Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/07/2007

Amen III

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

Qui donc voit ce que je vois ? L’Ombre du mal. L’odeur du Bien. Et l’inverse. Une attitude se dessine et suggère un rite, le sens du détail. La veste de cuir. Les cheveux longs attachés. Les boucles d’oreilles. Se tenir droit, de noir vêtu, aux portails de l’existence. Le regard sombre, parce que profondément plongé dans la faille puante de l’Humaine incarnation. Une carapace en somme, qui hurle en silence son abandon sous l’œil de Dieu… Ô Seigneur… Si tu existes…

Commentaires

Oui ? Et bien quoi ? C'est cet instant de la terreur à voir banaliser le Seigneur dans NOTRE vie, je trouve, qui est difficile à passer. En tout cas de sentir la déchirure d'une chair (le lien social ?) toujours présente, jusqu'à ce que : "quoi ?!" - pourquoi/comment ? Même... à la fin - on est mal.

Les mots font du bien dans le cadre d'un dialogue recréé, sensible mais pas au sens où l'on pourrait se vanter de l'être, plutôt dans cet étrange mariage avec l'action assumée. Non ?

Sinon... ils ne sont pas à leur place, jamais.

Bien à vous, Nebo.

Écrit par : Marie Gabrielle | 10/07/2007

Votre commentaire est aggressif, non ? J'ai toujours du mal à les comprendre. Suis-je normal MG ?

Écrit par : Henri | 10/07/2007

Se tenir droit, sans carapace. D'autant plus droit et nu que l'imminence d'une commune terreur se fait, au corps- aussi- savant- qu'ignorant, sentir. Tout est là.

Écrit par : anonyme2 | 10/07/2007

"Le Corps cette raison supérieure" disait Nietzsche

Oui. L'INCARNATION est...essentielle.

Écrit par : Nebo | 10/07/2007

Oui . Mais si on l'entend bien ce serait plutôt le corps et sa grande raison qui s'incarnerait dans l'esprit(comme un ongle détourné), que le contraire. L'idée qu'un Dieu s'incarnerait en l'homme n'est pas celle de Nietzsche...

http://zarathoustra.info/Des_contempteurs_du_corps

Écrit par : anonyme2 | 10/07/2007

Je ne fais aucune distinction entre le Corps et l'Esprit... et si ce que vous dites de Nietzsche est exact, je ne me suis pas, quant à moi, arrêté à lui...

De plus... il m'est apparu au terme de mes lectures le concernant... et après un détour vers sa correspondance, ainsi que son oeuvre à manipuler avec précaution, "La Volonté de Puissance", que Nietzsche parle aussi de Dieu ressurgissant Par-delà Bien et Mal... ce qui est curieux pour un auteur "anti-chrétien", n'est-ce pas ?

Écrit par : Nebo | 10/07/2007

Je veux bien vous croire. Mais citez-le!

Écrit par : anonyme2 | 10/07/2007

Dés que je mettrai la main à nouveau sur le livre de Christophe Baroni, "Nietzsche Educateur", je vous citerai le ou les passages en question...

Écrit par : Nebo | 11/07/2007

Dans "Nietzsche Éducateur, de l'homme au Surhomme" (Éditions Buchet/Chastel -- 1961), l'auteur, Christophe Baroni oppose le Pasteur Théologien Protestant Karl Barth (si vous ne connaissez pas... faites une recherche par Google) à Nietzsche, selon ces termes... :

"Voici comment un Karl Barth, par exemple, qui a vécu courageusement les années tragiques du XXème Siècle, s'efforce de nous sauver du nihilisme auquel nous sommes acculés : lucide, il reconnaît les faits, admet l'inévitable, à savoir l'écroulement de la morale et de la sagesse traditionnelles, assises de la Vie durant cette longue période désormais révolue de l'histoire européenne qui fut dominée par le spiritualisme... et le 'bon sens' bourgeois en matière de morale ; mais il réintroduit Dieu, un Dieu situé cette fois-ci par delà nos catégories trop humaines du Bien et du Mal, et dont il accentue la transcendance. Sans toutefois en faire une immorale Volonté de Puissance ni certes abolir la doctrine de péché originel, cela va sans dire, ce qui suffit, malgré les fréquentes références de Barth à Nietzsche, à révéler l'abîme entre sa conception de Dieu qui dénie à l'homme le droit de définir Dieu et de le doter des attributs traditionnels, voire d'un attribut quelconque, et Nietzsche affirmant que seul le Dieu moral est réfuté et annonçant que bientôt nous verrions reparaître Dieu, par delà le Bien et le Mal. (Volonté de Puissance III 483 et IV 407)"

Voilà un exemple sur lequel j'ai mis la main. Je n'ai pas pu retrouver de visu le passage dans mon exemplaire de "La Volonté de Puissance" pour une raison très banale. Christophe Baroni donne les références de la traduction de Geneviève Bianquis chez Gallimard, alors que la version que je possède est celle, controversée, d'Henri Albert. Non que la traduction en soit mauvaise, mais la classification de ce qui fut une oeuvre en chantier, manipulée (comme vous devez le savoir) par sa soeur de façon orientée et tendancieuse, n'est pas la même que dans la version de Blanquis.

