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21/12/2017

D’innombrables femmes frigides et des hommes impuissants

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« Mais en ce moment je ne vois qu’une immense augmentation des troubles de la vie amoureuse : d’innombrables femmes frigides et des hommes impuissants.

Qu’on ne me reproche pas d’exagérer les constations que j’ai pu faire qui ne sont qu’une petite partie des suites de la guerre mondiale ; mais elles parlent un langage indiscutable. Ce que je viens d’écrire est un condensé d’expériences. Je ne fais pas de philosophie. Je ne constate que des faits.

Les perspectives sont donc mauvaises pour l’avenir de l’Europe. L’avenir appartient au peuple qui aura des femmes fécondes ; on voit déjà que la fécondité slave est en train de détruire l’organisation et la civilisation germanique après l’avoir assimilée complètement. La race de civilisation supérieure est vaincue par l’inférieure à cause de sa fécondité. Les Français, tout en emportant la victoire sur d’autres nations, vont succomber. La lutte des sexes est d’une importance plus grande que le combat des nations. Plus une nation est civilisée, plus cette lutte est acharnée. Elle détruit les couches supérieures de la nation, mais elle nuit à la nation tout entière par la régression des naissances.

Sommes-nous capables de lutter contre ces phénomènes ? Avons-nous un moyen de rendre à la femme la volonté d’avoir des enfants ? J’ai répondu négativement à cette question dès le début.

La femme ne se révolte pas seulement contre le devoir de la maternité, mais elle dévalorise les sentiments maternels qui, pendant de longues époques étaient considérés comme la fleur des sentiments humains. »

Wilhelm Stekel, La femme frigide

 

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Tous les moments de l’humanité

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« Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir qu’on était mieux fait pour un autre, cela ne doit pas désespérer, car ce malheur n’est point sans quelque remède. Nous atteignons par magie l’époque où nous ne nous sommes pas trouvés matériellement ; nous la saisissons par son art. Être cultivé, cela ne signifie pas autre chose que d’avoir le choix entre tous les moments de l’humanité et d’aller, à notre gré, de l’un à l’autre, comme un archipel, un navire heureux se promène d’île en île. Toute haute vie a ses évasions sereines. »

Abel Bonnard, Ce monde et moi

 

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20/12/2017

Vers les entrepôts de viande humaine

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« Nous ne pouvons pas empêcher que le siècle dans lequel nous vivons soit peuplé d'usines et de bureaux. Mais il nous appartient de mettre au-dessus de tout les conditions de vie que nous faisons aux hommes. Nous n'arrêterons pas le fleuve qui, chaque matin, coule vers les entrepôts de viande humaine. Mais nous pouvons le rendre moins morne. Nous pouvons surtout ne pas l'aggraver en ajoutant ou en laissant ajouter l'abrutissement collectif et la dépersonnalisation aux modes de vie que nous impose la production massive. »

Maurice Bardèche, Sparte et les sudistes

 

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Persister tenacement dans une activité inutile

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« La seule attitude digne d'un homme supérieur, c'est de persister tenacement dans une activité qu'il sait inutile, respecter une discipline qu'il sait stérile, et s'en tenir à des formes de pensée, philosophique, dont l'importance lui apparaît totalement nulle. »

Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquillité

 

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Des cloportes hantent ces ruines, on y trouve des végétations inconnues...

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« Nous nous plaignons chaque jour de l'immoralité et nous ne daignons pas nous apercevoir que nous avons détruit nous-mêmes ou laissé détruire toute une partie des bases de la morale, qu'on les détruit encore chaque jour devant nous. Les pousses que nous avons plantées à la place des grands chênes abattus sont rabougries et se dessèchent. Et nous nous plaignons d'avancer dans un désert. C'est que nous avons reconstruit les ponts, les usines, les villes que les bombes avaient écrasés, mais non les valeurs morales que la guerre idéologique avait détruites. Dans ce domaine nous sommes encore devant un champ de ruines. Des cloportes hantent ces ruines, on y trouve des végétations inconnues, on y rencontre des visiteurs étranges. Le vide moral que nous avons créé n'est pas moins menaçant pour notre avenir que le vide géographique que nous avons laissé s'installer au coeur de l'Europe, mais nous ne le voyons pas. »

