22/04/2020
Parler d'amour et de paix...
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Les langues se croisaient comme se croisent les vols des hirondelles
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« Etais-je vieillissant, victime d’une sorte d’andropause ? Cela aurait pu se soutenir, et je décidai pour en avoir le cœur net de passer mes soirées sur Youporn, devenu au fil des ans un site porno de référence. Le résultat fut, d’entrée de jeu, extrêmement rassurant. Youporn répondait aux fantasmes des hommes normaux, répartis à la surface de la planète, et j’étais, cela se confirma dès les premières minutes, un homme d’une normalité absolue. Ce n’était après tout pas évident, j’avais consacré une grande partie de ma vie à l’étude d’un auteur souvent considéré comme une sorte de décadent, dont la sexualité n’était de ce fait pas un sujet très clair. Eh bien, je sortis tout à fait rasséréné de l’épreuve. Ces vidéos tantôt magnifiques (tournées avec une équipe de Los Angeles, il y avait une équipe, un éclairagiste, des machinistes et des cadreurs), tantôt minables mais vintage (les amateurs allemands) reposaient sur quelques scénarios identiques et agréables. Dans l’un des plus répandus, un homme (jeune ? vieux ? les deux versions existaient) laissait sottement dormir son pénis au fond d’un caleçon ou d’un short. Deux jeunes femmes de race variable s’avisaient de cette incongruité, et n’avaient dès lors de cesse de libérer l’organe de son abri temporaire. Elles lui prodiguaient pour l’enivrer les plus affolantes agaceries, le tout étant perpétré dans un esprit d’amitié et de complicité féminines. Le pénis passait d’une bouche à l’autre, les langues se croisaient comme se croisent les vols des hirondelles, légèrement inquiètes, dans le ciel sombre du Sud de la Seine-et-Marne, alors qu’elles s’apprêtent à quitter l’Europe pour leur pèlerinage d’hiver. L’homme, anéanti par cette assomption, ne prononçait que de faibles paroles ; épouvantablement faibles chez les Français ("Oh putain !", "Oh putain je jouis !", voilà à peu près ce qu’on pouvait attendre d’un peuple régicide), plus belles et plus intenses chez les Américains ("Oh my God !", "Oh Jesus Christ !"), témoins exigeants, chez qui elles semblaient une injonction à ne pas négliger les dons de Dieu (les fellations, le poulet rôti), quoi qu’il en soit je bandais, moi aussi, derrière mon écran iMac 27 pouces, tout allait donc pour le mieux. »
Michel Houellebecq, Soumission
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Taisez-vous, malheureux, et n'affirmez pas le contraire...
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21/04/2020
Coronavirus : "Des milliers d'entrepreneurs seront sacrifiés à notre affolement devant ce retour de la mort"
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Robert Redeker
Philosophe, auteur notamment de L'école fantôme (Descléee de Brouwer, 2016) et L’Eclipse de la mort (éditions Desclée de Brouwer, 2017).
Robert Redeker estime que nous avons choisi l'irrationalité économique par peur excessive de la mort, dont nous pensions nous être débarrassés.
L’aspect le plus frappant du moment historique que nous traversons tient dans le sacrifice de l’économie. Extrémisme sanitariste, la politique du confinement généralisé – outre qu’elle place 68 millions de Français dans une sorte de garde à vue à domicile, accompagnée d’une assignation à résidence, infantilisés sous une sorte de loi des suspects, et tenus pour des délinquants potentiels – est appelée à engendrer des conséquences économiques dramatiques. Tout le monde les décrit, personne n’en énonce le sens.
Le sacrifice économique
On allait le répétant, en le regrettant parfois, en s’en félicitant souvent, sur tous les tréteaux : l’économie - le profit, la concurrence, la rentabilité, la finance, les premiers de cordée, les start-ups – est l’alpha et l’oméga des sociétés contemporaines, vouées, à des degrés divers, au néolibéralisme. L’on se rendait compte que ses impératifs guidaient les décisions des dirigeants politiques. L’on voyait la politique plier le genou devant l’économie, servant les intérêts de la bourse et de la finance. L’on apercevait les politiciens cherchant l’adoubement des marchés. L’on poussait le raisonnement jusqu’à regarder les gouvernements comme des chambres d’enregistrement plus ou moins discrètes des volontés et intérêts, du désir de puissance, des entreprises multinationales, de la banque et de la finance. L’on disait la planète inféodée à une seule idéologie : l’économisme. Mammon était Dieu, Wall Street son prophète, et les chefs d’Etats ses pontifes. Et l’on n’avait pas tort ! Mieux : et l’on était dans le vrai ! L’on supposait cette constellation éternelle. Comme l’on imaginait au milieu des années 1980 encore, éternelle l’URSS.
Ce confinement planétaire est d’un point de vue économique, irrationnel. Il marque le triomphe de la déraison économique
L’imagination qui se prenait pour le savoir historique était, suivant sa nature, selon les mots mêmes de Pascal, "maîtresse d’erreur et de fausseté". Arriva un virus, une protéine enveloppée de lipide, un infiniment petit, et voici qu’aux risques d’un effondrement généralisé, des pans entiers de l’économie se lézardent à cause du confinement décrété pour nous protéger contre cet ennemi lilliputien. Et voici que la dette publique, ce péché absolu d’hier matin, explose ! Et voici que l’on voue au dépôt de bilan la plupart des cafés et des restaurants, qui sont ce que notre pays a de plus précieux. Oh oui, l’admirable André Daguin, mousquetaire au service de notre art de vivre, a bien fait de mourir quelques semaines avant cette débâcle ! Et voici que les avionneurs à leur tour sont condamnés à réduire leur voilure.