Je pourrais également mettre en exergue, après la lecture de son "Antéchrist", à quel point Nietzsche admirait la figure du Christ, tout en s'attaquant au Christiannisme.

La Bible possède des indications quant à une herméneutique que l'on est suceptible d'appliquer pour ne pas nous détourner de la Loi, mais avoir la possibilité de la contextualiser pour la rendre élastique.

Concernant l’herméneutique de la torah, il y a l'exemple bien connu, mais souvent oublié, de « la femme adultère ».
La loi de Moïse est radicale. Si un homme et une femme sont coupables d’adultère il faut les lapider.

Cette Loi semble à première vue intangible.

Définitive.

Elle l’est pour ceux qui se précipitent et, béatement, font leurs des propos affirmés comme juridiquement infaillibles pour se soumettre tels des toutous tendant la papate ou pour ceux qui n’ont pas la connaissance qu’il convient d’avoir et pensent que l’on peut réduire les croyants juifs à ces histoires de retranchements des « goys » loin des juifs ou à la pratique barbare de la lapidation.

Je ne vais pas m’amuser à contextualiser l’émergence de la Loi Mosaïque dans le désert et sa dureté qui peut sembler cruelle et uniquement cruelle à nos caboches post-modernes. Si vous connaissez ne serait-ce qu’un peu les différentes pratiques auxquelles s’adonnaient les peuplades non juives au temps de Moïse aux contours de la péninsule arabique vous devez estimer cette Loi dure comme un facteur civilisationnel de premier ordre. Ce qui était le cas de Nietzsche qui avait une admiration marquée pour les Juifs du Premier Temple avant leur déportation à Babylone.

Selon la Loi de l’ancien testament, voir entre autre le Deutéronome Chapitre 22 versets 20 à 22, « tu ne commettras pas l’adultère » car si cela devait advenir la lapidation se doit d’être appliquée afin « d’arracher le mal du milieu de soi ».

Si je m’arrête à ça c’en est fini du Judaïsme comme religion tolérante, n’est-ce pas ?

Les plus tolérants parmi nous, éventuellement, considéreront que la Tolérance a été introduite par Jésus avec le Pardon, etc… même si par la suite l’église s’est amusé à faire ce qu’elle voulait de ces notions.

Hors, le comportement futur de Jésus par rapport à la loi de Moïse est déjà indiqué dans l’Ancien Testament. En Exode Chapitre 23 verset 2 on peut lire : « Tu ne prendras pas le parti du plus grand nombre pour commettre le mal, ni ne témoigneras dans un procès en suivant le plus grand nombre pour faire dévier le droit ».

Autrement dit, même si le témoignage du grand nombre affirme expressément que la Lapidation s’impose il convient d’user de son intelligence avant de rendre une sentence finale.

Jésus l’a dit à maintes occasions, IL N’EST PAS VENU POUR ABOLIR LA LOI MAIS POUR L’ACCOMPLIR. Autrement dit pour la révéler afin qu'elle soit vue entièrement.

En l’Évangile de Jean au Chapitre 8 :

« 1 Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 2 Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. 3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; (8-4) et, la plaçant au milieu du peuple, 4 ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?

6 Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 7 Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. 8 Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. 9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 10 Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? 11 Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. »




Les textes religieux ne sont pas sibyllins de bout en bout.

Ils demandent un effort car ils ne traitent pas de sujets à la légère.

Et ils peuvent être de véritables paradoxes permettant la Libération tout comme l’autoritarisme et la manipulation.

Nietzsche, philologue, est bien conscient de cela. De plus au collège Pforta il a reçu une formation en Latin, Grec ancien, et notions d'Hébreu, puisqu'il se destinait à être Pasteur comme son père et ses grand-pères maternel comme paternel.

Il y a un sens Littéral qui pris au pied de la lettre piétinera l’Esprit.

Mais il y a plusieurs sens en la lettre qui n’annulent pas le sens littéral initial accessible au commun des mortels, mais l’enrichissent jusqu’à le retourner contre lui-même afin de créer l’équilibre adéquat, comme la sentence de Jésus à l’encontre de la femme adultère le montre.

