percer le froid du brouillard
Le givre se colle, il fige mes deux ailes
Je persiste droit vers le Nord

Je sais l’océan sous moi qui menace
L’incertitude vient saper mon audace
D’ici à la fin du jour
Plus question d’un demi-tour
La belle saison me rappelle en arrière

« L’or se terre au fond des villes
L’Ange d’occident se ranime
Passe ton aile sur les tricheurs
Veille sur Elle en ce Paradis »

Paix mon âme
Je retourne en son lit
Paré de larmes et si frêle
Si frêle, sous l’étreinte
Si frêle, Mari et Femme
Si clair, Soleil
Si pleine, Lune

« Laisse ton or au fond des villes
L’Ange d’occident te délivre
Passe ton aile sur les tricheurs
Veille sur Elle en ce Paradis
Sur ton nid loin des tricheurs
Laisse toi donc brûler
Et pars tranquille
En fumée »

Le désir me cloue à son gibet
Une main tendue vers l’autre moi

 

Paroles : Eric James Guillemain

Musique : Nebojša Ćirić, Eric James Guillemain, Mourad Baali, Franck Schaack

Eric James Guillemain : Chant
Mourad Baali : Basses
Franck Schaack : Batterie
Nebojša "NEBO" Ćirić : Guitares

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27/01/2019

Venice : Hazar (1999)

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S’il ne reste plus de pages
A devoir tourner pour exister
S’il n’est pas même une plage
Où par accident l’on puisse échouer

Dois-je épuiser l’eau des sables ?
Dois-je parsemer, ivre de fables ?
Esclave et Roi sur le Hazar

Là où rien ne sert d’aboutir
Une poignée de chance devra suffire
Entaillé du monde fuis les tiens
Entaillé et fort de tes fins

Dois-je faire offrande ou entrave
Sculpter dans la tourbe ou forcer l’enclave ?
Retarder l’heure quand le signe est clair
Qu’il parle de meurtres et de guerre ?

Aucune existence à parfaire
C’est inscrit
Esclave ou bien roi
Sur le Hazar

Prends ma vie et tout ce qui te plaira
Gagnerais-je tout ce qui me perdra
Livre-moi tes secrets, livre-moi tes secrets
Toi le Hazar

Paroles : Eric James Guillemain

Musique : Nebojša Ćirić, Eric James Guillemain, Franck Schaack, Jean-Marc Geoffroy

Eric James Guillemain : Chant
Mourad Baali : Basse
Franck Schaack : Batterie
Nebojša "NEBO" Ćirić : Guitares

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13/04/2018

Venice - Au coeur du Miracle

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C'est l'heure où les dieux me torpillent
L'arrogance coule par le fond
Posté au devant des surprises
Une étoile brûle sur mon front
Devenu son captif
Une chair de mille feux
Vers les signaux festifs
Ou dansent les heureux
Je verse un adieu
Chair de mille feux

C'est la vision-catastrophe
Au onzième coup de midi
Comme le Saint Royaume,
Elle s'offre à tous les simples d'esprit.
Guerre et Amour commencent.

Au point zéro, scrutant l'invisible
Je vois les coeurs et les passe au crible
Je veux en être aussi
Chair de mille feux
N'être plus impassible
Chair de mille feux

C'est la vision-catastrophe
Au onzième coup de midi
Comme le Saint Royaume,
Elle s'offre à tous les simples d'esprit.
Guerre et Amour commencent
Fleurs dans les fissures
Guerre et Amour commencent

Tous les rêves et les beaux discours
S'évaporent dans le petit jour.
Je me suis déplié comme un colis piégé
Sous l'emprise d'une étoile enragée

C'est la vision-catastrophe
Au onzième coup de midi
Comme le Saint Royaume,
Elle s'offre à tous les simples d'esprit.
Guerre et Amour commencent

Fleurs dans les fissures
Guerre et Amour commencent
Le sentier le moins sûr,
Mène au coeur du miracle,
Mène au coeur du miracle...

Musique : Frédéric Laforêt, Nebojsa Ciric, Franck Schaack, Eric Guillemain

Paroles : Eric Guillemain

 

Eric Guillemain : Chant

Frédéric Laforêt : Basse, Programmations Synthés

Franck Schaack : Batterie

Nebojša "NEBO" Ćirić : Guitares

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28/01/2012

Venice : Ask the Angels (Patti Smith Cover)

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 

 

Moooooove !

Ask the angels who they're calling,
Go ask the angels if they're calling to thee
Ask the angels while they're falling
Who that person could possibly be

And I know you got the feeling,
You know, I feel it crawl across the floor
And I know it got you reelin'
And honey honey the call is for war
And it's wild wild wild wild.

Everybody got the feelin'
You know the feeling and it's stronger each day
Everybody wants to be reelin'
And baby baby I'll show you the way

And I know it's hard sometimes,
You got a piece and hit across the sky
And I know it's hard sometimes
And world war is the battle cry
And it's wild wild wild wild

Across the country through the fields
You know I see it written 'cross the sky
People rising from the highway
And war war is the battle cry
And it's wild wild wild wild.

Armageddon, it's gotten
No savior jailer can take it from me
World ending, it's just beginning
And rock and roll is what I'm born to be
And it's wild wild wild wild
Wild wild wild wild

Ask the angels if they're startin' to move
Comin' in droves in from L.A.
Ask the angels if they're starting to groove
Lightning as armor and it's today
It's wild wild wild wild
Wild wild wild wild

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* Eric James GUILLEMAIN : Vocals
* Mourad BAALI : Bass
* Franck SCHAACK : Drums
* Nebojsa CIRIC @lias Nebo : Guitar

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Enregistré en Janvier 2000 au Studio Ithaque, Senlis, France, par Francis Ruet, en conditions Live durant une répétition. 

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19/12/2011

Václav Havel

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Venice en 1993 : de gauche à droite, Eric James Guillemain (Chant), Franck Schaack (Batterie), Jean-Marc Geoffroy (Basse), Nebojsa Ciric (Guitares)

Au retour d'une excursion familiale, écrire, vite fait, une bafouille sur Václav Havel dont j'ai appris la mort, à 3h00/4h00 du matin peut sembler étrange... mais laissez-moi vous narrer rapidement la raison de mon choix, cette surprenante nécessité, cette urgence.

C'était à la fin de l'hiver 1993, au tout début du printemps. Entre le 18 mars de cette année et le 27 Mars, le groupe VENICE était en tournée en République Tchèque. En consultant les dates de concert du groupe...

18/03/93 Teplice (République Tchèque), Rock Club Knak
19/03/93 Prague(République Tchèque), Rock Club U Zovfalcu
20/03/93 Plzen (République Tchèque), Rock Club Divadlo Pod Lampou (enregistrement du concert en 16 pistes et mixage dans les jours qui suivent)
25/03/93 Koprivnick (République Tchèque), Rock club Nora
26/03/93 Zlin (République Tchèque), Rock Club Spusa
27/03/93 Jihlava (République Tchèque), Avangarda music club

...j'ai pu me remémorer un épisode marrant et difficile à croire de notre tournée, pourtant totalement authentique.


Entre le concert du 20 mars et celui du 25, nous avions eu 1 journée d'obligation artistico-professionnelle et 3 jours de libres. La journée d'obligation avait consisté à mixer le concert du 20 Mars. Concert redoutable, un des meilleurs que Venice ait jamais donné, dans une petite salle pleine à craquer, en ébullition, avec un public hystérique et des jolies filles cent fois plus "rock and roll" que toutes les rockeuses blasées franchouillardes réunies. Ce concert n'a jamais vu le jour officiellement à cause de la voix d'Eric qui était, simplement, 36 niveaux en dessous de tout. Le froid tchèque lui avait entamé les cordes vocales et malgré le fait qu'il ait donné, lui aussi, un de ses meilleurs concerts, nous avions pris la décision de ne pas sortir cet enregistrement afin de ne pas véhiculer une mauvaise image du groupe. Cela étant dit, nous avons toujours soupçonné le tourneur qui nous avait organisé cette série de concerts de l'avoir sorti dans notre dos et sans notre consentement. Si ça se trouve, il doit exister sur le marché "underground" tchèque un concert de VENICE qui fait son petit bonhomme de chemin et qui nous la met profond dans l'cul. Ce qui, personnellement, m'amuse beaucoup car j'ai une âme de pirate.
Les autres jours, nous les avions passés à nous balader dans Prague, en quête du Golem de Gustav Meyrink. Eric et moi-même, tout particulièrement, étions presque en lévitation et savourions chaque instant de notre présence au sein de cette Mittel Europa marquée par l'Histoire. Une charmante "road manageuse", nommée Abigail, nous accompagnait dans notre douce errance et nous servait de guide et de traductrice. Un soir, alors que nous étions en quête de quelque ripaille pour notre modeste bourse, nous atterrîmes dans une sorte de taverne enfumée, dans le vieux Prague, loin du centre ville. Une grande table accueillit notre dérive nocturne et c'est avec satisfaction que nous nous apprêtions à boire et manger. Je décidais d'aller aux toilettes pour me laver les mains et grande fut ma surprise de me retrouver face à un mastard de plus de deux mètres, taillé comme une armoire à glace, avec une oreillette et un costard de chez Smalto, planté devant les chiottes à faire la sentinelle. Il m'arrêta, me considéra dans les yeux, baragouina un truc en tchèque dans sa manche et me laissa passer. J'étais fatigué et je ne désirais pas en savoir d'avantage. J'allais pisser et me laver les mains (Dieu merci l'endroit était propre) et je retournais m'asseoir auprès de mes frères d'armes. Je ne désirais pas inquiéter la tablée et ne parlais pas de cette curieuse aventure. Une sorte de vigile devant les toilettes d'une taverne populaire de Prague, ma foi... pourquoi pas ?
Nous passâmes notre commande et conversions de choses et d'autres lorsque le maître de maison approcha et s'entretint avec notre chère guide, Abigail, qui aussitôt nous fit une traduction de ce qu'il avait dit : le Président de la République Tchèque, 
Václav Havel, était dans une pièce du fond, juste à côté des chiottes ! Il allait sortir d'ici à quelques instants et il nous fallait demeurer calmes et ne pas faire de mouvement brusques ou hausser la voix le temps de la dizaine de mètres qu'il allait parcourir pour sortir dehors car ses gardes du corps étaient un peu nerveux. Ceci expliquait le grand baraqué planté devant les WC. Durant la tyrannie communiste, cette taverne était un haut lieu de la résistance à la racaille rouge au pouvoir et Vaclav Havel avait pour habitude d'y venir souvent lorsque, dissident, il tentait de mettre au point diverses stratégies pour tenir tête aux dirigeants qui suçaient Moscou qui enculait les peuples des pays satellites. Le communisme étant mort, et bien que Václav Havel soit devenu président, il n'avait pas perdu l'habitude de venir consulter ses amis intellectuels restés dans l'ombre, éminences grises avec lesquelles il levait encore la coupe, probablement pour se détendre, aussi, les nerfs du stress qu'engendrait la fonction qui était la sienne.
Au bout de trois, quatre minutes, en effet, 
Václav Havel, sorti de derrière un rideau, encadré par ses gardes du corps qui parlaient tous aux manches de leurs vestes. Il s'avança, souriant, nous salua de la main et nous répondîmes aussi de la tête ou de la main, discrètement, tandis que les habitués des lieux se comportaient comme si de rien n'était. Dehors, une voiture de 10 mètres aux vitres teintées s'arrêta, et en deux temps trois mouvements, tout ce beau monde s'engouffra à l'intérieur et disparu de notre champ de vision.

Non encore remis de cet épisode surprenant, Abigail en rajouta une couche en nous décrivant le Président Václav Havel, une bière à la main, vêtu d'un long pull de hippie, en train de danser au milieu d'une foule hétéroclite dans la boîte de nuit Rock "Le Bunker", encadré par quatre gardes du corps en costard cravate en train de danser aussi, mais avec la main sur le calibre et avec l'oeil en alerte !

Le lendemain nous visitâmes la Palais présidentiel et je laissais une lettre adressée au Président, écrite en serbe (afin de lui afficher ma solidarité slave en même temps que française) pour lui dire combien l'épisode de la taverne nous avait surpris puis amusés et que nous étions prêts à venir jouer gratuitement, à sa demande, à Prague si il fallait, un jour, défendre cette jeune démocratie sortie des griffes communistes. Nous y joignions une cassette du groupe, ainsi qu'un press-book et n'y pensions plus.

Quelques semaines plus tard, de retour en France, nous recevions une réponse du secrétaire de Václav Havel,  réponse adressée à mon nom, dans laquelle nous apprenions que le président avait écouté notre musique et qu'il l'avait apprécié et qu'il nous remerciait pour notre geste et notre soutien.

Je ne suis pas naïf, bien entendu, je me doute bien qu'il peut s'agir d'une réponse type et que probablement Václav Havel n'avait pas eu ni le temps ni l'envie d'écouter notre musique... mais... je veux rêver un peu, pour mon bon plaisir, et me dire que peut-être, allez savoir, parfois, pour se détendre, Václav Havel se mettait la cassette de ce groupe français qui était venu jouer dans son pays où, quatre années plus tôt, il eut été impossible de le faire pour raison de sûreté d'état !

Pour le reste, sa politique, son positionnement sur l'échiquier mondial, je n'y connais rien et m'en tamponne un peu, partant du principe qu'un dissident politique tenant tête aux communistes, faisant cinq années de prison pour cette raison, se faisant censurer pour son travail littéraire par les chiens de gardes stalino-brejneviens et se réclamant pour sa lutte de Jan Patočka et de Martin Heidegger, admirant le grand Frank Zappa (au point de lui confier des missions culturelles une fois au pouvoir) ne peut qu'avoir ma sympathie une fois pour toute... qu'on se le dise !



 

Songeant à Václav Havel...

podcast

Sur cette version de "Psalm of the Sower" : Eric James Guillemain (Chant), Mourad Baali (bruitages avec Basse), Nebojsa Ciric (Guitare acoustique)

04:35 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (5) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

15/10/2010

THE FUCKED-UP CREW - INTERVIEW'Z *ERIC GUILLEMAIN*

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Des news d'Eric "James" Guillemain... celui-là même qui fut le chanteur et initiateur de VENICE. Il vit à présent à New York, où il exerce une carrière prolifique de photographe. Interview pour The Fucked Up Crew... C'est en anglais... alors démerdez-vous. Thanx.

N'hésitez pas à cliquer sur les photos...

 

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Eric is a french good looking guy who moved to NYC, who shoots pretty and disinhibited young girls, usually when he shoots a model she becomes a top.
His passions are photography and philosophy...

What else ? Nothing more !
Now take a look, think about, there's no doubt...
Eric Guillemain on his way to the TOP !

www.ericguillemain.com

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Fucked Up Crew : What a fuck are you doing right now ?
Eric Guillemain : Right now, getting rid of all the serious, listening to Ted Nugent's Double Live Gonzo and reading some gothic novels.

FUC : When did you understand that being a “photographer” was going to be your job ?
E.G : I mean that's the only job I'd ever done which was ok to pay the rent.

 

FUC : What’s the last magazine you bought ?
E.G : Don't buy them, browse them at my agent's. The last I read was Purple.

 

FUC : What kind of music do you usually listen during your shootings ?
E.G : Mostly 70's stuff and progressive music. These guys were so connected to elements. Forgetful and aware...Otherwise any music that gets me ecstatic. When I get bored I go straight to punk, Cheap Trick or AC/DC.

FUC : What kind of music do you usually listen when you have sex ?
E.G : Are you kidding me ? Sex is music already !

 

FUC : What’s the most fucked-up experience you had during one of your shootings ?
E.G : There was this actress. She took the whole team as an hostage. Put her make-up on, did her own hair, picked wrong pieces from the wardrobe...It was fun though !

FUC : Did your like change with Social Networks ?
E.G : I still feel like a steppenwolf ever since social networking.

FUC : Do you use social networks also to promote your work, or just to hook up young models ?
E.G : I am just shy at both. Sorry.

 

FUC : How many hands you need to count the amount of models you slept with ?
E.G : I sleep only with women.

FUC : What you say if they accuse you to be a Sleazy Photographer ?
E.G : Ah ah very funny. I would say I am not responsible for what they could have seen in the mirror I handed them.

FUC : Who’s your hero ?
E.G : Fiction : Corto Maltese - Non Fiction : Friedrich Nietzsche

 

FUC : If u had a model agency… wish are the 3 names you MUST represent ?
E.G : Hard to mix sentiments and money...So I would say : Dree Hemingway, Tati Cotliar and Lara Stone.

FUC : A new face you first shoot that then become a famous model ?
E.G : Agyness Deyn

 

FUC : Now choose between :

Vogue Italia vs Vogue Paris
E.G : It really depends on issues. I think they complete each other

FUC : Selfservice vs Purple mag.
E.G : Purple.

FUC : MUSE Vs NUMERO
E.G : Numéro

FUC : Bruce Weber vs Terry Richardson
E.G : Terry Richardson

FUC : Solve Sunsbo vs. Camilla Akrans
E.G : Camilla Akrans

FUC : Levis Vs Diesel
E.G : Levis

FUC : Drugs Vs No Drugs
E.G : Anything worth the trip.

FUC : BLOW JOB Vs LICKING PUSSY
E.G : I actually heard about some people able to manage both at the same time.

 

FUC : Describe us the perfect ass...
E.G : The one that's not for sale. The one that's always inventive. The one which doesn't kill but rather make me stronger.

FUC : Which is your favorite quote ?
E.G : "Perhaps all the dragons of our lives are princesses who are only waiting to see us once beautiful and brave." By Rainer Maria Rilke

 

FUC : Do you believe in God ?
E.G : He believes in me so much better than I am.

 

FUC : Which movie would you recommend to our fucked-up readers ?
E.G : Dead Man

FUC : Which camera do you usually use ?
E.G : D3, 5D, S90.

 

FUC : Favorite Club ever ?
E.G : Gun Club

FUC : What’s the strangest place you woke up after a “fucked-up” night ?
E.G : In a barber shop

 

FUC : Which are your projects for the near future ?
E.G : Projecting doesn't do me good. Surprises are my best partners.

FUC : do you see yourself as many other photographers, turing into VIDEO projects ?
E.G : If I had a story worth to be told this way yes. But not until that moment for god's sake.

 

FUC : If you were not a photographer, what would you be ?
E.G : A writer. A troubadour.

FUC : 3 words to describe Friedrich Nietzsche ?
E.G : Generous. Saint. Alone.

 

FUC : How do you fight the GLOBAL WARMING ?
E.G : I feed my plants with gentle water, light and good music. I don't eat too much meat.

FUC : Would you do a shot for the FUCKED UP CREW ?
E.G : Fuck Yes !

 

FUC : Thanks a lot !!!
E.G : My fucking pleasure.

 

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Eric is represented by : 2bmanagement.com

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26/04/2010

La Roue Tourne... Alleluia !

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Lorsque je suis arrivé au sein des Sentinels, en Septembre 1991, c'était en remplacement de leur guitariste, Philippe Calabria. Mais très rapidement le groupe The Sentinels est devenu VENICE. Et l'aventure a suivi son cours. Et Philippe Calabria ? Qu'est-il devenu ? Il est devenu Pasteur...

Je respecte le choix de Philippe, bien entendu, mais pour ma part... je n'ai pas pour projet ou ambition de devenir pope.


Venice - 2004 (de gauche à droite : Franck Schaack - Frédéric Laforêt - Eric James Guillemain - Nebo)

 


The Sentinels - Années 80 (avec Eric James Guillemain à gauche et Philippe Calabria à Droite - encadrant leurs compagnons)


Philippe Calabria - années 2000 - Sympathique pasteur)

Philippe Calabria a écrit un livre... qui, semble-t-il, s'est bien vendu.

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11/02/2010

Studio

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En 2003, en Studio... lors de l'enregistrement de "Soudain l'Ouverture"...

 

*Eric James Guillemain : Chant

*Fréderic Laforêt : Basse, Programmations, Enregistrement & Mixage

*Franck Schaack : Batterie, Percussions

...et votre serviteur aux Guitares...

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10/08/2009

"Conjecturant une Venise nôtre parmi ces rares lumières"...

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« Lequel de nos mérites passés
oublié bientôt
nous valait le don de Venise
de sa merveille ?
De quelle grande douleur
qui toujours nous attend
nous dédommageait d’avance
avec ce qu’elle était Venise ?

A ces questions ne répondent plus
le dieu des eaux le dieu de la nuit.
Ils sombrent avec les villes
sous notre horizon.

Avec le mal d’une question non posée
d’une réponse non parvenue on va
sur des eaux perpétuellement troublées :
sur des eaux noires qui s’éloignent, une nuit,
conjecturant une Venise nôtre parmi ces rares lumières. (…) »

A Venise avec Biasion, (Etoile Variable), Vittorio Sereni

C’est bien là l’histoire de VENICE. Un appel resté sans réponse. Une possibilité demeurée en suspend. Une torche brulante jetée dans un précipice sans fond en pâture aux forces de l’oubli.

Cellophane.mp3 (Paroles : Boris Bergman/Musique : Franck Schaack-Nebojsa CIRIC-Eric JAMES Guillemain)

 


De gauche à droite : Franck Schaack, Frédéric Laforêt, Eric James, Nebo

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14/01/2009

Les eaux montantes

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J'ai relu ma tirade du 27 octobre dernier concernant Willy Vedder, guitariste pendant une petite année, à mes côtés au sein de Venice et décédé depuis. Que dire de plus ? Rien. Une année seulement dans la vie d’un homme pèse d’un poids considérable et si je devais vous jeter en pâture, ami lecteur, amie lectrice, les quinze années et leurs poussières que furent mes fureurs vénitiennes j’en aurais pour des heures d’errance pour la mise en page de cette farce existentielle qui ne manque pas de piquant.

Nous sommes nos propres acteurs mais dans une mise en scène des dieux que seuls les héros parviennent à perturber au sein d’une pièce qui se rejoue et se réécrit perpétuellement. Guerriers de l’aube. Amants nocturnes. Rêveurs d’équinoxe universelle. Ou, plus généralement, robots désincarnés et banals figurants.

L’écriture est une injonction et je tente vainement, par son déplacement sur la feuille blanche de faire surgir les mots. Archéologie de l’esprit. Souviens-toi si tu peux. Tu le peux, mais les mots viennent à manquer. Parfois j’ai le sentiment d’être en terrain d’ignorance totale et, alors, le vertige et l’effroi me saisissent. Puis les lignes, moléculaires, atomiques, quantiques font leur apparition et mènent là où je voulais aller et au-delà où je n’imaginais pas me retrouver.

Mais... ne disons rien... et écoutons-le, Willy.

 

Cyrille, technicien de notre batteur et fier compagnon retrouvé lors du concert de Motörhead au Zénih de Paris il y a quelques semaines, m'a fait parvenir par mail 3 morceaux enregistrés lors des toutes premières répétitions avec Willy. De mémoire, approximativement, ces enregistrements datent de Mai ou Juin 1997. Mais je me trompe peut-être de quelques semaines et cela n'a pas beaucoup d'importance. Il s'agit, ni plus ni moins, de l'émergence d'un nouveau morceau de Venice, "Acqua Alta", une "jam" instrumentale qui, ici timide, devint au bout d'un an un morceau de bravoure que les gens aimaient à entendre lors des concerts et durant lequel je me faisais saigner les doigts... et parfois le coeur. C'est que les eaux montantes, de 1997 à 1999, inondaient mon âme et me privaient bien souvent de souffle. Private life.

 

Les deux autres morceaux sont des tentatives de reprises du morceau d'anthologie de Neil Young, "Hey Hey, My My", version électrique de son morceau "My My, Hey Hey", que je me permets, ici, de dédier à une amie très chère, Ségolène, avec mes plus tendres pensées (et non, chers petits malins, il ne s'agit pas de la cruche du parti socialiste, mais d'une amie), et de la chanson du groupe Pearl Jam, "Better Man". Le son est juste correct et nous tâtonnons un peu dans le noir. Mais c'est une K7 de travail, au local de répétition du groupe à Senlis, cité Royale. Pour ceux que ça intéresse, et si votre système sonore est branché correctement, la guitare de Willy est dans l'enceinte de droite de votre stéréo, et ma guitare est dans l'enceinte de gauche.

 

podcast

VENICE - Acqua Alta

 

podcast

VENICE - Hey Hey, My My

 

podcast

VENICE - Better Man

 

Formation :

*Nebojsa "Nebo" CIRIC : Guitare à gauche de la stéréo

*Willy Vedder : Guitare à droite de la stéréo

*Franck Schaack : Batterie

*Eric James Guillemain : Chant

*Mourad Baali : Basse

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27/10/2008

Willy - II

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Vivre une cure de silence comme un aveugle dans une chapelle qui retrouverait progressivement la vue en entendant, soudain, jaillir sa voix intérieure. Éclair. Assurance nouvelle. Harmonie musicale vive. En une plénitude certaine et une conscience tranchante.

 

Cela fait 7 mois que Willy est mort...