Une violente récession résulte de ce confinement : les faillites d’entreprises, le chômage de masse, la paupérisation, menacent de se développer, sans que l’on puisse en cerner à l’avance les conséquences politiques. Il n’est pas impossible qu’en réponse à cette dépression économique, causée par le gel volontaire des activités économiques, des émeutes de désespoir, répliques de celles que connut la France au moment de la révolte des gilets jaunes, enflamment l’Europe l’hiver prochain. Le confinement est la mise de toute l’économie planétaire sur la touche "stand-by". Comme réponse au Covid-19, cette épidémie mondiale, ce confinement planétaire est d’un point de vue économique, irrationnel. Il marque le triomphe de la déraison économique.
Retour de la mort
Cette déraison plonge sa justification dans notre désaccoutumance à la mort. Eclipsée de nos sociétés, qui sont celles, comme l’a vu Paul Yonnet, du "recul de la mort", reléguée dans ses marges, refoulée, son retour sur la scène publique constitue le plus violent des chocs. Hier encore, nous vivions dans l’euphorie de l’éternité procurée par la consommation, dans le présentisme qu’elle génère, la vue des morts n’étant réservée qu’à quelques professions. La combinaison de l’effacement des grands récits, métaphysiques, religieux, ou politiques, et l’expansion de l’euphorie consumériste renforcée par l’optimisme digital, dans laquelle nous trouvions un semblant de bonheur, "les jours heureux" évoqués par Emmanuel Macron, fonctionnait en réalité à la façon de la censure dans la théorie freudienne de l’inconscient. Elle était censure collective.
Censure de la souffrance, de la maladie, et de la mort – nos fidèles compagnes depuis les origines. Le résultat de ce refoulement claque : nous sommes incapables de donner un sens à la mort, nous voici égarés à la folie par notre désarroi devant son retour. Le covid-19 oblige à un retour du refoulé. Nous répondons par une pathologie psycho-économico-sociale à la pathologie biologique du virus. La mise entre parenthèses de la liberté et les destructions imposées à l’économie signent la pathologie de ce retour du refoulé.
Politique de la terre brûlée, rien n’assure que cet holocauste soit propre à faciliter le retour des "jours heureux"
On ne peut en rendre compte qu’en recourant à la théorie religieuse du sacrifice. La prospérité économique est sacrifiée pour conjurer la mort. Des milliers de petits et moyens entrepreneurs seront sacrifiés à notre affolement devant ce retour de la mort. Les petits cafés et restaurants mourront, Starbucks prendra leur place. Le confinement mortel pour l’économie est comparable à un autel offert au sacrifice. Ici comparaison est raison. Nous répliquons par la mort économique à ce déroutant retour de la mort, échangeant la mort socio-économique contre la mort biologique, espérant échapper à la seconde en réussissant la première.
La plupart des sociétés ont sacrifié des animaux, qui étaient souvent d’une grande valeur pour elles, parfois même des hommes, à leurs dieux improbables, tantôt pour attirer la pluie, tantôt pour éloigner (déjà) une épidémie, ou pour obtenir la fécondité des récoltes et des femmes, si ce n’est la victoire à la guerre, quand la nôtre, dans un geste analogue, sacrifie une partie importante de son économie. Nous offrons notre prospérité économique en sacrifice à des divinités siégeant dans notre inconscient collectif, pour qu’elles nous épargnent la mort. Pour qu’elles éloignent la mort de nos yeux.
Il faut comprendre ce coma artificiel de l’économie causé par le confinement comme une destruction sacrificielle. Ce n’est pas pour attirer la pluie que nous acceptons ce sacrifice, mais pour ne pas voir la mort et conjurer toutes les questions qu’elle nous pose. Quand le tragique nous rappelle à son souvenir, nous place sous les yeux la réalité de la condition humaine, le sacrifice archaïque, de type religieux, revient avec lui.
Réponse-réflexe, réponse de panique collective, politique de la terre brûlée, rien n’assure que cet holocauste soit propre à faciliter le retour des "jours heureux".
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SOURCE : Marianne
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Modernité au Moyen-Orient...
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Des moyens...
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Le Blues du Confinement...
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Professeur Didier Raoult : La leçon des épidémies courtes
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20/04/2020
Faire le point...
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Texte trouvé sur Fesse de Bouc...
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On raconte beaucoup de bêtises sur la crise du coronavirus. J’ai voulu, par cette modeste enquête plus ou moins journalistique, vous permettre de faire le point sur ce qu’on sait, de sources presque sûres.
Ainsi, d’après moult observateurs cités par de nombreux médias, le SARS-CoV-2 a donc été créé dans le laboratoire P4 de Wuhan en Chine dans le cadre d’un programme de guerre bactériologique mené par les méphistophéliques chinois.
Dans le même temps, il serait 100 % bio, naturel et se serait échappé du même laboratoire par inadvertance pendant qu’un laborantin volontaire mais gauche essayait de créer un vaccin contre le SIDA en étripant une chauve-souris. Un prix Nobel est de cet avis. D’autres sources bien informées confirment qu’il est encore le résultat d’une réaction en chaîne liée à la raréfaction des habitats naturels : une chauve-souris confinée sur sa dernière branche aurait pissé sur un fruit mangé par une fourmi elle-même ingérée par un pangolin passé un peu plus tard, hélas trop peu de temps, dans un four à chaleur tournante, contaminant le patient zéro. Toutes les sources le confirment : ce patient zéro serait une femme et un homme atteint en septembre 2019, mais aussi en novembre et probablement en décembre aussi. Le virus proviendrait enfin des marchés d’animaux sauvages de Wuhan. Ou des marchés de fruits. Ou d'autre part, au sud de Wuhan.
La transparence des autorités chinoises nous permet de conclure qu’il y a eu 3300 morts en Chine, et probablement 50 000 aussi. Le profil des victimes est toujours le même : des hommes obèses, âgés, non-fumeur, de groupe sanguin A ou B, mais des jeunes femmes fumeuses minces de groupe 0 sont aussi touchées et aussi des gens de tous les âges, de toutes les conditions ; si l'on n’est pas obèse, ni vieux, ni de sexe masculin, si l'on n’a aucune comorbidité comme le diabète, le cancer, ou une maladie cardiovasculaire, on peut donc être rassuré et en même temps pas du tout.