Maurice Bardèche, Sparte et les sudistes

 

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19/12/2017

Des visions et des bruits de fantômes

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« La torture, que l'on croyait reléguée dans un pittoresque Moyen-Âge, redeviendra une réalité ; la pullulation de l'humanité dévalorisera l'homme. Des moyens de communication massifs au service d'intérêts plus ou moins camouflés déverseront sur le monde, avec des visions et des bruits de fantômes, un opium du peuple plus insidieux qu'aucune religion n'a jamais été accusée d'en répandre. Une fausse abondance, dissimulant la croissante érosion des ressources, dispensera des nourritures de plus en plus frelatées et des divertissements de plus en plus grégaires, panem et circenses de sociétés se croyant libres. La vitesse, annulant les distances, annulera aussi la différence entre les lieux, traînant partout les pèlerins du plaisir vers les mêmes sons et lumières factices, les mêmes monuments aussi menacés. »

Marguerite Yourcenar, Archives du Nord

 

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18/12/2017

Les symptômes du grand rien

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« Tu n’avais rien d’un bandit, tu craignais l’argent des autres : tu étais un bourgeois visité par la grâce et rechignant, ce qui prouve que la grâce était authentique. Oui un chrétien, apparemment un chrétien, au fond pas du tout un chrétien. Car enfin quelle différence y a-t-il entre un païen et un chrétien. Guère. Une mince différence sur l’interprétation de la Nature. Le païen croit à la nature telle qu’elle se montre; le chrétien croit à la nature, mais selon l’envers qu’il lui suppose. Il croit que c’est un symbole, une étoffe tachée de symboles. Au jour de la vie éternelle il retourne l’étoffe et il a la réalité du monde : Dieu. Donc le païen et le chrétien ont l’ancienne croyance, croient à la réalité du monde. Tu ne croyais pas à la réalité du monde. Tu croyais à mille petites choses, mais pas au monde. Ces mille petites choses étaient les symptômes du grand rien. Tu étais superstitieux. Doux et cruel refuge des enfants révoltés et fidèles jusqu’à la mort à leur révolte : tu te prosternais devant un timbre-poste, un gant, un revolver. Un arbre ne te disait rien, mais une allu­mette était chargée de puissance. »

Pierre Drieu la Rochelle, Adieu à Gonzague

 

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17/12/2017

L'illumination de la sentinelle

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« C'est en graissant ton fusil avec respect et pour le fusil et pour la graisse, c'est en comptant tes pas sur le chemin de ronde, c'est en saluant ton caporal et pour le salut que tu prépares en toi l'illumination de la sentinelle – c'est en poussant tes pièces d'échec dans le sérieux des conventions du jeu d'échec, c'est en rougissant de colère si ton adversaire triche avec la règle, que tu prépares en toi l'illumination du vainqueur d'échecs. C'est en sanglant tes bêtes, c'est en grognant contre la soif, c'est en maudissant les vents de sable, c'est en butant et en grelottant et en brûlant que – sous la condition que tu demeures fidèle non au pathétique des ailes qui n'est que fausse poésie à l'étage de la chenille, mais à ta fonction de chaque instant – tu peux prétendre à l'illumination du pèlerin qui sentira plus tard qu'il a fait le pas de miracle aux soudains battement de son cœur. »

Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle

 

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Le radium inépuisable

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« Les Sorbonnards sont férus des “sources”, ces regroupements saugrenus qui prétendent expliquer la création littéraire. Eh bien ! La bringue, la dèche, les dettes, le garni, les mauvaises fréquentations, les déménagements à la cloche de bois, les obsessions sexuelles, la drogue, le bordel, le pernod, la pédale, voilà quelques sources authentiques de la poésie, et, j'en suis bien fâché, de la poésie la plus grande, celle qui accède à l'inconnu, l'incantation, l'illumination du voyant, le radium inépuisable. »