Mon téléphone portable sonne ce vendredi 28 mars 2008, alors que je suis sur le chemin de la maison, rentrant du travail, vers 19h30, à proximité du Parc Georges Brassens, Massy 91, "neuf un" comme on dit dans la novlangue appauvrie. Au bout du fil virtuel (petites briques pixélisées qui indiquent l’intensité du contact) la voix de Michaël de Creil, un fier camarade de Venice qui a partagé une bonne partie de nos galères musicales. Toujours prêt à nous suivre en concert, à charger et décharger le matériel, à nous encourager posté au premier rang avec nos managers Bips et Sandrine à proximité, au milieu des fidèles, « following » festif et joyeux qui nous portaient de leurs cris et de leur camaraderie, leur dévotion, leur rêve qui était le nôtre, leur soutien essentiel, leur amitié, leurs critiques constructives, leur amour. Mickey, comme on le surnomme, prend une voix gênée sur un ton grave : « J’ai une mauvaise nouvelle Nebo ». Le registre est triste et la peine est présente. Au loin on voit le soleil très bas. Passé les premières secondes dues à l’incompréhension (manque de petites briques informatisées et circulation intense de la voie rapide que je longe en ce vendredi soir) j’imagine tout et n’importe quoi suspendu, à distance, à ses lèvres, et surtout le pire. Et le pire tombe comme une surprise morbide étouffée : « Willy est mort ! ». Les larmes ne viennent pas, mais la gorge se noue et l’estomac se crispe. Point douloureux sur la poitrine. Respiration saccadée. Éluciderais-je un jour le point nodale de ce que fut mon aventure vénitienne sur le plan existentiel ? Intérieurement : rage de l’océan, questions tournoyantes et obsédantes. Chaque chanson gravée dans le réseau de mes nerfs, inventant la fuite, l’excès autant que le contrôle, la démence apatride, le long des longues heures de travail et de bataille commune, inventant la quête toujours recommencée, les yeux rouges d’alcool fort et maquillés par de fortes doses de café au réveil, les poumons goudronnés de tabac, les veines chargées de vaisseaux en feu, de pirogues amazoniennes fiévreuses, le cerveau pris d’assaut par des hordes religieuses et barbares, « l’amour du plus lointain », le désir comme une flèche tendue vers la cible. Tout me remonte comme une éruption volcanique : magma du volcan endormi. « Il est mort la nuit dernière, l’enterrement est pour demain ».

Willy Vedder était, d’abord, à la création de Venice sur les cendres chaudes des Sentinels (la formation précédente du chanteur, Eric James Guillemain), membre d’un groupe concurrent basé comme Venice en Picardie : Belle époque… qui changera vite son nom en VIVE LE ROY. Curieux nom, me direz-vous, pour une formation qui flirtait plutôt avec la scène libertaire et alternative (Noir Désir les impressionnait beaucoup) mais cette « déformation » venait d’une photo de feu Sid Vicious où le junkie bassiste des Sex Pistols portait un tee-shirt (probablement créé par Vivienne Westwood) avec l’inscription « Vive le Roy » dessus. Ça m’avait fait rire cette référence explicative concernant leur nouveau nom car je connaissais le « tee-shirt » en question sur lequel était, en fait, marqué « Vive le Rock » en français. La styliste des Sex Pistols, Vivienne Westwood, ainsi que leur manager, Malcom Mc Laren (précédemment manager des sublimes et décadents New York Dolls) étaient tous deux de fins lecteurs de littérature française et se référaient au mouvement situationniste et à Guy Debord, d’où l’usage de la langue française. Mais la pause tordue que prenait Sid Vicious sur la photo froissant son tee-shirt et déformant le « C » en « Y » faisait croire à « Roy » en lieu et place du « Rock » exact. Impossible de leur faire entendre raison. Ce qu’ils prenaient pour une marque de cynisme Punk (« Vive le Roy »… de la part d’un groupe qui avait traité sa majesté la Reine Elisabeth de fasciste dans le redoutable « God save the Queen ») n’était qu’un slogan pseudo-situationniste digne d’une enseigne Prisunic : « Vive le Rock ». Comique. Passons.

Venice passait alors, au milieu de la faune rock’n’rollesque franchouillare pour une groupe pédant, Eric et moi en particulier avec nos exigences d’aristocrates déchus voulant encore en découdre avec le sens, la nuance et le détail, l’exactitude, la discipline afin d’en maîtriser les gouffres. Nous étions des prétendants et on nous prenait bien souvent pour des prétentieux. Vaste crevasse entre les deux notions, n’est-ce pas ? Belle Époque alias Vive le Roy était un bon groupe. Un guitariste-chanteur et son frère à la basse, un batteur droit et efficace. J’ai oublié leurs noms, daignent-ils me pardonner. Et Willy Vedder était le lead guitariste de cette formation qui s’adonnait aussi aux expérimentations psychédéliques et flirtait parfois avec le glauque, comme de très nombreux groupes projetés dans l’incendie furieux du Rock and roll aux quatre coins de ce globe. Ils avaient de bonnes idées musicales, pas très originales, mais interprétées avec verve et assurance. Ils dégageaient une énergie soudée en Live. J’ai pu en juger plus d’une fois car VENICE a partagé plusieurs scènes avec eux. Certains de leurs titres sortaient du lot. Mais l’ensemble ne me plongeait pas dans l’extase par manque d’affinités esthétiques et philosophiques. Willy, cependant, j’aimais le voir jouer dans ce groupe car il faisait toujours preuve d’inventivité et il avait un son à lui, mélangeant pré-ampli Boogie et vieil ampli à lampes Vox. Armé d’une vieille guitare Gibson, d’une simple pédale volume et d’une Wha Wha, il crachait des notes cinglantes, incisives, d’une redoutable efficacité.

Après quatre premières années à quatre, au sein de VENICE, Eric et Franck en quête de fraicheur avaient imposé un deuxième guitariste (et même multi-instrumentiste), un valeureux australien du nom de James Dent, qui avait fini par me séduire. Pendant un an et demi nous avions enchaîné avec lui les répétitions, les concerts, les enregistrements à n’en plus finir, pilotés par notre éditeur (Warner Chappel) qui nous cherchait désespérément une maison de disques qui ne vint d’ailleurs jamais. Au bout d’un an et demi au printemps 1996, alors que nous commencions tout juste à parvenir à une cohésion digne de ce nom, James Dent jeta l’éponge. L’Australie lui manquait. L’Australie et sa petite amie. Le moral dans les chaussettes nous passâmes alors une annonce dans la presse locale et Willy Vedder ainsi que Frédéric Laforêt, déjà, se présentèrent au studio de VENICE, le bien nommé ITHAQUE. Pour une raison trop longue à expliquer nous avions retenu Willy. Aucune importance. Frédéric prendrait sa revanche plus tard en devenant notre bassiste et un socle important dans l’infrastructure logistique qui allait supporter l’édification de notre deuxième album, Soudain l’ouverture, ainsi qu’un arrangeur hors pair.

Pendant une année entière et alors que je me faisais, moi, broyer par la vie dans sa mâchoire dépourvue de pitié, Willy allait partager le rôle de guitariste dans le groupe, me soulageant d’un poids considérable. Que de souvenirs. Des fous rires. Des déjantes que je vous laisse imaginer. Willy était un joyeux compagnon. Je ne le fréquentais qu’au sein du groupe. Il habitait du côté de Pont Sainte Maxence dans l’Oise, tandis que moi à Massy en Essonne, le « neuf un » vous disais-je, et ne le connaissais de ce fait que très peu. Mais sa précarité sociale était évidente. Il subsistait d’aides sociales, de petites boulots grappillés de-ci de-là au p’tit bonheur la chance. Spécialiste des brocantes. Chouineur invétéré dès que les encombrants s’étalaient sur les trottoirs poisseux des villes. Et papa d’une petite fille qu’il élevait avec sa compagne. Je lui faisais, parfois, des courses, me pointait aux séances de répétitions avec un grand sac de victuailles. Ah ! Souvenirs. Mille morceaux d’un miroir fracassé, fond marin qui draine toutes ces fièvres perdues dont subsistent de lointaines et profondes traces que le temps n’a pas encore effacé. Au centre de la ville froide, j’ai envie de me glisser dans les vagues brulantes des embruns que les néons que je vois par la fenêtre de ma cuisine distillent alors que j’écris ces lignes et m’y dissoudre pour racler mes souvenirs de l’amoncellement des codes secrets et écritures anciennes qui encombrent ma cervelle, labyrinthe de fou, de scories, de vestiges, de Royaumes éteints et d’Enfer actif. Willy parvenait à se satisfaire de sa vie. Même avec les emmerdes de la géhenne sociale. Sans le savoir, il maîtrisait une sorte d’ascèse de pèlerin. Quant aux problèmes, Willy n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Ils sortait la machette au sens propre si on lui manquait le respect qu’il était censé recevoir de tout un chacun. Je le revois dire à Franck, le batteur, qu’il avait « la tête bien ronde » et celui-ci de le tancer par un magistral : « Et toi c’est pas des pieds que t’as c’est deux autres mains et, putain !, j’aimerais pas me recevoir une tatane au cul de ta part. Willy la Paluche on va t’appeler. » Et ils éclataient de rire avant que Willy n’embrasse le front de Franck. « Willy la Paluche », « Willy le Rustique », « Willy la Houille ». Willy était un joyeux compagnon, oui. Qui se donnait des claques, au sens propre encore, quand il faisait trop de « pains » durant l’apprentissage des morceaux. « Tu nous a fait une belle brioche pendant le solo de Rien à te donner », le charriait Franck et lui, paf !, il s’auto-punissait d’une claque comme si un moustique exotique de la taille d’un pouce venait de lui planter sa trompe sanguinaire sur la joue. De quoi assommer un chien. C’est vous dire qu’il y allait. Il carburait à tout ce qui lui passait dans les mains niveau défonce, la seringue exceptée. Acide. Ecstasy. Haschisch. Alcool. Mais il avait, curieusement, les ivresses joyeuses et fréquentables. À la limite du coma éthylique il rentrait à pieds chez lui à 2h00 du matin sans se plaindre et ne demandant même pas qu’on le raccompagne en voiture de peur de déranger. Il préférait la galère et l’auto stop. Nous l’engueulions et lui restait impassible avant de se décider à sourire.

Willy est mort. Je ne pourrais plus l’imaginer vivre. Il avait même eu l’élégance de nous annoncer son départ du groupe au bout d’un an en s’excusant comme un gosse, qu’il était encore d’une certaine façon. Il n’avait pas une grande culture musicale. Mais il était parvenu à grappiller des étincelles dans les domaines musicaux les plus divers. Certains grappillent des miettes. Lui il grappillait des étincelles. Ainsi il se fondait à merveille dans un furieux Helter Skelter des Beatles que nous reprenions alors, ou dans un Vasoline des Stone Temple Pilots, sans parler d’un Hey Hey My My de Neil Young qui avec lui était devenu un morceau de bravoure tant nos deux guitares, les soirs inspirés, déchiraient l’air environnant en notes acides et incisives. Et quand il envoyait le riff d’intro de notre chanson Vices et coutumes on se retrouvait face à la même montée d’adrénaline qu’avec le Rock and roll de Led Zeppelin revu et corrigé par le son cru et crasseux de Pearl Jam. Je me souviens d’une séance de travail durant laquelle Willy jouait pour se délasser un arpège qui attira aussitôt l’attention d’Eric James : « c’est pas mal ça ! », « ouais mais c’est pas de moi » renvoya humblement Willy et moi d’enchaîner : « c’est de Kiss » au grand dégoût d’Eric surpris de découvrir qu’il avait trouvé bien ce qui était l’introduction d’une chanson rock « bubble gum » d’un groupe qui était loin de figurer dans son Panthéon personnel.

Le premier écart que fit Willy au groupe arriva le 21 mars 1998, lors d’un concert donné à Feuquières dans l’Oise, un patelin de 1500 âmes, concert qui failli tourner à la baston avec les gars du bled, déçus par notre refus d’animer la soirée en jouant toute la nuit alors que malgré l’absence de Willy qui ne s’était pas présenté au rendez-vous, sans doute en lutte avec une existence qui se dérobait sous ses pieds, nous avions joué 1h40 alors que notre contrat stipulait que nous devions jouer 1h30. Si ma mémoire est bonne.

Puis il commença à négliger les répétitions. Avant que cet incendie chez lui, dont il n’avait pas lui-même été en mesure de nous donner une explication rationnelle, l’écarte définitivement du groupe. Nous lui avions rendu visite à l’hôpital où il récupérait mais toujours « borderline », dans une douce folie en même temps que dans la réalité. Comme j’aimerais être en mesure de mettre de l’ordre dans les évènements de ma conscience et les brandir avec force dans le haut domaine de l’écriture en les faisant vibrer avec un ton juste et précis dans chaque intelligence individuelle, chaque raison, chaque sensibilité pour dire ce qu’a été la présence de Willy durant cette courte année. Mais ma vie propre, alors, entrainée dans un manège composé de train fantôme, de montagnes russes et de labyrinthes de verre occupait les rares forces qui me restaient en dehors de VENICE afin de survivre. Ma mémoire est court-circuitée et orientée pour les années 1997/2000 par une histoire intime délabrée. Incarnation chancelante qui a laissé quelques beaux trophées : cicatrices de guerre et pages écrites par la possession. À les considérer aujourd’hui : décombres de guerre et ruines éteintes, après le grand incendie, éclairées par un soleil d’été grec.

Son passage dans VENICE a été d’une grande importance pour l’évolution d’Eric. C’est par Willy, probablement, je ne crois pas me tromper, qu’Eric a appris à lâcher un peu le contrôle du groupe sur lequel jusque là il voulait avoir un ascendant partiel important qui faisait poids. Car voyez-vous, Willy était incontrôlable. Juste en rentrant dans le groupe et en étant lui-même Willy était parvenu à faire plier Eric, là où trois membres (quatre du temps de James Dent) n’étaient pas parvenus à lui faire entendre raison. Après l’abandon de Willy les liens se ressoudèrent au sein de VENICE. En 1998, inconsciemment, nous savions que nous venions de parcourir 7 années d’une aventure, finalement, vertigineuse et humainement riche et que l’aspect éphémère des choses se devait de nous confier un peu plus de désinvolture et de détachement. Ce que personnellement je désirais ardemment depuis les tous débuts du groupe en septembre 1991. Ce qui nous conduisit à enregistrer, enfin, notre premier album l’année d’après. Un album qui n’avait pas vraiment de commencement, malgré que je me souvienne avec beaucoup de détails de l’enregistrement en question, car tout s’était joué « ailleurs », selon des dérives insoupçonnables.

D’une phrase à l’autre tout remonte, de ma naissance à ce jour, et ma vie se confond avec elles, fourmilière de mots, scalpels de sensations, idées en vrac, pensées oubliées ré-émergeant. Comme un voyage en plein ciel dessus ma carcasse se frayant un chemin ici-bas tant bien que mal. Willy fut présent durant cet enregistrement bien qu’il ne joua pas la moindre note dessus. Mais j’ai joué certaines choses dans son esprit. Le solo de Vices et coutumes par exemple, ou quelques notes rageuses sur Le rêve du Phénix ou, encore, les bien nommés Palmiers de chance. Willy serait resté dans le groupe, VENICE aurait certainement viré grunge, tellement il avait la classe de rendre même les chansons les plus « sucrées » que nous avions, sales, crues, telluriques, présentes, incarnées. D’éthérées elles devenaient charnelles.

Mine de rien, Willy était un prince et il l’ignorait. Un aristo du caniveau. Un poète du zinc. Un apache sorti du film Casque d'Or à l’orée du troisième millénaire. Il restera comme une belle empreinte dans la tension électrique de ma mémoire.

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Je n'ai toujours pas sous la main des morceaux enregistrés avec Willy, mais ça viendra un jour. En attendant et en guise de récapitulation, voici tous les morceaux que j'ai déjà mis en téléchargement sur mon blog, de ci, de là... cette fois ci groupés :

*Le Cyborg verse une larme (mp3)

*Netzach(mp3)

*Le Rêve du Phénix(mp3)

*7 Seas(mp3)

*Le Monde en Pièces(mp3)

*Tears(mp3)

*Rien à te donner(mp3)

*Ask The Angels(mp3) -- Reprise de Patti Smith --

*Hey Joe(mp3) -- Reprise de Jimi Hendrix --

*Alabama Song(mp3) -- Reprise des Doors --

*Born to be Wild(mp3) -- Reprise de Steppenwolf --

*Jumping Jack Flash(mp3) -- Reprise des Rolling Stones --

*Dancing Days(mp3) -- Reprise de Led Zeppelin --

*Helpless(mp3) -- Reprise de Sugar -- en version acoustique

*Face Of Desire(mp3) -- Reprise des Sentinels --

*Next to You(mp3) -- Reprise de Police --

*Tea In Sahara(mp3) -- Reprise de Police --

*Jajooka de Café(mp3), improvisation néfaste à une heure avancée de la nuit, dans le studio, histoire de faire les cons... et dans un état indescriptible.

*Feelgood Factor(mp3) -- Reprise de Dr Feelgood --

*Every Kinda Vice(mp3) -- Reprise de Dr Feelgood --

*Les Récifs du Mal(mp3) -- Version Démo --

*L'Art(mp3) -- Version Démo --

*Bon Appétit aux Tueurs(mp3) -- Version Démo --

*Danse du Soleil(mp3) -- Version Démo --

 

 

Concert du Printemps de Bourges 1993

*Interview du Chanteur, Eric James, avant le concert(mp3)

*Belle du Festival(mp3)

*(Ancient) Heroes (in the City of The Wise)(mp3)

*Celebration & the Cross(mp3)

*The Wine of my Birth(mp3)

*Lightship(mp3)

*Hazar(mp3)

*Interview du Chanteur, Eric James, après le concert(mp3)

 


De Gauche à droite : Franck Schaack (Batterie,Percussions)/Frédéric Laforêt (Basses, Programmations, Claviers, Guitare acoustique)/Eric James Guillemain (Chant)/ Nebo (Guitares)... cliquez sur la photo pour agrandissement

 

Je ne le répèterais jamais assez...

Vous voulez les albums ?

 

Soudain L'Ouverture : 10 Euros (port inclus)

Les Palmiers De Chance : 10 Euros (port inclus)

ATTENTION ! Le Package "Grande Aventure" ( Soudain L'Ouverture + Les Palmiers De Chance ) : 18 Euros (port inclus)

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C'était l'Instant Pub ! Vive la Société de Consommation...

Je précise que Bips Bizzaro, notre ancien manager, est un gars honnête et droit, cette annonce n'est pas une arnaque. Le groupe n'existe plus, mais aidez-nous à rentrer dans nos frais. Thanx...

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Le Site du Groupe... encore en ligne...

La Page My Space du Groupe...

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07/04/2008

Le Vin de mes Pères

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Depuis la mort de Willy, je suis un peu éteint et méditatif. Afin de prolonger encore un peu ma méditation, voici 3, non pas versions, mais faces différentes d'un même morceau. "Le Vin de mes pères"... Car Venice c'était ça aussi... de l'expérimentation et de la mise en perspective.

Vous trouverez là une sorte de vision trinitaire...

la Version du Père,

Le Vin de mes Pères - I (mp3) (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Eric James-Franck Schaack-Jean Marc Joffroy)


la version du Fils,

Le Vin de mes Pères - II (mp3) (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Eric James-Franck Schaack-Mourad Baali)



et la version du Saint Esprit...

Le Vin de mes Pères - III (mp3) (Paroles : Eric James/Musique : Frédéric Laforêt-Eric James-Nebojsa Ciric)



Puissance, Douceur et Langue de Feu...

Sur les deux premières versions :

Eric James : Chant
Mourad Baali : Basse
Franck Schaack : Batterie
Nebojsa Ciric : Guitares électriques et acoustiques

Sur la troisième version :

Eric James : Chant et Voix
Frédéric Laforêt : Synthés, programmations
Nebojsa Ciric : Guitares

Texte :

"Plus de silence, plus de vents guérisseurs
Rien que l’Ivresse et les festins de paille
Ceinturé de siècles abêtisseurs
Porte mon seul et tout premier Je t’aime

A l’instant je déconstruis l’Espoir
Etourdi, comme un esprit de la Terre s’installe
S’installe en moi

Comme un Vénitien saoul, je vais sans égards
Ainsi guidé, en aveuglé j’opère
Pas de rêveurs ni de suiveurs, où la Vigne
Pour moi et les Amants se dresse

Au déclin je vais rouler sans peine
Estourbi par un esprit de la Terre
J’accède et cède

En aspirant le Vin de mes Pères
Expulsé du Ciel
Et tant pis pour l’Esprit du Large
L’Esprit du Large...

...From the Apson to the space around
Past the Reason, a white horse through my heart
...Coming straight to this world where there’s nothing I can hide
Coming straight to this life
...When I’m drinking the Wine..."


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30/03/2008

Willy...

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=


Willy Vedder...


...celui en bermuda, qui s'avance, guitare à la main, lors de balances sonores avant un concert nocturne en plein air dans l'Oise...


...et sur cette photo, dans le fond à droite...


...Willy Vedder, cher compagnon d'infortune, est mort.



Mickey, un fidèle de Venice, m'a appelé Vendredi soir dernier pour me l'annoncer. Je n'en sais pas plus. Il est passé comme une comète dans Venice, de l'été 1997 à l'été 1998, grosso modo. Ce fut un plaisir de jouer à ses côtés. Un mec bien. Gentil. Un vrai manouche dans l'âme. En été il aimait dormir à la belle étoile. Mais au bout d'un an de présence au sein du groupe, ses démons l'ont rattrapé, l'alcool, la drogue, et il a lâché le groupe à notre plus grand regret à tous, après un incendie chez lui, en nous en parlant avec un air gêné. Après son départ je n'ai plus eu envie de jouer avec un autre guitariste.

Je n'ai connu Willy qu'au sein du groupe. Sa fragilité, son talent évident, son manque de rigueur aussi, qui n'enlevait rien cependant à son efficacité... et sa guitare pourrie que lui seul parvenait à faire sonner. Mais je pense à lui avec Force et Nostalgie. Je pense à lui au présent, aussi. Là, dans mon coeur.

Si je suis en mesure, un jour, de mettre la main sur d'autres photos et des enregistrements avec lui, je les mettrai en ligne... pour la beauté du geste et conter ce qui fut notre Geste à nous. En attendant, voici 4 titres pour penser à lui tout de même, même si il ne joue pas dessus... 4 "démos" enregistrées fin 2001/début 2002... ces morceaux ne sont pas les versions qu'on retrouve sur l'album définitif, "Soudain l'Ouverture", elles n'étaient, ici, qu'à l'état d'élaboration, en construction.

Les Récifs du Mal (Démo 2002).mp3

Les Récifs du Mal (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Franck Schaack-Frédéric Laforêt-Eric James)


"N'attend pas que je te revienne
Revienne faire face
La pleine mer est comme un long rêve
Dont on ne sort pas

Je t'invite à stopper les recherches
Te convie à mieux baisser les bras
Puisses-tu faire luir le feu sans flammes

Un seul corps pour véhicule magique
Quand l'esprit n'a plus d'importance
Les pensées, dans le ciel s'imbriquent
En clownesques éminences

Un souple nauffrage
M'a désarmé de tout courage
Sur un semblant d'esquif
Je dérive entre les récifs

J'ai quitté la ville saturée de lumières
Pour une sombre nuit dénuée d'adversaires
Le fruit défendu que ta bouche dévore
Je n'aurais pas même su le mordre

Un triste nauffrage
Hors du destin et de ses rouages
Dieu me sort de tes griffes
Pour me perdre entre les récifs

Il n'est pas d'autre sortie secrète
Pour une âme en perdition
Que de s'exercer à mourir
Pour apprendre à vivre

Dieu est nauffrage
Il m'a sourit, il me dévisage
Sous son oeil attentif
Je dérive entre les récifs
Je dérive entre les récifs
Entre les récifs, entre les récifs
Entre les récifs du Mal
Les récifs du Mal..."


L'Art (Démo 2002).mp3

L'Art (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Eric James-Franck Schaack)

"Et puis le drame réclame un autre artiste
Qui saurait l'art d'oeuvrer sans artifices
Qu'il sache rire aux éclats du miroir
Rire de son plus long calvaire
Et tout peut commencer

Melusine croise mon regard
Au carrefour des chemins
Chevelure-terre, corps-ivoire
Douce avalanche carmin de sa langue fourche
Je divague
Confesse le coup de foudre
Me glisse dans l'éclaircie
Dans le cercle transi. L'épilogue
Pour débrouiller le fil
Détacher ma pirogue
Remonter la rivière insipide

Un coeur brisé
Un coeur asservi
Au calvaire tout peur commencer
Recommencer

Je vois descendre sur moi
La fine manne au goût de fiel
Dans le rang des carnassiers
On vaque à une vive affaire
Une curieuse affaire
Que le vent tourne et fléchisse vite
Nos légions d'âmes factices et revèches
Nausée du brave. Précipice. Drague.
Du fond l'imposture se révèle
Serpent de haine !
Il a faim de forces
Butine au torse

Un coeur épuisé. Brisé.
Somnifère
Un coeur asservi
Au calvaire tout peut commencer
Recommencer

Melusine vient s'enlacer. Elle fait le héros prisonnier
Pas d'issue. C'est l'issue :
Apprivoiser l'art
Dans la peau du carnassier. Mon addiction résignée.
Pas d'issue. C'est l'issue
Apprivoiser l'art
Eblouissant tour de force. Tuer le serpent à la noce.
Pas d'issue. C'est l'issue :
Apprivoiser l'art"


Bon Appétit aux Tueurs (Démo 2002).mp3

Bon Appétit Aux Tueurs (Paroles : Eric James/Musique : Mourad Baali-Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Eric James-Franck Schaack)

"Sèche tes beaux yeux attristés
Par l'envie des hommes
Cette folie des hommes
Laisse les venir confisquer ta couronne.
C'est le temps des mauvaises actions
Des maledictions
Et si la vie tourne à l'échec
Serre moi fort

S'ils veulent nous décimer
Nous voir assassinés
Qu'ils viennent
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs

Intrépides, pauvres et sauvages
A quoi bon s'enquérir d'un nouvel âge
En ce pays tombe la discorde
Et les faux derviches tourbillonnent à se tordre
Edifiant tous les chiens du nouvel ordre

S'ils veulent nous décimer
Nous voir assassinés
Qu'ils viennent
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs

Bon appétit aux tueurs, longue vie aux tueurs
Soyons vivants, soyons dignes
Quand à fruits nous fait signe
Et s'ils veulent nous décimer, qu'ils viennent...
Intensifions nos prières, intensifions l'incantation
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs..."