Le SARS-Cov-2 est un sacré virus. Il survit dans l’air et ne survit pas en même temps. Il touche et ne touche pas les enfants et les ados. Les patients asymptomatiques représentent 30, 40 et 70 % de la population. Il se transmet par la salive, à 1 mètre, 2 mètres, 4 mètres de distance, et aussi par les selles, les pets, l’alimentation. Il touche les poumons, le système digestif, le sang, le système nerveux central, c’est une grosse grippe, un simple rhume, on en meurt beaucoup, mais pas tant que ça. Tout dépend et ne dépend pas de facteurs génétiques dont on ignore tout pour le moment.
Sur les remèdes, les spécialistes sont formels : un vaccin sera prêt dès septembre 2020 ou dans 12, 18 et 24 mois, à condition qu’un vaccin soit possible. En attendant, le traitement à base d’hydroxychloroquine fonctionne et ne fonctionne pas parfaitement, comme l’ont et ne l’ont pas montré les études du professeur Didier Raoult. De leur côté, les anticoagulants et les antibiotiques agissent et n’agissent pas très bien non plus. Les malades guéris développent des anticorps qui les protègent et ne les protègent pas d’un retour de flamme du virus considéré à la fois comme vaincu, en pleine croissance et imprévisible.
Heureusement, face à la crise, le gouvernement français a su réagir rationnellement. Il a d’abord combattu le virus a coup d’affichettes dans les aéroports. « Si vous avez de la fièvre, il faut rester chez vous », était-il écrit. Comme la ligne Maginot, cette stratégie à la française a très bien fonctionné pendant quelques heures. Le deuxième étage de la stratégie gouvernementale a enfoncé le clou. Ainsi, selon le gouvernement, les masques et les tests sont à la fois totalement inutiles, mais absolument essentiels aussi. Il faut rester confiné mais faire du footing et continuer à vivre et aller au théâtre même si les théâtres sont fermés, miser sur l’arrêt du brassage des populations et en même temps sur l’immunité collective. Le gouvernement a aussi rappelé que si les adultes sont incapables de mettre des masques tout seuls, des enfants de 5 ans y parviendront lors la rentrée scolaire le 11 mai prochain, ou quinze jours plus tard, ou trois mois plus tard. « C’est impossible et pas la mer à boire non plus », a fait savoir le gouvernement. Des centaines de millions de masques et de tests seront bientôt disponibles en France, dans quelques semaines, mois, années. Quant à la stratégie de dépistage préventif tous azimuts, l’isolement des malades et de leurs contacts, elle est aujourd’hui considérée comme inepte et capitale et sera ou ne sera pas développée dans les prochains jours ou mois.
Pour beaucoup d’observateurs, cette crise prendra fin dans quelques semaines, mois ou années, quand un vaccin sera trouvé, quand 70 % de la population sera contaminée et quand un événement imprévisible surviendra comme, par exemple, le beau temps. La majorité des experts s’accordent encore à penser que le monde ne sera plus jamais comme avant et parallèlement, qu’absolument rien ne va changer. Toutes les sources sont unanimes sur ce dernier point : la crise économique qui vient sera terrible et les plus faibles paieront le plus lourd tribut.
Voilà, j’ai dû un peu condenser ces infos diverses, toutes publiées à un moment ou un autre. J’espère que ça vous aidera à y voir un peu plus clair." C'est y pas plus clair ? Nicolas Delesalle en direct des studios. A vous Mulhouse !
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Chine : Que s'est-il vraiment passé ?
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19/04/2020
Pâque Orthodoxe : Christ est ressuscité... en vérité il est ressuscité !
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"Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,
et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain.
Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;
qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;
et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton;
car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu.
Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.
Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c'est ce que vous avez cru.
Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts?
S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité.
Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.
Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité.
Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,
et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.
Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.
Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts.
Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ..."
Sainte Bible, 1 Corinthiens 15 : 1-22
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17/04/2020
L'heure la plus sombre...
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Vendredi Saint Orthodoxe...
La Prière d’Olivier Clément, "Seigneur, je suis à la fois le larron qui blasphème et celui qui met sa confiance en Toi" :
« Seigneur, je suis à la fois le larron qui blasphème et celui qui met sa confiance en Toi. Unifie-moi, Jésus, dans cette confiance, qu'au moment de mes révoltes, de mes doutes, qu'au moment de ma mort, je T'appelle. Souviens-Toi de moi quand Tu seras dans ton Royaume, l'instant alors devient la porte de l'éternité, ta Mort juge mon jugement, la lumière de ton Cœur est mon paradis ».
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La France
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Créature...
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Des petits cons...
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Philippe de Villiers : « Comme Notre-Dame, la France se relèvera ! »
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GRAND ENTRETIEN -- Un an après l’incendie de Notre-Dame de Paris, l’ancien ministre revient sur cette nuit d’angoisse où la cathédrale faillit disparaître dans les flammes. Il y voit un symbole à l’heure où la France doit affronter une crise sanitaire et économique sans précédent.
Par Alexandre Devecchio
Un an après l’incendie de Notre-Dame de Paris, Philippe de Villiers se souvient de cette nuit d’angoisse où la cathédrale aurait pu disparaître dans les flammes, mais est restée debout. Il y voit un symbole alors que la France doit affronter une crise sanitaire et économique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
L’ancien ministre souligne que tout au long de son histoire, notre pays a su se relever des épreuves les plus tragiques. Cependant, pour que les conditions du sursaut soient réunies, il faut, selon lui, que les élites renoncent à l’idéologie de la « mondialisation heureuse » pour revenir aux fondamentaux de « l’ancien monde » qui, à ses yeux, garantissaient notre protection : la frontière, la souveraineté, le local et la famille.