Pour faire court : les lois sont tranchantes, mais leur application ne se doit d’être faite que par des gens n’ayant pas péché, or l’Homme est par essence (depuis la chute d’Adam et Eve) pécheur, donc les Lois ne peuvent être appliquées à la Lettre mais se doivent d’être conscientisées.

Ce Dieu est, à mon humble avis, un Dieu qui est déjà par delà le Bien et le Mal... et non un Dieu moralisateur... castrateur... nihiliste.

Bien à Vous...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 13/07/2007

Vous ne citez pas Nietzsche! C'est votre droit de ne pas "vous arrêter à Nietzsche", mais on ne peut le faire qu'en s'en détournant massivement ou, comme il le souhaitait lui-même...en le dépassant. Ors vous le dites vous même, "la volonté de puissance" manipule (et on sait bien jusqu'où!) les paradoxes rigoureux d'une pensée qui ne POUVAIT pas revenir sur l'avancée dynamique de ses affirmations. Par delà le bien et le mal Dieu est mort, et bien mort.

Écrit par : anonyme2 | 13/07/2007

"Dans toute la psychologie de « l’Évangile » manque l’idée de culpabilité et de châtiment, de même l’idée de récompense. Le « péché », tout rapport de distance entre Dieu et l’homme est supprimé, — ceci précisément est le « joyeux message ». La félicité éternelle n’est point promise, elle n’est point liée à des conditions : elle est la seule réalité, — le reste n’est que signe pour en parler.

La conséquence d’un pareil état se projette dans une pratique nouvelle, proprement la pratique évangélique. Ce n’est pas sa « foi » qui distingue le chrétien : le chrétien agit, il se distingue par une autre manière d’agir. Il ne résiste à celui qui est méchant envers lui, ni par des paroles, ni dans son cœur. Il ne fait pas de différence entre les étrangers et les indigènes, entre juifs et non-juifs (« le prochain », exactement le coreligionnaire, le juif). Il ne se fâche contre personne, il ne méprise personne. Il ne se montre pas aux tribunaux et ne s’y laisse point mettre à contribution (« ne pas prêter serment »). Dans aucun cas il ne se laisse séparer de sa femme, même pas dans le cas d’infidélité manifeste. Tout cela est au fond un seul axiome, tout cela est la suite d’un instinct.

La vie du Sauveur n’était pas autre chose que cette pratique, — sa vie ne fut pas autre chose non plus... Il n’avait plus besoin ni de formules, ni de rites pour les relations avec Dieu — pas même la prière. Il a clos son compte avec tout l’enseignement juif de la repentance et du pardon ; il connaît seul la pratique de la vie qui donne le sentiment d’être « divin », « bienheureux », « évangélique », toujours « enfant de Dieu ». La « repen­tance », la « prière pour le pardon », ne sont point des chemins vers Dieu : la pratique évangélique seule mène à Dieu, c’est elle qui EST « Dieu ». Ce qui fut détrôné par l’Évangile, c’était le judaïsme des notions de « péché », de pardon des « péchés », de « foi », de « salut par la foi », — toute la dogmatique juive était niée dans le « joyeux message ».

L’instinct profond pour la manière dont on doit vivre, afin de se sentir « un ciel », afin de se sentir « éternel », tandis qu’avec une autre conduite on ne se sentirait absolument pas « au ciel » : cela seul est la réalité psychologique de la « rédemption ». — Une nouvelle vie et non une foi nouvelle..."
(L'antéchrist)

Écrit par : anonyme2 | 13/07/2007

"Dans toute la psychologie de « l’Évangile » manque l’idée de culpabilité et de châtiment, de même l’idée de récompense. Le « péché », tout rapport de distance entre Dieu et l’homme est supprimé, — ceci précisément est le « joyeux message ». La félicité éternelle n’est point promise, elle n’est point liée à des conditions : elle est la seule réalité, — le reste n’est que signe pour en parler."

...dites-vous.

Mais ce Blog ne s'appelle pas INCARNATION pour rien.

Pour ce qui est de citer Nietzsche... je vous le citerai à foison, dés que j'aurai remis définitivement de l'Ordre dans ma Bibliothèque... et c'est en cours... des passages surprenants.

Mes Salutations les plus vives... et les plus douces...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 13/07/2007

Cher anonyme2, votre Dieu est un Dieu avec une grande barbe blanche et il est bien mort.

Je doute que le Dieu par delà le Bien et le Mal soit de cet accabi.

Écrit par : henri | 13/07/2007

Ceci est une citation: ce n'est pas moi qui dis!

Mon Dieu? Quel Dieu?

Écrit par : anonyme2 | 14/07/2007

Les commentaires sont fermés.