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01/07/2014

Monarchiste et Anarchiste...

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On nous arrachait au singularisme païen, pour nous préparer aux fructueux échanges universels

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« A notre insu, lentement, courageusement, opiniâtrement, on nous arrachait au singularisme païen, pour nous préparer aux fructueux échanges universels, c’est à dire, pour pouvoir un jour, tous unis et confondus, nous servir des mêmes barèmes, des mêmes machines et devenir de bons consommateurs inconditionnels, se contentant des mêmes H.L.M. ! »

Henri Vincenot, La billebaude

 

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Religion de Paix, d'Amour et de Tolérance... tout ça...

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Prières en pleine rue, à Paris... ça continue

 


Mais que fait la Police ? Ben rien !

 


Hypocrisie !

 


Voilà qui est dit, clamé, annoncé !

 


Un p'tit Kebab pour finir ? Bon appétit !

 

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La plupart des hommes choisissent de ne pas choisir

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« Car Gide fut très différent de l’image que beaucoup se faisaient de lui : il fut le contraire d’un esthète, l’écrivain le plus éloigné de "l’art pour l’art", un homme engagé à fond dans une certaine lutte, dans un certain combat, il n’a pas écrit une ligne qui n’ait prétendu servir la cause à laquelle il s’était donné.

Quelle cause ? Elle s’établissait sur deux plans : le plus apparent, le plus scandaleux aux yeux du monde, tendait non pas seulement à excuser, mais à légitimer, et même à recommander un certain amour. Ce ne fut pas le pire : Gide n’a convaincu que ceux qui l’étaient déjà. Je ne crois pas qu’il ait jamais existé de bossu par persuasion. Mais cet enseignement n’était que l’application à son cas particulier d’un parti infiniment plus grave qu’il avait pris, dès sa jeunesse, de rompre avec la loi morale sous son aspect chrétien, telle que les Eglises l’ont enseignée.

L’extrême importance qu’a prise Gide dans notre vie personnelle vient de ce choix en pleine lumière qu’il fit à un moment de sa vie, choix aussi spectaculaire, si j’ose dire, que le pari de Pascal. On ne saurait avoir parié contre le christianisme avec plus de sang-froid et de raisonnement que Gide, en dépit de ses prudences, de ses repentirs, de ses brèves reprises. Ce cas est plus rare qu’on ne pourrait croire. La plupart des hommes choisissent de ne pas choisir. Très peu osent décider que le mal est le bien et que le bien est le mal. Très peu osent, pour parler comme Bossuet : "renverser ce tribunal de la conscience qui condamnait tous les crimes." Ce qu’a accompli Gide avec une tranquillité, une sérénité, une joie à faire peur. »

Roger Nimier, Les épées

 

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Il s'agit de se relier à l'indépassable et non au "dépassé"

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« En premier lieu, le paganisme n'est pas un "retour au passé". Il ne consiste pas à en appeler "d'un passé contre un autre passé", contrairement à ce qu'a pu écrire avec légèreté Alain-Gérard Slama (Lire, avril 1980). Il ne manifeste pas le désir d'en revenir à un quelconque "paradis perdu" (thème plutôt judéo-chrétien), et moins encore, contrairement à ce qu'affirme gratuitement Catherine Chalier (Les nouveaux cahiers, été 1979), à une "origine pure".

A une époque où l'on ne cesse de parler d' "enracinement" et de "mémoire collective", le reproche de "passéisme" tombe d'ailleurs de lui-même. Tout homme naît d'abord comme héritier ; il n'y a pas d'identité des individus ou des peuples sans prise en compte par les intéressés de ce qui les a produits, de la source d'où ils proviennent. De même qu'il y avait hier spectacle grotesque à voir dénoncer les "idoles païennes" par des missionnaires chrétiens adorateurs de leurs propres gris-gris, il y a aujourd'hui quelque comique à voir dénoncer le "passé" (européen) par ceux qui ne cessent de vanter la continuité judéo-chrétienne et de nous renvoyer à l'exemple "toujours actuel" d'Abraham, Jacob, Isaac et autres Bédouins proto-historiques.