Philippe de Villiers observe que l’ampleur et la brutalité de la crise bousculent la vision politique d’Emmanuel Macron, en particulier sur la question européenne. Il fustige cependant l’imprévoyance de l’exécutif et redoute beaucoup les conséquences du confinement prolongé sur l’économie concrète de la France.
LE FIGARO -- Il y a un an jour pour jour brûlait Notre-Dame de Paris. Quel souvenir gardez-vous de cette nuit ?
Philippe DE VILLIERS -- Le souvenir d’une nuit blanche. Une nuit d’effroi. Une nuit allégorique aussi. D’abord il y eut les flammes, le ciel assombri par les nuages de soufre, le silence sépulcral, -- un silence de cathédrale --, tout autour de cette arche de feu, immolée, sans défense ni secours. La foule des errants de la postmémoire, qui regardait, bouche ouverte, incrédule : « Notre-Dame brûle ! » Puis, brandies par des nacelles, comme des coquilles de noix face à la mer de feu, les lances sont arrivées, trop courtes, dérisoires. On aurait dit des seaux d’eau du Moyen Âge. La bataille semblait perdue d’avance. Les flammes grandissaient. On voyait de très loin, au-dessus des immeubles, une danse infernale sur le pont du grand vaisseau de haut bord. C’étaient les chênes de saint Louis qui se consumaient. La grande nef du monde pour la plèbe de Dieu allait s’effondrer. Il était minuit.
Au petit matin, on entend, qui vibre, l’invisible France des hautes nefs immémoriales, un grouillement d’âmes simples qui entonne un hymne à l’unité profonde de la symphonie millénaire, l’accord parfait du burin sur la pierre et du souffle de l’esprit. Notre Dame a sauvé Notre-Dame. La première dame de France nous a ainsi rappelés à nos racines, au mystère d’un peuple insouciant mais tourné vers les grands embarquements.
LE FIGARO -- Dans les jours suivants, cette catastrophe a déclenché une émotion nationale sans précédent. Comment l’expliquez-vous ?
Philippe DE VILLIERS -- Notre-Dame de Paris, c’est la France. Pour le peuple français, longtemps elle fut sa maison. Elle l’est encore un peu pour les chasseurs d’images désaffiliés qui n’ont plus les clefs pour comprendre. Notre peuple y a déployé les expressions les plus pures de son génie créateur. Au temps des croisades, quand la lumière commandait à la pierre, il a entassé dans cette arche de Noé, dans ce vaisseau renversé, nos forêts, nos jardins, nos soleils levants, mais aussi sculpté nos chimères et glissé dans les tuyaux d’orgue jusqu’à nos tempêtes intimes. C’était le nombre d’or d’un peuple croisé qui donne des ailes à la pierre. On ferait bien de relire Marcel Proust, qui écrivait dans Le Figaro du 16 août 1904 : « Nos cathédrales sont probablement la plus haute mais indiscutablement la plus originale expression du génie de la France. »
LE FIGARO -- Un an après, quelles leçons doit-on retenir de ce drame ?
Philippe DE VILLIERS -- Dans toutes les grandes épreuves, la France retourne à ses enfances, retourne à Notre-Dame du dernier recours. Le peuple vient supplier, prier la Couronne d’épine pour éloigner les fléaux, les épidémies.
Plus près de nous, je repense au président du Conseil, Paul Reynaud qui, le 19 mai 1940, quand le pays roule à l’abîme, se dirige à la tête de tout son gouvernement vers Notre-Dame puis qui, le 13 juin, dans une allocution radiodiffusée au pays, s’écrie : « S’il faut un miracle pour sauver la France, alors je crois au miracle ! »
Aujourd’hui, Notre-Dame gît, entrailles ouvertes, elle est vide, silencieuse. Une plaie béante. Jadis, les ouvriers s’y rendaient pour guérir. Avec le virus, ils font valoir leur droit de retrait Aujourd’hui, Notre-Dame gît, entrailles ouvertes, elle est vide, silencieuse. Une plaie béante. Jadis, les ouvriers s’y rendaient pour guérir. Avec le virus, ils font valoir leur droit de retrait pour ne pas y risquer d’attraper le virus. Les temps changent. Avec le « nouveau monde », nous vivons une rupture allégorique de civilisation et aussi un renversement symbolique de tous les paradigmes de la chrétienté millénaire. La piété populaire et les cierges de supplication entrent dans l’ère du virtuel. On assiste à la « messe en ligne ». Et Antigone, bien qu’elle ait signé une attestation dérogatoire pour sortir, n’aura pas le droit d’aller enterrer son frère.
LE FIGARO -- Pour vous, cette nuit était comme le symbole de notre pays et de sa capacité à toujours renaître comme le phénix ?
Philippe DE VILLIERS -- La France est retournée au Moyen Âge, la foi en moins. Il y avait la peste et la lèpre. Le coronavirus les vaut bien. Au Moyen Âge, on confinait les mal portants. Aujourd’hui, on confine les bien portants. Notre confinement est très inégalitaire : il y a les innocents qui sont menacés de prison s’ils sortent ; il y a les condamnés qu’on fait sortir de prison où ils étaient confinés. Et il y a ces cités insurgées que Sibeth Ndiaye veille à « ne pas stigmatiser ».
On parle des « féodalités ». Mais nous aussi, nous avons les nôtres, plus puissantes que les États. Elles ne paient pas la gabelle et nous préparent une transhumanité déshumanisée, ce sont les Gafa.
Quant au petit phénix, pour que la France sorte de ses braises ardentes, il faut refaire un peuple amoureux. Et donc avoir, pour cela, des historiens du feu sacré. Il y a, parmi eux, tant de médecins légistes ! Toutes les sociétés obéissent à la même loi: quand elles ont cessé de vivre de leur raison d’être, que l’idée qui les a fait naître leur est devenue étrangère, elles se démolissent de leurs propres mains.
LE FIGARO -- À quelles conditions la France peut-elle se relever du coronavirus ?