Lucien Rebatet, Préface à l' "Anthologie de la poésie" de Christian de la Mazière

 

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Nous acceptons avec simplicité

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« En attendant la mort du siècle dans des supplices atroces, nous acceptons avec simplicité ce que nous donne encore la vie. »

Pierre Drieu la Rochelle, Histoires déplaisantes

 

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16/12/2017

Incarcéré à la Santé

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« Pour avoir défendu la mémoire de mon fils Philippe assassiné, j'ai été incarcéré à la Santé, à l'âge de soixante ans, dans une cellule de droit commun, avec mon ami et collaborateur Joseph Delest, le 13 juin 1927. […]

Nous étions logés dans une partie saine et aérée de la prison, mais auprès des assassins, de ceux qu'on appelle "les mains rouges”. […] Le matin nous avions, séparés de nous par deux séries de fenêtre et de grilles, dans une vision d'aquarium, les voleurs et les produits des rafles, sans linge ni cravate, sales comme des peignes […] Ils s'entretenaient de notre cas : “mon vieux çui qu'est là, c'est Daudet. C'est tout de même raide qu'il soit avec nous.
- Mais Voltaire aussi a été emprisonné, mon vieux…
- Mais on ne lui avait pas tué son gosse, comme à Daudet.
- Ça c'est vrai.

C'est gens-là ont plus d'âme que des jurés de Cour d'Assises ou que des conseillers à la Cour de Cassation. »

Léon Daudet, Paris Vécu

 

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15/12/2017

Kali Yuga

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« Selon la tradition cosmologique hindoue, nous approchons à présent de la fin du Kali Yuga (l'Age de Fer), qui est le dernier et le plus négatif des quatre cycles yugiques de l'évolution. Chaque yuga est comme la saison d'une année super-cosmique, encore plus grande que l'année cosmique de la succession des équinoxes. Lorsque la Terre arriva à son actuelle phase de manifestation et que le premier yuga commença (‘Satya’ Yuga, signifiant 'pureté’), l'humanité sortait à peine de son état originel d'innocence quasi-divine. Ce fut l'Age d'Or originel. Comme le temps s'écoulait, la planète tomba sous l'influence d'une spirale descendante négative, et la qualité de la vie dans chaque yuga successif s'éloigna de plus en plus de la connaissance de la vérité et de la Loi naturelle (en d'autres mots, la 'Réalité’). Dans le second yuga, le Treta Yuga (l'Age d'Argent), la conscience spirituelle diminua d'un quart et pendant le temps du Dvapara Yuga (l'Age du Cuivre) la négativité atteignit 50%.

Pendant le Kali Yuga la vibration est devenue très obscure et l'humanité travaille contre des conditions difficiles. Le sens de la justice a diminué jusqu'à un maigre quart de sa force originelle. Pendant notre histoire actuelle nous avons créé, et nous avons libéré tous les maux de la Boîte de Pandore. Il n'est pas étonnant que la race humaine connaisse une époque si difficile. Mais le moment du tournant est maintenant arrivé, et l'aube répand encore une fois sa lumière sur une planète confuse et ignorante. Le Vishnu Purana, l'un des plus anciens textes sacrés de l'Inde, dit à propos du Kali Yuga : "Les chefs qui régneront sur la Terre seront violents et s'empareront des biens de leurs sujets … Ceux qui sont paysans ou commerçants devront abandonner leur métier et vivront comme des serviteurs. Les chefs, par les impôts, voleront et déposséderont leurs sujets et mettront fin à la propriété privée. Les valeurs morales et le règne de la loi s'affaibliront de jour en jour jusqu'à ce que le monde soit complètement perverti et l'incroyance l'emportera parmi les hommes."