Il faut s'entendre d'autre par, sur ce que signifie le mot "passé". Nous refusons d'emblée la problématique judéo-chrétienne qui fait du passé, un point définitivement dépassé sur une ligne qui mènerait nécessairement l'humanité du jardin d'Eden aux temps messianiques. Nous ne croyons pas qu'il y ait un sens de l'histoire. Le passé est pour nous une dimension, une perspective, donnée dans toute actualité. Il n'y a d'évènements "passés" que pour autant qu'ils s'inscrivent comme tels dans le présent. La perspective ouverte par la représentation que nous nous faisons de ces évènements "transforme" notre présent exactement de la même façon que le sens que nous leur donnons en nous les re-représentant contribue à leur propre "transformation". Le "passé" participe donc nécessairement de cette caractéristique de la conscience humaine qu'est la temporalité, laquelle n'est ni la "quantité de temps" mesurable dont parle le langage courant (la temporalité est au contraire qualitative) ni la durée évoquée par Bergson, qui appartient à la nature non humaine – la temporalité, elle, n'appartient qu'à l'homme. La vie comme "souci" (Sorge) est ex-tensive de soi-même, comme le dit Heidegger. L'homme n'est que projet. Sa conscience elle-même est projet. Exister, c'est ex-sistere, se pro-jeter. C'est cette mobilité spécifique de l'ex-tensivité que Heidegger appelle l' "hitorial" (Geschehen) de l'existence humaine – un historial qui marque la "structure absolument propre de l'existence humaine qui, réalité transcendante et réalité révélante, rend possible l'historicité d'un monde". L'historicité de l'homme tient au fait que, pour lui, "passé", "présent" et "futur" sont associés dans toute actualité, constituant trois dimensions qui se fécondent et se transforment mutuellement. Dans cette perspective, le reproche – typiquement judéo-chrétien – de "passéisme" est entièrement dépourvu de sens.

Il ne peut en effet y avoir de "passéisme" que dans une optique historique monolinéaire, dans une histoire où précisément, ce qui est "passé" ne peut plus revenir. Mais ce n'est pas dans cette optique que nous nous situons. Nous croyons à l'Eternel retour. En 1797, Hölderlin écrit à Hebel : "Il n'y a pas d'anéantissement, donc la jeunesse du monde doit renaître de notre décomposition". En fait, il ne s'agit pas de "retourner" au passé, mais de s'y rattacher – et aussi, par le fait même, dans une conception sphérique de l'histoire, de se relier à l'éternel, de le faire refluer, consonner la vie, de se défaire de la tyrannie du logos, de la terrible tyrannie de la Loi, pour se remettre à l'école du mythos et de la vie. Dans la Grèce antique observe Jean-Pierre Vernant, "l'effort de se tout rappeler a pour fonction première, non pas de construire le passé individuel d'un homme-qui-se-souvient, de construire son temps individuel, mais, au contraire, de lui permettre de s'échapper du temps" (entretien paru dans Le Nouvel Observateur, 5 mai 1980). Il s'agit, de la même façon, de se référer à la "mémoire" du paganisme, non d'une façon chronologique, pour en revenir à l' "antérieur", mais d'une façon mythologique, pour rechercher ce qui, au travers du temps, dépasse le temps et nous parle encore aujourd'hui. Il s'agit de se relier à l'indépassable et non au "dépassé".

Les termes de "début" et de "fin" n'ont plus alors le sens que leur donne la problématique judéo-chrétienne. Dans la perspective païenne, le passé est toujours avenir (à venir). Herkunft aber bleibet stets Zukunft, écrit Heidegger : "Ce qui est à l'origine demeure toujours un à-venir, demeure constamment sous l'emprise de ce qui est à venir."