Philippe DE VILLIERS -- Elle peut se relever, à condition que nos élites méditent avec humilité la signification de l’épreuve que nous vivons. La défaite intellectuelle des mondialistes signale la fin du nouveau monde et le retour en force de l’ancien monde. Après la chute du mur de Berlin, on nous a expliqué que nous allions entrer dans une nouvelle ère, postmoderne, postnationale, postmorale, une ère de paix définitive. Ce nouveau monde nous débarrasserait des souverainetés et des États, puisqu’il serait posthistorique, postpolitique.
Ce serait la fin définitive des guerres, de l’histoire, des idées, des religions et l’avènement du marché comme seul régulateur des pulsions humaines et des tensions du monde. Les citoyens allaient se muer en consommateurs sur un marché planétaire de masse. Excitant, non ? Et puis le nouveau monde organiserait enfin le primat ricardien de l’économie sur la politique, portant ainsi l’idée pacifique d’une réallocation des ressources au niveau du « village global » et d’un monde d’ouverture multiculturelle. On pensait que les grandes organisations supranationales suffiraient à la supervision de ce nouveau monde qui tiendrait dans la main invisible du libéralisme les bonheurs et prospérités. Ainsi s’organisa la dérive sémantique: on ne parlait plus de gouvernement mais de gouvernance, de loi mais de régulation, de frontière mais d’espace, de peuple mais de société civile. Aujourd’hui, cette logomachie est en train de mourir du coronavirus.
LE FIGARO -- Comment en sommes-nous arrivés là ?
Philippe DE VILLIERS -- Il suffit d’observer les saltos arrière d’Emmanuel Macron, pour le comprendre. Il y a encore quelques semaines, il déclarait ne pas vouloir céder « au repli nationaliste » . Et lundi soir, il a entonné l’hymne à « l’indépendance ». C’est le grand retour à la souveraineté, derrière lui, à l’écran, on ne voyait plus le drapeau européen ! Quel chemin de Damas !
La souveraineté, c’est la compétence de la compétence. On est souverain ou on ne l’est pas. On ne peut pas l’être à moitié. Quand de Gaulle a accepté le traité de Rome, il a exigé que la nouvelle institution ménage les « intérêts vitaux des nations ».
Avec les traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Marrakech, nous avons aliéné notre souveraineté. La souveraineté se définit par le primat du politique. L’aliéner, c’est permettre à l’économie de s’organiser comme elle l’entend. Cette dernière va toujours là où vont ses intérêts. Nous avons donc vu se déployer un capitalisme débridé qui a choisi dans un premier temps l’aliénation américaine et désormais l’aliénation chinoise. Les gens qui ont prôné cette idéologie de la soi-disant division internationale du travail savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont laissé derrière eux une France en pièces détachées, un pays qui n’a plus d’industrie, et qui a favorisé une agriculture dégradée en un processus agrochimique suicidaire, un pays qui confie à la Chine le soin de produire pour elle ses médicaments. La mondialisation, dont Bruxelles n’a jamais été qu’un cheval de Troie, aura favorisé quatre crises mortelles, sanitaire, migratoire, économique, et bientôt financière.
LE FIGARO -- Qu’est-ce que cette épreuve nous apprend d’autre sur nous-mêmes ?
Philippe DE VILLIERS -- Le tragique est revenu dans nos vies. Quand le malheur est de retour, que rôdent la guerre (par exemple à la frontière gréco-turque) ou la mort de masse (avec la pandémie), on retrouve les protections régaliennes. Il y a encore quelques semaines, le nouveau monde continuait à désigner la frontière comme le mal absolu, mais on a bien été obligés d’inventer ce qu’on appelle le geste barrière. Or, qu’est-ce qu’un geste barrière? Une frontière, entre individus.
Et puis on a inventé les « clusters ». Qu’est-ce qu’un « cluster » ? Un foyer délimité par des contours. Puis on a inventé la « frontière pour tous » avec le confinement, dont l’étymologie signifie cum finis : avec des frontières. Ce fut d’abord, rappelons-le, un confinement à l’échelle de départements : le confinement du Haut-Rhin, le confinement du Morbihan. Les frontières départementales seraient donc le bien, les frontières nationales le mal ? C’est une curiosité épidémiologique pour les chercheurs de l’après-politiquement correct.
Hélas, on a toujours tort d’avoir raison trop tôt. Quand j’ai prononcé pour la première fois, en 2004, devant l’Académie des sciences morales et politiques, le mot « souverainisme », il y eut un haut-le-cœur. Dès 1994, lors de la campagne des élections européennes, je me souviens que, dans nos réunions publiques, Jimmy Goldsmith et moi avions cette formule qui faisait rire les salles : « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu’il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry. » C’était un rire d’incrédulité : « Ils exagèrent… ».
Je racontais tous les soirs, devant nos assemblées de curieux, la même histoire métaphorique sur la « jurisprudence du Titanic » : « Le Titanic a coulé à cause d’une seule lame de glace qui a percé la coque. Parce que la carène du navire n’avait prévu qu’un caisson seulement. Lorsque nous avons créé le Vendée Globe, nous avons imposé sept compartiments étanches dans la coque de chaque bateau. Si l’un des sept se remplit d’eau, il en reste six… Les compartiments étanches empêchent le bateau de couler. Eh bien, chers amis, la jurisprudence du Titanic, c’est que les nations sont les compartiments étanches de la mondialisation. » Mais la réaction des élites était toujours la même : « On ne peut s’opposer à la mondialisation. Elle est dans le sens de l’histoire. »
LE FIGARO -- « Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant », a toutefois promis Emmanuel Macron…
Philippe DE VILLIERS -- Pour sortir des impasses où les élites nous ont engagés depuis mai 1968, il faut revenir au carré magique de la survie. Le premier point du carré, c’est la frontière, c’est-à-dire la protection, ce pour quoi les États ont été inventés. Le deuxième, c’est la souveraineté, c’est-à-dire la liberté des peuples pour prendre des décisions rapides et ajustées. Le troisième coin du carré, c’est le local, donc le contrôle au plus proche des intérêts vitaux. Le quatrième point, c’est la famille, puisque, quand on décide de confiner un pays, la « République de la PMA » ne confie pas les enfants des écoles aux fonds de pension mais à leurs parents.