Il existe beaucoup d'autres allusions à la division du temps. Par exemple, dans la Bible, le rêve de Nabbuchanedzar (Daniel 2 : 31-45) fut celui d'une image brillante et terrible, avec une tête en or fin, un torse en argent, des hanches en cuivre, et des jambes en fer. Les pieds et les orteils étaient en fer mêlé à de l'argile. Cette image fut détruite par une pierre, faite par des mains non-humaines, qui réduisit les pieds en poussière, et les débris volèrent dans l'air. Bien que le prophète Daniel ait interprété les différents métaux comme les empires du monde qui succédèrent à Babylone, le rêve avait aussi une signification plus cosmique. Il représente les grands yugas. Les jambes de fer sont l'Age de Fer ou Kali Yuga, qui se termine à la fin de son cycle par la présente et instable civilisation, symbolisée par les pieds de fer et d'argile. Le prophète interpréta la pierre comme étant le véritable Royaume de Dieu qui remplacerait les autres civilisations, comme vrai et éternel Royaume. »

René Guénon, La Crise du Monde moderne

 

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Dormition...

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« Mise au tombeau de notre destinée ? En dépit d’apparences sinistres, mon intime conviction me conduit à rectifier aussitôt cette pensée. Tout ce que l’étude historique m’a appris, ce que je sais aussi des trésors d’énergie masqués, m’incitent à penser que l’Europe, en tant que communauté millénaire de peuples, de culture et de civilisation, n’est pas morte, bien qu’elle ait semblé se suicider. Blessée au coeur entre 1914 et 1945 par les dévastations d’une nouvelle guerre de Trente Ans, puis par sa soumission aux utopies et aux systèmes des vainqueurs, elle est entrée en dormition.

Bien des fois dans ses écrits, Jünger a fait allusion au destin comme à une évidence se passant d’explication, ainsi que d’autres évoquent Allah, Dieu, la Providence ou l’Histoire. (…)

Dans l’Iliade, Homère dit que les Dieux, eux-mêmes, sont soumis au Destin. L’épisode est conté au chant XXII lorsqu’il s’agit de trancher du sort d’Hector face au glaive d’Achille. Le Destin figure ici les forces mystérieuses qui s’imposent aux hommes et même aux dieux, sans que la raison humaine puisse les expliquer. Ce n’est pas la Providence des chrétiens, puisque celle-ci résulte d’un plan divin qui se veut intelligible, au moins pour l’Eglise. C’est en revanche, un autre nom pour la fatalité. Pour répondre à cette dernière, les stoïciens et, de façon différente Nietzsche, parlent d’amor fati, l’amour du destin, l’approbation de ce qui est, parce qu’on a pas le choix, rien d’autre en dehors du réel. Approbation contestée par toute une part de la tradition Européenne qui, depuis l’Iliade, a magnifié le refus de la fatalité. Citons le fragment du chant XXII qui suit la décision des Dieux. Poursuivi par Achille, Hector se sent soudain abandonné : "Hélas, point de doute, les Dieux m’appellent à la mort. Et voici maintenant le Destin qui me tient. Eh bien non, je n’entends pas mourir sans lutte ni gloire. Il dit et il tire le glaive aigu pendu à son flanc, le glaive grand et fort ; puis, se ramassant, il prend son élan tel l’aigle de haut vol qui s’en va vers la plaine. Tel s’élance Hector."

L’essentiel est dit. Hector est l’incarnation du courage tragique, d’une insurrection contre l’arrêt du Destin qu’il sait pourtant inexorable. Tout est perdu mais au moins peut-il combattre et mourir en beauté.

