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28/04/2010

01-Neil Young & Crazy Horse: "Fuckin' up" (Bootleg, 25 juin 1996, Stockholm) , à propos de "Year of the Horse, de Jim Jarmusch (1997)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

D’abord, il y a ce fantastique fondu enchaîné qu’opère Jim Jarmusch entre deux versions de « Like a hurricane », distantes de 20 ans.
Le message est simple : en dehors des cheveux qui ont raccourci et des corps qui ont grossi, l’intensité est la même, le son est plus puissant, et, miracle, l’énergie est toujours au rendez-vous !
Dés le début, le générique met les choses au clair :
ce film est « fièrement » filmé en super 8, et il est fortement recommandé de « monter le son » ! Alors l’image est granuleuse et la bande son craque, comme un vieux vinyle, mais on se dit bien vite que c’est toujours ainsi que les concerts devraient être filmés, parce que le rock digne de ce nom est une chose rare et précieuse, pas un simple objet de consommation, et que Jarmusch, tel un explorateur ayant découvert l’Eldorado, nous ramène quelques pépites dérobées, des images volées, et des sons oubliés.

Faut-il rappeler les titres de gloire de Big Jim, du rustique « Down by law » à l’élégante épure de « Ghost dog », en passant évidemment par ce « Dead man » qui marqua sa rencontre avec Neil Young, celui-ci signant la musique du film qui allait offrir son dernier rôle à un Robert Mitchum impérial ?
Alors, oubliez tous vos préjugés sur Jarmusch (« le plus européen des cinéastes américains ») et Neil Young (« le plus américain des chanteurs canadiens ») : ici il s’agit d’un groupe de rock filmé par un fan.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les cinq premières minutes du film : après un simulacre d’interview, les choses sérieuses commencent avec une version hallucinée de « Fuckin’ up », où le vieux Neil, évoluant en bermuda grunge, est enfoncé sur son aile droite par son guitariste rythmique, Frank Sampedro, qui, véritablement déchaîné, lance à plusieurs reprises un majeur bien tendu au public , histoire d’illustrer clairement le propos de la chanson ! Tout le reste est à l’avenant, alternant images d’archives et concerts récents, dans un jeu de ping pong incessant entre le passé et le présent, sorte d’éternel retour électrique et ludique.

Décidément, ce n’est pas l’âge qui compte, mais la rage qui nous dévore encore. Et voir des cinquantenaires faire les cons dans une station service après avoir traité Jarmusch (40 ans passés) de gamin est tout à fait réjouissant.

It’s better to burn out than to fade away...

Plus que jamais, oui.

 

podcast

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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