À la suite du Brexit hier, et du coronavirus aujourd’hui, l’institution bruxelloise est en phase terminale. L’OMC, l’Otan, tout cela, c’est fini. Le nouveau monde, c’est l’ancien temps. La grande question qui est à l’ordre du jour, c’est de faire autre chose, c’est-à-dire un concert des nations. Dans un concert, on ne cherche pas tous à emboucher la même trompette, mais à mettre en harmonie nos sonorités instrumentales, à raison même de leurs singularités. Il faut cesser d’être toujours à courir après l’histoire qui se fait sans nous.
Dans l’affaire du coronavirus, vous avez pu remarquer que la France a suivi avec une sorte d’esthétique du temps de retard. On suit le virus et on suit les autres pays. J’ai peur que ce soit pareil pour la question européenne.
Bientôt, la France sera la seule à y croire encore. L’Europe charnelle du groupe de Visegrad n’y croit plus. L’Italie s’en moque. L’Angleterre est partie. L’Otan se traîne. Erdogan nous fait des pieds de nez et exige des pourboires en milliards pour nous protéger. Merkel est en assistance respiratoire politique. Et voilà qu’Emmanuel Macron nous parle, en plein coronavirus, de la nécessité d’une « souveraineté européenne » … Une souveraineté sans peuple, c’est aussi concret que l’amour à distance.
LE FIGARO -- Qu’avez-vous pensé de l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron lundi soir ?
Philippe DE VILLIERS -- Le confinement prolongé est une erreur grave. Certes, il permettra de lisser la courbe des entrées en réanimation, du fait du manque de lits en Île-de-France. Mais, en freinant la vague épidémique, on ne fait que retarder le moment où suffisamment de Français seront immunisés pour stopper définitivement la propagation du coronavirus. Tel sera le cas lorsque 60 % de nos compatriotes auront été en contact avec le virus. On n’est qu’à 15 %. Donc la sortie du confinement sera dramatique. Si nous avions fermé les frontières, si nous n’avions pas bradé nos stocks stratégiques de masques et de tests, nous serions comme les Allemands, les Autrichiens et les Suédois. Le gouvernement fait payer au peuple français son imprévoyance et son impéritie.
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Source : Le Figaro
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16/04/2020
Librairie...
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Paul Serey : « Avec le confinement, l’individu se retrouve isolé, mais en aucun cas solitaire »
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Paul Serey est écrivain. L’année dernière, il a fait paraître Le Carrousel des ombres aux éditions des Équateurs, un récit halluciné sur les traces du Baron Ungern. En pleine crise du Coronavirus, les journaux de confinement émanant du monde des lettres se multiplient. Paul Serey prend le contre-pied de cette démarche nombriliste et formule une réflexion de fond sur la nature des sociétés contemporaines.
PHILITT : Alors que nous entamons la troisième semaine de confinement général, il semble de bon ton d’interroger les écrivains, voire de leur demander de publier leur « journal de confinement ». Comment vivez-vous cet épisode ? Qu’est-ce qui pourrait inspirer un écrivain dans la période que nous vivons ?
Paul Serey : S’il s’agit pour moi de décrire ma propre vie comme un diariste, alors, factuellement, cela pourrait ne présenter aucun intérêt. Je dois dire que mon mode de vie, mon emploi du temps n’ont pas changé, n’était ma sortie hebdomadaire au bistrot sur laquelle je me vois obligé de tirer un trait.
Mais dire que rien n’a changé serait faux. Et c’est sur un point assez évident que doit se concentrer l’écrivain s’il doit décrire sa vie au jour le jour pendant cette période qui est autrement plus complexe pour chacun qu’un simple confinement. Nous sommes en effet plongés dans une certaine atmosphère. Et cette atmosphère est loin d’être neutre. Notre soi disant solitude, qui n’est à mon avis que matérielle, qui n’est qu’un isolement très relatif, est constamment polluée par la rumeur qui nous parvient de l’extérieur et par un je-ne-sais-quoi d’inquiétant qui tient à l’aspect insaisissable de l’épidémie et à son pouvoir de mort. Autrement dit parler de la solitude sans faire surgir cette ambiance pathologique, sans y voir le biais que constitue l’inquiétude serait passer complètement à côté du sujet.
L’individu se retrouve esseulé, isolé, mais en aucun cas solitaire au sens positif que l’on peut donner à la solitude vécue intérieurement, qui est une ascèse : une mortification du corps et un exercice spirituel exigeant, lesquels nous portent vers le haut, l’absolu ou Dieu selon nos croyances.
Deux choses sont donc essentielles pour l’écrivain, s’il devait écrire, dans la mesure où il est isolé : l’inquiétude et la rumeur dont sont sujets et objets les simples gens. L’inquiétude, parce que c’est un sentiment et qu’il transforme notre vision du monde et la façon dont nous l’interprétons ; la rumeur parce que c’est justement elle qui nous parvient de l’extérieur, d’un lointain, et qu’elle est à la fois sujet et objet de l’inquiétude évoquée précédemment.
Si je devais écrire, je décrirais par conséquent mon intranquillité, cette inquiétude diffuse qui me fait soudain voir le monde d’une façon autre. Et, à cette aune, j’interpréterais la rumeur qui me parvient dans mon huis clos. Mais qu’on me comprenne bien. Il ne s’agit pas nécessairement d’une impression qui serait vague, dans une atmosphère flottante. Je pourrais parfaitement décrire un certain nombre de faits, qu’ils soient ceux de ma vie quotidienne ; comme les changements d’aperception des plus simples objets ou modifications de mon comportement ; ou des événements dont l’écho parvient jusqu’à moi, comme l’agitation politique ou les emballements provoqués par la peur, ou que je peux vivre dans la vie réelle, comme la désertification du territoire ou les contrôles policiers, par exemple.