Danse du Soleil (Démo 2002).mp3

Danse du Soleil (Paroles : Eric James/Musique : Eric James-Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Franck Schaack)

"Insoumis en vase clot.
Ton allure est si terne.
A moins que tu n'exploses,
Que tu n'oses l'étincelle

Dans le sang des hécatombes,
Que le Diable additionne
Dans les cendres et les décombres,
Tu n'es rien ni personne

A nouveau proscrit en enfer
Creuse voir sous la chair
Et trouve la perle.
L'or du Mexique
Use tes flèches.
Roi des tropiques

L'homme dérisoire s'en ira au supplice
Sur le fil du rasoir, sous le vent de la crise
Ou les portes lui sont closes et retiennent son épouse
Ou se prostitue la rose Babylone et ses fourbes

Ami, quel cancer nous infeste ?
Quelle féerie nous guette ?
Et souille la perle.
Ruine le Mexique.
Brise nos flèches.
Noie les tropiques

Dame fortune.
Je ne sais pas
Si les jeux sont déja faits
ou s'ils se préparent
Je suis mis de coté.
Posé a terre. Un corps paralisé.
En état de siège
Une obscure ruse essayant de taire
Ces voix qui m'obligent à la vision claire
C'est un homme à craindre
Celui qui approche, Celui que j'incarne
Sous une autre forme, sous une autre forme...
Creuse voir sous la chair

Et trouve la Perle.
L'or du Mexique
Tire tes flèches.
Roi des tropiques
Et trouve la perle. Trouve la perle..."


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Sur ces quatre titres :

Franck Schaack : Batterie, percussions
Eric James : Chant, orgue sur "Les Récifs du Mal"
Frédéric Laforêt : Basse, claviers, guitare acoustique accordée en "Do" sur "Bon Appétit aux Tueurs", second orgue sur "Les Récifs du Mal"
Nebojsa CIRIC : Guitares
----------------------------------------------------------

Willy... ô Willy...

"Et des enfants grandissent, aux regards profonds
Qui ne savent pas, grandissent et meurent
Et les hommes vont leur chemin.

Et les fruits, d'amers deviennent doux
Et tombent de nuit, comme l'oiseau mort
Et demeurent l'espace de quelques jours et pourrissent.

Et toujours souffle le vent et toujours encore
Nous entendons et proférons mainte parole
Et sentons passer le plaisir et la fatigue dans nos membres.

Et des routes courent parmi l'herbe, et ça et là
Sont des lieux habités avec leurs torches, leurs arbres ; leurs étangs
Et menaçants et desséchés comme la mort...

Pourquoi les a-t-on construits ? ne deviendront-ils jamais
Semblables ? Et ne sont-ils pas infiniment nombreux ?
En quoi se changent le rire, les larmes et la pâleur ?

Que nous importe cela et tous ces jeux ?
A nous qui sommes grands pourtant, et solitaires
Et errants sans jamais poursuivre aucun but ?

Que nous importe d'en avoir tant vu ?
Cependant il en dit long celui qui prononce ces paroles :
« Voici le soir », mots d'où deuil et signification
S'écoulent comme le miel lourd du rayon vide."



Hugo von Hofmannsthal (Ballade de la vie Extérieure)

"Chaque fois que nous ouvrons la bouche, dix mille morts parlent à travers nous." Hugo von Hofmannsthal

07/02/2008

Feux et Fièvres...

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Le Groupe Venice est mort... reste un peu de musique...


Venice : Jajooka De Café.mp3... je préfère ne pas me souvenir de l'état dans lequel nous étions lors de cette bavure déjantée et amusante...

Venice : Feelgood Factor.mp3 (Reprise du groupe Doctor Feelgood)

Venice : Everykind of Vice.mp3 (Reprise du groupe Doctor Feelgood)

Ces deux dernières chansons font partie d'un album hommage au chanteur Lee Brilleaux, du groupe Doctor Feelgood. Profitez en, l'album est difficilement trouvable malgré la présence de groupes prestigieux, à nos côtés, comme Little Bob, The Dogs, ou King Size...

Une "Page mémoire" Consacrée à VENICE, sur Myspace... où vous pouvez entendre d'autres morceaux que je n'ai jamais mis en ligne dans cette catégorie.



Vous voulez les albums ?

Soudain L'Ouverture : 10 Euros (port inclus)

Les Palmiers De Chance : 10 Euros (port inclus)


ATTENTION ! Le Package "Grande Aventure" ( Soudain L'Ouverture + Les Palmiers De Chance ) : 18 Euros (port inclus)

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27/10/2007

Venice au Printemps de Bourges 1993

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=



En 1993, sur plusieurs centaines de groupes, après sélection sur "démos" envoyées en K7 à l'antenne Picarde du "Printemps de Bourges", puis après 3 ou 4 passages Live devant public et jury, nous fûmes sélectionnés pour représenter notre région pour la cuvée de 1993. Notre groupe sévissait à Senlis, ville royale, où le groupe n'était pas apprécié par les groupes locaux, ni par les tristes gueux qui faisaient la pluie et le beau temps sur la scène musicale régionale. Nous avions une haleine fraîche et ne répondions absolument pas aux critères esthétiques et socio-politiques du moment. Néanmoins, le représentant local du "Printemps de Bourges" nous avait imposé avec force et détermination. J'ai, malheureusement, oublié son nom, qu'il me pardonne. Nous sortions du lot probablement parce que nous étions bons et que la fureur et la rage nous habitaient. "On aurait dit un rouleau compresseur" m'avait certifié Irina lors du dernier concert qui nous vit remporter la partie.

La final avait eu lieu le 31/10/1992 au Théâtre de Beauvais avec les Roadrunners en tête d'affiche.

(Les Roadrunners avaient le vent en poupe et leur chanteur, Frandol, allait nous mépriser une année plus tard, lors d'un nouveau concert en commun, parce que notre nouveau bassiste d'alors, l'excellent Mourad Baali, porterait sa basse un peu trop haut, "comme un jazzeux". C'est que ça fait pas rock de jouer avec une basse sous le menton et que, aussi, selon lui, nous faisions des reprises de circonstance. Pauvre bite sans couilles ! "Laisse tomber ! m'avait calmé Bips, notre manager. Je voyais de la fumée sortir du nez et des oreilles de Mourad Baali, tandis qu'il s'envoyait bière sur bière :"Je vais lui mettre ma basse sur la gueule ! C'est une basse de luthier, bien solide !" Et on se marrait.) Passons. Revenons à nos moutons.

Et je me marre en y repensant parce que de toute façon on avait gagné et qu'on leur l'avait mise bien profond : leur tête dans leur cul.

Pendant ce concert décisif, je me souviens d'une voix dans le noir de la salle (les courageux sont toujours dans le noir de la salle, bien dans le fond, à postillonner leur ressentiment) gueulant à un moment, entre deux chansons, "Les Sentinels !" parce que pas mal de monde haïssait notre chanteur d'avoir dissous son ancienne formation qui portait ce nom, et Eric avait laché un simple mais fabuleux :"Ferme ta gueule !" qui avait jeté un silence bien froid de quelques secondes, un silence qui m'avait semblé durer une éternité. J'aime l'énergie de cette limite qui nous indique que ça peut basculer à n'importe quel moment et finir mal. La tension dans la salle, perceptible, palpable. Le frisson. La montée d'adrénaline. Le plaisir aristocratique de déplaire. Et tous les édentés alternatifs, bouche ouverte, à se prendre une claque sans oser se l'avouer. Les nains.

Je me souviens être allé saluer les groupes qui avaient perdu dans leurs loges, le sourire aux lèvres et avec une poigne de fer, du genre je t'écrabouille les phalanges. "Salut les gars ! À la prochaine ! Bonjour chez vous !"

Ensuite, nous n'avons pas baissé notre garde. Nous avons enchaîné les concerts.

04/11/1992 Rouen, Fnac
06/11/1992 Corbie, Marché couvert (1ère partie des Garçons Bouchers)
07/11/1992 Paris la Défense, Fnac Cnit
11/12/1992 Maignelay Montiny, salle polyvalente
28/12/1992 Amiens, Maison d’arrêt, concert pour les détenus
30/01/1993 Fresne, La ferme du Cottinville
06/02/1993 Le Chesnay, Fnac Parly 2
12/02/1993 Caen, Fnac
13/02/1993 Lisieux, MJC
16/02/1993 Creil, Grange à musique
20/02/93 Noisy le Grand, Fnac
28/02/93 Montpellier, Etat général du rock, scène ouverte (avec le groupe Lofofora)
05/03/93 Abbeville, Théâtre (1ère partie de Patrick Verbeke)

Tout ça sans maison de disques, ni tourneur. Nos Managers, Bips (Punk un jour, Punk toujours) et sa soeur, Sandrine, avaient les dents longues pour le groupe.
Ensuite, nous sommes partis pour une tournée mémorable en République Tchèque. L'aventure. J'y reviendrai un autre jour.

18/03/1993 Teplice (République Tchèque), Rock Club Knak
19/03/1993 Prague (République Tchèque), Rock Club U Zovfalcu
20/03/1993 Plzen (République Tchèque), Rock Club Divadlo Pod Lampou (enregistrement du concert)
25/03/1993 Koprivnick (République Tchèque), Rock club Nora
26/03/1993 Zlin (République Tchèque), Rock Club Spusa
27/03/1993 Jihlava (République Tchèque), Avangarda music club

Puis retour en France.

02/04/1993 Drancy, Le Grand Zebrock (Festival avec Les Innocents)
03/04/1993 Bouffemont, La maison pour tous
11/04/1993 Lemberg, Le Domino
14/04/1993 Compiègne, Le Damier
16/04/1993 Creil, Grange à musique

... et, enfin

22/04/1993 Bourges, Salle Gilles Sandier (Printemps de Bourges)



Faire ce qu'on a à faire en 6 chansons. La voix d'Eric hésitante. Le son loin d'être au top. Mais la conviction d'Être, tout simplement. Je casse une corde. Mais le jeu est un péril. Eric donne des coups de pieds dans les retours. Franck, le batteur se clique avec Jeff, le bassiste de Venice de septembre 1991 à septembre 1993. Nous faisons corps face à l'adversité. Beau souvenir. Avant et après le concert, Eric donne son interview pour une radio Picarde. Sympathique. Finalement, les maisons de disques présentes nous avaient trouvé trop ceci... et pas assez cela. La routine. Mais après le concert, nous décrochions la première partie de Jean-Louis Aubert. Le rêve se poursuivait encore.

Je lisais "Les Yeux d'Ezéchiel sont ouverts" de Raymond Abellio, en coulisses... ou "La Fosse de Babel" du même auteur, j'ai la mémoire qui flanche un peu...

Interview du chanteur, Eric James, avant le concert.mp3

Belle du Festival.mp3

Heroes.mp3

Celebration & The Cross.mp3

The Wine Of My Birth.mp3

Lightship.mp3

Hazar.mp3

Interview du chanteur, Eric James, après le concert.mp3

La Formation ce jour-là :

Eric James : Chant
Franck Schaack : Batterie
Jean-Marc "Jeff" Joffroy : Basse
Nebo : Guitare


Sur cette Photo, de gauche à droite, Franck Schaack/Batterie ; Frédéric Laforêt/dernier bassiste de la formation ; Eric James/Chant ; et votre serviteur/Guitares...

21/03/2007

The Motherfuckin' Warriors...

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 

Lorsqu'en 1989 Eric James pose sa voix sur l'album des Sentinels ("Face of Desire"- Musidisc) sous la houlette de Roberto Piazza alias Little Bob à la production, déjà dans son esprit l'appel du grand Large se fait entendre. Au sein des Sentinels, ses collègues des Batailles hexagonales ne correspondent plus ni à son humeur, ni à ses attentes. Il n'attendra pas que l'album sorte. Il disparaît aux États-Unis pour un périple de 3 mois qui le mènera de New York jusqu'au Mexique. Parcours Initiatique à travers les Gigantesques Mégapoles et les Vastes espaces sauvages. De retour en France, sa Chimie intérieure transformée, après quelques tentatives ultimes pour relancer The Sentinels sur de nouveaux Rails, il décide de créer VENICE en durcissant le ton, le son, les mots et en élargissant considérablement la palette des couleurs harmoniques. Lui au Chant (et à l'Harmonica occasionnel) se retrouve ainsi encadré par Franck Schaack à la Batterie, Jean-Marc Joffroy à la Basse et Nebojsa Ciric dit "Nebo" aux guitares.
En Septembre 1991 Venice voit le jour dans un Local de Senlis (Oise). Les répétitions s’alignent (à raison de quatre à cinq par semaines) comme autant de batailles désespérées pour aller trouver la perle rare dans les limbes du Rock and roll.
Les Concerts s’enchaînent comme des guerres de conquêtes et la Vie se fait dure. Des hauts et des bas. Mais la Foi vivante et Vibrante ne les quitte pas. En Septembre 1993 Jean-Marc Joffroy quitte la Formation. Les concerts et les répétitions en file indienne auront eu raison de lui. Mourad Baali le remplace. Il restera dans la formation jusqu’au Printemps 2000. De fin 1995 à fin 1998 deux autres guitaristes, à tour de rôle, viendront épauler Nebo et se partager Rythmiques et solos. James Dent (1995-1997) et Willy Wedder (1997-1998). Eux aussi jetteront l’éponge avant la signature espérée.
C’est que les temps sont durs à l’égard du Rock dans les années 90, même s’il est indiscutable qu’un public pour lui existe. Les radios, les médias, les maisons de disques lui préfèrent une version Rap aseptisée de la culture hip hop qui, d’ailleurs, n’a plus grand chose à voir avec la « street attitude » originelle mais flirte plutôt avec la variété la plus appauvrie pour le sous-prolétariat des cités. Les authentiques rappeurs ne sont pas signés… ou s’ils le sont, leur flow devient vite émasculé.
VENICE persévère. De 1991 à 2000 le groupe tourne dans toute la France, mais aussi en Belgique, en Allemagne, en République Tchèque. Des centaines de concerts. Représentant la Picardie au Printemps de Bourges en 1993, VENICE ouvre aussi pour KAT ONOMA, GUN CLUB (de feu Jeffrey Lee Pierce), THE INMATES, ANGE, Les GARçONS BOUCHERS, Les VRP. Le groupe joue partout où c’est possible. Tournée des Fnacs en acoustique, participation à des festivals avec BERNARD LAVILLIERS ou les INNOCENTS. Plusieurs dates avec JEAN-LOUIS AUBERT & Co sur la Tournée « H ». La rencontre avec BORIS BERGMAN (parolier de Bashung, Paul Personne, Lio, Eddy Mitchell et beaucoup d’autres) oriente Eric vers des textes en Français. Une dizaine de chansons sont composées avec Boris Bergman dans la foulée.
S’étant doté d’un studio personnel, 12 pistes AKAÏ puis 16 pistes TEAC, VENICE enregistre maquette sur maquette durant toutes ces années et se lance à l’assaut des Maisons de disques. Une signature chez Warner, en édition, ne portera pas ses fruits malgré deux semaines de Studio à l’Hacienda de Tarare, près de Lyon. En 1999 le groupe sort son premier album chez OUTSIDE RECORDS, plus pour avoir une carte de visite à présenter que pour percer le sommet des Charts. Le travail lamentable du Label en question leur fera rompre le contrat. Enregistré à domicile, dans leur propre local, l’album « Les palmiers de Chance » résume à merveille un parcours de 8 années durant lesquelles le groupe a affiné son sens du Rock dans la diversité. C’est STEVE FORWARD (qui a travaillé avec Axel Bauer et Daran) qui mixe la galette. Les concerts qui suivent sont torrides. Le MCM café les accueille pour deux concerts dont un diffusé sur le câble. Mais le départ du bassiste, Mourad Baali, met à nouveau un frein à l’expansion. Mourad quitte le groupe pour s’orienter vers d’autres styles musicaux.
L’arrivée de Frédéric Laforêt (Bassiste multi instrumentiste… Claviers, Guitare, Programmations) va relancer le processus de création et redonner confiance aux Vénitiens originels, Eric, Franck et Nebo. De 2000 à 2004, les compositions s’enchaînent et un choix est fait pour le « projet » suivant. Eric part à New York pour se confronter à la Ville victime du 11 Septembre et, en vivant une vie d’homme et de père récent, écrire les textes des 12 chansons retenues pour l’album "Soudain l'Ouverture".

Malheureusement, l’éloignement Paris-New York finit par anéantir la connexion des uns et des autres et le groupe dépose les armes après 15 années de bons et loyaux services et un deuxième album qui aura laissé pas mal de monde sur le cul… à l’exception des merdiques maisons de disques.


Eric James, Chanteur, fondateur du Groupe...

"Première immersion aux alentours de 10 ans. A cet âge là, le rock se cantonne à trois double albums offerts par mes parents :
1) best of de Elvis Presley sur le label K TEL
2) album bleu des Beatles
3) album rouge des Beatles

Ensuite, une tante vicieuse m'offre de quoi tirer le diable par la queue:
"Piper At The Gates Of Dawn" de Pink Floyd
Et puis c'est les années où je me patchoulise en expérimentant mes premières cigarettes roulées à la main, imbibées parfois d'huile de cannabis. La bande son de l'époque c'est : "Aqualung" de Jethro Tull, "Harvest" de Neil Young, Led Zeppelin II, "In Rock" de Deep Purple, "Tommy" des Who, "Sticky Fingers" des Stones, "Diamond Dogs" de Bowie, et toujours les Floyd bien sûr. Mais mon groupe favori du moment c'est... Genesis ! sur les albums desquels j'apprends à chanter tout seul dans ma chambre. Pas facile Peter Gabriel comme prof de chant !!!
Ensuite c'est l'atterrissage d'un OVNI dans ma chambre de baba-cool : Un coffret de l'intégrale de Eddie Cochran ! Retour vers les racines et une coupe de cheveux en règle : Elvis dans GI Blues ! C'est la période "petite frappe", l'entrée au Lycée, les premières libations et les chaudes explorations sur fond de rock-a-billy pur et dur, mais aussi Frank Sinatra, Ray Charles, Otis Redding, James Brown et tout ce qui s'ensuit. Et puis, poursuivant dans l'éclectisme, après un court mais intensif passage chez AC/DC, je m'initie philosophiquement et éthiliquement aux Doors, en dévorant les pages de "Par-delà le bien et le mal", "Naissance de la tragédie" de Nietzsche, "Sur la route " de Kerouac, "Crime et châtiment" de Dostoïevski et "Martin Eden" de Jack London.

A l'aube des années 80, une nouvelle bifurcation avec la découverte du Punk tout d'abord (Clash, Buzzcocks et The Jam sur le podium) et puis de ce qu'on appelle à l'époque la "New Wave" avec Elvis Costello, Police, Roxy Music, The Cure, Siouxie And The Banshees, Psychedelic furs, Talking Heads, The B 52's, Urban Verbs, The Real Kids, The Feelies, The Fleshtones, Wall Of Voodoo, X, The Gun Club, The Cramps, The Unknowns et aussi la compilation "Nuggets" de Lenny Kaye... Mes deux groupes favoris de l'époque en tout cas, c'est les Stranglers et toujours les Doors. Mes livres de chevets : "Feyrdidurke" de Witold Gombrowitz, "Las Vegas Parano" de Hunter S Thompson, "Postier" de Bukowsky, "Ubik" de Philp K Dick, "Légendes d'automne" de Jim Harrison, "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole, "Demande à la poussière" de John Fante, "Lumière d'août" de William Faulkner, "Ainsi parlait Zarathoustra" de Nietzsche, la poésie de T.S Eliot, les BD de Will Eisner et de Hugo Pratt sans oublier bien sûr celles de Franck Margerin !
Mais parallèlement à cette vague, au printemps 1978, je suis mis K.O en écoutant l'intro d'un disque dont la chronique m'avait séduit dans le magazine Best : "Darkness on the edge of town" de Bruce Springsteen.
Mes amis punks se payent ma gueule, mais mon histoire d'amour est trop forte. Je remonte dans le temps en redécouvrant les trois premiers albums et continue à développer mon culte secrètement, car à part ma girlfriend du moment, personne dans mon entourage ne comprend ma fascination pour ce "Johnny Hallyday" américain.
Quand je vois le Boss sur scène durant la tournée "The River", je réalise que la scène, c'est la vraie terre promise !
Par le biais de Springsteen. je revisite bien sûr de fond en comble Bob Dylan et m'abreuve de folk rock à tendance John Fogerty et chemises à carreaux... Les grands espaces s'ouvrent à moi de façon lumineuse et épique, passages solaires donc, entrecoupés néanmoins de coulées sulfureuses et telluriques (Stooges et MC5 en cures saisonnières), la continuité du rock australien avec Radio Birdman et les Hoodoo Gurus. Les valeurs sûres comme Lou Reed et Le Velvet Underground, Patti Smith, Tom Waits... Mes groupes cultes comme Le Sir Douglas Quintet, les Modern Lovers ou les Reds.… Et le jazz de Charlie Parker et Thelonious Monk.
À l'âge adulte, les groupes qui par la suite et pour différentes raisons me remueront affectivement sont U2 (à partir de l'album "Joshua Tree"), mais bien plus encore R.E.M et Pearl Jam ainsi que Van Morrison dont je tombe littéralement amoureux sur le tard.
Au final, le cœur reste néanmoins profondément marqué au fer rouge par les Doors et Springsteen. Dionysos et Apollon. Nietzsche et Kerouac.

Bon appétit aux tueurs !"


Franck Schaack, batteur et Clown Cosmique...

"1979, j'ai 11 ans, curieux, je fouille dans les vinyles de mon oncle, il me fait écouter les bonnes émissions de radio, WRTL (Blancfrancard), Antoine de Caunes dans CHORUS le rendez-vous rock de la semaine, je commence à taper sur des sceaux (sur « Roxanne » de Police). 1980 voyage à Londres avec tonton (full période 80) déterminant .

La 6 ème me tend les bras, trop tard je suis tatoué à la Stewart Copeland mania et par The Police. De là j'ai eu affaire à des groupes divers. Première rencontre sérieuse en 1990 : Eric James (à l’époque chanteur des Sentinels). S'enchaînent concerts du sud de Montpellier au nord de la Tchéquie, de l'ouest de la Bretagne à l'est de la Suisse et l'aventure Vénitienne qui s’en est suivie..."


Frédéric Laforêt, Bassiste, multicartes...

Totalement autodidacte, c'est à 15 ans qu'il commence à apprendre la basse suite à un concert d'AC/DC. "J'étais fasciné par ce mec à droite de la scène, qui était calme tout en assurant des parties rouleau compresseur". Peu après, un ami lui fait découvrir le groupe qui va marquer son approche de l'instrument à tout jamais :RUSH. "Geddy Lee est un extraterrestre, il a un son énorme et un jeu immédiatement reconnaissable, et comment fait-il pour chanter en jouant de telles lignes ? " Cette influence majeure le poussera à s'intéresser aux claviers. "J'ai rapidement voulu concilier les claviers et la basse, le mariage me semblait réalisable , MERCI GEDDY !!! "

De là, naquirent les premiers groupes sérieux, et en particulier MARYLIN ; Groupe de hard rock dont la présence de claviers donnait un côté FM. "Je crois que ce qu'on faisait ressemblait pas mal à The Darkness..."

La rencontre avec Venice est à elle seule une aventure :

"Je connaissais Venice parce qu'étant amateur de leurs prestations scéniques qui déchirent, je les avais déja vus sur scène 2 ou 3 fois. Quand leur premier album est sorti, j'étais aussi content que si ça avait été mon propre groupe, s’il y avait bien un groupe qui devait y arriver c’était eux.

Plus tard, je recherchais un groupe cool pour jouer de la guitare, j’ai répondu à une annonce locale. Le studio de répétition privé était impressionnant, on a vaguement tapé le bœuf et putain, que ça jouait bien. Il y avait un truc bizarre, j’avais l’impression de les connaître et tout d’un coup, alors qu’ils attaquent « Le Rêve du Phénix », je réalise : VENICE !!! Et oui , pas très physionomiste le mec.

Du coup, je décline l’invitation à jouer avec eux ,ils avaient besoin d’un putain de bon guitariste pour seconder Nebo suite au départ d’un guitariste australien, James Dent, c’était trop sérieux pour ce que je voulais faire en tant que guitariste. Et dans ma tête je me disais : dommage qu’ils ne cherchent pas un bassiste, là, ç’aurait été différent."


Qu’on ne vienne pas dire que le destin n’est qu’illusion. Deux ans plus tard, une autre annonce dans un journal local : Venice cherche bassiste. BANCO !!!

"Mourad Baali avait décidé de quitter le groupe après plus de 6 années passées avec eux… pour divergences artistiques, alors je me suis pointé en connaissant déjà la moitié de l’album. Je crois qu’ils n’ont auditionné personne d’autre."

Premier concert avec eux quinze jours après et très vite, la nouvelle formule s’attaque à la composition du deuxième album.

"Sur les titres du 1er album, j’ai énormément respecté les lignes crées par mourad. Il y avait un son Venice, je ne pouvais pas tout chambouler comme ça et de toutes façon son travail à la basse était fabuleux. Ensuite, pour les nouvelles compositions, j’ai pu ouvrir mon âme. Certains titres sont nés sur 4 ou 5 cordes. Puis on a tous décidé d’intégrer des boucles dans notre musique. J'ai donc repris du service question machines. Au départ, juste quelques ambiances synthés puis, voyant que la sauce prenait, j’ai sortis la cavalerie lourde sur des titres comme « Le Cyborg verse une larme » ou « Le vin de mes pères »."




Nebojsa CIRIC, dit "Nebo"... Guitariste et Schtroumpf Métaphysique...