Dans son Introduction à la métaphysique (Gallimard, 1967), Heidegger examine précisément la question du "passé". Un peuple, dit-il, ne peut triompher de l' "obscurcissement du monde" et de la décadence, qu'à la condition de vouloir en permanence un destin. Or, il "ne se fera un destin que si d'abord il crée en lui-même une résonance, une possibilité de résonance pour ce destin, et s'il comprend sa tradition d'une façon créatrice. Tout cela implique que ce peuple, en tant que peuple proventuel, s'ex-pose lui-même dans le domaine originaire où règne l'être, et par là y ex-pose la pro-venance de l'Occident, à partir du centre de son pro-venir futur". Il faut, en d'autres termes, "re-quérir le commencement de notre être-là spirituel en tant que proventuel, pour le transformer en un autre commencement". Et Heidegger ajoute : "Pour qu'un commencement se répète, il ne s'agit pas de se reporter en arrière jusqu'à lui comme quelque chose de passé, qui maintenant soit connu et qu'il n'y ait qu'à imiter, mais il faut que le commencement soit recommencé plus originairement, et cela avec tout ce qu'un véritable commencement comporte de déconcertant, d'obscur et de mal assuré." En effet, "le commencement est là. Il n'est pas derrière nous comme ce qui a été il y a longtemps, mais il se tient devant nous. Le commencement a fait irruption dans notre avenir. Il chasse au loin sa grandeur qu'il nous faut rejoindre".

Il n'y a donc pas retour, mais bien recours au paganisme. Ou, si l'on préfère, il n'y a pas retour au paganisme, mais retour du paganisme vers ce que Heidegger, dans cette page d'une importance lumineuse, appelle un "autre commencement". "On ne peut rien pour ou contre sa généalogie, et il vient toujours un moment où chacun doit comprendre sans reprendre, éclairer sans renier, pour choisir ensuite, seul, ce qui le rattache ou l'éloigne de ses origines", écrit Blandine Barret-Kriegel, qui, elle, s'affirme "judéo-chrétienne" (Le Matin, 10 septembre 1980). Elle ajoute : "Lorsque les entreprises des générations précédentes échouent, le mouvement naturel est de repartir en deçà de la bifurcation, de distendre la durée, d'élargir l'espace" (ibid.). C'est très exactement de cela qu'il s'agit : repartir "en deçà de la bifurcation" pour un autre commencement. Mais un tel projet apparaîtra sans doute comme "blasphématoire" aux yeux de beaucoup. En hébreu, le mot "commencement" a aussi le sens de "profanation" : commencer, nous aurons l'occasion de le voir, c'est rivaliser avec Dieu. C'est si vrai que le passage de la Genèse où il est dit qu'Enosh, fils de Seth, "fut le premier à invoquer le nom de Iahvé" (4, 26) est interprété dans la théologie du judaïsme comme signifiant, non le début du monothéisme, mais le début du paganisme ("Alors on commença. Ce verbe signifie profaner. On commença à donner aux hommes et aux statues le nom du Saint-Béni-Soit-Il et à appeler dieux les idoles", commentaire de Rachi sur Gen. 4, 26). Depuis Siméon Bar Yo'haï jusqu'à nos jours, la culture païenne n'a d'ailleurs cessé de faire l'objet de critiques et de mises en accusation. Ce seul fait, s'il en était besoin, suffirait à montrer combien un certain "passé" reste présent aux yeux mêmes de ceux qui le dénoncent. "Ce n'est pas un hasard, à écrit Gabriel Matzneff, si notre vingtième siècle, fanatique, haineux, doctrinaire, ne perd pas une occasion de donner une image calomniatrice et caricaturale des anciens Romains : d'instinct, il déteste ce qui lui est supérieur" (Le Monde, 26 avril 1980).