Même si, vous l’avez deviné, je pense que l’écrivain doit nécessairement faire la part belle à l’irrationalité de certains phénomènes de perception personnelle ou de développement de la rumeur, cela ne doit pas l’empêcher d’avoir une analyse rationnelle de son propre comportement et du monde qui l’entoure. Le brouhaha et les phénomènes psychiques engendrés par la peur ne sauraient lui faire perdre pied et lui épargner le sang froid et la responsabilité qu’il a en tant qu’interprète et descripteur de la réalité.
PHILITT : Qu’est ce que cette épidémie révèle de nos sociétés postmodernes selon vous ?
Paul Serey : Nous voilà dans le vif du sujet. Je ne prétends pas détenir la vérité. Mon interprétation est personnelle et l’histoire continue son chemin – Dieu sait ce qu’elle nous révélera !
Jude Law dans le film Contagion
Je crois que regarder le monde selon le seul angle politique serait une formidable erreur. Le politique n’a qu’une importance marginale dans ce qui se révèle actuellement. Le politique n’influence le cours de l’histoire que de façon limitée car il est largement déterminé par ce que j’appellerai les faits objectifs. Le fait objectif essentiel que l’on doit perpétuellement garder à l’esprit est la naissance et le développement de la société technologique. La démocratie moderne, représentative, n’est née, de façon chaotique et violente, que parce qu’elle est le mode de gestion le mieux adapté à ce qui est le phénomène le plus déterminant qui soit aujourd’hui : le système technologique. Et ce pour une raison simple : la démocratie exige de la part des simples gens une discipline qui confine à la soumission, beaucoup plus que dans le monde féodal, sous la monarchie absolue, voire sous la dictature. La démocratie représentative est à l’exact opposé de l’anarchie, parce qu’elle nécessite, à cause du développement technologique, lequel est autonome, la docilité des citoyens.
Pour vous donner une image de ce que j’avance, disons que les sociétés pré-industrielles étaient comme des organismes primitifs, comme un ver de terre par exemple. Le ver de terre, vous pouvez lui asséner un coup de couteau, il se scindera et les deux morceaux continueront de vivre indépendamment. La société technologique est un organisme complexe. Mettons un mammifère. Otez-lui un organe et il mourra. Cette société ne peut donc pas se permettre de perdre un de ses éléments vitaux. Il lui faut contrôler et tenir en place tout son organisme, sous peine de mourir. L’anarchie est donc ce que la mégamachine craint le plus. La mégamachine, à cause de sa complexité, est très fragile. Et c’est ça que nous révèle l’épidémie : la fragilité d’un système qui s’effondrerait si jamais l’un de ses monstres venait semer la pagaille.
L’épidémie est le grand révélateur. Le bain chimique qui nous dévoile, de plus en plus précisément, la photographie du système. Ce que nous commençons à voir, c’est l’extrême intrication de cette machinerie. C’est son extrême complexité. Nous voyons, et c’est cela même qui rend son analyse particulièrement ardue, une multiplicité d’engrenages, créés par le développement technologique autonome, qui se grippent d’un coup et, à cause de leur complexité même, que les pouvoirs politiques en place ne peuvent plus contrôler. L’on peut même déjà deviner que c’est le système lui-même qui, parce qu’il est incontrôlable, s’autodétruira. Ce système est si volatile qu’il engendre lui-même les monstres qui le dévoreront.
Beaucoup de gens commencent à voir à quel point ce système est malsain, mais une large majorité continueront simplement à vouloir le réformer, alors qu’il faudrait le détruire. La peur, la panique qui s’empare d’une majorité des citoyens ne suffira pas à créer ce nouveau fait objectif qui pourrait faire s’écrouler le système technologique : la révolution. Cette révolution, que j’appelle de mes vœux, n’aura pas lieu si le peuple accepte encore le moindre asservissement à la mégamachine.
Or, l’homme ordinaire, parce qu’on lui a lavé le cerveau, parce qu’on lui a donné le goût du confort, est prêt à se passer de sa propre autonomie, de sa liberté, pour maintenir le système technologique en place. Tout au mieux peut-on espérer un changement de régime. Mais il est plus que probable que nous n’aurons que des réformes, modérées de surcroît. Le système n’a intérêt à se réformer que pour pouvoir mieux se préserver. Le pouvoir politique fait visiblement de son mieux à cet égard. Mais nous ne pouvons que constater son incompétence, sa corruption, son hypocrisie et ses mensonges. La propagande, la filouterie, la magouille feront passer cette fièvre par pertes et profits.
Bref, l’épidémie nous révèle que le système est faillible. Il n’est qu’à regretter que selon toute vraisemblance cette faille ne sera pas exploitée. Je crois même que la mégamachine, qui ne vit que de ses crises, en profitera pour croître encore et contrôler et asservir de plus en plus les populations. On en voit déjà les prémices…
PHILITT : Le confinement implique pour ceux qui demeurent seuls un face-à-face peut-être douloureux avec eux-mêmes. On réapprend un peu la phrase pascalienne déclarant que tout le malheur des hommes est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre… On est en plein dedans non ?
Paul Serey : Certainement. Mais rester rester seul dans sa chambre dans cette atmosphère est tout autre chose qu’une paisible retraite. Néanmoins vous avez raison. Si l’homme du commun s’était battu pour conserver son autonomie, il goûterait pleinement le plaisir de se retrouver seul dans une chambre, sans avoir rien d’autre à faire que de jouir de la simple joie d’être en vie.