Nom : Ciric

Prénom : Nebojsa (lire : Néboïcha)

Diminutif : Nebo

Instrument : Guitares

Influences Guitaristiques : Jimmy Page, Jimi Hendrix, Robin Trower, Uli Jon Roth, Pat Travers, Ted Nugent, Rory Gallagher, Adrian Belew, Robert Fripp, Vernon Reid, Johnny Winter, Frank Zappa, The Edge, Stevie Ray Vaughan, Stevie Salas, Ritchie Blackmore, Ty Tabor, Goran Bregovic, Prince et… surtout… son frère d’armes et inspirateur initial, Laurent Rossi, guitariste de l’obscur combo « Wolfoni »…

Groupes préférés : Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Doors, King’s X, Tea Party, Stone Temple Pilots.

Héros de jeunesse, héros de toujours : Friedrich Nietzsche, Jim Morrison, Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Giacomo Casanova, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud, John Lee Hooker, Miles Davis, John Coltrane, Lemmy.

Livres de chevet : La Bible ; « Ainsi Parlait Zarathoustra » de Friedrich Nietzsche ; l’intégrale de « Blueberry » par Giraud et Charlier ; « Citadelle » d’Antoine de Saint-Exupéry ; « Le Japon Moderne et l’éthique Samouraï » ainsi que « Le Soleil et l’Acier » par Yukio Mishima ; « L’unique et sa Propriété » de Max Stirner ; « L’Art de Jouir » ainsi que « Théorie du Corps Amoureux » par Michel Onfray ; « Retour à l’essentiel » de Jean Biès.

Signe Particulier : Abuse de la Fuzz, aboie d’la Wha wha.

Né en Ex-Yougoslavie. Amertume au goût de miel. Exil. Solitude sombre. Puis Solitude Joyeuse. Travailler sur soi. Traverser les précipices. Toujours à mi-pente. Expériences des limites. Écriture possédée. Lectures fiévreuses. Chutes et éveils. Haine et Amour. Gratuité de l’être et de l’échange. Détachement. Aime rompre le pain et boire la coupe. Musiques qui implorent et sanctifient. Questions. Feu. Eau. Terre. Air. Tao. Réponses. Libéral, Libertaire et Libertin. L’Âme sombre du Groupe. Mais Verbe Solaire. Aime la Vie, les Femmes, les enfants, les animaux et les Amérindiens. Déteste la nonchalance des hippies et des bobos ainsi que le drame éternel des complaintes psycho-socio-familiales. Tente d’évaluer sans juger.

Nietzsche. Van Gogh. Monet. Georges Mathieu. Anarchiste Royal. Tradition et modernité. Penser au-delà. Se refuse d’appartenir à la moindre tendance ou caste. Abhorre le nivellement Universel. Soufisme et Kabbale. Prières d'Agnostique. Son mot d’Ordre pour aller sur Mars : la Rage Antique contre la Peste Moderne… il se doute bien que personne n’en tiendra compte… Rêveur mais pas Naïf. Ne vote pas, envers et contre tout. Peut-être aux prochaines élections votera-t-il... Insoumis. Hais les Pouvoirs de Mort, de toutes sortes. Aime les Pouvoirs de Vie, de toutes sortes aussi.



Démarre la Guitare vers 11 ans. Première Guitare acoustique (une RYAN) à 12 ans. Première Guitare électrique(une FIVETONES) à 15 ans. Premières compos sérieuses à 16 ans. Le reste suit son cours.


Groupes et parcours musical de Nebo :

1980/1981 : Aspirine (Punk)

1981: Phonème (Hard Rock)

1982/1983 : Incubators (Punk)

1983/1985 : DP210 (Hard Rock/Heavy Metal) et BB sur Canapé (Rock ‘n’ Roll) et nombreuses Jams psychédéliques.

1985/1986 : Angelic (Hard Rock)

1987/1989 : Bosse en solo (Rock, Hard Rock, Pop, Acoustique, Progressif, Funk…)

1989 : Requiem (Hard Rock/Heavy Metal)

1990/1991 : Bosse toujours en Solo

Septembre 1991 : Eric James contacte Nebo suite à une annonce. Il rejoint Franck Schaack et le premier bassiste, Jean Marc Joffroy déjà à leurs postes et Venice vient au monde.

From yesterday screams the music...

Des marins perdus en mer... en quête de l'amour Impossible...


7 Seas.mp3 (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Eric James-Franck Schaack-Mourad Baali)

"The pedigrees have bought you
And sent me out of the tribe
True love’s in a sorry plight

The midnight hour now gives me such a thrill
I search on all fours two hundred days a year
The journey’s tough and gives me such a trial
Sometimes love is so inspiring

That’s why I travel the 7 seas
I cover the ground to see my babe
And I’ll cover it endlessly

Show me the way, if the pedigrees have left you alone
Show me the way, I’m puzzled and chilled to the bone
The journey’s tough and gives me to understand
That sometimes love is so despairing

Oh she cut me down, when she picked my heart
That’s why I travel the 7 seas
I cover the ground to see my babe
And I’ll cover it endlessly
(x2)

I travel the 7 seas
I cover this ground to see my babe
And I’ll cover it endlessly"



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16/03/2007

Concerts...

Nous avons laissé notre empreinte sur tant de scènes. De la sueur et des larmes. Du sang parfois. Nous avons embrassé quelques filles. Nous avons rêvé un rêve noir, un rêve rouge, un rêve blanc comme une fleur de Lys. Nos plaies. Nos poches vides. Nos yeux délavés. Les bars enfumés. L'alcool dans les veines. Nous avons survécu à tout ce cirque. Avons chanté en anglais, en français, en électrique, en acoustique, des reprises pour nous donner du courage... Rolling Stones... Doors... Hendrix... Joe Jackson... Jam... Police... Beach Boys... Rory Gallagher... XTC... Steppenwolf... U2... Beatles... Gueules en vrac et cordes cassées... douleurs au dos, aux doigts et aux couilles... et dans le camion comme dans les chambres d'hôtel, ça sentait les pieds, les aisselles et le tabac froid. Des Pirates en dérive !

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Quelques dates de concerts passés dont nous avons conservé la trace :

181- 24/04/02 Nantes
180- 21/06/00 Senlis, plein air
179- 16/06/00 Moissy-Cramayel, « les 18 marches »
178- 09/06/00 Paris, « Péniche Déclic »
177- 06/05/00 Marne-la-Vallée, Disney Village, Billy Bob’s
176- 08/04/00 Troyes, Fnac
175- 07/04/00 Reims, Fnac
174- 01/04/00 Creil, La Grange à musique
173- 03/03/00 Ris-Orangis, Le Plan (1ère partie Little Bob)
172- 03/02/00 Paris, MCM Café
171- 02/02/00 Paris, Fnac Montparnasse
170- 22/01/00 Amiens, Lune des Pirates
169- 15/01/00 Paris, Sentier des Halles
168- 14/01/00 Paris, Sentier des Halles
167- 08/01/00 Paris, Café Montmartre
166- 27/11/99 Chantilly, Pub Aka
165- 16/11/99 Rouen, Fnac
164- 09/11/99 Paris, Fnac Italie
163- 06/11/99 Paris, Café Montmartre
162- 29/10/99 Pont Sainte Maxence, Podium Café
161- 20/10/99 Cergy, Fnac
160- 18/10/99 Paris la Défense, Fnac Cnit
159- 16/10/99 Flamicourt, Salle des fêtes (soir)
158- 16/10/99 Aulnay-sous-bois, Fnac (après-midi)
157- 15/10/99 Créteil, Fnac (avec Little Bob)
156- 09/10/99 Creil, Grange à musique
155- 02/10/99 Creil, Lockness
154- 19/06/99 Creil, Lockness
153-12/06/99 Creil, Grange à musique
152- 29/04/99 Paris, Péniche Makara
151- 27/03/99 Créteil, Fnac
150- 13/02/99 Creil, Lockness
149- 02/02/99 Paris la Défense, Fnac Cnit
148- 13/11/98 Senlis, Le Pub
147- 02/11/98 Paris, MCM Café (enregistré, diffusé sur MCM)
146- 30/10/98 Creil, Lockness
145- 10/10/98 Senlis, Le Pub
144- 07/10/98 Paris, le Gambetta
143- 02/10/98 Beaumont, Route 66
142- 05/09/98 Mouy, L’Acropole
141- 29/08/98 Maisoncelle-Tuilerie, plein air
140- 12/07/98 Mont-L’Eveque, plein air
139- 11/07/98 Mouy, L’Acropole
138- 28/06/98 Saint-Leu d’Esserent, base de loisirs
137- 20/06/98 Mouy, l’Acropole
136- 13/06/98 Creil, cafétéria faïencerie
135- 12/06/98 Senlis, Le Cyclope
134- 31/05/98 Saint-Maximin, « FMC » (concert radio)
133- 23/05/98 Senlis, Le Cyclope
132- 08/05/98 Senlis, Le Cyclope
131- 10/04/98 Senlis, Le Cyclope
130- 22/03/98 Beauvais, Café musique Aska
129- 21/03/98 Feuquières, Salle polyvalente
128- 13/03/98 Senlis, Le Cyclope
127- 11/03/98 Paris, Fnac Bastille
126- 28/02/98 Noisy le Grand, Fnac
125- 25/02/98 Créteil, Fnac
124- 20/02/98 Senlis, Le Cyclope
123- 14/02/98 Tourcoing, Le grand mix (1ère partie de Elliot Murphy)
122- 13/02/98 Pont-Ste-Maxence, Centre culturel (1ère partie d’Ange)
121- 16/01/98 Senlis, Le Cyclope
120- 31/12/97 Senlis, Le Cyclope
119- 20/12/97 Creil, Médiathèque Faïencerie (concert et rencontre du public avec Boris Bergman autour des textes de Venice)
118- 12/12/97 Senlis, Le Cyclope
117- 05/11/97 Creil, Grange à musique
116- 02/11/97 Saint-Maximin, Radio FMC
115- 24/10/97 Senlis, Le Cyclope
114- 19/10/97 Boran sur Oise, Base nautique
113- 14/08/97 Roubaix, Hestivale-Hommelet
112- 18/07/97 Beauvais, Espace François Mitterand
111- 17/07/97 Bagnolet, CFPTS
110- 21/06/97 Pont Ste Maxence, Place du marché au blé
109- 21/06/97 Creil, Ile St-Maurice
108- 23/01/97 Paris, Hard Rock Café (Mourad blessé à la main, remplacé par Philippe Bleu)
107- 21/12/96 Clery sur Somme, Salle des fêtes
106- 22/11/96 Witten (Allemagne), Just another station (1ère partie de Lightmare)
105- 28/09/96 Creil, Grange à musique (Concert : anniversaire 5 ans du groupe, plus de 3 heures de concert)
104- 22/06/96 Créteil, Fnac (Fête de la musique, 1ère partie de Patrick Rondat)
103- 21/06/96 Chantilly, plein air
102- 20/06/96 Paris la Défense, Fnac Cnit
101- 11/04/96 Rueil, Théâtre André Malraux
100- 31/12/95 Paris, Hard Rock Café
099- 15/07/95 St-Jean au bois, Les Naïades
098- 21/06/95 Senlis, plein air
097- 01/06/95 Beaumont, Route 66
096- 19/08/94 Chalons sur Marne, plein air
095- 06/07/94 Paris, Fnac Montparnasse
094- 05/06/94 Compiègne, Bee Bop
093- 29/04/94 Massy, Animation Parvis de la Vendée
092- 19/03/94 Corbeil, MJC
091- 18/03/94 Amiens, Lune des Pirates
090- 02/02/94 Aix-en-Provence, Scat Club
089- 13/01/94 Paris, Locomotive
088- 13/12/93 Amiens, Club 66
087- 01/12/93 Paris, Arapao (1ère partie du Gun Club)
086- 19/11/93 Bretigny sur Orge, Salle Jules Verne
085- 13/11/93 Beauvais, Théâtre
084- 07/11/93 Pont Ste Maxence, Centre culturel
083- 30/10/93 Troyes, Parc des expositions (1ère partie de Jean-Louis Aubert, tournée H)
082- 08/10/93 Chalons sur Marne, MJC Vallée St Pierre
081- 25/09/93 Beauvais, Théâtre
080- 11/09/93 Anvers (Belgique), Fnac
079- 10/09/93 Gent (Belgique), Fnac
078- 09/09/93 Liege (Belgique), Fnac
077- 14/08/93 Witten (Allemagne), Festival plein air
076- 13/08/93 Berlin (Allemagne), Fnac
075- 03/07/93 Troyes, Fnac
074- 23/06/93 Reims, Fnac
073- 21/06/93 Paris, Fnac Bastille
072- 19/06/93 Créteil, Quartier des Bleuets
071- 17/06/93 Cognac, Le petit ramoneur
070- 06/06/93 Ris-Orangis, Le Plan (1ère partie de Jean-Louis Aubert, Tournée H)
069- 05/06/93 Sens, Salle polyvalente (1ère partie de Jean-Louis Aubert, Tournée H)
068- 03/06/93 Laval, Salle polyvalente (1ère partie de Jean-Louis Aubert, Tournée H)
067- 16/05/93 Amiens, Espace 1901
066- 15/05/93 Montirat St-Christophe, Salle des Fêtes
065- 09/05/93 St-Quentin, La locomotive
064- 05/05/93 St-Just en Chaussée, Salle des Fêtes
063- 24/04/93 Abbeville, Théâtre (1ère partie de Jean-Louis Aubert, Tournée H)
062- 22/04/93 Bourges, Salle Gilles Sandier (Printemps de Bourges, Venice représente la Picardie)
061- 16/04/93 Creil, Grange à musique
060- 14/04/93 Compiègne, Le Damier
059- 11/04/93 Lemberg, Le Domino
058- 03/04/93 Bouffemont, A la maison pour tous
057- 02/04/93 Drancy, Le Grand Zebrock (Festival avec Les Innocents)
056- 27/03/93 Jihlava (République Tchèque), Avangarda music club
055- 26/03/93 Zlin (République Tchèque), Rock Club Spusa
054- 25/03/93 Koprivnick (République Tchèque), Rock club Nora
053- 20/03/93 Plzen (République Tchèque), Rock Club Divadlo Pod Lampou (enregistrement du concert en 16 pistes et mixage dans les jours qui suivent)
052- 19/03/93 Prague (République Tchèque), Rock Club U Zovfalcu
051- 18/03/93 Teplice (République Tchèque), Rock Club Knak
050- 05/03/93 Abbeville, Théâtre (1ère partie de Patrick Verbeke)
049- 28/02/93 Montpellier, Etat général du rock, scène ouverte (avec le groupe Lofofora)
048- 20/02/93 Noisy le Grand, Fnac
047- 16/02/93 Creil, Grange à musique
046- 13/02/93 Lisieux, MJC
045- 12/02/93 Caen, Fnac
044- 06/02/93 Le Chesnay, Fnac Parly 2
043- 30/01/93 Fresnes, La ferme du Cottinville
042- 28/12/92 Amiens, Maison d’arrêt, concert pour les détenus
041- 11/12/92 Maignelay Montiny, salle polyvalente
040- 07/11/92 Paris la Défense, Fnac Cnit
039- 06/11/92 Corbie, Marché couvert (1ère partie des Garçons Bouchers)
038- 04/11/92 Rouen, Fnac
037- 31/10/92 Beauvais, Théâtre (Sélection Printemps de Bourges 1993, tête d’affiche : Roadrunners)
036- 25/10/92 Hirson, L’Eden
035- 23/10/92 Lille, L’Aéronef (soir, 1ère partie de Kat Onoma)
034- 23/10/92 Lille, Fnac (après-midi)
033- 03/10/92 Nogent sur Oise, Le Cargo de nuit
032- 02/10/92 Nogent sur Oise, Le Cargo de nuit
031- 18/09/92 Plouvenez-Quintin, Le moulin du Quérou
030- 17/09/92 Rennes, Fnac
029- 12/09/92 Verneuil en Halatte, Festival rock Oise (avec King Size, VRP, Bernard Lavilliers)
028- 05/09/92 Cergy, Fnac
027- 29/08/92 Ribecourt, Le Solo
026- 04/07/92 Serquigny, plein air, Festival les Arts au soleil
025- 27/06/92 Strasbourg, Café des Anges
024- 26/06/92 Strasbourg, Café des Anges
023- 21/06/92 Peronne, Stade Boinet
022- 20/06/92 Issy les Moulineaux, plein air
021- 17/06/92 Créteil, Fnac
020- 08/06/92 Paris, New Moon
019- 28/05/92 Laigneville, Café de la gare
018- 09/05/92 Creil, Grange à musique
017- 02/05/92 Compiègne, Le Damier
016- 01/05/92 Compiègne, Le Damier
015- 17/04/92 Broglie, Foyer Socio-culturel
014- 12/04/92 Persan, Chez Freddy
013- 14/03/92 Bruyère sur Oise, salle polyvalente
012- 13/03/92 Choisy la victoire, chapiteau
011- 04/03/92 Paris, Rex Club
010- 28/02/92 Ribecourt, Le solo
009- 19/02/92 Amiens, Lune des Pirates
008- 25/01/92 Javene-Fougères, Bar Ma Rivière
007- 24/01/92 Moelan, L’Apollo
006- 29/11/91 Massy, Centre culturel Paul Bailliart (1ère partie des Inmates)
005- 03/11/91 Staffelfelden, MJC
004- 02/11/91 Merlebarch, Café Union
003- 01/11/91 Nilvange, Le Gueulard
002- 28/10/91 Besançon, Taos Blue
001- 27/10/91 Strasbourg, Café des Anges

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Au temps où je partageais les guitares avec Willy Vedder, dit "Willy la houille" ou "Willy les paluches"... il a tenu le coup une petite année... puis a déposé les armes.



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15/03/2007

Messages Transatlantiques -V-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 


Avec Roberto Piazza, dit Little Bob, lors d'une mémorable "Jam" en Live à la FNAC de Créteil vers la fin des années 90... Beau souvenir...
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Lundi 1er Décembre 2003

Nebo :


La délicatesse de l’écriture.
La plume inscrit toujours
des choses essentielles.
Comme la lame.

Eric :

Au commencement etait le Verbe ;
obéissance inexorable de l'écrivain.
Religion.



Mardi 2 Décembre 2003

Nebo :


Ma prosternation matinale,
intérieure,
est un lâcher prise,
non une soumission.

Eric :

Au réveil,
ma cafetière italienne et moi
échangeons des mots d'amour.



Mercredi 3 Décembre 2003

Nebo :


Ascèse,
non Ascétisme.
Joie,
Force,
non Orgueil.

Eric :

Dans la rue,
simplement marcher est une tache difficile.
Les sensations stupides de bonheur
me détournent de la Voie.



Jeudi 4 Décembre 2003

Nebo :


Le bruit de la Ville
clame, dit, chante, hurle
ce que je pense.

Eric :

Tapotant sur la table,
à l'aide de mes deux doigts,
je pense au prochain cataclysme.



Vendredi 5 Décembre 2003

Nebo :


L’Homme d’aujourd’hui
et la finitude de son projet
par rapport à l’infinitude
qu’il prétend atteindre.

Eric :

Le cinéaste de la Déconstruction
brûlera son scénario
avant de se mettre au travail.



Samedi 6 Décembre 2003

Nebo :


Je me sens vide.
De ce vide
qui n’accouche de Rien.

Eric :

J'attends encore celui
qui viendra sonner
ma Cloche.



Dimanche 7 Décembre 2003

Nebo :


Les sages se sentent pleins.
De ce Vide
qui accouche de la Plénitude.

Eric :

Qui a dit :
« La musique c'est le silence
entre les notes » ?



Lundi 8 Décembre 2003

Nebo :


En ce lieu
où tout est formulé,
je me tiens debout
face à mon mystère
d’Être.

Eric :

J'ai laissé passer
des familles entières d'oiseaux
au-dessus de ma tête.
La migraine a disparu.



Mardi 9 Décembre 2003

Nebo :


Le jaillissement,
souvent,
n’advient pas.
Comme en ce moment même.

Eric :

Bulles éclatant à la surface de l'eau :
Un poisson qui meurt
et un autre qui rit.



Mercredi 10 Décembre 2003

Nebo :


Se lâcher de toute posture.
Être dans la Nudité de l’Être.
Vivre enfin.

Eric :

Les journées s'accumulent,
où l'on nie l'évidence.
Et puis soudain, l'espace d'une seconde,
Une fenêtre s'ouvre sur l'Eternité.



Jeudi 11 Décembre 2003

Nebo :


Tant de Masques
se conçoivent
dans l’Ombre
de Dieu.

Eric :

Ma signature n'est, à l'origine,
qu'une piètre imitation de celle
de mon Père.



Vendredi 12 Décembre 2003

Nebo :


Une caresse,
un regard,
un chant d’oiseau,
un Sourire.
Une autre matinée.

Eric :

Je cherche encore un visage
qui puisse
m'aimer.



Samedi 13 Décembre 2003

Nebo :


Parfois,
l’espace d’un instant,
tout semble possible.

Eric :

Les résidences bétonnées
abritent de nouveaux
Alchimistes.



Dimanche 14 Décembre 2003

Nebo :


Lourd,
comme un Rocher,
je me laisse couler
dans la paisible rivière.

Eric :

Au fond de mes poches
il y a toujours au moins deux pièces.
Pour une éventuelle offrande
Aux anguilles sacrées.



Lundi 15 Décembre 2003

Nebo :


La Virginité.
Le Souffle rafraîchissant.
La Guérison accessible.

Eric :

J'ai parcouru la totalité
de mon Corps
à la recherche d'une ancienne cicatrice
d'enfant.



Mardi 16 Décembre 2003

Nebo :


D’abord,
l’apparition sous les mains créatrices.
Puis, sous la foison des possibles,
nommons les choses.
Expérience.

Eric :

Au-dessous du cocotier,
Ma tête s'auréole
de crainte.



Mercredi 17 Décembre 2003

Nebo :


Peu de Certitudes.
Perdu, en somme.
La Solitude, seule,
M’apparaît totalement,
irréductiblement,
incroyablement,
Authentique.

Eric :

Je me suis surpris
à claquer la porte.
Défaillance de l'attention



Jeudi 18 Décembre 2003

Nebo :


En la Caverne,
le froid lui-même
est une douce chaleur.

Eric :

Les miettes du repas
sont mes ennemies
jurées.



Vendredi 19 Décembre 2003

Nebo :


Connecté aux mystérieuses limbes.
les maux éteints,
les mots absents.
La Musique seule
dit les choses et l’Être.

Eric :

J'aimerais saluer du chapeau,
hélas,
je n'en porte pas.



Samedi 20 Décembre 2003

Nebo :


L’Espoir se terre
dans le réseau
de nos nerfs,
dans la fibre
de nos muscles,
dans nos liquides
infinitésimaux.

Eric :

J'aimerais aussi faire don d'une valise
qui contiendrait tous mes objets précieux.
Mais je ne possède rien de
précieux.



Dimanche 21 Décembre 2003

Nebo :


Une Fraternité
me couronne en ce jour
face aux champs des possibles.

Eric :

Une vieille femme
m'a lancé un regard noir
ce matin,
dans la rue.



Lundi 22 Décembre 2003

Nebo :


Merveille des Chiffres
s’élançant vers partout,
nul part et au-delà.

Eric :

A l'autre bout
de mon tapis d'Orient,
Il y a peut-être un ami
qui comme moi
va dîner seul ce soir.



Mardi 23 Décembre 2003

Nebo :


Un curieux ensemencement.
Sensation d’arrêt.
Trouble du recueillement.
Juste avant la Projection.

Eric :

Dans ses bras,
Le tic-tac de l'horloge
Redevient inoffensif.



Mercredi 24 Décembre 2003

Nebo :


Lumière, ô Lumière !
Reviens vers l’âtre noir
de la caverne.
Lumière, ô Lumière !
Annonce la fulgurance,
clame la clameur d’être,
chante la Vision élargie,
danse la Joie de l’Amour,
vibre, Lumière,
éclaire, ô Lumière !
Panse, ô Lumière !
Souris, ô Lumière !

Eric :

Il n'y aura pas de fin heureuse,
ni dénouement miraculeux à cette histoire.
Ma débâcle est un chef d'œuvre
inattaquable.



Jeudi 25 Décembre 2003

Nebo :


Mon Corps
me rappelle
mes limites.
Mon sourire
les repousse
un peu plus loin.

Eric :

Etrangers, inconnus,
que je croise dans la rue.
Ils emportent, chacun de leurs côtés
un morceau de mon âme.



Vendredi 26 Décembre 2003

Nebo :


Vivre au milieu
des ruines.
En souriant
saluer le déclin.
Nonchalamment.
En apparence.

Eric :

De nos jours et même de tout temps,
céder à la bonne humeur
requiert de la prudence. De l'adresse...
Car on a vite fait de sombrer
dans la vulgarité.



Samedi 27 Décembre 2003

Nebo :


Une Solitude Hautaine
qui fait murmurer
dans mon dos.

Eric :

Passants sous l'averse.
En quête d'un abri.
Leur élégance est de courte durée.



Dimanche 28 Décembre 2003

Nebo :


Tricher
en riant
pour survivre.

Eric :

Aujourd'hui je sais combien
redevenir un enfant
tient de l'héroïsme.



Lundi 29 Décembre 2003

Nebo :


Ma veste en cuir,
usée, trouée,
veut témoigner
de mille années
de Nomadisme.
Mille années d’errance.

Eric :

Mon visage de quarante ans
possède une beauté
contredite par le miroir.



Mardi 30 Décembre 2003

Nebo :


Il m’arrive encore
de désirer de toutes mes forces
la vision définitive.

Eric :

Bouches hurlantes
aux passage des colombes
Victorieuses.



Mercredi 31 Décembre 2003

Nebo :


L’Homme recule devant lui-même.
Il cligne des yeux.
Tirant sur un joint,
je considère ce cirque.
J’écoute le hululement
de mes chimères.

Eric :

J'imagine un monde
où chacun irait cogner
à la porte de son voisin,
en quête de sel ou d'une
simple pipe.



Jeudi 1er Janvier 2004

Nebo :


Je tente de calculer
le temps qui me reste.
Ce sinistre Sursis.