(…) Et le lecteur méditatif songera que la tentation est forte, pour l’Européen lucide de se réfugier dans la posture de l’anarque. Ayant été privé de son rôle d’acteur historique, il s’est replié sur la position du spectateur froid et distancié. L’allégorie est limpide. L’immense catastrophe des deux guerres mondiales a rejeté les Européens hors de l’histoire pour plusieurs générations. Les excès de la brutalité les ont brisés pour longtemps. Comme les Achéens après la guerre de Troie, un certain nihilisme de la volonté, grandeur et malédiction des Européens, les a fait entrer en dormition. A la façon d’Ulysse, il leur faudra longtemps naviguer, souffrir et beaucoup apprendre avant de reconquérir leur patrie perdue, celle de leur âme et de leur tradition. »

Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen

 

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14/12/2017

L’Europe déboussolée de l’après guerre

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« Après 1945, les Européens ont cessé d’être eux-mêmes et sont comme entrés en dormition. Les horreurs des guerres passées, dont ils n’étaient pas seuls responsables, furent ressenties comme une condamnation de leur civilisation, d’autant que les vainqueurs s’ingénièrent à les en convaincre. Sans en avoir toujours conscience, les Européens ont vécu longtemps sous l’ombre portée des puissances victorieuses, se partageant entre soviétophiles et américanophiles.

Peu avant de mettre en œuvre son projet et d’en mourir, le colonel Claus von Stauffenberg, organisateur de l’attentat contre Hitler du 20 juillet 1944, avait consigné par écrit les espérances des conjurés :

"Nous voulons un ordre nouveau qui garantisse le droit et la justice, dans lequel l’état s’appuie sur chacun ; mais nous rejetons la mensongère notion d’égalité et nous nous inclinons devant la hiérarchie naturelle. Nous voulons un peuple qui, enraciné dans la terre de sa patrie, , demeure proche des forces de la nature, un peuple qui, libre et fier, dominant les bas instincts de l’envie et de la jalousie, trouve son bonheur et sa satisfaction dans le cadre établi de son activité. Nous voulons des dirigeants qui, provenant de toutes les couches de la société, et liés aux forces divines, s’imposent par leur sens moral, leur discipline, et leur esprit de sacrifice."

La philosophie nationale conservatrice de ce programme de la résistance Allemande était aux antipodes de ce que les vainqueurs imposeront à l’Europe déboussolée de l’après guerre : l’anti fascisme et le matérialisme bureaucratique pour les uns, la religion du marché et la version Américaine des droits de l’homme pour les autres. »

Dominique Venner, Le siècle de 1914

 

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"Comme ça la barre !"

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« Le cargo grec "Île de Naxos", capitaine Notaras, naviguant de Colombo à Marseille par le canal de Suez avec un chargement de bois précieux, et ayant franchi le dixième parallèle à mi-chemin entre Ceylan et Socotra, rencontra sur sa route un premier naufragé qui sembla retrouver la vie à l’approche du navire, levant faiblement le bras au dessus de l’eau en signe d’appel. La mer était plate, le vent nul. Le capitaine fit stopper le navire et donna l’ordre de mettre un canot à la mer. C’est alors que l’officier de quart, examinant le malheureux à la jumelle, repéra soudain tout autour du survivant de très nombreux cadavres flottant juste au-dessous de la surface de l’eau. Le capitaine saisit à son tour ses jumelles et découvrit droit devant lui, presqu’à perte de vue sur la mer, un océan de corps flottant ou à peine immergés selon qu’ils vivaient ou non. "Les hommes du Gange !" dit-il. Il rappela le canot qu’on débordait déjà des portemanteaux et fit remettre en route, arrière lente, tandis que l’homme voyant le navire s’éloigner, fermait les yeux sans un cri et se laissait couler. "Capitaine !" dit l’officier du quart, "allez-vous les abandonner ?" C’était un tout jeune homme, pâle d’émotion, au bord des larmes. "Vous connaissez les ordres", répondit le capitaine Notaras, "ils sont formels. Et si j’embarque tous ces gens là, qu’est-ce que nous en ferons, je vous le demande ? Moi je transporte du bois, c’est tout. Je ne suis pas chargé de favoriser l’envahissement de l’Europe." Cette fois le petit officier pleurait franchement : "vous les condamnez à mort, capitaine ! Vous n’en avez pas le droit !" "Ah ! Vous croyez !" dit le capitaine, "eh bien vous vous trompez !" Et plaçant le levier du chadburn sur "en avant toute" il ajouta dans le téléphone-machine : "donnez moi le maximum de tours, s’il vous plait !" Au timonier, il jeta un ordre : "comme ça, la barre, et si tu modifies ta route d’un seul demi-degré, je te flanque aux fers pour mutinerie en haute mer !"
"Comme ça la barre !" cela voulait dire : droit devant. Et droit devant, sous la proue du navire lancé à pleine vitesse, commençait le champ marin de fleurs noires aux pétales blancs, morts et vivants balancés par la houle comme une cressonnière humaine. A vingt-cinq nœuds, le cargo grec "Île de Naxos", par la volonté de son capitaine et la passivité coupable de son équipage, perpétra en cinq minutes un milliers d’assassinats. Hormis les actes de guerre, ce fut probablement le plus grand crime de l’histoire du monde jamais commis par un seul homme. Un crime que le capitaine Notaras considérait justement, à tort ou à raison, comme un acte de guerre, probablement commandé par le nom qu’il portait et le souvenir qui s’y rattachait. »