De nombreuses études anthropologiques montrent que dans les sociétés primitives, lorsque l’homme avait achevé sa journée de labeur, il avait le temps de s’adonner au plaisir de ne rien faire. Il avait non seulement plus de temps libre que l’homme moderne, mais en profitait d’autant plus pleinement qu’il avait le contrôle sur sa propre vie. Bien sûr, de nombreux dangers le guettaient, sans doute était-il parfois inquiet, mais n’avoir à se préoccuper que de l’essentiel, n’avoir qu’un travail purement nécessaire et utile, lui donnait la satisfaction indispensable pour jouir de son temps libre.
L’homme moderne, celui du système technologique, est privé par ce même système de son autonomie. Le système est cet homme qui, derrière votre dos, joue votre partie d’échec à votre place. Il joue à votre place et vous perdez le contrôle de la partie. Sans doute joue-t-il mieux que vous et sans doute appréciez-vous ce confort, mais vous avez perdu votre autonomie. Votre vie vous échappe. De là naît une angoisse terrible, que le système soigne à coups de psychotropes et de divertissements.
L’homme du commun est angoissé. Il ne peut plus réellement se regarder en face. Il ne peut que fuir, que se fuir. Se divertir, comme on dit. C’est le monde de Netflix, de World of warcraft et de YouPorn. S’affronterait-il aux grandes œuvres, à Pascal, qu’il serait incapable d’y comprendre quoi que ce soit. Et s’il y comprenait quelque chose, il éprouverait un vertige tel, une telle souffrance de se voir ainsi humilié, dénudé, qu’il cesserait aussitôt, déprimé. C’est une chose terrible que de se confronter à une grande œuvre, à une pensée puissante ou fulgurante… J’en ai peur moi-même…
Pourtant, j’aimerais tant que les gens se mettent à penser. Qu’ils comprennent dans quel monde nous vivons. Qu’ils se révoltent. Qu’ils détruisent ce système abominable. Mais je suis pas persuadé que cela soit possible. Oui, c’est un grand malheur de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre…
PHILITT : Une idée de lecture ou d’occupations pour nos lecteurs ?
Paul Serey : Je n’ai pas vocation à prodiguer de bons conseils… Je ne sais pas si les gens « prendront conscience » de quoi que ce soit. Mais peut-être, peut-être, est-ce l’occasion de reprendre le contrôle sur sa vie. Faire une activité utile, créer. Un potager, de la poésie, de la musique. Je ne conseillerais pas à tout le monde de rester seul dans sa chambre à réfléchir. C’est un exercice trop difficile et dangereux. Mais oui, jardiner si l’on en a l’occasion. S’aérer. Réapprendre les joies simples, les simples gestes. Faire attention à ne jamais être vulgaire ; autrement dit réapprendre à s’estimer. Se distraire juste ce qu’il faut. Regarder quelques bons films. Lire de la science fiction, des romans d’anticipation (Je pense notamment à Orwell, Huxley ou K-Dick), genre qui me paraît assez accessible et utile pour entamer une progressive réflexion sur l’avenir… Pour les chrétiens, les gens de foi, prier. Le monde a besoin de la prière. Pour tous, prendre soin de ses proches. Donner autant d’amour que possible…
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SOURCE : PHILITT
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Isaac Ben Israël : Le virus disparaît de lui-même après 70 jours
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Le professeur estime que les mesures de confinement sont excessives et nuisent inutilement à l'économie
Le professeur Isaac Ben Israël, chef du programme d’Etudes sécuritaires à l’Université de Tel Aviv et président du Conseil national pour la recherche et le développement, est intervenu sur la Douzième chaîne pour présenter une vision marginale de la gestion mondiale de la crise du COVID-19.
Il a parlé d’une recherche qu’il a menée avec un autre collègue professeur. Il affirme que le nombre de nouveaux cas du virus atteint un pic après environ 40 jours et décline progressivement pour atteindre presque 0 après 70 jours. Selon lui, cela serait vrai dans n’importe quelle partie du monde – que les pays interrompent leurs activités économiques ou pas.
Alors qu’il est en faveur de la distanciation sociale, il a indiqué qu’une fermeture des économies mondiales était une grave erreur.
Dans le cas d’Israël, il a souligné que 140 personnes meurent chaque jour en temps normal. Fermer une bonne partie de l’économie à cause d’un virus qui tue une ou deux personnes par jour est une erreur radicale qui coûte inutilement à Israël 20 % de son PIB, a-t-il attaqué.
Prof Gabi Barbash, l’ancien directeur général du ministère de la Santé qui est l’expert médical de la Douzième chaîne, a déclaré que Ben Israël se trompait. Le bilan humain aurait été beaucoup plus important si Israël et d’autres pays n’avaient pas pris ces mesures.
Pourtant Ben Israël a affirmé que les chiffres – notamment de pays comme Singapore, Taiwan et la Suède (Vendredi, la Suède recensait 9 685 cas confirmés d’infections au nouveau coronavirus et 870 décès), qui n’ont pas pris de mesures aussi radicales pour fermer leurs économies – démontraient qu’il avait raison.
Les forts taux de décès dans certains pays s’expliquent du fait que leurs systèmes de santé ont été submergés, a-t-il reconnu. Quand Barbash a cité New York comme l’exemple d’un système de santé débordé et affirmé que seules des mesures radicales pouvaient empêcher une crise mondiale encore plus grave, Ben Israël a répondu que les dernières indications en provenance de New York laissaient penser que la pression sur le système de santé commençait à diminuer. Selon lui, cela irait dans le sens des statistiques qui montrent que le nombre de nouveaux cas atteint un pic, et commence à chuter, après 40 jours.
Continuant le débat après que Ben Israël a quitté le studio, Barbash a souligné que « nous allons vivre avec le coronavirus jusqu’à l’année prochaine ».
Il a ensuite déclaré : « Je conseille vivement de ne pas laisser les mathématiciens – qui ne connaissent rien à la biologie – déterminer quand nous allons lever le confinement ».
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SOURCE : The Times Of Israël
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