Eric :

Quand la mort frappe
par surprise,
on ouvre grand les yeux.
Comme des nouveaux-nés.



Vendredi 2 Janvier 2004

Nebo :


Ce geste d’un lointain passé.
Ouvrir une vieille porte,
où dorment des démons
et se cachent des anges.

Eric :

Je suis sorti de mon cachot,
en pleine lumière,
pour regagner ce terrain vague
Où m'attendait l'Ange Exterminateur.



Samedi 3 Janvier 2004

Nebo :


L’Abîme est partout
où le regard se pose.
Le sonder
est une autre histoire.

Eric :

Certains jours bénis,
je me sens aussi léger
qu'un papillon.



Dimanche 4 Janvier 2004

Nebo :


L’Audace souveraine
du départ admirable.
Prendre le large
à chaque aube.

Eric :

De la lointaine Ithaque
me parviennent quelques échos
presque fantomatiques.



Lundi 5 Janvier 2004

Nebo :


Chaque histoire
appartient à celui
qui sait la mener
jusqu’au bout,
à son terme.

Eric :

Il peut nous en coûter
de transgresser certaines règles de vie
comme celle du "devoir d'inspiration", par exemple.
A raviver le cœur des autres,
on ravive aussi le sien.



Mardi 6 Janvier 2004

Nebo :


Un souffle qui incendierait
mon cœur.
Mon incantation
ne me mènera
nul part.

Eric :

Matelot,
apprend à naviguer
sur les vagues du mépris.
Jusqu'au Septentrion.



Mercredi 7 Janvier 2004

Nebo :


Accomplir les Actes
comme s’ils n’appartenaient
à Rien.
Si ce n’est
à la beauté du geste,
comme celui du Calligraphe.

Eric :

Si dieu existe,
il est en chacun.
Et en chacun subsiste
un raccourci jusqu'à lui.



Jeudi 8 Janvier 2004

Nebo :


Vêtu de noir
par respect
pour la nuit,
je guette le feu d’artifice
qui éventrerait la ténèbres.

Eric :

Un vieux vélo,
enchaîné à son poteau,
se reflète dans une flaque
de clair-de-lune.



Vendredi 9 Janvier 2004

Nebo :


Aux confins du désert
plus rien ne peut stopper
l’avancée du Serpent.

Eric :

Un cœur sec qui demande pardon
n'est pas tout a fait sec,
ou bien il est déjà vendu
au Démon.



Samedi 10 Janvier 2004

Nebo :


Les Loups descendront
sur les places publiques
aux jours précédant le Jugement.

Eric :

Aux derniers jours,
des vagues d'inconnus se précipiteront
sur d'autres vagues d'inconnus
et s'embrasseront a pleine bouche.



Dimanche 11 Janvier 2004

Nebo :


Rêves de flammes.
Sculptures surréelles.
Il me faut laisser
ces chimères à la cave.
Retrouver
une profession de Foi
terrestre.

Eric :

L'épicier me rend deux pièces
sur le prix d'une barre de céréales.
Puis enchaîne sur un autre client.



Lundi 12 Janvier 2004

Nebo :


Boire aussi
le Venin
du Serpent
pour mieux
en combattre
les morsures.

Eric :

Ne plus s'aimer,
ne plus se haïr.
Une luxueuse sensation
que j'expérimente en silence.



Mardi 13 Janvier 2004

Nebo :


L’infini devient une torture
lorsque, descendant du Ciel,
il possède un Corps
mortel et limité
pour sa densité,
son tourbillon.

Eric :

J'échangerais bien
une poignée de vagins
contre une poignée de main
amicale.



Mercredi 14 Janvier 2004

Nebo :


Glorieux combat perdu.
Nous avons quitté le champ de bataille
avec tous les honneurs.

Eric :

Quand on revient à la Guerre
apres avoir perdue la précédente,
ça ne s'appelle plus la Guerre.
C'est de la Poésie.



Jeudi 15 Janvier 2004

Nebo :


Devenir
un astre,
unique,
sur une voie lactée
unique.

Eric :

Avoir un corbeau
pour ami.
Réconcilier deux royaumes.



Vendredi 16 Janvier 2004

Nebo :


Si je suis d’une légende,
mystérieuse et profonde,
y-a-t-il un frère,
une sœur,
qui soit de ma légende,
de mon histoire ?

Eric :

Il nous est donné le pouvoir
d'imaginer toute une foule de mondes,
et autant de portes dont les clés demeurent souvent introuvables.
Nous-même ainsi avons-nous été imaginés.



Samedi 17 Janvier 2004

Nebo :


Une Offrande rythmique
à la courbe des lèvres,
au contour des reins.
Nous nous abandonnons.

Eric :

La pluie tambourine
contre les vitres.
Je ne sais si ma solitude
s'en trouve allégée ou bien
accentuée.



Dimanche 18 Janvier 2004

Nebo :


Aube écarlate
sur le suaire
de ma malédiction.

Eric :

J'observe la ville
Majestueuse et ensoleillée.
Muette et insondable,
comme une femme.



Lundi 19 Janvier 2004

Nebo :


Parvenir
à comprendre
mon séjour
ici.

Eric :

Le geôlier négligeant
de mon crâne
autorise le passage
des parias.



Mardi 20 Janvier 2004

Nebo :


Jeune
je n’imaginais pas
que la vie
serait ainsi.

Eric :

O, Légendes malfaisantes des forêts !
Votre musique trouve un chemin
jusqu'à mes oreilles,
creuse mon visage
Et y multiplie les rides.



Mercredi 21 Janvier 2004

Nebo :


Notre Silence.
Je bride
mes impulsions épistolaires.
Je fais le vide et m’isole.
Un lac tranquille.

Eric :

Je ne fais que
dissimuler, dissimuler,
toujours dissimuler.
Une caverne précieuse
au milieux des pillards.



Jeudi 22 Janvier 2004

Nebo :


Si je le pouvais
je cicatriserais
tes Blessures
avec quelques baisers.

Eric :

Choix décisif :
se jeter dans la gueule du Monstre
ou devenir l'idiot du village !



Vendredi 23 Janvier 2004

Nebo :


Ton œil
reflète la lumière.
Ton corps
la détourne.
Ta Force
cherche à la rassembler.

Eric :

Carte des Menus
apéritif, repas.
« Ça se passe bien ? »
Carte des desserts donc,
Sucreries et même
un café.
Addition.
« Au plaisir ! »


PS: Il n'y a plus de sable dans votre sablier.



Samedi 24 Janvier 2004

Nebo :


Notre histoire
tumultueuse
ressemble de plus en plus
à un hymne très ancien.

Eric :

Après que le moineau
se fut posé, puis endormi
au creux de son épaule,
le vieil homme sut qu'il avait atteint
Tout ce qu'il y avait à atteindre…



Dimanche 25 Janvier 2004

Nebo :


De l’Amour,
de l’Amour,
et d’avantage
que l’Amour.

Eric :

Le tapage de la rue.
Du chaos consenti.
Le brouillon des âmes.



Lundi 26 Janvier 2004

Nebo :


Mon visage matinal,
au réveil :
un arbre ancien.


Eric :

Je jure de mépriser
toute Victoire
prochaine.



Mardi 27 Janvier 2004

Nebo :


Quand je soulève
ma valise
j’ai mal au dos.

Eric :

Comme il est curieux
qu'à toujours vouloir retenir,
on perde de vue ?



Mercredi 28 Janvier 2004

Nebo :


Multiplicité.
Entrelacs.
Entre Aurore et Crépuscule.
Feux.
Lumière perforée d’Ombre.

Eric :

Bien polir ses chromes
pour absorber le ciel
et avaler la route.



Jeudi 29 Janvier 2004

Nebo :


La Vision
du monde
est une
contradiction.

Eric :

J'ai ajusté mes chaussettes,
resserré mes lacets,
reboutonné chacune de mes poches.
Prêt pour le sacrifice.



Vendredi 30 Janvier 2004

Nebo :


A l’intérieur,
dans les flux,
sous l’épiderme,
il faut parvenir
à emporter dans la Mort
ce qu’il y a de meilleur
de notre Vie.

Eric :

Dévissons le couvercle
de cette migraine.
Saupoudrons avec de l'azur.



Samedi 31 Janvier 2004

Nebo :


Je me charge,
le temps de trois mots écrits,
de toute l’incarnation
du monde.

Eric :

Imperméable a la logique
de l'orateur.
Je jaugeais les arguments
de sa moustache.




Dimanche 1er Février 2004

Nebo :



Ainsi, parfois,
la phrase est un mystère.
La voix adéquate y apporte
beaucoup de Clarté.

Eric :

Mes amis mastiquent tous
avec style.
Encore trop de repas pris
en compagnie des goujats.



Lundi 2 Février 2004

Nebo :


Ma lame fleurie dans le sang.
Le Lieu où je suis n’est pas nommable.
J’y entre et en sors
à ma convenance.
Rares sont les êtres humains
que j’y croise.
Nous y rompons le pain
sans arrière-pensée.

Eric :

Ecrire ses mots et les savoir perdus.
Les voir s'éloigner comme autant de vaisseaux
lancés au hasard.



Mardi 3 Février 2004

Nebo :


Ecriture.
Trace singulière,
foudroyante,
affirmée.

Eric :

Une fleur gracieusement tenue
et non pas saisie.
Une fleur tendue.
Mais pour personne.



Mercredi 4 Février 2004

Nebo :


Le poème
n’a qu’un seul but :
rendre visible,
palpable,
la Réalité.

Eric :

Mes premiers terrains de jeu,
coccinelles, pâquerettes et
boutons d'or.
Une tristesse de toute
Beauté.



Jeudi 5 Février 2004

Nebo :


La Robustesse.
Le feu de mes ressources.
Je suis comme tout le monde :
un puits sans fond.
Comment l’appréhender ?

Eric :

Travailleurs de la tôle
aux regards durs.
Je les contemple.
Modeste puceron.



Vendredi 6 Février 2004

Nebo :


Je sais qu’une bonne convalescence
exige parfois de sévères restrictions.
Il me faudrait brûler bien des choses.
Ses lettres en premier lieu.

Eric :

Hommes sans attaches
aux robustes mâchoires.
En route pour le Royaume
du Prêtre Jean.



Samedi 7 Février 2004

Nebo :


Avec le temps
on fini toujours
par trouver sa place.
Mais il faut s’y atteler
Au plus tôt.

Eric :

Au bout des territoires conquis de haute lutte,
on ne trouve pas de récompense.
Juste une longue tristesse.



Dimanche 8 Février 2004

Nebo :


Mes supplications
se perdent
dans le Vide.
Elles ne trouvent aucun allié.

Eric :

Ce qui nous est offert
est tellement plus grand
que ce que l'on désire,
qu'il y a nécessité
à réajuster notre vision.



Lundi 9 Février 2004

Nebo :


Avec de la patience,
les livres finissent
par nous céder leurs secrets.

Eric :

Je me suis adossé à un arbre,
perdu dans mes pensées.
Au fin fond du Manuscrit
trouvé a Saragosse.



Mardi 10 Février 2004

Nebo :


Les mots,
tendrement,
devraient pouvoir
réparer le moindre
chagrin.
Abréger le désordre du Monde.

Eric :

Un dispensaire
aux litières vides.
Dehors, des lépreux
jouant aux dominos.



Mercredi 11 Février 2004

Nebo :


J’ai jouis,
soufferts
et aimé.
Comme les marins
avec l’Océan.

Eric :

J'ai commencé
depuis hier,
à chérir le passé.



Jeudi 12 Février 2004

Nebo :


Mes oreilles hurlent
et saignent
de ce silence
suspendu
qui n’est point Paix.

Eric :

Au pic de la tour
la plus haute :
une goutte de Rosée.



Vendredi 13 Février 2004

Nebo :


L’écriture ne devrait
même plus être
un palliatif.
De palliatif,
il ne devrait
même plus y en avoir.
Tout devrait être Là.
Simplement.
On devrait pouvoir
avaler sa douleur
et la chier
à Satiété,
en Rigolant,
dans une
INCARNATION TOTALE.

Eric :

Du vent s'engouffre
dans les portes.
Il prend les décisions,
répudie l'ancien mobilier.
...
Sur le bord d'anciennes nationales,
déployant leur fulgurance
au travers du pays,
gisent quelques glorieux
noyaux de pêches.



Samedi 14 Février 2004

Nebo :


L’Homme Total
Sème et Moissonne
tout au long de l’année.
Constance.

Eric :

Nos solutions sont
pleines d'amour.
Elles ne se formalisent pas
d'être ainsi dédaignées.



Dimanche 15 Février 2004

Nebo :


L’Aube
s’amoncèle
en mes Veines.

Eric :

Mes sourcils distingués
Suffiront pour le
Carnaval.



Lundi 16 Février 2004

Nebo :


Une barque,
entourée de roseaux,
cherche une articulation
dans la respiration du soir.

Eric :

Rubans de nuages
dans un ciel pourpre.
Un ciel semblable a ceux, perdus,
de mon adolescence.



Mardi 17 Février 2004

Nebo :


L’écorce,
ma main,
sueur et sève.
L’Hiver transpire
sa fuite, déjà.

Eric :

Oh j'ai honte
de n'avoir pas su
aimer ces arbres.
ils veillaient pourtant chaque nuit,
derrière les vitres.
Juste au pied de ma chambre.
Et maintenant, qu'est-il donc devenu,
mon sommeil d'enfant inviolé ?



Mercredi 18 Février 2004

Nebo :


La Source
veut tarir.
Nos larmes
la rempliront
peut-être.

Eric :

Avant le second souffle,
prêts a tout lâcher.
C'est un instinct supérieur
qui nous maintient en course.



Jeudi 19 Février 2004

Nebo :


Je guette
l’heure
lumineuse.

Eric :

Je regarde
pousser
ma barbe.



Vendredi 20 Février 2004

Nebo :


Un livre Blanc
portant, juste,
trace de mon Sang.

Eric :

Après ma mort ?
Servez-vous donc !
Ouvrez les tiroirs,
sortez les malles.
Vous n'y trouverez que
des itinéraires inachevés.



Samedi 21 Février 2004

Nebo :


Résurgences
très anciennes.
La Distance se réduit
entre moi et moi.

Eric :

En période de méditation intense,
se déclenchent, à la verticale
de mon âme,
des sons purs comme
le cristal.



Dimanche 22 Février 2004

Nebo :


Cette courbe
qui m’intercepte
et m’interdit,
m’engendre
et m’afflige.

Eric :

Ne sous-estimez pas
le rôle de Harry Potter
sur la génération future.



Lundi 23 février 2004

Nebo :


Suis-je au fait de devant qui,
devant quoi,
mon cœur trépide ?
Ma main suit
une abstraite courbe.
Quête.
Amertume.
Ma mémoire cherche
à s’ajuster.

Eric :

J'ai eu confiance
malgré tout.
Une immense confiance.
pourquoi douter
si près du but ?



Mardi 24 Février 2004

Nebo :


Parfois,
à nouveau,
comme au temps
de mes 20 ans,
j’aspire au départ,
sans espoir de retour.

Eric :

Quand Dieu prépare
ses bénédictions
l'air devient sec et
silencieux.



Mercredi 25 Février 2004

Nebo :


Aigle, né à proximité
de la source noire,
à chaque soif
inapaisable j’y reviens.
Curieux exil.

Eric :

Qu'as-tu fait camarade ?
Que ne m'as-tu cherché des yeux ?
Tu m'aurais trouvé.
Au lieu de mettre fin
à tes jours.



Jeudi 26 Février 2004

Nebo :


Par le cheminement
des Siècles
vint, un jour,
le souffle incarné.

Eric :

Sur une locomotive désaffectée,
envahie par les fleurs.
Je digérais le sermon du
curé.



Vendredi 27 Février 2004

Nebo :


Les flancs de l’Aube
saignent
le martyre.

Eric :

Boum Boum Boum !
Ouvrez-donc cette porte.
C'est ici que j'ai vécu...
Il y a si longtemps.



Samedi 28 Février 2004

Nebo :


Parfois je guette
une moisson d’été
dans ta voix fragile.

Eric :

Ah, l'odeur du premier baiser !
Jusqu'où m'a t-elle emmené ?
J'ai rouvert les yeux
bien trop tôt.



Dimanche 29 Février 2004

Nebo :


Ma paume dans la tienne.
Un beau Silence.
Une chute libre.
Le Monde reste à faire.

Eric :

Derrière ces dunes
et tous ces arbres ensablés,
elle s'est embarquée dans la chaleur
de l'après-midi.
Pour y goûter l'amour...
Dans les bras d'un autre.



Lundi 1er Mars 2004

Nebo :


Arbre de la Connaissance.
Arbre de Vie.
Un oiseau a-t-il été témoin
du désastre de la tentation ?

Eric :

Un enfant a pris ma main,
m'a emmené vers des jeux
dont je ne connais plus le sens.



Mardi 2 Mars 2004

Nebo :


La serpe dans l’ombre.
Le Pain.
Le Vin.
Le Miel.
Le Fromage.
La quiétude.

Eric :

Derrière ces portes,
on s'éclaire à la bougie.
On invente des contes
pour endormir les enfants.



Mercredi 3 Mars 2004

Nebo :


La Plume
sans encre
ne demeure pas muette.
Un cœur.
Un couteau.
Roulez jeunesse.

Eric :

Ne me faites pas rire,
jeunes gens talentueux.
Par pitié, ne me faites pas rire.
Ou je pourrais en mourir.



Jeudi 4 Mars 2004

Nebo :


Ce Simulacre
qui nous sert
de repère :
en Rire en dansant.

Eric :

Je ronge mes ongles.
Regarde le ciel.
Recrache dans la rivière.



Vendredi 5 Mars 2004

Nebo :


Le bottleneck au doigt,
je récolte
des spasmes douloureux.

Eric :

Quand l'Art s'installe
où on ne le prévoit pas,
il s'allège soudain.



Samedi 6 Mars 2004

Nebo :


La guitare a définitivement
planté ses lames dans les cibles choisies.
Les chansons l’affirment.

Je suis VIVANT.
Son des cloches
sur la Place Saint-Marc.

Eric :

Retour de Croisade.
Pour certains, c'est maintenant
qu'elle commence :
à la descente du bateau.



Dimanche 7 Mars 2004

Nebo :


Le temps m’est compté.
Je bois le thé vert
et me brûle.

Eric :

Le dehors se fait
de plus en plus féroce.
Le dedans, lui,
regorge de surprises.



Lundi 8 Mars 2004

Nebo :


Le paradoxe
de mon Être :
je vis
comme je déteste.

Eric :

Faire la poussière de
mes livres.
Deux fois l'an.



Mardi 9 Mars 2004

Nebo :


Feuille de houx
sur l’Océan en furie,
je lève les voiles.

Eric :

Une sculpture représentant...
un bras de fer.
Pas de gagnants !



Mercredi 10 Mars 2004

Nebo :


Ce qui me dévore
de l’intérieur
se tait.

Eric :

Au Jugement Dernier
je ne réciterais pas La Fontaine.
J'improviserais.



Jeudi 11 Mars 2004

Nebo :


Ce bras de fleuve,
qui mène à la mer,
tordu, vivace,
c’est moi.

Eric :

Un vieux clocher
me rappelle tout ce que j'ai laissé
derrière moi.
L'occasion d'une chanson.



Vendredi 12 Mars 2004

Nebo :


Mon âme bande,
se dépouille de son corps,
s’engouffre dans les fonds.
Avec crainte.

Eric :

Que le prochain coiffeur
à saisir ma chevelure
soit béni.



Samedi 13 Mars 2004

Nebo :


C’est un temps de fureurs.
Il faut faire l’Amour
et, face au Simulacre,
feindre pour survivre.

Eric :

J'ai enfermé quelques-uns
de ses cheveux d'or
dans le creux d'une enveloppe.



Dimanche 14 Mars 2004

Nebo :


Canevas du Cosmos.
Etoffe de la Matière.
Moi, ici-bas,
ne suis qu’une Larme.
Ma prière se poursuit.

Eric :

À quoi se raccrocher ?
Cette fois-ci je sais
qu'il n'y a rien.
Je laisse mon cœur
tambouriner.



Lundi 15 Mars 2004

Nebo :


Voici,
depuis un an
rien n’a bougé.
Seul le Monde persévère,
dans sa combustion Hivernale.
Ronde des aliénés.
Bal perpétuel des sorciers,
des démons, des nains,
des sacrificateurs de l’innocence.
Et pourtant, chaque jour,
j’apprends à aimer.

Eric :

Quand une signature
avec des larmes
n'est pas possible,
alors on jette sa lettre.


Toujours la même Jam avec Little Bob

FIN

13/03/2007

Messages Transatlantiques -IV-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

 

Lundi 1er Septembre 2003

Nebo :


« Il importe peu
de vouloir
changer le monde.
L’essentiel
est d’accepter
de se changer soi. »
me dit la brindille
sur le chemin.

Eric :

« Et n'oublie pas :
non pas le changement
mais l'acceptation du changement.
L'action non-corrompue ;
non-agissante. »
Me dit alors la brindille,
quand je la portais
à ma bouche.



Mardi 2 Septembre 2003

Nebo :


Les faux-culs
conjurent en silence.
De côté, je les surveille.
Ma lame est aiguisée.

Eric :

J’époussette mes manches,
une odeur de malédiction
et le cœur débordant.

Eric :

Masturbation magnifique.
Oubli total de la misère humaine.
Grandeur et abondance volcanique.
Auto-autodafé !

Nebo :

Les mots
lacèrent le vif
des sombres carnes.



Mercredi 3 Septembre 2003

Nebo :


La souffrance est apaisée.
Le sel de la vie
enlève son goût d’acier
dans ma bouche.

Eric :

Dans le vent,
rien qui ne soit déjà parti.
Le grenier de mon crâne
est résolument vide.

Eric :

Ai-je encore quelque chose a dire ?
Quelque chose a prouver ?
Quand tu m'offres ton ventre
à lécher.

Nebo :

Parfois je meurs.
Me réveille plus tard.
Prêt pour une autre partie.



Jeudi 4 Septembre 2003

Nebo :


Dans l’enceinte
je me faufile.
Ils m’observent,
m’analysent.
Tel un curieux fantôme.
Je souris.

Eric :

Les mains en arabesque
je joue a créer des mondes.
Des Paradis et des enfers.

Eric :

J'ai mes entrées chez les souris.
Toutes les magouilles
de Cendrillon.

Nebo :

En fin Stratège,
j’élabore de jour en jour
ma traversée transversale
du Labyrinthe.



Vendredi 5 Septembre 2003

Nebo :


L’encre a laissé des traces
sur mes doigts.
Comme du sang existentiel.

Eric :

Je me promène.
Je suis dans les rues.
Je suis un brouillon
ambulant.

Eric :

Face au miroir.
Respectueux envers mes genoux.
Attendri devant mon nombril.
Terrorisé par ma bouche.

Nebo :

Ma Viande a encore
deux ou trois choses
à affirmer.
Á vivre.



Samedi 6 Septembre 2003

Nebo :


Une vieille photo.
De piteux souvenirs.
J’en ris à pleines envolées.
Je suis là.

Eric :

S'il m'était donné de revenir
dans ma vie passée,
je serais tenté par le Mal.

Eric :

Je claque mes fesses
à pleine volées,
rattrape le temps perdu.

Nebo :

Curieux !
Quelques papiers froissés
Me précipitent vers l’avenir.



Dimanche 7 Septembre 2003

Nebo :


Ne rien dire.
Les choses se présentent.
Les cueillir.

Eric :

Encore plus de baisers. Encore plus de lèvres.
Voir si au bout de l'extase
quelque chose se donne
enfin à toucher.



Lundi 8 Septembre 2003

Nebo :


Les signes sont manifestes.
Qui les voit ?
Comme aux jours de Noé
chacun vaque à ses occupations.

Eric :

Quelle punition divine
pour la modernité ?
Qu'elle se voit couronnée
de succès !



Mardi 9 Septembre 2003

Nebo :


Le feu intérieur.
Je le sens.
Il prit.
Il danse.
Je jouis.

Eric :

Je lance un regard neuf
sur mon épiderme
rajeuni malgré moi.



Mercredi 10 Septembre 2003

Nebo :


L’aigle a touché terre.
A présent, encore,
il déploie ses ailes
pour un autre envol.

Eric :

Les brebis sont gommées des champs.
Le vent joue dans l’herbe
comme sur une lyre.



Jeudi 11 Septembre 2003

Nebo :


Les physiciens quantiques
pensent « à gauche ».
Les billes sont lâchées
et tombent à gauche !

Eric :

J'ai pensé « Gagnant » !
Et depuis
mes dés roulent toujours.



Vendredi 12 Septembre 2003

Nebo :


Je lui demande : «
Comment voudrais tu
que je te prenne ? »
Elle me dit : «
Par derrière.
Comme une pute.
Une chienne.
Une salope. »
Je bois du champagne,
fume un joint,
la considère.
Je souris.

Eric :

En pleine débauche lucide,
je me donne
comme un yogi,
un Bouddha,
un Christ.



Samedi 13 Septembre 2003

Nebo :


Parfois, cet étrange sentiment :
la Vie n’est pas,
la Mort non plus.
Douces, très douces illusions.

Eric :

Rien ne se laisse capturer
A l'école de l'Erreur.



Dimanche 14 Septembre 2003

Nebo :


Le disque dur
du Roland VS-1880
crépite comme un feu.
L’Athanor des alchimistes.

Eric :

Ma bouche se pince.
Mon regard se fait dur.
Les conditions requises
Pour l'éclat de rire.



Lundi 15 Septembre 2003

Nebo :


Dire est difficile.
Surtout dire
l’essentiel.

Eric :

Comme autant de précieux Mandalas de sable,
Jetés solennellement dans la rivière,
Imaginons la destruction systématique
De toutes les oeuvres d'art
Apres leur parachèvement.



Mardi 16 Septembre 2003

Nebo :


Lorsque les mots me manquent,
mes palpitations me reprennent !
Juste combat.