Jean Raspail, Le camp des saints

 

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Peur des mots...

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13/12/2017

Un objet tout à fait étrange

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« Il se servit un large verre pour la soif et un autre pour le goût, conscient du superflu et s’en pourléchant avec un rien d’ostentation. Il coupa le jambon en tranches minces qu’il aligna joliment dans un plat d’étain, arrangea quelques olives, posa le fromage sur une feuille de vigne, les fruits dans un grand panier plat, puis il s’assit devant son souper et sourit, heureux. Il aimait. Comme tout amant comblé, il se retrouvait seul avec celle qu’il aimait. Ce soir-là, ce n’était pas une femme, ni même un être vivant, mais une sorte de projection de lui-même fait d’images innombrables auxquelles il s’identifiait. La fourchette d’argent par exemple, aux dents usées, avec les initiales presque effacées d’une aïeule maternelle, un objet tout à fait étrange si l’on songe que l’Occident l’inventa par souci de dignité alors que le tiers des hommes plongent encore leurs mains dans ce qu’ils mangent. »

Jean Raspail, Le camp des saints

 

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Une sorte d’éternité différente

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« Les signes s’accumulaient, sans que nous en percevions, tout au nord du pays, loin de la capitale et de ses clochers dorés, les exactes conséquences.

Nous comprenions vaguement comment, sans savoir réellement pourquoi. Tout allait vite, avec des modifications tangibles dans notre vie de tous les jours, mais rien n’était net. Tout changeait dans le flou, comme si une sorte de guimauve envahissante, poisseuse et tenace, transfusée dans les artères vivantes du pays, gelait les cœurs et les âmes, et aussi les rouages de l’État, les activités de la nation, pétrifiant jusqu’au corps profond de la population. Dans quel but ? On pouvait compter sur les doigts des deux mains ceux qui en étaient à peu près conscients dans notre petite ville, à Saint-Basile, chef-lieu du Septentrion. Tout juste comprenions nous que s’avançait rapidement, de façon informe et inexorable, une sorte d’éternité différente. Rien ne ressemblerait plus à hier, rien ne changerait plus jamais, une fois les choses accomplies. Je crois que je tiens le mot clef: cette annonce d’une éternité engendrait chez aucun d’entre nous, non pas tellement la peur, diffuse, impalpable, mais la paralysie. »

Jean Raspail, Septentrion

 

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Quand ils crèveront de faim...

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12/12/2017

Exclusion, élimination immédiate et sans passe-droit de tous les gens supérieurs

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« Être comme il faut.