Aux XV ème et XVI ème siècles la Renaissance fut bel et bien une re-naissance. "Il s'agisssait, dira Renan, de voir l'Antiquité face à face." Ce ne fut pourtant pas un retour en arrière, une simple résurgence du "passé", mais au contraire le point de départ d'une nouvelle aventure de l'esprit, d'une nouvelle aventure de l'âme faustienne désormais triomphante parce qu'enfin éveillée à elle-même. Aujourd'hui, le "néo-paganisme" n'est pas non plus une régression. Il est au contraire le choix délibéré d'un avenir plus authentique, plus harmonieux, plus puissant – un choix qui projette dans le futur, pour des créations nouvelles, l'éternel dont nous pro-venons. »

Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ?

 

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Tous les maladifs aspirent au troupeau...

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« Tous les maladifs aspirent au troupeau. La quantité leur est compensatrice – du moins le croient-ils – de ce qui leur manque : s'ils sont plusieurs à souffrir d'eux-mêmes, il leur semble qu'ils souffrent moins. Ceux qui se réclament des valeurs judéo-chrétiennes prêtent parfois aux "puissants" les sentiments qu'ils auraient, qu'ils seraient tentés d'avoir s'ils étaient à leur place, sans voir que la vraie puissance est à elle-même sa propre fin, qu'elle ne vise, à condition d'être sereine, à aucune utilité – que "la volonté de volonté nie toute fin en soi et ne tolère aucune fin si ce n'est comme moyen, afin de se vaincre elle-même au jeu, délibérément, et d'organiser un espace pour ce jeu" (Martin Heidegger, "Essais et conférences", Gallimard 1980, p. 103). Dans le paganisme, le bonheur n'est jamais antagoniste de la puissance. Mais il n'est pas non plus antagoniste de l'équité. En condamnant l'exaltation de la faiblesse, le paganisme ne vise en aucune façon à justifier l'écrasement des faibles par les forts, ni à constituer l' "alibi idéologique" d'un quelconque désordre établi. Il prétend, tout au contraire, contribuer à former le cadre spirituel permettant à tout homme, quel que soit son rang, à supposer seulement qu'il en ait la volonté, de cultiver en lui ce qui le renforce, et non ce qui le défait. Il ne reproche pas au judéo-christianisme de défendre les faibles injustement opprimés. Il lui reproche d'exalter en eux leur faiblesse, d'y voir la marque de leur élection et leur titre de gloire ; il lui reproche de ne pas les aider à devenir forts. Il ne s'agit donc pas d'opposer les forts aux faibles – aujourd'hui, d'ailleurs, c'est le paganisme qui est faible, et le monothéisme judéo-chrétien qui est fort -, mais bel et bien d'opposer un système à devenir fort à un système à rester faible. Il s'agit aussi de faire du monde, non une vallée de larmes, non un théâtre d'ombres, non une scène où l'homme avec un bonheur inégal joue son salut, mais le champ naturel d'expansion de soi pour un homme capable, en s'affirmant autonome, de s'instituer lui-même comme son propre projet. »

Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ?

 

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L'enfant, sa beauté est d'être ce qu'il est totalement

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« Je te sais gré de m'avoir demandé de te parler de moi, et de me remettre ainsi en mémoire les heures passées.

Si je suis revenu en Grèce, c'est aussi que je voulais vivre moins loin des jeux de ma jeunesse.

Comme le travailleur répare ses forces dans le sommeil, mon être tourmenté aime à chercher refuge dans l'innocence du passé.

Céleste calme de l'enfance ! Que de fois je t'ai contemplé sans mot dire, amoureusement, cherchant à te saisir par la pensée ! Mais nous ne pouvons concevoir que le bien qui est du mal transformé ; l'enfance et l'innocence échappent à nos prises.

Quand j'étais encore un enfant tranquille, ne sachant rien de ce qui l'entoure, n'étais-je pas davantage que je ne suis maintenant, après toutes les épreuves du coeur, tant de recherches, tant de luttes ?

Oui, l'enfant reste une créature divine aussi longtemps qu'il n'entre pas dans les mimétismes de l'adulte.

Sa beauté est d'être ce qu'il est totalement.

La contrainte de la Loi et du Destin ne peut l'atteindre : il n'y a place en lui que pour la liberté.