Eric :

Il m'a fallu être attaqué
par les démons
pour apprendre la politesse.



Mercredi 17 Septembre 2003

Nebo :


Nous prenons.
Sans cesse.
N’avons cesse de prendre.
Et pourtant,
donner est une bénédiction.

Eric :

Pour le grand nombre
l'authentique générosité
est souvent perçue comme une insulte, un danger,
quelque chose d'inapproprié
qui avance comme Jésus,
à découvert.



Jeudi 18 Septembre 2003

Nebo :


Une délivrance
par les Sens.
Bien que les Sens
soient trompeurs.
Voilà qui me semble
très clair.

Eric :

J'ai la certitude
d'un corps.
Donc d'un chemin.



Vendredi 19 Septembre 2003

Nebo :


La Solitude
est aussi,
est surtout,
un Royaume.

Eric :

Pour qui sait tendre l'oreille,
il y a du vacarme
dans les sables du désert.



Samedi 20 Septembre 2003

Nebo :


Par la lecture
et l’écriture,
au quotidien,
je me trace à la machette
un chemin de fortune,
dans l’épaisse jungle
« humaine trop humaine ».

Eric :

Quand ma plume se pose,
que mes yeux reviennent sur le Monde,
j'ai cinq ans.



Dimanche 21 Septembre 2003

Nebo :


Etre dans la voie
consiste bien, en fait,
à laisser venir à Soi
la texture du Monde.
Alors exulte
notre Esprit Créateur.

Eric :

Aucune cloison n'est à l'épreuve du rire.
Le grand méchant loup aurait dû
y penser.



Lundi 22 Septembre 2003

Nebo :


L’Absence de liens
entre l’Être et les Choses
semble bien être
la maladie Moderne
ultime.

Eric :

Décomposition des jours et des âmes
aussi fascinante
qu'un bouquet final.



Mardi 23 Septembre 2003

Nebo :


Vulgarité des mots.
Imagination des maux.
Tout est définitivement aplatis.
Partout :
massacres,
génocides de circonstances.
Hainamourement,
souffrances.

Eric :

Une fourmi escalade sa colline,
elle ignore tout
de la botte.



Mercredi 24 Septembre 2003

Nebo :


La profonde fatigue.
Redoutable ennemi intérieur.
En embuscade à Vie.

Eric :

Le bouton de rose
ignore le doute.
Ne soupçonne pas même
sa future éclosion.



Jeudi 25 Septembre 2003

Nebo :


Antre des possibles.
A l’intérieur,
les forces se regroupent.

Eric :

Toujours consciencieux
au cœur même de la lutte.
Je récupère dans le creux de ma main
les miettes du petit déjeuner.



Vendredi 26 Septembre 2003

Nebo :


Logique. Logos. Verbe.
Pensée. Cheminement.
Tout se déploie avec assurance.

Eric :

Panique-Froncements de sourcils,
Moiteur des mains.
Echec-Héroisme.



Samedi 27 Septembre 2003

Nebo :


Est-il encore d’usage
de tenir compte
des quatre points cardinaux
lorsqu’on s’oriente ?
Parfois j’en doute
face à une telle agitation.

Eric :

Voix orageuses,
cavalcades dans le ciel,
invitations au salut
où à la perdition.



Dimanche 28 Septembre 2003

Nebo :


La chair est une couronne.
L’esprit est un Sabre.
L’Être s’en satisfait.

Eric :

A chaque nouvelle vie
rentre une dose d'humour
supplémentaire.



Lundi 29 Septembre 2003

Nebo :


Si cette malédiction se poursuit,
j’en ferai une bénédiction
pour la sélection des humbles.

Eric :

Spermatozoïde dans sa course aveugle,
et puis Mystère et Métamorphose. Omniscience.
Et puis Stupeur.
Et puis nouveau départ
sous la lumière trompeuse.



Mardi 30 Septembre 2003

Nebo :


Un vent fort
nous encercle
dans sa gangue.
Je te salue Seigneur.

Eric :

Centimètres perdus sous l'astre royal.
Quand le dos du vieillard se voûte
sa prunelle reste scintillante.



Mercredi 1er Octobre 2003

Nebo :


Douceur des traits.
Velouté des formes.
Le calligraphe
pratique l’érotisme.

Eric :

Rayer une vie entière
pour les lèvres
d'une fille.



Jeudi 2 Octobre 2003

Nebo :


Ces Stances
ne sont que des canifs
jetés au hasard
du grand Mektoub.

Eric :

Mes compagnons itinérants
ont tendu haut leurs chiffons :
ils me rappellent à leur danse.



Vendredi 3 Octobre 2003

Nebo :


Gerbe d’éclairs.
Passion. Ivresse.
Allons !
Croisons le fer
puisqu’il le faut !

Eric :

J'ai mendié deux pièces d'or,
j'ai recouvert le Prince de haillons.
Pour juste un peu d'air pur.



Samedi 4 Octobre 2003

Nebo :


Le feu dans la poitrine.
La toux l’attise à profusion.
Un univers en moi
s’élabore.

Eric :

Je déchaîne les tempêtes
en clignant
des yeux.



Dimanche 5 Octobre 2003

Nebo :


L’incarnation,
bien que douloureuse,
se poursuit.

Eric :

Battements du cœur, aussi lourds
que les coups du marteau
sur l'enclume.



Lundi 6 Octobre 2003

Nebo :


A nouveau,
de loin,
les navires
me font signe !

Adorable Haschisch…

Eric :

Le vol de la mouette
soulage ma souffrance.
Je suis happé.



Mardi 7 Octobre 2003

Nebo :


Sueurs. Spasmes.
Souffles. Sucre amer.
Son sexe m’accueille.
Lutte acharnée.

Eric :

Mes mains cherchent un appui,
une échappatoire.
Il n'y a que son corps.
J'apprends a étreindre.



Mercredi 8 Octobre 2003

Nebo :


Le désir sournois
d’être une tornade,
un Volcan.
Une apocalypse guerrière.

Eric :

Des voix plutôt que l'écho.
Des poignées de mains
au travers des vitrines.
De la vie plutôt que du rêve.



Jeudi 9 Octobre 2003

Nebo :


Enjamber les cadavres
nombreux parmi les vivants.
Mort-vivants en vérité.
Un masque de médecin
sur mon visage effacé.
La Peste à éviter.

Eric :

Vagues de poussières
victorieuses
au raz des soupiraux.



Vendredi 10 Octobre 2003

Nebo :


Que survienne
enfin
le souffle salvateur
d’une Esthétique
générale !
La Mort s’en trouvera
déconcertée.

Eric :

La guérison universelle
des mains moites.
Une nouvelle ère.



Samedi 11 Octobre 2003

Nebo :


Le poids.
M’en délester.
La Danse aventureuse.
Un rire de Prince.

Eric :

Débarrassé de mes bagues,
et autres colliers,
je suis entré dans l'eau
du Baptême.



Dimanche 12 Octobre 2003

Nebo :


L’Abîme
attire mon œil.
J’observe
la courbe du cou.
La veine néfaste.

Eric :

L'apprentissage par la douleur,
c'est le venin transformé
en Antidote.



Lundi 13 Octobre 2003

Nebo :


Crier des faits.
Soulever des nécessités.
Que faire d’autre ?

Eric :

Envoyer rouler une pierre
d'un coup de pied.
Et suivre sa course.
Exutoire rudimentaire.
Classique indémodable.



Mardi 14 Octobre 2003

Nebo :


Me soumettre ?
Jamais !
Quoi que…
… la littérature y parvienne.
Elle seule !

Eric :

Des milliers de livres
et leurs premiers chapitres ;
leurs approches respectives
dans l'Art des préliminaires.



Mercredi 15 Octobre 2003

Nebo :


Vide au point
de ne pas pouvoir
écrire le mot
« Vide ».

Eric :

Optimisme de la bulle de savon
juste avant
qu'elle ne crève.



Jeudi 16 Octobre 2003

Nebo :


C’est dans la Solitude
que je trouve
l’équilibre.
Lourdeur partout ailleurs.
Tristesse.

Eric :

Crever ses poches
comme Rimbaud.
Oublier le tripotage
de la menue monnaie.



Vendredi 17 Octobre 2003

Nebo :


Parfois,
Je songe à elle.
Etrange manque.

Eric :

Tout ceci n'est que du vent
me direz-vous.
Oui, mais il contribue
à gonfler ma voile.



Samedi 18 Octobre 2003

Nebo :


La seule règle
De base
C’est qu’il n’y a pas de règles !
Juste des lois !

Eric :

Douceur du policier caressant sa matraque
et le bourreau sa hache.
Un Subtil paradoxe.



Dimanche 19 Octobre 2003

Nebo :


O Saint Haschisch
qui détruit
ou régénère !

Eric :

J'ai connu un guitariste
aux mains défoncées.
Sa guitare s'appelait Esmeralda.



Lundi 20 Octobre 2003

Nebo :


Nuit.
Les battements de cœur
en vérité valsent.
Un Royaume s’ouvre.
Je m’avance.

Eric :

Ils ont frappé à la porte
ce matin-la.
N'ont découvert que son cadavre.
Et le restant d'un petit déjeuner.



Mardi 21 Octobre 2003

Nebo :


Temple abîmé.
Blessures de l’âme.
Nous sommes tenus en laisse.
Soumis.
Mektoub.

Eric :

Une vieille fierté
veut que je marche sur ces oeufs
sans en briser aucun.



Mercredi 22 Octobre 2003

Nebo :


Courbatures.
Fièvre.
Larmes.
Apprendre à subir.

Eric :

Quand chaque matin
je me hisse hors du lit,
je ne sais si je suis
perdant ou victorieux.



Jeudi 23 Octobre 2003

Nebo :


L’apprentissage authentique,
c’est celui du sacrifice consenti
juste pour exister.

Eric :

La vie. Juste une longue seconde.
Le temps donné à une larme
pour qu'elle puisse toucher terre.



Vendredi 24 Octobre 2003

Nebo :


C’est, parfois,
dos au mur
que les solutions
surviennent.

Eric :

L'authentique volonté
est incontrôlable, inattendue.
Elle ne se cuisine d'ailleurs pas.
C'est une Cru-auté.



Samedi 25 Octobre 2003

Nebo :


Nous produisons.
Nous consommons.
Nous dormons.
Nous vieillissons.
Morts avant d’être au monde.

Eric :

Jour après jour
je le rempli comme je peux,
mon flacon de lucidité.



Dimanche 26 Octobre 2003

Nebo :


Trouver le mot est faux.
C’est le mot qui me trouve.
La barque est au centre des roseaux.

Eric :

Ne jamais pouvoir désemplir.
est-ce être vide
ou bien plein ?



Lundi 27 Octobre 2003

Nebo :


Tu me captes.
Le cœur enflé.
L’automne nous va bien.
Tout est inaccompli.

Eric :

Les bribes du passé
s'attachent à remuer derrière moi.
Agitation comique et poussiéreuse.
Queue du chien errant.



Mardi 28 Octobre 2003

Nebo :


L’instant est lumineux.
Le front au ras des flots,
le couteau à la main,
j’avance.

Eric :

Je fonce droit
vers mon Zénith.
A l'est de Saint Jean.



Mercredi 29 Octobre 2003

Nebo :


Le poème brûle
comme un feu
de résistance.
Le séisme se propage.

Eric :

O mon frère !
Nos accords, nos différents,
nos disputes, nos fruits !



Jeudi 30 Octobre 2003

Nebo :


Entre deux fronts,
quatre yeux,
deux langues,
s’instaure le Silence.

Eric :

Mon amour, mon amour,
rappelle-moi encore
l'abîme qui nous sépare.



Vendredi 31 Octobre 2003

Nebo :


Ta présence occultée
m’irradie
avec violence.

Eric :

Le souvenir de sa voix
filtrée par le téléphone.
Ancrée sur mon âme.



Samedi 1er Novembre 2003

Nebo :


L’aigle survole
les eaux noires,
infestées de salamandres,
de crapauds,
de serpents.
Eaux noires
creusant le cour des choses.

Eric :

J'attend de la modernité
une vraie fantaisie.
Une nouvelle cité lacustre.
Une nouvelle Venise.



Dimanche 2 Novembre 2003

Nebo :


Le sang se cabre
comme un cheval féroce.
Les guerriers pénètrent les murs,
leur clameur réveille
les très anciennes maisons.

Eric :

Les amours du passé
reviennent frapper à ma porte.
Ils réclament l'addition.



Lundi 3 Novembre 2003

Nebo :


Mon sommeil est un lac paisible.
L’éveil un ruisseau serein.
Puis je guette
le courant propice.

Eric :

Ma jambe droite
pas plus que ma jambe gauche
ne connaissent le Tao.
Elles m'entraînent dans la rue.



Mardi 4 Novembre 2003

Nebo :


Au centre.
Main tendue.
Prise fragile.
Rien ne jaillit.

Eric :

Je me rend invisible.
Je passe inaperçu.
J'observe à loisir.



Mercredi 5 Novembre 2003

Nebo :


Aller au bout de la lumière
est une affaire
de présomptueux.

Eric :

La dévotion doit se consommer
avec un zeste
d'humour.



Jeudi 6 Novembre 2003

Nebo :


La Violence de la Racine
quand elle se rappelle
à nous.
Un forage souvent s’impose.

Eric :

Belle saleté du mineur,
à creuser au voisinage
de la Mort.



Vendredi 7 Novembre 2003

Nebo :


En guise d’étoile
ton œil scintille.
L’âtre de ton ventre
dévore ma viande.

Eric :

L'orgasme a modifié
son haleine.
Curieuse chimie.



Samedi 8 Novembre 2003

Nebo :


La Sagesse sereine
sait être inquiète.
La fibre s’érige
à la rencontre du monde.

Eric :

De retour au soleil.
Mes yeux embués de larmes
et des compagnons
aux bras chargés d'amour.



Dimanche 9 Novembre 2003

Nebo :


Ta courbe m’est dédiée.
L’intimité de ta langue
me dit l’essentiel.

Eric :

La sueur de mon front.
Essence grasse et magique.
La main glisse en arrière du crane.
Peigne et me réconforte.



Lundi 10 Novembre 2003

Nebo :


Le creux de la nuit
est une maison
protectrice.

Eric :

Dans l'obscurité.
Baisers de l'autre monde
sur ma bouche.



Mardi 11 Novembre 2003

Nebo :


Dans cette clairière
la Haute Lumière
réanime le feu
de la Légende.

Eric :

Forêt antique de l'enfance.
Terre rouge et Eucalyptus.
Epaules solidifiées.



Mercredi 12 Novembre 2003

Nebo :


Ta tendresse
aimante mon cou,
mes épaules,
mes mains.
Nous sourions.

Eric :

Ecarter un cheveu
de sa bouche.
N'attendre rien.



Jeudi 13 Novembre 2003

Nebo :


Nomades.
Levons le camp.
Ensablons le feu.
L’horizon chante.

Eric :

Le fouet a laissé ses marques
sur mon dos.
La douleur me pousse
vers l'avant.



Vendredi 14 Novembre 2003

Nebo :


L’ombre tantôt me suit,
tantôt me devance.
Fidèle compagne.

Eric :

Retrouvez-moi.
Indiquez-moi ma place.
Je marche et ne me saisis plus.



Samedi 15 Novembre 2003

Nebo :


Je m’ancre dans la non-action.
Le Sabre et la Plume.
C’est un mouvement, en fait,
très particulier.
L’avancée est profonde.

Eric :

Mouvement des mains
qui se joignent.
Récoltant l'eau de pluie.



Dimanche 16 Novembre 2003

Nebo :


Il faut toucher le nerf.
Sang est le Livre.
L’écriture est Aube.
Toujours.
Maintenant.

Eric :

Phrases longues comme des rails.
Locomotive de ma tête,
attaquée de toute part.



Lundi 17 Novembre 2003

Nebo :


La Liberté
est une attitude intérieure.
Un Socle interne
que rien n’atteint.
Une Fondation,
non une posture.
Quel que soit
le Régime en place,
un Homme Libre
est toujours
un Homme Libre.

Eric :

J'ai ri.
Tenant une fleur
à la bouche.



Mardi 18 Novembre 2003

Nebo :


La réalité intime
de mon Cerveau
me dicte des choses
qui semblent folles,
bien que très raisonnables,
auxquelles ma Raison
n’entrave que couic.

Eric :

J'ai construit mon être
Rempart après rempart.
Meurtrière après meurtrière.
Pauvre Forteresse !



Mercredi 19 Novembre 2003

Nebo :


Je pratique sans cesse
de terrifiants réajustements.
Sinon je ne serais
qu’un abîme constant.

Eric :

Au point de non-retour,
je me vois
habillé de terreur
et assoiffé d'amour.



Jeudi 20 Novembre 2003

Nebo :


L’Homme est perdu
dans la moiteur
des ténèbres de l’Homme.

Eric :

Dans le pire de mes cauchemars,
je veux hurler,
mais ne peux que gémir.



Vendredi 21 Novembre 2003

Nebo :


Être, c’est, aussi,
être infirme,
malhabile,
sale.
Chair incarnée
n’ayant
plus pieds dans la Vie.

Eric :

Envoyez mon double faire son jogging,
envoyez mon double au cinéma,
envoyez mon double faire la queue
au restaurant huppé !



Samedi 22 Novembre 2003

Nebo :


Mille abruptes pentes
à gravir.
Irruptions néfastes.
Nécessité.
Sainte Nécessité.
Très très Sainte Nécessité.

Eric :

Une vie sans surprises,
surprenante de
banalités.



Dimanche 23 Novembre 2003

Nebo :


L’engourdissement.
Le vertige.
L’initiation.
Me débarrasser
des raclures
de mon Être.
La Toux me crève les poumons.

Eric :

Contre les coups du sort,
préférer une lutte sans violence :
Grandeur d'Âme,
Patience,
Aristocratie.



Lundi 24 Novembre 2003

Nebo :


Être Voué à la terreur
et à l’angoisse.
Seul au monde.
Nuit de Noces intimes.

Eric :

Sur ma lande desséchée :
les buissons du dégoût,
les fleurs de la solitude.



Mardi 25 Novembre 2003

Nebo :


Ecrire est une Métaphysique
du Cœur.
Lointaines traces Humaines
dans les méandres de l’âme.

Eric :

L'artiste se pose souvent malgré lui
en Homme de Foi,
en Homme de Défi.



Mercredi 26 Novembre 2003

Nebo :


Un immense cantique de Vie
jaillit de l’Univers,
étouffé par la Passion néfaste
du monde.
Sado-masochisme Total.

Eric :

Mes yeux ne voient plus
les « Pourquoi », les « Comment », les « Hélas ».
Mes yeux sont devenus secs.
Pierreux.



Jeudi 27 Novembre 2003

Nebo :


Ma douleur
finira bien
par m’entraîner
vers les monts olympiens.
Les célestes rives.

Eric :

Il faut du talent
pour les gestes
d'adieu.



Vendredi 28 Novembre 2003

Nebo :


Etre un Homme
est difficile.
Déjà.
Et nous devrions
être plus
que des hommes.

Eric :

Une vie peut basculer en un clin d'œil.
Long est le chemin
du retour.



Samedi 29 Novembre 2003

Nebo :


Demeurer ?
Aucune importance.
La poussière
demeure.

Eric :

Le vol du papillon
est d'une pureté
presque insolente.



Dimanche 30 Novembre 2003

Nebo :


Ma tendre épouse.
Quarante ans.
Tu souris encore.
Buvons.

Eric :

Si tu veux entendre
battre le cœur de ta maison,
va t'asseoir dans la cuisine.

(À Suivre...)

11/03/2007

Messages Transatlantiques -III-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Lundi 23 Juin 2003

Nebo :


Ode néfaste d’un instant,
saisie l’Espace et le temps,
et réveille l’Être endormi
en les abysses. Profond.

Eric :

Clapotis.
Lac souterrain.
Joyaux qui tintent.



Mardi 24 Juin 2003

Nebo :


Les muscles fatigués,
la sueur salée,
le miel de l’Être.

Eric :

Joues rouges
Au-dessus de l'enclume.
Forgeron sur la voie.



Mercredi 25 Juin 2003

Nebo :


La phrase se love
sensuellement sur mes lèvres
comme un serpent d’or
aux écailles de pétales de Rose.

Eric :

Pensées, questions,tentatives,
attitudes, souvenirs du jour.
Ce petit monde s'envole doucement
vers le ciel
comme des bulles de savons.



Jeudi 26 Juin 2003

Nebo :


Volutes de Haschisch,
ondoyantes Orientales,
vous me dites d’étranges choses.

Eric :

Lèvres charnues.
Dents pourries.
Diamants à la place des yeux.



Vendredi 27 Juin 2003

Nebo :


Miettes de tabac devant le clavier.
L’Herbe maudite et très sainte m’apaise.
Fermant les yeux,
une lumineuse jeunesse me revient.

Eric :

Bras tendus sous les projecteurs ;
récepteurs et paratonnerres.
Résonance ultime
de la chair et des os.
Fardeau et Salut.

Nebo :

La sueur. Cette humidité.
Odeur de bière et de pisse.
Chaleur. Prière. Douleur.
Violence. Encens.
La rumeur enfle la salle.
Joie ! Le son et sa Puissance.

Eric :

La sueur. Lave piquante dans les yeux.
Alibi des yeux qui veulent pleurer.
Vapeurs des corps et fumées du tabac,
dans un halo couleur de nacre.
Dissimulant le Créateur attentif.
Le Créateur attentif.



Samedi 28 Juin 2003

Nebo :


Déroute et plaintes.
Me libérer du lien.
Prendre le large.
L’encre sur la page,
la page dans le cahier ,
le cahier dans la vie.
Mais la Vie est ailleurs…

Eric :

Dans mon poing serré,
du sable sec.
Dans mon crâne aussi,
un vent sec.



Dimanche 29 Juin 2003

Nebo :


Quand le mirage disparaît,
il ne me reste plus
que mon ombre sur le sable du désert
sous le haut soleil.

Eric :

Lèvres gercées,
et puis toi...
Lèvres humides
à nouveau.



Lundi 30 Juin 2003

Nebo :


Sacrifice et furie.
Devant les lions de la place St Marc.
Etrange prémonition.

Eric :

Qui, en moi,
invite à briser leurs socles ?
Je fais la sourde oreille.
Pour le moment j'incruste une date,
un nom.



Mardi 1er Juillet 2003

Nebo :


Sa chatte humide accueille
la langue de mon incarnation.
Sel et miel et lait et thé.
Ventre vierge. Spasme assoiffé.

Eric :

J'ai oublié tous mes visages.
Tous absorbés
par son nombril.



Mercredi 2 Juillet 2003

Nebo :


Définitivement. Je prends le large,
quitte ton port, étudie un retrait
vers des eaux plus sereines.
Je vois mille choses dans les reflets
du café qui me brûle les lèvres.

Eric :

Poignée de main amicale.
Vérité de son pouls :
fâcheries, pleurs, rêves, sourires,
regrets, amour, secrets, questions,
décisions, guerre, feu, air,
retrouvaille cimentée.
fatum.



Jeudi 3 Juillet 2003

Nebo :


Ces Stances trans-Atlantiques
sont des vagues existentielles
participant au naufrage général.
Un rire lumineux en plus.
Une danse au milieu des plaintes.
Assurément une chorale.

Eric :

Chefs d'orchestres
armés de cure dents ;
musiciens aux mains vides.
Tout le monde est prêt.



Vendredi 4 Juillet 2003

Nebo :


Elle me dit alors :
« jamais je ne t’oublierai,
tu m’as éveillée à la Vie,
à la révolte, à l’Art. »
Ses yeux brillaient
tandis qu’elle s’éloignait.
Furtive comme une chatte.

Eric :

Je l'oublierais vite.
Je sortirais les mains
de mes poches.
J'abandonnerais l'écriture.



Samedi 5 Juillet 2003

Nebo :


Je porte le poids de mon corps.
La sueur. Temps lourd et orageux.
Ma grand-mère dans son fauteuil roulant,
l’œil perdu dans un « ailleurs »
qu’elle seule connaît.
Ici et maintenant un trésor m’est offert.

Eric :

J'ai dépouillé l'arbre
de ses feuilles ;
j'ai devancé l'automne.



Dimanche 6 Juillet 2003

Nebo :


Tristesse de ta voix
au téléphone
qui s’éloigne
de nous.

Eric :

Autrefois j'ouvrais la bouche
pour parler et rire.
Aujourd'hui j'écoute.
J’écoute. J’écoute.



Lundi 7 Juillet 2003

Nebo :


Sainte, très Sainte Energie,
tu t’empares de moi
comme bon te semble,
me propulse vers moi-même.
Tendre retrouvailles.
Puissante Oraison intérieure.

Eric :

Le cœur va sortir.
Va me prendre
dans ses bras.



Mardi 8 Juillet 2003

Nebo :


Le 8 Juillet 1971, Jim,
on te met en terre
au cimetière du Père Lachaise.
Les vers ont-ils bouffé ta panse
d’alcoolique halluciné ?
J’interrogerai le Yi-King,
à l’occasion,
avec de l’Herbe Sainte
et un peu de bourbon…

Eric :

J'aurais aimé qu'on récupère
mon crâne et qu'on en fasse
un nid pour les moineaux.
Pépiements et cris,
Printemps toujours célébré.

Mercredi 9 Juillet 2003 :

Nebo :


Vivace,
ce mouvement qui
ordonne mon corps.

Eric :

Coups de fouets
dans l'arène :
le lion montre
les crocs.



Jeudi 10 Juillet 2003 :

Nebo :


L’horreur de l’Être
quand, diminué,
il tressaille.

Eric :

Longues sueurs,
longues douches.
Je récupère ce qu'il y a
à récupérer.



Vendredi 11 Juillet 2003

Nebo :


L’écriture,
beau leurre,
paradoxe qui érige
et construit.