Règle sans exception. Les hommes dont il ne faut pas ne peuvent jamais être comme il faut. Par conséquent, exclusion, élimination immédiate et sans passe-droit de tous les gens supérieurs. Un homme comme il faut doit être, avant tout, un homme comme tout le monde. Plus on est semblable à tout le monde, plus on est comme il faut. C'est le sacre de la multitude.

Etre habillé comme il faut, parler comme il faut, manger comme il faut, marcher comme il faut, vivre comme il faut, j'ai entendu cela toute ma vie.

Je demande qu’on se rappelle ce que j’ai dit en commençant cette exégèse, à savoir que le Bourgeois profère à son insu, continuellement et sous forme de Lieux Communs, des affirmations très redoutables dont la portée lui est inconnue et qui le feraient crever de peur, s’il pouvait s’entendre lui-même.

Ainsi le Lieu Commun qui nous occupe en ce moment exprime, avec une énergie singulière, le mandement évangélique de l’Unité absolue : "Sint unum sicut et nos". La Parole substantielle étant vraie dans tous les sens, il est certain que le Bourgeois accomplit à sa façon la Volonté qu’il ignore en exigeant que le bétail humain soit un immense et uniforme troupeau d’imbéciles — pour l’immolation piaculaire… un certain jour. »

Léon Bloy, Exégèse des Lieux Communs

 

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"Continuez sans moi"

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« Les sociétés n'aiment pas les ermites. Elles ne leur pardonnent pas de fuir. Elles réprouvent la désinvolture du solitaire qui jette son "continuez sans moi" à la face des autres. Se retirer c'est prendre congé de ses semblables. L'ermite nie la vocation de la civilisation, en constitue la critique vivante. »

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie

 

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C'est encore trop cher

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11/12/2017

Des milliers de bras levés qui se balançaient comme une forêt de noirs serpents

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« Dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, à la première minute du jour de la Résurrection, il se fit un grand bruit sur la Côte, quelque part entre Nice et Saint-Tropez. Quatre-vingt-dix-neuf étraves de navires s'enfoncèrent sur les plages et dans les rochers tandis que l'enfant-monstre, s'éveillant, délivra son cri de victoire. Pendant toute la journée et toute la première partie de la nuit qui suivit, rien ne bougea à bord des bateaux, hormis des milliers de bras levés qui se balançaient comme une forêt de noirs serpents, les morts jetés à l'eau que les vagues menaient jusqu'à terre, et toutes ces bouches qui psalmodiaient presqu'en silence une mélopée sans fin que le vent portait au rivage… »

Jean Raspail, Le Camp des Saints

 

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Dans un temps où l’honneur est puni

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« Tant de choses ne valent pas d’être dites. Et tant de gens ne valent pas que les autres choses leur soient dites. Cela fait beaucoup de silence. Je n’ai rien à faire dans un temps où l’honneur est puni, - où la générosité est punie, - où la charité est punie, - où tout ce qui est grand est rabaissé et moqué, - où partout, au premier rang, j’aperçois le rebut, - où partout le triomphe du plus bête et du plus abject est assuré. »

Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago

 

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Enfoncer une porte dans le mur du monde qui nous encerclait

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« Ce que nous voulions, nous ne le savions pas et ce que nous savions nous ne le voulions pas. Guerre et aventure, sédition et destruction et dans tous les recoins de nos coeurs une pression inconnue, torturante qui nous poussait sans relâche ! Enfoncer une porte dans le mur du monde qui nous encerclait, marcher sur des champs de feu, passer par dessus des ruines et des cendres qu'un souffle emporte au loin, dévaler à travers des bois broussailleux et des landes balayées par les vents, nous creuser à coups de dents un chemin victorieux vers l'est, vers ce pays, blanc et brûlant, sombre et froid qui s'allongeait entre nous et l'Asie- tout cela le voulions-nous ? Je ne sais si nous le voulions ; nous le faisions, et le "pourquoi" se perdait dans l'ombre de luttes sans trêve. »

Ernst von Salomon, Les Réprouvés

 

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