En lui est la paix : il n'est pas encore en conflit avec lui-même. En lui est la richesse : son coeur ignore l'indigence de la vie. Et parce qu'il ne sait rien de la mort, il est immortel.

Mais cela, les hommes ne le souffrent point. Ils veulent que le Divin devienne comme l'un d'entre eux et reconnaisse leur existence ; avant même que la Nature ne songe à le chasser de son paradis, ils l'entraînent au-dehors par violence ou caresses, sur le sol maudit, afin qu'il travaille, comme eux, à la sueur de son front.

Toutefois, à condition qu'il ne soit point prématuré, le temps de l'éveil a sa beauté aussi.

Oui, ces jours sont sacrés, où notre coeur pour la première fois essaie ses ailes, où nous nous dressons dans la splendeur du monde avec ce feu prompt de la croissance en nous, comme la jeune plante quand elle s'ouvre au soleil du matin et s'éploie vers le ciel infini !

Quelles courses alors dans les montagnes et sur les rivages de la mer ! Que de fois je suis resté le coeur battant sur les hauteurs de Tina, suivant des yeux les faucons, les grues, les barques hardies qui disparaissaient à l'horizon ! "Toi aussi, pensais-je, tu partiras un jour", et j'étais comme un homme atteint de langueur qui se plonge dans un bain et répand sur son front l'écume fraîche des eaux.

Puis je rentrais chez moi en soupirant : "Si seulement l'âge d'apprendre était passé..."

Enfant naïf ! Il s'en faut de beaucoup !

Que l'homme, en sa jeunesse, puisse croire le but si proche, c'est la plus belle des illusions qu'ait imaginées la Nature pour venir au secours de notre faiblesse.

Couché parmi les fleurs, me réchauffant à la fragile lumière du printemps et considérant l'azur serein qui couronnait la terre, ou bien assis sous les ormes et les saules, au coeur de la montagne, après une fraîche pluie – quand les branches frissonnaient encore des atteintes du ciel et que les nuages dorés passaient au-dessus des bois ruisselants – ou encore quand l'astre du soir, esprit de paix, montait avec les antiques adolescents, les autres héros du ciel (et voyant en eux la vie continuer sa course dans l'Éther selon les simples lois éternelles, le calme du monde m'enveloppait de joie, si bien que je levais des yeux attentifs, sans comprendre ce qui m'arrivait)... alors, chaque fois, je demandais tout bas au Père céleste s'Il m'aimait et j'entendais Sa réponse bienheureuse, indubitable, dans mon coeur.

Ô Toi que j'appelais comme si Tu habitais au-delà des astres, que je nommais Créateur du ciel et de la terre, amicale idole de mon enfance, ne T'irrites point si je T'ai oublié ! Que ce monde n'est-il assez pauvre pour nous obliger à chercher un Dieu hors de lui !

Si la splendide Nature a un Père, le coeur de l'enfant ne sera-t-il pas Son coeur ? Ce qu'elle a de plus intérieur ne se confondra-t-il pas avec Lui ? Mais puis-je le posséder, ce centre, le connaître ?

Je crois voir ; puis je m'effraie à le pensée de n'avoir vu peut-être que moi-même. Je crois sentir l'Esprit du monde comme dans la mienne la chaude main d'un ami ; quand je me réveille, je doute si je n'ai pas serré que mes propres doigts. »

Friedrich Hölderlin, Hypérion

 

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Le langage est la maison de l'Être

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« Le langage est la maison de l'Être. Dans son abri, habite l'homme. Les penseurs et les poètes sont les gardiens de cet abri. »

Martin Heidegger, Lettre sur l'humanisme

 

« Seul un dieu peut encore nous sauver... et non mon prochain. »

« Car l'état du poète ne s'en tient pas à la visitation du dieu, il réside bien plutôt dans l'embrassement par le sacré. »

Martin Heidegger, Entretien dans le Journal Der Spiegel - 23 septembre 1966

 

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