Eric :

Forteresse de poussières, solidifiée
inattaquable, imprenable.
Le termite y est comme chez lui.



Samedi 12 Juillet 2003

Nebo :


La solitude
est une douceur.
Aussi.
Etrange de passer
tant d’heures
sans parler.
Sans prononcer
un seul mot.

Eric :

Un volet s'est ouvert.
Le vent me rapporte un souvenir.
Un ancêtre.
L' Atlantide.



Dimanche 13 Juillet 2003

Nebo :


Ma barbe d’une semaine
me gratte
et pique.
Mon fils, petit hérisson,
la caresse
et m’invite
à la raser.

Eric :

Pique pique.
Paume de main parfaite
sur ma peau usée.
L’alpha et l'oméga.



Lundi 14 Juillet 2003

Nebo :


Colère
de ma peau
contre la sienne.
Sortir. M’arracher.
Quitter le champs des batailles.

Eric :

Nos mains s'entrecroisent,
toutes quatre masculines.
J'aime une femme
aux mains masculines !



Mardi 15 Juillet 2003

Nebo :


Ce qui me manque le plus :
ce sont les tâches d’encre,
les feuilles froissées,
le bureau qui ressemble
à un charnier. Stylo Noire.
Stylo Rouge. Bouts de gommes.
Crayon à papier.
La douleur dans la main
au terme d’une journée d’écriture.
L’ordinateur veille et, malgré nous,
ordonne,
nous transforme
déjà.

Eric :

Allons au nouveau mat
du navire.
Voiles qui claquent.
Drapeaux qui claquent.



Mercredi 16 Juillet 2003

Nebo :


Parfois s’éteignent les lèvres
et les regards
ne disent plus rien.

Eric :

Le vent est passé
dans les branches.
Tout est fini.



Jeudi 17 Juillet 2003

Nebo :


Le vent souffle sur la ville.
Que ne suis-je
face à une vallée !

Eric :

Frémissements et bourgeons ;
tout autour
et sur ma peau.



Vendredi 18 Juillet 2003

Nebo :


Trente-huit Printemps
ont nourri mon âme.
Trente-huit hiver
m’ont appris à mourir.

Eric :

Des coups de marteaux au loin.
Le cheveu se hérisse.
La gorge se serre.
C'est ma route.



Samedi 19 Juillet 2003

Nebo :


Le retour du Soleil
apporte la promesse antique.
Grappes de raisins
aux dents blanches des filles.
Lyre et tambourin.

Eric :

La nuit me couronnera d'étoiles
au gouvernail des cuisses
musclées de plaisir.



Dimanche 20 juillet 2003

Nebo :


La douleur de l’accouchement.
Les doigts sur l’acier des cordes.
Hier ? Demain ? Quelle importance ?
Ici et Maintenant
se joue quelque chose de plus délicat.

Eric :

Une frange sur les yeux.
Soleil clignotant.
Promesse.



Lundi 21 Juillet 2003

Nebo :


L’électricité dans les membres,
comme contenue.
La lourdeur. Les nœuds.
Gueule de bois.
Les veillées fraternelles ont un prix.

Eric :

Nuages en lambeaux
du petit matin.
Sourire intérieur.



Mardi 22 Juillet 2003

Nebo :


Le sang dans les notes.
La douleur d’être.
Pars, à présent.

Eric :

Une pousse
dans l'aire de jeux.
Soumise aux crachats.



Mercredi 23 Juillet 2003

Nebo :



Débâcle intérieure.
Un arc-en-ciel demeure
comme seule garantie
d’une alliance qui semble morte.

Eric :

Mes deux fesses sont nues
quand je fixe la route.
Fesses de nouveau-né.



Jeudi 24 Juillet 2003

Nebo :


Je cherche, depuis peu,
une berge où ma barque
accosterait.
Prendre du recul.
Dresser un bivouac.
La pluie. Le feu.
L’odeur de cuir humide :
est-ce ma veste ou ma peau ?

Eric :

Et mon visage ;
de plus en plus
un étranger
en dehors de mon âme.



Vendredi 25 Juillet 2003

Nebo :


Longue nuit,
presque blanche,
noueuse de questions.
Comme le visage de ma fille,
malade, vomissant sa bile.
On cherche les bonnes raisons.
On tente une justification.
On s’inquiète.
La Vie nous balaye.

Eric :

Petit peuplier frémissant.
Marteaux-piqueurs
au travail.



Samedi 26 Juillet 2003

Nebo :


La maison vacante.
L’âme vacante.
Le cœur vacant.
Vide.
Occidental et vide.

Eric :

J'ai attendu ma voisine.
Un cognement a la porte.
pour demander du sel.



Dimanche 27 Juillet 2003

Nebo :


Vent. Ciel. Douceur.
Ici les embruns
me clouent sur place.
L’Océan domine tout,
paisiblement.

Eric :

Marcher dans le sable,
voilà ce qui est
marcher.



Lundi 28 Juillet 2003

Nebo :


Minérale attitude.
Être simplement
cette larme.
Cette vague.
Ce grain de sable.

Eric :

Mégot de cigarette.
Sanctifié
au bas de la dune.



Mardi 29 Juillet 2003

Nebo :


Le sel sur sa peau.
Ma main dans ses cheveux.
Son regard est ailleurs.
Les amants ont la vie dure.

Eric :

L'ossuaire de sa bouche,
parfois, caverne
de diamants.



Mercredi 30 Juillet 2003

Nebo :


Quelque chose de vif.
Une extravagance intérieure.
Indescriptible.
Possédé.

Eric :

Mon regard est possédé
par le cerf-volant,
lui-même possédé
par l'enfant.



Jeudi 31 Juillet 2003

Nebo :


Le corps est dérangé.
C’est profond.
La courbe des palpitations
se love autour de mes nerfs.
Le chuintement des vagues
l’apaise tout juste.
Je suis une bombe atomique.

Eric :

Quel oiseau divin
au raz des vagues,
me saisira tel un poisson
dans sa bouche ?



Vendredi 1er Août 2003

Nebo :


Je laisserai derrière moi
quelques traces de pas sur la sable.
Rien d’autre.
Le vent et la mer,
ainsi que d’autres pas plus dignes,
plus grossiers,
plus conquérants,
effaceront tout ça.

Eric :

Qui chantera ce soir
autour du feu ?
Quelle jeunesse ?
Pour quelle beuverie ?



Samedi 2 août 2003

Nebo :


De retour.
Le goudron.
La compression du béton.
Le goût de l’acier sur la langue.
La Ville et ses merveilles.
Babylone.

Eric :

Tee-shirt élimé,
Pantalon épuisé.
Et l'avenir intact.



Dimanche 3 Août 2003

Nebo :


L’hostile persévérance.
La guitare fume
comme une arme
sur le champs de bataille.
Je suis un survivant.

Eric :

Les rires résonnent déjà.
Ils ont besoin d'un dos.
Le mien.



Lundi 4 Août 2003

Nebo :


La canicule.
Morsure du Soleil.
Ecrire à l’ombre
après une dure journée
de travail.

Eric :

Je n'ai retenu personne,
aucune jolie passante.
Juste la solitude.



Mardi 5 Août 2003

Nebo :


Sueur collante.
Palpitations haletantes.
Il semble
que le globe entier brûle.
Ce sont des prémisses.

Eric :

Nous sommes plusieurs
à reconstruire.
Tous illuminés.



Mercredi 6 Août 2003

Nebo :


Courbatures.
Douleur.
Sueur.
Je suis.

Eric :

Au fond des rides :
larmes du cœur.
Limon accumulé.



Jeudi 7 Août 2003

Nebo :


S’accomplir
par la vocation de l’Esprit
et la bonne disposition du Corps.

Eric :

Méditation matinale.
Telle une toilette
Obligatoire.



Vendredi 8 Août 2003

Nebo :


Lancer les dés
dans un rire,
en dansant.

Eric :

Fidèle aux mêmes chaussures.
Aller jusqu'au bout
de l'usure



Samedi 9 Août 2003

Nebo :


Ecrire est Acte.
A proximité de l’encrier
et de la plume,
repose le Sabre.

Eric :

Le soleil illumine
les trottoirs bétonnés :
invitation au labyrinthe.



Dimanche 10 Août 2003

Nebo :


Ce Silence intérieure,
avant l’assaut.
Le joint crépite,
le thé brûle.
Le crépuscule.

Eric :

Quelques pièces au fond des poches.
Cuivre et Nickel.
La Terre-Mère
toujours disponible.



Lundi 11 Août 2003

Nebo :


La page blanche
accueille
l’ombre de ma main.

Eric :

Quelqu'un m'a vu ;
Quelqu'un m'a souri.
Un vieil ange
Derrière la vitre.



Mardi 12 Août 2003

Nebo :


Un petit souffle
qui ne dit rien,
à première vue,
mais porte l’Univers entier
en lui.

Eric :

Apparences de formes
devant mes yeux.
Trans-Formations.



Mercredi 13 Août 2003

Nebo :


J’ai eu de tristes pensées
en regardant s’éloigner au loin
le signe de la main
de l’ami voyageur.

Eric :

Trains en route.
Sages serpents
Qui nous digèrent.



Jeudi 14 Août 2003

Nebo :


Son Silence
en dit très long
sur le chaos
qui la tourmente.

Eric :

Une tasse de café,
une cuillère et un sucre.
Valse connue de l'inox
contre la porcelaine.



Vendredi 15 Août 2003

Nebo :


Tes sept années
sont passées si vite.
O mon fils
ne te presse pas trop vite.
Cueille le temps
avant qu’il ne te cueille.

Eric :

Dieu était amoureux.
Alors il dessinait
la bouche des enfants.



Samedi 16 Août 2003

Nebo :


L’oppression
dans ma poitrine
qui alourdit mon souffle.

Eric :

Chaussures délacées
au pied du lit.
Pas la force pour un thé.



Dimanche 17 Août 2003

Nebo :


Chant intérieur.
Profond.
Tenace.
Les cellules.
Les Atomes.
Les liquides.
Je le distingue avec précision.

Eric :

Rassemblement des nuées
au dessus du dessert.
Inquiétude et tarte aux pommes.



Lundi 18 Août 2003

Nebo :


Aculé au mur.
Plus question de tergiverser.
L’ombre de mon père.
L’ombre du dieu mort ?
Etrangeté.

Eric :

Miroir à présent impénétrable.
Visage et corps
emportés dans le mutisme.



Mardi 19 Août 2003

Nebo :


« Eleven » déploie ses voiles.
L’Océan est calme
mais menaçant.

Eric :

Les enfants jouent
sur le pont.
Un cri de mouette.



Mercredi 20 Août 2003

Nebo :


Je meurs d’un orgasme électrique,
sur scène,
avant d’être jeté au public.
Ce rêve.
Ou ce cauchemar.

Eric :

Une scène balayée, lessivée,
au petit matin
par l'homme de ménage.
Les drames finissent toujours
Dans la tranquillité.



Jeudi 21 Août 2003

Nebo :


Ecrire à la veille
du départ.
Retour
à une part de l’âtre.
Brûle-t-il encore ?

Eric :

J'ai mes sentiers
à la fidèle poussière.
Aux longues marches sans but.



Vendredi 22 Août 2003

Nebo :


Soleil dessus l’aile de l’avion.
Soleil dessus les nuages.
Soleil par la fenêtre dessus mon bras.
Soleil.

Eric :

Désarmé en plein ciel,
sans ressource, sans triche.
Sensation pure
de mon visage.



Samedi 23 Août 2003

Nebo :


Être sur ce point précis.
Cloué.
Le regard de mon père
scrute, fuit, hurle, fait face.
Larmes.

Eric :

Les esclaves ont baissé les palmes
au soleil de midi !



Dimanche 24 Août 2003

Nebo :


En haut sur la colline,
la rosée matinale.
Le chant du coq.
Un oiseau survole les arbres.

Eric :

Mon regard s'éparpille
dans l'univers
des fourrés.



Lundi 25 Août 2003

Nebo :


Le monde a implosé mille fois.
Le village a changé si peu.
Odeur de mon enfance.
Sauf, les vieilles maisons
qui, bien que là,
désertes, tombent en ruine.
L’herbe sauvage règne.
La tombe de mon grand-père
m’apaise.
Mon père retrouvé aussi.

Eric :

Au loin, le bruit du marteau
sur le roc.
Un labeur véritable.
à l'épreuve du temps.



Mardi 26 Août 2003

Nebo :


Bande d’ordures !
Qu’avez-vous fait
de mon beau pays ?!
Où l’avez-vous enterré ?

Eric :

Je donnerais ma sympathie
aux mouches,
et mes larmes
à la terre.



Mercredi 27 Août 2003

Nebo :


Le foyer.
A présent,
un autre feu y brûle.

Eric :

Ne pas oublier :
mes Hommages
à la porte d'entrée.



Jeudi 28 Août 2003

Nebo :


Le regard
de mes enfants
me couronne
d’une force tranquille.

Eric :

Un pas vers la fenêtre,
un doigt sur le rideau,
un oeil au-dehors,
un enfant dans l'adulte.



Vendredi 29 Août 2003

Nebo :


Du fin fond
de ma mémoire morte
d’immémoriaux souvenirs
m’assiègent.

Eric :

Un conflit de voix et des propos décousus
s'entrechoquent dans mon crane.
Vieilles aventures et philosophies de cuisine.
Mais qui parle ? et qui répond ?
Plus rien n'appartient à personne.



Samedi 30 Août 2003

Nebo :


Ma solitude
m’enchante
le temps
d’une inspiration,
expiration,
toujours recommencées.

Eric :

Personne encore
n'est venu frapper
à ma porte.



Dimanche 31 Août 2003

Nebo :


Les deux particules
se sont mises en route,
depuis la nuit des temps,
pour cette étreinte.
Ecrire, aussi,
c’est dire
ce qui advient
à l’instant
de la rencontre.

Eric :

La première étincelle du silex
est née dans des mains
maladroites.

(À Suivre...)

09/03/2007

Messages Transatlantiques -II-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Jeudi 17 Avril 2003

Nebo :


Les alcools tapissent la vision
d’un faisceau d’échappées possibles.
Peut-être n’est-ce qu’une sanglante illusion ?

Eric :

Jeunes filles à peaux mates.
Elles offrent leurs corbeilles de fruits :
la grande plaisanterie du plaisir !



Vendredi 18 Avril 2003

Nebo :


Ecrire, est-ce ce qui me sauvera ?
Être Sauvé a-t-il un autre Sens ?
Le Sens s’écrit-il au fur et à mesure ?
A mesure que l’Univers se déploie
que porte l’Ecriture ?
Le thé vert miroitant me le demande.

Eric :

Nénuphars sur le lac,
port d'attaches pour libellules.
Ils rendent la traversée possible.



Samedi 19 Avril 2003

Nebo :


Je me pose ici, entre mon doux Soleil
et ma tendre lune.
Du haut de vos Siècles vous me scrutez.
Quel étrange amour que celui qui nous unit !
Sous la voûte étoilée, j’appelle la conscience,
qu’elle fleurisse, me porte et me sème,
car la mort est inévitable.

Eric :

Je salue le jour
où mon ventre éclatera
comme un sourire.



Dimanche 20/04/2003

Nebo :


01h55 du matin.
Il me semble avoir bu le calice
jusqu’à l’amertume la plus délicieuse.
Parfois, comme ce jour, chaque chose
est à sa place. La meilleure. La pire.
La Noble. La médiocre.
Hiérarchie de l’Être.
La mort est porteuse de sens.
L’attente un apprentissage.

Eric :

Avant que se lève le vent,
hommage de la rosée,
même sur les feuilles desséchées.



Lundi 21 Avril 2003

Nebo :


Je passe par le couloir du morne quotidien,
chaque jour.
Difficile de semer mes fleurs sur ce chemin.
Je me dois cependant de le faire.
Harmonieuses, vénéneuses, enivrantes,
troublantes et délicates.
Poisons et antidotes

Eric :

Regain de tendresse pour les murs.
La douce chanson du logis.
Je me décloisonne.



Mardi 22 Avril 2003

Nebo :


Mes palpitations cardiaques
sont de la partie… sur la Voie.
Elles enseignent comme tout le reste.
Le cœur est un maître qu’il faut écouter.

Eric :

Ma bouche s'ouvre et veut parler
avec la rage
de l'océan.



Mercredi 23 Avril 2003

Nebo :


Perspicace, la chatte tend ses sens…
…en alerte ! Elle semble voir
des mouvements subtils de molécules.
En comparaison l’Homme est mort.
Je savoure la scène. J’apprends.
Le Félin est un maître aussi.
Nous ne soupçonnons pas
les supports que prend la Voie
pour se présenter à nous.

Eric :

A l'ombre du Grand Eclat de Rire
l'animal m'a vu.
Il agite sa queue.



Jeudi 24 Avril 2003

Nebo :


J’ai lavé mon corps comme si j’avais lavé le sien,
me suis peigné comme si je l’avais peigné elle,
ma mamie, à l’odeur de miel, brisée, broyée,
en morceaux de souffrances innombrables.
L’histoire se poursuit. C’est à se demander
ce que nous pouvons y faire.
Rien.
Tout.
Avancer.

Eric :

J'ai chassé la brume de devant mes yeux
et puis j'ai renoncé.
Le visage en eau.
Qui m'aura vu pleurer ?



Vendredi 25 Avril 2003

Nebo :


Les palpitations cardiaques
disent mille souvenirs.
Elles éventrent le jour
pour mes pas d’homme sans assurance.

Eric :

Terres fraîchement labourées,
l'épouvantail garde ses bras ouverts
au milieu des corbeaux sautillants.

Samedi 26 Avril 2003

Nebo :


Il faut bien vivre, c’est un fardeau.
Le chant des oiseaux est une promesse.
L’espoir se dessine parfois en quelques mots,
quelques battements d’ailes .
Le vent dans les arbres.
Un sourire d’enfant.

Eric :

S'essuyer la bouche
du jus des fraises.
Inspirer fort jusqu'à
la douleur.



Dimanche 27 Avril 2003

Nebo :


Une pluie bienfaitrice exalte le Printemps.
Danse O Vie, malgré moi.
Adieu ? Déjà ? A quoi bon ?
Non, tout se transforme.
Ahurissant. Tourbillon d’énergies.
Rose. Lotus.

Eric :

Chenille née d'hier.
Elle se tortille
dans le creux de ma main.



Lundi 28 Avril 2003

Nebo :


Le scribe a mal aux doigts.
Il ne sait plus où donner de la plume.
Tout semble inaccessible.

Eric :

Et pourtant,
la mine tenue au-dessus de la feuille,
le roman continue de s'écrire.



Mardi 29 Avril 2003

Nebo :


Seul. Triste.
Feuille d’arbre
sur le point de succomber.
Le moindre souffle de vent
m’arrachera à ce rêve lugubre.

Eric :

Mes yeux se sont bridés
quand le soleil est apparu
au dessus du lac.

Mercredi 30 Avril 2003

Nebo :


Parfois ce sentiment étrange
d’être Quasimodo endormi
sous la voûte d’une cloche de Notre Dame.

Eric :

Les colombes viennent picorer
sur mon pardessus
de souffrance.



Jeudi 1er Mai 2003

Nebo :


Je porte ce fardeau funeste
comme une nécessité,
car, quoi qu’on en dise,
ce fardeau est le mien.
Du jour de ma naissance
à cet instant
je l’ai poli sans cesse.


Eric :

Comme chaque matin,
je débarrasse la table
de ses miettes.



Vendredi 2 Mai 2003

Nebo :


Je hais
Tu hais
Il hait
Nous haïssons
Vous haïssez
Ils haïssent

Conjugaison commune.

Eric :

Brûlure matinale du coup de règle
sur mes doigts d'écolier.
Larmes sur ma blouse.



Samedi 3 Mai 2003

Nebo :


Si ce monde implose au printemps,
les arbres auront reverdi,
les oiseaux seront en route,
les fleurs en pleine copulation.

Eric :

Le papillon s'exerce au vol
par vent défavorable,
sans un mot.



Dimanche 4 Mai 2003

Nebo :


Mal aux jambes,
du plomb dans les veines.
Mes soucis s’en moquent.

Eric :

Le long des cernes,
à livre ouvert :
ma vérité.



Lundi 5 Mai 2003

Nebo :


Nous nous retrouvons
après 19 années de séparation.
Etrange songe.

Eric :

Son visage se trouble,
comme la surface du lac
quand il reçoit une pierre.



Mardi 6 Mai 2003

Nebo :


Ce sentiment dans les yeux,
clairement lisible,
d’être passé à côté de quelque chose d’essentiel.

Eric :

Deux larges mains
prêtes à tomber
en cendres.



Mercredi 7 Mai 2003

Nebo :


Oui, je retourne à moi-même.
Mon encre est mon sang.
Je ne peux rien dire d’autre.

Eric :

Encore d’autres énigmes
derrière celles de Dieu
et de l’Univers.



Jeudi 8 Mai 2003

Nebo :


Le cœur bat vite, mais sans extase.
Les corridors internes
cachent leurs lots de pièges à pics.

Eric :

Barbe de sept jours
et yeux gonflés
au réveil.

Eric :

Sur un cheveu prélevé
du crâne d'Adolf Hitler
se déploient les délices.
Le son du luth. Miel et Lavande.
Orangeraies de la Terre Promise.

Nebo :

Une fourmi, sur le chemin,
porte une galaxie
au bout de ses antennes.
La fumée du haschisch
est une nébuleuse d'étoiles.



Vendredi 9 Mai 2003

Nebo :


C’est dans ma solitude
que les fleurs, le ciel, la mer,
s’ouvriront.

Eric :

Les bras en croix,
j'attends d'être fécondé
par le vent.



Samedi 10 Mai 2003

Nebo :


Je voudrais aller,
tel Thorgal ou Blueberry,
à la rencontre du monde.

Eric :

Une patrouille de fourmis
remonte sans peur
du fin fond de ma poche.



Dimanche 11 Mai 2003

Nebo :


Ah si le ciel pouvait descendre sur moi,
tout aurait la couleur d’une verdure fraîche,
mon âme compris.

Eric :

Une paire d'épaules
beaucoup plus sages
que moi.



Lundi 12 Mai 2003

Nebo :


L’eau fraîche matinale.
Les vêtements propres.
Bougies parfumées et encens.
Thé vert. Miel à la gelée Royale.
Kiwis. Ginseng.
Dehors : Soleil.
La plume m’attend
dans son encre écarlate.
Les fantômes ricanent.

Eric :

Que me réserve aujourd'hui
l'intérieur du miroir ?
Il accumule dans le désordre,
et restitue en bonne forme
l'épreuve du jour.



Mardi 13 Mai 2003

Nebo :


Stéphanie en lévitation
au-dessus du vide.
J’imagine la lumière blanche
De l’hôpital l’accueillir.
Ange brisé. Flamme éteinte.
Un tison résiste.
Peut-on sonder la douleur ?

Eric :

Vent dans les rideaux.
Une prière dite à voix haute
et la chair qui frissonne.



Mercredi 14 Mai 2003

Nebo :


L’anorexie a dressé son sceptre,
menace suspendue dessus ta couronne.
Tu refuses la nourriture,
solide ou éthérée,
refuses la force, la transformation.
Prend-toi pour Camille Claudel,
en ton néfaste syndrome,
même les vers ne voudront pas de toi.

Eric :

Ma valise est bouclée : je pars.
A l'intérieur
juste une paire de clefs.



Jeudi 15 mai 2003

Nebo :


Ode à tout.
Brin de lumière.
Souvenirs presque absents.
ICI !
Ici une trame se déroule
et je lui dis « oui ».

Eric :

Sous le couvercle,
j’imagine la pluie
à ses gouttes.



Vendredi 16 Mai 2003

Nebo :


La mue. Une carapace nouvelle.
L’ancienne est éparse.
La nouvelle n’interdira pas l’amour.
Je dis ces choses, en cet instant,
les mots tombent comme des bonbons de miel
hors de ma bouche.

Eric :

La sensation du pantalon neuf,
hélas, de trop courte durée.
Ensuite, ne jamais oublier ses jambes.



Samedi 17 Mai 2003

Nebo :


Atteindre la fraction de seconde
qui se suspend, presque hors d’atteinte,
justement, et révèle, toujours,
deux ou trois choses essentielles.

Eric :

Au bout du souffle,
avant l'inspir :
pas de corde a saisir !



Dimanche 18 Mai 2003

Nebo :


La souffrance se refuse
à me lâcher la grappe :
elle sert bien fort
mes couilles entre ses dents.

Eric :

Un oeil regarde à gauche,
un oeil regarde à droite,
et on avale sa salive.



Lundi 19 Mai 2003

Nebo :


Je t’ai baptisé « lumineuse »,
o la belle affaire !
Tu n’es, désormais,
que ténèbres et marécages.
Contre quoi me battre ?
Qui affronter ?

Eric :

Vivre comme on boit
un verre d'eau.
Liquides en suspension
provisoire.



Mardi 20 Mai 2003

Nebo :


David Bohm rencontre Spinoza.
Ils boivent le thé,
échangent leurs calculs.
L’intuition exulte.

Eric :

Albert Cohen rencontre Albert Cossery.
Ouzo, olives et pistaches,
le rire est gras :
la solution du monde !

Nebo :

David Bohm rencontre Albert Cossery.
Antoine Blondin picole au comptoir,
les observant d'un oeil espiègle.
Le monde est gras:
la solution? Le rire.

Eric :

Mes côtes me font mal,
ma bite me fait mal,
joyeuse rançon du rire
et de la baise !



Mercredi 21 Mai 2003

Nebo :


David Bohm formule
une prière sans le savoir.
L’Infini danse
une danse infinie.

Eric :

Je nettoie mon oeil,
nettoie l'œil
de l'Univers.



Jeudi 22 Mai 2003

Nebo :


Lumineuse,
Je ne puis rien faire
pour te tirer de là,
puisque tu rejettes
le moindre sourire,
le plus petit geste.
Le vent, les oiseaux, les arbres
me le confirment.

Eric :

Avec un bâton.
dans le sable
de mon arrière-cour ;
je trace ton nom.



Vendredi 23 Mai 2003

Nebo :


Si les univers sont multiples
tout en étant UN,
le Savoir est difficile à étreindre.
Qui saura lire les parchemins
au tabernacle déroulés ?

Eric :

Ma plume s'est brisée,
reste une tache,
une révélation.



Samedi 24 Mai 2003

Nebo :


Le temps joue contre moi,
m’en dissuader est inutile.
Même la rose épanouie
finit par laisser tomber
ses pétales écarlates.

Eric :

Je suis seul.
Avec ma sueur
et mes yeux fous.



Dimanche 25 Mai 2003

Nebo :


Avec mes bras fatigués
je t’ai aimée.
Ta chair chaude a abîmé
ma poitrine de marbre.
Me restent l’encre et les larmes,
et les mots taris pour TE dire.

Eric :

Je recompose ta formule
comme un alchimiste
en sursis.



Lundi 26 Mai 2003

Nebo :


Soudain, au détour d’une page,
le soleil devient plus lourd.
La trame devient plus exigeante.
Ecrire devient un soupir…

Eric :

Ici : Un labyrinthe
de couloirs rétrécis
où les murs retiennent leur souffle.



Mardi 27 Mai 2003

Nebo :


Bipède à station verticale.
Sur-singe à peine évolué.
Œillères idéologiques bigarrées.
Et dire que la vision de la réalité
dépend de ta triste volonté !

Eric :

Un tintamarre de percussions,
fer blanc et poubelles,
prend possession des rues.



Mercredi 28 Mai 2003

Nebo :


Je suis toujours l’enfant
des 1000 et 1 sortilèges.
Haschisch ou pas
mon rire fou l’atteste.
Les oiseaux en plein vol me sourient.

Eric :

Marchant encore de-ci, de-la.
Un jour viendra où mon pardessus
prendra lui-seul les décisions.



Jeudi 29 Mai 2003

Nebo :


Imperturbable. De plus en plus.
Les choses ne m’atteignent plus
que dans une juste mesure.

Eric :

Qu'as-tu à me dire
homme aux larmes chaudes ?
Que puis-je faire pour toi ?
Juste anticiper ta venue,
être moi : de glace.
Avant d'être toi !



Vendredi 30 Mai 2003

Nebo :


Sombres pensées qui m’assiègent,
votre Saillie est un calvaire,
un triste viol.
Abysses emblématiques
qui m’anéantissent
avant de me couronner.

Eric :

Le guerrier nu avait un discours
destiné à la foule.
Sa grimace s'est changé en sourire.
Du sommet de son pilier, il n'est pas d'horizon
qui échappe a son regard.
Il se changera en statue, c'est décidé.
Epaules offertes à la pluie, aux rayons brûlants du soleil,
à toutes les intempéries possibles et imaginables,
sans oublier la suprême bénédiction :
la merde des pigeons.



Samedi 31 Mai 2003

Nebo :


L’empreinte que votre peau
me laissa, mademoiselle,
est une peinture antique
en train de se fissurer
sous une poussière volcanique.

Eric :

Mes yeux sont grand ouverts.
Une pression comparable
à la chute d'eau,
diffère la Grande Respiration.



Dimanche 1er Juin 2003

Nebo :



Le ciel bleu,
transpercé de Soleil,
porte, en suspension,
tous nos rires,
toutes nos larmes.

Eric :

Cavalcades dans le jardin d'enfant.
Grincements des balançoires.
Rien ne se rattrapera.



Lundi 2 Juin 2003

Nebo :


Mes bras étaient prêts à l’étreinte,
mes lèvres parées aux embrassades.
De l’encens brûlait.
Elle n’est pas venue.

Eric :

J'éloignais d'un revers de main
un de mes cils
tombé sur la table.



Mardi 3 Juin 2003

Nebo :


Seul à l’aube pâle.
Il fait chaud.
Le Volcan est en sommeil.
L’été approche .

Eric :

Voici le temps des bénédictions :
le temps où l’on sait
qu’il n’y a pas eu d’avant,
qu’il n’y aura pas d’après.



Mercredi 4 Juin 2003

Nebo :


Viendra un temps
où je ne croiserai plus
mes vieux amis
qu’aux obsèques
d’autres amis.

Eric :

Il y aura encore :
un gravillon dans ma chaussure
et quelques moineaux
dans les arbres.



Jeudi 5 Juin 2003

Nebo :


Au téléphone
ta voix a la fragilité
d’une feuille en automne.

Eric :

Mes lèvres sont immenses.
Elles commandent le tonnerre ;
commandent la marée.



Vendredi 6 Juin 2003

Nebo :


J’ai rêvé d’une odeur
de champs de blé
au Royaume de mon enfance.
Le goût du pain
malaxé par ma grand-mère
est encore là, dans ma bouche.

Eric :

Longues tiges de bambous
fouettant les amandiers.
Les garnements ramassent
leur butin.



Samedi 7 Juin 2003

Nebo :


Sans trop de mouvements,
ni trop de bruits,
tu déformais ton ombre
en m’ouvrant tes bras.

Eric :

Les portes se sont ouvertes :
chuchotements, connivences ;
air frais sur la sueur
des amants.



Dimanche 8 Juin 2003

Nebo :


Ce sentiment d’être
une énigme
sans réponse.

Eric :

Juste un point posé
au centre de l'Univers,
l'Univers dans ce point.



Lundi 9 Juin 2003

Nebo :


Je suis otage
de ce souffle
qui m’emprisonne
sur cette terre.
M’en libérer
est un long chemin
guerrier.

Eric :

S'affranchir un a un
des éléments de la cuirasse.
Revenir au monde.
Indestructible.



Mardi 10 Juin 2003

Nebo :


Hurlements dans la rue :
de jeunes blacks/beurs
courent vers le marché couvert.
Un ciel de plomb tout domine.
Voitures de police lentes
et sans sirènes.

Eric :

Sous le container
des larmes.
Mon pied tape un rythme
encore plus lent :
un blues encrassé.




Mercredi 11 Juin 2003

Nebo :


Notre Amour fut
Or et Braise.
A présent il n’est plus
que Plomb et Cendres.

Eric :

Place aux éboueurs
les résidus d'histoire,
ils n'en ont cure !



Jeudi 12 Juin 2003

Nebo :


Le loup en moi
est en fuite.
Toujours à guetter
sa pitance.
Mais quelle pitance ?

Eric :

En attendant,
la musique des dents
sur l'écuelle vide.



Vendredi 13 Juin 2003

Nebo :


Dire l’essentiel
en deux phrases
est une impossible
mission.
Seules quelques
saisies éphémères
se déploient
dans la corolle de la Rose.

Eric :

Sécheresse du bâton
dans la main calleuse.
Graviers sur le sentier.



Samedi 14 Juin 2003

Nebo :


Le Sauternes est frappé.
L’andouillette a un goût de merde,
mais c’est bon.
Nous faisons ripailles,
à deux doigts de réinventer
le monde.

Eric :

Elévation.
Comme une bulle de savon
prête à crever.



Dimanche 15 Juin 2003

Nebo :


Les notes sont des bombes.
Le son un commandement.
La guitare un Sabre quantique.
Devant moi les probabilités se déploient.

Eric :

La chair et les os,
les étoiles,
un tableau.



Lundi 16 Juin 2003

Nebo :


Happé par mon vide,
en une néfaste valse
je m’abandonne.

Eric :

Je m'essouffle,
me vide,
insaisissable.



Mardi 17 Juin 2003

Nebo :


L’Irlandaise m’oblige
aux orgues et aux violons.
Elle a la tête dure
et sait ce qu’elle veut.
Se plier à ses exigences
est un devoir Sacré…

Eric :

Baiser rouge
au bas de la robe.
Parfum de renaissance,
de reconnaissance.



Mercredi 18 Juin 2003

Nebo :


Mes empreintes digitales,
(ou peut-être sont-ce les tiennes ?)
imprimées
par le contact des frites grasses
sur ce poème, jadis
lu ensemble, à deux voix.

Eric :

Dehors le tonnerre
frappe contre les vitres,
fait vibrer les verres



Jeudi 19 Juin 2003

Nebo :


Revivre ces extases morbides.
Retraverser le Styx et l’Achéron.
Et l’écrire avec grâce.

Eric :

Les doigts devenus secs,
les cheveux fatigues,
et la vue qui s'aiguise



Vendredi 20 Juin 2003

Nebo :


La même chienne à trois pattes
court, un bâton à la gueule,
vers l’inéluctable terminaison.
Et elle joue.

Eric :

Les mains au fond des poches
qu'on m'enterre sans rien toucher.
Les mains au fond des poches



Samedi 21 Juin 2003

Nebo :


Ecrire, d’une imaginaire flamme,
la question,
avec délice,
sur mon plexus solaire.

Eric :

Par les rues sombres,
tête nue sous la pluie :
les illusions partent
dans le caniveau.



Dimanche 22 Juin 2003

Nebo :


Le thé vert matinal
me lave de l’intérieur.
Lâchant prise totalement,
l’écriture me guide.
M’affrontant au Verbe,
celui-ci m’emporte.

Eric :

La tête remplie de coton,
dans une carcasse de fer
je m'envole vers l'Ouest.

Nebo :

A l’Ouest, quoi de neuf ?
Hollywood scintille ?
Les strass sur les paillettes
se font passer pour des fées ?
Ici, probablement, une jeune fille rêve
d’atteindre le trône , quelque part
dans une chambre de bonne
tapissée de Marilyn…

Sourire perlé de larmes…

Eric :

A Venice Beach
on danse pour la paix.
mon crâne est prêt
à exploser.


(À suivre...)

(À Suivre...)

07/03/2007

Messages Transatlantiques -I-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=


En Guise d'Introduction

Il convient de préciser quelques petites choses en guise d’Ouverture, avant que la lecture de notre Fantaisie ne débute.

En Mai 1991, perdu dans la banalité d’une vie à la petite semaine, je plaquais mon emploi de vendeur à Conforama. Téléviseurs, magnétoscopes, chaînes hi-fi, caméscopes, machines à laver ou à sécher le linge, cuisinières, réfrigérateurs, congélateurs, plaques chauffantes, fours encastrables et fours micro-ondes. Je vendais depuis 4 ans du bonheur propre et clinique. Cheveux courts. Costard-cravate. Chaque matin rasé de près. Pas de boucle d’Oreille. Je me devais d’afficher une convivialité rassurante derrière une stratégie de requin souriant, afin de subvenir aux besoins de ma famille. « C’est un bon jour si l’on meurt, bon appétit aux tueurs » ne chantait pas encore Eric. Et je gagnais ma vie avec difficulté. C’est qu’enculer mon prochain n’a jamais été dans mes cordes. Dans ce milieu d’une affligeante platitude, je passais pour une sorte d’Alien, survolant la surface de vente tel un Ovni en pilotage automatique, de 10h à 19h30.9h30/19h30, le Samedi. Nocturnes occasionnelles en fin d’année et durant les Soldes. 700 francs de fixe brut + un pourcentage sur mes ventes. Il faut bien gagner sa pitance ma brave dame, sa triste pitance mon bon monsieur. Le meilleur vendeur s’en tirait avec 15 000 ou 16 000 francs par mois hors la saison de fin d’année. Moi je survivais entre 4500 et 8000/9000 francs gagnés sans grand éclat. Selon les mois. Et malheur à moi si je loupais un week-end ! Car c’est durant le week-end qu’un vendeur à Conforama se fait son salaire. Je rentrais chez moi lessivé. Éteint. Mort-vivant. Vidé. Pour survivre dans ce vaste Néant je lisais et relisais Nietzsche et, la nuit, j’écrivais de curieuses Stances métaphysiques dans le Sanctuaire Secret de ma Chambre. Quand je n’écrivais pas, le casque rivé sur les oreilles, j’enregistrais des chansons aux sonorités apocalyptiques et néfastes sur mon Fostex 8 pistes sans aucun projet déterminé en tête. J’avais, alors, épuisé les possibilités de rejoindre un groupe sérieux sur ma région, à Massy dans l’Essonne. Depuis 1980 j’avais participé à un paquet de groupes,du plus mauvais au plus tenace. Entre les musiciens se prenant pour Keith Richards ou Yngwie Malmsteen dés qu’ils connaissaient trois accords basiques et deux descentes de manche, et ceux inspirés par les substances illicites au point de louper les répétitions ou de se planter sans arrêt sur les parties délicates durant les concerts, j’avais donné à ces diverses farces mon temps, mon énergie plus que de raison et ruiné, en partie, la qualité de mon désir à l’égard de la musique. Je perdais patience. Le Rock and Roll avait-il donc mal vieilli ? Je passais alors une annonce dans divers magazines « guitaristiques » et, démissionnaire de Conforama, je tirais des plans sur la comète. J’écoutais mes cheveux pousser.

Je reçu une dizaine de coups de téléphone. Déception sur déception. Par désespoir, j’imaginais un ramassis de rockers hexagonaux aux dents cassées, à l’haleine fétide sentant la « 1664 » et aux slips jaunes devant, marrons derrière et, probablement, verts dans le fond. Les propos échangés me laissèrent muet. Mes idoles mortes devaient se retourner dans leurs tombes. Mes idoles vivantes, elles, traçaient leur route dans une joie pure sans même prêter attention à ces sinistres usurpateurs.

Les uns rêvaient déjà d’être en haut de l’affiche (et répétaient une ou deux fois par semaine… mais surtout pas le week-end), les autres voulaient à tout prix ressembler à des émules de la Mano Negra ou des Garçons Bouchers. Je ne méprisais pas ces groupes, mais ni leur esthétique, ni leurs propos pseudo-politiques ne me convenaient. Noir Désir trouvait grâce à mes yeux et, surtout, à mes oreilles, mais je ne voulais en rien marcher sur les pas de la bande à Bertrand Cantat. Je n’avais plus 18 ans. J’approchais de mes 26 ans et, à cet age, la trentaine se profile déjà à l’horizon pour ceux ou celles qui ont brûlé une partie de leurs cartouches durant leur adolescence. J’étais de ceux-là.

C’est alors que la voix timide et frêle d’Eric James m’appela aussi. D’emblée le contact fut d’une tout autre nature. Nous parlâmes de U2, des Doors, de REM, de Led Zeppelin, des Clash, de Bruce Springsteen, mais aussi de Friedrich Nietzsche, de Mystique Juive, de Taoïsme, de Soufisme, de Jack Kerouac, de Goethe. Il me fallait rencontrer ce mec. La proposition initiale, de rentrer au sein de son groupe, The Sentinels, ne me séduisit pas immédiatement, et ce malgré le fait que le groupe venait de sortir un album chez Musidisc, produit par Little Bob (« Face of Desire »). Mais la Volonté tenace d’Eric pour faire peau neuve et orienter ses Sentinels vers de nouvelles sonorités et un nouveau nom eut raison de mes retranchements. Un nouveau groupe allait prendre forme et j’allais être de la partie. C’est ainsi, qu’après plusieurs contacts téléphoniques et épistolaires nous finîmes par nous rencontrer en Septembre 1991 et le groupe Venice naquit des cendres fumantes des Sentinels.

Dés lors commença une aventure dont je ne regrette que peu de choses aujourd’hui si je daigne, dans les instants de Nostalgie, regarder en arrière. Le chemin parcouru. Les chansons écrites dans la fièvre. Les disputes. Les périodes de vaches maigres. Les conflits quant aux stratégies à adopter pour assurer la pérennité de notre formation. Les Victoires. Les putains d’échecs. Curieusement, les fous rires mis à part (et ils furent nombreux) et une poignée de concerts vraiment mémorables sur quelques centaines, ce que je retiens de notre Odyssée… et bien ce sont surtout les échanges que j’ai pu avoir avec Eric. Une réelle Fraternité Intellectuelle s’est instaurée entre nous malgré bien des points de désaccords qu’il me serait trop délicat et ardu d’expliquer ici en quelques phrases. Avec le temps, une complicité évidente a vu le jour.

Après bien des déboires, que nous rêvons d’écrire un jour, Eric et moi, à deux voix (à deux voies ?), notre groupe ne parvenant pas à se séparer, nous le mîmes en « dormition »… Oui ! Tel le Roi Arthur au fond de son Lac.

Eric à New York, en quête de lui-même, Franck, Fred et moi-même en France à se demander ce qu’on pouvait faire de toute cette longue histoire de plus de 10 ans. Nous étions en 2002. Quelques mois auparavant le World Trade Center venait d’imploser sur lui-même, signant par là notre entrée fracassante dans le 21ème Siècle. Sang, Chair et poussière. Offrandes Sataniques. Meurtres de l’innocence. Accélération générale. Affres et faux espoirs. Prières de l’Underground. Bien en dessous du « Ground Zero ». Et bien au-dessus de tout ce fatras putride.

Venice ? Grand Silence. Le reptile se rétracte avant l’attaque. Patience fantôme dans l’Azur.

En Janvier/Février 2003 la machine se lance. Fred et Franck enregistrent, seuls, comme des grands, la Batterie et les Basses basiques de dix titres à peine achevés, tous frais, tout juste sortis de la Matrice. Composés durant l’année 2000/2001, juste avant le départ d’Eric pour les USA. Squelettes élastiques. Structures définies. Mais suites d’accords hésitants. Juste 4 textes écris. Lignes de chants grommelées en « Yahourt ». Absence de climats. Atmosphère tout juste respirable. Aucune couleur précise. Juste la pulse rythmique. Le battement de l’Être non encore révélé. Probables. Possibles. « Deviens ce que tu es ».

Les enregistrements se font chez Fred. Locataire d’une maison, il vide une petite pièce qui lui sert habituellement de bureau, Home Studio, lieu de réunion du groupe. Et là, en ce lieu exigu, Franck et Fred couchent sur le disque dur de la Workstation Roland VS-1880, l’assise de nos chansons.

Le Samedi 15 Février 2003, Fred et Franck débarquent chez moi, à Massy, et installent dans ma pièce musicale, dans l’appartement du HLM qui nous abrite, moi et ma famille, le VS-1880 pour que j’y couche mes guitares. Configuration numérique. In. Out. Câblages. Explications. Mises en gardes. J’écris dans mon « Journal », à cette date :

« J’écoute Fred attentivement. Je prends des notes. J’évite de lui montrer trop que la panique couve à l’intérieur.

Je me sens éloigné de tout en vérité. De Venice…de la guitare…de la musique… de moi-même. »

Au sortir d’une grosse crise existentielle, j’affronte, à ce moment précis, mes inquiétudes déchaînées, mes ancêtres, mes revenants, mes tortures, ma clameur vivante aussi. Le Passé de mes naissances. L’Avenir de ma Mort certaine. Palpitations Cardiaques combattues à coup d’Homéopathie et de séances d’Acupunture. C’est dans cet état d’esprit que j’attaque l’enregistrement progressif de mes guitares. Jaillissements des couleurs. Climats appropriés. Architecture sonore. Sculpture de l’ouï. Saturations. Flanger. Chorus. Auto-Wha et Wha Wha souffrantes. Delays shootés sous pédale Whammy. Coups de Vibratos et nappes auditives. Accents et rebonds. Bootleneck d’un bayou cosmique et slide mélodique. Les guitares, sur le morceau qui deviendra (le texte une fois terminé) « At the First Time », ont été enregistrées 2 ans auparavant. J’en suis satisfait et je prends la décision de les garder. Les 9 autres chansons s’accouchent dans le calvaire.

Pendant l’enregistrement, je traverse une période professionnelle difficile. Ma grand-mère Maternelle, à laquelle je suis très attaché, a un Accident Vasculaire Cérébral qui lui paralyse tout son côté gauche. Le col du fémur cassé, elle est déjà porteuse d’un Pacemaker. Semaines de souffrance. Incertitudes. Opération Impossible.

Le père d’Eric, vivant au Maroc, meurt.

Voiles noirs et moissons mortuaires.

Je m’intéresse à la Physique Quantique.

Je fais un voyage éclair de 6 jours en Serbie pour retrouver mon père que je n’avais pas vu depuis 1977 et que tout le monde croyait mort suite aux évènements qui ont ébranlé les Balkans durant les années 90.

La lumière de l’île de Ré m’éblouie, aussi.

Je suis un damné cherchant la Sortie hors de l’Enfer. Et, entre deux aspiration-expirations, je cherche l’inspiration et, inlassablement, mais la peur nouée au ventre… j’enregistre.

Au bout de quelques mois, nous transférons à nouveau le VS-1880 chez Fred où nous finalisons les enregistrements. Nous composons deux titres supplémentaires. « Cyborg » et l’instrumental « Netzach ».

Le Samedi 6 Mars 2004, je pouvais écrire, soulagé :

 

« La guitare a définitivement
planté ses lames dans les cibles choisies.
les chansons l’affirment.

Je suis VIVANT.
Son des cloches
sur la Place Saint-Marc. »


C’est à ce moment précis que Fred élabore les touches finales de l’habillage prêt à accueillir la Voix d’Eric pour que le Corps s’Incarne. Boucles électroniques en métastases de Vie sur un fond noir et lugubre. Cancer général Inversé. Les textes d’Eric éclaireraient ce curieux Phénomène dont nous parachevions l’assemblage.

Durant tout ce temps alors que nous œuvrions à notre Art, Eric, exilé à New York, demeurait difficilement en contact avec nous. Un mal-être foudroyant le faisait divaguer d’îlot de perdition en îlot de foi. Les textes n’étaient pas écrits. Ses e-mails faisaient peur puis, habilement, aménageaient une ouverture éclairante.

C’est qu’Eric était en guerre, tout autant que nous. Mais selon d’autres bifurcations, d’autres codes, d’autres stratégies.

Le 15 Mars 2003, alors que j’attaquais tout juste l’enregistrement de mes guitares sur notre nouveau projet, nous prenions la décision folle et impétueuse d’échanger quotidiennement, Eric et moi, via messagerie, de courtes pensées, sentences joyeuses ou cyniques, états d’âmes, haïkus bâtards, propos malhonnêtes et prières désespérées, selon un principe simple : l’un envoie le diapason, l’autre rebondit spontanément. Il ne s’agissait pas de forcément privilégier l’INSTANT. Parfois de Lointaines expériences Psychédéliques ont refait surface et influencé certaines de mes pulsions écrites. C’est que, sur ce plan, nous nous sommes calmés. Trois membres du groupe sur quatre sont de laborieux pères de familles.

Généralement limités à un aller-retour, certains jours un peu plus fervents ont donné lieu à des échanges doublés ou triplés.

En fait : carte blanche. Pas de règles. Liberté de dire. Liberté d’écrire. Liberté d’accueillir le Jaillissement.

Au cours de ces échanges nous avons, Eric et moi, continué à porter l’étendard du groupe. En fiers Vénitiens d’une Virtualité Incarnée. Paradoxe de l’Internet. Nous nous sommes nourris mutuellement de ces Stances verbales déstructurées tout en luttant côte à côte, par ce contact, pour préserver un espoir, une perspective pour Venice. En arrière fond se déroulaient tous ces drames que j’évoquais plus haut.

Ainsi, du 15 Mars 2003 au 15 Mars 2004, nous échangeâmes nos errances en ce bas-monde.

Durant l’été 2004, de passage par la France, Eric (acculé au mur) écrit les 7 textes restants du projet et enregistre ses 12 chants sur un ensemble de 13 morceaux dont un instrumental. L’ensemble en seulement 6 jours. Une vieille chanson du groupe, « Le Vin de mes Pères », sortie d’un tiroir et dépoussiérée est mise en orbite électro par Fred. La Voix d’Eric se pose dessus comme une incantation très ancienne, revisitée.

J’aime à croire, secrètement, que notre échange poético-épistolaire lui aura servi de mise en forme, de préparation Verbale et, peut-être, de restructuration de son inconscient pour ce qui allait être son exploit à lui au sein de cette aventure : écrire les textes manquants et enregistrer tous ses chants en seulement 6 jours… le couteau sous la gorge. Danse dessus le gouffre et instinct de survie. Mais tout cela transcendé.

En les écrivant nous n’avons eu, à aucun moment, la moindre prétention littéraire quelconque. C’est pour cette raison aussi que je considère, quant à moi, ces extravagances comme une simple fantaisie. Une amusante Catharsis.

Nous vous les livrons ici humblement.

Nebojsa CIRIC (Mars 2004)


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Messages Trans-Atlantiques plus quelque chose entre parenthèses… (La Queue entre les jambes)

Par Eric James et Nebojsa Ciric

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Samedi 15 Mars 2003

Eric :


Des rangées d'hommes fatigués
offrant leur dos
à la bastonnade.

Nebo :

De l'autre côté du miroir,
le guetteur sait la dernière heure.
Il est minuit moins deux sous l'œil de Dieu.

Dimanche16 Mars 2003

Nebo :


Demain mille espoirs se dissolvent,
de ces rêves paisibles qui font tourner le monde.
Surgiront du charnier l'Être et la bête,
l’eau matinale sur mon visage le clame,
chaque rayon de lumière l'atteste.

Eric :

L'estomac gargouille.
Est-ce donc le ver de la faim ?
Mes lèvres sont sèches.

Lundi 17 Mars 2003

Nebo :


Le Mal-Être surgit à l'aube,
il a ses raisons
dévastatrices pour apprendre.

Eric :

A travers l'océan des larmes,
mes yeux cherchent
le reste de mon corps.

Mardi 18 Mars 2003

Nebo :


Loin de ma Patrie éteinte,
je suis en exil.
Ma plainte consumerait un astre.

Eric :

Ma tête passée au rouleau,
sous la vague,
finira de sécher sur le sable.

Mercredi 19 Mars 2003

Nebo:


La toilette sobre matinale
dévoile la voie oblique.
L'écriture clame et nettoie.

Eric :

Dehors, le soleil
peut être touché
du doigt.


(À Suivre...)

 

18:45 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook